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21 avril 2025
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AFFAIRE KALIDOU KOULIBALY : LA LETTRE SALÉE DE BALOTELLI
De Ronaldo à Sadio Mané en passant par le maire de Milan, Koulibaly a eu de prestigieux souteneurs. Et la lettre de Mario Balotelli est un message à la connerie humaine: basta cosi.
Kalidou Koulibaly émeut le monde du football : A son corps défendant, le timide défenseur de Naples et des lions a fait la une de l’actualité hier après avoir subi des sifflets et chants racistes lors du match contre Inter de Milan. De Ronaldo à Sadio Mané en passant par le maire de Milan, Koulibaly a eu de prestigieux souteneurs. Et la lettre de Mario Balotelli est un message à la connerie humaine: basta cosi.
-"LA DIFFÉRENCE N'EXISTE PAS" ...PAR MARIO BALOTELLI-
Les Italiens ont été, historiquement, un peuple d’émigrants. L’habitude d’accepter ceux qui viennent de l’extérieur leur arrivera naturellement, avec le temps. Voilà ce que les racistes voudraient m’entendre dire. Mais non. La bonne formule est une autre: NOUS, Italiens, AVONS ETE, un peuple d’émigrants. L’habitude d’accepter ceux qui viennent de l’extérieur NOUS arrivera naturellement, avec le temps.
Les mots en majuscule ne changent pas seulement la forme, mais surtout la substance du concept à exprimer. Dans certains stades, on me criait: « Il n’y a pas de noirs italiens », mais je suis la preuve du contraire. Bien qu’italien à tous les effets, je ne le suis devenu pour la loi qu’au moment de ma dix-huitième année. Cela a parfois été difficile, et je souffrais. Je souffrais en tant que footballeur, car jusqu’à mes 18 ans je n’ai jamais pu défendre les couleurs de l’Italie dans les sélections de jeunes. Je souffrais en tant qu’être humain, car même si je suis italien à cent pour cent, né à Palerme de parents ghanéens, puis adopté par une famille italienne, tout le monde ne s’en rendait pas compte, surtout quand j’étais plus petit. La loi que nous avons en Italie est mauvaise, peut-être est-ce pour cette raison qu’aujourd’hui encore, certains voient le noir comme la couleur de la différence, du moins bien, de la tâche au milieu de la photo d’équipe.
On me criait: « Il n’y a pas de noirs italiens », mais je suis la preuve du contraireMario Balotelli
J’ai déménagé très jeune à Concesio, dans la province de Brescia, où je vivais avec mes parents adoptifs. Il m’est arrivé qu’à l’école, des enfants ne veuillent pas que je joue au ballon avec eux, ou bien qu’ils m’accusent de choses que je n’avais pas faites. J’avais déjà un caractère exubérant mais surtout, je n’avais pas le même visage qu’eux. J’étais, je suis, plus sombre. Les enfants ne pouvaient pas être racistes mais ils entendaient probablement certains discours chez eux. Là, ils s’appropriaient ce discours, sans en comprendre le sens, vu leur âge. Je pleurais, parfois je m’énervais vraiment, je le disais à maman qui m’embrassait, je le disais à papa qui répondait, en souriant: « Mario, laisse tomber. » Mais toujours laisser tomber est très difficile.
Plus grand, on m’a jeté un sac de bananes lors d’un moment de détente avec les moins de 21 ans, devant un bar de Rome. Quand je m’entraînais à Coverciano (Clairefontaine italien, Ndlr), avec les A, on m’a crié « nègre de merde » depuis l’extérieur du terrain. Les cris de singe m’ont accompagné dans plusieurs stades où j’ai joué… Une fois, sur le lac de Garde, des jeunes sont montés dans un bus en criant: « Négro tu nous dégoûtes, rentre chez toi. » En réalité, eux étaient égarés, pas moi. Égarés, et fous.
Le changement est aux mains des nouvelles générations. Il faut leur apprendre que nous sommes tous égaux, malgré les apparentes différences. Puis mes enfants, Pia et Lion, raconteront ça à mes petits enfants, et les futures générations iront mieux que nous, ça oui.
Bien sûr, si j’avais été blanc, j’aurais eu moins de problèmes. Est-ce que j’aurais fait quelques bêtises de trop? Peut-être que oui. Est-ce que j’aurais eu des comportements déplacés sur des terrains de foot? Peut-être que oui. Est-ce qu’on m’aurait tout pardonné plus vite? Sans aucun doute. L’Italie n’est pas un pays raciste, mais il y a des racistes. La France n’est pas un pays raciste, mais il y a des racistes. Dans chaque pays du monde, ceux qui ont une pensée pourrie existent. Le devoir de tout le monde est de ridiculiser cette façon de penser moyenâgeuse qui ne peut plus exister en 2018.
Récemment, des élections ont eu lieu en Italie. La Lega, un parti pas vraiment inattaquable du point de vue du racisme, a fait élire un sénateur noir, Tony Iwobi. Je me suis mis en colère parce que cela me semble être une défaite: ce monsieur a été utilisé sans s’en rendre compte. Son élection avec ce parti politique précis a permis au chef de ce groupe de dire: « Vous voyez, il existe des noirs italiens qui pensent comme nous. » La bonne façon de penser serait plutôt: il existe des noirs italiens. Point. Et celle encore plus juste: il existe des Italiens. Stop. S’il avait été élu avec n’importe quel autre parti, rien à dire, mais il ne faut pas faire passer ce sénateur pour une exception, sinon nous repartirions encore de zéro.
Je veux conclure par une anecdote que m’a racontée un journaliste italien qui suit la sélection, Alessandro Alciato. Son fils, à la crèche, était inscrit dans une classe multiethnique. Après son premier jour de classe, il essayait de décrire un camarade avec qui il avait joué mais dont il ne se souvenait plus du prénom: « Papa, c’est celui qui avait les chaussures roses, un pantalon de survêtement gris, une veste moitié blanche et moitié grise. Mais si, celui qui aime bien jouer aux Lego et qui hier, au goûter, a mangé du pain avec du Nutella. » Le fils du journaliste avait la peau blanche, son ami, noire. Il ne s’est pas rendu compte de la différence, parce qu’il ne la voyait pas. Car il n’existe pas de différence.
PATTE D'OIE : 20 MARAÎCHERS ARRÊTÉS POUR UTILISATION DE L'EAU DE FOSSES
Ils perforaient les tuyaux de l’office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) pour arroser avec l’eau des fosses septiques leurs jardins potagers.
Le service d’hygiène, qui a effectué une descente à Patte d’Oie Builders, a arrêté plus de 20 jardiniers. Ils perforaient les tuyaux de l’office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) pour arroser avec l’eau des fosses septiques leurs jardins potagers.
Il s’agit, selon Senego, de salades et de légumes souillés notamment des tomates et oignons….
Cette eau contient des bactéries, des virus, des parasites. Elle est très dangereuse pour la santé pouvant entraîner des maladies très graves.
Le lutteur à la retraite Yékini donne son point de vue sur le combat Modou Lô-Balla Gaye, prévu le 13 janvier. Pour rappel, Il est proche du premier et a affronté le second.
ÉQUIPE NATIONALE
Aliou Cissé reste jusqu'en 2021 et touche 15 millions. Et le ministère des Sports a impliqué l'Agent judiciaire dans la négociation du nouveau contrat.
Ceux qui parlaient d'avenant jusqu'à la fin de la prochaine Can en juin pour l'entraineur national Aliou Cissé, en place depuis le 5 mars 2015, ont tout faux. Du moins si l'on en croit le journal sportif Record dans sa parution de ce samedi.
Non seulement il reste en place jusqu'en 2021 et bat le record de longévité sur le banc des Lions, mais il a vu son salaire revu sensiblement à la hausse, car passant de 9 à 15 millions de Fcfa. Idem pour son adjoint Régis Bogaert dont le traitement est multiplié par 2, c'est à dire qu'il perçoit maintenant 5 millions. Le préparateur des gardiens, l'ancien international Tony Sylva, que d'aucuns considérait comme le parent pauvre, il passe de 500.000 à 1,5 million.
Pour parer à toute éventualité, notamment au cas où l'objectif assigné à Cissé et compagnie ne serait pas atteint, à savoir jouer la finale de la prochaine, le ministère des Sports a impliqué l'Agent judiciaire dans la négociation du nouveau contrat.
Dakar, 28 déc (APS) - Le ministre des Sports a adressé une lettre de soutien et d’encouragement au défenseur sénégalais de Naples (Italie), Kalidou Koulibaly, victime de chants racistes lors du match entre l’Inter Milan et son club, mercredi.
‘’Comme tous vos compatriotes, je voudrais m’associer à l’élan unanime de sympathie pour vous exprimer ma solidarité et mon affection face au comportement raciste et d’un autre âge dont vous avez été victime à l’occasion du match opposant votre club, Naples, à l’Inter de Milan’’, écrit Matar Ba dans la lettre dont une copie est parvenue à l’APS.
Le ministre des Sports souligne que Koulibaly a ‘’fait montre de maturité, de discernement, de dignité et de sérénité’’. Son attitude ‘’honore toute la communauté sportive nationale, africaine et internationale’’, se réjouit Matar Ba.
‘’Vous avez compris que le sport est jeu, fraternité, solidarité, communion des cœurs et des esprits, mais dans le respect des règles édictées et connues de toutes les parties. Dans cet univers, il n’y a pas de place pour des contre-valeurs comme le racisme’’, ajoute-t-il.
M. Ba a saisi l’occasion pour ‘’renouveler’’ au footballeur son ‘’soutien indéfectible’’ pour tout ce qu’il incarne ‘’en tant que membre éminent de l’équipe nationale de football et, de ce fait, porte-étendard et repère de toute une jeunesse’’.
Les chants racistes des supporters de l’Inter ont été unanimement condamnés par le monde du football et ont suscité des réactions chez de nombreuses organisations sportives.
Jeudi, la Fédération sénégalaise de football a dénoncé et condamné ‘’avec la plus grande fermeté les propos racistes’’ dont a été victime Kalidou Koulibaly.
Ce vendredi, FIFPro, le syndical mondial des footballeurs, et l’UEFA ont publié un communiqué commun en réaction à cet ‘’incident raciste inacceptable’’. Koulibaly a reçu le soutien de plusieurs joueurs, dont celui du Portugais Cristiano Ronaldo.
PAR MAMADOU DIOP
UNE HONTE NATIONALE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Pourquoi le Sénégal, pays démocratique, partie prenante à de nombreux instruments juridiques internationaux de défense des droits humains, pratique-t-il encore la traite des enfants ?
#Enjeux2019 - En dépit des réalisations indéniables sur le plan social de l’Etat, allant par exemple de la CMU, à la mise en place de la bourse de sécurité familiale, il y a une tache sur le visage de notre pays qui doit enfin être éradiquée. Il s’agit du phénomène des talibés.
Des dizaines de milliers d’enfants errent dans les rues de nos villes, abandonnés à eux-mêmes et à tous les dangers que peuvent receler la rue, pour des petits êtres vulnérables et sans défense. Il y a une faillite de la société qui laisse ce phénomène prospérer sans qu’aucune initiative - malgré les changements de régime - ne vienne y apporter une solution. L’élite politique, les familles religieuses et la société de façon générale posent un regard sur un drame national en feignant de ne rien voir. Or, le phénomène des enfants de la rue doit faire l’objet d’une prise en charge politique pour devenir un enjeu sociétal.
Il faut tout de même reconnaître la prise de position forte du maire de la Médina visant à interdire la mendicité des enfants sur le territoire de sa commune. Mais quelque fut l’importance de cette prise de position, son application semble douteuse.
L’échéance électorale de 2019 sera-t-elle un prétexte pour poser enfin un débat là-dessus ? J’en doute, car même dans la confrontation, souvent vive et tranchée, les hommes politiques, du pouvoir comme de l’opposition, évitent d’aborder ce drame, faisant, comme l’ensemble de la société, l’impasse sur une honte nationale.
Il existe pourtant une loi au Sénégal interdisant la mendicité. Donc, il se pose une inadéquation entre les principes (lois et règlements) et la réalité sociale (près de 50 000 enfants de la rue au Sénégal). Souvent, les autorités sénégalaises se complaisent dans les discours stériles pour « calmer » les bailleurs sans un début de solution.
- Où en est la législation ? -
Malgré des mesures sévères constamment annoncées par les plus hautes autorités pour éradiquer le phénomène des enfants de la rue, le mal est toujours aussi persistant. A y voir de plus près, il semble que la rigueur dans l’application des textes a fait défaut.
Or, il existe de temps en temps une forme de regain de volonté pour mettre un terme à la mendicité des enfants. Souvent, ces poussées volontaristes font suite à des drames. Par exemple, en 2013, neuf enfants sont tués dans l’incendie de leur école à la Médina, l’émoi et le choc ont fait réagir le chef de l’Etat, qui promettait « des mesures très sévères » à l'endroit de tous ceux qui organisent la mendicité des enfants.
Ces paroles n’ont guère été suivies d’effet…jusqu’en juillet 2016, avec une nouvelle annonce du président de la République du « retrait en toute urgence des enfants des rues, tout en prévoyant des amendes et peines de prisons pour ceux qui les faisaient mendier ». Aucun effet significatif n’a suivi malgré l’espoir d’une partie de la population de voir enfin une mesure forte, définitive visant à mettre fin à cette traite humaine.
Deux ans plus tard, à la veille d’une échéance électorale cruciale où un bilan fait face à des multiples propositions, le mal est toujours prégnant, voire plus profond. Aujourd’hui, selon des chiffres de Human Right Watch, ils sont plus de 50 000 enfants rien qu’à Dakar.
Selon l’ONG, dans un rapport intitulé « Insuffisance du programme gouvernemental pour protéger les enfants Talibés au Sénégal : Réaction timide », de juillet, près de 60 opérations de rue ont été menées par la police et les travailleurs sociaux. Mais elles n’ont permis de recueillir « que » près de 1 500 enfants qui mendiaient dans les rues de Dakar.
Malgré l’existence d’un dispositif réprimant la mendicité allant jusqu’à une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme, aucune poursuite judiciaire n’a été notée contre les maîtres coraniques impliqués.
Cheville ouvrière de l’Etat dans l’accueil des enfants de la rue, le Centre Guindi constate que les résultats sont encore trop faibles au vu de l’ampleur du mal.
S’il est vrai que l’Etat a manifesté une certaine volonté, du moins dans les textes, la mise en pratique fait toujours défaut. « La menace d’arrêter tout enfant trouvé dans la rue n’a jamais été suivi d’effets. Dans les axes les plus fréquentés de la capitale, les enfants sont visibles et ne se cachent même plus », explique un ancien encadreur dans un centre d’accueil.
- Un business sans éthique mais florissant -
Pourquoi le Sénégal, pays démocratique, partie prenante à de nombreux instruments juridiques internationaux de promotion et de défense des droits de l’homme, pratique-il encore la traite humaine, notamment d’enfants ? Il s’agit d’une question souvent formulée et qui peut trouver de nombreuses réponses. Outre, l’incapacité de l’Etat à faire appliquer les lois existantes comme nous l’avons mentionné plus haut, il y a aussi l’existence d’un fort lobby maraboutique qui sape les rares volontés de l’Etat pour mettre fin à la mendicité des enfants. Pays à 95% musulman, avec une configuration sociale qui accorde une place particulière aux docteurs de la foi, une partie des marabouts ont imposé une sorte d’omerta sur ce qu’il est convenu de reconnaître comme un business sur le dos d’enfants.
Car il faut admettre que le drame des talibés nourrit bon nombre de « maîtres coraniques » à tel point que des familles, dont certaines viennent de la sous-région, s’y sont lancées rendant plus inextricable la difficulté de la question.
Ce drame des talibés sera-t-il au cœur des débats relatifs à la prochaine présidentielle ? La classe politique aura-t-elle la maturité pour arriver à un consensus national visant à sortir tous les enfants du Sénégal de la rue, afin d’être à la hauteur de notre ambition de pays démocratique et soucieux du respect des droits de tous les humains ?
Mamoudou Diop est journaliste spécialisé en Economie. Il est diplômé en anglais, en journalisme et en communication.
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LE PROCHAIN PRÉSIDENT DOIT ENGAGER DE PROFONDES RÉFORMES
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Mettre en avant les intérêts du Sénégal et des Sénégalais - Respecter les promesses de campagne – Rester dans la bonne gouvernance - Des Sénégalais énumèrent les enjeux de la présidentielle
#Enjeux2019 - "Les Sénégalais n’ont pas encore atteint la maturité requise pour choisir le meilleur profil pour le poste de président de la République", estime Pape Mor Sylla. Commerçant au marché Kermel de Dakar, il pense que le prochain chef de l'Etat doit lancer le chantier des réformes pour mettre le pays sur les rails du développement.
Mame Thierno met l’accent sur le respect des promesses de campagne par les différents aspirants à la présidence. Mounirou Sakho et Mohamed Diagne abodent dans son sens.
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LES PRÉSIDENTS SE SUCCÈDENT ET SE RESSEMBLENT
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Las des changements de régime sans amélioration significative de leurs conditions de vie, des citoyens sénégalais exposent leurs priorités aux aspirants à la magistrature suprême
#Enjeux2019 - A quelques jours de la publication de la liste des candidats à l’élection présidentielle de février 2019, les sénégalais dessinent le profil du futur président et donnent des orientations sur ce que devrait être ses priorités pour le pays.
Accès à l'emploi, réduction de la pauvreté, augmentation du panier de la ménagère...les préoccupations des uns et des autres, ont une consonnance éminemment sociale. Tant le niveau de vie de la population s'étiole au fil des années, malgré les professions de foi des gouvernants.
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«NOUS NE SOMMES PAS DES POLITICIENS…»
Palabres avec… Pape Amadou Fall du groupe Pape et Cheikh
Pape et Cheikh sont des artistes reconnus au Sénégal. Ils ont la particularité d’avoir toujours fait parler d’eux au moment des élections. Nous avons rencontré le lead vocal et autre membre du duo Pape Amadou Fall pour parler des sujets brulants de l’heure et de leurs projets.
Pape, pouvez- vous nous parler de la dernière actualité de votre groupe ?
Nous avons tenu à animer une grande soirée dédiée à nos fans au soir du 24 décembre dernier. Une manière de leur manifester toute notre gratitude en leur souhaitant de passer une bonne fête de Noël en notre compagnie. Sinon, comme d’habitude, en cette veille de fin d’année, nous sommes très chargés et nous nous produisons presque tous les soirs.
Pourquoi avez-vous choisi de rendre cet hommage à vos fans, cette année précisément ?
Je pense que c’est tout à fait naturel. Cela fait partie de nos habitudes. Nous cultivons la proximité avec notre public. Nous ne sommes pas dans ces histoires de Fans clubs. Nous partageons vraiment tout avec ces personnes que nous considérons comme des amis car ils ont toujours été fidèles à Pape et Cheikh. Nous partageons toujours d’intenses moments de communion et cela dure depuis nos débuts. C’est vraiment pour magnifier cette solide relation quasi familiale que nous avons décidé de leur dédier une date symbolique dans l’année. Ça pourrait être un autre mois que celui de décembre, mais pour cette année, cela s’est produit avec ce jour plein de symboles. C’est vraiment une manière de leur rendre un vibrant hommage. « Danioulen di Sargal. » Pour nous, notre public est la vraie star et il doit être fêté à tous les instants. C’est vraiment grâce à eux que nous en sommes là. Il y a aussi la sortie d’un maxi de trois titres… En réalité, il s‘agit de trois titres que nous avons vraiment l’habitude de partager avec notre public. Durant tout le processus de création, jusqu’à sa sortie sous forme de CD, nous avons presque tout partagé avec nos inconditionnels. A l’heure actuelle, nous sommes en train de plancher sur la mise en clip d’un des trois titres. Avec le temps, nous avons remarqué que les gens continuent de nous suivre et qu’ils nous écoutent toujours. Il est évident que de nos jours, les albums ne se vendent plus mais nous avons juste tenu à marquer notre présence et à faire plaisir à nos nombreux amis. Pour cette sortie il n’est pas du tout question de revendre des CD, nous avons plutôt décidé de presser des centaines d’exemplaires pour les offrir gracieusement à notre charmant public. C’est pour cette principale raison que nous avons décidé de le sortir en cette période de fin d’année propice à offrir des cadeaux. «Le charme de la création et tout le mystère qui entourait la musique s’est rompu avec l’avènement des NTIC» La musique Folk avait réussi à s’imposer au Sénégal de par la qualité des textes et de la musique. Mais force est de reconnaitre qu’elle a perdu du terrain.
Comment l’expliquez- vous ?
Effectivement ! Mais force également est de reconnaitre que c’est la musique sénégalaise dans sa totalité qui traverse une période de turbulences. Naguère, à l’occasion des sorties officielles de cassettes, c’était la grande ruée et la bousculade à Sandaga. Après cela, il y a eu la période moins faste des CD. Par la suite, il y a eu les téléchargements. Et depuis, c’est une morosité ambiante car nos œuvres sont partagées partout à travers le monde avant même leur sortie. Il y a aussi le fait qu’il n’existe plus de frontières ou de barrières dans la musique. Il y a des artistes qui sont au bout du monde. Ils m’envoient des instrumentaux et je chante dessus sans pour autant les voir ou les connaitre. C’est un monde où la vitesse prime sur tout. Forcément, cela rejaillit négativement sur la musique. Le charme de la création et tout le mystère qui l’entourait se sont justement rompus avec l’avènement des NTIC. Le monde a évolué rapidement et il faut essayer de suivre la mouvance pour ne pas se laisser larguer. Actuellement, sortir des albums équivaut quelque part à continuer à enrichir les pirates qui en sont les seuls bénéficiaires. Malheureusement, malgré tout le tintamarre, nous sommes tous impuissants devant l’impunité des pirates. La seule alternative qui nous reste consiste à continuer à nous produire régulièrement et à fidéliser notre public. Après plus de 20 ans de présence sur la scène musicale, on ne vous a jamais vu fêter cela.
A quand un grand événement pour commémorer cette longévité ?
Là, je dois dire que cette question vient de me donner une idée. Je crois que cela fait exactement 22 ans que le groupe est sur la sellette. Comme je disais tantôt, nous sommes très proches de notre public et de nos amis. C’est pour cela que nous avons entamé des discussions avec certains de nos amis comme le journaliste Alassane Samba Diop qui nous ont conseillé de participer à la production d’un film documentaire sur la marche du groupe. En plus de deux décennies de pratique, nous avons quand même un petit vécu qui peut être porté à la connaissance de tous nos amis.
A ce propos, ou en êtes-vous avec l’organisation du Festival de Folk ?
Il faut savoir s’adapter et suivre la marche du temps. Après avoir lancé ce bébé, nous avons été obligés d’observer une pause. Il faut faire un bilan et essayer de repartir sur de nouvelles bases car le contexte a changé. Cependant nous sommes toujours dans les dispositions à organiser ce festival qui avait connu un immense succès. Il faut également convenir que la demande existe toujours. «Si on nous paye convenablement, nous sommes disposés à travailler pour n‘importe quel postulant à la présidentielle»
Votre destin est intimement lié aux élections. De « Yataal Geew » en 2000 à « Gorgui Doliniou » en 2007, vous avez toujours été au cœur des élections. A l’approche de la présidentielle, quel appel lancez-vous aux populations ?
Comme d’habitude, nous ne pouvons pas nous empêcher de lancer un appel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de sortir à nouveau le titre « Yateul Geew ». Nous sommes arrivés à un stade où nous n’avons pas le droit de ne pas dire notre avis. Cependant, il faut savoir que nous sommes conscients, qu’en tant que porteurs de voix qui sont vraiment écoutés, il faut savoir faire la part des choses et ne pas dire n’importe quoi. Cela n’enlève en rien au fait que nous soyons des professionnels. A ce propos, je voudrais être assez clair. Si on nous paye convenablement, nous sommes disposés à travailler pour n‘importe quel postulant à la présidentielle car c’est notre métier. Si le cachet nous convient, nous sommes disposés à travailler avec tout le monde.
Cela signifie- t-il que vous ne faites pas de politique ?
Pas du tout ! Nous ne pouvons pas la faire car nous sommes à équidistance de toutes les formations politiques. Nous sommes des musiciens professionnels. Ne regrettez-vous pas d’avoir soutenu Me Abdoulaye Wade ? Jamais ! Jamais ! Jamais de la vie ! (Il se répète) Au contraire, cela a été une belle victoire pour nous. A l’époque, nous avons osé le faire. Actuellement, tout le monde fait la même chose et affiche même son choix de soutenir un candidat. Cela a été une belle réussite pour nous. Je profite de cette occasion pour rappeler aux Sénégalais que nous n’avions rien inventé. Tout ce que nous avions dit reste et demeure indéniable. Nous avons juste constaté et mis en avant les réalisations d’un candidat. C’est juste le choix que nous nous étions imposés et ce sera toujours valable pour toute autre personne qui voudrait recourir à nos prestations pour ce même type de services. Nous allons toujours mettre en avant les réalisations et non chanter des louanges. Nous ne pouvons pas nous permettre de raconter des histoires car nous avons aussi des enfants et des femmes et cela ne doit pas les affecter. Ils sont des citoyens au même titre que nous et nous ne chantons que des choses vérifiables et indéniables. Pape et Cheikh, c’est toujours des textes engagés.
Est- ce que vous êtes toujours les auteurs ou écrit-on pour vous ?
A nos débuts, nous écrivions nos textes. Mais depuis un bon moment, la donne a changé. Soit nous coécrivons avec d’autres auteurs ou bien ces derniers écrivent totalement pour nous.
Quelles sont vos habituelles sources d’inspiration ?
La vie de tous les jours ou plus exactement « Aduna ». Nous sommes inspirés par notre vécu. Il peut arriver que l’on observe quelque chose qui est habituel ou récurrent et nous nous faisons un devoir d’échanger sur ce sujet et d’inviter à une introspection positive. Nous ne détenons pas le monopole de la vérité, mais nous essayons de jouer notre partition.
On constate également que vous êtes très préoccupés par la mort dans vos textes…
Effectivement ! Dernièrement on a bien chanté « Kouy Déé bayifi mébeute » (Chaque mort part avec un projet inachevé). C’est vrai que nous évoquons la mort, mais cela fait partie de la vie. Je peux vous dire que certains de nos fans n’aiment pas que l’on joue le titre « Lahou dina kheuy Beuss dikaléniou ». Ils sont souvent contrariés quand nous le jouons ou bien ils ne sont pas à l’aise. Il me semble que cela les gène quelque part. Nous ne sommes pas des censeurs ou des prêcheurs et nous ne détenons pas le monopole de la vérité. Nous voulons juste contribuer à rappeler certaines choses car la mort peut surprendre à tout moment. Nous avons tous perdu un jour ou un autre un proche. Nous voulons juste rappeler aux uns et aux autres l’imminence de la mort.
En 20 ans quels sont les moments qui vous ont le plus marqués ?
Je dirai sans hésiter que c’est le sucés du morceau « Yatal Gueew ». Il y a aussi l’impact du titre « Lahou Dina Kheuy Beuss Diakaléniou ». Nous avons compris que notre force réside en notre public. C’est pour cela que nous le portons sur un piédestal. Nous sommes conscients que c’est l’homme qui est la principale richesse. Nous sommes obligés de les vénérer et de les respecter. C’est grâce à eux que nous avons ce succès qui dure et perdure. Nous faisons tout pour ne pas les snober ou les ignorer. Nous avons toujours en tête que la seule et unique force d’un groupe reste et demeure son public.
Quel appel lancez-vous aux populations à la veille des élections ?
Nous n‘avons qu’un seul souhait ! Que la paix continue de régner au Sénégal. Il faut tout faire pour préserver la paix et la concorde nationale. Nous avons en commun ce pays que nous ne pouvons pas partager comme on le dit de manière triviale. Il faut toujours garder à l’esprit que la paix doit vraiment être préservée à tout prix. Que tout se passe dans le respect et le fairplay et qu’au lendemain des élections, que tout le pays se remettre au travail dans l’union des cœurs et des esprits.
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QUELLE JUSTICE POUR LES SÉNÉGALAIS ?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Des citoyens s’interrogent de plus en plus sur la crédibilité d’un pouvoir judiciaire sous la commande du président de la République
Jallo Jerry et Oumar Niane |
Publication 28/12/2018
#Enjeux2019- La justice sénégalaise est au banc des accusés. Marqués par les différentes affaires ayant ponctué le septennat finissant, beaucoup de citoyens s’interrogent sur la crédibilité d’un pouvoir judiciaire sous la commande du président de la République.