Pape et Cheikh sont des artistes reconnus au Sénégal. Ils ont la particularité d’avoir toujours fait parler d’eux au moment des élections. Nous avons rencontré le lead vocal et autre membre du duo Pape Amadou Fall pour parler des sujets brulants de l’heure et de leurs projets.
Pape, pouvez- vous nous parler de la dernière actualité de votre groupe ?
Nous avons tenu à animer une grande soirée dédiée à nos fans au soir du 24 décembre dernier. Une manière de leur manifester toute notre gratitude en leur souhaitant de passer une bonne fête de Noël en notre compagnie. Sinon, comme d’habitude, en cette veille de fin d’année, nous sommes très chargés et nous nous produisons presque tous les soirs.
Pourquoi avez-vous choisi de rendre cet hommage à vos fans, cette année précisément ?
Je pense que c’est tout à fait naturel. Cela fait partie de nos habitudes. Nous cultivons la proximité avec notre public. Nous ne sommes pas dans ces histoires de Fans clubs. Nous partageons vraiment tout avec ces personnes que nous considérons comme des amis car ils ont toujours été fidèles à Pape et Cheikh. Nous partageons toujours d’intenses moments de communion et cela dure depuis nos débuts. C’est vraiment pour magnifier cette solide relation quasi familiale que nous avons décidé de leur dédier une date symbolique dans l’année. Ça pourrait être un autre mois que celui de décembre, mais pour cette année, cela s’est produit avec ce jour plein de symboles. C’est vraiment une manière de leur rendre un vibrant hommage. « Danioulen di Sargal. » Pour nous, notre public est la vraie star et il doit être fêté à tous les instants. C’est vraiment grâce à eux que nous en sommes là. Il y a aussi la sortie d’un maxi de trois titres… En réalité, il s‘agit de trois titres que nous avons vraiment l’habitude de partager avec notre public. Durant tout le processus de création, jusqu’à sa sortie sous forme de CD, nous avons presque tout partagé avec nos inconditionnels. A l’heure actuelle, nous sommes en train de plancher sur la mise en clip d’un des trois titres. Avec le temps, nous avons remarqué que les gens continuent de nous suivre et qu’ils nous écoutent toujours. Il est évident que de nos jours, les albums ne se vendent plus mais nous avons juste tenu à marquer notre présence et à faire plaisir à nos nombreux amis. Pour cette sortie il n’est pas du tout question de revendre des CD, nous avons plutôt décidé de presser des centaines d’exemplaires pour les offrir gracieusement à notre charmant public. C’est pour cette principale raison que nous avons décidé de le sortir en cette période de fin d’année propice à offrir des cadeaux. «Le charme de la création et tout le mystère qui entourait la musique s’est rompu avec l’avènement des NTIC» La musique Folk avait réussi à s’imposer au Sénégal de par la qualité des textes et de la musique. Mais force est de reconnaitre qu’elle a perdu du terrain.
Comment l’expliquez- vous ?
Effectivement ! Mais force également est de reconnaitre que c’est la musique sénégalaise dans sa totalité qui traverse une période de turbulences. Naguère, à l’occasion des sorties officielles de cassettes, c’était la grande ruée et la bousculade à Sandaga. Après cela, il y a eu la période moins faste des CD. Par la suite, il y a eu les téléchargements. Et depuis, c’est une morosité ambiante car nos œuvres sont partagées partout à travers le monde avant même leur sortie. Il y a aussi le fait qu’il n’existe plus de frontières ou de barrières dans la musique. Il y a des artistes qui sont au bout du monde. Ils m’envoient des instrumentaux et je chante dessus sans pour autant les voir ou les connaitre. C’est un monde où la vitesse prime sur tout. Forcément, cela rejaillit négativement sur la musique. Le charme de la création et tout le mystère qui l’entourait se sont justement rompus avec l’avènement des NTIC. Le monde a évolué rapidement et il faut essayer de suivre la mouvance pour ne pas se laisser larguer. Actuellement, sortir des albums équivaut quelque part à continuer à enrichir les pirates qui en sont les seuls bénéficiaires. Malheureusement, malgré tout le tintamarre, nous sommes tous impuissants devant l’impunité des pirates. La seule alternative qui nous reste consiste à continuer à nous produire régulièrement et à fidéliser notre public. Après plus de 20 ans de présence sur la scène musicale, on ne vous a jamais vu fêter cela.
A quand un grand événement pour commémorer cette longévité ?
Là, je dois dire que cette question vient de me donner une idée. Je crois que cela fait exactement 22 ans que le groupe est sur la sellette. Comme je disais tantôt, nous sommes très proches de notre public et de nos amis. C’est pour cela que nous avons entamé des discussions avec certains de nos amis comme le journaliste Alassane Samba Diop qui nous ont conseillé de participer à la production d’un film documentaire sur la marche du groupe. En plus de deux décennies de pratique, nous avons quand même un petit vécu qui peut être porté à la connaissance de tous nos amis.
A ce propos, ou en êtes-vous avec l’organisation du Festival de Folk ?
Il faut savoir s’adapter et suivre la marche du temps. Après avoir lancé ce bébé, nous avons été obligés d’observer une pause. Il faut faire un bilan et essayer de repartir sur de nouvelles bases car le contexte a changé. Cependant nous sommes toujours dans les dispositions à organiser ce festival qui avait connu un immense succès. Il faut également convenir que la demande existe toujours. «Si on nous paye convenablement, nous sommes disposés à travailler pour n‘importe quel postulant à la présidentielle»
Votre destin est intimement lié aux élections. De « Yataal Geew » en 2000 à « Gorgui Doliniou » en 2007, vous avez toujours été au cœur des élections. A l’approche de la présidentielle, quel appel lancez-vous aux populations ?
Comme d’habitude, nous ne pouvons pas nous empêcher de lancer un appel. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de sortir à nouveau le titre « Yateul Geew ». Nous sommes arrivés à un stade où nous n’avons pas le droit de ne pas dire notre avis. Cependant, il faut savoir que nous sommes conscients, qu’en tant que porteurs de voix qui sont vraiment écoutés, il faut savoir faire la part des choses et ne pas dire n’importe quoi. Cela n’enlève en rien au fait que nous soyons des professionnels. A ce propos, je voudrais être assez clair. Si on nous paye convenablement, nous sommes disposés à travailler pour n‘importe quel postulant à la présidentielle car c’est notre métier. Si le cachet nous convient, nous sommes disposés à travailler avec tout le monde.
Cela signifie- t-il que vous ne faites pas de politique ?
Pas du tout ! Nous ne pouvons pas la faire car nous sommes à équidistance de toutes les formations politiques. Nous sommes des musiciens professionnels. Ne regrettez-vous pas d’avoir soutenu Me Abdoulaye Wade ? Jamais ! Jamais ! Jamais de la vie ! (Il se répète) Au contraire, cela a été une belle victoire pour nous. A l’époque, nous avons osé le faire. Actuellement, tout le monde fait la même chose et affiche même son choix de soutenir un candidat. Cela a été une belle réussite pour nous. Je profite de cette occasion pour rappeler aux Sénégalais que nous n’avions rien inventé. Tout ce que nous avions dit reste et demeure indéniable. Nous avons juste constaté et mis en avant les réalisations d’un candidat. C’est juste le choix que nous nous étions imposés et ce sera toujours valable pour toute autre personne qui voudrait recourir à nos prestations pour ce même type de services. Nous allons toujours mettre en avant les réalisations et non chanter des louanges. Nous ne pouvons pas nous permettre de raconter des histoires car nous avons aussi des enfants et des femmes et cela ne doit pas les affecter. Ils sont des citoyens au même titre que nous et nous ne chantons que des choses vérifiables et indéniables. Pape et Cheikh, c’est toujours des textes engagés.
Est- ce que vous êtes toujours les auteurs ou écrit-on pour vous ?
A nos débuts, nous écrivions nos textes. Mais depuis un bon moment, la donne a changé. Soit nous coécrivons avec d’autres auteurs ou bien ces derniers écrivent totalement pour nous.
Quelles sont vos habituelles sources d’inspiration ?
La vie de tous les jours ou plus exactement « Aduna ». Nous sommes inspirés par notre vécu. Il peut arriver que l’on observe quelque chose qui est habituel ou récurrent et nous nous faisons un devoir d’échanger sur ce sujet et d’inviter à une introspection positive. Nous ne détenons pas le monopole de la vérité, mais nous essayons de jouer notre partition.
On constate également que vous êtes très préoccupés par la mort dans vos textes…
Effectivement ! Dernièrement on a bien chanté « Kouy Déé bayifi mébeute » (Chaque mort part avec un projet inachevé). C’est vrai que nous évoquons la mort, mais cela fait partie de la vie. Je peux vous dire que certains de nos fans n’aiment pas que l’on joue le titre « Lahou dina kheuy Beuss dikaléniou ». Ils sont souvent contrariés quand nous le jouons ou bien ils ne sont pas à l’aise. Il me semble que cela les gène quelque part. Nous ne sommes pas des censeurs ou des prêcheurs et nous ne détenons pas le monopole de la vérité. Nous voulons juste contribuer à rappeler certaines choses car la mort peut surprendre à tout moment. Nous avons tous perdu un jour ou un autre un proche. Nous voulons juste rappeler aux uns et aux autres l’imminence de la mort.
En 20 ans quels sont les moments qui vous ont le plus marqués ?
Je dirai sans hésiter que c’est le sucés du morceau « Yatal Gueew ». Il y a aussi l’impact du titre « Lahou Dina Kheuy Beuss Diakaléniou ». Nous avons compris que notre force réside en notre public. C’est pour cela que nous le portons sur un piédestal. Nous sommes conscients que c’est l’homme qui est la principale richesse. Nous sommes obligés de les vénérer et de les respecter. C’est grâce à eux que nous avons ce succès qui dure et perdure. Nous faisons tout pour ne pas les snober ou les ignorer. Nous avons toujours en tête que la seule et unique force d’un groupe reste et demeure son public.
Quel appel lancez-vous aux populations à la veille des élections ?
Nous n‘avons qu’un seul souhait ! Que la paix continue de régner au Sénégal. Il faut tout faire pour préserver la paix et la concorde nationale. Nous avons en commun ce pays que nous ne pouvons pas partager comme on le dit de manière triviale. Il faut toujours garder à l’esprit que la paix doit vraiment être préservée à tout prix. Que tout se passe dans le respect et le fairplay et qu’au lendemain des élections, que tout le pays se remettre au travail dans l’union des cœurs et des esprits.
VIDEO
QUELLE JUSTICE POUR LES SÉNÉGALAIS ?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Des citoyens s’interrogent de plus en plus sur la crédibilité d’un pouvoir judiciaire sous la commande du président de la République
Jallo Jerry et Oumar Niane |
Publication 28/12/2018
#Enjeux2019- La justice sénégalaise est au banc des accusés. Marqués par les différentes affaires ayant ponctué le septennat finissant, beaucoup de citoyens s’interrogent sur la crédibilité d’un pouvoir judiciaire sous la commande du président de la République.
Voir la Vidéo.
"PAR RAPPORT À NOTRE RACE, NOUS SOMMES SOMMES FIERS"
Les réactions de Sadio MANÉ et Salah après les actes de racisme contre le défenseur sénégalais Kalidou KOULIBALY
Suite et certainement pas fin de la vague d'indignations après les cris racistes dont le meilleur défenseur de la Série A a été victime mercredi au cours du match Inter Milan-Naples.
En effet, les deux attaquants de Liverpool, Sadio Mané et Mohamed Salah, ont apporté leur soutien à Kalidou Koulibaly. Le natif de Sédhiou qui s'est dit très amer, est convaincu son coéquipier en équipe nationale ne se laissera jamais abattre par ces basses attaques. "Je suis amer. Mais je te connais suffisamment, ces actes abominables ne vont nullement t’atteindre. Par rapport à notre race, nous en sommes fiers. Et au delà, nous allons continuer à la défendre comme nous défendrons les couleurs de notre Patrie", a écrit Mané. Quant à l'Egyptien Mohamed Salah, il a publié une photo où il est en duel avec Koulibaly (lors de Naples-Liverpool en Ligue des champions), pour dénoncer en anglais, le racisme dans le football et dans le monde.
L'autre sénégalais de Premier League, Idrissa Gana Gueye a publié sur son compte Twitter une photo de Kalidou Koulibaly avec le message imprimé "Je Suis Koulibaly. Say No To Racism", légendée avec deux coeurs (bleu et rouge).
MERCATO : LA SITUATION SE PRÉCISE POUR PAPY DJILOBODJI
Prêté par Sunderland à Dijon la saison dernière, le défenseur sénégalais de 30 ans a résilié son contrat avec les Black Cats en septembre. Il est désormais libre de s’engager où il le souhaite et Guingamp semble être une option très sérieuse.
Alors même que le mercato d’hiver n’est pas encore officiellement lancé, l’En Avant de Guingamp n’a pas attendu pour se renforcer et s’est attaché les services de deux joueurs. L’attaquant bordelais Alexandre Mendy et le latéral suédois Johan Larsson, en provenance de Brondby. Avec un objectif affiché : arracher le maintien. Lanterne rouge de Ligue 1, les Bretons n’ont semble-t-il pas fini de prospecter pour étoffer leur effectif.
Pire défense de Ligue 1 avec 34 buts encaissés, l’En Avant serait dorénavant tout proche d’accueillir un renfort en défense centrale. Selon le Télégramme, il s’agit de l’ancien Nantais Papy Djilobodji. Prêté par Sunderland à Dijon la saison dernière, le défenseur sénégalais de 30 ans a résilié son contrat avec les Black Cats en septembre. Il est désormais libre de s’engager où il le souhaite et Guingamp semble être une option très sérieuse.
LUTTE CONTRE LES STUPÉFIANTS
Un tournoi pour sensibiliser à travers le sport, sur les risques liés à l’usage de des stupéfiants, à partir de dimanche.
Le Réseau des journalistes pour la lutte contre les stupéfiants (RCJS) organise à partir de dimanche, un tournoi de football regroupant huit organes de presse nationaux, annonce-t-il dans un communiqué transmis à l’APS.
L’objectif de ce tournoi est de sensibiliser à travers le sport, sur les risques liés à l’usage de des stupéfiants, écrivent ses responsables dans ce communiqué.
Le Groupe Futurs médias (GFM), l’AS D-médias, Le Soleil, 7 tv, Maison presse-APS, Senenews et 2 S tv sont les structures qui vont participer à ce tournoi, selon la même source.
PAR HADY BA
ÉDUCATION, COMMENT SORTIR DE L’ORNIÈRE?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – Jusqu’à quel niveau l’État peut-il financer l’enseignement supérieur ? Décide-t-on de retourner au modèle d’avant 2000 où l’État ne prenait en charge que les frais d’études d’une minorité laissant les autres à leur sort ?
#Enjeux2019 - Si une campagne électorale sénégalaise se focalisait sur les dossiers plutôt que sur les personnes, nul doute que l’éducation et singulièrement l’enseignement supérieur serait au cœur des débats. L’on ne peut parler de développement sans une population bien formée et le Sénégal ne remplit pas encore les normes de l’UNESCO en terme de pourcentage d’étudiants. Le pays s’est par ailleurs toujours flatté, bien avant Senghor, d’être une méritocratie lettrée où le savoir joue un rôle important dans la distribution des postes et des honneurs. Le consensus actuel, partagé par la quasi-totalité des acteurs, est que le système scolaire, à tous les niveaux, ne marche pas. L’on peut se poser deux questions : 1) Pourquoi ne marche-t-il pas ? 2) Que faudrait-il faire pour lui redonner son lustre d’antan ? À ces deux questions évidentes s’ajoute une troisième : le diagnostic ainsi posé, aussi largement partagé soit-il, est-il exact ?
Dans cet article, nous nous focaliserons exclusivement sur l’enseignement supérieur et nous ne prendrons pas pour argent comptant ce consensus selon lequel notre système universitaire serait dans un état désastreux. Un diagnostic plus fin est nécessaire si l’on veut parvenir à des solutions intéressantes et à même d’être implémentées.
- Du faux distinguo public-privé -
Quand on parle de l’enseignement supérieur sénégalais, on pense généralement aux universités publiques. D’une certaine manière, c’est compréhensible puisque ce sont ces établissements qui font régulièrement la une de l’actualité du fait de grèves récurrentes d’enseignants ou d’étudiants. Les universités publiques concentrent par ailleurs la majorité des étudiants sénégalais avec le mastodonte UCAD qui en accueille presque 80 000. Cette vision n’est donc pas fausse. Elle est cependant biaisée : le pays comptait en 2017 plus de 162 000 étudiants ; 114 000 d’entre eux sont dans le public, le reste dans le privé local et –pour moins de 15 mille d’entre eux– à l’étranger. Par ailleurs, même dans le public, il y a des disparités énormes entre Dakar qui est en sous-effectif d’enseignants et en sureffectif d’étudiants et certaines universités nouvelles comme Thiès qui ont des taux d’encadrement raisonnables.
Sur le plan pédagogique, il y a également des disparités –y compris entre facultés d’une même université– concernant les taux d’encadrement, de promotion et d’abandon. Il n’en demeure pas moins que tous les établissements publics souffrent dans une certaine mesure des mêmes maux : le taux d’encadrement est généralement bas et les budgets alloués par l’État sont rarement suffisants pour payer à la fois les salaires des personnels et les dépenses incompressibles comme l’eau et l’électricité. De ce fait, les intrants pédagogiques eux-mêmes ne sont pas assurés, compromettant ainsi la qualité de l’enseignement. Il est compréhensible qu’un chimiste éduqué dans une université dépourvue de produits chimiques ne devienne pas un bon chimiste ! De même, la pédagogie par l’échec semble être la norme dans la plupart des universités publiques ; ce qui fait que des étudiants peuvent échouer à l’Ucad par exemple et aller mener une carrière plus qu’honorable dans des universités indéniablement meilleures. Les établissements privés pourraient offrir une solution aux problèmes du public.
Malheureusement, sauf rares exceptions, la plupart n’ont pas de personnel propre et se contentent de cannibaliser le public en sous-payant ses enseignants. Elles sont également victimes du paradoxe de l’étudiant-client : dès lors qu’il paie très cher pour ses études, l’apprenant a tendance à considérer que le diplôme est dû et qu’il n’a pas à s’impliquer davantage dans sa formation. Cela mine l’autorité pédagogique des enseignants et contribue à dévaluer une formation pourtant payée à prix d’or. Les résultats des concours nationaux montrent ainsi que rares sont les produits du privé à s’imposer face à ceux du public. Cela semble militer pour une qualité plus grande de ce dernier, malgré tous les problèmes dans lesquels il se débat. De plus, alors que le privé arrivait jusqu’à très récemment à remplir sa promesse d’offrir une année scolaire stable, l’État y a envoyé 40 000 étudiants et l’a complètement déstabilisé. L’État payant de manière erratique, certaines écoles privées se sont mises à exclure les élèves qui, en retour, se sont mis à fomenter des troubles.
- L’État, principal problème du système universitaire -
L’exemple des troubles récents dans le privé est emblématique : le principal problème du système universitaire sénégalais semble être l’État du Sénégal. Nul ne doute de la qualité des enseignants du supérieur. Quoiqu’on dise des étudiants, nul ne doute qu’ils fassent preuve d’une motivation sans faille. Les troubles dans le public comme dans le privé surviennent en protestation de la faiblesse des moyens dont disposent les acteurs. Le budget de l’enseignement supérieur tourne autour de 189 milliards pour 162 mille étudiants. Cela veut dire que l’État provisionne moins de 100 mille francs par mois et par étudiant ; toutes dépenses comprises. Ce calcul est cependant trompeur : si l’on prend l’UCAD avec ses 49 milliards de budget pour 80 000 étudiants, le coût total annuel d’un étudiant n’y est que de 51 042 francs CFA, et l’Ucad produit elle-même pas moins d’un tiers de son budget, le reste venant de la dotation de l’État.
L’on mesure souvent l’efficacité d’un système éducatif par le temps moyen de diplomation des étudiants et leur insertion dans le marché du travail. Le supérieur public est généralement contre-performant dans ces deux domaines avec même ce résultat paradoxal que les diplômés s’insèrent moins bien que les non diplômés. Comment y remédier ?
Une première piste de solution passe, bien évidemment, par une meilleure adéquation Formation/Emploi. La Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES) de 2013 avait préconisé la création de filières professionnalisantes et la promotion des STEM. Non seulement cette recommandation essentielle n’a pas été mise en œuvre mais en plus la seule école qui forme les enseignants des filières techniques est en sous-effectif parce que sous équipée. De ce fait, même si l’on mettait en place les filières techniques, il faudrait du temps pour former les formateurs dans ces disciplines-là.
Une seconde piste de solution est une augmentation des budgets des universités permettant le développement de nouveaux curricula et une meilleure efficacité tant interne qu’externe. Se pose alors la question du financement de cette montée en puissance. Vu le dénuement de la population estudiantine, il est impossible de lui faire payer le coût réel des études. À quel niveau l’État est-il prêt à monter pour financer l’enseignement supérieur ? Il est clair qu’il faudrait au moins un doublement voire un triplement des budgets pour espérer éduquer correctement la jeunesse sénégalaise. Est-ce économiquement soutenable ? Si tel n’est pas le cas, décide-t-on de retourner au modèle d’avant 2000 où l’État ne prenait en charge que les frais d’études d’une minorité laissant les autres à leur sort ?
Ces débats ne sont absolument pas posés par les candidats à la présidentielle. L’enseignement supérieur sénégalais est à la croisée des chemins. Le public et le privé sont désormais profondément minés par un État incapable de prendre ses responsabilités et de dire clairement s’il se positionne pour le modèle scandinave assurant un droit effectif à l’éducation ou le modèle libéral dans lequel seule une minorité d’étudiants est prise en charge, le reste se débrouillant tout seul. Une campagne électorale devrait être l’occasion d’en décider. Rien ne permet d’espérer que nous aurons une campagne électorale de cette qualité.
Hady Ba est docteur en sciences cognitives de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Syndicaliste au Sudes, il est enseignant en philosophie à la faculté des Sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef).
"PRÉSIDENT KOUTIA" INTERPELLÉ PAR LES GENDARMES
« Mon dossier sera bien sûr accepté. Tous les Sénégalais ne me croyaient pas. Ils pensaient que je faisais de la comédie, mais aujourd’hui, c’est clair. Si ma candidature est invalidée, il n’y aura pas d’élection ».
Le célèbre comédien Samba Sine alias Kouthia, qui était venu « déposer » sa candidature pour l’élection présidentielle du 24 février 2019, est interpelé par les éléments de la gendarmerie.
Il a débarqué au Conseil constitutionnel à 21h 30 à bord d’un taxi, accompagné des membres de l’équipe ‘’Kouthia Show’’. Le leader du Mouvement « Faral Sénégal », a vite été interpelé alors qu’il faisait face à la presse. Selon des informations, ils seraient accusés de faire de la comédie dans une institution comme le Conseil Constitutionnel.
« Mon dossier sera bien sûr accepté. Tous les Sénégalais ne me croyaient pas. Ils pensaient que je faisais de la comédie, mais aujourd’hui, c’est clair. Si ma candidature est invalidée, il n’y aura pas d’élection », a menacé Samba Sine avant son interpellation.
Jusqu’au moment où ces lignes sont écrites (22h 00), Kouthia et sa bande ne sont toujours pas libérés.
RACISME DANS LA SÉRIA A
Le défenseur de Naples Kalidou Koulibaly a été victime de cris racistes, lors de la défaite de son équipe ce mercredi sur la pelouse de l'Inter Milan (1-0), en Serie A.
Le défenseur de Naples Kalidou Koulibaly a été victime de cris racistes, lors de la défaite de son équipe ce mercredi sur la pelouse de l'Inter Milan (1-0), en Serie A.
À l'occasion de la victoire de l'Inter Milan contre Naples (1-0), le défenseur central napolitain Kalidou Koulibaly, expulsé en deuxième mi-temps, a été victime de cris racistes émanant des travées du stade Giuseppe-Meazza. « On a demandé à trois reprises au procureur fédéral la suspension du match à cause des cris racistes. Il y a eu des annonces faites au micro mais le jeu a continué. Ça a rendu Koulibaly nerveux. La prochaine fois, nous quitterons le terrain nous-mêmes, ce n'est pas acceptable », a expliqué son entraîneur, Carlo Ancelotti.
Kalidou Koulibaly a réagi lui-même sur son compte Twitter après la rencontre. « Je regrette la défaite et d'avoir quitté mes frères, a-t-il expliqué. Mais je suis fier de la couleur de ma peau. D'être français, sénégalais, napolitain : homme. »
« Cela fait mal d'entendre des chants racistes envers mon frère, le reste n'est que secondaire. Il ne reste que de la tristesse », a regretté de son côté son coéquipier Faouzi Ghoulam.
ASSANE DIOUF SERA FIXÉ SUR SON SORT LE 8 JANVIER 2019
En effet, le délibéré a été fixé à cette date, au terme d'une audience marathon qui s'est terminée tard dans la soirée au tribunal correctionnel de Dakar, ce mercredi.
Assane Diouf sera fixé sur son sort le 8 janvier 2019. En effet, le délibéré a été fixé à cette date, au terme d'une audience marathon qui s'est terminée tard dans la soirée au tribunal correctionnel de Dakar, ce mercredi.
Durant les débats, le procureur a requis 5 ans de prison ferme contre Assane Diouf. Le maître des poursuites a retenu 4 chefs d’inculpation contre Assane Diouf : trouble à l'ordre public, injures par le biais d'un système informatique, outrage à un ministère de culte et diffamation.
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L'APPEL SANS DÉTOUR DE COUMBA GAWLO SECK
«La politique, chez nous, est devenue barbare et...». Coumba Gawlo Seck, ne se réjouit pas de la façon dont la politique est aujourd’hui pratiquée au Sénégal.
La présidentielle de 2019 approche à grands pas. Cependant, Coumba Gawlo Seck, ne se réjouit pas de la façon dont la politique est aujourd’hui pratiquée chez nous. Et elle l’a dit dans son entretien avec Seneweb.