La Division des investigations criminelles (DIC) a interpellé, hier, Bouba et Magaye, deux proches de l’homme d’affaires sénégalais Cheikh Amar, et son cousin Modou Amar. Cette interpellation fait suite à l’interrogatoire, d’il y a quelques jours, des deux hommes de main du patron du TSE. Ils sont impliqués dans les menaces de mort reçues par le Directeur de publication de Dakaractu, Serigne Diagne, qui n’a pas hésité à saisir la justice.
De ce fait, il a été le premier entendu dans cette affaire pour éclairer la lanterne des policiers. Ces derniers, munis de tous les éléments, ont convoqué et cuisiné, pendant de longues heures, les deux bodyguards.
Cette triple interpellation annonce-t-elle un déferrement devant le procureur de la République ? Tout porte à le croire, car les faits sont très graves. Ils sont relatifs à un article du site d’informations faisant état de rétro-commissions intitulé : «
La CRÉI sur la piste d’une supposée rétro-commission de 12 milliards versée à Cheikh Amar. Mécontents de ces révélations, ces hommes de main avaient appelé Serigne Diagne pour l’abreuver d’injures et de menaces, tel que le rapporte, le président de l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL).
Les faits, explique Ibrahima Lissa Faye, se sont déroulés en présence du Secrétaire général de l’APPEL Daouda Thiam que le patron du site recevait. ‘’Non contents des injures salaces contre l’Administrateur du Site d’informations générales, ils ont juré sur la tête de leurs marabouts qu’ils vont avoir la peau de Serigne Diagne’’.
Cela s’est passé le mercredi 11 octobre dernier, au soir. ‘’Ces sbires de l’homme d’affaires Cheikh Amar ne se sont nullement gênés. Ils se sont présentés, à tour de rôle, avant d’annoncer qu’ils allaient commettre un crime sur la personne du patron de Dakaractu. Pendant près de 10 mn, ils se sont targués de la puissance de leur mentor et que personne ne peut rien contre lui’’, s’insurge Lissa Faye.
Ceci avait poussé les éditeurs de la presse en ligne à se porter partie civile, en se joignant à la plainte déposée par Dakaractu.
ANTA BABACAR NGOM, UNE LUMIÈRE DE L'AVICULTURE
Entre Sédima et Anta, c'est une longue histoire qui commence quand elle avait douze ans...
Anta Babacar Ngom Bathily, 32 ans, est à la tête de Sedima, leader de l’aviculture au Sénégal depuis janvier 2016. Cette entreprise familiale spécialisée dans trois domaines d’activités – aviculture, immobilier, minoterie – créée en 1976 par son père Babacar Ngom, Anta Ngom l’a connaît bien. Elle y a fait ses premières armes en tant que stagiaire dès ses 12 ans. « J’ai grandi auprès de mes collaborateurs », avoue-t-elle. Pour autant, pas de favoritisme pour cette multi-diplômée des plus grandes écoles, passée par Paris-Dauphine et Sciences Po en France pour la communication, et l’université York, au Canada. Après une expérience pour l’Organisation Internationale de la Francophonie, elle se sent chargée d’une responsabilité, celle de rentrer au pays et de rejoindre l’entreprise pour laquelle « [son] père s’est battu toute sa vie » en 2009.
Elle passe par tous les postes : attachée de direction, responsable stratégie et développement, puis directrice du même pôle avant d’accéder au statut de directrice générale déléguée en 2014 pour enfin occuper son poste actuel. « Le fait d’avoir commencé par le bas m’a donné une certaine crédibilité et légitimité auprès de mes collaborateurs ». Anta Babar Ngom Bathily donne un coup de fouet à l’entreprise, investit et prend des risques. Elle s’attèle à diversifier les activités en intégrant la minoterie. Puis développe considérablement le secteur avicole au niveau national.
Aujourd’hui, la leadeuse s’attaque au déploiement de la société dans la sous-région avec la création d’une filiale au Mali. Et vise d’autres pays d’Afrique centrale. « Au Sénégal, plus de 90% des entreprises sont familiales, et seulement 3% d’entre elles parviennent à passer d’une génération à une autre. Nous sommes aujourd’hui en pleine transformation, en pleine croissance, pour que Sedima vive sur des générations ».
AMY SARR FALL, UNE RÉUSSITE DANS LE MONDE DES MÉDIAS
Dans le monde très masculin des patrons de presse, Amy Sarr Fall ne passe pas inaperçue
À la voir en talons hauts, élégamment vêtue et impeccablement maquillée, dans son confortable bureau du centre-ville de Dakar, difficile de l’imaginer crapahutant sur les pentes de l’Himalaya. Pourtant, en 2013, Amy Sarr Fall a vaincu sa peur du vide pour aller interviewer, dans son fief, le dalaï-lama, le chef spirituel du bouddhisme tibétain. « Je ne m’attendais pas à une ascension à 6 000 m d’altitude pour le rencontrer, confie-t-elle. Mais il m’a toujours inspirée : j’ai lu ses livres et j’ai beaucoup appris de cette expérience. » La Sénégalaise a notamment réussi à vaincre sa hantise des hauteurs. « La peur n’est qu’imaginaire », résume-t-elle.
Des paroles inspirantes
Amy Sarr Fall enchaîne les défis comme certains de ses compatriotes égrènent les chapelets. En 2007, jeune diplômée en communication et en administration des affaires internationales, elle assiste, à New York, à une conférence de Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois et candidat à l’investiture présidentielle démocrate.
Un mot d’ordre du futur président des États-Unis l’interpelle : « Le changement vient de la base. » Ces paroles sont pour elle comme une révélation : « J’ai su qu’il me fallait rentrer au Sénégal afin d’y jouer un rôle. » Pour y faire quoi ? « L’information m’a toujours passionnée. J’y vois un outil de transformation des consciences et de valorisation des idées et des personnes susceptibles de contribuer au développement », confie Amy Sarr Fall. Elle créera donc un média.
Rentrée au pays en 2009, la jeune femme se lance en solo, au culot. « J’ai rédigé et mis en page moi-même, sur Word, les 56 pages du premier numéro d’Intelligences Magazine, que j’ai envoyées directement à l’imprimeur », raconte-t-elle. En janvier 2010, le nouveau-né affiche en couverture : « Obama, Sarkozy et Wade sont-ils prêts pour 2012 ? » Les 5 000 exemplaires ne seront pas intégralement vendus, loin de là, mais le succès d’estime est au rendez-vous.
Soutien présidentiel
Grâce à un sens aigu de la communication événementielle, Amy Sarr Fall fait entrer son magazine dans la cour des grands dès le deuxième numéro. L’année 2010 marque en effet le cinquantième anniversaire de l’indépendance du Sénégal et l’an X de l’alternance à la tête de l’État. « J’ai voulu mettre en valeur les 50 femmes sénégalaises susceptibles, dans tous les domaines, d’être qualifiées de leaders d’exception, explique-t-elle. Nous avons organisé une cérémonie d’hommage que le président Abdoulaye Wade a accepté de présider. » L’ancien chef de l’État consent par ailleurs à accorder une interview exclusive à sa jeune compatriote, contribuant à crédibiliser le nouveau mensuel.
Amy Sarr Fall se défend pourtant de toute approche partisane. Au lendemain de son élection, en mars 2012, Macky Sall lui accordera sa première grande interview à la presse écrite sénégalaise. « Abdoulaye Wade et Macky Sall ont soutenu la jeunesse et l’ambition. Ils ont apparemment reconnu la qualité de notre travail et la sincérité de notre démarche », se réjouit la dynamique trentenaire.
Outre les principaux leaders politiques sénégalais, d’autres VIP se succéderont dans les colonnes d’Intelligences Magazine, comme la Canadienne Michaëlle Jean (dont Amy Sarr Fall soutiendra la candidature au poste de secrétaire général de la Francophonie, à la veille du sommet de Dakar, en novembre 2014), la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, ou encore la maire de Paris Anne Hidalgo. « Je côtoie beaucoup de personnalités, mais je sais qui je suis et d’où je viens, tempère cette hyperactive assumée. Ma grand-mère, qui venait du monde rural, a perdu la vie en donnant la vie. »
Bâtir le pays de l’intérieur
Du collège à l’université, la jeunesse sénégalaise s’est prise de sympathie pour cette figure atypique, incarnation du féminisme, apôtre de l’excellence et chantre d’un afro-optimisme décomplexé. En 2012, alors que l’année universitaire se présentait sous de mauvais auspices, Amy Sarr Fall a lancé la Grande Rentrée citoyenne : « Pendant une journée, des mentors sont venus parler aux jeunes, leur dire que l’émigration n’est pas forcément la clé de la réussite et que c’est en se battant ici, en refusant l’attentisme, qu’ils pourront forger l’avenir du pays. » L’événement fêtera sa cinquième édition mi-décembre
QUI EST AMINATA NIANE – EX DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’APIX ?
Aminata Niane est une femme d’influence, née en 1956 au Sénégal, elle suit un parcours légendaire
Aminata Niane est une femme d’influence. Née en 1956 au Sénégal, elle a tout donné pour développer son pays.
Le bac en poche, elle s’envole pour la France et obtient une maîtrise en chimie et un diplôme d’ingénieur en sciences et technologies des industries alimentaires.
A 27 ans, Aminata Niane entre dans le monde du travail en tant qu’ingénieur dans plusieurs entreprises sénégalaises spécialisées dans l’agroalimentaire : Société industrielle des Produits laitiers/SIPL et SONACOS. Elle poursuit sa carrière dans l’administration en tant que conseillère technique au Ministère du Commerce en 1987.
Quatre ans plus tard, Aminata Niane devient experte puis chef de projet et enfin associée responsable dans les premières structures d’appui au secteur privé. En 2000, elle est nommée Directeur Général de l’APIX, une agence nationale rattachée au cabinet du Président de la République du Sénégal chargée de la promotion des investissements et des grands travaux jusqu’en mai 2012.
Durant cette période, Aminata a mis des stratégies en place pour améliorer l’environnement des affaires du pays. Elle est à l’initiative de plusieurs projets d’infrastructures en partenariat public-privé (PPP) : autoroute Dakar-Thiès ou encore l’aéroport international Blaise Diagne.
En 2013, elle devient conseillère auprès du Vice-Président Infrastructure, Secteur Privé et Intégration Régionale de la Banque africaine de développement. Aminata Niane est aujourd’hui membre du conseil d’administration de la société Atos.
Regardez la bande annonce de l'épisode 10 de la saison 3 de votre série Idoles.
Voir vidéo.
QUAND LE NOM DES PAGNES CONSTITUE UN MIROIR SOCIAL
Ils ont leur source dans l’actualité, ça peut être des crises, les mutations sociales, les souffrances, des téléfilms et les joies - À Abidjan c'est au moment d'acheter les pagnes à vendre que les commerçantes grossistes donnent le nom aux détaillants
Avec des noms qui varient en fonction des différentes conjectures, le pagne notamment le Wax, tissu en coton imprimé de qualité supérieure et qui a un attrait particulier sur les femmes, constitue un véritable miroir social.
Selon de nombreuses femmes, ces pagnes de par leur nom véhiculent des messages. « Ces noms de pagne ont leur source dans l’actualité, ça peut être des crises, les mutations sociales, les souffrances, des téléfilms et les joies. C’est quand je vais à Abidjan pour prendre mes pagnes à vendre que les commerçantes grossistes me donnent le nom », a affirmé Doumbia Sanata, commerçante depuis plus d’une vingtaine d’années au grand marché de Dimbokro.
Selon elle, les commerçantes, dotées d’une imagination débordante baptisent, à chaque fois, le dernier modèle sorti. « Elles augmentent chez les femmes la convoitise, les poussant à rivaliser d’adresse pour être la première à porter modèle en vogue », a souligné la commerçante.
Elle a fait remarquer que plusieurs noms de pagnes sont sortis et ont fait le bonheur des femmes, citant « Feuille de gombo », « L’œil de ma rivale », « Z’yeux voient, bouche ne parle pas », « Grotto », « Réconciliation », « Balai de Guei »…
Avec le nom, le pagne prend de la valeur et ça couche cher. Ainsi pour avoir « Avenue 16 », « Tu sors, je sors », « Feuilles de piment », « Ton pied mon pied », « Fleur d’hibiscus », « Quand femme passe, les hommes trépassent », les femmes devaient et doivent jusqu’à présent délier la bourse.
« Lorsqu’un nouveau modèle est sur le marché, la publicité se fait de bouche à oreille notamment lors des grandes cérémonies comme les mariages, les baptêmes et les sorties d’associations », a relevé Mme Doumbia.
Elle a souligné qu’en dépit de la montée fulgurante du blue-jean et autres pantalons dans l’habillement chez la jeune génération de femme, il est prédit au pagne notamment le Wax, de beaux jours. Car il continuera de toujours fasciner les Africaines. « Aujourd’hui, les pagnes que vous voyez sont des anciens modèles qui reviennent à la mode », a noté la commerçante.