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25 novembre 2024
Politique
VERS LA CONSTRUCTION D’UN RÉSEAU FERROVIAIRE PLUS PERFORMANT
Les nouvelles autorités sénégalaises veulent construire un réseau ferroviaire performant, capable de soutenir l’économie du pays, a assuré, mardi, à Thiès (ouest), le directeur général des Chemins de fer du Sénégal (CFS), Ibrahima Ba.
Thiès, 13 août (APS) – Les nouvelles autorités sénégalaises veulent construire un réseau ferroviaire performant, capable de soutenir l’économie du pays, a assuré, mardi, à Thiès (ouest), le directeur général des Chemins de fer du Sénégal (CFS), Ibrahima Ba.
“Aujourd’hui, les nouvelles autorités ambitionnent de donner un nouvel élan aux chemins de fer, car elles estiment que ces [rails] qui datent de plus de cent ans ne correspondent plus aux besoins actuels de développement du pays”, a affirmé M. Ba.
“On doit construire un nouveau [réseau ferroviaire] performant, capable de servir de support à l’économie du pays”, a ajouté le directeur général des CFS lors d’une campagne de don de sang de l’Association des femmes du rail et de l’hôpital régional de Thiès.
Ibrahima Ba invite les populations vivant près des chemins de fer à contribuer à la préservation de ce “patrimoine”.
Il leur demande aussi de ne pas occuper les abords des chemins de fer et d’éviter d’y déverser des ordures.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TÉMOIN, ON N’EST NI DES DON QUICHOTTE NI DES TARTARIN DE TARASCON
On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée
A travers un communiqué assez largement diffusé lundi soir, afin que nul n’en ignore, nous avons tenu à informer nos lecteurs et annonceurs que notre journal ne serait pas dans les kiosques hier mardi. En même temps, nous précisions que nous nous démarquions totalement de la « Journée sans presse » à laquelle avait appelé une partie de la corporation. Les raisons de ce refus méritent d’être exposées. Il y a d’abord le fait que nous n’avons pas été associés au processus de prise de cette décision. Pour ce qui me concerne, c’est dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h du matin, qu’un des journalistes du « Témoin » m’a envoyé par texto un éditorial commun censé être diffusé par tous les journaux pour le lendemain et un autre message pour m’informer de l’initiative consistant à observer une « journée sans presse pour le mardi ».
Sans doute dira-t-on que les absents ont toujours tort et que je n’avais qu’à assister à la réunion à laquelle tous les patrons de presse étaient invités vendredi dernier. Certes, mais cela n’empêchait pas de faire amender le texte de l’éditorial par tous les concernés et aussi de les consulter ne serait-ce que par téléphone sur le déclenchement d’un mouvement de grève, car il s’agissait bien de cela. Il s’y ajoute que, dans notre compréhension, la grève doit constituer une arme ultime à n’utiliser que lorsque toutes les autres voies de recours auront été épuisées. Encore faudrait-il que l’on se donne la peine d’explorer lesdites voies. Or, à notre connaissance, à part quelques demandes d’audience — sans réponses de la part de l’intéressé — adressées au président de la République, rien n’a été fait pour nouer le fil du dialogue avec les autorités. De pauvres autorités auxquelles on n’a même pas laissé le temps de s’installer que, déjà, un feu nourri était ouvert sur elles en même temps qu’on procès en incompétence et reniement leur était intenté ! Alors qu’elles n’avaient même pas encore fait 100 jours et cherchaient encore leurs marques…
En fait, dès l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, suivie de la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, une partie de la presse leur avait déclaré la guerre. On remarquera qu’alors même que des corporations aussi grévistes en diable que les personnels de la santé avec « And Gueusseum », les enseignants tous ordres confondus et même les étudiants, observent un cessez-le-feu depuis le 24 mars pour souhaiter la bienvenue au nouveau pouvoir, ce sont les hardis patrons de presse qui choisissent de déclencher la première grève contre lui. C’est assez louche tellement les motifs avancés pour justifier ce mouvement d’humeur sont sujets à caution. On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée. Fort bien et à la bonne heure ! Il est seulement permis de se demander où étaient ces nouveaux défenseurs de la presse lorsque l’ancien pouvoir arrêtait notre confrère Pape Alé Niang à de nombreuses reprises et le jetait en prison après avoir attenté à son intégrité physique ? Où étaient-ils lorsque, par un vendredi après-midi caniculaire nous marchions en scandant des slogans et en chantant du rond-point de l’Ecole normale supérieure à celui du Rond-Point Jet d’eau où nous avions tenu un meeting pour exiger la libération du propriétaire de « Dakar Matin » ? Où étaient-ils lorsque des journalistes de Wal Fadjri étaient emprisonnés, les locaux de ce groupe attaqués à coups de grenades lacrymogènes par les policiers et sa fréquence télé retirée ? Notre excellent confrère Moustapha Diop peut-il nous dire si tous ces gens se sont alors portés à leur secours ? Où étaient-ils lorsque notre ancien collaborateur (pendant une quinzaine d’années) Serigne Saliou Guèye était embastillé ? A l’époque, pour l’enfoncer davantage, certains confrères avaient même fait des sorties pour dire qu’il n’avait pas la carte nationale de presse ! « Maintenez-le en prison ce salaud » avaient l’air de dire aux flics et aux juges ces braves confrères qui s’érigent aujourd’hui en croisés de la liberté de la presse et en intrépides défenseurs de la profession. Où étaient-ils lorsque de jeunes confrères étaient violentés par les forces de l’ordre lors des manifestations ?
Plus généralement, où étaient-ils donc, ces braves qui défendent l’honneur du journalisme et les grands principes de la démocratie lorsque plus de 60 jeunes gens à la fleur de l’âge tombaient sous les balles des policiers et des gendarmes du président Macky Sall ? Que faisaient-ils lorsque plus de 2000 jeunes gens étaient jetés au gnouf souvent pour avoir fait un post pour saluer Ousmane Sonko ou pour avoir porté les bracelets de Pastef ? Les a-t-on jamais vus ou entendus condamner les graves dérives liberticides et la folie répressive du défunt régime ? Les a-t-on vus dénoncer le gigantesque et scandaleux complot fomenté contre Ousmane Sonko et son parti Pastef ? Au contraire, bien souvent, ce sont des organes de presse qui ont constitué le bras armé médiatique de Macky Sall pour calomnier, insulter, traîner dans la boue les opposants qui, grâce au peuple souverain, président depuis le 24 mars dernier aux destinées de notre pays. Qui donc a relayé et donné l’ampleur que l’on sait à l’ignoble affaire Adji Sarr ? Lorsqu’on a joué un rôle aussi peu glorieux depuis mars 2021 et que l’on constate que, malgré ses tirs de barrage, les Sénégalais ont élu dès le premier tour Bassirou Diomaye Faye, le candidat choisi par Ousmane Sonko, on devrait se regarder dans un miroir et avoir le courage de se remettre en question. Faire son examen de conscience. Et, à défaut de battre sa coulpe et de présenter des excuses au peuple sénégalais pour ce rôle dégoutant que l’on a joué, la moindre des choses c’est de faire profil bas pour se faire oublier, et le dos rond pour laisser passer la bourrasque, plutôt que de déclarer la guerre à un pouvoir auréolé de la légitimité populaire ! Savons-nous donc que les journalistes ont aujourd’hui…très mauvaise presse dans ce pays à cause justement du comportement de ces gens qui veulent aujourd’hui pousser la presse à la confrontation avec le nouveau pouvoir ?
Un secteur à la ramasse !
Il a été dit que notre secteur traverse une mauvaise passe. C’est un euphémisme car il est carrément à la ramasse ! Ce n’est pas étonnant car il y a longtemps que la presse se tire des balles dans les pieds et s’est lancée dans une fuite en avant plus que suicidaire. Cette politique de l’autruche ne pouvait débuter que sur la situation de quasi faillite généralisée que l’on observe actuellement. Comme nous sommes les plus intelligents au monde, au Sénégal, on a cru pouvoir se jouer de toutes les lois de l’économie et de toutes les règles de gestion. Voilà donc un pays qui fait partie des plus pauvres du monde — au 162ème rang mondial sur 192 du classement des PIB par habitant — et qui bat paradoxalement le record du nombre de journaux (51 quotidiens), de radios (plus de 200), de télévisions (plus de 50) et de sites d’information (400 rien que dans la région de Dakar) ! Dans ces conditions, évidemment, impossible qu’il y ait des entreprises de presse viables. Surtout qu’il en naît chaque mois de nouvelles. Des entreprises ou, en tout cas, des supports qui tous se posent en concurrents de ceux existants et qui vont réclamer eux aussi leur part de l’ « aide à la presse » qui est à l’image d’un gigantesque gâteau à partager chaque année par un plus grand nombre de convives. Une aide à la presse qui, surtout, constitue un appel d’air puisque, pour capter une plus grande part cumulée, d’aucuns multiplient les supports à cette fin ! Comme nous l’écrivions dans ces colonnes il y a quelques mois, c’est le serpent qui se mord la queue. En plus des millions grappillés dans l’aide à la presse, on se lance aussi dans la chasse aux « conventions » avec les sociétés nationales et les ministères. L’activité étant structurellement déficitaire, pour combler on a donc un besoin vital d’aide à la presse et de « conventions ».
Que celles-là diminuent voire soient gelées et c’est la catastrophe. Dans un système capitaliste, la loi du marché aurait régulé tout cela, les plus forts absorbant les plus faibles et le tour est joué. Dans ces pays où les choses marchent sur les pieds, il y a un effet de concentration, au Sénégal c’est plutôt à un effet d’éclatement et de métastase que l’on assiste ! Chaque mois ou presque, de nouveaux « patrons de presse » apparaissent, naissent sur les flancs des supports existants et demandent eux-aussi à être aidés par l’Etat ! Or, encore une fois, au vu des chiffres, même l’économie américaine, sans doute, ne pourrait pas supporter le nombre incroyable de journaux, de radios, de télévisions, de sites d’informations et de webtélés qui pullulent et survivent laborieusement au Sénégal.
Un pays à l’économie exsangue et au marché publicitaire insignifiant, ne cessant de se réduire comme peau de chagrin, et dont la plus grande partie, qui plus est, est bouffée par le hors média. Pour tout dire, un pays à l’environnement particulièrement défavorable à la presse. Je me rappelle, dans les années 90, ce patron de presse qui avait fait des pieds et des mains pour rencontrer Jean-Paul Baudecroux, tout-puissant patron du groupe NRJ. Il voulait le convaincre d’investir dans une radio au Sénégal. Réponse cinglante de Baudecroux : « ça ne m’intéresse pas car il n’y a pas d’argent à gagner au Sénégal ! » Beaucoup plus tard, le groupe Lagardère avait cédé sa station dans notre pays au bout de quelques mois d’exploitation faute de recettes publicitaires suffisantes. Tous préfèrent aller en Côte d’Ivoire où il y a de l’économie tandis que, dans notre beau pays, on fait de la politique et on palabre ! Quelques mots sur la presse écrite : croyez-vous donc que le business model basé sur des journaux à 100 francs soit tenable ? Même dans les pays qui nous entourent, il n’y en pas un seul où un journal est vendu à un prix aussi modique. Et pourtant, on persiste à vendre des journaux à 100 francs sur lesquels les 25 francs reviennent aux vendeurs.
Encore faudrait-il que les Sénégalais achètent des journaux ! Comment faire pour basculer dans le numérique qui, dans le monde entier, a tué la presse écrite ? Voilà l’une des questions que l’on doit se poser. C’est de tout cela que l’on devrait parler d’abord, balayer devant notre propre porte, étudier les moyens de rendre nos entreprises viables, ce qui passe avant tout par des regroupements, plutôt que de rendre le nouveau pouvoir responsable de tous nos malheurs. Des malheurs qui préexistaient et qu’il ne fait qu’aggraver en matraquant fiscalement des entreprises en faillite depuis longtemps. En tirant sur des ambulances. Ne nous trompons pas d’adversaire et ne menons pas, comme Don Quichotte, des combats contre des moulins à vent ! Ne faisons pas comme Tartarin de Tarascon, ce personnage burlesque d’Alphonse Daudet, qui prétendait aller à la chasse aux lions en Algérie. Et cessons donc, à chaque fois qu’il y a un cheveu dans la soupe, d’accuser le vent qui passe !
VERS L’EXAMEN EN URGENCE D’UNE LOI MODIFIANT LE REGLEMENT INTERIEUR
Les députés étaient en séance plénière hier, mardi 13 août, dans le cadre de la première session extraordinaire parlementaire de l’année 2024 consacrée à la demande de réactualisation du règlement intérieur de l’institution.
Les députés étaient en séance plénière hier, mardi 13 août, dans le cadre de la première session extraordinaire parlementaire de l’année 2024 consacrée à la demande de réactualisation du règlement intérieur de l’institution. A cette occasion, Amadou Mame Diop, président de l’Assemblée nationale a déclaré avoir reçu une demande d’examen en procédure d’urgence d’une proposition de loi visant à modifier le règlement intérieur.
Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a reçu une demande d’examen en procédure d’urgence d’une proposition de loi visant à modifier le règlement intérieur de l’institution parlementaire, émanant notamment de 79 députés. Il l’a fait savoir hier, mardi 13 août à l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année 2024 consacrée à la demande de réactualisation du règlement intérieur de l’institution. « Je voudrais vous informer que j’ai reçu une demande d’examen d’une proposition de loi en procédure d’urgence émanant de 79 députés conformément aux dispositions de l’article 113 de notre règlement intérieur » a-t-il indiqué.
Amadou Mame Diop a ainsi assuré avoir donné acte de dépôt de cette proposition de loi visant à modifier et compléter la loi organique 2002-20 du 15 mai 2002 et portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il a invité les présidents de groupes parlementaires à se réunir afin de déterminer les dates retenues pour l’examen de la proposition de loi en commission et en séance plénière.
Le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW, mouvance présidentielle), Mouhamed Ayib Salim Daffé, a salué cette décision de l’Assemblée de corriger ces irrégularités notées dans le règlement intérieur qui a fait l’objet de bras de fer au sein de l’institution parlementaire. « C’était par rapport à la non-conformité du règlement intérieur, par rapport à la Constitution, notamment les dispositions concernant le Premier ministre. Il s’agit, à travers cette session extraordinaire, de corriger ces insuffisances et ces lacunes-là. », a-t-il soutenu.
Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY, opposition), Abdou Mbow, a rappelé que la proposition de loi sur la table de l’Assemblée nationale est l’aboutissement d’un long processus.
Pour rappel, le Premier ministre Ousmane Sonko a exigé la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale avant de faire sa déclaration de politique générale devant les députés. En réaction, le Bureau de l’Assemblée nationale a annulé la tenue du Débat d’orientation budgétaire
MODIFICATION DU REGLEMENT INTERIEUR DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : La proposition de loi va être examinée aujourd’hui en commission
La proposition de loi portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale va être examinée ce mercredi (aujourd’hui) par la commission des lois de l’institution parlementaire. « Les membres de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains doivent se réunir mercredi à partir de 10 heures, dans le cadre de l’examen de la proposition de loi modifiant et complétant la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a indiqué l’institution dans un communiqué qui nous est parvenu hier, mardi
LE NOMBRE D’ASSUJETTIS AYANT DÉCLARÉ LEUR PATRIMOINE A AUGMENTÉ
"L’OFNAC a maintenant le pouvoir de garder à vue des personnes, de les interpeller et d’user de sanctions encore plus accrues contre les personnes qui refuseront de déclarer leur patrimoine", selon Serigne Bassirou Guèye.
Le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Serigne Bassirou Guèye, a signalé, mardi, à Dakar, une augmentation du nombre d’assujettis à la déclaration de patrimoine s’étant acquittés de cette obligation légale en 2024, sans préciser dans quelles proportions.
Le nombre d’assujettis ayant déclaré leur patrimoine cette année a augmenté en même temps que celui des plaintes et des dénonciations, a-t-il dit au cours d’un atelier organisé par l’OFNAC pour permettre aux professionnels des médias de mieux comprendre les prérogatives et le fonctionnement de cette structure administrative.
Sans fournir des statistiques, M. Guèye affirme que cette évolution peut s’expliquer par le vote, en février dernier, de lois prévoyant le gel et la confiscation de biens, ainsi que des sanctions contre les assujettis à la déclaration de patrimoine.
Il s’agit de lois relatives à la création de l’OFNAC et à la déclaration de patrimoine.
‘’L’OFNAC a maintenant le pouvoir de garder à vue des personnes, de les interpeller et d’user de sanctions encore plus accrues contre les personnes qui refuseront de déclarer leur patrimoine’’, a rappelé M. Guèye en parlant des implications de ces nouvelles lois.
Il précise que le refus de déclarer son patrimoine au moment d’entrer en fonction et à la fin de l’exercice de ses fonctions est devenu une infraction et est désormais passible de sanctions.
‘’Ni un parquet ni une juridiction’’
‘’De la même manière, la fausse déclaration de patrimoine, c’est-à-dire la déclaration insuffisante ou incomplète, sera sanctionnée. Donc l’arsenal est bien en place’’, a insisté le président de l’OFNAC.
Selon lui, ces circonstances justifient le fait que désormais beaucoup d’autorités font leur déclaration de patrimoine de manière volontaire.
‘’Elles savent que nous avons les moyens de les y contraindre’’, a souligné Serigne Bassirou Guèye.
Selon lui, l’OFNAC est chargé des enquêtes relatives aux infractions prévues dans la Convention des Nations unies contre la corruption.
S’il n’y a pas de médiation, les dossiers ayant fait l’objet d’une enquête seront transmis au procureur financier, mais l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption ‘’n’est ni un parquet ni une juridiction’’, a précisé son président.
Selon les responsables de l’OFNAC, cet atelier destiné aux professionnels des médias fait partie d’une série d’activités visant la pleine appropriation, par les populations, des deux lois votées en février dernier.
Le prochain atelier, prévu mercredi 14 août prochain, est destiné aux organisations de la société civile et du secteur privé.
DIOMAYE A REÇU LE RAPPORT DE LA COMMISSION AD HOC SUR LE DOMAINE PUBLIC MARITIME
Le document "a mis en lumière plusieurs irrégularités préoccupantes, notamment en matière d’impact environnemental et socioéconomique’’; selon la présidence de la République.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a reçu, mardi, le rapport de la commission ad hoc chargée de contrôler les titres et occupations du domaine public maritime (DPM) de la région de Dakar, annonce la présidence de la République sur sa page Facebook.
‘’Ce rapport a mis en lumière plusieurs irrégularités préoccupantes, notamment en matière d’impact environnemental et socioéconomique’’, signale la même source.
Elle affirme que le document a été remis au chef de l’État en présence du Premier ministre, Ousmane Sonko.
D’autres personnalités, dont le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, étaient présentes lors de la remise du rapport au président de la République, selon des images publiées par la même source.
‘’Le chef de l’État a réaffirmé son engagement à procéder à une rectification rigoureuse, sans acharnement mais avec fermeté, afin de restaurer l’orthodoxie et garantir un accès libre de tous au domaine public maritime’’, lit-on sur la page Facebook de la présidence de la République.
Elle signale que ‘’des recommandations ont également été faites pour renforcer le cadre législatif et institutionnel’’ du DPM.
Un projet de rapport de la même commission créée en mai dernier avait été remis au Premier ministre en juillet.
Des organisations et des activistes ont souvent dénoncé une occupation qu’ils jugent irrégulière du DPM de la région de Dakar.
LE MFPA DÉNONCE L'INGÉRENCE UKRAINIENNE AU MALI
Dans une déclaration publiée le 7 août, l'organisation s'insurge contre ce qu'elle qualifie d'"agression criminelle et barbare d'un État africain souverain", pointant du doigt l'implication présumée de Kiev dans l'attaque meurtrière de fin juillet
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration publiée mercredi 7 août 2024 par le Mouvement Fédéraliste Pan Africain (MFPA) à propos de l'attaque 22 au 25 juillet 2024 contre l'armée malienne.
"Le Mouvement Fédéraliste Pan Africain (MFPA), siégeant à Bamako, République du Mali, exprime sa profonde douleur et toute sa solidarité avec le vaillant peuple africain du Mali et les autorités nationales, suite aux événements tragiques d’agression manifeste du pays par une coalition terroriste internationale, orchestrée et soutenue par des puissances étrangères hostiles, ayant entraîné la mort de soldats maliens à Tinzawaten.
Ayant eu connaissance, par voie de presse, du communiqué n°068 du gouvernement de la transition malien, au sujet des affirmations extrêmement graves d’officiels de l’Ukraine dévoilant le soutien de leur pays aux groupes armées terroristes impliqués dans l’attaque meurtrière, perpétrée du 22 au 25 juillet 2024 contre le Mali ;
Considérant que cette ingérence, non démentie ni condamnée par les autorités ukrainiennes, participe des velléités, maintes fois affichées par des puissances impérialistes, de reconquête de l’Afrique par la force ;
Le Mouvement Fédéraliste Pan Africain, conformément à ses principes,
S’insurge contre cette agression criminelle et barbare d’un État africain souverain, en violation flagrante du droit international ;
Condamne avec la dernière vigueur cette ingérence et cette violation inacceptables de la souveraineté d’un pays africain frère.
Le MFPA en appelle à tous les États africains, en vue de défendre et de garantir leur souveraineté de manière durable, de procéder, dès maintenant, et sans plus tarder, à l’unification politique de l’Afrique à travers la création de l’État fédéral panafricain.
L’union fait la force. Unis, nous vaincrons."
LA CNTS/FC APPELLE À UN NOUVEAU PACTE SOCIAL
Le syndicat pointe du doigt le statu quo sur la prise en charge du passif social, malgré les difficultés des travailleurs. Il appelle les nouvelles autorités à des avancées concrètes sur des questions cruciales comme la revalorisation salariale
"Il est fortement attendu des nouvelles autorités des avancées concrètes." C'est le message fort adressé par la CNTS/FC au gouvernement dans une déclaration datée du 12 août 2024 et reçu du syndicat. Ils exigent des actes sur des dossiers prioritaires comme l'élargissement de la revalorisation salariale, le relèvement du pouvoir d'achat ou encore la revalorisation du statut de certains travailleurs.
"Le secrétariat exécutif de la Coordination nationale des Travailleurs du Sénégal/Forces du changement (CNTS/FC) s’est réuni ce lundi 12 août 2024 pour analyser la situation du monde du travail et dégager des perspectives.
Le Secrétariat exécutif a d’abord tenu à s’incliner devant la mémoire du camarade Mademba Sock, infatigable combattant pour la défense des droits des travailleurs et des libertés individuelles et collectives dont le décès a coïncidé avec la clôture de la 112ème conférence internationale du travail de l’OIT tenue cette année du 3 au 14 juin.
Appréciant la situation du monde du travail, le secrétariat a constaté pour s’en inquiéter le statuquo par rapport à la prise en charge du passif social, malgré les conditions difficiles que traverse le monde du travail.
De ce point de vue, il est fortement attendu des nouvelles autorités des avancées concrètes sur des questions transversales comme :
L’élargissement de la revalorisation salariale aux secteurs non-encore bénéficiaires ;
Le règlement de la dette intérieure ;
L’équité salariale et le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs malgré les efforts déjà consentis ;
La revalorisation du statut de certains travailleurs (décisionnaires, contractuels …) ;
L’arrêt des empiètements répétitifs constatés ces derniers temps sur certaines prérogatives dévolues aux organisations syndicales.
Il est également à déplorer dans le contexte actuel le non-respect des règles structurant la négociation collective et le dialogue social, la recrudescence de conflits individuels et collectifs, une absence de protection sociale adéquate pour certains travailleurs …
Parallèlement à ce tableau peu reluisant, est observée l’émergence de nouvelles menaces sur l’avenir du travail tels que l’émiettement des forces syndicales, la désorganisation des luttes, la désyndicalisation qui engagent la responsabilité de toute la classe syndicale et des masses laborieuses.
Ce phénomène est renforcé par le manque de volonté de la part des autorités à assumer les implications d’un partenariat mutuellement avantageux et des principes régissant le dialogue social et la négociation collective conformément à l’orthodoxie.
Et pourtant, il urge d’aller dans le sens de la consolidation du consensus construit toutes ces années autour des principes d’un partenariat fécond entre l’État et les travailleurs qui nous a valu des acquis. À ce titre on peut citer entre autres, la signature du pacte de stabilité sociale et d’émergence économique (2014), l’organisation de conférences sociales en 2014, 2016 et 2021 sur les thématiques spécifiques du dialogue social, de la retraite et de la protection sociale, ainsi que le règlement préventif de conflits sociaux préjudiciables à la stabilité socioéconomique du pays.
Cette situation interpelle toutes les centrales syndicales et tous les travailleurs soumis à l’impératif de relever le défi de l’efficacité des luttes, qui ne peut se réaliser que dans la représentation collective de la puissance syndicale.
Cela requiert une forte unité syndicale dans l’autonomie et un cadre organisationnel nouveau plus adapté au contexte, apte à faire face aux dérives du capital financier ainsi qu’un modèle de gouvernance propice au progrès social.
À cet effet, la Cnts FC appelle le gouvernement à une plus grande ouverture et à un recentrage des pratiques de gestion sur les principes qui nous ont valu des réussites collectives.
Forte de toutes ces considérations, la Cnts FC réaffirme son entière disponibilité à œuvrer pour le renforcement des relations partenariales autour de problématiques actuelles et émergentes relatives au travail et au mouvement syndical. Elle s’engage à explorer avec la coalition des centrales syndicales du Sénégal, et avec toutes les forces syndicales, les voies et moyens d’une amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs, la défense conséquente des droits acquis et la conquête de nouveaux droits sociaux.
Ensemble pour de nouvelles conquêtes sociales !
Vive les travailleurs !"
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
GUY MARIUS SAGNA S'INSURGE CONTRE L'OPACITÉ FINANCIÈRE DU PARLEMENT DE LA CEDEAO
Selon le député, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes
Les parlementaires de la CEDEAO sont réunis actuellement en Côte d’ivoire pour la réunion délocalisée de la commission mixte Administration, Finances et Budget qui se tient du 12 au 16 août.
Le député Guy Marius Sagna qui est chargé de la Commission compte publics du parlement de la CEDEAO a dénoncé ce 13 août le manque de transparence dans la gestion du parlement. A l’en croire, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes.
«Depuis quatre mois que la 6e législature a été installée le bureau du parlement de la CEDEAO n’a donné à la commission Comptes publics et audit aucun document comptable, aucun document rendant compte de sa gestion du budget du parlement de la CEDEAO. Où est la transparence, l’intégrité, la redevabilité du bureau du parlement dans la gestion des fonds du parlement de la CEDEAO ? Cela va changer », déclare-t-il.
A noter que le député sénégalais a toujours plaidé pour une CEDEAO des peuples qui doit être réinventée et qui répond aux aspirations des pays de la CEDEAO.
ALERTE SUR LA DÉFERLANTE DES PARIS EN LIGNE
Une jeunesse en danger ? Alors que le marché explose, porté par l'installation de géants mondiaux du secteur, les risques d'addiction et de dérives inquiètent. Sur les réseaux sociaux, une mobilisation citoyenne s'organise
(SenePlus) - "Cette jeunesse est consciencieuse." C'est par ces mots qu'Ousmane Sonko, premier ministre, a salué l'interpellation d'un jeune de 23 ans sur "les ravages que les jeux de hasard provoquent dans la jeunesse et notamment sur les effets de la publicité", lors d'un discours à Dakar le 30 juillet, rapporte Le Monde. Une prise de parole symptomatique de l'inquiétude grandissante face à l'essor des paris sportifs en ligne dans le pays.
Car si le sujet a vite été éclipsé dans la presse par la polémique sur le port du voile à l'école, il continue de nourrir les échanges sur les réseaux sociaux. Seydina Oumar Diagne, 26 ans, a ainsi lancé en février un compte sur X au titre évocateur : "Non aux paris sportifs". Depuis, il a reçu des centaines de témoignages. "C'est à peu de chose près toujours la même histoire : des gens qui commencent à parier sur des applications mobiles, perdent le contrôle, et surtout perdent de l'argent", raconte-t-il au Monde.
Et les conséquences peuvent être dramatiques. "Parfois, ça va plus loin, avec des jeunes qui se lancent dans la délinquance pour payer les paris ou éponger des dettes…", explique Seydina Oumar Diagne. Les messages qu'il reçoit trahissent souvent le désarroi de joueurs, majoritairement de jeunes hommes, pris dans l'engrenage : "Je travaille depuis plus d'un an, mais impossible d'épargner… je prie que Dieu me donne la force d' arrêter", "Je suis fatigué, j'ai envie de recommencer ma vie à zéro"...
Cette situation est le fruit d'un marché des paris sportifs en plein boom depuis une dizaine d'années, avec l'installation durable de géants mondiaux comme Premier Bet, 1XBet ou 22Bet. Ces entreprises proposent aux joueurs des "shops" physiques, mais surtout la possibilité de parier en ligne via des applications mobiles, ciblant une jeunesse toujours plus urbaine et connectée. Un filon jugé prometteur par les spécialistes du secteur : selon des estimations relayées par Bloomberg, la valeur des paris en ligne a été multipliée par cinquante en Afrique entre 2013 et 2023, pour atteindre environ 2,6 milliards d'euros.
Un boom qui profite à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), chargée de la régulation des jeux de hasard, qui déclare en 2022 un chiffre d'affaires record de 266 milliards de francs CFA, l'année même où elle lançait sa propre plateforme de pari en ligne, Lonase Bet. Mais ce succès à un prix, comme le souligne Oumar Mamadou Samba, psychiatre au Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (Cepiad), dans les colonnes du Monde : "Il faut étudier les pratiques et cibler la jeunesse avec des messages clairs. Je reçois des jeunes persuadés de pouvoir générer des revenus réguliers grâce aux paris. Il faut des campagnes sur ce sujet par exemple."
Car si les autorités ne restent pas insensibles, à l'image de la Lonase qui a conclu des conventions avec le Cepiad pour rediriger les joueurs "accros", beaucoup estiment que le contrôle du secteur doit être renforcé. Un constat en partagé interne, comme le confie anonymement un employé de Lonase au Monde : "Entre les sujets de la publicité en direction de la jeunesse et celui des revenus des entreprises étrangères, qui sont énormes, nous nous attendons à des changements légaux dans les temps à venir. Tous les pays du monde régulent toujours plus les paris."
D'autant que le secteur est aussi rattrapé par les affaires judiciaires, à l'image de l'arrestation début août du directeur général de Premier Bet Sénégal, alors que l'entreprise, qui doit 12 milliards de francs CFA aux impôts, annonce une cessation d'activité à ses employés. Un dossier qui illustre l'ampleur des enjeux, économiques et sociaux, liés à l'essor des paris sportifs en ligne au Sénégal.
Face à ce phénomène qui touche de plein fouet la jeunesse, le défi est de taille pour les autorités : réguler un secteur en plein boom, tout en protégeant une population vulnérable des risques d'addiction et de dérive. Un équilibre difficile à trouver, mais nécessaire pour éviter que le rêve d'argent facile ne se transforme en cauchemar pour toute une génération.