SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
25 novembre 2024
Politique
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
GUY MARIUS SAGNA S'INSURGE CONTRE L'OPACITÉ FINANCIÈRE DU PARLEMENT DE LA CEDEAO
Selon le député, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes
Les parlementaires de la CEDEAO sont réunis actuellement en Côte d’ivoire pour la réunion délocalisée de la commission mixte Administration, Finances et Budget qui se tient du 12 au 16 août.
Le député Guy Marius Sagna qui est chargé de la Commission compte publics du parlement de la CEDEAO a dénoncé ce 13 août le manque de transparence dans la gestion du parlement. A l’en croire, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes.
«Depuis quatre mois que la 6e législature a été installée le bureau du parlement de la CEDEAO n’a donné à la commission Comptes publics et audit aucun document comptable, aucun document rendant compte de sa gestion du budget du parlement de la CEDEAO. Où est la transparence, l’intégrité, la redevabilité du bureau du parlement dans la gestion des fonds du parlement de la CEDEAO ? Cela va changer », déclare-t-il.
A noter que le député sénégalais a toujours plaidé pour une CEDEAO des peuples qui doit être réinventée et qui répond aux aspirations des pays de la CEDEAO.
ALERTE SUR LA DÉFERLANTE DES PARIS EN LIGNE
Une jeunesse en danger ? Alors que le marché explose, porté par l'installation de géants mondiaux du secteur, les risques d'addiction et de dérives inquiètent. Sur les réseaux sociaux, une mobilisation citoyenne s'organise
(SenePlus) - "Cette jeunesse est consciencieuse." C'est par ces mots qu'Ousmane Sonko, premier ministre, a salué l'interpellation d'un jeune de 23 ans sur "les ravages que les jeux de hasard provoquent dans la jeunesse et notamment sur les effets de la publicité", lors d'un discours à Dakar le 30 juillet, rapporte Le Monde. Une prise de parole symptomatique de l'inquiétude grandissante face à l'essor des paris sportifs en ligne dans le pays.
Car si le sujet a vite été éclipsé dans la presse par la polémique sur le port du voile à l'école, il continue de nourrir les échanges sur les réseaux sociaux. Seydina Oumar Diagne, 26 ans, a ainsi lancé en février un compte sur X au titre évocateur : "Non aux paris sportifs". Depuis, il a reçu des centaines de témoignages. "C'est à peu de chose près toujours la même histoire : des gens qui commencent à parier sur des applications mobiles, perdent le contrôle, et surtout perdent de l'argent", raconte-t-il au Monde.
Et les conséquences peuvent être dramatiques. "Parfois, ça va plus loin, avec des jeunes qui se lancent dans la délinquance pour payer les paris ou éponger des dettes…", explique Seydina Oumar Diagne. Les messages qu'il reçoit trahissent souvent le désarroi de joueurs, majoritairement de jeunes hommes, pris dans l'engrenage : "Je travaille depuis plus d'un an, mais impossible d'épargner… je prie que Dieu me donne la force d' arrêter", "Je suis fatigué, j'ai envie de recommencer ma vie à zéro"...
Cette situation est le fruit d'un marché des paris sportifs en plein boom depuis une dizaine d'années, avec l'installation durable de géants mondiaux comme Premier Bet, 1XBet ou 22Bet. Ces entreprises proposent aux joueurs des "shops" physiques, mais surtout la possibilité de parier en ligne via des applications mobiles, ciblant une jeunesse toujours plus urbaine et connectée. Un filon jugé prometteur par les spécialistes du secteur : selon des estimations relayées par Bloomberg, la valeur des paris en ligne a été multipliée par cinquante en Afrique entre 2013 et 2023, pour atteindre environ 2,6 milliards d'euros.
Un boom qui profite à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), chargée de la régulation des jeux de hasard, qui déclare en 2022 un chiffre d'affaires record de 266 milliards de francs CFA, l'année même où elle lançait sa propre plateforme de pari en ligne, Lonase Bet. Mais ce succès à un prix, comme le souligne Oumar Mamadou Samba, psychiatre au Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (Cepiad), dans les colonnes du Monde : "Il faut étudier les pratiques et cibler la jeunesse avec des messages clairs. Je reçois des jeunes persuadés de pouvoir générer des revenus réguliers grâce aux paris. Il faut des campagnes sur ce sujet par exemple."
Car si les autorités ne restent pas insensibles, à l'image de la Lonase qui a conclu des conventions avec le Cepiad pour rediriger les joueurs "accros", beaucoup estiment que le contrôle du secteur doit être renforcé. Un constat en partagé interne, comme le confie anonymement un employé de Lonase au Monde : "Entre les sujets de la publicité en direction de la jeunesse et celui des revenus des entreprises étrangères, qui sont énormes, nous nous attendons à des changements légaux dans les temps à venir. Tous les pays du monde régulent toujours plus les paris."
D'autant que le secteur est aussi rattrapé par les affaires judiciaires, à l'image de l'arrestation début août du directeur général de Premier Bet Sénégal, alors que l'entreprise, qui doit 12 milliards de francs CFA aux impôts, annonce une cessation d'activité à ses employés. Un dossier qui illustre l'ampleur des enjeux, économiques et sociaux, liés à l'essor des paris sportifs en ligne au Sénégal.
Face à ce phénomène qui touche de plein fouet la jeunesse, le défi est de taille pour les autorités : réguler un secteur en plein boom, tout en protégeant une population vulnérable des risques d'addiction et de dérive. Un équilibre difficile à trouver, mais nécessaire pour éviter que le rêve d'argent facile ne se transforme en cauchemar pour toute une génération.
UNE JOURNÉE DE SILENCE POUR SE FAIRE ENTENDRE
Journaux non parus, radios diffusant de la musique, télévisions affichant des slogans de protestation : le mutisme des médias ce mardi résonne comme un cri d'alarme face à ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mise au pas
(SenePlus) - Le paysage médiatique national à pris des allures inhabituelles ce mardi 13 août. Hormis quelques médias proches du pouvoir, la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions ont arrêté leur diffusion, répondant ainsi à l'appel du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) pour une "journée sans presse", rapporte l'AFP.
Selon les constatations de l'agence de presse, les kiosques sont restés vides de la plupart des quotidiens. Sur les ondes, les radios privées RFM et iRadio, figurant parmi les plus écoutées du pays, ont remplacé leurs journaux matinaux par de la musique. Les écrans des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV affichent, en signe de solidarité, les visuels et slogans des éditeurs de presse : trois poings brandis enserrant un crayon, accompagnés de la mention "Journée sans presse".
Quelques voix discordantes se sont toutefois faites entendre. Le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, ainsi que Walf Quotidien et Yoor-Yoor, un journal réputé favorable au pouvoir, ont choisi de ne pas suivre le mouvement. De même, les chaînes de télévision RTS et Walf TV ont maintenu leurs émissions, précise l'AFP.
Dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale et relayé par Le Monde, le CDEPS, qui regroupe des éditeurs privés et publics, a déclaré que la liberté d'informer "est menacée au Sénégal". Le patronat de la presse met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, leur reprochant notamment le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "saisie de [leur] matériel de production, la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements" du aux médias. "L'objectif visé n'est autre que le contrôle de l'information et la domestication des acteurs des médias", estime le CDEPS.
Cette crise intervient dans un contexte déjà difficile pour le secteur des médias au Sénégal, confronté depuis longtemps à des difficultés économiques. Les acteurs dénoncent des conditions de travail précaires, comme en témoigne la récente suspension, fin juillet, de la parution de deux sportifs quotidiens parmi les plus lus du pays, Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans de présence dans l'espace médiatique sénégalais.
Selon l'ONG Reporters sans frontières, citée par Le Monde, la "journée sans presse" a lieu "dans un contexte où 26 % des reporters du pays sont dépourvus de contrats de travail" alors que "des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales", sur fond d'une "crise de confiance entre les médias et le public".
par Ousseynou Nar Gueye
L'INDIGNE JUSTICE DES VAINQUEURS DE DIOMAYE-SONKO CONTRE TROIS JUGES
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays
C'est la "justice des vainqueurs" (politiciens) qui s'abat ainsi sur le corps des magistrats et la corporation judiciaire.
L'affectation en rafale de 3 juges à Tambacounda alias Niafoulène-les-bains (qui nous tient lieu et symbole de ville de Limoges) relève de la vendetta d'État. Contre les juges Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck.
"Quand la justice des vainqueurs entre par la porte, le Droit est déjà sorti par la fenêtre".
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays, bien malmené, effiloché et agressé ces quatre dernières années, avec un peuple sénégalais pris en otage et martyrisé (60 morts) dans la longue guerre politico-judiciaire où tous les coups étaient permis, entre sortants du pouvoir et nouveaux entrants de ce pouvoir.
Nous attendions des nouveaux dirigeants qu'ils soient "les adultes dans la pièce", pour reprendre une expression anglo-saxonne.
Pas dans la continuation de ces chicanes vindicatives de cours de récréation, après que la tête de gondole de Pastef, pendant ces dix dernières années, ait été dans l'outrage permanent à magistrats, la défiance systématique envers "la justice de son pays" et la contestation régulière de la chose définitivement jugée.
Le chef de l'État est le président du Conseil Supérieur de la Magistrature. A cet égard, il doit protection aux magistrats contre toutes atteintes à leurs avantages acquis et à leurs interets moraux et matériels, tant collectifs qu'individuels : il en va de la préservation de l'indépendance de la Justice.
La Justice, qui administre la loi, est ce qui fonde et garantit, plus que toute autre chose, la solidité du Contrat social qu'est notre vie en société. Ne la sapez pas. Ne la saquez pas.
LE SENEGAL ET LE MALI EN VISION COMMUNE
Les autorités sénégalaises et celles du Mali ‘’sont sur la même longueur d’onde’’, en ce qui concerne les relations des deux pays voisins, a assuré le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, lundi, à Bamako, la capitale malienne.
Les autorités sénégalaises et celles du Mali ‘’sont sur la même longueur d’onde’’, en ce qui concerne les relations des deux pays voisins, a assuré le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, lundi, à Bamako, la capitale malienne.
‘’Le Sénégal et le Mali sont sur la même longueur d’onde, et les considérations externes ne peuvent pas impacter cette relation’’, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision publique malienne, à la fin d’une rencontre avec le président du Mali, Assimi Goïta.
Les deux pays resteront unis en raison des ‘’réalités géographiques, historiques, économiques et sociétales’’ qu’ils ont en commun, a ajouté Ousmane Sonko.
‘’Cela nous impose d’être unis et de continuer à coopérer sur tous les plans. De la rencontre avec le président Goïta, je sors avec la certitude que nous avons la même compréhension de ce que devraient être nos relations’’, a-t-il dit en s’exprimant en présence de son homologue malien, Choguel Kokalla Maïga.
M. Sonko déclare avoir eu ‘’une discussion franche et fraternelle’’ avec M. Goïta.
‘’J’apprécie bien toutes les recommandations qu’il a faites. Il veut du bien au Sénégal’’, a-t-il poursuivi, affirmant avoir discuté de la question du terrorisme avec le chef de l’État malien.
Le Premier ministre sénégalais s’est rendu à Bamako, après avoir assisté, samedi, à Kigali, à l’investiture du président rwandais, Paul Kagame, réélu pour un nouveau mandat.
par Francis Carole
L’ÉTAT FRANÇAIS LANCE SA CAMPAGNE DE DÉSINFORMATION CONTRE LES ANTICOLONIALISTES
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ?
Un article, paru cette semaine dans la presse locale, laisse entendre que nous serions « visés par la loi sur les ingérences étrangères en France ». Il y est fait état de plusieurs noms de responsables politiques et d’organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe, Guyane, Kanaky, Polynésie et Corse, lesquels seraient dans la ligne de mire des autorités répressives françaises.
Ces responsables politiques n’ayant pas été, à ce jour, directement interpellés sur les procédures qui seraient en cours à leur encontre, on peut légitimement considérer que les médias aux ordres ont reçu leurs « informations » du ministère de l’intérieur français, engagé dans une de ses habituelles manœuvres visqueuses de désinformation.
La méthode qui consiste à chercher à criminaliser des militant.e.s politiques, afin de discréditer leur combat pour l’émancipation nationale de leur peuple, n’est pas nouvelle.
Ainsi , l’Ordonnance d’octobre 1960, prise par Michel Debré, a servi à exclure de la fonction publique de grandes figures anticolonialistes comme Georges Mauvois, Armand Nicolas, Walter Guitteaud ou encore Guy Dufond. Le Martiniquais Edouard Glissant et le Guadeloupéen Albert Beville, fondateurs du Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie, ont été longtemps interdits de séjour dans leur propre pays, sur la base de ce texte.
La référence à la « loi sur les ingérences étrangères en France » (du 25 juillet 2024) et l’obligation de s’inscrire, « volontairement », au « Répertoire des représentants agissant pour le compte d’un mandant étranger » relèvent purement et simplement de la supercherie idéologique et de la perversion de la macronie, voire d’un processus de fascisation du pouvoir pour maintenir son influence-il est vrai déclinante-dans le monde.
Le contexte international, la déroute du néocolonialisme français en Afrique et la montée des tensions dans les colonies dites « d’outre-mer » poussent l’Élysée à l’affolement et la radicalisation totalitaire.
Nous ne sommes et ne serons jamais soumis à aucun « mandant étranger », ni de France ni d’ailleurs. C’est l’essence fondamentale de notre quête de souveraineté.
En se rendant à Genève, à Vienne, à Bakou et à New-York, durant la période de juillet 2023 à juillet 2024, les dirigeant.e.s des organisations patriotiques des dernières colonies françaises n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la libre circulation et celui de dénoncer librement, devant les instances internationales et l’ONU, le système colonial français, insidieux, archaïque et brutal comme le montre la répression en Kanaky.
L’argutie d’ « intelligence avec l’ennemi » n’a comme seule finalité que de préparer l’opinion publique à la répression contre ces organisations. Quant au fond, elle est à la fois puérile et hypocrite.
D’abord, les « ennemis » et les amis de l’Etat français ne sont pas nécessairement les nôtres. Ainsi, nous condamnons la livraison, par la France, à l’Etat sioniste d’Israël, de centaines de millions d’euros d’armes qui ont servi à massacrer des dizaines de milliers d’enfants, de femmes et de vieillards palestiniens dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie. De même, nous avons dénoncé la complicité de l’Etat français dans le génocide au Rwanda et le massacre de 24 millions de civils au Congo.
Ensuite, des entreprises françaises comme TotalEnergies entretiennent de juteuses affaires dans le gaz Azerbaïdjanais sans être taxées d’ «intelligence avec l’ennemi » et en novembre 2024 la France participera à la Conférence de Bakou sur les changements climatiques (COP 29). Madame Von der leyen, présidente de la commission européenne, s’est récemment précipitée à Bakou pour signer un accord visant à doubler la livraison de gaz azerbaïdjanais à l’Europe jusqu’en 2027.
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ? Au nom de quels principes régissant les droits humains ? Au nom de quelle règle internationale ? Au nom de quel nouvel esclavagisme qui ne veut pas dire son nom ?
Vous ne nous effrayez pas ! Nous irons où nous voudrons, quand nous voudrons, avec qui nous voudrons, chaque fois qu’il s’agira de défendre les intérêts de notre peuple. C’est un acte de souveraineté que l’histoire, un jour, saluera. Que vous en mourriez de rage, tant mieux ! Cela voudra simplement dire que nous sommes dans la bonne direction.
Si les dirigeants français pensent une seule seconde que les luttes d’émancipation de nos peuples sont guidées par des mains étrangères, ou « l’œil de Moscou », il faudra commencer à sérieusement s’interroger sur les ravages provoqués dans leur cerveau par les larves du ténia colonial, au point qu’ils ont perdu la raison et tout sens des réalités.
C’est en fait le colonialisme lui-même et ses exactions qui génèrent la révolte de celles et ceux qu’il veut soumettre.
La violence aveugle, les lois dignes des systèmes totalitaires dans le prétendu « pays des droits de l’homme »-« patrie de Voltaire »- l’organisation du harcèlement judiciaire contre les organisations anticolonialistes, les meurtres, les bouffonneries de ministres souvent sans culture historique, tout cela est vain :
VIDEO
OUSMANE SONKO À BAMAKO POUR UNE VISITE DE TRAVAIL
Le premier ministre sénégalais a eu un entretien avec le président du Pays. Au sortir de la rencontre, il a dit le message qu’il a délivré à Assimi Goïta et fait une mise au point sur certaines questions.
Le premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu au Mali ce lundi. Il y a eu un entretien avec le président du pays. Au sortir de la rencontre, il a dit le message qu’il a délivré au colonel Assimi Goïta et fait une mise au point sur certaines questions.
«J’ai présenté au président de la République Assimi Goita toutes nos condoléances et remercié le peuple malien pour son accueil. L’entretien a été très instructif, et il nous a permis de passer en revue toutes les questions de l’heure, de discuter de manière ouverte non pas de manière protocolaire ou solennelle, mais en frères.»
Posture du Sénégal
«Nous avons été, alors opposants, les premiers à dénoncer l’embargo qui a été fait sur le Mali par des pays frères et malheureusement par notre propre pays. Je l’avais, au nom de mon parti, dénoncé et je continuerai à le dénoncer. Sous notre régime, ce genre de pratiques ne pourront jamais prospérer et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali ou aucun autre pays frère, encore moins lui imposer des sanctions de cette nature.»
Réponse aux critiques
« Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter dans nos choix souverains et nous respectons le Mali dans ses choix, nous respectons le Burkina dans son choix. Des choix que nous comprenons. Alors qu’est-ce qu’on nous reproche ? D’essayer de réunir la famille. Depuis quand on peut reprocher à un panafricaniste de faire tout pour qu’on reste dans des cadres solides plutôt que de nous diviser. Nous continuerons à travailler, quel que soit l’aboutissement ou le choix qui a été fait. Cela ne changera absolument rien dans nos relations avec chaque pays.»
DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE, LA SOCIÉTÉ CIVILE APPELLE AU DIALOGUE
"Nous lançons un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale à entreprendre les échanges nécessaires en vue de parvenir aux réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections".
Des leaders de la société civile ont fait face à la presse, ce lundi, pour alerter sur l’imbroglio électoral qui se dessine. Une situation qui découle de la «probabilité de plus en plus affirmée de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées» provoquée par le bras de fer entre la majorité parlementaire Benno et le nouveau régime.
Ainsi, «considérant que l’article 87 de la Constitution dispose qu’en cas de dissolution, le scrutin a lieu 60 jours au moins et 90 jours au plus après la date de publication du décret de dissolution», Moundiaye Cissé et Cie ont exprimé «leur vive préoccupation relativement au décalage qui existe entre les dispositions du Code électoral et celles prévues par la Constitution» dans ce cas de figure.
Ils ont donné aussi l’exemple des entités politiques et indépendantes dont les candidatures sont astreintes au dépôt de listes de parrainages représentant au moins 0,5% des électeurs. Mais surtout «la fixation du modèle de fiche de collecte des parrainages au plus tard 150 jours avant la date du scrutin» non prévue en cas de dissolution de l’Assemblée.
Pour la réduction du nombre de parrainages requis
Pour sortir de cette impasse électorale, la société civile propose la réduction du nombre de parrainages requis, la simplification du système de collecte et de contrôle des parrainages, la réduction du délai de dépôt des candidatures et l’élargissement de la Commission de contrôle et de validation des parrainages aux personnalités indépendantes.
«En conséquence, tout en exprimant notre disponibilité à faciliter le dialogue entre les parties prenantes au processus électoral, nous lançons un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale à entreprendre les échanges nécessaires en vue de parvenir aux réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections dans la paix et la sérénité», a exhorté la société civile dans une déclaration signée par 16 organisations dont le Cosce, la Raddho, Ong 3D et le Gradec.
L'URGENCE D'UN CONSENSUS SUR LES RÈGLES DU JEU ÉLECTORAL
Parrainages, délais, quitus : autant d'obstacles qui pourraient nuire à la tenue des législatives anticipées. C'est le cri d'alerte lancé ce jour par des organisations de la société civile, qui pointent du doigt les insuffisances du code électoral actuel
À l’approche de possibles élections législatives anticipées au Sénégal, des organisations de la société civile ont exprimé leurs préoccupations concernant les dispositions de la loi électorale, notamment celles régissant le dépôt des parrainages. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi à Dakar, seize organisations ont appelé les acteurs politiques à œuvrer en faveur d’un consensus pour corriger les manquements identifiés dans le code électoral.
Ces organisations, proposent plusieurs réformes pour simplifier et rendre plus équitable le processus électoral. Elles suggèrent notamment de : Réduire le nombre de parrainages requis pour la candidature, simplifier le système de collecte et de contrôle des parrainages. Permettre aux candidats de présenter le quitus attestant du dépôt de la caution lors du retrait des documents relatifs à la collecte des parrainages.
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, a souligné l’inadéquation entre les dispositions du code électoral et celles de la Constitution en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Selon l’article 87 de la Constitution, « en cas de dissolution, le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de publication du décret de dissolution ». M. Cissé a fait remarquer que ces délais seraient insuffisants pour collecter et valider le nombre requis de parrains, ce qui pourrait compromettre la participation de certains candidats aux élections.
« Il est évident que le code électoral n’a pas prévu la gestion des parrainages en cas de dissolution de l’Assemblée nationale », a déclaré Moundiaye Cissé.
L’ONG 3D a également rappelé que, selon la loi électorale, le modèle de fiche de collecte des parrainages doit être fixé au plus tard 150 jours avant la date du scrutin. Les entités politiques et indépendantes doivent, quant à elles, déposer des listes de parrainages représentant au moins 0,5% des électeurs, conformément à l’article L. 149 du code électoral.
Les organisations de la société civile ont ainsi lancé un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale pour entreprendre les échanges nécessaires en vue de réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections dans la paix et la sérénité.
Ndiaga Sylla, un expert électoral présent à la conférence, a souligné l’importance d’automatiser le système d’enregistrement et de collecte des parrainages, citant l’exemple du Mexique dont le système de parrainage est similaire à celui du Sénégal.
« La loi ne prévoit pas le parrainage des élus dans le cadre des élections législatives. De ce point de vue, à l’état actuel du fichier électoral, il va falloir mobiliser 36 000 électeurs, même s’il est possible de réduire le nombre », a précisé Ndiaga Sylla.