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24 avril 2025
Politique
MOHAMED EL GHAZOUANI DÉCLARÉ VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE MAURITANIENNE AVEC 56,12 %
Mohamed El Ghazouani devance son principal challenger, le militant anti esclavagiste, Biram Dah Abeid qui s’est retrouvé avec 22, 10 % des suffrages, d’après les résultats provisoires officiellement rendus publics lundi par la CENI.
Le président sortant de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a, lundi, été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de samedi en étant de crédité de 56, 12 % des suffrages dès le premier tour par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Mohamed El Ghazouani devance son principal challenger, le militant anti esclavagiste, Biram Dah Abeid qui s’est retrouvé avec 22, 10 % des suffrages, d’après les résultats provisoires officiellement rendus publics lundi par la CENI en présence de ses membres.
Selon le président de la CENI, Mohamed Vall Ould Belal, 1 074 208 des 1 939 342 électeurs inscrits sur les listes électorales se sont rendus aux urnes samedi pour le premier tour de l’élection présidentielle de samedi, correspondant à un taux de participation de 55, 26 %.
Voici les résultats proclamés par la CENI :
Mohamed Cheikh El Ghazouani a obtenu 554 956 voix, soit 56, 12 %
En promettant plus de souveraineté économiques, le président a suscité de grands espoirs. Mais la réalité est plus complexe, avec des partenaires attachés à la stabilité et une opposition parlementaire. Il s'engage de fait, dans un numéro d'équilibriste
(SenePlus) - Depuis son investiture le 2 avril dernier, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye se lance dans un exercice délicat : tenir les promesses de changement faites aux Sénégalais tout en ménageant les partenaires internationaux du pays. Élu sur un programme de réformes économiques audacieuses, il suscite à la fois l'espoir de voir le statu quo politique et économique voler en éclats, mais aussi la méfiance quant à sa capacité à concrétiser son ambition dans un contexte contraignant.
Comme le rapportait récemment l'analyse du magazine Afrique XXI, Diomaye Faye a fait de l'indépendance économique du Sénégal l'un de ses chevaux de bataille. Il envisage notamment de remplacer le franc CFA, symbole selon lui de la dépendance vis-à-vis de la France, par une monnaie nationale ou commune avec la CEDEAO. S'il est salué par des économistes comme Kako Nubukpo qui y voient "une très bonne nouvelle", d'autres à l'instar de Magaye Gaye mettent en garde contre les risques pour la stabilité financière. Ndongo Samba Sylla plaide lui pour des "monnaies nationales souveraines".
Le nouveau président mise également sur le secteur agricole afin de réduire la dépendance alimentaire, objectif déjà recherché par ses prédécesseurs. Il s'engage à promouvoir une "Doctrine de souveraineté alimentaire" grâce à des investissements massifs. Pour Magaye Gaye, l'économie sénégalaise est malade et extravertie, souffrant de nombreuses tares depuis les indépendances.
Sur le plan énergétique, Diomaye Faye promet transparence et redistribution équitable des richesses issues de l'exploitation du pétrole et du gaz. Il a ordonné un audit des contrats dans ces secteurs afin de garantir le respect des intérêts nationaux. Le premier projet pétrolier offshore a démarré début juin.
Cependant, le nouveau président est confronté à de multiples obstacles pour tenir ses promesses. Sur le plan international, il doit composer avec les exigences du FMI qui recommande de rationnaliser les dépenses, et avec la Banque mondiale qui insiste sur la stabilité macroéconomique. Face aux partenaires commerciaux comme la France ou la Chine, il se doit d'être pragmatique. Sur le plan interne, sans majorité parlementaire, ses réformes risquent d'être entravées.
Pris en étau, Diomaye Faye entame un savant jeu d'équilibriste pour réconcilier aspirations populaires et contraintes structurelles. Ses premières décisions seront déterminantes pour maintenir la confiance, aussi bien des Sénégalais désireux de changement que des bailleurs soucieux de stabilité. Un exercice périlleux au regard des espoirs suscités et des obstacles sur sa route. L'avenir dira s'il parvient à tenir la promesse d'un "changement systémique".
Par Madiambal DIAGNE
QUI SONKO RESPECTE-T-IL ?
Le Premier ministre avait pourtant annoncé la couleur, déclarant urbi et orbi, qu’il n’a « pas de compte à rendre ni aux journalistes ni aux hommes politiques »
Ousmane Sonko avait pourtant annoncé la couleur, déclarant urbi et orbi, qu’il n’a «pas de compte à rendre ni aux journalistes ni aux hommes politiques». Nous lui avions souligné, que «c’est gouverner par l’arrogance». Ce ne devait donc guère être une surprise, qu’il refuse de se rendre devant les députés pour une Déclaration de politique générale (Dpg). Seulement, il avait annoncé en Conseil des ministres, le 5 juin 2024, se préparer à cet exercice. D’ailleurs, avait-il déjà adressé une circulaire, en date du 16 mai 2024, pour intimer l’ordre aux membres de son gouvernement de lui faire parvenir, au plus tard le 24 mai 2024, leurs contributions au document qui servira de base à cet exercice. Finalement, le Premier ministre a trouvé l’alibi le plus farfelu, pour ne pas aller devant l’Assemblée nationale, une formalité institutionnelle prévue par l’article 55 de la Constitution.
Le «faux» n’est pas de l’Assemblée nationale mais du Premier ministre qui veut la substituer par un cénacle qu’il se choisit.
En intelligence avec le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (Yaw), il a trouvé le prétexte que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale serait imparfait. Il feint d’oublier que, quelles que pourraient être les imperfections du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la hiérarchie des normes juridiques met le texte constitutionnel au-dessus de la Loi organique portant règlement intérieur. Tout étudiant de première année de sciences juridiques sait cela. Ne pas satisfaire à cette Dpg est une violation effective de la Constitution. Comble de désinvolture ou de grossièreté, Ousmane Sonko a préconisé faire une Dpg devant un jury qu’il aura sélectionné. Substituer un cénacle choisi par un Premier ministre aux députés élus par le Peuple, n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État institutionnel. Il assure pouvoir trouver «des personnalités de meilleure qualité que ces actuels députés». Guy Marius Sagna appréciera. Toutes choses égales par ailleurs, ce serait comme si le président de la République s’installait sans prêter le serment constitutionnel ou qu’il le prêterait devant l’Imam du quartier et ses «naïms» et muezzins, en lieu et place du Conseil constitutionnel. Et les députés de Yaw sont si incohérents qu’ils cautionnent le refus d’une Dpg devant cette Assemblée nationale et continuent pourtant de participer aux travaux de cette institution. Ils oublient aussi que sur la base du même règlement intérieur, le Premier ministre Amadou Ba avait effectué une Dpg, à l’issue de laquelle, ce même groupe parlementaire, dirigé par Birame Souleye Diop, avait déposé une motion de censure qui avait été examinée, le 15 décembre 2024. La Dpg est un acte si important dans le fonctionnement régulier des institutions, qu’elle constitue une bonne occasion pour le gouvernement de renforcer sa légitimité devant la représentation nationale, par le truchement d’une demande d’un vote de confiance. De même que l’opposition aura la latitude de déposer une motion de censure. Ousmane Sonko avait la frousse d’aller vers les députés et pour cause. Cet exercice est sérieux et ne saurait être fait dans le dilettantisme. Le Premier ministre est désarmé, d’autant que le fameux Projet qu’il avait vendu aux électeurs se révèle être une chimère. Il n’est pas encore en mesure de décliner des axes de son action à la tête du gouvernement ; à moins qu’il ne soit un Premier ministre qui avoue, sans états d’âme, être le continuateur de ce que faisait Macky Sall. Le Premier ministre mesure bien ses limites techniques et sa méconnaissance des dossiers de l’État, pour ne pas pouvoir, dans un feu roulant d’interpellations publiques devant les caméras, tenir la dragée haute sur la marche de l’État.
Le spectre de la motion de censure et de la Var
Il redoutait fort le dépôt d’une motion de censure que préparaient activement les députés de Benno Bokk Yaakaar (Bby). Une majorité devrait être réunie pour censurer le gouvernement. Le Premier ministre Sonko, flairant le coup et n’étant pas trop assuré de sa reconduction, le cas échéant, n’a pas osé courir le risque. Cela révèle, s’il en est encore besoin, que l’homme n’a cure du respect des institutions et de leur fonctionnement régulier. Par ailleurs, qui pouvait croire qu’Ousmane Sonko, irait se mettre devant 165 députés dont une majorité hostile ? Lui qui n’avait pas eu le courage de répondre aux convocations de la petite Adji Sarr qui l’accuse de sévices sexuels ; lui qui a préféré appeler des milliers de jeunes au «Mortal Kombat» pour s’éviter toute confrontation devant la Justice. Qui pouvait croire que, celui qui avait appelé son monde à lui servir de bouclier pour ne pas répondre à un procès en diffamation que lui avait intenté le ministre Mame Mbaye Niang, pouvait aller devant un parlement hostile ? Des dizaines de morts ramassés ! Qui pouvait croire que l’orgueil d’Ousmane Sonko serait fouetté, lui qui avait refusé d’être confronté à Mamadou Mamour Diallo, dans le cadre d’une Commission d‘enquête parlementaire sur l’affaire des accusations de détournements de 94 milliards qu’il avait portées contre l’ancien Directeur des Domaines ? Ousmane Sonko, député de son état, avait lui-même demandé la mise en place de la Commission d‘enquête parlementaire. Pour ensuite se débiner ! Ousmane Sonko, emprisonné durant six mois pour ses appels à l’insurrection, a passé son temps à pleurnicher et à simuler des maladies, des empoisonnements et des hospitalisations. Ses deux épouses ont même volé à son secours pour implorer l’intercession de l’épouse du Président Macky Sall, à qui il n’aura épargné aucune insanité. Pourtant, Bassirou Diomaye Faye a enduré ses 11 mois d’emprisonnement, sans un soupir. Monsieur Sonko avait-il assez de cran pour, après sa sortie de prison, vivre avec Adji Sarr dans le même pays ? Allez savoir s’il n’a pas pris la précaution, dans le «Protocole du Cap Manuel», d’organiser l’exil d’Adji Sarr.
Ousmane Sonko finit par se cacher derrière les députés. Ayib Daffé peut s’autoriser de dire que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale est un «faux» alors qu’il a été élu, il n’y a guère quelques semaines, Président du groupe parlementaire Yaw sur la foi de ce même texte qui n’était pas un «faux» quand il servait à voter une loi d’amnistie en faveur des fauteurs de troubles de Pastef. «Il y a des gens qui observent les règles de l’honneur, comme on observe les étoiles, de très loin» (Victor Hugo).
Gatsa-Gatsa (vulgaire appellation de la loi du Talion en Wolof), retour de boomerang
On n’a eu de cesse de dire qu’Ousmane Sonko n’a pas de retenue et ne sait pas s’arrêter et qu’à «chaque pas que vous reculerez, Ousmane Sonko et ses affidés avanceront de deux pas pour piétiner l’État de droit» (5 juin 2023). Il sera le seul Premier ministre au monde à refuser d’aller devant le Parlement. De guerre lasse, le groupe parlementaire de Bby a décidé de laver l’affront et de quelle manière. Ils ont deux résolutions fatales au gouvernement. C’est déposer une motion de censure et faire adopter une loi enlevant au président de la République, tout pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale. La réponse sera foudroyante car, on peut augurer que la jonction annoncée de Benno avec des députés de Yaw va, à coup sûr, donner aux contempteurs du Premier ministre une majorité suffisante pour faire passer les lois préconisées. L’humiliation pour Ousmane Sonko risque de venir de son propre parti Pastef. Les nombreux députés qui avaient été élus à la faveur du fait que lors des élections législatives de 2022, la liste des candidats titulaires de Yaw avait été annulée, sont conscients de ne pas être investis comme titulaires à de prochaines élections législatives anticipées. Il les trouve illégitimes et ne cesse de snober ces «usurpateurs, députés de Macky Sall». La dissolution était annoncée pour intervenir le plus tôt possible et les députés trouvent alors, en cette crise, une aubaine pour «bétonner» leur mandat. Ils ont donc tout intérêt à participer à toutes actions qui préserveraient leur mandat de député, jusqu’au terme de la législature prévu pour 2027. Pour commencer, le Débat d’orientation budgétaire de ce 29 juin 2024 a été annulé. Ousmane Sonko, par sa bravade ou sa fuite en avant, va se faire hara-kiri et perdre sur tous les tableaux car non seulement il ne pourra pas empêcher la motion de censure mais aussi, il se verra priver de toute possibilité de conquérir une nouvelle majorité parlementaire dans le court terme. Il s’y ajoute que dans un tel contexte de crise politique, il apparaît aux yeux de tout le monde comme étant le facteur provocateur de la crise par son attitude et que le président Bassirou Diomaye Faye serait enclin à ne pas le reconduire en cas de censure du gouvernement. On comprend dès lors, qu’il ait béni la médiation entreprise par des personnalités de la Société civile, pour tenter d’apaiser la crise politique. Le chef de l’État risque de finir par se sentir obligé de se séparer du Premier ministre, à moins qu’il ne choisisse de vivre et de mourir avec lui. Au demeurant, il est «le garant du fonctionnement régulier des institutions».
«Serigne ngundu», l’offense suprême du Premier ministre au chef de l’État
Que peut-on encore apprendre du degré d’effronterie et les écarts de langage des hommes politiques, depuis que les leaders de Pastef tiennent les micros ? Opposant, Ousmane Sonko a toujours parlé comme tout le monde l’aurait interdit à ses propres enfants. Si on apprend aux plus jeunes à ne jamais dire de gros mots, il faudrait peut-être lui étendre la consigne. Dans tous les corps sociaux, Ousmane Sonko s’en prenait systématiquement et avec férocité à l’élite la plus représentative. Il ne s’interdit aucun mot de trop. Sans doute qu’il ne pensait pas que ses propres armes lui seront retournées et surtout que la Var permettra de lui faire réentendre ce qu’il a pu dire des autres et qu’il abhorrerait entendre dire de lui-même. Devenu Premier ministre, il ne s’est pas assagi pour autant et la moutarde lui monte au nez. Cela a empiré peut-on dire, car sa position et ses responsabilités au niveau de l’appareil d’État amplifient la gravité de ses déclarations, faits et gestes. Un Premier ministre qui s’est permis, sans aucun égard pour le principe de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif, le pouvoir judiciaire et le Parlement, de rassembler ses partisans sur l’esplanade du Grand Théâtre à Dakar, le 9 juin 2024, pour leur dire sa volonté de « balayer la Justice des mauvais magistrats» et dans son élan, accuser publiquement le Président du Conseil constitutionnel de corruption. Il a commis la gaffe de révéler ses échanges avec le ministre de la Justice sur l’attitude à tenir, quant à des procédures judiciaires concernant des militants de son parti Pastef. Il apparaît inconvenant d’étaler sur la place publique des instructions ou injonctions qu’un Premier ministre donne à son ministre de la justice. Mais le ministre Ousmane Diagne, a le tort de passer pour être crédité d’une certaine respectabilité alors qu’Ousmane Sonko ne saurait souffrir qu’une étoile brille à côté de la sienne. «L’arrogance est l’âme sœur de la bêtise». Un Premier ministre qui s’autorise à juger de la qualité des magistrats et des députés !
Qui n’a pas été embarrassé de voir le Premier ministre, dans des réunions, prêter plus d’attention à son téléphone portable qu’au président de la République ? Plus grave, on l’a entendu parler du Président Faye avec une désinvolture qui frise la ridiculisation ! Ousmane Sonko s’est publiquement payé la tête du Président Bassirou Diomaye Faye, en se gaussant de lui, dans une hilarité générale, lui collant le sobriquet «Serigne ngundu». C’est le nom d’un vulgaire personnage comique dont la décence pousse à taire les travers. Ousmane Sonko a fait cette vacherie, dans le but, dit-il, de montrer une proximité, une relation d‘amitié avec l’homme Bassirou Diomaye Faye. C’est bien méconnaître les postures entre les responsabilités au niveau de l’État et les relations dans la vie sociale. Mais pour ceux qui connaissent l’étymologie du sobriquet «Serigne ngundu», l’affront est répugnant. En effet, le «Serigne ngundu» est, dans les «daaras», ces foyers traditionnels d’enseignement coranique, le précepteur qui est moins instruit que ses disciples ; le maitre coranique gagné par le crétinisme. Si Ousmane Sonko ignorait la portée de ce petit nom, il doit désormais s’en excuser auprès du Président de la république, Bassirou Diomaye Faye, auprès de ses épouses et des enfants du chef de l’État, mais aussi auprès de tout Sénégalais. Il ne saurait être acceptable de traiter de la sorte le premier des Sénégalais. C’est une insulte, une offense. Le Premier ministre se trouve désormais le plus mal placé pour s’offusquer d’une quelconque offense faite au chef de l’État (article 234 du Code pénal) !
L’ANCIEN PARLEMENTAIRE THEODORE CHERIF MONTEIL PRECONISE L’ARBITRAGE DES «7 SAGES»
Le bras de fer que mènent depuis quelques jours le Premier ministre, Ousmane Sonko, et le bureau de l’Assemblée nationale sous contrôle des députés de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar, ne laisse pas indifférent Théodore Chérif Monteil.
Selon l’ancien parlementaire de la treizième législature, Théodore Chérif Monteil, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye devrait saisir le Conseil constitutionnel pour obtenir son arbitrage dans le bras de fer qui oppose son Premier ministre et l’Assemblée nationale autour de la Dpg sur fond de manquements du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Invité de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères d’Iradio hier, dimanche 30 juin, l’ancien parlementaire, tout en confirmant les manquements de la nouvelle édition du règlement intérieur, a estimé que cette carence «n’est pas une raison valable » pour que le Premier ministre Ousmane Sonko refuse de faire une Dpg.
Le bras de fer que mènent depuis quelques jours le Premier ministre, Ousmane Sonko, et le bureau de l’Assemblée nationale sous contrôle des députés de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno bokk yakaar, ne laisse pas indifférent l’ancien parlementaire de la treizième législature, Théodore Chérif Monteil. Invité de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères d’Iradio hier, dimanche 30 juin, l’ancien 1er Vice-président de la Commission Aménagement du territoire, urbanisme, habitat, infrastructures et transports de l’Assemblée nationale a préconisé l’arbitrage des Sept sages du Conseil constitutionnel. En effet, se disant « très inquiet pour le Sénégal» à cause des conséquences que cette polémique surla Déclaration de politique générale (Dpg) peut engendrer sur le fonctionnement des institutions, Théodore Chérif Monteil invite le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, à siffler la fin de la récréation en saisissant le Conseil constitutionnel pour avoir son avis. «Pour éviter cette crise, le Président de la République devait tout de suite saisir le Conseil constitutionnel pour avis et lui demander si en l’état actuel, le Premier ministre doit se présenter ou pas à l’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel aurait donné un avis et on s’y serait plié tous», a estimé l’ancien député.
Par ailleurs, confirmant que «la nouvelle édition du règlement intérieur n’est pas dans le Journal officiel du Sénégal» et n’a pas été non plus « présentée en Commission des lois, votée en plénière, transmise au président de la République qui demande avis au Conseil constitutionnel pour voir si le document est conforme à la Constitution avant d’être promulgué », comme le prévoit la procédure, Théodore Chérif Monteil a précisé que cette carence «n’est pas une raison valable » pour que le Premier ministre Ousmane Sonko refuse de faire une Dpg. « Le Premier ministre n’a pas à se préoccuper de ce qui est écrit ou de ce qui ne l’est pas dans le règlement intérieur de l’Assemblée. Cela ne le concerne pas. Lui, c’est l’Exécutif. Le règlement intérieur est un document interne qui gère le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Ce qui le lie, c’est l’article 55 de la Constitution qui dit qu’après sa nomination, il fait sa déclaration de politique générale. Ce n’est pas à l’Assemblée de le prévoir».
« A DEFAUT DE CORRIGER LES INSUFFISANCES DU REGLEMENT INTERIEUR, ON VA FINALEMENT VERS UNE DISSOLUTION »
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm, Momar Thiam, spécialiste en communication politique, déplore ce bras de fer autour de la Dpg
Selon le Dr docteur en communication politique, Momar Thiam, la perspective d’une solution à la crise autour de la déclaration de politique générale qui oppose actuellement le Premier ministre à l’Assemblée nationale est la réadaptation du règlement intérieur du parlement. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 30 juin, l’ancien membre du Pôle de communication de la présidence de la République sous le régime libéral du Président Abdoulaye Wade, a prévenu qu’on va finalement vers une dissolution de l’Assemblée nationale, à défaut de la correction des insuffisances du règlement intérieur.
Le bureau de l’Assemblée nationale actuellement sous contrôle des députés du groupe parlementaire Benno bokk yakaar ne pourra pas remporter le bras de fer qu’il mène actuellement avec le Premier ministre, Ousmane Sonko, autour de sa déclaration de politique générale. L’avis est du docteur en communication politique, Momar Thiam.
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 30 juin, l’ancien membre du Pôle de communication de la présidence de la République sous le régime libéral du Président Abdoulaye Wade, tout en déplorant ce tiraillement qu’il n’a pas manqué d’ailleurs d’assimiler à «de la politique politicienne avec des provocations et contre-provocations qui n’honorent pas l’Assemblée nationale », a toutefois prévenu que l’Exécutif à travers le président de la République aura toujours le dernier mot.
« Dans un régime hyper présidentiel comme le nôtre, le président de la République a toujours le dernier mot. Forcément, le nouveau pouvoir élu aura les coudes assez franches puisque cette chape de plomb que constitue la dissolution que ne veut pas à juste titre et légitimement Benno Bokk Yakaar est sur la tête de l’Assemblée nationale et le moment venu, le président de la République va dire : « je dissous », a-t-il indiqué.
Pour éviter un tel scénario, Momar Thiam estime que le bureau de l’Assemblée devrait réadapter son règlement intérieur pour permettre au Premier ministre, Ousmane Sonko, de pouvoir faire sa déclaration de politique générale qui est « une tradition républicaine ».
Poursuivant son analyse, l’invité de notre confrère Baye Oumar Guèye dit craindre que le président de la République soit obligé de sévir en procédant tout bonnement à la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de refus du bureau de l’Assemblée nationale d’apporter des corrections au règlement intérieur. « La perspective d’une solution à cette crise est assez simple. Je pense qu’à défaut de corriger les insuffisances du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, on va finalement vers une dissolution parce que même si le groupe Benno Bokk Yaakaar se targue de la perspective d’un vote de loi pour ne plus permettre au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, cela ne peut se faire qu’à la prochaine session parlementaire qui va avoir lieu au mois d’octobre», a-t-il renseigné avant de faire remarquer. « Mais le 15 septembre, le président de la République aura le loisir de prendre le décret de dissolution de l’Assemblée nationale ».
Par ailleurs, revenant sur la sortie du Premier ministre à travers son texte controversé publié le jeudi 27 juin dernier, Momar Thiam tout en indiquant que le chef du gouvernement est dans son bon droit de demander que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale soit corrigé a toutefois qualifié de « provocation politique qui n’honore pas nos institutions » son ultimatum donné à l’Assemblée nationale, d’ici le 15 juillet, pour tenir sa DPG devant un jury populaire.
NANDO CABRAL GOMIS
LE RASSEMBLEMENT NATIONAL AUX PORTES DU POUVOIR FRANÇAIS
Après une poussée spectaculaire au premier tour, le Rassemblement national se rêve aux commandes d'un gouvernement de cohabitation inédit avec Emmanuel Macron. Jusqu'où ira ce coup de force dans les urnes ?
(SenePlus) - L'extrême droite française "est aux portes du pouvoir" après avoir largement dominé le premier tour des élections législatives historiques de ce dimanche 25 juin. Avec 33,2 à 33,5% des suffrages selon les estimations d'Ipsos et Ifop rapportées par l'AFP, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella et Marine Le Pen réalise son "meilleur score au premier tour d'un scrutin", devançant nettement le Nouveau Front populaire de la gauche (28,1-28,5%) et le camp d'Emmanuel Macron (21-22,1%).
Dans la foulée, le RN a réclamé une majorité absolue au second tour pour pouvoir gouverner, un scénario inédit depuis 1945. "Il nous faut une majorité absolue", a lancé Marine Le Pen, fer de lance d'un parti qui se voit déjà aux commandes. De son côté, Jordan Bardella, présenté comme le Premier ministre que le RN voudrait nommer, s'est dit prêt à diriger "un gouvernement de cohabitation, respectueux de la Constitution mais intransigeant" sur son projet.
Cette perspective d'une cohabitation inédite entre Emmanuel Macron et un exécutif hostile à l'UE fait des étincelles. "L'extrême droite est aux portes du pouvoir", a alerté le Premier ministre Gabriel Attal repris par l'AFP, appelant à constituer un "large rassemblement démocrate et républicain" pour faire barrage au RN au second tour.
Front républicain érodé
Si ce traditionnel front républicain contre l'extrême droite fait consensus à gauche, il montre des signes d'érosion dans les rangs macronistes. Certaines voix, comme le ministre Roland Lescure, ont plaidé pour voter La France insoumise au besoin pour faire barrage au RN. Une stratégie au cas par cas semble se dessiner.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a annoncé que ses candidats se retireraient face au RN quand ils arrivent troisièmes. La patronne des écolos Marine Tondelier a elle aussi appelé à "reconstruire un front républicain". Mais les appels se multiplient aussi pour ne pas rééditer cette vieille stratégie. LR notamment a refusé de donner des consignes de vote.
Dans ce contexte de recomposition majeure, un nombre record de triangulaires impliquerait au second tour le RN, la Nupes et la majorité présidentielle. Selon Ipsos, entre 65 et 85 élus pourraient être élus dès le premier tour, dont "plusieurs dizaines" au RN d'après Marine Le Pen.
Craintes et espoirs
Sur le terrain, de nombreux Français ont fait part de leurs inquiétudes pour ce scrutin "aux allures de séisme". "J'aimerais retrouver de la sérénité mais tout a pris une ampleur inquiétante depuis les européennes", témoigne une électrice à Bordeaux. A Rennes comme Lyon, certains commerces ont protégé leurs vitrines par crainte de débordements.
D'autres, au contraire, voient dans ce coup de semonce l'occasion d'un salutaire renouveau démocratique. "Avec cette recomposition politique, on va pouvoir vraiment choisir", espère un électeur dans le Nord.
Quelle que soit l'issue du second tour, cette nouvelle donne pourrait bien marquer un tournant historique pour la classe politique tricolore. "La dissolution a fait des vagues, peut-être un tsunami", résume un cadre macroniste. Un constat partagé, dans l'attente d'un dénouement aussi incertain qu'inédit.
par le chroniqueur de seneplus, Jean Pierre Corréa
DISSIMULATION DE POLÉMIQUE GÉNÉRALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Projet n’a apparemment pas fait l’objet d’un travail sérieux. Comme en équitation, le Premier ministre exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires
Le président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, se trouve dans une singulière posture de…dauphin.
L’écrivain sénégalais Amadou Lamine Sall lui rappelle pourtant dans une poignante chronique, que, je le cite : « votre peuple est touché par ce que vous incarnez : l’humilité, la politesse, l’écoute, le respect servi à tous, la foi. Ajoutez-y la fermeté et l’autorité. La quête du pouvoir, vous l’avez appris déjà au bout de 90 jours, n’est pas la gestion du pouvoir. Mais vous êtes un président qui tranquillisez et personne ne sait pourquoi ce sentiment nous habite si fort, malgré le doute des uns et l’adhésion du plus grand nombre… Vous avez conquis tous les cœurs des Sénégalais de foi et de mesure. Vous avez montré le chemin. Mais restez vous-même ! ».
C’est au chef de l’Etat de siffler la fin de cette récréation et de ces joutes rhétoriques qu’affectionne le peuple sénégalais dans son goût immodéré de la gaudriole de « Grand’Place », et de mettre ses troupes en ordre de travail et non plus en ordre de bataille.
Ce n’est plus l’heure de justifier l’injustifiable ou plutôt de prendre les Sénégalais pour des perdreaux ou des canards sauvages, qui ne comprennent rien à rien.
Que le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait juré aux citoyens de notre pays que le Pastef avait grâce à 40 000 Sénégalais à travers le monde, rédigé le PROJET, que j’ai pris soin d’écrire en majuscule tant il me semblait impressionnant, et que ce projet, cette fois en minuscules, en fait n’a même pas fait l’objet apparemment d’un travail sérieux qui aurait dû être le cœur battant de sa Déclaration de Politique Générale, et comme en équitation, Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires que d’autres à sa place avaient su contourner sans bruits et dans la dignité.
On comprend que les foules enivrées par ses propos vindicatifs d’antan, manquent à son ego et à son hubris turbulent de tribun. Le hic est qu’il n’est plus dans l’opposition, il est Premier ministre d’un gouvernement qui a des responsabilités historiques, dont la plus importante est de trouver des solutions aux épineux problèmes auxquels sont confrontés 17 millions de Sénégalais et pas seulement ses deux millions d’électeurs qui ont démocratiquement choisi son PROJET ET SES SOLUTIONS.
Solutions ou diversions ?
Comme dans l’Os de Mor Lam, leur projet n’étant pas encore prêt à déguster par des Sénégalais qu’ils ont séduit avec des vœux pieux et des propos hors-sols et populistes, à mille lieues des réalités de la gouvernance et de la culture républicaine, les hommes qui nous gouvernent ne savent pas exposer leurs décisions réservées au peuple sénégalais et qui engagent le futur de tant de générations, alors, comme à leur habitude, c’est encore une fois la faute aux autres, au système, oubliant qu’à présent, ils ont quitté le confort de l’opposant le 24 mars 2024 et que les Sénégalais les ayant crus, leur ont confiés les rênes du pouvoir. Ils ont dit qu’ils pouvaient ?
Et bien messieurs : « FAITES !!! » … Le mot « POUVOIR » est clair… Il vous permet justement de… POUVOIR.
Et comme vous y oblige la Constitution, il est temps de venir devant la représentation nationale dire aux Sénégalais comment vous allez faire…
Les Sénégalais appellent le gouvernement à se concentrer sur les défis fondamentaux du pays : l'emploi des jeunes, la formation et la relance économique. Ce sont ces questions sociales et économiques qu'il faut attaquer et régler pour remettre ce pays debout.
Nous ne sommes ni la presse que vous menacez, ni les magistrats que vous menacez de vos balais. Nous sommes des citoyens qui attendent avec sérénité, et en responsabilités, que vous déclariez votre PROJET politique, que le respect qu’ils ont pour votre fonction autorise à affubler cette fois-ci de majuscules.
Le règlement intérieur qui sert de petit doigt derrière lequel le Premier ministre se cache pour échapper à ses obligations constitutionnelles, d’autres s’y sont confrontés et n’ont pas refusé l’exercice, et pour le mettre à l’aise, il sera aisé dans un consensus responsable et républicain de l’amender et de le rendre conforme à ses exigences capricieuses. Il suffira de le décider tous ensemble, pour abroger cette loi de 2021 dont Monsieur Sonko se sert de paravent pour masquer l’impréparation de son PROJET majuscule pour des Sénégalais, qu’il a mis eux en minuscules, pour se permettre un tel scénario juste justifié par la crainte d’une censure.
Monsieur Ousmane Sonko s’abrite derrière une loi, certes imparfaite, pour ne pas engager sa responsabilité devant le peuple qui a choisi leur projet en élisant le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, alors qu’il est question en cette circonstance d’éthique et de morale, mais surtout de la liturgie républicaine qui semble lui faire défaut.
Le Premier ministre d’alors, Monsieur Amadou Ba, ne s’était pas réfugié derrière des artifices pour éviter le jugement parlementaire de ses décisions politiques. Il n’ignorait pas l’imperfection de cette loi de 2021, il a préféré la République et ses exigences, plutôt que de se cacher derrière des motifs futiles, qui ne sauraient justifier que l’on ne vienne pas dire aux Sénégalais, comment ils comptent mettre en musiques les partitions populistes hurlées sur des tréteaux de campagne depuis 2014 et soi-disant planifiées par des Sénégalais du monde entier et qui seuls avaient le droit d’avoir une majuscule à leur statut de Patriotes.
Les Sénégalais demandent avec foi dans leurs institutions, que le Premier ministre leur fasse l’honneur de venir servir aux citoyens impatients, en temps et en heure, ce fabuleux PROJET qui de plus en plus a le goût et l’odeur de l’os de Mor Lam.
Serigne Ngundu, de grâce les Sénégalais attendent tellement de votre… POUVOIR…
À DAKAR PLATEAU, SONKO DÉNONCE DES ATTRIBUTIONS ILLÉGALES DE TERRAINS
Selon le Premier ministre, des parcelles allant jusqu'à 5000m2 ont été distribuées à des privés. Il a demandé l'arrêt immédiat de ces malversations et le lancement d'un programme d'aménagement de la plage d’Anse Bernard
Comme annoncé, hier samedi, sur sa page Facebook, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce dimanche, à la plage d’Anse Bernard située à Dakar-Plateau. « Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, m’a demandé de venir ici pour parler aux Sénégalais de la situation qui prévaut dans cet endroit symbolique », a-t-il d’emblée déclaré.
Selon lui, « des lotissements ont été faits au mois de novembre dernier et des parcelles de 2500 à 5000 mètres carrés distribuées illégalement à des privés ».
M. Sonko a, en outre, souligné que ce morcellement est opéré sur le Domaine public maritime. Il a, séance tenante, demandé à son ministre de l’Urbanisme de lancer un programme d’urgence d’aménagement de cette plage.
Pour le Premier ministre, depuis leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités étatiques ont pris des mesures courageuses visant à préserver le littoral avec notamment l’arrêt des attributions de terrains, des constructions et la mise en place d’une commission qui est en train de faire un excellent travail.
« Les Sénégalais seront informés des résultats de nos investigations », a ainsi assuré M. Sonko, qui n’a pas manqué de dénoncer des malversations à presque tous les niveaux.
A ce titre, le chef du gouvernement a indiqué que son déplacement à Anse Bernard n’est un prétexte pour rassurer est Sénégalais que tous les biens publics seront remis au peuple.
« Il faut qu’on communique avec les Sénégalais qui ont fait confiance au président Bassirou Diomaye Faye. Dans le cadre de notre programme adossé au « jub Jubal Jubanti », à la souveraineté et au patriotisme, nous avons entamé un travail colossal qui demande une communication pour informer les Sénégalais », a-t-il insisté, annonçant que d’autres « faits graves » vont être dévoilés très bientôt.
Ousmane Sonko a, enfin, rappelé que les corps de contrôle comme l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes sont envoyés dans plusieurs structures.
L’ETAT INVITE LES COLLECTIVITÉS LOCALES À ASSOUPLIR LES OPÉRATIONS DE LIBÉRATION DE LA VOIE PUBLIQUE
“Nous allons voir, avec les mairies comment évaluer les dédommagements à octroyer aux commerçants impactés et les solutions de remplacement à apporter, lors de chaque opération de désencombrement, initiée”, a souligné Ousmane Sonko.
Les nouvelles autorités comptent miser sur la communication et le dialogue avec les marchands ambulants au détriment de la méthode dite “forte” employée par les collectivités locales dans les opérations de déguerpissement et de libération de la voie publique, a déclaré, dimanche, le Premier ministre Ousmane Sonko.
“Le président de la République invite les mairies, à assouplir les opérations de déguerpissement et de libération de la voie publique, en privilégiant la communication et le dialogue avec les marchands ambulants”, a dit M. Sonko au terme d’une visite qu’il effectuait au marché Colobane à Dakar.
Le choix du marché Colobane, pour abriter cette visite n’est qu’un prétexte, a-t-il rappelé, notant que ce message du président de la république dont il était porteur “s’adresse à toutes les collectivités territoriales, à tous les commerçants de Dakar et des régions ainsi qu’à toutes les populations riveraines de marchés”.
Les autorités municipales de cette commune de Dakar, avaient décidé la fermeture temporaire de cette zone marchande du samedi 29 juin à 00h au lundi 1er juillet 2024 à 23h59mn, pour une opération de nettoiement et désencombrement de la voie publique.
“Les mesures de déguerpissement des marchands ambulants des marchés doivent être suivies de mesures d’accompagnement”, a martelé le chef du gouvernement, rappelant toutefois que la gestion des marchés, relève exclusivement des compétences des collectivités territoriales.
“Nous allons voir, avec les mairies comment évaluer les dédommagements à octroyer aux commerçants impactés et les solutions de remplacement à apporter, lors de chaque opération de désencombrement, initiée”, a souligné Ousmane Sonko.
Devant des tabliers et marchands ambulants visiblement attentifs à son discours, le Premier ministre les a invités à accepter, en retour, les mesures d’accompagnement que l’Etat pourrait les proposer, relatives notamment à des sites de recasement, des sites à aménager qu’ils doivent regagner.
Attendant un règlement définitif de ces problèmes causés par les opérations de déguerpissement, il a appelé “les mairies, les populations riveraines à faire preuve de à l’égard des marchands ambulants”.
La finalité, selon lui, est d’aboutir à “la création d’emplois et non à leur suppression”.
Le Premier ministre a par ailleurs relevé que l’occupation anarchique découle de responsabilités partagées, notant que “si la loi était appliquée dans toute sa rigueur, ce qui est sûr, on aurait démantelé, à la pelle mécanique plusieurs magasins construits sur la voie publique”.
“La responsabilité de l’Etat repose sur l’absence de suivi et de contrôle du processus d’occupation anarchique de la voie publique, durant plusieurs années tandis que celle des mairies, est liée à la délivrance désordonnée d’occupations du domaine public”, a-t-il expliqué.
Quant aux populations riveraines des marchés, leur part de responsabilité, a-t-il indiqué, porte sur la transformation de leurs maisons en points de vente.
Ousmane a aussi cité “l’échec, des politiques publiques” parmi les causes de cette occupation anarchique de la voie publique.
Il faisait notamment à des “politiques agricole et économique échouées au fil des années”, entrainant l’exode des populations de l’intérieur vers les centres urbains du pays.
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LE COUP DE GUEULE DE DOUDOU WADE
L'ancien patron des libéraux juge "catastrophiques" les récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko. Il dénonce par ailleurs l'annulation du débat d'orientation budgétaire par le bureau de l'Assemblée nationale
Dans une intervention remarquée ce dimanche sur le plateau de "Point de vue", l'émission phare de la RTS, Doudou Wade, ancien patron des Libéraux du PDS à l'Assemblée nationale, a livré une analyse sans concession de la situation politique actuelle au Sénégal.
Le vétéran de la scène politique sénégalaise n'a pas mâché ses mots, dénonçant avec vigueur l'annulation du débat d'orientation budgétaire par le bureau de l'Assemblée nationale. « C'est une faute grave », a-t-il martelé, estimant que cette décision prive les députés de leur rôle crucial de contrôle.
Wade a également pointé du doigt les tensions croissantes entre l'exécutif et le législatif, appelant à un dialogue urgent pour préserver le bon fonctionnement des institutions. « On ne peut pas mettre nos institutions dans l'informel », a-t-il averti, visant particulièrement les récentes déclarations du Premier ministre qu'il juge « catastrophiques ».
Le député n'a pas épargné son propre camp, abordant sans détour les difficultés internes du PDS. Il a notamment évoqué la controverse entourant les récentes nominations au sein du parti, laissant planer le doute sur l'implication réelle du président Abdoulaye Wade dans ces décisions.
Fidèle à sa réputation d'homme politique expérimenté, Doudou Wade a livré une analyse nuancée des défis auxquels fait face le nouveau gouvernement. Tout en reconnaissant la difficulté de la tâche, il a appelé les nouveaux dirigeants à faire preuve de sérénité et à se concentrer sur les problèmes concrets du pays.