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24 avril 2025
Politique
NGAGNE DEMBA TOURÉ ANALYSE LES 100 JOURS DU PRÉSIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE
Lors de son intervention dans le Journal de l’Afrique sur TV5 Monde, il a loué les mesures urgentes prises par le gouvernement pour atténuer la souffrance des Sénégalais, en réduisant drastiquement le prix des denrées de première nécessité.
Ngagne Demba Touré, directeur de la Société des Mines du Sénégal a exprimé son opinion sur les 100 premiers jours au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye. Selon Coordonnateur national de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPS), l’heure n’est pas encore au bilan, soulignant que le mandat confié au Président Faye par le peuple sénégalais est de cinq ans.
Ngagne Demba Touré a noté que les premiers actes posés par le président depuis sa prestation de serment le 2 avril sont rassurants, notamment en matière de gouvernance. Lors de son intervention dans le Journal de l’Afrique sur TV5 Monde, Touré a loué les mesures urgentes prises par le gouvernement pour atténuer la souffrance des Sénégalais, en réduisant drastiquement le prix des denrées de première nécessité.
Concernant les relations entre l’Assemblée nationale et le Premier ministre, Maître Touré a affirmé que ce dernier représente le gouvernement devant l’Assemblée nationale et ne cherche pas à la contourner. Il a ajouté qu’il n’y a pas de rigueur par rapport au délai, et que le Premier ministre demande à l’Assemblée nationale de se réunir pour modifier et réactualiser les dispositions du règlement intérieur afin de faire sa déclaration de politique générale conformément à la constitution.
Le Coordonnateur national de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPS a également déploré que la majorité relative à l’Assemblée nationale, Benno Bokk Yaakar, s’auto-exclue du débat public. Il a critiqué l’annulation du débat d’orientation budgétaire, soulignant que cette mesure exclut l’Assemblée nationale du débat sur les finances publiques et la conduite de la nation, bien qu’elle n’empêche pas le gouvernement de dérouler ses actions.
Sur la question de la dissolution de l’Assemblée nationale, Ngagne Demba a rappelé que ce pouvoir est conféré par l’article 87 de la constitution. Il a précisé qu’à partir du 31 juillet prochain, deux ans après l’installation de la législature, le Président de la République aura les prérogatives constitutionnelles de dissoudre l’Assemblée nationale.
En ce qui concerne la renégociation des contrats miniers, pétroliers et gaziers, il a souligné l’importance de dire aux compagnies qu’il est temps de sécuriser et de continuer les investissements, tout en veillant à ce que ces investissements profitent au peuple sénégalais, notamment aux communautés locales.
Il a critiqué les contrats existants, les qualifiant de déséquilibrés en termes de répartition des revenus générés par les compagnies et des miettes reversées à l’État du Sénégal.
Maître Touré a également précisé que la plupart des montants dus à l’État en termes de redevance, impôts, taxes et contributions au développement local ne sont pas recouvrés ou payés par les compagnies minières.
Ainsi, selon Ngagne Demba Touré, bien que les premiers pas du Président Bassirou Diomaye Faye soient encourageants, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés par le peuple sénégalais.
LES TÊTES ÉMERGENTES DE LA NOUVELLE OPPOSITION
Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum et Abdou Mbow n'hésitent pas à monter au créneau contre le régime Diomaye-Sonko. Leur discours virulent tranche avec la torpeur dans laquelle semblent plongés Karim Wade, Idrissa Seck et autre Khalifa Sall
La large victoire de Bassirou Diomaye Faye au soir du 24 mars 2024 avec 54,28% des voix a plongé depuis lors les autres groupes politiques dans la torpeur. Est-ce pour accorder au nouveau régime un délai de grâce ; ou une peur bleue contre Ousmane Sonko et compagnie ? quoi qu’il en soit, depuis quelque temps, des têtes émergentes sortent de leur réserve pour incarner l’opposition radicale.
La nature a horreur du vide. Thierno Alassane Sall (TAS), Thierno Bocoum et Abdou Mbow l’ont bien compris et ils sont en train d’occuper grandement l’espace abandonné par les ténors de la politique sénégalaise. Ils n’hésitent pas à monter au front pour attaquer les autorités actuelles. Et leur discours commence à porter. Si cela est possible, c’est parce qu’ils sont quasiment de la même génération qu’Ousmane Sonko et Diomaye Faye et qu’ils incarnent à peu près le même style dans la manière de faire la politique.
Mais si cela est vraiment possible, c’est parce que ceux qui devaient incarner l’opposition se font rares ou semblent bouder l’espace. Sont-ils déçus de leur score lors du scrutin présidentiel ? Peinent-ils à se remettre de la défaite ou à mobiliser depuis la cuisante défaite du 24 mars 2024 ? Accordent-ils un délai de grâce à l’actuel régime ? La réalité est que Karim Wade, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Abdourahmane Dia de PUR, Amadou Ba, sont déconnectés des réalités politiques et sociales et du terrain politique. Malgré les piques lancées par Ousmane Sonko lors d’une rencontre politique au niveau de l’esplanade du Grand théâtre en les qualifiant de peureux, ces leaders n’ont pas réagi, préférant répondre par le silence.
Preuve qu’ils sont dans une torpeur inquiétante. Les rares réactions de certains d’entre eux étaient molles quand Ousmane Sonko a défié le Parlement en indiquant qu’il allait effectuer sa Déclaration de politique générale devant un jury populaire si d’ici le 15 juillet prochain, les carences du règlement intérieur ne sont pas réglées.
Aujourd’hui, c’est Thierno Bocoum, Abdou Mbow et Thierno Alassane Sall (TAS) qui sont actifs sur le terrain pour croiser le fer avec le Premier ministre et essayer de le ramener à la raison.
TAS, un leader charismatique
Le leader de la République des Valeurs est l’un des plus virulents et des plus coriaces à affronter Sonko. Ainsi, sur la tenue de sa DPG devant un jury populaire, il a raillé dans premier temps le Premier ministre en soutenant qu’il préfère le populeux marché Colobane à l'Assemblée nationale, où il comptait obtenir un vote de confiance populaire contre l’Assemblée nationale à qui il a déclaré la guerre. Selon Thierno Alassane Sall (TAS), gouverner par la rue contre les institutions est un exercice périlleux dans un pays aux mille urgences. “Plutôt que de lancer un ultimatum à l'Assemblée nationale à qui il est tenu de par la Constitution de s'adresser, Ousmane Sonko serait mieux inspiré de se rapprocher de cette institution et de trouver une solution à cette crise factice", a-t-il préconisé. Cette déclaration de TAS fait suite à d’autres sur le même sujet.
Mais il faut noter que TAS avait déjà déterré la hache de guerre en s’indignant contre l’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde. Un fait qui l’avait fait sortir prématurément de la période d'observation qu’il s’était imposée. Il disait à l’époque que cette affectation du Général Kandé donnait l’impression d’un cas typique de bannissement d'un officier encombrant. De façon plus large, ajoutait-il, les décisions récentes du nouveau régime révélaient des tendances inquiétantes dans la gestion des institutions. “Étendre aux forces de défense et de sécurité les limogeages en cascade qui touchent la haute administration lors des alternances politiques serait un précédent dangereux pour notre Armée jusqu'ici réputée républicaine. Ce serait accréditer l'idée qu'il y a, dans les rangs de nos FDS, des lignes de fracture suivant les allégeances supposées. Promouvoir par décret un officier de gendarmerie radié et bannir dans la foulée un Général dont la réputation va bien au-delà des troupes, est un précédent fâcheux, en rupture des traditions de notre pays”, avait-il alerté.
Thierno Bocoum prend des ailes
Thierno Bocoum va plus loin dans sa démarche. Il a organisé hier une conférence de presse pour s’attaquer à Sonko et Cie. Le leader du mouvement AGIR n’a pas du tout aimé aussi les propos du PM sur la DPG. L’ancien député n’a pas supporté que le chef du gouvernement ait menacé de tenir sa DPG devant un jury populaire. Le cas échéant, prévient-il, ce serait un précédent dangereux et une atteinte grave aux institutions de la République. Face à la presse hier, Thierno Bocoum a soutenu que Sonko n’avait pas les qualités nécessaires pour occuper le poste de PM. “Nous avons été surpris par le comportement de Ousmane Sonko qui attaque tout le monde… Ousmane Sonko ne respecte pas les institutions… Il ne respecte pas les Sénégalais… Il n’a pas les capacités d’un Premier ministre… », se désole-t-il. Il a ouvert en outre un autre front en relation avec l’occupation illégale du littoral. Selon lui, l'hôtel Azalaï où Sonko et Diomaye avaient établi leur quartier général appartient à des « amis » d'Ousmane Sonko, et qu’il est bâti sur 7 000 mètres carrés, sur le littoral. “Ce qui est un gros scandale”, renchérit-il. Rappelant que l'hôtel Azalaï est dans le domaine public maritime, il a demandé à ce qu’on nous dise comment cela est possible.
Abdou Mbow, le répondeur automatique
En définitive, de tous les trois, Abdou Mbow est le plus actif depuis la chute du régime de Macky Sall. Il est sur tous les fronts: plateaux médiatiques, Assemblée nationale, conférences de presse… Il est en quelque sorte aujourd’hui le porte-étendard des apéristes contre le régime Diomaye. D’ailleurs, en tant que président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), il est au cœur de la stratégie visant à bloquer l’Exécutif en usant de leur majorité parlementaire. C’est ainsi d’ailleurs que le bureau de l’Assemblée nationale a décidé à l’unanimité de surseoir au débat d’orientation budgétaire. Une manière de réagir aux attaques du Premier ministre contre l’institution parlementaire dont le règlement intérieur ne prévoit pas actuellement les modalités d’organisation de la déclaration de politique générale (DPG). Il faut noter aussi qu’à chaque fois que le leader de Pastef attaque l’ancien régime, Abdou Mbow réplique tel un répondeur automatique. C’était le cas quand le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé des poursuites judiciaires contre les anciens responsables de l'ancien régime en faisant état des rapports et des évènements qui ont secoué le pays ces dernières années. En colère contre ces propos, Abdou Mbow ne l’avait pas raté en indiquant qu’aujourd’hui encore, Ousmane Sonko continue dans la menace. “Je pense qu’il porte aujourd’hui un costume qui ne lui convient pas ou bien il a véritablement un problème”, a-t-il soutenu avant de le conseiller d’aller travailler plutôt que de menacer les gens. “Il a tous les instruments. Il a les rapports sur sa table, il n’a qu’à passer à l’acte», lui avait-il recommandé.
par Moustapha Diakhaté
FARINE DE BLÉ : ENTRE ARCHAÏSME ET CUPIDITÉ
Entre chaîne d'importation archaïque et pressions monopolistiques des minoteries, le blé au Sénégal révèle ses failles de régulation. Malgré la baisse des cours, le gouvernement réclame une répercussion sur les prix au consommateur
Bés Bi le Jour |
Moustapha Diakhaté |
Publication 03/07/2024
Le Sénégal importe 800 000 tonnes de blé en moyenne chaque année répartis entre une dizaine de minoteries dont les plus significatives par leurs capacités de transformation du blé – 50% importé de l’ex-URSS - en farine sont les Grands Moulins de Dakar, GMS, FKS, NMA, OLAM, Sedima, MDS. Presque 60% de capitaux et de l’actionnariat du secteur sont étrangers avec le carré d’or autour de GMS, GMD, FKS et OLAM qui ont fini d’imposer une entente assimilable à un oligopole imposant leur prix et quotas aux quelques 3 500 boulangers du pays. Ils osent engager le bras de fer avec l’État régulateur. Portée par une démographie croissante et une urbanisation rapide, la consommation de blé, et en particulier de pain, est en progression constante au Sénégal comme un peu partout en Afrique, ce qui accentue les risques et vulnérabilité de la sécurité alimentaire des populations face aux fluctuations des prix de cette denrée sensible.
Depuis la Covid-19 et surtout la guerre russo-ukrainienne, les cours mondiaux ont drastiquement baissé. En 2022, la tonne de blé, qui était de 280 euros avant le conflit, a atteint un pic en juin, à plus de 500 euros, mais aujourd’hui le cours du blé tendre est coté à 217 Euro /T - référence CEREALIS -. Pour le blé russe, c’est même beaucoup moins tant les stocks russes sont excédentaires et à la recherche de clients avec l’embargo. Les cours et les stocks mondiaux ont retrouvé leurs niveaux d’avant Covid-19 et mieux, les récoltes record des USA exercent une pression sur les cours mondiaux et l’offre des négociants de blé. Malheureusement faute de centrale d’achat des minoteries locales, de cotation centralisée des cours de blé en Afrique de l’Ouest pour cette denrée essentielle pour nos populations ; de terminaux céréaliers adéquats sur nos ports et corridors et d’une régulation inexistante du secteur comme au Sénégal, les pays d’Afrique au Sud du Sahara avec le Sénégal en tête paient toujours un prix très onéreux pour le sac de farine que rien ne peut justifier si ce n’est les archaïsmes dans nos circuits de commerce avec des législations obsolètes et une cupidité du patronat de la farine qui veut maximiser les profits en investissant toujours un peu dans le process et la distribution.
Et pourtant les bénéfices explosent avec les tendances baissières observées sur le marché mondial du blé depuis 2022. Le Sénégal importe pour 200 milliards de blé pour la farine de pain et l’aliment de bétail avec un chiffre d’affaires des meuniers qui approche 800 milliards, ce qui leur assure un niveau de profitabilité record de 35 % ; un retour sur capitaux propres exceptionnel que seul nos économies trop peu régulées peuvent permettre. Il faut augmenter la pression fiscale sur le secteur au profit des céréales locales comme le mil. Il est donc urgent, comme le préconise le gouvernement, de baisser au moins le sac de farine de 20 % permise par la forte baisse sur les cours internationaux et de mettre en place un mécanisme de péréquation pour les fluctuations des cours mondiaux. En attendant, le prix de la baguette et même de l’aliment de bétail doivent beaucoup baisser au moins de 30 %. Il faut faire jouer le déflateur de l’indice des cours mondiaux du blé.
par Mariétou DIENG
L’ABSENCE DE CONNEXION ENTRE LE PREMIER ET SES MINISTRES
Ousmane Sonko toujours en campagne électorale présidentielle. Monsieur le chef du gouvernement, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye
Ousmane Sonko toujours en campagne électorale présidentielle. Monsieur le Premier Ministre, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Apparemment votre DPG est prête mais vous ne lisez pas les rapports d’activités de vos ministres. Votre rôle est de coordonner, d’orienter et de guider toutes les prises de décision, d’engagements des ministres dans l’accomplissement des missions de service public qui leur sont assignés. Mais le constat est que vous êtes en déphasage avec les actions politiques de votre gouvernement sur le terrain, tellement vous êtes obnubilé par le discours populiste. La récente annonce de visite à Colobane et à Anse Bernard montre aisément le manque de maîtrise des dossiers actuels.
Qu’est-ce qui explique ces erreurs de communication dans la coordination des actions du gouvernement ? Comment pouvez-vous ignorer la circulaire n°003317/MINTSP/SG:sp du 07 Mai 2024 de votre Ministre de l’Intérieur qui a instruit ses services de procéder au désencombrement de la voie publique en coordination avec les collectivités territoriales ? Peut-être que vous étiez trop occupé à préparer votre anniversaire du 15 juillet et cette circulaire vous a échappé. En outre, pour ce qui est de votre déplacement à Anse Bernard, derrière le Palais de la République, si vous comptez communiquer sur une vente d’un périmètre de 3 ha, cette affaire était déjà relayée par les médias sénégalais depuis 2017 et repris par les médias en 2020. Vous étiez peut-être trop pris à engager les jeunes dans le gatsa-gatsa que dans le Tabakh Tabakh.
En tant que le Premier des ministres, vous feriez mieux de préparer votre communication, de vous atteler aux urgences de l’heure, de prendre vos responsabilités et votre courage sur la question de la DPG et toutes autres attentes (déclaration de patrimoine, les réformes électorales, le processus de réconciliation nationale, l’apaisement de l’espace politique, la poursuite des solutions concrètes sur la cherté de la vie...) que d’être là à renouer avec ses pratiques populistes et de gouvernance d’éclat, de buzz, de «dagasanté» sans retombée significative sur le vécu des Sénégalais. Prenez de la hauteur à l’image du Président Bassirou Diomaye Faye qui démontre de plus en plus qu’il mérite notre tapis rouge. Néanmoins, j’invite Son Excellence Monsieur le Président de la République à beaucoup plus de FERMETÉ et de RIGUEUR sur les agissements de son PM/ Opposant qui donne l’impression de tout mettre en œuvre pour faire de ce mandat une propriété personnelle en prenant la République pour Rue Publique avec des déballages à tout va.
PM, n’oubliez pas qu’on vous attend respectueusement à l’Assemblée Nationale, avec le Tapis ROUGE, pour votre DPG afin de mieux comprendre les grandes orientations du PROJET, ce projet écrit, vous nous disiez, par des milliers d’intellectuels d’ici et de la Diaspora.
100 JOURS ET HEURTS
Piégé par les nombreuses promesses, l’immense espoir, un temps qui fuit, il aura gouverné par la menace. Le Premier ministre est au front. Sur tous les fronts. Presse, magistrats, Assemblée…
Le régime de Diomaye-Sonko a bouclé ces 100 jours symboliques. 100 jours souvent conflictuels avec différents acteurs et segments de la société. Piégé par les nombreuses promesses, l’immense espoir, un temps qui fuit, il aura gouverné par la menace. Le Premier ministre est au front. Sur tous les fronts. Presse, magistrats, Assemblée…
Arrêt des travaux du Littoral
C’est le premier sujet du régime. Après avoir découvert des pratiques jugées peu orthodoxes, les nouvelles autorités ont suspendu les chantiers de construction sur le littoral de Dakar. D’abord une note des services des Domaines sur instruction du président de la République. Et elle est suivie par ce déplacement de Bassirou Diomaye Faye lui-même à Mbour4 pour annoncer la couleur et prévenir les hommes d’affaires et politiques qui se sont partagé ces hectares. Le mardi 14 mai, la suspension pour deux mois de toutes les constructions sur le littoral de Dakar et sa région, est actée au grand bonheur des défenseurs de l’environnement devant la bétonisation de la côte. Le gouvernement a aussi décidé de la création d’une commission ad hoc chargée de vérifier la légalité des titres délivrés pour les occupations anciennes et nouvelles du domaine public maritime. Le littoral dakarois est le théâtre d’une spéculation immobilière intensive. Hôtels et immeubles d’habitation ou de bureaux y poussent à grande vitesse. Les défenseurs de l’environnement ou de la qualité de vie dénoncent la privatisation du littoral à coups de violations des règles de droit. De nombreux Dakarois se plaignent de ne plus avoir d’accès libre à l’océan. C’est d’ailleurs ce qui a expliqué le déplacement du Pm, dimanche, à la plage Anse Bernard où, selon lui, des milliers de mètres carrés ont été cédés à des privés par l’ancien régime en fin 2023. La suspension des chantiers a, cependant, suscité des interrogations dans les milieux économiques, le secteur de la construction faisant travailler un nombre considérable d’ouvriers.
Sonko et les médias
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est attiré les foudres de la presse par ses propos jugés menaçants. En meeting avec les jeunes de son parti au Grand théâtre, il disait : «On ne va plus permettre que des médias écrivent ce qu’ils veulent sur des personnes, au nom d’une soi-disant liberté de la presse, sans aucune source fiable.» Le chef du gouvernement s’offusquait ainsi du traitement médiatique sur l’affectation du général Souleymane Kandé à New Delhi comme attaché de défense et de sécurité. En colère, il les mettra au défi de publier à nouveau des articles l’impliquant dans la mutation de l’ancien Chef d’état-major de l’Armée de terre. Cette sortie au vitriol du leader du Pastef contre la presse lui avait valu une réplique du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics). Son porte-parole, Maguette Ndong, avait exprimé toute sa surprise après les «menaces» proférées par le Premier ministre. Alors que Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) déclarait dans L’Observateur : «Je refuse à toute personne de me traiter de bandit fiscal. Je suis un chef d'entreprise. Les personnes qui nous diffament ne sont pas plus patriotes que nous. Nous sommes un secteur qui est spécifique, il nous faut une fiscalité qui est spécifique. Nos gouvernants ont une vision extrêmement étroite, c’est-à-dire qu’ils ne considèrent pas la presse comme un secteur névralgique.» Une sortie qui n’avait pas plu au coordonnateur général du Forum civil. Birahim Seck rappelait à Sonko : «Vous n’êtes plus dans l’opposition, mais dans la position d’apporter des réponses rassurantes et démocratiques.»
Dignitaires de l’ancien régime et magistrats
Cette rencontre au Grand théâtre a été aussi un prétexte pour Ousmane Sonko de réaffirmer son intention de réclamer des comptes, non seulement aux auteurs d’irrégularités dans la gestion des comptes publics, mais aussi aux responsables des violences qui ont fait des dizaines de morts entre 2021 et 2024. «Est-ce qu’on peut pardonner à des gens qui ont tué des Sénégalais dont le seul tort était d’avoir revendiqué leurs droits ? Je tiens à rassurer tout le monde, ce qui doit être fait sera fait», avait martelé le Pm. La magistrature n’a pas été épargnée à cette occasion : «Une fois qu’on aura fini de donner un coup de balai (dans la justice) et qu’on aura nommé de vrais magistrats, des magistrats honnêtes, on fera ce qu’il faut avec les dossiers des gens qui ont détourné l’argent du pays.» Et il avait nommément accusé le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, de corrompu.
Sonko et l’Assemblée nationale
Il ne restait donc au Premier ministre que les députés. Si, dans le principe, il n’est pas obligé de faire sa Déclaration de politique générale dans les 90 jours à cause d’un règlement intérieur défaillant, il doit la faire tout de même. Alors, le 28 juin, répondant au député Guy Marius Sagna, qui lui demandait de ne pas venir à l’Assemblée, Ousmane Sonko ouvre les hostilités contre, notamment, Benno bokk yaakaar qui est majoritaire à l’Assemblée nationale. Il conditionne la présentation de sa Dpg à la restauration dans le règlement intérieur de l’Assemblée de dispositions liées au poste de Premier ministre, dispositions qui avaient été enlevées en 2019 avec la suppression du poste. Mais aussi, il menace de tenir sa Dpg hors de l’hémicycle. Mais c’est sans compter avec la détermination de Bby qui a répliqué par une annulation du Débat d’orientation budgétaire et qui envisage de déposer une forme pour empêcher le président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Des médiateurs sont entrés en scène pour éviter une crise politique et institutionnelle.
L'ASSAUT DES MULTINATIONALES SUR LE MARCHÉ SÉNÉGALAIS
Après les Grands Moulins de Dakar, Patisen et Avisen, c'est au tour de Sédima, fleuron avicole national, d'être convoité par des capitaux étrangers. Pour la Confédération nationale des employeurs, l'État se doit de préserver ces champions industriels
Après les Grands Moulins de Dakar rachetés à des centaines de millions d’euros par les Américains de Seabord, Patisen plusieurs dizaines de millions d’euros par la Marocaine Al Mada, Avisen racheté par Olam, c’est au tour de la Sedima de subir l’assaut de grandes multinationales qui, à partir du Sénégal, visent le marché de la CEDEAO. Le manque de soutien de l’État regretté par Alla Sène Guèye, président de la commission économie et finances de la Cnes.
’Le groupe Sedima en vente, près de 2 500 emplois en jeu’’. Cette information donnée par le journaliste Omar Fédior, hier sur sa page Facebook, a été largement relayée. Chacun y allant de son commentaire. Pour les uns, l’État doit racheter l’entreprise, en tout cas tout faire pour que la société ne tombe pas dans le capital privé étranger. Pour les autres, il faut que l’État vienne en aide au chef d’industrie, le fondateur de la Sedima, Babacar Ngom, quelles que puissent être par ailleurs leurs divergences.
Président de la commission chargée de l’économie et des finances de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Alla Sène Guèye se veut très clair : ‘’Je pense que l’État doit être plus regardant dans ces genres d’opérations, concernant des ventes d’entreprises. Lorsque des entreprises étrangères veulent racheter des entreprises sénégalaises qui évoluent dans des secteurs stratégiques, il faut que l’État puisse intervenir. Perdre Sedima aujourd’hui, c’est perdre une partie de notre souveraineté. Je pense que l’État doit mettre en place des mécanismes pour la sauvegarde de nos champions’’, plaide le spécialiste.
Si beaucoup de Sénégalais ont été surpris et choqués par cette annonce soudaine de la vente de la Sedima, ils sont nombreux les acteurs économiques qui ne l’ont guère été.
Cela fait, en effet, plusieurs mois que l’entreprise familiale vit des moments difficiles. Interpellé sur la question, cette source précise : ‘’Je ne suis pas au courant d’une vente, mais cela ne me surprendrait pas.’’ À la question de savoir pourquoi, elle rétorque : ‘’C’est très simple. Un entrepreneur travaille sur des projections avec des chiffres. Si les perspectives de croissance de ses revenus ne sont pas bonnes, au mieux, il freine ses projets d’investissement, au pire, il désinvestit. Le problème, au Sénégal, c’est que l’entreprise n’est pas soutenue.’’
La famille Ngom aurait déjà vendu plus de 50 % de l’entreprise
Dans le cas de la Sedima, elle a en plus la malchance de devoir vivre avec un régime avec lequel elle a eu quelques bisbilles dans le passé. L’un des points de divergence a été l’affaire Ndingler dans laquelle l’actuel président a toujours été en désaccord avec les Ngom. S’y ajoute sa fille et non moins directrice générale de la boîte qui s’est engagée en politique et se positionne comme opposante au régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et d’Ousmane Sonko.
D’ailleurs, récemment, l’affaire Ndingler est revenue sur la table et il a été fait état d’une volonté du Premier ministre de restituer les terres aux paysans, alors même que Babacar Ngom réclame un titre foncier sur les mêmes terres. Des événements qui montrent, s’il en était encore besoin, que si la vie a été difficile pour les Ngom sous Macky Sall, elle risque de l’être encore plus sous Diomaye Faye.
Selon certaines sources, les Ngom auraient déjà vendu plus de 50 % de leurs actions dans la Sedima à des Américains. Aujourd’hui, ils sont plus dans d’autres secteurs dont l’immobilier, avec notamment Batix. Interpellé sur les négociations entre GMD (Grands Moulins de Dakar) et Sedima, nos sources estiment qu’en réalité, GMD a toujours discuté avec Sedima. Mais Babacar a toujours posé une condition : conserver la majorité des actions de son entreprise. Sauf que dernièrement, les conditions financières se sont nettement détériorées et le magnat de l'aviculture aurait revu sa position. Il aurait cédé la majorité, mais pas à GMD. ‘’Déjà, il y avait des difficultés avec le fisc. Aujourd’hui, c’est sûr que les nouvelles autorités vont remettre sur la table l’affaire Ndingler. Je pense que toute cette atmosphère a un peu pesé sur la balance’’, informe un ancien cadre de l’entreprise à notre source. Malgré ces affirmations, des sources proches du PDG insistent qu’à ce jour, Babacar Ngom continue de contrôler l’entièreté des actions de son entreprise.
Des sources proches de la famille soutiennent que Babacar Ngom contrôle toujours l’entièreté des actions
Ainsi, la perte du contrôle de la Sedima par Babacar Ngom risque d’allonger la liste des entreprises qui échappent peu à peu aux champions industriels nationaux. Plusieurs secteurs considérés comme de souveraineté sont concernés par ce phénomène. Il en est de l’agro-industrie qui défraie aujourd’hui la chronique avec la Sedima. Avant cette entreprise, il y a eu le cas des Grands moulins de Dakar vendue par la famille Mimran à la firme américaine Seabord ; Avisen qui a été racheté par Olam, mais aussi Patisen qui a été reprise par la Marocaine Al Mada.
Selon M. Guèye de la Cnes, ceci est de la faute principalement de l’État. ‘’L’État doit être plus regardant sur les filières stratégiques. Si quelqu’un veut vendre, l’État doit voir d’abord comment l’accompagner, s’il est possible de l’accompagner. Sinon, si la vente n’est pas évitable, un organisme comme le Fonsis doit pouvoir intervenir pour que l’entreprise n’échappe pas aux capitaux sénégalais. C’est comme ça que ça se passe dans plusieurs pays’’.
Au-delà du marché sénégalais, les grandes firmes internationales visent surtout les marchés régionaux. Dans le cas de la Patisen, par exemple, ‘’c’est une manière de contourner le refus de la demande du Maroc d’adhérer à la CEDEAO. Puisqu’on lui refuse cette adhésion, il contourne l’interdiction en achetant des entreprises CEDEAO. Tout l’amont, ils vont l’amener du Maroc. On peut même utiliser la Patisen pour écouler dans cet espace. On ne construit pas une industrie nationale forte de cette manière’’.
Agro-industrie, téléphonie, banques, assurance… Ces secteurs de souveraineté qui échappent aux champions locaux
En sus de l’agro-industrie, il y a également des secteurs névralgiques comme la téléphonie, les assurances, les banques, autant de secteurs sur lesquels l’État livre des pans de sa souveraineté à des étrangers.
Il y a quand même de bons exemples qui devraient inspirer. ‘’Quand BNP Paribas a voulu vendre sa filiale, la Bicis, l’État est intervenu et a pesé de tout son poids pour que la banque soit reprise par un national. Voilà ce qu’il faudrait faire. Si les capitaines d’industrie locaux sentent le soutien de l’État, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne puissent pas prendre le flambeau’’.
Avec le nouveau régime, l’espoir est permis, selon le responsable à la Cnes. Il rappelle les propos du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, lors du dernier Conseil des ministres. ‘’Je pense que le président de la République a pris la pleine mesure de la situation. Quand des entreprises sénégalaises sont créées depuis zéro, avec de l’expertise sénégalaise, du management sénégalais, quand on vend, l’État doit avoir son mot à dire. Quand il y a des difficultés, l'État doit pouvoir les soutenir. On ne peut pas prendre sa fille et la donner en mariage au premier étranger qui vient’’.
LE DON CORÉEN DE MICROPHONES À L’ASSEMBLÉE EST UNE HONTE SELON GUY MARIUS SAGNA
"Quand je vous dis que cette Assemblée est tout sauf nationale c’est pas de la plaisanterie. Elle ne s’intéresse pas à la présence militaire française au Sénégal, ni au franc CFA, ni à rien ayant un rapport avec la souveraineté", s'est-il indigné.
Le député Guy Marius Sagna a dénoncé, mardi, le maintien de l’inscription « Republic of Korea. Koica » sur les microphones offerts, dans le cadre de la rénovation de la sonorisation de l’hémicycle, par la République de Corée.
« Quand je vous dis que cette Assemblée est tout sauf nationale c’est pas de la plaisanterie. Elle ne s’intéresse pas à la présence militaire française au Sénégal, ni au franc CFA, ni à rien ayant un rapport avec la souveraineté. Comment peut-on accepter dans notre Assemblée des choses comme cela? », s’est-il indigné.
Selon lui, si i l’inscription “Republic of Korea. Koica” a été imposée, tolérée le premier jour de l’utilisation de l’hémicycle réhabilité, « c’est que ces micros ont été offerts par la Corée. »
« Je ne dis pas qu’un pays ne doit pas accepter de dons. Mais c’est une honte qu’une assemblée nationale accepte ce genre de dons et qu’en même temps qu’elle refuse depuis septembre 2022 de rendre compte aux 165 députés de la gestion de ses budgets. Il y a quelques semaines, le bureau de l’Assemblée nationale du Sénégal a informé avoir reçu un don de la coopération chinoise constituée de: 60 ordinateurs fixes, 60 tablettes, 30 laptops et une ambulance », a-t-il fait savoir.
Le leader du FRAPP trouve inacceptable que l’assemblée nationale approuve ces dons.
« Est-il acceptable qu’en notre nom à nous 18 millions de Sénégalais.e.s que l’Assemblée nationale accepte ces dons et donnent dans le même temps des Sukëru koor, des appuis Tabaski…aux députés ? », s’est-il interrogé.
« Voilà l’assemblée nationale que nous n’aimons pas, l’Assemblée nationale que nous ne voulons plus, l’Assemblée nationale que nous allons balayer. Cela me rappelle quand je suis allé au siège de l’Union Africaine et qu’il y avait des inscriptions chinoises sur toute la sonorisation », fulmine -t-il.
Guy Marius Sagna d’ajouter qu’il ne faut pas s’étonner de voir « nos parlements et autres institutions régionales et sous-régionales avoir des positions de laquais de l’impérialisme et ne pas représenter nos peuples. Comme quand la CEDEAO encourageait les Etats membres à signer les accords de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne. »
par Nioxor Tine
SUS AUX PARLEMENTAIRES PUTSCHISTES
Le nouveau régime ne pourra pas faire l’économie d’un référendum pour une nouvelle Constitution inspirée des Assises. C’est seulement ainsi que le peuple souverain pourra couper l’herbe sous le pied des réactionnaires nostalgiques de Benno-APR
A quelques jours de la fin purement symbolique d’un prétendu état grâce accordé au régime Pastef, l’actualité nationale est dominée par un brouhaha persistant et factice, dont le dernier thème porte sur la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko.
Incapacité a déchiffrer les signaux politiques
Toute cette agitation stérile ne fait que confirmer le fait que la coalition Benno Bokk Yakaar, devenue, plus que par le passé, une nébuleuse aux contours imprécis, continue, tout de même de remplir sa fonction d’écran, pour masquer ses basses œuvres d’auxiliaire attitré de la Françafrique.
En outre, les politiciens du Benno-APR ont amplement prouvé, depuis leur accession au pouvoir en 2012, leur incapacité congénitale à procéder à une lecture correcte de la scène politique et à tirer des leçons des différentes consultations électorales tenues, ces douze dernières années.
La Macky Formula, en matière politique, a toujours privilégié l’argument de la force (radiations, interdictions, arrestations, violences verbales et injures…), c’est-à-dire une approche mécanique et brutale, par rapport à la force de l’argument, une approche dialectique, prenant en compte la nature contradictoire des phénomènes sociopolitiques.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le refus des leaders de la majorité de reconnaître et de tirer les leçons du recul électoral patent et de la perte de majorité de leur coalition aux élections locales et législatives tenues respectivement en janvier et juillet 2022.
Par la suite, le président Macky Sall, au lieu de pacifier l’arène politique, comme le suggérer les résultats électoraux, a initié une répression tous azimuts contre le Pastef, qu’il finira par dissoudre, tout en rendant son président inéligible.
Cette fuite en avant finira par le coup d’État constitutionnel du 3 février dernier, à savoir, le report, sine die l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024, signant la faillite totale du Benno-APR, qui a, ainsi, fini par perdre toute crédibilité.
Ne voilà-t-il pas maintenant que les perdants de la dernière présidentielle persistent dans l’erreur, car, même ayant perdu le pouvoir, Benno Bokk Yakaar continue de faire montre de désinformation, de manipulation, et de diabolisation de ses adversaires politiques, bref de s’opposer de la même manière, dont elle a gouverné le pays, pendant douze ans.
Mais ce que les ténors de Benno Bokk Yakaar oublient, c’est que plus d’une décennie de gestion opaque, peu vertueuse voire rocambolesque de l’Etat, les disqualifie, jusqu’à nouvel ordre, de nous seriner des leçons de « bonnes manières républicaines ».
La preuve en est fournie par le fait qu’ils envisagent un nouveau putsch, parlementaire, en empêchant le nouveau président de dissoudre l'Assemblée nationale et de tenter d’avoir sa nouvelle majorité, alors que l’urgence serait plutôt de réorganiser leur formation politique éclatée et de procéder à un aggiornamento politique.
Des contradictions antagoniques
Si on part du postulat, qui veut, que la plus grande injustice puisse être habillée d’une forme juridique parfaite, on comprend qu’il faille relativiser ces normes institutionnelles désuètes – qu’on veut sacraliser - ayant permis la mise en place et le maintien, depuis 1960, d’un système de prédation, qui a fini de rendre notre pays exsangue. Il s’agit plutôt de s’atteler à une refondation institutionnelle, de fond en comble et le plus tôt sera le mieux.
C’est bien pourquoi, les désaccords entre le nouveau régime et l’ancienne coalition présidentielle sont plutôt rassurants, car témoignant précisément et pour la première fois, de contradictions antagoniques entre tenants de la continuité néocoloniale et partisans de la « transformation systémique », c’est-à-dire de la rupture avec l’ordre ancien.
Lors des deux précédentes alternances de 2000 et de 2012, vainqueurs et vaincus finissaient toujours, par se retrouver, à force de reniements, de transhumance…Dans ce cadre, les référendums du 7 janvier 2001 et du 20 mars 2016, ainsi que divers autres projets de loi sur le ticket présidentiel de 2011 ou le parrainage citoyen constituent des cas d’école en matière de de tripatouillages de la Constitution pour renforcer l’hyper-présidentialisme, dans le but de perpétuer le système néocolonial.
De réels risques de déstabilisation
A travers leurs gesticulations, on peut entr’apercevoir, une volonté avérée de déstabiliser le nouveau régime « patriotique », se réclamant de l’anti-système.
La première appréhension a trait à la cooptation de l’ancien président de la République du Sénégal comme « mercenaire à col blanc ou VIP » pour le compte de l’ancienne métropole coloniale, par le biais d’un emploi peu flatteur pour un ancien chef d’État, d’envoyé spécial et président du Comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples.
Il y a également le cas de ce général, qui ne cesse d’inquiéter, car soupçonné depuis longtemps, d’être un protégé et un inconditionnel de Macky Sall, pressenti pour un scénario de putsch à la gabonaise, il vient d’être, comme par hasard, nommé par M. Macron (encore lui), au grade d’officier de la Légion d’honneur française. Cela amène naturellement à se poser la question du devenir des armes acquises par le ministère de l’Environnement, dans le cadre d’un contrat pour la fourniture d’équipements de sécurité, de véhicules d’intervention…etc., qui auraient déjà servi, dans la répression de certaines manifestations.
Comment ne pas remarquer l’activisme fébrile de certains patrons de presse, (spéculateurs fonciers patentés ou bénéficiaires de montages financiers aussi douteux qu’obscurs), qui ont toujours été à la marge des joutes politiques partisanes et qui montent maintenant au créneau pour discréditer et combattre le nouveau pouvoir porté par le Pastef et le camp patriotique ?
Tous ces agissements ne sont pas sans rappeler les Russes blancs, féodaux, monarchistes combattant contre la révolution russe d’Octobre 1917, les opposants cubains basés à Miami ou les contras nicaraguayens, soutenus financièrement par les États-Unis, qui cherchaient à reprendre le pouvoir, alors aux mains de Daniel Ortega, chef du front sandiniste de libération nationale (FSLN).
Quelle parade face aux tenants de l’ordre ancien ?
Depuis le 24 mars 2024, s’est ouverte l’ère de la « transformation systémique », appelée à opérer des ruptures dans la conduite des affaires de l’Etat. Une des tâches prioritaires du nouveau pouvoir se réclamant du patriotisme est précisément d’amener la classe politique à se dépêtrer de la médiocrité ambiante dans laquelle elle se complaît depuis la première alternance de 2000, passant le plus clair de son temps à discuter sur le sexe des anges, occultant les questions essentielles touchant à la vie de la Nation. Le premier ministre, agitateur politique hors pair, doit maintenant prendre de la hauteur et refuser de se laisser entraîner dans la fange politicienne par des forces réactionnaires inféodées à la Françafrique, qui n’ont plus aucune perspective politique dans notre sous-région.
Après sa victoire électorale retentissante, Pastef devrait maintenant, sortir de sa position défensive et adopter une approche prospective, ce qui suppose, que les tâches politiques, ne soient pas confinées à des sorties aussi épisodiques que spectaculaires du président du parti.
En lieu et place d’une primature jouant un rôle de tour de contrôle avec toutes les pesanteurs y afférentes, il s’agit de libérer l’initiative militante au sein du Pastef et des partis alliés, qui doivent être les véritables sentinelles de la « transformation systémique ».
Les instances du parti doivent renouer avec les bonnes pratiques de concertation régulière et d’élaboration de positions partagées.
Il est vital de rompre avec l’immobilisme ambiant d’un gouvernement, qui donne l’impression de gérer les affaires courantes, passer de l’étape de dénonciation à celle de rectification par les actes, en ne brimant pas les initiatives populaires ni celles des travailleurs, mais au contraire en les soutenant.
Tout indique enfin, que le nouveau régime, qui a signé le pacte de bonne gouvernance du Sursaut Citoyen, ne pourra pas faire l’économie d’un référendum pour une nouvelle Constitution inspirée de l’agenda des Assises nationales et de la CNRI, qui permettra une approche globale et non fragmentaire de résolution des problèmes.
C’est seulement ainsi que le peuple souverain, debout comme un seul homme, pourra couper l’herbe sous le pied des réactionnaires nostalgiques du Benno-APR.
Pour désamorcer la crise née de la DPG, le président de l'Assemblée s'active afin de rapprocher les points de vue. Ses discussions en coulisses avec les patrons des différents groupes parlementaires visent à trouver une issue au conflit
Le bras de fer entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale va bientôt connaître son épilogue. En effet, de sources bien informées au sein de l’institution parlementaire, le président Amadou Mame Diop a pris langue avec les différents groupes parlementaires pour dépasser la crise.
La technique de la main droite a été trouvée pour tirer le Sénégal du labyrinthe dans lequel il se trouve. En effet, le Premier ministre et l’Assemblée nationale sont en guerre ouverte sur fond de polémique autour de la déclaration de politique générale. Une crise qui s’est matérialisée par l’annulation, samedi, de la séance plénière sur le débat d’orientation budgétaire que devait défendre le ministre des Finances et du Budget.
Pour trouver une issue à cette situation, le président de l’Assemblée nationale, selon une source bien renseignée au sein du Parlement, s’est saisi de l’affaire. Fidèle à sa réputation d’homme de l’ombre, Amadou Mame Diop a pris son bâton de pèlerin pour dénouer la crise. Le président de l’institution parlementaire ne veut pas être un facteur de blocage à la résolution du conflit même si l’annulation du débat d’orientation budgétaire estl’initiative du bord politique auquel il appartient.
C’est pourquoi, il a pris langue avec les présidents de groupes parlementaires. Ainsi, les trois groupes qui constituent l’Assemblée nationale vont se concerter pour enjamber la crise. Donc, selon notre source, d’ici demain ou après-demain, les choses vont bouger.
Il faut dire que des bonnes volontés telles que Babacar Guèye et Alioune Tine ont tenté de jouer les bons offices entre le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale. Mais le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar dit douter de la neutralité de ces médiateurs. Le groupe dit avoir « pris conscience en toute responsabilité qu’il faut dépasser la crise ». Surtout que, selon notre source, l’ancien président de la République Macky Sall a joué un rôle en coulisse pour calmer les ardeurs de ses camarades de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Il a demandé aux députés de rester républicains. Il faut dire que cette crise est née de la déclaration de politique générale. Le Premier ministre a, en effet, été invité par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi composé majoritairement de députés de Pastef de ne pas tenir sa déclaration de politique générale sur la base de l’actuel règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui est un «faux» et «usage de faux».
En conséquence, dans une réponse adressée à un député de Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, le 28 juin, Ousmane Sonko a menacé, en cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, de tenir sa déclaration de politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. « Ce sera l’occasion d’un débatlibre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure », avait-il ajouté. Une pilule qui passe mal chez le groupe Benno Bokk Yaakaar qui accusait déjà, lors d’un point de presse, ses collègues de Yewwi Askan Wi de couvrir le Premier ministre qui n’aurait pas, fait-il noter, de programme. C’est pourquoi, majoritaire dans le bureau de l’Assemblée nationale, ledit groupe a fait annuler le débat d’orientation budgétaire.
ENFANTILLAGES AU SOMMET DE LA REPUBLIQUE
La guéguerre que se mènent actuellement l’Exécutif et le Législatif renvoie à des actes qui infantilisent la République
La guéguerre que se mènent actuellement l’Exécutif et le Législatif renvoie à des actes qui infantilisent la République. La guerre ouverte entre le Premier ministre, qui refuse de se soumettre à la Constitution en son article 55 qui l’oblige à faire sa Déclaration de Politique générale devant l’Assemblée nationale, trois mois après la formation du gouvernement, et la décision, ce samedi, du Bureau de l’Assemblée nationale d’annuler le débat d’orientation budgétaire prévu par une Loi organique sont autant d’actes qui bafouent les lois de la République.
Depuis quelques jours, le Sénégal est plongé dans une crise qui oppose deux institutions importantes de la République. Notamment l’Exécutif et le Législatif. Un précédent dangereux qui remet en cause la sacralité de ce qui faisait la force du Sénégal. La solidité des institutions qui est une garantie de la vitalité démocratique du pays dans un environnement d’instabilité politique des pays de la sous-région. La solidité des institutions a permis au Sénégal de réussir près de trois alternances politiques et démocratiques faisant de notre pays une référence mondiale en matière de démocratie. Hélas, depuis quelques jours, cette solidité de nos institutions est chahutée et infantilisée par l’Exécutif à travers le refus du Premier ministre de se conformer à l’article 55 de la Constitution qui l’oblige à faire sa Déclaration de Politique générale (DGP) devant l’Assemblée nationale.
Ousmane Sonko : Pourquoi je n’irai pas à l’Assemblée national
Le vendredi 28 mai, l’opinion apprend qu’Ousmane Sonko, répondant à une interpellation du député Guy Marius Sagna, a décidé, pour le moment, de ne pas respecter l’art 55 de la Constitution. « Honorable député Guy Marius SAGNA, J’ai bien reçu votre interpellation, à propos de la déclaration de politique générale du Premier Ministre, qui appelle de ma part les réponses et précisions ci-après.
1. Ma déclaration de politique générale (DPG) est prête, et je vous réitère toute mon impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l’action du Gouvernement suivant les orientations du Président de la République.
2. L’article 55 de la Constitution oblige le Premier ministre à faire sa DPG devant l’Assemblée nationale sans préciser les délais et la procédure qui relèvent du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée).
3. Les dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui fixaient les délais et la procédure de la DPG, ainsi que toutes références au Premier ministre, ont été abrogées de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale depuis 2019, suite à la suppression du poste de Premier ministre (loi organique n° 2019- 14.
4. Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale en vigueur ne tient pas compte du Premier ministre puisqu’il n’a pas été actualisé suite à la restauration du poste de Premier ministre par la loi n°2021-41 du 20 décembre 2021 portant révision de la Constitution » indique le Premier ministre en réponse au député Guy Marius Sagna.
En conséquence, selon toujours Ousmane Sonko « dans un souci constant de respect de la séparation des pouvoirs et du principe de légalité, je ne tiendrai ma DPG devant cette Assemblée qu’une fois que la majorité parlementaire se sera amendée en réinscrivant dans le règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre.
En cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, je tiendrai ma Déclaration de Politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure ».
L’Assemblée nationale ajourne la séance sur la loi de programmation budgétaire
Réponse du berger à la bergère. Le débat d’orientations budgétaire (DOB), qui devait se tenir ce samedi l’Assemblée nationale avec le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, est annulé par le Bureau de l’Assemblée nationale lors d’une réunion de clôture de la session unique 2023-2024. « Le Bureau de l’Assemblée nationale a décidé souverainement de sursoir aujourd’hui au débat d’orientation budgétaire (DOB). C’est pourquoi, vous avez vu tout à l’heure le ministre des Finances et son équipe se retirer”, a déclaré le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, Abdou Mbow, ajoutant que la conférence des présidents a été informée de cette décision. Selon lui, le bureau de l’Assemblée nationale, qui se veut “conséquent,” a refusé de recevoir le ministre des Finances dans la mesure où le chef du gouvernement, en l’occurrence Ousmane Sonko, “a refusé de se présenter devant la représentation nationale pour faire sa déclaration de politique générale”. Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY) a notamment déploré l’attitude du Premier ministre qui, selon lui, “a (…) réduit l’Assemblée nationale à sa plus simple expression”.
Aussi bien le Premier ministre que le bureau de l’Assemblée nationale ont violé la loi
Le bras de fer instauré entre l’Exécutif et l’Assemblée nationale a abouti à une violation de la loi constitutionnelle par le Premier ministre et de la loi organique organisant le DOB par le Parlement. « Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) sert de référence à l’élaboration de la loi de finances de l’année à venir dont il définit les orientations, le niveau global des recettes attendues et des dépenses projetées sur la base de l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale. Au Sénégal, il porte sur une période triennale glissante, ajustée annuellement et fait l’objet du Débat d’Orientation budgétaire (DOB) qui doit se tenir au plus tard le 30 juin de chaque année à l’Assemblée nationale.
Le DPBEP qui n’est pas soumis au vote, est élaboré conformément à l’article 51 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) n°2020-07 du 26 février 2020, internalisant la Directive communautaire n°06/CM/2009 du 26 juin 2009 qui prône une gestion des finances publiques axée sur la performance, l’obligation de rendre compte et la transparence. Cette dernière exigence est confortée par la loi n° 2012- 22 du 27 décembre 2012 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques » indique l’ancien député du PDS Alioune Souaré. Il déplore l’acte posé par le bureau de l’Assemblée nationale ce samedi matin. « Le bureau de l’Assemblée nationale dispose d’un pouvoir administratif, il n’a aucun droit pour surseoir au DOB régi par une loi organique. L’art 17 du Règlement intérieur ne mentionne nulle part que le Bureau de l’Assemblée nationale doit surseoir une activité comme le DOB régie par une loi organique dont l’origine est communautaire » ajoute l’ancien parlementaire.
Dans la hiérarchie des normes, la loi organique vient après celle constitutionnelle. Alioune Souaré est d’avis aujourd’hui que le bureau de l’Assemblée nationale a infantilisé l’institution parlementaire. « Le prétexte de l’acte posé ce samedi 29 juin par le bureau de l’Assemblée en réponse au texte publié par le Premier ministre Ousmane Sonko ne tient pas la route. Le bureau a manqué de maturité en réagissant sur un papier du Premier ministre qui ne leur est pas destiné et qui n’a aucun caractère officiel. Ce qui est grave et scandaleux, c’est que le DOB émane non seulement d’un texte communautaire, mais il est inscrit dans la Loi organique de 2020 » souligne l’ancien député Alioune Souaré. L’ancien député du PDS inflige aussi à Ousmane Sonko un blâme pour avoir violé la Constitution en son article 55. « L’enfantillage d’Ousmane Sonko, c’est le fait, en tant que Premier ministre, d’oublier qu’il est une institution au regard de l’art 6 de la Constitution qui place le Premier ministre, après le président de la République, et l’Assemblée nationale, puis le HCCT, le CESE, le pouvoir judiciaire notamment le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux.
Selon la Constitution en son art 57, le Premier ministre a pour missions entre autres l’exécution des lois et dispose d’un pouvoir réglementaire. Comment on peut vous confier de telles missions et surtout vous dire que l’art 55 vous oblige à faire une DPG et vous désignez un autre lieu. C’est manquer de respect à la République et aux institutions. C’est de l’enfantillage. Le Premier ministre doit cesser de cultiver le populisme, il a du travail pour ce pays », estime l’ancien parlementaire. Alioune Souaré pense que la démarche du Premier ministre aurait du consister à une saisine du Conseil Constitutionnel ou demander au président Diomaye de le faire puisque l’organe judiciaire est le seul arbitre en matière constitutionnelle et des lois organiques.
Le député Amadou Ba de Yewwi Askan wi défend Sonko et descend en flammes l’Assemblée nationale
« Ce qui s’est passé ce samedi 29 juin à l’Assemblée nationale restera dans les annales sombres de son histoire. Le Président Amadou Mame Diop et ses collègues de Bby ont posé un précédent dangereux contre l’Institution parlementaire. Que tout le monde s’en rende compte pour apprécier l’énormité de la forfaiture : violer délibérément la Loi organique sur les Lois de finances (LOLF) en représailles à des propos soit disant discourtois du Premier ministre Ousmane Sonko tenus en dehors de l’Assemblée nationale sur sa page Facebook » souligne le député Amadou Ba dans un post sur les réseaux sociaux. « Le DAB est une exigence de l’art 56 de la LOLF qui en exige la discussion à une période précise avant la clôture de la session parlementaire unique. Après avoir programmé sa tenue depuis plusieurs jours, ce samedi 29 juin, le Président Amadou Mame Diop et ses acolytes de Bby ont décidé son ajournement sine die le jour même de sa tenue. Ce faisant, ils empêchent sa tenue dans les délais imposés par la LOLF. Dans quel pays démocratique où règne l’Etat de droit, une institution viole-t-elle les lois pour protester contre des « propos discourtois » ? Voilà la seule question qui mérite l’attention » ajoute Amadou Ba.