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24 avril 2025
Politique
par Marietou Dieng
C'EST LE PREMIER MINISTRE QUI A PEUR SINON Y'A RIEN
Cette DPG ne peut être qu'une information sur votre vision politique si elle existe. Les enjeux politiques d'opposition responsable et constructive sont ailleurs
Le débat sur la DPG du Premier ministre (PM) fait à la une des quotidiens et reste le thème central des discussions de rue et de bureaux. La sortie du président du groupe parlementaire Yewwi, vient rajouter de l’huile sur le feu quant à la nature caduque du règlement intérieur de l’Assemblée nationale édition Juillet 2021 donnant ainsi au PM la latitude de choisir quand il voudra à venir décliner la vision et les orientations de son gouvernement.
Toutefois, face à un vide juridique, argument défendu et démonté, un premier ministre démocrate, soucieux d'une alchimie entre l'exécutif et le législatif devrait favoriser toutes les synergies possibles pour rendre transparente l'action du gouvernement et permettre au peuple souverain d'interagir par le biais de ses élu(e)s au niveau de l’Assemblée nationale, car ce qui se fait pour nous sans nous, ce fait de facto contre nous.
Ci-dessous sont quelques points qui peuvent nous permettre de mieux apprécier le fait qu'un premier ministre, sous l'effet de l'éthique, de son intégrité morale et de son patriotisme devrait avoir hâte de venir faire sa Déclaration de Politique Générale à l'Assemblée Nationale:
1. Pour le respect du délai raisonnable
D’après la réalité sacrosainte de notre République, la déclaration de politique générale ne devrait pas dépasser le délai raisonnable suivant la pratique parlementaire. Et pour la bonne marche de la démocratie, le premier ministre peut souligner l'importance de respecter les valeurs symboliques de nos Institutions et de renforcer la séparation des pouvoirs. En faisant sa déclaration de politique générale devant l'assemblée nationale, il démontre son engagement pour une gouvernance transparente et responsable.
2. Pour la vitalité de sa responsabilité politique
En mettant en exergue son devoir de rendre compte des actions gouvernementales et sa vision politique à travers le Projet, aux représentants du peuple Sénégalais, par une présentation de son programme, il prouve sa volonté d'assumer la lourde tâche de gouverner envers le pays et ses citoyens.
3. Pour le dialogue et la consultation
La tradition républicaine exige pour la concrétisation de la collaboration entre l'exécutif et le législatif, le dialogue et la consultation pour une meilleure prise en compte des aspirations du peuple sénégalais.
En présentant sa politique générale à l'Assemblée nationale, il offre aux représentants du peuple l'opportunité de débattre librement des enjeux nationaux et de contribuer à la prise de décision.
4. Pour la revalorisation de l'Assemblée nationale
Le premier ministre peut exprimer son souhait de renforcer l'image de l’Assemblée nationale en tant qu'institution sentinelle et vitale de la démocratie.
En y faisant sa Déclaration de Politique Générale, il démontre sa reconnaissance envers le pouvoir législatif donc, le peuple qui a fait qu'il soit et sa volonté de lui reconnaitre son pouvoir.
5. Pour l'intérêt national
Le premier ministre peut souligner que sa Déclaration de Politique Générale vise avant tout à présenter ses engagements en faveur du développement et de l'intérêt national.
En exposant ses priorités et objectifs devant l'Assemblée nationale, il montre sa détermination à œuvrer pour le bien-être du pays.
6. Pour la confiance des PTF
Au-delà de la population locale soucieuse de comprendre la direction du nouveau gouvernement, la DPG s'adresse également au PTF qui s'attendent à être clarifié sur la mise en œuvre du "Projet". Depuis l'installation du président Diomaye Faye la feuille de route du Projet reste aérienne. Ainsi le premier ministre Ousmane Sonko doit saisir l'opportunité pour apporter des reponses rassurantes afin que les PTF s'engagent à accompagner le Projet.
En effet, le rapport entre la déclaration de politique générale (DPG) du premier ministre et le débat d'orientation budgétaire (DOB) est étroit. En général, le premier ministre devrait d'abord présenter sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, en exposant ainsi la vision et les grandes lignes de la politique gouvernementale. Il en sera suivi par le débat d'orientation budgétaire, au cours duquel le ministre des finances présente les grandes lignes de la politique budgétaire et financière du gouvernement pour l'année à venir. Cela permet de donner une vision plus globale de la politique gouvernementale avant d'entrer dans les détails financiers. Ce débat d'orientation budgétaire permet aux députés de se familiariser avec les projets de dépenses et de recettes du gouvernement, de poser des questions et de formuler des recommandations.
Il est donc peu probable et inapproprié pour nous les députés de cette 14ème législature qu'un ministre des Finances puisse être invité à présenter un débat d'orientation budgétaire sans avoir préalablement reçu la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre. Il est connu que la déclaration de politique générale est souvent considérée comme un préalable indispensable pour comprendre les objectifs et les priorités du gouvernement, elle sert de cadre pour les discussions budgétaire subséquentes.
Mais toutefois, d'après la déclaration du groupe parlementaire Yewwi, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale edition juillet 2021, distribué à tous les députés de cette 14ème Législature est caduc, raison pour laquelle le premier ministre n'a pas l'obligation de venir faire sa déclaration dans les 90 jours impartis et a le choix sur la date qui lui conviendra.
Pourtant, c'est ce même règlement intérieur que nous évoquions pour faire venir le PM Monsieur Amadou Ba à 5 jours de la date limite des 90 jours. C’est ce même règlement intérieur reconnu subitement faux à la date du mercredi 26 juin 2024 qui est servi comme prétexte pour un premier ministre apparemment pas prêt à venir affronter ses anciens collègues de la deuxième institution du pays.
Pour l’intérêt de nos populations et le sens de notre rôle de suivi et de contrôle de l’action gouvernementale, nous serons patients à vous accueillir à la date que vous aurez choisie, car cette DPG ne peut être qu'une information sur votre vision politique si elle existe, les enjeux politiques d'opposition responsable et constructive sont ailleurs.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
CANAL+, OPA SUR L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Derrière les programmes alléchants se cache un projet politique controversé, aux relents de néo-colonialisme culturel et idéologique. « Qui te prête ses yeux, t’indique où et quoi regarder »
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/06/2024
Canal + est une entreprise française de télévision à péage, diffuseur de chaines de radio et de télévision par satellite qui donne accès à plus de 400 télévisions et de radios en Afrique francophone, des chaînes publiques nationales aux chaines locales privées, édite 40 chaînes spécifiques et produit 4000 heures par an de contenus et programmes.
L’entreprise diffuse ainsi en plus des programmes des télévisions et des radios publiques et privées des pays africains couverts, ceux des principales radios et télévisions publiques et privées françaises, dont CNews qui appartient au groupe Bolloré.
Elle diffuse également ses propres productions de cinéma et de divertissement, assure la retransmission des principaux événements sportifs mondiaux de sport et notamment les matchs des principaux championnats de football européens, projette quotidiennement des films français, américains et européens, diverses émissions des chaines françaises et divers programmes de jeunesse.
Elle diffuse aussi des films et séries africains notamment nigérians sur Nollywood TV et ivoiriens de A+ Ivoire, des chaines « dédiées », notamment Maboke TV, une chaîne en lingala et la chaine éducative Nathan TV présentée comme la « 1ère chaîne éducative en langue française » en Afrique francophone.
Canal + Afrique a entrepris aussi de produire et de diffuser des films et des séries réalisés par des équipes africaines avec des acteurs africains sur des sujets liés à l’Afrique.
La chaine comptait déjà en 2022, 7.6 millions d’abonnés en Afrique soit plus d’un tiers de l’ensemble de ses clients en France et dans le monde. Au premier trimestre 2023, elle a enregistré 519 000 abonnés soit la progression la plus importante de l’ensemble de son réseau.
Vincent Bolloré, le « patron » français de Canal vient de lancer une offre publique d’achat (OPA) sur le groupe sud-africain MultiChoice, l’autre opérateur africain de télévision à péage. Ce rachat lui permettra de s’étendre sur les pays anglophones et lusophones du continent, de l’Afrique du Sud au Nigeria, du Mozambique au Ghana et à l’Angola. Ce qui lui donnera une position de quasi-monopole sur l’ensemble du continent.
Une perte de souveraineté
Le rachat de MultiChoice par Canal+ consacrera la perte de souveraineté de l’Afrique sur le secteur stratégique de la distribution de la voix, des données et de l’image ainsi que la perte d’un marché lucratif et d’avenir.
Pourtant dès l’apparition de la technologie au milieu des années 1990, des entreprises africaines, comme EXCAF au Sénégal, s’étaient lancées et avaient rapidement commencé à s’imposer sur le marché.
Les États africains auraient pu en faire des champions nationaux. Au lieu de cela, on a laissé Canal+ prospérer quand on ne l’a pas favorisé.
Canal+ est une menace pour l’Afrique
Canal+ représente une menace pour l’Afrique parce que Vincent Bolloré, est un patron de presse qui met ses médias au service de son projet politique d’extrême droite.
Propriétaire en France de nombreux journaux, de radios et de de télévisions dont Le Journal du Dimanche, Itele, Europe 1, Paris Match et CNews, Bolloré est désigné comme un des principaux responsables de la montée de l’extrême droite en France.
On sait comment il a fait, depuis plusieurs années, de ses médias des soutiens des partis politiques de droite et d’extrême droite, du LR de Nicolas Sarkozy hier au Font National aujourd’hui, sans aucune considération des règles d’éthique professionnelle des journalistes.
Il est considéré comme l’un des principaux responsables de la récente victoire électorale de l’extrême droite en France.
« Là où Bolloré passe, le journalisme trépasse. C’est un ogre qui digère les médias et les transforme en organes d’opinion », disait Christophe Deloire, le défunt secrétaire général de Reporters Sans Frontière.
Canal+ est aussi une menace parce que son patron qui intervient en Afrique depuis plus de vingt ans dans divers domaines s’est révélé peu soucieux des intérêts des Africains et du respect d’un minimum de règles sociales entrepreneuriales.
Il avait auparavant été accusé d’activités illicites en relation avec ses entreprises de logistique portuaires et de chemins de fer en Guinée, au Bénin, au Cameroun et au Niger notamment.
Comme le dit si bien l’adage wolof : « qui te prête ses yeux, t’indique où et quoi regarder ».
Canal+ permet certes aujourd’hui aux radios et télévisions africaines de s’adresser à tous les publics par-delà les frontières et permet la diffusion, souvent en direct à travers l’Afrique, des événements sportifs et culturels africains et internationaux comme la Coupe d’Afrique des Nations de Football, l’Africa Basketball League et les Jeux Olympiques.
Les championnats européens de football et les compétitions internationales d’athlétisme sont vécus en direct et avec une excellente qualité de réception à travers tout le contient.
Mais dans le même temps, les innombrables « émissions jeunesse » déversent à longueur de journée à l’intention de nos enfants, qui en raffolent à cause de leur qualité technique, des émissions venues d’ailleurs (de l’Europe et des USA) dont personne ne connait l’impact sur leurs jeunes cerveaux.
La propagande LGBTQ+ suinte insidieusement : ainsi en ce moment même une des chaines du bouquet diffuse un festival Gay Pride.
Le suprémacisme blanc est diffusé en prime time et « en clair » notamment par CNews de M. Bolloré et par I24, une chaine pro Israélienne déclarée en français qui en ce moment soutien éhontément le gouvernement israélien dans son génocide du peuple palestinien de Gaza.
Bolloré et Canal+, c’est la France Afrique 2.0
Quand on sait que la France est engagée avec l’Europe et l’Occident tout entier dans une offensive de reconquête économique et culturelle de l’Afrique, on apprécie le rôle que la chaine de M. Bolloré, Canal, jouera de plus en plus ouvertement. Canal+ est un instrument de contrôle mental, émotionnel, psychologique et esthétique. Un outil de domination autrement plus efficace que les méthodes violentes de répression et de subversion d’antan.
Il joue sur le plan culturel le rôle que le FCFA joue sur le plan monétaire et économique. En fait, Canal+, c’est la France Afrique 2.0. Il faut l’arrêter !
Par une réglementation appropriée avec un cahier de charges spécifique donnant lieu au paiement de redevances conséquentes à défaut d’une interdiction pure et simple. Pendant qu’il est encore temps !
SONKO REPRIS DE VOLÉE PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le bureau de l'Assemblée hausse le ton face à la sortie controversée du Premier ministre sur la déclaration de politique générale. Il dénonce des "propos outrageants", menaçant le fonctionnement et l'équilibre des institutions
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du bureau de l'Assemblée nationale datée du 28 juin 2024 en réaction à la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko sur la déclaration de politique générale.
"Dans un message largement diffusé le 28 juin 2024, le Premier ministre du Sénégal a tenu des propos relatifs à la déclaration de politique générale en indiquant notamment que sa déclaration est déjà prête pour présentation ; qu'en cas de carence de l'Assemblée nationale d'ici le 15 juillet 2024, il pourrait la faire devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d'un jury composé d'universitaires, d'intellectuels et d'acteurs citoyens apolitiques, pour un débat libre et ouvert et, à coup sûr, de qualité supérieure.
Suite à ces propos d'une "extrême gravité" qui s'attaquent à l'esprit comme à la lettre de la Constitution de la République du Sénégal, le Bureau a décidé de se réunir en urgence ce samedi 29 juin 2024 marquant également la fin de la Session ordinaire unique 2023-2024.
A ce titre, le Bureau a relevé avec indignation les propos discourtois, les injonctions inacceptables, ainsi que les manquements de forme et de fond contenus dans ledit message, en violation des règles de fonctionnement des Institutions, de la séparation des pouvoirs et de l'élégance républicaine.
Il ressort de ladite réunion du Bureau les conclusions suivantes :
1. Le Bureau dénonce fermement les propos du Premier ministre qui, en plus de leur caractère outrageant, constituent une menace réelle sur le fonctionnement normal des institutions de la République et sur la préservation des valeurs républicaines dont la défense constante a permis au Sénégal de garder la stabilité qu'on lui reconnaît.
2. Le Bureau décide de sursoir à la tenue du Débat d'Orientation budgétaire prévu ce jour 29 juin 2023 dans la mesure où le Premier ministre, chef du gouvernement dont le ministre des Finances et du Budget est membre, ne compte pas faire sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.
3. Le Bureau invite le président de l'Assemblée nationale à prendre toutes les initiatives nécessaires permettant de contribuer au fonctionnement des institutions dans les termes prévus par la Constitution et les lois.
4. Le Bureau en appelle au respect scrupuleux des institutions, de leur fonctionnement régulier et normal avec le sens élevé des responsabilités."
PRÉSENTER LA DPG DEVANT LE PARLEMENT EST UN DEVOIR SACRÉ, SELON AMADOU BA
Pour l'ancien Premier ministre, la démocratie doit reposer sur des “institutions solides et des pratiques républicaines qui doivent être scrupuleusement respectées par tous”.
La déclaration de politique générale doit être présentée dans un cadre institutionnel approprié, conformément à notre Constitution et à nos traditions républicaines, a indiqué samedi l’ancien Premier ministre, Amadou Ba.
“Faire la Déclaration de politique générale dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, devant les élus parlementaires, n’est pas seulement une obligation constitutionnelle, c’est un devoir sacré”, a notamment dit l’ancien Premier ministre dans un communiqué rendu public le même jour, notant que “la DPG doit être présentée dans un cadre institutionnel approprié, conformément à notre Constitution et à nos traditions républicaines”.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a averti qu’il s’acquittera de cette tâche devant une “assemblée constituée” du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques.
“Ce serait d’ailleurs l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure”, a-t-il estimé.
Ousmane Sonko a dit à l’Assemblée nationale qu’elle a jusqu’au 15 juillet pour “s’amender”, en réinscrivant dans son règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au poste de Premier ministre au Sénégal.
Selon Amadou Ba, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar arrivé deuxième lors de la dernière élection présidentielle, la démocratie doit reposer sur des “institutions solides et des pratiques républicaines qui doivent être scrupuleusement respectées par tous”.
“La Déclaration de Politique générale du Premier Ministre, loin d’être un simple exercice de communication, constitue un moment décisif où le gouvernement s’engage, devant le peuple, à travers ses représentants élus, à suivre un cap précis selon les orientations du Président de la République”, a encore fait valoir M. Ba.
Il indique que “l’article 55 de la Constitution impose au Premier ministre de présenter sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale”.
“Il est impératif de perpétuer cette tradition républicaine, gage de transparence et de responsabilité gouvernementale”, a-t-il souligné.
LE COUPERET DU NEW YORK TIMES SUR BIDEN
Dans un éditorial choc, le journal somme le président américain d'abandonner sa candidature à un second mandat. Pour contrer la menace Trump, les démocrates doivent selon le NYT choisir un adversaire "plus solide"
(SenePlus) - À l'approche des élections aux États-Unis, le prestigieux New York Times vient de publier un éditorial choc appelant Joe Biden à se retirer de la course à l'investiture démocrate. Dans cette prise de position fracassante, le vénérable quotidien affirme que "la plus grande contribution que M. Biden peut désormais apporter au service public est d'annoncer qu'il ne se représentera pas".
Selon le New York Times, le débat de jeudi dernier a révélé que "M. Biden n'est plus l'homme qu'il était il y a quatre ans". Le journal déplore que "le président est apparu comme l'ombre d'un grand serviteur public" et estime qu'il a échoué "le test qu'il s'était lui-même fixé" pour prouver qu'il avait toujours les capacités requises.
"Les électeurs ne peuvent pas être censés ignorer ce qui était pourtant clair : M. Biden n'est pas l'homme qu'il était il y a quatre ans", martèle l'influent média dans un réquisitoire sans appel. "Plus d'une fois, il a eu du mal à aller jusqu'au bout d'une phrase."
Bien que saluant les accomplissements de la présidence Biden, qui a permis à la nation de "prospérer et commencer à relever une série de défis à long terme", le New York Times estime que le locataire de la Maison Blanche "met en jeu de manière imprudente" les intérêts des États-Unis.
"Il existe des dirigeants démocrates mieux armés pour présenter des alternatives claires, convaincantes et énergiques à un second mandat de Trump", argumente le quotidien, convaincu que "le pays a besoin d'un adversaire plus solide au candidat républicain présumé".
Selon le New York Times, "la vérité à laquelle M. Biden doit faire face maintenant est qu'il a échoué à son propre test". Le journal appelle donc les démocrates à "trouver le courage de dire des vérités crues au chef du parti" et à engager "un processus pour choisir quelqu'un de plus capable de le remplacer".
"C'est la meilleure chance de protéger l'âme de la nation - la cause qui a poussé M. Biden à se présenter en 2019 - contre la déformation maligne de M. Trump", conclut le plaidoyer cinglant. "Et c'est le meilleur service que M. Biden puisse rendre à un pays qu'il a noblement servi si longtemps."
par Hamidou Thiaw
ARNAQUE OU INCOMPÉTENCE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Sénégalais se retrouvent avec une réduction de prix qui, en apparence, semble avantageuse, mais qui en réalité les laisse avec une quantité moindre de pain
À la suite de l'annonce par le gouvernement de la baisse du prix du pain avant la Tabaski, de nombreux Sénégalais ont ressenti une grande joie. Cependant, après la mise en œuvre de cette décision, il apparaît que le gouvernement a fixé le prix de la baguette de pain de 190 g à 150 FCFA et celui de la baguette de 230 g à 200 FCFA, en remplacement d'une baguette qui coûtait initialement 175 FCFA.
Étant donné que dans d'autres pays, comme la France, les baguettes de pain pèsent 250 g, il est légitime de se demander si nous ne sommes pas confrontés à une réduction fictive. En payant moins, nous recevons en réalité moins de pain. Cela suscite des interrogations sur la stratégie adoptée par les boulangers qui, en réponse à l'insolence et à l'arrogance de certains, auraient fait preuve d'une ingéniosité particulière pour contourner la baisse des prix annoncée par le gouvernement.
Cette décision a-t-elle été précipitée sous la pression d'une population qui attend beaucoup de ce gouvernement, notamment en matière de baisse des prix et de création d'emplois ? La promesse initiale semblait claire : offrir un soulagement économique significatif à une population en quête d'un mieux-être. Cependant, il semble que cette population ait été abandonnée en cours de route, après avoir été embarquée dans un train qui promettait une destination vers un paradis terrestre, mais dont les conducteurs semblent ignorer cette destination et avoir pris une direction opposée.
Le sentiment de déception est palpable. Les Sénégalais se retrouvent avec une réduction de prix qui, en apparence, semble avantageuse, mais qui en réalité les laisse avec une quantité moindre de pain. Cette situation pourrait être perçue comme une manœuvre pour apaiser temporairement les attentes sans offrir de solutions durables.
Il est crucial que le gouvernement prenne conscience de cette dissonance et agisse en conséquence. Après le temps de réflexion qui leur a été accordé, il est impératif qu'ils trouvent la bonne direction pour honorer leurs engagements. La population attend avec impatience une déclaration de politique générale et la présentation d'un programme concret. Il est inédit au Sénégal qu'un gouvernement ne présente ni programme ni déclaration de politique générale après trois mois au pouvoir. Un tel retard est préoccupant et alimente les doutes sur la capacité de ce gouvernement à répondre aux aspirations légitimes de la population.
Espérons que les autorités sauront rectifier le tir et présenter des mesures claires et concrètes pour répondre aux attentes des Sénégalais, en termes de baisse des prix, de création d'emplois et d'amélioration globale de la qualité de vie.
ANNULATION DU DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE
Cette décision a été prise lors de la réunion du bureau de l’Assemblée nationale qui clôt sa session unique 2023-2024.
Le débat d’orientations budgétaire qui était prévu pour se tenir ce samedi l’Assemblée nationale avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, a été annulé, suite à la décision prise par le chef du gouvernement Ousmane Sonko consistant à ne pas faire sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’institution parlementaire, tant que cette dernière n’a pas réintégré dans son règlement intérieur les dispositions faisant mention du poste de Premier ministre supprimé en 2019 avec d’être rétabli, a appris l’APS de source officielle.
Cette décision a été prise lors de la réunion du bureau de l’Assemblée nationale qui clôt sa session unique 2023-2024.
Le Bureau de l’Assemblée nationale “a décidé souverainement de sursoir aujourd’hui au débat d’orientation budgétaire (DOB). C’est pourquoi, vous avez vu tout à l’heure, le ministre des Finances et son équipe se sont retirés”, a déclaré le président du groupe parlemenataire de Benno Bokk Yakaar, Abdou Mbow, ajoutant que la conférence des présidents a été informée de cette décision.
Selon lui, le bureau de l’Assemblée nationale qui se veut “conséquent” a refusé de recevoir le ministre des Finances dans la mesure où le chef du gouvernement, en l’occurrence Ousmane Sonko, “a refusé de se présenter devant la représentation nationale pour faire sa déclaration de politique générale”.
Le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yakaar (BBY) a notamment déploré l’attitude du Premier ministre qui, selon lui, “a (…) réduit l’Assemblée nationale à sa plus simple expression”.
Le député du groupe parlementaire Yewwi askan wi, Guy Marius Sagna avait adressé une lettre ouverte au Premier ministre pour lui demander de ne pas venir à l’Assemblée nationale.
En réponse à cette correspondance, le chef du gouvernement a fait part de son “impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l’action du gouvernement”.
Il avait toutefois relevé que “l’article 55 de la constitution oblige le Premier ministre à faire sa DPG devant le parlement sans préciser les délais et la procédure qui relève du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Or, argue-t-il, “les dispositions du règlement intérieur qui fixaient les délais et la procédure de la DPG ainsi que les références au Premier ministre ont été abrogées de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale depuis 2019”, suite à la suppression du Premier ministre avant son rétablissement
OUSMANE SONKO DONNE UN ULTIMATUM JUSQU’AU 15 JUILLET
Correction du règlement intérieur de l’assemblée nationale pour permettre la déclaration de politique générale, Le débat sur la déclaration de politique générale du Premier ministre prend de nouvelles proportions
Le Premier ministre Ousmane Sonko a pris officiellement position dans le débat en cours relatif à sa déclaration de politique générale. Dans un texte en réponse à la lettre d’interpellation que le député Guy Marius Sagna lui a adressée, il a donné un ultimatum à l’Assemblée nationale allant jusqu’au 15 juillet pour « s’amender en réinscrivant dans le règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre ». A défaut, il fera sa Dpg hors de l’hémicycle devant une assemblée constituée du peuple sénégalais.
Le débat sur la déclaration de politique générale du Premier ministre prend de nouvelles proportions. Aphone depuis le début de cette controverse, le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, par ailleurs principal concerné par ce débat a pris position. Dans un texte en réponse à la lettre d’interpellation que le député Guy Marius SAGNA, membre du groupe parlementaire Yewwi askan wi, lui avait adressée à propos de sa déclaration de politique générale, Ousmane Sonko a donné un ultimatum à l’Assemblée nationale allant jusqu’au 15 juillet pour « s’amender en réinscrivant dans le règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre ». Passée cette date, le leader du parti Pastef menace de tenir sa Déclaration de Politique générale non pas à l’hémicycle mais devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d'un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. « Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure », a-t-il précisé.
Pour justifier cette décision qui, si elle est exécutée marquera à jamais un tournant dans le fonctionnement des institutions démocratiques au Sénégal notamment les relations entre l’exécutif et le parlement, le Premier ministre Ousmane Sonko a évoqué un « souci constant de respect de la séparation des pouvoirs et du principe de légalité ». Auparavant, dans cette réponse à l’honorable député Guy Marius Sagna, le chef du gouvernement a tenu à lever toute équivoque en affirmant d’emblée que sa «déclaration de politique générale (DPG) est prête » mai aussi son « impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l’action du Gouvernement suivant les orientations du Président de la République ».
En effet, rappelant que l’’article 55 de la Constitution oblige le Premier ministre à faire sa DPG devant l’Assemblée nationale sans préciser les délais et la procédure qui relèvent du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée), le chef du gouvernement a toutefois tenu à faire remarquer que « les dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui fixaient les délais et la procédure de la DPG, ainsi que toutes références au Premier ministre, ont été abrogées de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale depuis 2019, suite à la suppression du poste de Premier ministre (loi organique n° 2019-14) ».
« Le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale en vigueur ne tient pas compte du Premier ministre puisqu’il n’a pas été actualisé suite à la restauration du poste de Premier ministre par la loi n°2021-41 du 20 décembre 2021 portant révision de la Constitution », a-t-il indiqué avant de marteler. « En conséquence, dans un souci constant de respect de la séparation des pouvoirs et du principe de légalité, Je ne tiendrai ma DPG devant cette Assemblée qu'une fois que la majorité parlementaire se sera amendée en réinscrivant dans le règlement intérieur l’ensemble des dispositions relatives au Premier ministre ».
Par Fadel DIA
LA FRANCE SE RNISE... ET LES DIRIGEANTS D’AFRIQUE FRANCOPHONE REGARDENT AILLEURS !
Pourquoi donc nos dirigeants n’auraient-ils pas le droit d’élever la voix lorsqu’ils voient pointer à l’horizon l’arrivée à la tête du gouvernement de la France d’un parti qui a pour ADN le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ?
Le Chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est invité dans la campagne électorale française et dans une déclaration publique relayée par la télévision, il dit être « préoccupé par les élections en France » et « espérer que les partis qui ne sont pas ceux de Le Pen remporteront les élections ». Ce sont des paroles nettes et claires et murement pesées, qui d’ailleurs ont été reprises et adaptées par son ministre des finances.
L’Allemagne est le premier partenaire économique de la France et son plus proche allié stratégique, son Chancelier ce n’est pas Nicolas Maduro, elle est dirigée par un gouvernement de coalition plus proche du centre que de l’extrême gauche, et tout cela n’a pas empêché Olaf Scholz de mettre les pieds dans le plat, tant la perspective de l’arrivée au pouvoir, en France, d’un parti d’extrême droite soulève des inquiétudes.
Si Olaf Scholz s’exprime, en revanche ses homologues d’Afrique francophone ne pipent mot. Aurait-il fait acte d’ingérence ? Pour ceux qui, parmi nos dirigeants, craignent d’en être suspectés, il a fourni une réponse qui pourrait leur servir d’alibi. « Ce sont les Français qui décideront » dit-il, en conclusion, en assurant que son gouvernement continuera à collaborer avec celui qu’ils auront élu !
Comme on dirait chez nous, quand la case de votre voisin brule, vous avez au moins le droit de crier :au feu !
Mais, à supposer que cela soit une ingérence, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de nous ingérer, pour une fois, dans les affaires de la France, elle qui passe son temps à s’ingérer dans les nôtres ? Surtout lorsqu’on entend l’appel au secours lancé par la cinéaste franco sénégalaise Alice Diop qui considère qu’il s’agit pour elle et pour beaucoup d’autres afro-françaises d’une question « de vie et de mort » et qui dit se sentir comme une « grande brulée » saisie par la colère, la trahison et une profonde déception! Les autorités françaises se donnent le droit de juger et de jauger nos dirigeants, sans aucune logique, encensant Deby, déroulant le tapis rouge pour Nguema, mais vouant aux gémonies Goita, Traoré ou Tiani, alors que tous les quatre sont des putschistes qui ont accédé au pouvoir par la force des armes ! Elles se mêlent de notre mode de gouvernement, de la gestion de nos affaires, de nos choix de société et s’adjugent la prérogative de nous choisir nos amis. Pourquoi donc nos dirigeants n’auraient-ils pas le droit d’élever la voix lorsqu’ils voient pointer à l’horizon l’arrivée à la tête du gouvernement de la France d’un parti qui a pour ADN le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ?
Plus encore que Olaf Scholz, les dirigeants de ce qu’on appelait naguère le pré carré français ont le devoir de manifester leur inquiétude. Parce que l’histoire nous a imposé des relations particulières avec la France, qui est souvent notre premier partenaire économique, dont la langue est la seule qui est enseignée dans nos écoles, qui contrôle notre monnaie et notre tissu industriel ... En régime de cohabitation la réalité du pouvoir est entre les mains du Premier Ministre, a rappelé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, et si cette fonction est exercée par le RN, cela ne pourrait que contribuer à détériorer nos relations avec la France, que nous voulons rééquilibrées, respectueuses de notre indépendance, de notre culture et de la dignité de nos compatriotes qui vivent sur son sol Le programme du RN est fait « à 100% de leurres… d’arnaques et de vieilles ficelles » et il a pour axe principal, le seul qui est resté inamovible, la lutte contre l’immigration, assimilée à la délinquance, avec pour corrélations la suppression du droit du sol et du regroupement familial et l’instauration de la préférence nationale, mesure xénophobe et anti constitutionnelle. Cela pourrait signifier que nos concitoyens, et en particulier les étudiants, auraient encore plus de mal que d’habitude pour entrer en France, alors que les Français ont porte ouverte, et gratuite, chez nous et que le rejet, discrétionnaire du visa Schengen a couté 36 milliards de francs CFA aux Africains en 2023 !
Cela pourrait signifier que nos compatriotes qui vivent et travaillent en France pourraient être condamnés à se passer de leurs familles, que leurs enfants n’auraient pas droit, à leur naissance, à la nationalité française, même s’ils ont choisi de faire leur vie dans ce pays.
Cela pourrait signifier que Mati Diop, autre réalisatrice franco sénégalaise, classée par Vanity Fair en 2019 parmi les cinquante Français les plus influents du monde, ne pourrait jamais occuper en France les fonctions de ministre de la Défense ou des Affaires étrangères, quels que soient ses talents et ses engagements politiques. Que Fatoumata Kébé, astrophysicienne de renommée internationale, classée également, en 2018, parmi les Françaises les plus influentes du monde, ne pourrait jamais exercer des responsabilités dans un service stratégique ou diriger, par exemple, une centrale nucléaire, au seul motif que ses parents sont d’origine malienne !
On notera au passage que la préférence nationale ne concerne ni le football, ni le basket, ni le judo entre autres domaines où la France s’est le plus distinguée.
Le RN n’est pas encore au pouvoir que déjà le pire se libère au cours de la campagne électorale. En quelques jours on a vu se propager dans les médias des chansons antiracistes, des soirées xénophobes sont organisées dans des bars, on a jeté de l’eau de Javel sur des migrants à Calais, une aide infirmière d’origine africaine est qualifiée de bonobo et sommée de « regagner sa niche » par une militante RN, fonctionnaire au ministère de la Justice, un apprenti boulanger d’origine ivoirienne a vu son logement incendié, un journaliste français d’origine maghrébine, officiant sur une chaine de télévision publique, a reçu des lettres de menaces à son domicile, s’est vu traiter de bicot et intimer l’ordre de « rentrer chez lui ! »
Comme le dit le Chancelier allemand, ce n’est pas à nous de choisir les dirigeants de la France, mais il est de la responsabilité de nos dirigeants de rappeler à ceux qui ont ce privilège que nous ne sommes pas prêts à tout accepter !
ULTIMATUM DU 15 JUILLET À L’ASSEMBLÉE, MADIAMBAL DIAGNE CRIE AU COUP D'ÉTAT
L’administrateur du Groupe Avenir Communication a réagi à la demande d’Ousmane Sonko demandant à l’Assemblée nationale de réintégrer les dispositions relatives au Premier ministre dans son règlement intérieur.
Après l’ultimatum d’Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale de réintégrer les dispositions relatives au Premier ministre dans son règlement intérieur avant le 15 juillet, faute de quoi il prononcerait sa déclaration de politique générale devant un jury populaire, le journaliste Madiambal Diagne soupçonne Ousmane Sonko d’orchestrer « un coup d’état ».
Une déclaration qui met le journaliste Madiambal Diagne dans tous ses états.
«Ousmane Sonko annonce son coup d’État pour le 15 juillet 2024. Il a osé écrire : En cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, je tiendrai ma Déclaration de Politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. Ce sera l’occasion d’un débat libre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure », a écrit l’administrateur du Groupe Avenir Communication sur X.