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22 avril 2025
Société
LA DESILLUSION POUR LOMPOUL VILLAGE
A Lompoul village, le sentiment le plus partagé est la désolation et la déception. Les promesses de la société minière Grande Côte Operations (Gco) n’ont pas été tenues.
A Lompoul village, le sentiment le plus partagé est la désolation et la déception. Les promesses de la société minière Grande Côte Operations (Gco) n’ont pas été tenues. A Wouro Djiby Ka, la mine tourne à une cinquantaine de mètres de la demeure de la famille Ka, encore en attente d’être relogée.
Pendant que la jeune femme rassemble le bois mort qui servira à la cuisson du repas, les moutons et les chèvres bêlent de plus belle. Dans leur enclos, ils sentent sans doute les vibrations de la machine infernale qui, à une cinquantaine de mètres de là, brasse des cargaisons entières de sable. Dans un ballet bien réglé, les pelles mécaniques alimentent la drague, la machine qui sert au traitement du sable dans ce coin du désert de Lompoul. Par des procédés uniquement «mécaniques» selon la société Gco, la machine va séparer le sable du zircon et des quelques autres métaux rares que contient le sol. Depuis quelques mois, la famille de Ibrahima Ka vit un cauchemar. Aux bruits, à la poussière et aux émanations, se sont ajoutées les vibrations du bâtiment quand la drague commence son œuvre. Installée depuis plusieurs décennies sur ce site, la famille doit être relogée ailleurs, mais la maison qui doit les accueillir n’est toujours pas prête. Alors la compagnie continue d’avancer et de broyer du sable. «Quand on est dans les chambres, les machines font vibrer les murs. Ils sont au courant, mais ils tardent à trouver une solution. On veut juste être en sécurité», lance, comme un appel au secours, Ibrahima Ka, qui a pris la suite de son père à la tête de ce petit hameau d’éleveurs et d’agriculteurs. Autour de la maison, un vaste champ de ruines. Le sol, asséché, a vu ses rares arbres violement arrachés de la terre. Ils gisent en tas aux limites de la mine. A quelques mètres de là, ce quifut un champ. Des arbres fruitiers, il ne reste plus qu’un maigre papayer et un citronnier. Les feuilles totalement desséchées, ils ne tarderont pas à mourir. Des morceaux de tuyaux, à moitié enfouis dans le sol, témoignent de l’existence d’un système d’arrosage. Mais désormais le puits est à sec. «Tous les agricultures sont devenus pauvres à présent. Parce que Gco n’a pas respecté ses engagements», déplore Serigne Mar Sow du Collectif de défense des Niayes à Lompoul. «On ne peut plus cultiver nos champs ici et le site de recasement n’est pas encore aménagé», souligne Ibrahima Ka
Aujourd’hui, les jeunes du village sont amers. Leur seul espoir, une intervention des autorités pour rappeler à l’ordre le géant minier. «Nous comptons sur le gouvernement pour qu’ils nous indemnisent à un juste prix. Mais ici, après avoir démantelé les champs, les gens se retrouvent sans rien parce qu’ils n’ont pas reçu suffisamment pour retrouver une nouvelle terre. C’est injuste !», s’insurge l’un d’entre eux. Avec le passage de la mine, ce sont de gros problèmes qui sont apparus en matière d’approvisionnement en eau. Les énormes besoins de la drague ont une répercussion directe sur la nappe phréatique. Résultat, les puits sont souvent à sec et quand ils ont de l’eau, c’est une eau à la qualité douteuse, dénonce Serigne Mar Sow. Depuis notre passage à Wouro Djiby Ka, Ibrahima et sa famille ont été délogés et installés à Lompoul sur mer. Comme des centaines d’autres villageois, ils attendent les nouvelles maisons promises.
VERS UN PROTOCOLE D’ACCORD ENTRE LE PUMA ET L’ANRAC
Une réunion technique entre le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers (PUMA) et l’Agence Nationale pour la Relance des Activités Économiques et Sociales en Casamance (ANRAC) s’est tenue hier, jeudi 19 décembre 2024
Une réunion technique entre le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers (PUMA) et l’Agence Nationale pour la Relance des Activités Économiques et Sociales en Casamance (ANRAC) s’est tenue hier, jeudi 19 décembre 2024, à Ziguinchor. Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche concertée pour le développement intégré des territoires frontaliers et la relance économique en Casamance, vise à poser les bases d’un protocole d’accord pour harmoniser les interventions et contribuer au développement socio-économique de la zone sud.
Avec ses équipes, le Coordonnateur national du PUMA, Dr Ndeye Marième Samb, a présidé hier, jeudi 19 décembre 2024, une réunion à Ziguinchor. Cette rencontre tenue avec les responsables de l’Agence Nationale pour la Relance des Activités Économiques et Sociales en Casamance (ANRAC), vise à poser les bases d’un protocole d’accord pour harmoniser les interventions et contribuer au développement socio-économique de la zone sud.
L’AMELIORATION DES CONDITIONS SOCIOECONOMIQUES EN CASAMANCE
Le premier axe de collaboration identifié par les deux parties porte sur l’amélioration des conditions de vie des personnes déplacées de retour dans leurs localités en Casamance et la relance des activités économiques. Les deux parties ont mis l’accent sur le ciblage des zones d’intervention prioritaires afin d’identifier les bénéficiaires les plus vulnérables. Elles prévoient également la mise en place de projets économiques structurants, adaptés aux réalités locales et axés sur la création d’emplois durables. Cette dynamique vise à répondre aux attentes des communautés locales et à impulser une croissance inclusive dans cette région en proie aux conflits.
LE RENFORCEMENT DE LA SECURITE ET DE LA MOBILITE
La mobilité et la sécurité des populations ont été au cœur des discussions. Parmi les initiatives envisagées, on note l’identification des pistes de désenclavement pour faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base et aux marchés. Le programme PUMA ambitionne l’établissement de pièces d’état civil pour les populations retournées à leurs foyers et leurs familles, afin de leur garantir une intégration sociale et administrative effective. Le développement d’une ingénierie sociale, en collaboration avec l’ANRAC, accompagnera les processus de réintégration et de stabilisation des populations. Ces actions visent à consolider la paix et à favoriser un environnement sécurisé et propice au développement.
L’OPTIMISATION ET LE SUIVI DES INTERVENTIONS
Pour assurer une mise en œuvre efficace et mesurable des initiatives, un accent particulier sera mis sur la création d’une base de données permettant le suivi des conditions socioéconomiques des populations et des ménages retournés. Le programme PUMA veut appuyer l’ANRAC dans la mise en place d’une cartographie des domaines d’intervention des acteurs dans les zones de retour. La capitalisation et la diffusion des meilleures pratiques permettront de promouvoir des solutions innovantes et adaptées. Aussi, les deux parties vont mettre en place une stratégie de communication efficace pour sensibiliser les parties prenantes et les populations cibles afin de susciter leur adhésion.
LA COLLABORATION PUMA-ANRAC EST PORTEUSE D’ESPOIR
Cette rencontre technique, tenue dans les locaux de l’ANRAC, est une étape décisive dans la collaboration entre le PUMA et l’ANRAC. Les deux structures ambitionnent, à travers ce futur protocole d’accord, de poser les bases d’un développement durable et harmonieux en Casamance, en réponse aux attentes des populations déplacées.
LES ACTEURS DU FONCIER FIXENT LEURS REGLES
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a promis une réforme du foncier. Les acteurs réunis autour du Cadre de réflexion et d’actions sur le foncier au Sénégal (Crafs) y travaillent
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a promis une réforme du foncier. Les acteurs réunis autour du Cadre de réflexion et d’actions sur le foncier au Sénégal (Crafs), ont tenu un atelier hier, vendredi 20 décembre 2024, pour réfléchir sur les mesures qui devront être prises pour une bonne gouvernance foncière. Le Crafs s’est dit inquiet face à la marchandisation du foncier et a plaidé pour des droits d’usage..
Les nouvelles autorités ont promis d’initier des réformes en matière foncière. Les acteurs y travaillent. Lors d’un atelier tenu hier, vendredi 20 décembre 2024, le Cadre de réflexion et d’actions sur le foncier au Sénégal (Crafs), a tracé la voie pour une réforme foncière aboutie. Selon son président, Babacar Diop, «il faut une harmonisation de toutes les politiques foncières qui ont été prises dans le passé». Mieux, ajoute-t-il, la participation locale est nécessaire pour une gestion rationnelle du foncier. Pour le président du Crafs, la réforme foncière devrait être faite en évitant la marchandisation des terres pour que les communautés ne soient pas dépossédées de leur bien. Le Crafs souhaite aussi des investissements infrastructurels dans les cultures irriguées et pluviales. La diversification des cultures et la cohabitation entre le pastoralisme et l’agriculture doivent être promues. Babacar Diop en appelle à une correction des incohérences notées dans le découpage administratif.
L’expert foncier Kader Fanta Ngom d’ajouter à ces propositions : «le Crafs maintient les fondamentaux de la loi sur le Domaine national. C’est de donner des droits d’usage pour éviter la commercialisation du foncier, donner la compétence de la gestion foncière aux collectivités territoriales, mais également renforcer les pouvoirs des communautés locales dans le processus de la gouvernance foncière». Pour lui, il n’y a pas une vraie réforme foncière au Sénégal car l’essentiel des terres est encore régi par la loi sur le Domaine national qui date du 17 juin 1964. Mieux, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays, n’ont pas réussi à engager des réformes foncières abouties.
Selon le Directeur des Collectivités territoriales, Arona Ba, «pour répondre aux défis actuels et futurs liés à la politique de gouvernance territoriale, l’Etat va impulser une grande réforme de la décentralisation, en capitalisant l’existant en général et la gestion du foncier en particulier, pour favoriser les conditions de mise en place d’une reforme foncière inclusive et participative, basée sur les principes de transparence, de justice, d'équité́ et de consensus». Mieux, juge-t-il, «dans l’option de l’Etat à privilégier le territoire, avec l’objectif de promouvoir un développement endogène, le foncier s’impose comme un enjeu central, et les questions liées à sa gestion sont nombreuses et complexes».
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a annoncé une nouvelle réforme foncière afin de mieux contrôler l’octroi des terres, lors d’une conférence de presse tenue le 13 juillet 2024. Pour éviter les conflits fonciers récurrents en milieu rural. «Au nom du Domaine national, des populations qui cultivent des terres depuis des générations ne peuvent pas avoir de titres de propriété pour prétendre à un prêt bancaire pour les mettre en valeur. Au même moment, des gens puissants accaparent ces terres, se font établir des titres de propriété, qu’on refuse pourtant aux autochtones, sous prétexte qu’elles ne sont pas exploitées. Bien sûr que si vous passez dans ces zones en saison sèche, vous ne trouverez rien, parce que les paysans, des exploitants familiaux, n’ont pas d’eau pour les mettre en valeur, ils attendent l’hivernage. Donc, ne serait-il pas plus judicieux de s’associer : l’agrobusiness apporte le financement et les ruraux la terre et la main d’œuvre. Ce qui arrangerait toutes les parties et éviterait des conflits fonciers», avait-il dit.
LE MINISTERE DE LA SANTE LANCE UN MANUEL DE PROCEDURES
Afin de faire face aux risques sanitaires, le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité́sanitaire du Pèlerinage, dans une approche multisectorielle
Afin de faire face aux risques sanitaires, le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité́sanitaire du Pèlerinage, dans une approche multisectorielle. La présentation de ce manuel a eu lieu hier, vendredi 20 décembre à Dakar.
Le Haji, cinquième pilier de l'Islam, est l'un des rassemblements humains de masse les plus importants à travers le monde. Des millions de personnes provenant de tous les pays se regroupent pour une période limitée n'excédant pas les 40 jours afin d'accomplir le rite du Hajj. Pour le directeur général de la santé, Dr Ousmane Cissé, en 2025, près de 12 860 pèlerins sénégalais vont s'y rendre.
« La couverture sanitaire de cette population nécessite une organisation toute particulière concernant notamment des aspects administratifs, religieux et sanitaires. Une préparation rigoureuse précède le départ des pèlerins, à travers la communication, les visites médicales d'aptitude et la vaccination. Une équipe de professionnels de soins assure la couverture sanitaire aux lieux saints de l'Islam et la surveillance de l'état de santé des pèlerins jusqu'à leur retour », a déclaré Dr Cissé. Pour mieux prendre en charge la santé des pèlerins, le ministère de la santé et de l’action sociale a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité sanitaire du Pèlerinage. Pour Docteur Mamadou Moustapha Diop, directeur de la maladie au sein du ministère de la santé et de l’action sociale (Msas) : « ce manuel est tout simplement un référentiel, c'est un document qui permet aux professionnels de santé, mais qui permet également aux missionnaires qui vont accompagner nos pèlerins, de pouvoir avoir tous les éléments, toutes les informations en termes de tâches à faire dans toutes les étapes du pèlerinage ».
Et d’ajouter : « quand nous parlons d'étape du pèlerinage, c'est d'abord l'étape sénégalaise. Dakar occupe une place importante, mais également toutes les autres régions du Sénégal, les districts, à travers les médecins qui sont désignés pour faire les visites médicales. Tout ceci, c'est pour permettre à nos pèlerins de pouvoir procéder dans des conditions optimales le pèlerinage à La Mecque». Du côté du directeur général de la santé, ce présent manuel de procédure vise à normaliser le processus de cette couverture sanitaire dans une démarche multisectorielle et mettre ainsi à la disposition des professionnels de santé un référentiel, leur permettant de mettre en œuvre les différentes activités relatives à cette opération, à même de minimiser les risques sanitaires pouvant être associés au pèlerinage
« Ce manuel décrit de façon succincte les différentes étapes de la couverture sanitaire avant le départ, pendant le pèlerinage et après le retour des Lieux Saints de l'Islam » a-til souligné. Et d’exhorter au nom de du Ministre de la santé à se l'approprier et en faire une large diffusion et une large communication pour que nul n'en ignore.
Par Fadel DIA
MAYOTTE-EN-FRANCE !
Le cyclone Chido révèle aux Français l'existence d'un département méconnu dont même la population reste un mystère. 'À Mayotte, confie une députée, on sous-estime autant les vivants que les morts
Il y a près de cinquante ans la France opérait ce qui n’était rien moins qu’un holdup territorial, en détachant l’ile de Mayotte des autres composantes de ce qui constituait les Comores, pour en faire une dépendance ultra marine. Si cet évènement nous interpelle encore, c’est qu’il suit d’autres rapts qui ont eu des fortunes diverses.
L e premier nous concerne de près, puisque c’est la tentative de détacher la presqu’ile du Cap Vert du reste du Sénégal en faisant miroiter à la collectivité léboue un projet de protectorat indigène sous l’ombrelle française, alors que le motif principal de l’ancienne métropole était de conserver à son usage, la base militaire stratégique et le port de Dakar qui était alors le premier de la sous-région. Pour son malheur, elle avait affaire à un nationaliste intransigeant, Mamadou Dia, qui a paré au coup en transférant la capitale du Sénégal de Saint-Louis à Dakar, au risque de mécontenter les populations de la vieille ville. Le deuxième coup a mieux réussi et nous ne nous en sommes pas encore relevés puisqu’il est à l’origine de la balkanisation des anciennes fédérations d’AOF et d’AEF. Le succès fut mitigé puisque si le projet a empêché la création d’une grande fédération du Mali avec 4 ou 5 membres, il a permis à la Guinée d’accéder à l’indépendance dès 1958 et qu’au bout de quelques années, la communauté franco-africaine a volé aux éclats.
Le rapt de Mayotte n’a évidemment aucun fondement historique, l’ile n’était pas seulement une partie intégrante d’un seul archipel, mais c’est autour d’elle que s’était créée une colonie française dont elle abritait la capitale et en l’en soustrayant, c’est comme si on coupait la tête des Comores. S’il y a une Grande Comore c’est parce qu’il y en avait de petites, dont Mayotte, qui constituaient un archipel peuplé par les mêmes populations venues des côtes d’Afrique orientale ou de Madagascar qui avaient les mêmes cultures et partageaient la même foi. La France est régulièrement condamnée aux Nations Unies pour y avoir cautionné un référendum sécessionniste et comme l’histoire se répète quelquefois, c’est elle aujourd’hui, et l’Union Européenne en général, qui vouent la Russie aux gémonies pour avoir usé du même procédé en Crimée et dans l’est de l’Ukraine.
Les Mahorais qui avaient cédé aux sirènes françaises rêvaient de voir leur territoire transformé en ile des Maldives du Canal de Mozambique, grâce à ses 1100km2 de lagons, ses 195 km de barrière récifale, ses 170 plages de sable, ses 200 km de sentiers, sans compter son incomparable richesse d’espèces végétales. Cinquante ans plus tard Mayotte a le visage d’une Haïti du nord de l’Océan Indien, y compris en insécurité. Le taux de pauvreté est de 86%, le niveau de vie y est sept fois plus faible que la moyenne française et son seul titre de gloire est de posséder « le plus grand bidonville d’Europe ! » Sa superficie n’est pourtant que la moitié de celle de la commune d’Arles, en France, mais il y a encore, faute de routes praticables, des villages inaccessibles aux secouristes et dont les habitants n’ont encore reçu aucune aide alimentaire, cinq jours après une catastrophe qui est la plus grave que l’ile ait connue depuis un siècle.
Le cyclone Chido a au moins le mérite d’avoir fait découvrir aux Français un petit territoire érigé en département français il y a treize ans mais dont personne ne connait le chiffre exact de la population : 320.000 ? 520.000 ? Personne ne sait car à Mayotte, dit une de ses députées, « on a toujours sous-estimé aussi bien les vivants que les morts ! ». Gaza peut faire chaque jour le bilan des personnes tuées par les bombardements israéliens tandis qu’à Mayotte, cinq jours après le passage de Chido, on en est encore à de vagues estimations, jamais réactualisées, du nombre des victimes : une trentaine selon les chiffres officiels, alors que selon certains habitants des centaines de corps restent ensevelis sous les décombres et dégagent une odeur de putréfaction.
La vérité c’est que près de cinquante ans après son annexion, un malentendu demeure sur les relations de l’ile avec la France, le statut de ses habitants, la nature et la dimension de ses besoins. Pour le Premier Ministre, François Bayrou, Mayotte se trouve « hors du territoire national ». Pour le président Macron, qui lors d’un précédent voyage avait ironisé lourdement sur les kwasa- kwasa, les bateaux de pêche locaux qui « ne ramènent pas du poisson mais du Comorien ! », les Mahorais ne sont que des gens qui ont la chance de vivre en France. C’est le sens de ses paroles tenues par un homme qui aime les bains de foules mais qui contrairement au Roi d’Espagne ne sait pas tenir ses nerfs et qui était en plein délire face à des Mahorais qui criaient leur détresse : « Vous êtes contents d’être en France… Si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde ! » Un président de la République devrait-il s’exprimer ainsi face à tant de détresse. Puisque la Corse et Mayotte ont été acquises par la France par le même procédé, Macron oserait-il tenir un tel discours devant des manifestants Corses ?
Pourtant les Mahorais ne réclament ni autoroutes ni piscines, ce qu’ils demandent c’est de l’eau, un repas, un abri pour se protéger. Quand le président de la République croit pouvoir tout régler en 4 heures de visite, quand il se vante d’avoir débarqué avec 4 tonnes d’aliments et de médicaments, quand la ministre de la Santé promet de pré positionner 10.000 doses de vaccins contre le choléra, quand le Premier Ministre annonce qu’il va tout reconstruire en deux ans, on peut se poser la question de savoir si en France on a une idée de l’ampleur des besoins des Mahorais qui sont plus de 300.000 sur un territoire de moins de 400 km2, pour lesquels trouver de l’eau à boire est depuis des années, un combat de tous les jours, dont les habitations sont détruites à 80% et dont le pays n’est pas à reconstruire mais à construire ! « Je ne peux plus regarder mon ile » a crié un Mahorais impuissant face au désastre. Espérons que les autorités françaises regarderont enfin Mayotte les yeux dans les yeux !
Pour terminer par une note optimiste, saluons le formidable élan de solidarité envers les sinistrés qui se propage en France, porté par des Français qui ne sont pas seulement d’origine mahoraise, par des communes ou des institutions. C’est une chose que nous ne savons pas faire et dans des cas similaires nous nous contentons souvent, dans le meilleur des cas, de dire « ndeysaan » et de nous en tenir là. Il y a quelques semaines la Gambie, la Falémé, le Sénégal ont débordé de leurs lits comme jamais ils ne l’ont fait depuis 1958, détruisant des centaines d’habitations, inondant des champs et jetant dans le désarroi des dizaines de milliers de personnes et pourtant, à quelques rares exceptions près, nous n’avons rien fait qui soit à la hauteur de cette catastrophe. Pas même une journée de deuil national !
par l'éditorialiste de seneplus, Benoit Ngom
DIOMAYE, DIOUF ET LE SOFT POWER DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Les similitudes entre les deux présidents éclairent d'un jour nouveau la diplomatie sénégalaise. Leur rencontre de juin dernier signe la fin d'une tradition où chaque nouveau régime prétendait réinventer le pays
La visite que le président Diomaye Faye a rendu à Paris, au mois de juin dernier, à l'ancien président Abdou Diouf mérite d'être saluée comme une marque de respect, de considération, mais aussi comme l’expression de la reconnaissance d'une sorte de "droit d'ainesse " ancrée dans nos traditions, et enfin et surtout une affirmation solennelle du principe républicain de la continuité de l'Etat.
Ce faisant, le président Faye a voulu rompre avec cette désastreuse "tradition" qui voulait que chaque nouveau régime se soit senti presque dans l'obligation d'agir comme si l'histoire du pays commençait avec lui.
Cette pratique dommageable et contre-productive a fait de beaucoup de nos compatriotes des citoyens dépourvus de tout souvenir. Or, une société composée de citoyens qui ont oublié leurs traditions et qu’une mauvaise pratique politique empêche de pouvoir se référer à leur mémoire historique immédiate n'a aucune chance de fonder des valeurs de civilisation sur les quelles ancrer son destin. En vérité, croire que l'arrivée d'une nouvelle personne a la magistrature suprême du Sénégal peut à elle seule, quelle que soit sa valeur, expliquer le prestige international de notre pays, c’est refuser de voir la vérité en face. C’est aussi empêcher à la jeune génération de comprendre que les grandes civilisations que nous admirons aujourd'hui ont été construites pierre après pierre.
Le prestige et l'influence du Sénégal, la réalité de son Soft Power, nous le devons à la clairvoyance de nos dirigeants qui ont su inspirer à des diplomates chevronnés des actions fondées sur nos valeurs fondamentales de civilisation. Le prestige du Sénégal au niveau mondial, nous le devons aussi à la sagesse de sa Nation, à la lucidité de sa classe politique, à la conscience élevée de ses citoyens qui, en l'espace d'une génération, ont pu montrer leur maturité en réalisant trois alternances de régimes, avec panache, dans un continent où l’instabilité politique est la règle. Le prestige du Sénégal, nous le devons enfin à la perception qu’a son peuple de l'enseignement et de la pratique des différents guides historiques et actuels des communautés religieuses du pays.
Pour toutes ces raisons, nous devons accepter, avec lucidité, que chacune des différentes personnalités qui ont présidé aux destinées du Sénégal, en fonction des réalités économiques et politiques du moment, a essayé de maintenir le pays sur les rails de la stabilité sans laquelle aucun espoir de développement n'est possible. Ainsi de Senghor à Abdou Diouf en passant par Abdoulaye Wade et Macky Sall, la volonté de garder le Sénégal debout et fier parmi les nations a été le massif d'ancrage de leurs politiques respectives. C’est pourquoi, au nom d'un sursaut intellectuel et patriotique, essayons de reconnaître à chacun d'entre eux sa contribution au développement culturel, politique et humain de notre nation.
L'amnésie sélective, le snobisme de la contestation tous azimuts, sont un danger pour tout peuple qui aspire à jouer dans la cour des grands. A ce sujet, l'ouvrage collectif que des juristes sénégalais et étrangers ont rédigé, en hommage à Abdou Diouf, que vient de publier les "éditions Librairie juridique africaine *" nous a inspiré quelques remarques et réflexions sur les similarités entre les présidents Diomaye Faye et Abdou Diouf en termes de parcours, visions, postures et convictions, qui témoignent de leur engagement pour un leadership politique et diplomatique du Sénégal au niveau africain et international.
A cet égard, il convient de noter que les deux présidents ont appartenu à la haute administration, et que si le président Faye, à l’âge de 44 ans, est incontestablement le plus jeune président élu du Sénégal, le président Diouf, au moment où il succède à Senghor, qui volontairement avait écourté son mandat électif, avait 45 ans. L'acte le plus significatif du président Faye dès son élection a été de se démettre de toute responsabilité dans son parti Pastef qui venait de le porter avec brio à la tête du Sénégal. Rappelons, que malgré le contexte tumultueux de l'époque, Abdou Diouf avait jugé en 1996 que si le Sénégal voulait être un Etat démocratique moderne et jouer dans la cour des grands, le président de la République ne devait plus être un chef de parti. En ce sens, c’est tout heureux que le président Faye, après une longue parenthèse, ait repris à son compte cette marque de fabrique des grandes démocraties.
La volonté de consacrer l'Etat de droit, afin que la justice sauvegarde les droits et libertés du citoyen a été immédiatement affirmé par le nouveau gouvernement de Faye et Sonko en organisant comme sa première manifestation d’envergure, les "Assises de la Justice "et en proclamant la redevabilité et la lutte contre l'impunité comme les deux faces de la médaille du nouveau régime. Sur ce point, si le président Diouf n’a pas réussi à atteindre ses objectifs avec la CREI, il a tenu à ce que le Sénégal fut le premier pays à ratifié le statut de Rome qui fonda la Cour Pénale Internationale.
Les deux hommes se rejoignent aussi dans leur ferme volonté d'être mus par de seules considérations patriotiques, dès lors qu'il s'agit de porter au niveau de l'arène internationales les fils du Sénégal les plus méritants qui sollicitent leur soutien. C'est comme cela que j'ai compris toute la solennité avec laquelle Mme Yacine Fall, ministre de l’intégration africaine et des Affaires Étrangères a entouré le soutien de l'ancien ministre, Amadou Hott, candidat à la présidence de la BAD, en invitant à joindre l’équipe de campagne des personnalités qui ont fait leurs preuves dans les anciens régimes.
Cette démarche peut être l'expression d'une volonté de redynamiser une diplomatie sénégalaise au long cours, dont le rappel de ses hauts faits nous paraît utile dans cette période, où notre continent cherche les moyens de parler d'une voix forte pour être entendu là où le sort du monde se décide, au Conseil de Sécurité de l'ONU. En ce sens, il convient de rappeler à la jeune génération les prouesses de la diplomatie sénégalaise dans le temps.
En 1974, Amadou Mactar Mbow fut le premier africain élu à la tête de l'Unesco. Que l'ouverture de Cour Internationale de Justice aux Juristes Africains se fera avec l'élection du magistrat sénégalais Isaac Forster en 1964. Ce qui ne sera qu'une étape dans les manifestations des capacités des diplomates du Sénégal qui réussiront à faire élire une deuxième fois un Sénégalais en la personne du juge Kéba Mbaye en 1981 à cette même Cour. Ce qui pour un pays de la taille du Sénégal était incontestablement une prouesse.
Le Sénégal, pays en majorité musulmane, qui a donné de grands érudits à la Ummah Islamique devait être selon ses dirigeants, plus visible dans la gouvernance internationale du monde Islamique et assurer plus de présence dans ses activités culturelles et politiques. Grace à de l’entregent de sa diplomatie, le Sénégal réussira à élire en 1975 son ancien ministre des Affaires Étrangères Karim Gaye en qualité Secrétaire Général de l'OCI avant d'organiser quelques années plus tard, en 1991, le Sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique au Sénégal.
Cette détermination à placer les Sénégalais dans la galaxie des Administrateurs de la société internationale va être réaffirmée par l'élection en 1993 de Jacques Diouf en qualité de Directeur Général de la FAO.
Enfin, le nouveau président Faye a fait remarquer, dès son accession au pouvoir sa détermination à mobiliser sa diplomatie au service de la consolidation de l'intégration africaine comme le montre son engagement à sauvegarder l’intégrité de la CEDEAO, organisation dont l'un des acquis les plus importants, le Protocole sur la libre circulation des biens et des personnes, a été signé en 1979 à Dakar. Cet engagement digne du rôle que le Sénégal a toujours voulu jouer en faveur de l'unité et du développement de l'Afrique mérite d'être soutenu.
La volonté panafricaine de soutenir les grandes causes de notre continent en réarmant intellectuellement et moralement nos compatriotes grâce à l’incarnation d'une autodétermination, et d'une souveraineté fondées sur la réappropriation de notre histoire, explique certainement, les initiatives du président Faye et son gouvernement par rapport au massacre de Thiaroye ou de l’inauguration à Thiès de la statue de Lat dior Damel du Cayor.
C'est au nom du triomphe de la cause des Noirs, que le Sénégal fut le premier pays en 1976 à soutenir les revendications du gouvernement provisoire de Papouasie Nouvelle Guinée. Ce qui fit dire au Prix Nobel Wole Soyinka, que ce soutien faisait de Senghor un président qui "méritait une place d’honneur".
C’est cette même fibre patriotique qui amena le Sénégal à se dresser contre le régime de l'Apartheid qui permit à une minorité de blancs soutenus par certains pays occidentaux de perpétuer une féroce domination sur la majorité noire.
Ainsi quand Mandela visita le Sénégal avant son arrestation par le régime sud-africain, Senghor décida de reconnaître son mouvement, l'ANC en octroyant à son bureau de représentation au Sénégal un statut Diplomatique. Abdou Diouf suivra cette voie de la continuité de l'Etat et de la pérennisation des valeurs de solidarité active et de Téranga en offrant, pour la première fois aux membres de l'ANC et aux libéraux blancs, l’opportunité d'engager le dialogue, à Dakar en 1987. Cette rencontre valut au Sénégal beaucoup de prestige international et d'amitié de la part de Nelson Mandela.
L'orientation que le président Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont commencé à imprimer aux relations internationales du Sénégal mérite d'être consolidée par la mobilisation des patriotes expérimentés et de bonne volonté, car elle peut à n'en point douter, renforcer le Soft Power du pays en permettant un redéploiement très significatif d’une diplomatie sénégalaise fondée sur la continuité de l'Etat et sur le patriotisme au service de le l’intégration africaine.
Le tandem Diomaye-Sonko, l'étoile la plus brillante de la constellation des nouvelles forces souverainistes africaines, dont la réussite du "Projet" pourrait être le premier jalon vers la renaissance de l'Afrique, doit essayer de fonder son action sur les acquis glorieux légués par les anciens, sur la compétence et la bonne volonté d'une jeunesse patriotique.
Benoit S Ngom est président de l’Académie Diplomatique Africaine.
Hommage à Abdou Diouf, éditions librairie juridique africaine, décembre 2024.
LES ENGAGEMENTS DU MINISTRE DE L'INTÉRIEUR POUR 2025
Le projet de budget du ministère de l’Intérieur pour 2025 a été adopté par les députés, en travaux de commission, ce vendredi
Le projet de budget du ministère de l’Intérieur pour 2025 a été adopté par les députés, en travaux de commission, ce vendredi. Au cours de la séance, le Général Jean-Baptiste Tine a formulé un certain nombre d’engagements.
En 2025, le ministère de l’Intérieur devrait être crédité de 204,4 milliards de francs Cfa. Son projet de budget a été adopté par les députés ce vendredi, en travaux de commission. Les crédits ont augmenté de 7,4 milliards de francs Cfa par rapport au budget de l’année 2024.
La Sécurité publique capte plus de la moitié du budget du Ministère avec 128 milliards. Soit une hausse de 13 milliards. «Cette augmentation permettra d’investir dans la formation des agents, la lutte contre la cybercriminalité, la gestion des frontières et la modernisation des infrastructures. L’initiative "Quartiers sûrs" sera soutenue», promet le ministère. Le poste de la Sécurité civile vient en deuxième position avec une enveloppe de 43 milliards et demi.
Durant les débats, le ministre a déclraté que la Police est consciente de l’état de ses relations avec les populations. Mais, le Général Jean-Baptiste Tine promet que la nouvelle doctrine de police de proximité, adoptée en début de semaine, apportera un vrai changement dans les relations Police, Gendarmerie et populations.
«Des efforts supplémentaires seront fournis contre l’insécurité. Des moyens technologiques modernes seront déployés, tandis que la formation des agents de police et la sensibilisation des populations seront intensifiées. La lutte contre la corruption sera "un combat national"», promet-il. Ses propos sont rapportés par le ministère de l’intérieur sur ses plateformes numériques.
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LA SORTIE CONTROVERSÉE DE MACRON À MAYOTTE
"Sans la France, vous seriez dans une merde beaucoup plus profonde", a lancé le président français aux habitants réclamant de l'eau potable. De quoi raviver les tensions dans ce territoire d'outre-mer pourtant moins aidé que les autres
(SenePlus) - Une vive altercation a éclaté entre Emmanuel Macron et des habitants de Mayotte lors de sa visite dans l'archipel dévasté par le cyclone Chido, rapporte Reuters. Face aux critiques sur la gestion de la crise, notamment concernant l'accès à l'eau potable, le président a eu une réponse cinglante qui fait polémique.
"Sept jours et vous n'êtes pas capables de donner de l'eau à la population !", a lancé un habitant au président selon l'agence de presse. La réplique présidentielle ne s'est pas fait attendre : "Vous êtes contents d'être en France. Sans la France, vous seriez dans une merde beaucoup plus profonde, 10 000 fois plus, il n'y a aucun endroit dans l'océan Indien où les gens reçoivent plus d'aide."
Cette sortie présidentielle s'inscrit dans une série d'échanges tendus lors de sa visite du quartier Pamandzi. "Ne dressez pas les gens les uns contre les autres. Si vous dressez les gens les uns contre les autres, on est foutu", a également déclaré le président à la foule, selon Reuters.
L'opposition n'a pas tardé à réagir à ces propos jugés déplacés. Sébastien Chenu, député du Rassemblement National, a estimé que "le président ne trouve pas exactement les bons mots de réconfort pour nos compatriotes mahorais qui, avec ce genre d'expression, ont toujours le sentiment d'être traités différemment". Le député de la gauche radicale Eric Coquerel a quant à lui qualifié ces commentaires de "complètement indignes".
Face à la polémique, Emmanuel Macron s'est défendu dans un entretien accordé à MayotteLa1ere, accusant certains manifestants d'être des "militants politiques du RN". Il a également tenu à contrer le récit selon lequel "la France ne fait rien", expliquant que "le cyclone n'a pas été décidé par le gouvernement. La France fait beaucoup. Nous devons être plus efficaces, mais les discours de division et d'agitation ne vont pas aider."
Cette controverse intervient dans un contexte particulièrement dramatique pour l'archipel, qui fait face à la pire tempête depuis 90 ans. Selon Reuters, si les autorités n'ont confirmé que 35 décès, certains craignent que le bilan ne s'élève à des milliers de morts, notamment dans les bidonvilles des collines qui n'ont pas encore pu être atteints par les secours.
L'État français consacre environ 1,6 milliard d'euros par an à Mayotte, soit environ 8% du budget des territoires d'outre-mer et 4 900 euros par habitant, précise Reuters. Un chiffre qui reste inférieur aux 7 200 euros par habitant à La Réunion ou aux 8 500 euros en Guadeloupe.
LA CNDH PRÉOCCUPÉE PAR LA SITUATION DES SÉNÉGALAIS À MAYOTTE
Face aux pertes humaines et aux destructions matérielles, la Commission appelle à une aide humanitaire urgente et à une mobilisation des autorités pour soutenir les victimes et garantir leurs droits fondamentaux.
La Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal (CNDH) a fait part vendredi de sa « profonde préoccupation » relative à la situation de ressortissants sénégalais « affectés durement » par le passage, samedi 14 décembre, d’un cyclone meurtrier et dévastateur à Mayotte, un département français de l’océan indien,
Dans un communiqué rendu public vendredi, la CNDH a dit « sa profonde préoccupation face à la situation des Sénégalais à Mayotte affectés durement par le cyclone qui a causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables ».
Face à une telle situation, la Commission des droits de l’homme du Sénégal appelle à une mobilisation urgente pour fournir une aide humanitaire immédiate en réponse aux besoins essentiels des victimes.
Elle souligne en même temps l’urgence de renforcer l’intervention des autorités sénégalaises pour protéger et soutenir les ressortissants en coordination avec les représentations diplomatiques et consulaires.
Dans son communiqué, la CNDH évoque l’impératif de garantir le respect des droits humains en veillant à préserver la dignité, la sécurité et la santé des personnes affectées.
Le cyclone Chido dont l’œil a frappé le nord de l’île de Grande-Terre à Mayotte, a fait un nombre encore indéterminé de décès et des dégâts matériels majeurs.
RESTRUCTURATION THIAROYE-SUR-MER, TROIS SITES RETENUS POUR RELOGER 511 FAMILLES
L’annonce a été faite jeudi par Momar Ndiaye, directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration, à l’issue d’une visite effectuée sur les sites choisis pour recaser les familles qui seront délogées.
Dans le cadre du projet de restructuration de la commune de Thiaroye sur mer, la direction générale de l’urbanisme (Dgu) a initié une visite de terrain, jeudi 19 décembre 2024, dans la localité, pour avoir une idée claire et précise de la faisabilité du projet. Trois sites sont retenus pour cela.
Vieille doléance de la population de Thiaroye-sur-mer, la restructuration de cette commune du département de Pikine sera bientôt effective. L’annonce a été faite, jeudi, par Momar Ndiaye, directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration au terme d’une visite effectuée sur les trois sites retenus pour recaser les familles qui seront délogées. Globalement, 511 maisons seront rasées pour les besoins de cette restructuration.
En effet, après avoir constaté de visu le traçage des différentes allées qui seront aménagées dans ce chantier, il s’est rendu tour à tour sur les trois sites retenus pour accueillir les familles qui seront déplacées. Ils sont tous situés dans le périmètre communal de Thiaroye-sur-mer. Après avoir fini de prospecter ces trois sites d’accueil, Momar Ndiaye a rappelé que le projet date de 2019. Il a ainsi assuré que toute la phase d’études (avant-projet sommaire, avant-projet détaillé, étude d’impact social et environnemental, etc.) est déjà bouclée et validée par le comité technique.
Dans le même ordre, M Ndiaye souligne que la commission départementale d’évaluation des impenses est très en avance dans son travail. « Bientôt on va s’atteler à l’aménagement de zones de recasement avant de passer à la phase de restructuration propre ment dite », a déclaré le directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration. Le maire de la commune de Thiaroye-sur-mer, El Mamadou Ndiaye, a estimé que la restructuration de la commune qu’il dirige est un préalable à la dépollution de la baie de Hann.
Mieux, il pense que l’objectif, à travers la dépollution de la baie de Hann, ne peut être atteint tant que la commune de Thiaroye-sur-mer n’est pas re structurée. « Quand on dépense 120 milliards de Fcfa pour la dépollution de la baie de Hann et que Thiaroye-sur-mer n’est pas re structurée, demain la population va continuer à jeter les ordures dans la mer et cela reviendrait à jeter de l’argent par la fenêtre », a t-il affirmé. Il a également lancé un appel aux populations pour qu’elles privilégient l’intérêt commun à toute la commune.