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22 avril 2025
Société
LA MISS LITTERATURE SENEGAL CONNUE
L’élève Sokhna Aminata Fall, du lycée d’excellence Mariama Ba de Gorée a été désignée, mercredi, ‘’Miss littérature Sénégal’’ à l’issue de la phase finale de ce concours littéraire organisé au Grand théâtre, Doudou Ndiaye Coumba Rose
L’élève Sokhna Aminata Fall, du lycée d’excellence Mariama Ba de Gorée a été désignée, mercredi, ‘’Miss littérature Sénégal’’ à l’issue de la phase finale de ce concours littéraire organisé au Grand théâtre, Doudou Ndiaye Coumba Rose, a constaté l’APS.
Pour cette première édition, mademoiselle Fall a remporté la couronne du concours après une rude compétition littéraire mettant en lice dix jeunes filles venues d’écoles et d’universités différentes du Sénégal.
Sokhna Aminata Fall va ainsi représenter le Sénégal à la grande finale internationale prévue au Bénin en juillet 2025.
La présidente du jury, l’écrivain et professeur André-Marie Diagne Bonané, a souligné que ‘’ces jeunes filles ont du mérite’’, même si elle déplore leur manque de culture générale.
Elle a indiqué que Sokhna Aminata Fall a remporté plus de points, soit 129 au total contre 127,75 points pour Ndèye Thioro Badiane de l’université Alioune Diop de Bambey et 127,05 points pour Ndella Cissé, élève au lycée des Parcelles assainies de Dakar. Elles sont respectivement 2e et 3e dauphines.
Les dix candidates ont été évaluées sur la cohérence de leur discours, le langage, la grammaire, la logique, l’orthographe, la littérature sénégalaise et africaine, le résumé et l’intérêt de la visite effectuée au musée de la Femme Henriette Bathily, et du livre de la marraine ‘’Rouge silence », entre autres.
Marraine du concours ‘’Miss littérature Sénégal’’, l’écrivain et professeur de français Fatimata Diallo Ba s’est réjouie de l’initiative et a félicité les candidates.
‘’Ce concours, permet de mettre en pratique l’intellect et la créativité de nos jeunes filles à travers l’écriture’’, dit-elle ajoutant qu’une nouvelle génération de femmes écrivaines est née et va assurer ‘’la relève de la littérature sénégalaise’’.
Initiatrice de ce concours, la journaliste culturelle, Salamata Ousmane Diallo, précise qu’au-delà de la compétition, ‘’Miss Littérature Sénégal’’ se veut une plateforme de promotion du livre, en particulier le livre écrit par des femmes.
Dans un souci de faire un maillage du territoire national lors des échéances à venir, elle a suggéré, de ‘’décentraliser les présélections, en les organisant dans plusieurs régions du pays’’.
‘’Cela permettra de donner une véritable chance à chaque jeune fille de révéler son talent et partager sa passion pour la culture’’, explique-t-elle.
Le concours ‘’Miss littérature Sénégal’’, a enregistré au départ 95 candidatures. Une présélection de 60, puis de 30 et enfin de 10 candidates a permis d’en arriver aux finalistes de ce concours lancé cette année au Sénégal.
DIOMAYE FAYE LANCE UNE FEUILLE DE ROUTE
Le Sénégal devrait se doter sous peu d’une nouvelle feuille de route dans le domaine de l’aménagement du territoire avec la redéfinition d’une nouvelle politique d’urbanisme, d’architecture, d’habitat et de promotion du logement.
Le Sénégal devrait se doter sous peu d’une nouvelle feuille de route dans le domaine de l’aménagement du territoire. C’est la volonté affichée hier par le Président de la République qui a interpellé son Gouvernement sur la redéfinition d’une nouvelle politique d’urbanisme, d’architecture, d’habitat et de promotion du logement.
« La politique d’urbanisme, d’architecture, d’habitat et de promotion du logement, dans la perspective de la matérialisation de la Vision Sénégal 2050, révèle l’urgence d’accélérer l’aménagement du territoire, le développement de nos terroirs ainsi que la modernisation de nos communes et villes à partir des Pôles » a indiqué le président Bassirou Diomaye Faye hier en conseil des ministres. Il a demandé au Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires de veiller à l’actualisation et/ou à la généralisation des plans directeurs d’urbanisme dans toutes les communes et villes du Sénégal. « Cet exercice impératif de planification, est fondamental pour maitriser le développement urbain et accélérer dans la cohérence et la rigueur des aménagements la mise en œuvre de la politique d’habitat et de promotion de logements sociaux en particulier » de l’avis du président de la République. Alors dans ce sillage, il a instruit le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, de veiller à l’application stricte des règles d’architecture harmonisées dans chaque commune et ville du Sénégal. A cet égard, il a invité le Gouvernement à travailler avec l’Ordre des architectes pour proposer un nouveau cadre légal et réglementaire de mise en œuvre de la nouvelle politique d’architecture du Sénégal. Dans l’optique d’une dynamique de refondation de la politique d’urbanisme, de construction et du logement, le Président de la République a engagé le Gouvernement à poursuivre les efforts de promotion des constructions aux normes des habitations, bâtiments et édifices avec l’application rigoureuse des codes de l’urbanisme, de la construction, de l’assainissement et de l’environnement principalement, la maitrise des aménagements et occupations du littoral, la mise à contribution du Laboratoire national de référence des Bâtiments et Travaux publics qui assure l’homologation des matériaux et produits utilisés dans le secteur des BTP et garantit la qualité et la conformité des constructions, l’intégration d’une exigence d’aménagement paysager et d’espaces verts dans les quartiers et les habitations et la formation professionnelle initiale et continue des acteurs du bâtiment dans des écoles et instituts spécialisés.
Déploiement en urgence des programmes de promotion de logements sociaux
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué l’urgence d’accélérer le déploiement national des programmes de promotion de logements sociaux. A cet effet, il a demandé au Premier Ministre de relancer les programmes de construction de logement sociaux dans les zones adaptées soutenus par des lotissements, des plans d’aménagement et des titres d’occupation officiellement validés après les audits fonciers et immobiliers en cours. Le Gouvernement devra aussi proposer des solutions soutenables pour accélérer la promotion d’un habitat décent à travers la conception de plans consensuels de restructuration et de rénovation urbaine et s’atteler à moderniser l’habitat en milieu rural. Il a invité le Premier Ministre et le Gouvernement à faire du logement décent une cause nationale à partir de l’année 2025.
Le Ministre de l’Urbanisme et le Secrétaire d’Etat au Logement feront le point mensuel en Conseil des Ministres sur la mise en œuvre de la politique du logement. Dans cet esprit, il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge l’Urbanisme de fixer, pour lestrois(3) prochaines années, la lettre de mission et le cadre d’intervention de la Société d’Aménagement Foncier et de Restructuration urbaine (SAFRU), entité qui doit disposer de ressources foncières et financières adaptées à partir d’un modèle économique viable. Au demeurant, il convient d’évaluer le Fonds de Garantie pour l’accès Logement (FOCALOG) et l’application de la loi d’orientation n° 2016- 31 du 08 novembre 2016 sur l’habitat social avec le dispositif du Fonds pour l’Habitat social (FHS). Le Gouvernement s’attèlera aussi à la relance des pôles urbains et des zones d’aménagement concerté pour faciliter l’accès à la propriété foncière et immobilière avec le concours des 3 banques et établissements financiers (CDC en particulier…). Dans cette lancée, une importance primordiale sera accordée au développement prioritaire du pôle urbain de Diamniadio et du Lac Rose qui commencent à accueillir des infrastructures hôtelières de classe mondiale.
MAMADOU DIA AVAIT DEJA REGLE LA QUESTION DE LA REVISION DE SON PROCES
Sur la question agitée de la révision du procès, Bamba Ndiaye dépoussière les positions du concerné : de son vivant, le président Mamadou Dia disait que le peuple l’avait déjà réhabilité.
Propos recueillis par : El Hadji SOW |
Publication 19/12/2024
Bamba Ndiaye reste un acteur clé de l’histoire politique des dernières années du président Mamadou Dia. Donc un témoin de l’histoire ! L’ancien député, et actuel leader politique du Parti des Libéraux et Démocrates (PLD) d’Oumar Sarr fut un compagnon proche du président Mamadou Dia jusqu’à même en être le coordonnateur de sa formation politique le Mouvement pour le Socialisme et l’Unité (Msu). Bamba Ndiaye porta même le titre de “second Mawdo” alors que son mentor était appelé “Premier Mawdo”. Si les routes politiques des deux hommes se sont séparées par la suite, Bamba Ndiaye n’en revendique pas moins l’héritage politique de son mentor dont il reconnait avoir véritablement façonné sa trajectoire politique. Bamba Ndiaye dit qu’il ne reprocherait à personne de s’inspirer de la vision souverainiste du président Mamadou Dia. Il ne s’agira pas de contemplation de l’œuvre de son guide, mais plutôt une invite à l’actuel régime de prendre en charge les idées positives du président Mamadou Dia. Sur la question agitée de la révision du procès, Bamba Ndiaye dépoussière les positions du concerné : de son vivant, le président Mamadou Dia disait que le peuple l’avait déjà réhabilité. Et qu’il n’avait pas besoin d’un procès pour cela. Notre interlocuteur déclare alors que « Mamadou Dia avait parfaitement raison de se sentir réhabilité par l’histoire et par le peuple sénégalais »
Le Témoin : En tant que compagnon du président Dia, comment allez-vous témoigner à « décharge » pour les événements de décembre 62 ?
Effectivement, j’ai eu l’avantage d’accompagner le président Mamadou Dia dans ses activités politiques pendant plus de 15 ans à partir de 1983. Même si les vicissitudes politiques ont fini par nous séparer, je suis très fier de ce compagnonnage. Il a beaucoup contribué, et positivement, à ma formation en tant que jeune d’une trentaine d’années qui a eu la chance de réfléchir et d’agir avec le véritable père de notre indépendance. Nous nous étions retrouvés dans l’opposition au régime de Abdou Diouf, au cours des luttes pour une alternance démocratique ayant abouti à la grande victoire du 19 mars 2000. Avant de le rencontrer et de m’attacher à lui, j’avais déjà eu un parcours politique d’une dizaine d’années dans la gauche sénégalaise. C’est en toute conscience politique que j’avais choisi de l’accompagner, même si j’étais plus proche sur le plan social du professeur Cheikh Anta Diop. Maintenant, pour en venir directement à votre question, il me semble que la crise de décembre 1962 a été une véritable sortie de piste pour le Sénégal nouvellement indépendant. Le pouvoir de Dia voulait transformer l’indépendance formelle concédée par la France du Général De Gaulle en une véritable souveraineté politique et économique. Et il était en passe de le réussir, notamment dans le domaine de l’agriculture. C’est pourquoi il a été combattu et éliminé. Eliminer, le mot n’est pas de trop pour un témoignage à décharge ! Pour preuve, dès l’élimination politique du Président Dia, le Sénégal a rejoint le cercle des néo-colonies françaises comme le voulaient les autorités parisiennes. Les grands chantiers de Dia comme ceux concernant le Franc CFA ou les bases militaires ont été mis sous le boisseau pendant presque 40 ans. Très peu de gens osaient évoquer ces questions qui ont été la cause de l’engagement de notre génération dans les rangs de la gauche. De sorte que l’impact négatif de cette éviction de Mamadou Dia a fait dévier la trajectoire de toute l’Afrique occidentale.
D’aucuns estiment que le président Dia est ressuscité par le souverainisme incarné par l’actuel régime. Quelle lecture faites-vous de ce débat ?
C’est un débat que je suis avec beaucoup d’attention. Vous savez, si ce régime ou un autre cherche à retrouver le chemin tracé par Mamadou Dia, ce n’est certainement pas Bamba Ndiaye qui va le leur reprocher. Bien au contraire. Il ne s’agit pas d’être dans une contemplation du passé mais de s’inspirer des grandes leçons positives et des riches enseignements de son action. Ces leçons portent d’abord, à mon sens, sur le style de gouvernance. Dia a voulu servir son pays et non s’enrichir. D’ailleurs, il a quitté le pouvoir après 15 ans d’exercice sans même posséder une maison. Dans son action à la tête de l’Etat, il a voulu mettre en avant les intérêts vitaux de nos populations africaines, sans jamais baisser la tête devant les puissances de ce monde. Il savait se faire respecter de tous, y compris le Général De Gaulle. Concernant l’autre aspect de votre question, voyons voir, comme disait l’autre.
Que pensez-vous de la réouverture du procès de Mamadou Dia ? Objectivement y a-t-il des éléments nouveaux qui concourent à cette demande générale ?
Une très bonne question qui vient à son heure ! Mais je préfère m’en tenir à la dernière position exprimée par Mamadou Dia de son vivant. En effet, il avait fait savoir que le peuple sénégalais l’avait déjà réhabilité. Et qu’il n’avait pas besoin d’un éventuel procès visant à le réhabiliter. Maintenant, est-ce que cette prise de position du principal concerné peut lier les mains de Dame Justice ou alors faire taire des nouvelles générations ? Ce n’est pas à moi de le dire. Mais cela ne m’empêche pas de penser que Dia avait parfaitement raison de se sentir réhabilité par l’histoire et par le peuple. Pendant de longues années, beaucoup de gens n’osaient même pas prononcer son nom, sauf pour l’injurier. Les choses ont commencé à changer dans les années 1970, quand les jeunesse sont intéressés à ce pan alors méconnu de notre histoire. L’un des grands moments de cette réhabilitation a été le pré-symposium qui a été organisé sur son œuvre en 1996 et dont j’ai eu l’honneur de coordonner le comité préparatoire. A cette occasion, nos plus grands professeurs, comme le philosophe Djibril Samb, l’économiste Makhtar Diouf ou l’historien Mamadou Diouf, avaient disséqué son œuvre tant politique qu’intellectuelle et conclu qu’elle devait et pouvait constituer une source d’inspiration pour bâtir un meilleur avenir de nos pays. Les Actes de ce pré-symposium avait été publiés sous forme de livre. Espérons qu’il sera organisé un jour le Symposium international sur son œuvre qui avait été envisagé à l’époque.
Ousmane Camara dans une publication en tant que Procureur au procès de 1962 avait publiquement réhabilité le président Dia, cela n’est-il pas suffisant ?
Il me semble que la réhabilitation politique et intellectuelle a une portée plus grande qu’une réhabilitation judiciaire. Toutefois, les prises de position du président Ousmane Camara ont une grande signification. Déjà, lors du procès de 1963, il avait été très nuancé dans ses réquisitions. Il faut dire que les principaux protagonistes de cette crise comme le Général Jean-Alfred Diallo, le président Magatte Lo et bien d’autres ont tenu à blanchir Mamadou Dia des accusations de coup d’Etat portées contre lui. Certains sont même devenus plus-tard ses amis personnels.
A un moment donné, vous étiez l’héritier politique du président Dia à travers le MSU. Pourquoi vous étiez-vous éloigné de l’homme ? Bamba Ndiaye revendique-t-il toujours son héritage politique ?
Il faut dire simplement que le rajeunissement du MSU, qui avait été décidé à l’initiative du président Dia en 1996, n’a pas donné les résultats espérés. Étant élu Coordonnateur Général du MSU, j’ai pris mes responsabilités dans des moments cruciaux pour notre pays. Ce que je peux déplorer, c’est le déficit de communication qui avait permis à certains acteurs de réussir à nous diviser. Mais je ne regrette pas les combats que j’ai menés en ces moment-là. Un jour peut-être, je pourrais revenir sur cette période de façon détaillée. Je dois également préciser que ce n’était pas une rupture de nos relations personnelles. Je peux vous révéler par exemple que, quand je suis devenu député en 2001, le président Dia a organisé chez lui une séance de prières à mon bénéfice. Quelques années plus tard, je suis allé lui rendre visite et je dois dire que nous nous sommes quittés en bons musulmans, comme il se doit. Bien sûr, je revendique ma part dans l’héritage politique du Président Dia. C’est ce que j’ai toujours dit. Lui, il était Premier Mawdo du MSU et vos confrères de l’époque me surnommait le Deuxième Mawdo. C’est un passé que je ne saurais renier mais que je porte avec fierté. Je ne suis pas son seul héritier politique bien sûr mais, encore une fois, je revendique et je porte ma part d’héritage.
Que reste-t-il justement de l’héritage politique du président Dia ?
Lors de son procès de 1963, un de ses avocats avait dit ceci : « les noms des juges de Socrate ont été oubliés mais le nom de Socrate est resté dans l’histoire ». Plus de 60 ans après, on peut dire la même chose de Mamadou DIA. Ces derniers jours, il fait la une de la presse nationale. Le Building administratif dont il avait été chassé porte son nom suite à une décision du président Macky Sall. Le président Wade avait engagé une procédure de révision de son procès. Peut-être le pouvoir actuel posera-t-il aussi des actes symboliques comme, par exemple, la réhabilitation du Général Amadou Fall, premier chef d’étatmajor de notre Armée nationale, que Dia souhaitait avec force. Mamadou Dia est plus connu et plus célébré aujourd’hui que de son vivant. Je peux en témoigner. Ses idées n’ont jamais été aussi discutées qu’actuellement. Espérons seulement que les uns et les autres pourront en tirer des inspirations utiles et profitables au grand bénéfice de nos peuples.
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NATHALIE VAIRAC : NAÎTRE ET NE PAS ÊTRE
Pas le « bon » nez ni les « bons » cheveux pour être reconnue comme Indienne. Pas non plus assez « bâtie » pour être perçue comme une Noire authentique. Quel crime cette comédienne a-t-elle donc commis pour être ainsi toisée, ballottée entre deux cultures
Pas le « bon » nez ni les « bons » cheveux pour être reconnue comme Indienne. Pas non plus assez « bâtie » pour être perçue comme une Noire authentique. Quel crime cette comédienne a-t-elle donc commis pour être ainsi toisée, ballottée entre deux cultures - celle d’un père guadeloupéen et celle d’une mère indienne ?
La richesse apparente de la double culture, ou du métissage, dissimule souvent les douleurs que vivent en silence de nombreuses personnes métisses. Et que dire lorsque, dès le départ, un mariage n’est pas accepté, surtout s’il implique un ou une conjoint(e) perçu(e) comme « casté(e) » ? L’histoire de Nathalie Vairac illustre parfaitement cette réalité. En effet, le mariage de ses parents, célébré dans les années soixante, a été mal accueilli par une partie de la famille maternelle. Une Indienne qui ose épouser un Noir ?
Guadeloupéenne par son père et Indienne par sa mère, Nathalie a vu l’amour de ses parents se heurter à des résistances de part et d’autre des deux familles. Cette « union interdite », vécue comme un sacrilège du côté maternel, s’est alourdie du poids des incongruités coloniales. Sous l’influence de la politique d’assimilation, certains de ses très lointains ancêtres, arrière-arrière-grands-parents, avaient renoncé officiellement à leur identité, dans l’espoir fallacieux d’accéder à un statut « supérieur » et aux avantages supposés qui y étaient attachés. Une manipulation qui n’a fait qu’accroître le poids des douleurs et des souffrances que Nathalie a portées durant des années, hantée par cette question constante : « Qui suis-je ? ».
Le temps, cependant, a fait son œuvre, et Nathalie a peu à peu trouvé le chemin de la guérison. Comédienne chevronnée, avec plus de trente ans d’expérience sur les planches, elle s’est ouverte à d’autres formes d’expressions artistiques, notamment la performance.
C’est ainsi que, dans le cadre de la 15e édition de Dak’Art, Nathalie a présenté le projet « Mutikkap Patate » au Raw Material Company, situé au Point E. À travers cette œuvre, elle a partagé son histoire et les résonances de son parcours. Grâce au théâtre, qui favorise la rencontre et l’introspection, ainsi qu’à la psychanalyse et à d’autres démarches de compréhension de soi, Nathalie a entrepris un travail de réconciliation intérieure. Elle a refusé de couper les liens avec sa famille, qu’elle soit paternelle ou maternelle, malgré le lourd héritage familial et colonial.
Son retour en Afrique, en tant qu’Afrodescendante, a également joué un rôle clé dans ce processus de guérison. Bien que son père n’ait peut-être jamais eu de connexion avec ce continent, Nathalie y a trouvé un sens profond et apaisant. Après quatre ans passés au Kenya, elle vit depuis dix ans au Sénégal, où elle semble avoir trouvé un équilibre.
Son histoire reflète celle de milliers, voire de millions de métisses confrontés aux questions identitaires, au racisme et aux séquelles d’un passé colonial pesant. En définitive, malgré les avancées de la civilisation, l’humanité persiste à nourrir des comportements teintés d’obscurantisme, d’intolérance et d’inhumanité.
35 MESURES D’ATTENUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE VALIDEES PAR LE MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT
Le Sénégal s’est engagé dans une lutte contre le changement climatique avec la contribution déterminée au niveau national, adoptée en 2020, afin d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre.
Le ministère de l’Environnement et la Transition écologique (METE) a organisé, hier mercredi, en collaboration avec la Banque mondiale, un atelier de validation de la courbe MACC, un outil stratégique permettant de hiérarchiser les actions climatiques en fonction de leur coût et de leur impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de cette rencontre, qui a réuni les institutions locales, internationales, des partenaires techniques et financiers, vise aussi à faire de cette outil une opportunité pour le renforcement économique et sociale au Sénégal.
Le Sénégal s’est engagé dans une lutte contre les changements climatiques avec la contribution déterminée au niveau national, adoptée en 2020, afin d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. A cet effet, une rencontre a été organisée hier, mercredi 17 décembre 2024, dans un hôtel de la place. Une occasion pour les acteurs d’échanger sur les résultats de la Courbe des Coûts Marginaux de réduction (MACC, en anglais) qui va permettre de réduire l’impact carbone en identifiant les actions et des projets qui ont le potentiels de réduire le plus efficacement les émissions, explique Mme Sarr Madeleine Diouf, Directrice du Changement climatique, de la Transition écologique et du Financement vert. «Cette analyse a permis d’identifier 35 mesures d’atténuation qui sont des mesures gagnants-gagnants pour le Sénégal, mais également de voir quel est le coût de ces mesures et combien de gaz à effet de serre ces mesures vont permettre au Sénégal d’éviter. Et cela nous permettra de mieux négocier avec nos partenaires.»
Et Mme Sarr Madeleine Diouf de préciser : «ces mesures concernent différents secteurs notamment : le secteur de l’environnement, le secteur de tout ce qui est reforestations, tout ce qui est protection des mangroves, lutte contre les feux des brousses, développement des foyers améliorés, les augmenter pour réduire la pression sur les forêts. Nous avons les projets sur l’énergie comme promouvoir le gaz butane dans la cuisson des ménages ; des projets également sur l’assainissement comme réduire les émissions de méthanes dans le secteur en augmentant l’accès à l’assainissement et le traitement des eaux usées ; dans le transport électrique mais également le transport hydride où on peut utiliser de l’essence et de l’électricité».
Selon elle, cette collaboration renforce la planification climatique, en orientant les politiques publiques du Sénégal en matière de lutte contre le changement climatique en maximisant les bénéfices environnementaux et économiques, explique Mme Sarr. «Nous sommes là pour valider un rapport sur ce qu’on appelle l’Etude MACC, qui est l’étude d’évaluation du niveau du coût d’abattement des projets d’atténuation de gaz à effet de serre. Donc, c’est un instrument économique qui nous permet de réellement voir le rapport coût et niveaux de réduction d’une politique d’émission des gaz à effet de serre». Elle souligne que «c’est un instrument économique à hiérarchiser les opinions d’atténuation selon leur impact carbone et financier. Cet outil vient à son heure parce que nous allons déployer la prochaine CNN du Sénégal et pouvoir servir à l’ensemble des acteurs ici présent et les secteurs présents sur l’identification de nos mesures prioritaires au Sénégal», a indiqué la Directrice du Changement climatique, de la Transition écologique et du Financement vert qui a insisté sur la collaboration et l’engagement des parties prenantes pour garantir le succès du projet, avec l’appuis de la Banque mondiale pour la conception et la mise en œuvre de la courbe, qui s’inscrit dans le cadre du programme Partenership for Market Implementation (PMI), et des partenaires financiers et techniques.
SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU SENEGAL: DES AVANCEES ET DES CHOSES A AMELIORER
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations.
Le Sénégal se porte globalement bien en matière de protection des droits de l’homme même s’il reste encore beaucoup d’efforts à faire dans divers domaines. C’est ce qu’a indiqué hier, à Cap-skirring (Oussouye), le représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), Ayéda Robert Kotchani.
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations. On les évoque à longueur de journée. Cependant, si l’on se fie aux propos du représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), le Sénégal présente un tableau de bord plus ou moins reluisant en matière de protection des droits de l’homme. Ayéda Robert Kotchani qui prenait part, hier, à Cap-skirring, dans la commune de Diembéring, à la session de renforcement de capacités des acteurs judiciaires (magistrats et avocats) des cours d’appels de Ziguinchor et de Tambacounda sur « l’applicabilité des normes internationales de droits de l’homme au niveau national » a reconnu que des efforts ont été faits dans ce domaine par les autorités étatiques.
« En matière de droits de l’homme, aucun pays n’est un champion absolu. Au Sénégal, comme dans tous les pays démocratiques, il y a de fortes avancées que nous encourageons. Mais, il y a des domaines où nous pensons que des efforts doivent être faits. Il y a des choses à parfaire. Au niveau de notre bureau, nous allons continuer à accompagner les États dans la promotion des droits de l’homme, à travers des institutions gouvernementales comme la Commission nationale des droits de l’homme mais aussi l’Observatoire national des lieux de privation des libertés », a affirmé M. Kotchani. Poursuivant son argumentaire, le responsable du bureau Afrique de l’Ouest du Hcdh a révélé qu’au Sénégal, les défis majeurs concernent surtout l’enfance où on note encore l’absence d’un Code qui encadre ce secteur.
Sur ce point précis, il a pointé le faible taux de scolarité constaté dans plusieurs endroits du pays. »Dans certaines régions du Sénégal, il demeure encore très bas idem pour les soins médicaux qui posent problème », a-t-il dit. Outre cet aspect lié à la violation des droits de l’enfant, Ayé Robert Kotchani a également mis le curseur sur la lancinante question des détenus et leur réhabilitation dans les prisons. Pour lui, il y a autant de problématiques à améliorer de façon progressive.
Appliquer les normes en tenant compte du justiciable
En revanche, l’enfant du Bénin a relevé des progrès considérables qui ont été réalisés au Sénégal. « On a noté des efforts formidables. Par exemple, nous avons le statut de la Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal dont une loi a été votée au mois de septembre dernier », a salué Ayé Robert Kotchani, préconisant l’installation des antennes régionales de la Commission nationale des droits de l’homme. En matière de droits de l’homme, les perspectives semblent déjà claires pour le Sénégal. Pour parvenir à relever les défis liés à l’effectivité des droits de l’homme, le directeur des droits humains au Ministère de la Justice, Julien Ngane Ndour a souligné l’impérieuse nécessité d’offrir une formation continue aux magistrats pour leur permettre de mieux appliquer les normes internationales au niveau interne.
« Les normes internationales sont mises en place pour les justiciables. Donc, il faut toujours offrir aux magistrats des sessions de renforcement de capacités pour une meilleure application des normes et traités internationaux parce que, on note quelques fois, une certaine imbrication. Nous voulons que les magistrats soient mieux outillés en matière de droits de l’homme », a fait remarquer le magistrat et collaborateur du ministre de la Justice, Ousmane Diagne. De son côté, le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor, Saliou Mbaye a précisé que la rencontre de Cap-skirring arrive à point nommé, surtout dans un contexte où les magistrats sont appelés à appliquer des normes internationales à côté des normes de droit interne.
Avec les contraintes doctrinales et jurisprudentielles, M. Mbaye a estimé que cette avec activité leur permettra, avec les experts, de trouver des solutions et des bonnes pratiques pour faire en sorte que le justiciable y trouve toujours son compte. « Comme on dit, le calumet est fait pour la paix et la justice est faite pour les justiciables », a parachevé le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor. La rencontre de deux jours qui s’ouvre au Cap-skirring va permettre aux acteurs judiciaires des cours d’appels de Ziguinchor et Tambacounda d’aborder entre autres, la question des traités internationaux et droits de l’homme mais également celle relative à la protection des droits des travailleurs migrants au Sénégal.
LA STATUE LAT-DIOR DE THIÈS A COÛTÉ 44 MILLIONS DE FCFA, SELON LA MUNICIPALITÉ
Selon la mairie, ce projet a été attribué à la suite d’une recommandation de la Direction centrale des marchés publics qui avait instruit le maire de la Ville de lancer le marché par une demande de renseignements et de prix à compétition ouverte.
Thiès, 18 déc (APS) – La statue Lat-Dior de Thiès a coûté plus de 44 millions de FCFA, au lieu des 70 millions de FCFA, avancés par certains médias et sur les réseaux sociaux, précise la ville de Thiès, dans un communiqué transmis à l’APS.
« Le montant exact consacré à cette œuvre d’art est de 44.338.500 francs FCFA TTC (toutes taxes comprises), soit 36.357 570 francs FCFA hors TVA », indique notamment le communiqué signé par la Direction de l’information et de la communication de ladite institution municipale.
Selon la ville de Thiès, « ce projet a été attribué à la suite d’une recommandation de la Direction centrale des marchés publics (DCMP) qui avait instruit le maire de la Ville de lancer le marché par une demande de renseignements et de prix à compétition ouverte (DRPCO) ».
« Conformément à la réglementation en vigueur au Sénégal, la ville a inscrit le marché dans son plan de passation des marchés, avant de procéder à son lancement », poursuit le texte.
L’institution municipale dit regretter la « propagation de chiffres inexacts susceptibles de déformer la réalité des faits et de semer la confusion dans l’opinion publique ».
« Le conseil de ville de Thiès tient à rappeler son engagement pour la transparence dans l’exécution des projets et invite l’ensemble des citoyens à se référer aux informations officielles pour éviter toute interprétation », ajoute la même source.
La statue représentant la figure de la résistance à la colonisation française, Lat-Dior Ngoné Latyr Diop, monté sur son cheval Malaw, a été inaugurée, jeudi par le président de la République Bassirou Diomaye Faye.
Ce projet de la ville de Thiès réalisé par l’artiste-sculpteur burkinabè Siriki Ky, est une œuvre en bronze de 2,65 mètres.
Le comité scientifique de ce projet est présidé par le professeur Ibrahima Thioub, avec comme rapporteur le Professeur Babacar Mbaye Diop.
Il compte parmi ses membres, le professeur Mamadou Babacar Ndiaye, recteur de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), Adja Maïmouna Niang, enseignante-chercheure à l’UIDT, Ousseynou Masserigne Guèye, directeur de l’information et de la communication de la ville de Thiès, etc.
Siriki Ky, un artiste sculpteur mondialement reconnu, travaille le bronze, en utilisant des techniques ancestrales, telles que la cuisson des moules au feu de bois et la fonte du bronze dans une forge traditionnelle.
L’artiste, fait chevalier de l’ordre du lion en 2018 par le président Macky Sall lors de l’inauguration du Musée des civilisations noires, a réalisé une bonne partie des statues qui ornent l’allée des Etalons au Burkina Faso parmi lesquelles celles des réalisateurs sénégalais Sembene Ousmane et Alain Gomis.
« L’œuvre que nous avons inaugurée aujourd’hui, au-delà de sa dimension esthétique, à l’image de tant de produits de nos artistes, cinéastes, est porteuse d’une efficace fonction pédagogique dans la transmission de nos valeurs et vertus les meilleures », avait dit le chef de l’Etat, lors de la cérémonie d’inauguration de la statue en hommage au héros national Lat-Dior Diop.
par Abdoul Mbaye
BUDGET 2025, L’ILLUSION D’UNE PROSPÉRITÉ INTROUVABLE
Prévisions irréalistes, gestion déconnectée... Ce budget, prétendument ambitieux, n’est rien d’autre qu’une fuite en avant, dans la lignée de l'ancien régime. Le Sénégal ne peut plus se payer le luxe des illusions
Le projet de Loi de Finances Initiale (LFI) 2025 du Sénégal donne l’image d’un pays en plein essor, mais derrière cette façade brillante se cache une réalité bien différente. Les chiffres présentés semblent faits pour séduire, mais ils ne résistent pas à une analyse lucide. En continuant sur la lancée de l’ancien régime, ce budget repose sur des prévisions irréalistes, une gestion budgétaire déconnectée et une fuite en avant dangereuse pour l’économie du pays.
Sous Macky Sall, le budget 2023 s’appuyait déjà sur une imposture : une prévision de croissance nominale de 10,1 % entre 2022 et 2023. La révision en catastrophe de ce taux à 4,1 % du PIB réel n’a pas empêché de maintenir un PIB nominal largement gonflé, faussant ainsi les calculs de déficit et d’endettement. Aujourd’hui, le nouveau régime s’inscrit dans cette continuité trompeuse. En projetant une croissance de 20,35 % entre 2022 et 2024, il perpétue une vision économique déconnectée de la réalité.
Une campagne arachidière morose et une économie en repli rendent ces chiffres absurdes, voire insultants pour les Sénégalais qui peinent à joindre les deux bouts. Et pourtant, les illusions continuent. Les recettes internes prévues pour 2025 atteignent 4 348,1 milliards FCFA, mais elles suffiraient à peine à couvrir le service de la dette, qui s’élève à 3 855,52 milliards FCFA, soit 88,7 % des recettes. Malgré ce constat alarmant, aucune mesure sérieuse de réduction des dépenses publiques n’est envisagée.
Pire, certaines lignes budgétaires augmentent. La présidence s’offre 3,45 milliards FCFA supplémentaires, la Primature 1,2 milliard FCFA, et le ministère des Affaires étrangères se distingue avec une hausse de 18,84 milliards FCFA, répartis entre investissements et acquisitions de biens et services. Où est l’effort de rigueur promis ?
Pour couronner le tout, le gouvernement mise sur les « Diaspora Bonds » pour combler ses lacunes. L’idée semble brillante : mobiliser le patriotisme des Sénégalais de l’extérieur pour financer les déficits et les projets. Mais cette approche relève plus du vœu pieux que d’un plan solide. La diaspora, déjà accablée par les besoins familiaux qu’elle soutient, pourrait se montrer réticente à investir dans des obligations en monnaie locale, surtout face à l’instabilité économique.
Ce budget, prétendument ambitieux, n’est rien d’autre qu’une fuite en avant. En refusant de faire face aux réalités économiques et en évitant les réformes indispensables, le Sénégal s’enferme dans une spirale dangereuse. Ce qu’il faut, c’est un budget de vérité. Cela commence par des prévisions sincères, une réduction drastique du train de vie de l’État, et une réorientation des ressources vers les véritables priorités : les secteurs sociaux, l’agriculture en crise, et les besoins des populations les plus vulnérables.
Le Sénégal ne peut plus se payer le luxe des illusions. L’heure est à l’effort, à la rigueur et à la justice. Ce n’est qu’à ce prix qu’il regagnera la confiance de ses citoyens, de ses bailleurs, et de sa diaspora.
LA POLLUTION DE L’AIR VA PERSISTER JUSQU’À SAMEDI
La qualité de l’air à Dakar reste alarmante avec un indice "rouge" annonçant un niveau très mauvais pour les prochaines 48 heures, avertissent l’ANACIM et le CGQA. Un vent renforcé depuis le Sahara charrie d’importantes quantités de poussière vers le pays
Dakar, 18 déc (APS) – La qualité de l’air à Dakar restera très dégradée ce jeudi, indique un bulletin météo conjoint de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) et du Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA), prédisant un renforcement du vent sur le Sahara qui va charrier davantage de poussière vers le Sénégal.
‘’Au cours des prochaines 48 heures, l’indice de la qualité de l’air reste au rouge (très mauvais)’’, indiquent les prévisionnistes.
Entre mercredi et vendredi, ‘’le vent se renforcera sur le désert du Sahara entrainant ainsi un soulèvement et un transport de la poussière vers le Sénégal’’, informe le bulletin.
Il précise que cette dense couche de poussière intéressera tout le pays, plus particulièrement les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, au centre et à l’ouest, ainsi que celles de Saint-Louis, Louga, Matam, Podor, Linguère, Tambacounda, dans la partie nord et est.
‘’Les visibilités seront par conséquent fortement réduites dans les zones précitées devenant moins affectées en Casamance’’, ajoute la même source.
Le bulletin précise aussi que ‘’la réduction des visibilités est étroitement liée à la densité de la poussière qui dégrade à son tour la qualité de l’air’’.
Les prévisionnistes annoncent qu’une ‘’baisse progressive des concentrations de particules est également prévue à partir de samedi’’.
En attendant, ils affirment que ‘’la vigilance reste donc de mise et le port de masque recommandé’’. ‘’Au vu du degré d’exposition aux concentrations élevées de particules, il est conseillé de ne pas trop s’exposer à l’air ambiant et d’éviter les activités sportives intenses à l’extérieur’’ recommandent l’ANACIM et le CGQA.
Selon eux, ‘’la qualité de l’air est très mauvaise aujourd’hui à Dakar avec des concentrations de particules très élevées dans l’air ambiant’’.
Ils précisent que ‘’les particules (PM10) dépassent 1000 microgrammes par mètre cube et les (PM2,5) 500 microgrammes par mètre cube dans l’air ambiant’’.
par Abdoul Aziz Diop
2007, L’ANNÉE OÙ S’ACCÉLÈRE LA STRANGULATION DE LA FRANÇAFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le récent changement politique à Dakar avec l'élection de Diomaye n'est que l'aboutissement d'un processus entamé il y a 17 ans, lorsque les Sénégalais ont commencé à déjouer les stratagèmes d'une Françafrique déjà moribonde
Venu rehausser de sa présence la cérémonie de dédicace du livre « De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral » (La Découverte, 2024) de la journaliste française Fanny Pigeaud et de l'économiste Ndongo Samba Sylla, l’écrivain Boubacar Boris Diop soutient que « la Françafrique contrôle la situation [en Afrique francophone] à travers des élections qui sont truquées…»
La Françafrique des élections est irréfutable, mais l’année où s'accélère sa « strangulation » - mot emprunté à Boris - et débute la mise à mort de l’ogre montre que celui qu’on dit être le souverainiste d’exception sans qu’on ne sache d’ailleurs pourquoi, Bassirou D.D. Faye, n’y est absolument pour rien. De même n’y sont pour rien du tout les putschistes du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée, etc.
De la Françafrique des élections
En février 2007, Abdoulaye Wade disait s’être fait réélire par les électeurs sénégalais avec 55,90 % des suffrages valablement exprimés. Au mois de mai de la même année, le candidat de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), Nicolas Sarkozy, remporte l’élection présidentielle française devant la candidate socialiste Ségolène Royale.
La nouvelle affiche de la Francénégal surexcitée - Sarkozy et Wade - irrita l’intelligentsia africaine qui ne s’est pas fait prier pour monter au créneau et jouer la partition attendue d’elle après que Sarko a prononcé son fameux discours de Dakar le 26 juillet 2007.
À l'ouverture de la campagne électorale pour l'élection présidentielle sénégalaise du 25 février 2007, figuraient, au passif du président sortant Abdoulaye Wade, la mort d'au moins 2000 naufragés, la confusion des pouvoirs, l'amnistie des crimes politiques, la pratique à grande échelle de la corruption, le détournement de plusieurs centaines de milliards de F CFA, la disparition, dans l'océan, de plusieurs centaines de jeunes (filles et garçons lacérés), candidats à l'émigration clandestine, etc. A l'issue du scrutin, ce lourd passif est « récompensé » d'une éclatante victoire électorale, qui crédita, dès le premier tour de scrutin, Abdoulaye Wade de 55,90 % des suffrages exprimés. Un conseiller en communication du Premier ministre Macky Sall - quatrième responsable politique à occuper le poste de chef de gouvernement pendant le dernier septennat (2000-2007) s'en étonna. Son étonnement fut révélateur de la consternation des autres citoyens, très nombreux à déclarer, en privé, qu'ils n'ont pas voté pour Abdoulaye Wade. Que s'est-il donc passé ?
Plusieurs mois après l'élection, un premier effort d'investigation interprétative permet d'y voir plus claire en attendant les aveux des nombreux « faux électeurs » des 25 et 26 février 2007. Appelés aux urnes pour seulement le dimanche 25 février 2007, les partisans d'Abdoulaye Wade votèrent jusqu'au jour suivant, lundi 26 février 2007. Notamment à Fatick, chef-lieu de région et fief de l'ancien Premier ministre Macky Sall.
Abdoulaye Wade se débarrassa, comme chacun le sait, de la plupart de ses conseillers sénégalais après avoir laissé entendre qu'ils étaient les meilleurs parmi les meilleurs. La saignée concerne en particulier les conseillers en communication du maître de la rente. Mais dans ce domaine, les « sorciers blancs » français ne se font pas prier pour combler le vide. Les « marchands de conseils et d'image, de sécurité, de stratégie, de droit d'assistance juridique se pressent auprès de ces présidents en mal de reconnaissance », renchérissait déjà Le Canard Enchaîné.
Auprès du président sénégalais, les rôles semblent avoir été bien distribués entre Marc Bousquet et Jean-Pierre Pierre-Bloch. Bousquet sonde les Sénégalais avant la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 25 février 2007, et s'occupe, en même temps, des affiches (illégales) du président sortant. Le journal Le Quotidien de Dakar, daté du 4 mars 2006, commente la supercherie qui donna Wade vainqueur de l'élection : « (...) Les personnes âgées de 18 à 25 et de 25 à 35 ont souvent cité le nom d'Idrissa Seck, le principal challenger. Le contexte d'emprisonnement d'Idrissa Seck, dans lequel le sondage a été effectué, devrait expliquer ce succès du maire de Thiès. Ousmane Tanor Dieng a réuni autour de sa personne un nombre surprenant d'intentions de vote ». En dissimulant les résultats auxquels ses « enquêteurs » sont parvenus dans les localités sénégalaises concernées, le voyou Marc Bousquet, patron de Médiatique, confirma lui-même ce que le kiosque multimédia sénégalais, « rewmi.com », révéla à ses visiteurs : « Dans les années 70, cet ancien giscardien bon teint, passionné de politique, avait participé à la création d'un institut de sondages Public SA. L'officine se fit remarquer par des enquêtes complaisantes pour la droite, voire carrément bidonnées. Ce qui lui valut de fréquentes réprimandes de la Commission des sondages jusqu'à sa liquidation ».
Dans son numéro daté du 16 juin 2004, Le Canard Enchaîné commente : « Les vendeurs d'images les plus courus dans l'Hexagone, notamment en Afrique, restent Jacques Séguéla et Stéphane Fouks, d'Euro RSCG. Les deux fils de pub' ont même réussi à vendre leurs services en Côte d'Ivoire à Henri Konan Bédié et à son adversaire Alassane Ouatara. Le Général Robert Gueï, auteur du putsch contre Bédié et assassiné lors d'un coup d'État contre Laurent Gbagbo, avait, lui, choisi un concurrent, Marc Bousquet, ancien giscardien, et son agence Médiatique. Euro RSCG a aussi officié au Togo pour le général président Eyadéma, ou au Sénégal enégal en 1999 pour Abdou Diouf ». La supercherie remonterait à Diouf. Ousmane Tanor Dieng, qui lui succéda à la tête du Parti socialiste, avait de la visite française pendant son meeting de clôture le 23 février 2007. Wade en avait aussi, lui qui donna la parole à l'ultralibéral Alain Madelin, maintenant oublié des Français.
Abdoulaye Wade fit surtout campagne 21 jours durant en s'amurant les services d'un « maître de scène », un certain Jean Pierre Pierre-Bloch. Le nom de ce monsieur nous renvoie à nos lectures politiques post-alternance. Dans le chapitre consacré au « Françafricain Abdoulaye Wade », l'auteur de l'ouvrage « Le Sénégal entre deux naufrages ? Le Joola et l'alternance » (L’Harmattan, 2003), Almamy Mamadou Wane, écrit que « dès les premières heures de son élection, au soir de sa victoire, tous les amis de Wade étaient présents parfois en famille : Alain Madelin, (...). Pierre Aïm, (...), [...], le maire adjoint de Paris, Jean-Pierre Pierre-Bloch, qui, il est vrai, avait ouvert dans son XVIIIe arrondissement une permanence pour le "candidat [Abdoulaye] Wade" ». « Jean-Pierre Pierre-Bloch, écrit M. Wane, est une vieille relation du dictateur congolais Denis Sassou Nguesso, multirécidiviste de crime contre l'humanité. Et son "frère" à la Grande Loge Nationale Française (GLNF), l'Église de toutes les chapelles françafricaines. »
Pendant toute la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 25 février 2007, le (...)-Bloch de M. Wane demanda aux jeunes de la caravane du président sortant Abdoulaye Wade de soulever la poussière partout où l'illusion d'une mobilisation est nécessaire pour abuser l'opinion.
La bête de scène « hyperactive » Jean-Pierre Pierre-Bloch avait été mise en examen à deux reprises en France pour « recel d'abus de bien sociaux ». Dans la première affaire, « la société dirigée par sa femme aurait bénéficié de prêts de plusieurs dizaines de millions de francs [français] pour des opérations immobilières ». Dans la seconde histoire, « la justice soupçonna l'élu du XVIIIe arrondissement d'avoir perçu, entre 1994 et 1999, des rémunérations d'une société de Neuilly (Hauts-de-Seine) sans y avoir été employé ». L'emploi fictif lui aurait rapporté environ 780 000 euros. Au sein du groupe Vaturi, informe le quotidien français Libération, daté du 25 décembre 2006, « Clément Vaturi, le père, et Joël Vaturi, le fils, ont, dans les années 90, rémunéré Jean-Pierre Pierre-Bloch (90 000 francs par mois) comme "apporteur de bonnes] “affaires" et "ouvreur de portes" ».
Venu témoigner à la barre en faveur de son « ami personnel », Alain Mandelin - encore lui - tempère : « Lobbying ne veut pas dire favoritisme (...). Aujourd'hui, on parlerait de patriotisme économique. » Le prévenu écope de « deux ans avec sursis et 100 000 euros d'amende pour... emploi fictif ».
Jean-Pierre Pierre-Bloch perdit, en 1994, son mandat de député UDF, invalidé pour dépassement de frais de campagne. Le voyou, qui souleva la poussière, n'avait donc aucune raison de déconseiller le vieux lièvre sénégalais bien connu de ses concitoyens pour les « largesses » grâce auxquelles il deal avec autrui.
Abdoulaye Wade, en si mauvaise compagnie, aime néanmoins se réclamer d'une des quatre plus grandes confréries musulmanes de son pays et de son guide spirituel. Un vrai paradoxe. Mais pour Wade et ses petits hôtes français, plusieurs carapaces valent plus qu'une seule. Wade peut toujours se prévaloir des prières d'un saint auprès de ses concitoyens pour expliquer ses succès électoraux tout en faisant opérer ses vieux « sorciers blancs » dans les coulisses. Une vraie manipulation !
Jean-Pierre Pierre-Bloch sait peut-être aussi comment un président impopulaire gagne une élection. Son ami Jacques Dominati avait été « sollicité par le procès des faux électeurs du Me arrondissement de Paris ». M. Dominati est intervenu à la demande de Jean-Pierre Pierre-Bloch quand ce dernier contesta le prix de vente des boutiques des aéroports de Roissy et d'Orly aux Vaturi qui, en 1993, remportèrent la privatisation desdites boutiques avec l'aide de Jean-Pierre Pierre-Bloch. En se joignant au boycott des élections législatives du 3 juin 2007, l'ancien Premier ministre sénégalais Idrissa Seck en disgrâce, savait-il des choses qu'il n'a pas encore dites ? Jean-Pierre Pierre-Bloch se trouve être un ami commun du président Wade et de son ancien Premier ministre. Il est d'ailleurs l'un des premiers à avoir tenté de réconcilier l'ancien mentor avec l'ancien poulain. Invité Afrique », le jeudi 26 avril 2007, de Radio France internationale (RFI), l'ancien Premier ministre du président Wade, Moustapha Niasse, crédité de seulement 5,90 % des voix à l'issue de l'élection présidentielle du 25 février 2007, dit entretenir de bonnes relations avec le maire de Thiès Idrissa Seck et accusa nommément le président Wade d'avoir purement et simplement « emporté » les élections en convoyant des électeurs vers des zones plutôt défavorables au président sortant. « Wade, mettra six mois à inscrire des gens à Dakar sur les listes électorales pendant que tout le reste du pays attendait. Restés ouverts jusqu'au lendemain 26 février 2007, les bureaux de vote des zones incriminées accueillirent les personnes déplacées pour bourrer "proprement" les urnes ». Le résultat se passe de commentaire : Wade gagne partout sauf à Thiès, fief bien gardé d'Idrissa Seck, et Nioro, bastion imprenable de Moustapha Niasse.
Les « faux électeurs » des zones et bureaux de vote incriminés par le patron de l'Alliance des forces de progrès (AFP) rappellent « les faux électeurs du IIIe arrondissement de Paris » dont Jacques Dominati, ami de Jean-Pierre Pierre-Bloch, était le maire jusqu'en 1995. Le procédé employé par les amis politiques du Corse Jacques Dominati pour conserver la mairie du Ille arrondissement de Paris est le même que celui décrit par Moustapha Niasse au téléphone de Christophe Boisbouvier, journaliste à RFI. De quoi s'agit-il ? C'est le quotidien Libération, daté du lundi 11 septembre 2006, qui nous renseigne : « Outre Jacques [Dominati], ses fils Laurent (ancien député) et Philippe (qui a hérité du siège sénatorial paternel) sont poursuivis pour "manoeuvres frauduleuses ayant porté atteinte à la sincérité du scrutin", à l'occasion des municipales de 1989 et 1995. Aux côtés de l'ancien maire du Ille, six de ses adjoints ou conseillers, et deux fonctionnaires du bureau des élections. L'accusation leur reproche une "quête incessante d'électeurs susceptibles de soutenir Jacques Dominati (...) qu'ils résident ou pas dans l'arrondissement", via des "attestations de domicile fallacieuses" et "au mépris du code électoral", La "mouvance ou l'entourage" Dominati aurait "dragué" au sein des militants UDF, des commerçants, de la synagogue Saint Nazareth, faisant miroiter à l'occasion une place en crèche ou en HLM ». « Le patron d'une brasserie, où le député-maire avait ses habitudes, a fait inscrire quatre de ses employés qui ne réclamaient qu'une carte de stationnement, ils auront droit à une carte d'électeur, avec ce mot d'ordre : "Vote pour Dominati" ». Renaud Lecadre, le journaliste de « Libé' », qui signe l'article, renchérit en ces termes : « (...) L'équipe Dominati a poussé la "coutume" au stade industriel, quitte parfois à imiter la signature des titulaires des cartes d'électeurs, une expertise a relevé 109 "faux grossiers" ». Par « coutume », il faut comprendre ce que Jacques Dominati présenta lui-même comme « (...) une "pratique courante" permettant de voter sur son lieu "d'attache professionnelle ou religieuse", notion inconnue du code électoral ». « L'accusation recense 327 électeurs "indûment inscrits" pour les municipales de 1989, plus 290 pour le scrutin de 1995. Pas de quoi inverser les élections : Dominati, élu en 1989 au premier tour à 20 voix près, serait passé au second quoi qu'il en soit ; en 1995, il a été battu avec 234 voix de retard », précise le journaliste. L'ami Pierre-Bloch aurait-il soufflé la méthode de l'ami Dominati au président Wade ? Les certitudes de Moustapha Niasse sur RFI portent à le croire. S'y ajoute surtout qu'au Sénégal, la « coutume » invoquée par M. Dominati est consacrée par le code électoral.
L'article L.33 dudit code stipule que « sont également inscrites sur la liste électorale dans les communes, les communes d'arrondissement et les communautés rurales, les personnes qui, ne remplissant pas les conditions d'âge et de résidence lors de la formation de la liste, les rempliront avant la clôture définitive.
Sont aussi inscrites sur la même liste électorale, lors des révisions exceptionnelles, les personnes qui remplissent la condition d'âge au plus tard le jour du scrutin ». Les tricheurs sénégalais auraient donc inscrit à Dakar « les personnes qui, ne remplissant pas les conditions (...) de résidence [ailleurs qu'à Dakar] lors de la formation de la liste, [ne] les [auraient toujours pas rempli] avant la clôture définitive [des inscriptions] ». Ces personnes-là seraient toutes de « faux électeurs » destinés à « faire du monde » dans les bureaux de vote pour le sortant Abdoulaye Wade. Un habitant de Ziguinchor nous informa de la caravane de 60 cars bourrés d'électeurs partis de Dakar pour aller voter dans la capitale de la région sud du même nom au frais du secrétaire général de la présidence de la République Abdoulaye Baldé. L'effectif déplacé représente plus de 50 % du total des voix engrangés par le candidat indépendant Marne Adama Guèye à Dakar. Cet effectif mobile se serait substitué, au moins en partie, aux vrais électeurs dont les cartes n'ont pas été distribuées avant le scrutin. À la date du 11 janvier 2007, 42,10 % des personnes inscrites sont en attente de leur carte d'électeur. La campagne électorale, elle, démarra moins d'un mois plus tard. « C'est quoi çà ? ».
« Il faut éviter l'amalgame. Mon adversaire, ce n'est pas Abdoulaye Baldé mais Abdoulaye Wade », s'offusqua le candidat de la coalition « Takku Defaraat Sénégal » à l'élection présidentielle Robert Sagna, maire de Ziguinchor. C'est « Wade [qui] m'a battu d'une manière générale à Ziguinchor, mais je l'ai bel et bien vaincu chez moi, dans mon village ». Pouvait-il en être autrement dans les limites bien gardées des derniers retranchements de M. Sagna ? Les convois s'arrêteraient aux portes des citadelles imprenables. Ces citadelles-là totaliseraient 44,1 % des suffrages exprimés.
Le Sénégal se serait alors transformé en Ille arrondissement géant de Paris le temps d'une élection présidentielle. A Paris, M. Dominati a bien « été le bénéficiaire de manœuvres frauduleuses qui ont incontestablement existé et qui ont été démontrées (...) ». Jacques Chirac, alors maire de Paris, (...), aurait été au cœur du dispositif, souhaitant remporter le "grand chelem" des 20 arrondissements parisiens en 1989 pour effacer sa défaite à la présidentielle de l'année précédente ». Adjoint au maire de Paris de 1983 à 2001, Jean-Pierre Pierre-Bloch, lui, était bien là quand les choses se tramaient. Quel rôle a-t-il vraiment joué ? Peu im ort Auprès du président Wade, candidat à sa propre succession, Pierre-Bloch ne joua pas les seconds rôles.
Chirac, lui, congratula Abdoulaye Wade, « réélu ». « Bravo› » s'exclama le président français dans son message de félicitation à l'attention de son homologue sénégalais. Le Français sait-il des choses ? De chef d'État à chef d'État, le mot de trop (bravo) est lourd de signification. L'Histoire nous dira laquelle. Si les choses s'accéléraient, les vrais électeurs sénégalais du 25 février 2007 pourraient se constituer partie civile pour réclamer dommages et intérêts aux tricheurs et à leurs sponsors.
Aux trousses, sitôt les résultats provisoires de l'élection présidentielle du 25 février 2007 proclamés par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), d'Amath Dansokho, de Moustapha Niasse, d'Ousmane Tanor Dieng et d'Idrissa Seck, pour des « affaires » pendantes devant la Justice, Abdoulaye Wade fixa, le samedi 3 mars 2007, en direct à la télé du service public, les termes d'un nouveau deal politique qui absoudrait ses adversaires malheureux. Mais rien qu'une communication au ras des pâquerettes, qui fit diversion au moment où tout le monde s'interrogeait sur l'issue atterrante du scrutin.
Dans les colonnes du quotidien Walfadjri, daté du samedi 3 - dimanche 4 mars 2007, le secrétaire général de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme (RADDHO), Alioune Tine, soutient que « (...) l'honnêteté commande de reconnaître que les irrégularités et dysfonctionnements constatés ne sont pas de nature à modifier ou à entacher les résultats du scrutin ». « Franchement, dit-il, quand nous avons vu le matin du 25 février cette masse d'électeurs avec sa détermination, sa patience, parfois sous le soleil, nous avons compris qu'ils avaient un message à délivrer. » « Il faut faire preuve de fair-play », recommande-t-il. M. Tine se pose néanmoins une question cruciale : « (...) Comment tout cela est arrivé ? » Alioune Tine accuse : « (...) Beaucoup de mesures prises dans [la} période préélectorale étaient des mesures unilatérales prises par (...) le président de la République ». D'ailleurs, précise-t-il, « que ce soit le couplage, le découplage (...), que ce soit la suppression du quart bloquant, le fichier électoral ». Si, comme le reconnaît Alioune Tine, l'unilatéralisme du président sortant concerne aussi le fichier électoral, les 1 300 observateurs, à la tête desquels il se trouvait, ne suffisent pas à démêler la « masse d'électeurs » (vrais ou faux) prêts à délivrer un message.
Sur le fichier électoral précisément, le Front d'action de la société civile sénégalaise (FACS) a émis, dans son rapport daté de mars 2007, suite à l'audit du fichier du 02 au 06 février 2007, les réservés importantes suivantes :
« - L'audit du fichier électoral par le FACS n'a pas permis de lever les doutes sur l'unicité de l'électeur dans le fichier ;
-le fichier des photos a fait ressortir plusieurs cas de ressemblances ;
-la mission sur le terrain afin de faire une confrontation avec les personnes dont les photos ont présenté une ressemblance n'a pas eu lieu du fait de la campagne électorale et de la mise en place des outils et matériaux électoraux ;
-il y a lieu de noter que la biométrie qui devait faciliter les recherches approfondies a été une pomme de discorde. »
Avec les soutiens des ambassades d'Allemagne et des Pays Bas et de l'Organisation Internationale de la Francophonie, le patron de la RADDHO « se félicita » de « la prime donnée à la mal gouvernance ». Tout le débat sur les observateurs des élections africaines repose sur cette dichotomie : la sanction positive par une observation de courte durée, et avec les yeux d'autrui, d'un processus complexe, long de plusieurs années et rarement honnête. Pour avoir tranché le débat avant même de l'avoir suscité, Alioune Tine s'est rendu coupable de précipitation dans une affaire particulièrement délicate. Sa crédibilité n'est pas en cause, mais son organisation se montra incapable de recoller les morceaux épars. L'opposition significative se refusa à participer aux législatives du 3 juin 2007 en dépit de l'incitation au dialogue à laquelle participa M. Tine.
Plus rien qu’un néologisme
Le président français Nicolas Sarkozy n'a pas prononcé son discours de Dakar controversé à l'Assemblée nationale monocolore issue des législatives du 3 juin 2007. S'est-il offusqué du retour du Sénégal au parti unique ? Bien sûr que non. L'opposition sénégalaise, elle, s'en est certainement offusquée en lui remettant une lettre d'information sur l'état piteux de notre démocratie, sept ans seulement après la première alternance démocratique de son histoire.
« La France [de Sarkozy] ne défilera pas à [notre] place. » Mais que faut-il d'autre à cette France-là pour « s'associer » à celles et à ceux qui veulent « construire », au Sénégal et ailleurs en Afrique, « la démocratie, la justice, le droit » ? La réponse exclusivement sénégalaise à cette question explique pourquoi la fin de mandat, dès juin 2011 au lieu d’avril 2012, ne fut pas de tout repos pour le président Wade obligé de faire face au Mouvement du 23 juin (M23) de défense de la Constitution dont l’intangible forme républicaine de l’État mobilisa comme jamais auparavant, de l’avis de l’historien du politique le Professeur Ibrahima Thioub, les partis politiques et les coalitions de partis, les syndicats plutôt discrets, les organisations de la société civile, un nombre impressionnant de personnalités indépendantes qui firent barrage avec succès au passage programmé de témoin entre Wade et son fils Karim. La perte du pouvoir, le 25 mars 2012, par le géniteur du Sopi (changement en ouolof) au profit de son ancien premier ministre Macky Sall sonna le glas de la Françafrique des élections qui ne se contenta que d’insignifiantes reliques.
Le moment propice à de nouvelles aventures politiques profitèrent, plus tôt que prévu, au duo gagnant de mars 2024, Diomaye et Sonko, qui ne sont objectivement pour quoi que ce soit dans l’accélération de la « strangulation », dès 2007, de la Françafrique. Plus rien qu’un néologisme dépouillé de tout ce dont il fut le condensé conceptuel bien avant les coups de force malien, burkinabé, nigérien, etc.
L’Histoire - la vraie - est souvent volée à celles et ceux qui la font par de prestigieux plagiaires et par les intellectuels tuteurs dont le tutorat (jamais désintéressé) profite aux jeunes et moins jeunes auteurs qui leur cirent les pompes. On s’en fout quand aime la liberté et les gens du pays toutes conditions confondues. Si, pour ma part, j’avais une seule raison d’être, elle serait cet amour-là pour ces gens-là. Ça me va comme ça !
Abdoul Aziz Diop est essayiste, auteur, entre autres, de « Sarkozy au Sénégal… » (L’Harmattan, Coll. Pensée Africaine, 2008) et co-auteur de « M23 : Chronique d’une révolution citoyenne » (Éditions de la Brousse, 2014)