SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 avril 2025
Société
VIDEO
UN SYSTÈME MACROÉCONOMIQUE À ÉCLATER
"C'est une illusion de croire qu'en augmentant le taux de croissance, vous allez significativement réduire le chômage". Ndongo Samba Sylla démonte les mythes économiques dominants et expose les mécanismes d'un Sénégal dans la dépendance
L'économiste du développement Ndongo Samba Sylla pense sans ambages qu'il faut "éclater" tout le système macroéconomique du Sénégal. Invité de l'émission À contrecourant sur l'AS Tv, le chercheur connu pour son militantisme pour la souveraineté monétaire trouve que c'est un cadre qui ne permet aucun développement économique.
Il est un économiste qui refuse les idées reçues et aime questionner, critiquer voire battre en brèches les modèles de développement ambiants, surtout ceux qui sont proches du système néolibéral. Disséquant le système économique du Sénégal, Ndongo Samba Sylla fait un sévère réquisitoire de son cadre macroéconomique. Ainsi, sans langue de bois, il soutient : "Le cadre macroéconomique que nous avons ne permet aucun développement économique digne de ce nom. On va tourner en rond, nous endetter en monnaie étrangère".
À l'en croire, il ne peut pas comprendre que le Sénégal paye sur son budget 2 900 milliards. Le budget de l'éducation nationale pour l'année, c'est plus de 900 milliards. "Alors que les intérêts sur la dette, c'est 900 milliards. Le budget de la santé presque 300 milliards. Donc vous dépensez 10 fois plus pour payer la dette que pour la santé. Quel développement voulez-vous avoir ? Et c'est une tendance qui va se perpétuer", s'indigne l'auteur de l'Arme invisible de la Françafrique, une histoire du Fcfa.
Il ajoute : "À un moment, il faut dire stop. Nous devons mobiliser nos ressources, et quand je dis mobiliser nos ressources, cela suppose que nous avons notre banque centrale, nous avons notre système financier et on alloue les ressources en partant des expertises que nous avons. Quand on veut construire des écoles par exemple, partons d'abord des ressources réelles que nous avons. Tout ce que vous pouvez faire vous-même, il n'y a que vous-même qui pouvez financer ça. Ce n'est pas l'extérieur. Si l'extérieur vous donne l'argent, tant mieux, ça va financer d'autres importations mais ça ne va pas financer ces projets-là".
De son avis, c'est de cette manière qu'il sera possible de créer des emplois pour les jeunes. S'exprimant en outre sur la croissance du Sénégal, il souligne que la loi d'Okun (elle décrit une relation linéaire empirique entre le taux de croissance et la variation du taux de chômage) ne s'applique pas aux pays en voie de développement.
"L'exemple que je donne souvent, c'est la Sierra Leone qui, vers 2013, 2014, avait commencé à exploiter le minerai de fer. Elle a dû enchaîner deux années où il y avait plus de 10% de taux de croissance, et une année même 20% de taux de croissance. Mais cette croissance, la population n'en a pas bénéficié parce que les multinationales qui opéraient dans ce secteur extractif avaient trouvé des failles pour ne rien payer comme taxes, impôts, redevances et autres. Et quand il y avait Ebola dans le pays, on pouvait compter le nombre d'ambulances. La croissance en tant que telle, cela ne veut absolument rien dire", renseigne l'économiste non sans faire savoir que ce qu'il faudrait voir, c'est secteur par secteur. Car d'après lui, ce qui tire la croissance à long terme, c'est le secteur industriel manufacturier.
"C'est une illusion de croire qu'en augmentant le taux de croissance, vous allez significativement réduire le chômage"
"C'est une illusion de croire qu'en augmentant le taux de croissance, vous allez significativement réduire le chômage", prévient l'ancien de la fondation Luxembourg. Proposant des solutions, Ndongo Samba Sylla déclare : "La question de l'emploi, elle se pose différemment à la périphérie. La seule manière de créer des emplois, c'est de mettre en place une garantie d'emploi. Qu'est-ce que cela veut dire une garantie d'emplois ? Cela veut dire que l'État qui a sa propre monnaie va dire que la constitution dit que tout le monde a droit à un emploi décent."
Et il dit : "Les collectivités locales, arrangez-vous pour déterminer vos besoins en termes d'emplois sans concurrencer le secteur privé. Et l'État peut financer cela. Et quand ces gens trouveront mieux ailleurs, ils partiront du dispositif. Ça permet de mobiliser toute la force de travail. Tout le monde est au travail et avec le même niveau de productivité partout. Et il y a une demande et un pouvoir d'achat. Actuellement, pourquoi on ne peut créer des emplois ? Parce que le secteur privé est beaucoup trop exigu. Et le secteur privé est exigu parce que le marché intérieur est étroit".
Selon lui, la plupart des gens sont pauvres, ils n'ont pas de pouvoir d'achat. Les entreprises, explique-t-il, qui naissent vont mourir parce qu'il n'y a pas de débouchés. "Donc d'où peuvent venir les débouchés ? Il ne peut pas venir de l'extérieur parce que nous ne sommes pas compétitifs pour plusieurs raisons. Mais qui peut injecter ce pouvoir d'achat ? Il n'y a que l'État. Mais si vous êtes dans le cadre de l'UEMOA où on vous dit que l'État ne doit pas faire de déficit, cela veut dire que vous n'aurez pas de développement", analyse Dr Sylla.
"Contrairement à ce que les gens pensent, le déficit est une injection nette de pouvoir d'achat"
Et l'ancien pensionnaire du Prytanée militaire de Saint-Louis de révéler : "Le déficit, contrairement à ce que les gens pensent, est une injection nette de pouvoir d'achat. Quand l'État dit que j'ai fait 100 milliards de déficit, cela veut dire que moi, j'ai apporté comme contribution financière 100 milliards. Donc si vous êtes dans un système où on vous dit on ne veut pas de déficit, c'est un système qui dit que je ne veux pas que les entreprises croissent. Quand l'État ne fait pas déficit, cela veut dire que l'État n'apporte rien à l'économie. C'est l'État colonial, il n'apporte rien".
Néanmoins, l'iconoclaste chercheur se veut clair. "Maintenant il ne faut pas faire du déficit pour faire du déficit, le déficit doit être ciblé et tenir compte de l'impact sur la balance de paiement. C'est tout cela l'art de la planification", prévient-il.
"L'emploi, ce n'est pas une question d'employabilité. Ça, c'est une explication farfelue"
Dans le même ordre d'idées, Ndongo Samba Sylla trouve simpliste de penser que le chômage est lié à une question d'employabilité. "L'emploi, ce n'est pas une question d'employabilité. Ça, c'est une question farfelue."
"Tous les jeunes dont on dit qu'ils n'ont pas d'emploi, par chance quand ils traversent le Nicaragua pour arriver aux États-Unis, ces gens ont tout de suite des emplois. Donc dans les pays avancés, avec des technologies avancées, ces gens qui n'ont pas été formés, trouvent des emplois. Vous allez à New-York, vous trouvez beaucoup de livreurs sénégalais. Ces gens ont des emplois dans des pays avancés très riches et ici, on ne peut rien pour vous parce que vous n'êtes pas employables", fulmine-t-il.
Poursuivant son argutie, il note que l'emploi, c'est une question macroéconomique, c'est une question de demande. "Les entreprises privées font du profit. Et si les entreprises ne peuvent pas espérer faire du profit, elles ne vont pas employer. Et pour faire du profit, l'État doit soutenir les entreprises privées. Mais l'État soutient les entreprises privées non pas en les taxant mais en dépensant net pour les entreprises privées, c'est-à-dire qu'on vous prélève 100 mais on dépense 150", prône-t-il.
Et Sylla de rappeler pour s'en désoler : "Mais maintenant, vous êtes dans un cadre macroéconomique qui vous dit : nous ne voulons pas de déficit, ce qui nous intéresse, c'est de mettre la parité fixe avec l'euro, donc il n'y a pas de crédits. Ou quand on vous donne des crédits, c'est à des taux de 15%, 16%. Mais quelle économie voulez-vous avoir ? C'est pourquoi je dis que tout ce cadre, il faut l'éclabousser".
"Il faut mettre en place un cadre économique de souveraineté monétaire"
De l'avis de Ndongo Samba Sylla, il faut mettre en place un cadre national de souveraineté monétaire, et un cadre de planification de politique industrielle. Et faire attention aux dépenses publiques et à leurs conséquences en termes d'inflation et sur la balance des paiements. C'est tout l'art de la gestion macroéconomique, parce que tout ce que vous pouvez faire vous-même, vous n'avez pas besoin d'un dollar de l'extérieur. Et quand vous employez tous vos jeunes, vous leur donnez la possibilité de s'employer, ils ont un pouvoir d'achat, vous pouvez canaliser ce pouvoir d'achat pour acheter les produits sénégalais et c'est comme ça que vous créez un cercle vertueux", préconise-t-il non sans signaler qu'avec ce modèle, les entreprises vont croître, et certains qui étaient dans les dispositifs de garantie d'emplois, qui ont été formés, vont être recrutés par le secteur privé. "C'est comme ça qu'on avance. Les problèmes économiques que nous avons sont différents de ceux des pays".
L'ANACIM ANNONCE UN ÉPISODE DE FROID ET DES PLUIES FAIBLES
La probabilité de ces pluies est « plus élevée dans le nord-est et le centre, y compris Dakar, entre la soirée de ce lundi 23 décembre et la journée du mercredi 25 décembre 2024 ».
La majeure partie du territoire sénégalais sera touchée dans les heures à venir, par des pluies faibles à localement modérées, avec « une sensation de fraicheur (…) particulièrement marquée dans les zones côtières », ainsi que sur les localités du centre et du nord, annonce l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Entre la journée de lundi et celle de jeudi, « le ciel sera généralement nuageux à couvert accompagné d’une baisse notable des températures journalières sur l’ensemble du territoire, avec des températures maximales en dessous de 30°C par endroits », annonce-t-elle dans un bulletin météo spécial.
Elle souligne que la sensation de fraicheur sera surtout forte sur les zones côtières et les localités du centre et du nord (Dakar, Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Diourbel, Thiès, etc.).
Selon la météo, « des pluies faibles à localement modérées sont attendues sur la majeure partie du pays ».
La probabilité de ces pluies est « plus élevée dans le nord-est et le centre, y compris Dakar, entre la soirée de ce lundi 23 décembre et la journée du mercredi 25 décembre 2024 ».
« A cet effet, une vigilance s’impose car la combinaison de la baisse des températures et des risques de pluie pourrait engendrer des impacts significatifs, notamment dans le secteur de l’élevage et d’autres activités sensibles », recommande l’ANACIM.
par Farid Bathily
DANS L'UTAH, LE BUSINESS DES SOSIES DE JÉSUS EXPLOSE
Une nouvelle industrie singulière émerge au cœur de cet État de l'Ouest de l'Amérique, transformant des hommes barbus aux cheveux longs en incarnations contemporaines du Christ pour des séances photos familiales
Dans cet État de l'Ouest américain profondément mormon, les familles s'arrachent les services d'hommes aux traits particuliers pour incarner le Christ sur leurs photos.
À la veille de Noël, alors que le monde chrétien se prépare à célébrer la nativité, certains habitants de l'Utah voient déjà le Christ apparaître sous les traits d'hommes barbus aux cheveux longs.
Dans cet État conservateur des États-Unis, dont l’ancien candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney est le sénateur, cette représentation traditionnelle du Christ a fait naître une nouvelle profession : celle des sosies de Jésus.
Un récent reportage du Wall Street Journal sur place éclaire cette tendance née il y a quelques années et devenue aujourd’hui un véritable phénomène social, avec des enjeux financiers non négligeables.
En effet, un modèle de Jésus peut facturer jusqu’à 200 dollars de l'heure pour apparaître sur les photos de famille, les faire-part de mariage ou les cartes de Noël. On les retrouve marchant aux côtés des couples nouvellement fiancés dans les champs, jouant avec les enfants.
Une quête frénétique
Certains modèles, comme Terry Holker, se sont retrouvés dans des situations délicates lorsque des passants les ont pris pour le véritable Jésus. "Vous savez que je ne suis pas le vrai Jésus, n'est-ce pas ?", a-t-il dû rappeler à une femme qui cherchait d’après des propos rapportés par le Wall Street Journal, "un signe divin".
"La plupart des chrétiens ont des œuvres d'art chrétiennes chez eux. C'est une façon de rendre cela plus personnel, plus adapté à chacun", explique au Wall Street Journal, la photographe MaKayla Avalos, dont les photos des enfants avec le frère d’une amie engagé comme sosie de Jésus en 2020, avait suscité grand engouement.
Cette femme de 28 ans qui a depuis photographié une soixantaine de familles avec des modèles sur l'île d'Antelope, dont les paysages rappellent ceux du Moyen-Orient antique – en référence à l'environnement dans lequel Jésus aurait vécu – croule désormais sous les demandes.
Cette quête d’un Jésus des temps modernes est d’autant plus intense que l’Utah, région sous influence mormone, manque de profils adéquats. Pour cause, les hommes en service à l'Église – l'un des plus grands employeurs de cet État – doivent se raser quotidiennement et ainsi garder les cheveux courts.
Une représentation mythifiée
Pour ces modèles de plus en plus sollicités, incarner Jésus va bien au-delà d'une simple prestation. Jai Knighton, mannequin professionnel de 32 ans, l'a découvert lorsqu'un client lui a demandé d'être "la personne la plus christique possible, sinon les gens pourront voir à travers les photos que ce n'est pas réel."
Cette activité atypique soulève la question de l'évolution historique des représentations de Jésus dans l'art religieux. Si les premiers chrétiens, fidèles aux préceptes judaïques, refusaient toute représentation divine, l'image du Christ s'est transformée au fil des siècles.
Selon de nombreux historiens, le Jésus barbu aux cheveux longs, si populaire aujourd'hui, est le fruit d'une construction progressive, mêlant influences artistiques, considérations théologiques et évolutions culturelles, alors même qu'aucune description physique de lui ne figure dans les textes bibliques.
IL NE FAUT PAS CONSIDÉRER LA HAUTE COUR DE JUSTICE COMME UN TRIBUNAL POLITIQUE
Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Abdoul Maliky Bousso, chargé de programme au Forum Civil, a mis en lumière des sujets d’actualité brûlants, notamment la révocation de Barthélémy Dias, les réformes judiciaires, et la gestion des ressource
Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, Abdoul Maliky Bousso, chargé de programme au Forum Civil, a mis en lumière des sujets d’actualité brûlants, notamment la révocation de Barthélémy Dias, les réformes judiciaires, et la gestion des ressources minières. Parmi ses interventions, il a insisté sur l’importance de ne pas considérer la Haute Cour de Justice comme un tribunal politique.
Selon M. Bousso, la Haute Cour de Justice, bien qu’établie par l’Assemblée nationale, n’a pas vocation à être un outil partisan. « Elle doit juger les hommes politiques pour des actes commis dans le cadre de la loi, et non pour des raisons politiques. La reddition des comptes est une obligation légale qui doit être menée dans l’intérêt général des populations, » a-t-il affirmé. Comparant la Haute Cour de Justice sénégalaise à des institutions similaires aux États-Unis et en France, il a souligné qu’elle s’inscrit dans une logique juridique et non idéologique.
Interrogé sur la composition actuelle de l’Assemblée nationale et les potentielles polémiques, Abdoul Maliky Bousso a défendu le rôle des députés, affirmant qu’ils travaillent avec des experts en droit pour assurer la conformité des procédures. Il a toutefois appelé la société civile à accompagner ces parlementaires afin qu’ils mènent à bien leurs missions.
Concernant les réformes, il a estimé qu’il serait pertinent d’envisager des mécanismes permettant aux tribunaux ordinaires de juger les ministres pour certains actes. Cependant, il a rappelé qu’assumer des responsabilités étatiques implique d’être jugé dans un cadre adapté, distinct de celui des citoyens ordinaires.
Sur la révocation de Barthélémy Dias M. Bousso a analysé cette affaire sous deux angles. D’un point de vue politique, il s’est interrogé sur l’inaction des autorités précédentes et leur décision de laisser l’affaire traîner jusqu’à aujourd’hui. Sur le plan judiciaire, il a regretté que le jugement rendu depuis 2014 n’ait pas été exécuté plus tôt, soulignant que le mélange entre les agendas politiques et judiciaires est à l’origine de ce retard. Il a également appelé à des réformes, notamment l’instauration d’un juge de l’application des peines pour éviter de telles situations.
M. Bousso a salué la démarche du président de la République concernant la publication des rapports de contrôle, tout en déplorant que ceux de l’Inspection Générale d’État (IGE) ne soient toujours pas rendus publics. Il a insisté sur l’importance de cette publication pour respecter la loi et garantir la transparence dans la gestion des affaires publiques. « C’est une question de principe », a-t-il martelé, rappelant que l’information des citoyens est un droit fondamental.
Abordant la part de l’État dans les entreprises minières, Abdoul Maliky Bousso a estimé que les 10 à 15 % actuels ne suffisent pas à produire les effets escomptés. Il a plaidé pour une augmentation de cette part, conformément aux possibilités légales, et pour que 50 % des commandes des entreprises minières bénéficient aux sociétés sénégalaises d’ici 2030. Mettant en lumière la pauvreté des populations vivant sur des terres riches en ressources, il a appelé l’État à mieux encadrer l’exploitation minière afin que les retombées profitent directement à ces communautés.
LE MINISTRE DE LA JUSTICE DEMANDE AUX PROCUREURS DE TEMPERER
Les prisons sénégalaises sont dans un état critique. Elles font face à un surpeuplement sans commune mesure. C’est pourquoi, les autorités judiciaires ont décidé d’agir pour juguler ce fléau.
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne a adressé, le 8 novembre dernier, une circulaire placée sous le sceau de la confidentialité à tous les Procureurs généraux près des cours d'appel, les procureurs de la République près des tribunaux de grande instance, et les délégués du procureur près des tribunaux d'instance, pour leur demander de rationaliser la délivrance des mandats de dépôt. C’est une manière pour la chancellerie de faire face au surpeuplement dans les établissements pénitentiaires.
Les prisons sénégalaises sont dans un état critique. Elles font face à un surpeuplement sans commune mesure. C’est pourquoi, les autorités judiciaires ont décidé d’agir pour juguler ce fléau.
Dans une circulaire confidentielle adressée aux membres du parquet et dont “L’AS” détient une copie, le ministre de la Justice indique que les établissements pénitentiaires ont depuis longtemps atteint leur capacité d'accueil.
A titre d'exemple, souligne-t-il, à la date du 10 septembre 2024, la Maison d'Arrêt de Rebeuss comptait 3257 détenus pour une capacité d'accueil de 1800 pensionnaires. A la date du 16 octobre 2024, ajoute-t-il, l'effectif journalier des détenus incarcérés à la Maison d'Arrêt et de Correction (MAC) de Thiès était de 1223 détenus soit un dépassement de 591 détenus par rapport à sa capacité d'accueil. Ainsi, le ministre Ousmane Diagne estime que les difficultés d'hébergement liées à la surpopulation carcérale prévalent actuellement dans tous les établissements pénitentiaires du pays.
Poursuivant, le ministre de la Justice soutient que le surpeuplement de ces lieux de détention oblige les autorités judiciaires à un véritable changement de pratique voire de politique dans le traitement des affaires pénales notamment pour ce qui est du recours au mandat de dépôt. La preuve, souligne-t-il, durant la période allant du 20 au 30 septembre 2024, 461 mandats de dépôt, tous en direction de la Maison d'arrêt de Rebeuss ont été enregistrés. Il faut aussi relever que la majorité de ces mandats émanent des juges d'instruction, renchérit-il. A l'échelle nationale, il est noté que les établissements pénitentiaires comptent au 21 octobre 2024, 14513 pensionnaires. Au regard de cette situation, le ministre Ousmane Diagne estime qu’il est devenu quasiment impossible de se conformer aux exigences légales et aux standards internationaux établis en termes de bonnes conditions de détention. En outre, dit-il, ce surpeuplement carcéral soulève de réelles difficultés dans la prise en charge alimentaire et sanitaire. Et que dans ce contexte, tout placement sous mandat de dépôt doit être strictement indispensable.
CONTOURS DE LA CIRCULAIRE
Cela étant, le ministre Ousmane Diagne invite pour une meilleure rationalisation de ce titre de détention, à en faire, désormais, un usage exceptionnel. Selon lui, il en sera ainsi lorsque la personne poursuivie présente des garanties de représentation en justice et dès lors que les faits qui lui sont reprochés ne revêtent pas une gravité particulière notamment pour les infractions suivantes: “détention et usage de chanvre indien; coups et blessures volontaires (en vous assurant au besoin que la personne poursuivie a pris l'engagement de s'éloigner du lieu de résidence de la victime jusqu'à l'audience pour parer à toute réitération des faits ou pour éviter des représailles); violences et voies de fait; menaces de violences et voies de fait; occupation illégale de terrain; recel de chose; homicide involontaire (lorsque les circonstances de l'affaire ne révèlent pas des infractions connexes qui indiquent une inconduite notoire et une violation grave des règles du code de la route de l'auteur comme par exemple la conduite en état d'ébriété); détournement d'objets saisis; présence irrégulière au port; embarquement clandestin; vol simple ou vol au préjudice de l'employeur sans autres circonstances aggravantes dès lors que le plaignant se sera désisté; et toute autre infraction que vous jugerez pertinente.”
Toujours d’après la Garde des sceaux, la même dynamique de rationalisation du mandat de dépôt devra être observée pour les infractions à caractère financier comme l'escroquerie, l'abus de confiance et le détournement des prêts consentis ou garantis par l'Etat dès lors que le préjudice n'est pas conséquent. “Lorsque le préjudice est plus important, vous privilégierez la médiation pénale si les conditions de ce mode de règlement sont réunies”, a-t-il indiqué aux membres du parquet.
Monsieur Diagne a aussi exhorté les membres du parquer, pour les dossiers d'information, à veiller à limiter les réquisitions aux fins de placement sous mandat de dépôt dès lors que la liberté provisoire ou le placement sous contrôle judiciaire ne seraient pas de nature à causer un risque réel et sérieux de trouble à l'ordre public.
En définitive, il a demandé aux membres du parquet de l’informer de toute difficulté rencontrée dans la mise en œuvre de la circulaire.
UN TAXIMAN CONDAMNE A 2 ANS FERME POUR AVOIR CARESSE UNE PASSAGERE
En 10 mn, de Colobane à la rue 9 de la Médina, M. Mbengue a trimbalé sa main entre les jambes de la passagère J. D. Seka, selon la version de cette dernière
En 10 mn, de Colobane à la rue 9 de la Médina, M. Mbengue a trimbalé sa main entre les jambes de la passagère J. D. Seka, selon la version de cette dernière. Le taximan a écopé de deux ans ferme pour attentat à la pudeur sans violences.
Manœuvre dangereuse et déplacée. Alors que la passagère J. D. Seka était assise à l’arrière de son véhicule, M. Mbengue, taximan, s’est permis de balader sa main droite entre ses jambes. La jeune fille qui a filmé la scène, a porté plainte pour attentat à la pudeur sans violences. M. Mbengue a écopé de 2 ans ferme. Les faits se sont déroulés dans la matinée du 1er décembre dernier vers 12 h. J. D. Seka, de nationalité ivoirienne, a quitté Colobane pour se rendre à la rue 9 de la Médina. C’était un dimanche.
La circulation était fluide et le trajet n’a pas duré plus de 10 mn. Mais Mbengue a trouvé le temps de satisfaire sa libido. Lorsqu’il a commencé à lui faire un brin de cour, demandé son numéro de téléphone et voulu savoir si elle avait un petit ami, la dame Seka a trouvé les questions du taximan déplacées, mais a préféré négocier pour qu’il ne l’entraîne pas plus loin pour abuser d’elle.
Elle a donc joué le jeu. Sorti du véhicule dès qu’ils sont arrivés à destination, elle a pris le soin de relever le numéro d’immatriculation et a déposé une plainte.
Devant les enquêteurs, Mbengue a présenté ses excuses, manifesté son regret, disant qu’il était sous l’emprise d’une force irrésistible. À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar vendredi dernier, en l’absence de la partie civile, il a nié les faits.
«Comment pouvais-je la caresser alors que j’étais au volant et elle assise à l’arrière ? Nous avons sympathisé. Je lui ai demandé son numéro de téléphone. C’est tout ce qui s’est passé», a tenté de se défendre le mis en cause.
La représentante du parquet a noté qu’en 10 mn, Mbengue a «fait tout cela. Si elle allait plus loin et durant la nuit, vous l’auriez violée. Si vous continuez de nier, on va publier la vidéo.
La passagère peut avoir l’âge de votre fille. Votre comportement est indigne d’un père de famille», a sermonné la représentante du parquet. Elle a requis 2 ans ferme et a été suivie par le tribunal qui a réservé les intérêts de la partie civile.
VIDEO
LE RECIT APOCALYPTIQUE DU PRESIDENT DES SENEGALAIS A MAYOTTE
La voix encore marquée par cette nuit cauchemardesque du samedi 14 au dimanche 15 décembre, lorsque Mayotte a été balayée par le cyclone Chido, Yacouba Diakité fait le récit glaçant d’une semaine en enfer dont il ne voit toujours pas la fin.
Son traumatisme se mêle à l’insécurité ambiante et à la putréfaction des corps ensevelis sous les décombres. La voix encore marquée par cette nuit cauchemardesque du samedi 14 au dimanche 15 décembre, lorsque Mayotte a été balayée par le cyclone Chido, Yacouba Diakité fait le récit glaçant d’une semaine en enfer dont il ne voit toujours pas la fin.
« C’était une nuit comme les autres. À 2 h 15 du matin, des pluies soutenues ont commencé à s’abattre sur Mayotte », raconte, au téléphone, Yacouba Diakité, président de l’association des Sénégalais de Mayotte, arrivé en octobre 2017 dans ce département français de l’océan Indien. Âgé de 49 ans, ce Sénégalais, également titulaire de la nationalité française, ne s’est pas immédiatement inquiété. « On s’est dit que ce n’était rien de grave », reconnaît-il. Mais au petit matin, la situation a empiré.
« À 7 heures, le vent s’est levé, et les éléments se sont déchaînés. Les branches se brisaient, les arbres se déracinaient. Devant ma maison, deux cocotiers sont tombés. Mon plafond s’est envolé. L’électricité a été coupée. Dehors, de nombreuses maisons ont été balayées. Quand je suis sorti, c’était le chaos total. Les scènes apocalyptiques se succédaient alors que les vents ont soufflé sans relâche pendant trois heures. C’était comme dans un film catastrophe. Les vents continuaient à souffler à 250 km/h. Puis, avec les bourrasques, la vitesse a atteint 340 km/h. Rien ne résistait. La tour de l’aéroport s’est effondrée. Un morceau de béton de 1,5 mètre s’est détaché de la maison de mon voisin pour venir s’encastrer chez moi. On aurait dit une sculpture », raconte-t-il d’une voix calme, presque irréelle.
Un traumatisme collectif
Après ce cataclysme, tout est à reconstruire. « Les gens sont traumatisés. Nos enfants ne sont épargnés. Mes jumeaux de 7 ans, accompagnés par mon épouse, sont repartis en France. Nous sommes dans une situation de survie à Mayotte », poursuit Yacouba Diakité. « Nous, Sénégalais de naissance ou d’origine, avons toujours été stigmatisés parce que nous venons d’Afrique. À Mayotte, nous avons été victimes de racisme : « Sales Africains, retournez chez vous. » Maintenant que la situation est difficile, ces mêmes personnes nous pointent du doigt et exigent que nous quittions leur territoire. Tout le monde est à bout de nerfs. »
L’insécurité s’est considérablement aggravée sur cette île de 374 km². Bien que la population officielle soit estimée à 350 000 habitants, en réalité, elle dépasserait les 500 000. « Les cambriolages se multiplient. Des jeunes en situation précaire s’introduisent chez les gens pour voler ce qu’ils peuvent. Les agressions sont fréquentes. Nous avons besoin de l’aide des autorités sénégalaises pour nous écouter, nous soutenir et nous rapatrier », insiste-t-il.
Un appel à l’aide
Actuellement, 300 Sénégalais vivent à Mayotte, parmi lesquels des enseignants, des travailleurs de la marine marchande, du génie civil, et des médecins, ainsi que des binationaux employés dans la fonction publique française. « Quarante et un d’entre nous demandent à être secourus et rapatriés au Sénégal », affirme Yacouba Diakité.
« Nous avons créé un groupe WhatsApp pour échanger des nouvelles. Après le passage du cyclone, nous avons vérifié que tout le monde allait bien. Heureusement, aucun Sénégalais n’a perdu la vie, alhamdoulilah. Nous nous rendons dans des zones moins touchées pour accéder à Internet et rassurer nos familles au Sénégal. » Yacouba Diakité conclut avec une urgence palpable : « Ce n’est pas dans une semaine ou un mois que nous avons besoin d’aide, c’est maintenant. L’insécurité et des maladies comme le choléra nous menacent. »
Mayotte dépend des représentations diplomatiques et consulaires sénégalaises de Paris. Depuis le départ, en septembre dernier, d’Amadou Diallo, Mme Sawaré assure l’intérim au Consulat du Sénégal à Paris. « Je l’ai contactée, et elle m’a dit qu’elle en parlerait aux autorités compétentes », explique-t-il sobrement.
LE BUDGET EN ORBITE
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec une enveloppe de 7003,6 milliards de francs CFA, le gouvernement affiche ses ambitions. Les recettes fiscales devraient connaître une hausse de 168 milliards, tandis que les investissements publics augmenteront de 100 milliards
(SenePlus) - L'examen du projet de loi de finances 2025, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale du Sénégal, révèle une expansion budgétaire sans précédent. Selon l'analyse détaillée réalisée par Bangath Systems, entreprise sénégalaise experte en traitement des données complexes, le budget de l'État franchira pour la première fois le seuil symbolique des 7000 milliards de francs CFA, s'établissant précisément à 7003,6 milliards, soit une progression remarquable de 9,2% par rapport aux 6411,5 milliards de 2023.
Les données décryptées par les algorithmes de Bangath Systems mettent en lumière une évolution significative des recettes fiscales, qui devraient atteindre 3650,5 milliards de FCFA en 2024, contre 3482,5 milliards en 2023. Cette augmentation de 168 milliards témoigne des efforts soutenus de l'administration fiscale dans l'optimisation du recouvrement et l'élargissement de l'assiette fiscale.
L'investissement public connaît une progression substantielle, avec une enveloppe portée à 1790,3 milliards de FCFA pour 2024, comparée aux 1690,3 milliards de l'exercice précédent. Cette hausse de 100 milliards reflète la volonté gouvernementale de soutenir les grands projets structurants et le développement économique du pays.
La masse salariale n'est pas en reste, avec une augmentation de 91 milliards, passant de 1063,7 milliards en 2023 à 1154,7 milliards de FCFA en 2024. Cette évolution traduit les engagements de l'État envers la fonction publique, notamment dans les secteurs prioritaires de l'éducation et de la santé.
Le service de la dette publique maintient une trajectoire maîtrisée, s'établissant à 1535,1 milliards de FCFA pour 2024, soit une légère hausse de 5,4 milliards par rapport aux 1529,7 milliards de 2023. Les projections établies par Bangath Systems indiquent toutefois une accélération prévue pour 2025, avec un montant estimé à 1642,6 milliards.
Les dépenses de fonctionnement hors personnel et dette connaissent une augmentation notable, atteignant 1523,5 milliards de FCFA, contre 1127,8 milliards en 2023. Cette progression de près de 400 milliards reflète le renforcement des moyens opérationnels des services publics.
L'analyse prospective développée par les outils d'intelligence artificielle de Bangath Systems projette la poursuite de cette dynamique en 2025, avec un budget prévisionnel de 7493,3 milliards de FCFA. Cette projection, qui représente une nouvelle hausse de 7% par rapport à 2024, s'inscrit dans la vision à moyen terme de l'État.
Les données analysées révèlent également une attention particulière portée aux mécanismes de transferts et de subventions, utilisés comme leviers de la politique sociale gouvernementale pour préserver le pouvoir d'achat des ménages face aux fluctuations des prix internationaux.
Dans ce contexte d'expansion budgétaire, le gouvernement sénégalais maintient un équilibre délicat entre ambitions de développement et soutenabilité financière. Les discussions parlementaires en cours permettront d'affiner ces orientations budgétaires, dans un environnement économique mondial encore marqué par l'incertitude.
Cette analyse approfondie du budget, rendue possible grâce aux technologies de traitement des données développées par Bangath Systems, offre un éclairage précis sur les orientations financières de l'État et ses priorités de développement pour l'année à venir.
QUATRE PÊCHEURS SÉNÉGALAIS PORTÉS DISPARUS À NOUADHIBOU
Une pirogue partie de Saint-Louis aurait pris feu au large de la Mauritanie. Après plusieurs jours de recherches infructueuses, les familles, accablées de douleur, ont organisé les funérailles des disparus
Une pirogue partie de Saint-Louis aurait pris feu au large de Nouadhibou, en Mauritanie, causant la mort de quatre pêcheurs sénégalais. Après plusieurs jours de recherches infructueuses, les familles, accablées de douleur, ont organisé les funérailles des disparus
« Dans la pirogue, il y avait mes deux neveux. Leur mère et moi sommes du même père et de la même mère. Ils devaient faire un voyage de quatre à cinq jours, mais finalement, nous sommes restés dix à onze jours sans nouvelles », a témoigné Adama Diaw, au micro du correspondant de la radio RFM à Saint-Louis.
Les familles, qui étaient sans nouvelles des pêcheurs depuis plusieurs jours, ont tout tenté pour retrouver leurs proches. Cependant, face à l’absence de résultats et sous l’effet d’une douleur insupportable, elles ont dû se résoudre à organiser des funérailles en leur honneur.
Cette tragédie relance le débat sur les conditions périlleuses auxquelles sont confrontés les pêcheurs sénégalais, souvent contraints de s’aventurer loin des côtes à la recherche de poissons, au risque de leur vie. Le drame met également en lumière la nécessité d’un renforcement des dispositifs de sécurité maritime pour prévenir de telles pertes humaines.
VIDEO
SI LE PÈRE NOËL DEVENAIT AFRICAIN
Que faire vient le père Noël, ce gros bonhomme nordique, dans les célébrations des fêtes en Afrique ? Renaud Dossavi, agacé par cette importation hors-sol, imagine à quoi ressemblerait un père Noël africain
Que faire vient le père Noël, ce gros bonhomme nordique, dans les célébrations des fêtes en Afrique ? Renaud Dossavi, agacé par cette importation hors-sol, imagine à quoi ressemblerait un père Noël africain. Bien loin du pôle Nord !