SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU SENEGAL: DES AVANCEES ET DES CHOSES A AMELIORER
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations.

Le Sénégal se porte globalement bien en matière de protection des droits de l’homme même s’il reste encore beaucoup d’efforts à faire dans divers domaines. C’est ce qu’a indiqué hier, à Cap-skirring (Oussouye), le représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), Ayéda Robert Kotchani.
Problématique complexe et assez répandue, les droits de l’homme qui rythment souvent la vie des citoyens des différents États suscite au quotidien, des débats et des interrogations. On les évoque à longueur de journée. Cependant, si l’on se fie aux propos du représentant du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (Hcdh), le Sénégal présente un tableau de bord plus ou moins reluisant en matière de protection des droits de l’homme. Ayéda Robert Kotchani qui prenait part, hier, à Cap-skirring, dans la commune de Diembéring, à la session de renforcement de capacités des acteurs judiciaires (magistrats et avocats) des cours d’appels de Ziguinchor et de Tambacounda sur « l’applicabilité des normes internationales de droits de l’homme au niveau national » a reconnu que des efforts ont été faits dans ce domaine par les autorités étatiques.
« En matière de droits de l’homme, aucun pays n’est un champion absolu. Au Sénégal, comme dans tous les pays démocratiques, il y a de fortes avancées que nous encourageons. Mais, il y a des domaines où nous pensons que des efforts doivent être faits. Il y a des choses à parfaire. Au niveau de notre bureau, nous allons continuer à accompagner les États dans la promotion des droits de l’homme, à travers des institutions gouvernementales comme la Commission nationale des droits de l’homme mais aussi l’Observatoire national des lieux de privation des libertés », a affirmé M. Kotchani. Poursuivant son argumentaire, le responsable du bureau Afrique de l’Ouest du Hcdh a révélé qu’au Sénégal, les défis majeurs concernent surtout l’enfance où on note encore l’absence d’un Code qui encadre ce secteur.
Sur ce point précis, il a pointé le faible taux de scolarité constaté dans plusieurs endroits du pays. »Dans certaines régions du Sénégal, il demeure encore très bas idem pour les soins médicaux qui posent problème », a-t-il dit. Outre cet aspect lié à la violation des droits de l’enfant, Ayé Robert Kotchani a également mis le curseur sur la lancinante question des détenus et leur réhabilitation dans les prisons. Pour lui, il y a autant de problématiques à améliorer de façon progressive.
Appliquer les normes en tenant compte du justiciable
En revanche, l’enfant du Bénin a relevé des progrès considérables qui ont été réalisés au Sénégal. « On a noté des efforts formidables. Par exemple, nous avons le statut de la Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal dont une loi a été votée au mois de septembre dernier », a salué Ayé Robert Kotchani, préconisant l’installation des antennes régionales de la Commission nationale des droits de l’homme. En matière de droits de l’homme, les perspectives semblent déjà claires pour le Sénégal. Pour parvenir à relever les défis liés à l’effectivité des droits de l’homme, le directeur des droits humains au Ministère de la Justice, Julien Ngane Ndour a souligné l’impérieuse nécessité d’offrir une formation continue aux magistrats pour leur permettre de mieux appliquer les normes internationales au niveau interne.
« Les normes internationales sont mises en place pour les justiciables. Donc, il faut toujours offrir aux magistrats des sessions de renforcement de capacités pour une meilleure application des normes et traités internationaux parce que, on note quelques fois, une certaine imbrication. Nous voulons que les magistrats soient mieux outillés en matière de droits de l’homme », a fait remarquer le magistrat et collaborateur du ministre de la Justice, Ousmane Diagne. De son côté, le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor, Saliou Mbaye a précisé que la rencontre de Cap-skirring arrive à point nommé, surtout dans un contexte où les magistrats sont appelés à appliquer des normes internationales à côté des normes de droit interne.
Avec les contraintes doctrinales et jurisprudentielles, M. Mbaye a estimé que cette avec activité leur permettra, avec les experts, de trouver des solutions et des bonnes pratiques pour faire en sorte que le justiciable y trouve toujours son compte. « Comme on dit, le calumet est fait pour la paix et la justice est faite pour les justiciables », a parachevé le procureur général, près la Cour d’appel de Ziguinchor. La rencontre de deux jours qui s’ouvre au Cap-skirring va permettre aux acteurs judiciaires des cours d’appels de Ziguinchor et Tambacounda d’aborder entre autres, la question des traités internationaux et droits de l’homme mais également celle relative à la protection des droits des travailleurs migrants au Sénégal.