SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 décembre 2024
Société
VIDEO
L'ÉVICTION D'ALIOU CISSÉ FAIT DES VAGUES
Supporters, anciens joueurs et commentateurs fustigent une décision jugée irresponsable et ingrate. La Fédération se retrouve acculée afin de présenter un plan convaincant pour l'avenir des Lions de la Téranga
L'émission phare de Canal+ dédiée au football africain a fait sa une sur le départ controversé d'Aliou Cissé de la tête des Lions de la Téranga. Un coup de tonnerre dans le ciel sénégalais qui soulève de nombreuses questions.
Le timing de cette annonce, à quelques jours de matchs cruciaux pour les qualifications à la CAN et à la Coupe du Monde, est particulièrement pointé du doigt.
"C'est une décision brutale et mal pensée", s'insurge Mamadou Niang, ancien international sénégalais. "On ne change pas de capitaine en pleine tempête", ajoute-t-il, soulignant l'importance de la stabilité à ce stade crucial de la saison.
Le bilan d'Aliou Cissé, loin d'être catastrophique, rend la pilule d'autant plus difficile à avaler pour de nombreux supporters. Artisan de la première victoire du Sénégal en Coupe d'Afrique des Nations en 2021, Cissé laisse derrière lui un héritage conséquent. "Il aurait mérité beaucoup plus d'honneur que de sortir comme ça, comme un vulgaire délinquant poursuivi par la clameur publique", s'indigne le journaliste Abdoulaye Thiam de Sud Quotidien.
SENSIBILISER POUR FREINER LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Une caravane de sensibilisation des jeunes contre la migration irrégulière a été lancée jeudi à Mbour (ouest), à l’initiative de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ).
Une caravane de sensibilisation des jeunes contre la migration irrégulière a été lancée jeudi à Mbour (ouest), à l’initiative de l’Agence nationale de la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ).
“Les autorités ont pris toutes les dispositions nécessaires pour lutter contre le départ des migrants. Et il est du ressort de l’ANPEJ, en tant que structure qui prône la promotion de l’emploi des jeunes, de répondre à cette volonté du président de la République”, a dit sa directrice générale, Sina Amadou Gaye, lors de la cérémonie de lancement de cette caravane.
Cette caravane va consister à “sensibiliser les jeunes, […] leur faire comprendre le danger que comporte la migration irrégulière”.
“On est venu les informer des offres de services de l’ANPEJ, afin de leur permettre d’avoir des compétences et de s’enrôler sur la base de données de L’ANPEJ”, a ajouté Mme Gaye.
“Nous allons aider aussi ceux qui ont les capacités entrepreneuriales d’avoir des financements en les orientant [vers] les autres structures comme la DER [Délégation générale à l’entreprenariat rapide], le FPT [Fonds de financement de la formation professionnelle] ou encore l’ONFP [Office national de formation professionnelle]”, a-t-elle souligné.
Sina Amadou Gaye pense que “l’inadéquation entre la formation et l’emploi, combinée [au] manque d’opportunités d’insertion, pousse la plupart des jeunes à la migration irrégulière”, justifiant la nécessité d”’orienter les jeunes vers les métiers porteurs d’emploi”.
Après l’étape de Mbour, elle a promis de poursuivre la caravane dans d’autres localités du pays telles que Joal, Goudiry, Saint-Louis et Kafountine.
texte collectif
LA FRANCOPHONIE, UN PROJET AU SERVICE DE L’AMBITION IMPÉRIALISTE FRANÇAISE
C’est aussi l’affirmation d’un élitisme forcené puisque, face aux langues locales, l’usage du français concerne souvent une frange limitée de la population. Le vernis « pro-démocratie » de l’OIF ne sert qu’à légitimer certains des pires régimes
« L’unité du langage entraîne peu à peu l’union des volontés », écrivait en 1904 le géographe Onésime Reclus, ajoutant : « Nous avons tout simplement à imiter Rome qui sut latiniser, méditerranéiser nos ancêtres, après les avoir domptés par le fer. » C’est bien en ces termes que fut théorisée la « Francophonie » par celui qui forgea ce néologisme. Celle-ci serait « tout à la fois un espace de résistance et de reconquête », expliquait pour sa part le président Emmanuel Macron au sommet de Djerba, en 20221. Plus d’un siècle sépare ces deux citations, dont la juxtaposition illustre l’ambiguïté coloniale qui persiste chez celles et ceux qui vont célébrer la Francophonie lors du sommet de Villers-Cotterêts.
Loin de nous l’idée de contester l’intérêt d’avoir au moins une langue en commun pour échanger en étant dans différents pays, sur différents continents. D’ailleurs, nous ne nous en privons pas. Mais la Francophonie représente bien plus que cela : c’est un projet politique mu par la vieille ambition impérialiste française.
Façonner l’imaginaire politique
Dans nombre de pays, la Francophonie, c’est avant tout la promotion d’une langue coloniale, qui continue de façonner la manière de penser, de s’exprimer et de vivre le monde. C’est aussi l’affirmation d’un élitisme forcené puisque, face aux langues locales, l’usage familial du français concerne souvent une frange limitée de la population, avant tout urbaine et généralement plus aisée. Lorsque cette langue est celle de l’administration, des bourses d’études et des crédits de recherche, les élites politiques et économiques proviennent donc le plus souvent de ces milieux restreints où le français est très tôt devenu une seconde langue maternelle, voire la langue privilégiée. La reproduction des élites y prend ainsi une dimension linguistique qui façonne l’imaginaire culturel et politique... en cultivant un fort arrimage culturel à la France.
C’est d’ailleurs l’intention, même pas cachée, des promoteurs et promotrices de la Francophonie à Paris. « Maintenant que nous avons décolonisé, notre rang dans le monde repose sur notre force de rayonnement, c’est-à-dire avant tout sur notre puissance culturelle », reconnaissait le général de Gaulle en 1966. « La Francophonie prendra un jour le relais de la colonisation ; mais les choses ne sont pas encore mûres », précisait-il2. Elles le sont devenues.
De nos jours, chaque rapport parlementaire français sur les relations franco-africaines est l’occasion de rappeler l’importance de la diffusion de la langue et de la culture française qui permet, comme l’écrivent en 2018 les députés Michel Herbillon et Sira Sylla, de « créer les conditions d’un rapprochement profond et sur le temps long, de liens quasi émotionnels, d’une intimité qui peut s’avérer décisive en matière diplomatique ». Car, rappellent-ils, « si le travail de chancellerie permet d’avoir des “alliés”, la diplomatie culturelle permet de se faire des “amis” »3.
Instrument de puissance culturelle
Et l’amitié peut – et doit – payer. C’est Jacques Attali qui l’explique le mieux, dans son rapport remis il y a dix ans au président Hollande, sur la « Francophonie économique ». Il y insiste sur la « corrélation entre la proportion de francophones dans un pays et la part de marché des entreprises françaises dans ce pays » et propose de créer à terme une « Union économique francophone aussi intégrée que l’Union européenne »4. Un grand marché commun au centre duquel rayonnerait la France.
La mise en œuvre d’un projet politique nécessitait bien une institution multilatérale derrière laquelle dissimuler les ambitions françaises. « La Francophonie est une grande idée », expliquait le général de Gaulle en Conseil des ministres en 1963, ajoutant toutefois une précaution stratégique : « Il ne faut pas que nous soyons demandeurs. » Une mythologie savamment entretenue voudrait que la création, en 1970, de l’Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ait été initiée par le président sénégalais Léopold Sédar Senghor et quelques autres. C’est oublier opportunément l’impulsion donnée par de Gaulle et par son Premier ministre Georges Pompidou, qui créa dès 1966 un « Haut Comité pour la défense et l’expansion de la langue française » en mobilisant justement son ami de jeunesse Senghor.
L’OIF est devenue l’outil dont la France avait besoin pour essayer de continuer de peser sur la scène internationale : un instrument de puissance culturelle, dont Paris assure la plus grosse part du budget et organise l’agenda politique, tout en prenant soin de ne jamais placer un Français à sa tête – toujours ce soin de ne pas être « demandeurs ».
Air de déjà vu
Outre les objectifs de diffusion culturelle et linguistique et de développement économique, l’OIF vise officiellement à « promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ». Car le rayonnement français entend se faire aussi sur le plan des « valeurs » que Paris brandit régulièrement, comme pour mieux faire oublier les terribles compromissions de sa politique étrangère, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. L’OIF reprend ainsi à son compte l’hypocrisie de la France, et son discrédit croissant sur le continent africain. Ses opérations « d’observation » de scrutins sont réputées pour le blanc-seing qu’elles offrent aux plus sinistres farces électorales. Le vernis « pro-démocratie » de l’institution ne sert qu’à légitimer certains des pires régimes de la planète, pourvu qu’ils torturent en français.
Toute cette mascarade du sommet de Villers-Cotterêts est d’autant plus pénible qu’on nous fait déjà, comme lors du « nouveau » sommet Afrique-France de Montpellier il y a trois ans, la promesse d’un format « innovant », avec de « jeunes entrepreneurs » et « créateurs ». Comme à Montpellier, le sens du spectacle nécessitera sans doute quelque interpellation intrépide, pour montrer que l’OIF n’a pas peur de se moderniser.
Mais cette fois il ne sera même pas question des autres piliers de l’impérialisme français, tels que l’armée ou la monnaie, et on entend déjà clamer la nécessité de réformes destinées à donner encore plus de poids politique à la Francophonie, en feignant de croire qu’elle peut être une piste de solution au problème qu’elle symbolise depuis toujours.
Khadim Ndiaye est historien (UdeS, Québec), diplômé en philosophie. Ses principaux champs de recherche portent sur l’histoire de la colonisation, la problématique culturelle en Afrique, l’histoire des Afro-Américains et le panafricanisme.
Thomas Borrel est un des porte-parole de l’association Survie. Il a été durant huit ans co-rédacteur en chef du journal Billets d’Afrique édité par l’association, et a récemment codirigé l’ouvrage collectif L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique (Seuil, 2021).
Odile Tobner est Essayiste et cofondatrice de la revue Peuples Noirs Peuples Africains.
Boubacar Boris Diop est Écrivain.
Aminata Dramane Traore est Essayiste, ex-ministre de la Culture du Mali (1997-2000).
LES HEURES D’ATTENTE DU TER RÉVISÉES
Le Train express régional de Dakar connait une situation perturbée suite aux très fortes pluies du 25 septembre. Les premiers résultats du diagnostic effectué ce week-end montrent un nombre important d’équipements électroniques impactés.
Le Train express régional de Dakar connait une situation perturbée suite aux très fortes pluies du 25 septembre. Les premiers résultats du diagnostic effectué ce week-end montrent un nombre important d’équipements électroniques impactés. Ce qui nécessite, pour des raisons de sécurité, des délais de traitement importants et incompressibles. De ce fait, la circulation des trains est depuis lors perturbé. Dans un communiqué transmis, on apprend que les temps d’attente en gare et sur les quais, les durées des trajets, les horaires et la fréquence des trains sont impactés. Du lundi au samedi, dans les 2 sens: Dakar – Yeumbeul: 1 TER toutes les 20 min, avec un temps de trajet identique à la normale Dakar – Diomniadio: 1 TER toutes les 30 min, avec un temps de trajet rallongé de 15 à 30 min.
Les dimanches et jours fériés, les horaires d’ouverture et la fréquence des trains, toutes les 20 min, restent inchangés.
Les heures des derniers trains sont les suivantes: au départ de la gare de Diamniadio pour Dakar: 21h17 ▸ au départ de la gare de Dakar pour Diamniadio: 21h22
▸ au départ de la gare de Dakar pour Yeumbeul: 22h05.
Les équipes de la SETER sont depuis lors mobilisées jour et nuit pour réparer le système et permettre la reprise en toute sécurité de la circulation.
En parallèle, la direction et les équipes de la SENTER, société propriétaire et gestionnaire du Patrimoine et autorité contractante du TER, travaillent sur une solution permettant, de manière définitive, et conformément aux standards de sécurité de mettre hors de portée des inondations toutes les installations sensibles du TER.
La SETER tient à s’excuser pour le désagrément occasionné, et remercie sa clientèle pour sa compréhension et sa patience. La sécurité de ses usagers est sa priorité. Des points de situation réguliers seront faits relativement à l’avancée des travaux et à l’optimisation du service.
MADIAMBAL DIAGNE CLOUÉ AU SOL
Bloqué par la police qui lui réclame un passeport diplomatique qu'il affirme ne jamais avoir possédé, l'ancien patron du Quotidien se voit refuser l'embarquement. Il dénonce des manœuvres destinées à l'empêcher de voyager
Madiambal Diagne a été bloqué à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass par la police qui lui réclame un passeport diplomatique dont il n’est pas «détenteur». En dépit des vérifications, il n’a pas pu voyager.
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est devenu un point de blocage pour de nombreux citoyens, empêchés de voyager pour des raisons politico-judiciaires. Madiambal Diagne a été bloqué hier soir à l’Aibd au moment de faire ses formalités policières. Pour quelles raisons ? «Je me suis présenté à l’aéroport pour aller en Europe et au Canada. La police de l’aéroport m’a demandé de restituer un passeport diplomatique sénégalais parce qu’il y a des instructions en ce sens», expose l’ancien administrateur général du Groupe Avenir Communication. Madiambal Diagne a servi une réponse invariable : «je leur ai dit que je n’ai jamais eu un passeport diplomatique. Je n’ai jamais présenté à l’aéroport un passeport diplomatique», poursuit le journaliste. Bien sûr, il a toujours voyagé avec un passeport ordinaire. Mais, les vérifications n’ont pas permis de lever les doutes des policiers de l’aéroport. «J’ai toujours voyagé avec mon passeport ordinaire avec mes visas. Ça a été toujours le cas. Je leur ai demandé de vérifier dans leurs machines, parce que ce n’est pas la première fois que je voyageais. Jamais on n’a enregistré un passeport diplomatique à mon nom. Ils ont vérifié et ont constaté qu’il n’y a jamais eu de passage avec un passeport diplomatique», relate-t-il.
Cette «évidence» n’a pas poussé les policiers à lever cette restriction. Car ils sont restés sur les «instructions» reçues de leur hiérarchie. «Ils ont persisté à dire qu’ils ont reçu des instructions, et ces instructions m’empêchent de voyager sans leur donner un passeport que je garderais par devers moi», poursuit M. Diagne.
« Je n’ai jamais eu un passeport diplomatique »
Aujourd’hui, Madiambal Diagne est tranché sur la question : «Je réitère encore une fois que je n’ai jamais possédé un passeport diplomatique. J’ai toujours refusé de l’avoir. Pourquoi me demande-t-on un document que je n’ai jamais possédé ? Qui n’existe pas ? Ils ne donneront jamais un numéro de passeport diplomatique à mon nom et la durée de validité. Je défie quiconque de me sortir une trace d’un passeport diplomatique possédé par Madiambal Diagne.»
Pour l’ancien patron du journal Le Quotidien, cette mesure est un alibi pour l’empêcher de sortir du territoire. «On ne m’empêche pas de voyager parce que je dois présenter un passeport diplomatique. Ils veulent m’empêcher de voyager alors qu’ils n’ont aucune raison de le faire. Ils ont tout essayé, cherché à me harceler, fait toutes les vérifications, mais ils n’ont rien trouvé contre moi. C’est cet alibi qu’ils trouvent, c’est désolant. Heureusement, j’ai pris sur moi de ne pas m’emporter, parce que c’était de la provocation. Ils cherchaient la petite bête pour pouvoir me coller des infractions. Je reste zen ! C’est peine perdue», ajoute-t-il. Finalement, il est rentré chez lui.
Cet épisode sur les restrictions des libertés arrive dans un contexte politico-judiciaire extrêmement tendu. Après plusieurs heures de garde à vue, Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany dont les dossiers ont été classés sans suite, ont été libérés. Il s’agit d’une période de restrictions de libertés dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme et la Société civile.
Nos tentatives de joindre les services du ministère de l’Intérieur et de la police sont restées vaines.
LD DEBOUT CLAQUE LA PORTE DE LA COALITION KHALIFA PRÉSIDENT
Cette décision, prise à l'unanimité par le Secrétariat exécutif national, sonne comme un désaveu de la nouvelle intercoalition formée autour Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck, entre autres
(SenePlus) - Le parti LD Debout a annoncé son retrait de la coalition Khalifa Président, à l'approche des législatives du 17 novembre 2024. Cette décision, prise lors d'une réunion du Secrétariat exécutif national (SEN) le 1er octobre, marque une rupture nette avec la nouvelle inter-coalition formée autour de figures politiques majeures telles que Macky Sall, Karim Wade, Amadou Ba et Idrissa Seck.
Le communiqué, signé par le secrétaire général Pape Sarr, ne mâche pas ses mots à l'égard de l'ancien régime. LD Debout accuse l'administration de Macky Sall d'avoir plongé le Sénégal dans une situation critique, citant un "recul démocratique", une "gestion mauvaise" et une "privation des libertés individuelles". Le parti va jusqu'à qualifier le règne de Macky Sall comme « le pire régime » qu'ait connu le pays.
Cette décision s'inscrit dans la continuité des actions passées de LD Debout, qui affirme avoir participé à diverses plateformes de lutte comme AAR LI NU BOKK et F24 pour obtenir le départ de Macky Sall. Le parti appelle désormais ses militants et sympathisants à "barrer la route à ces prédateurs qui ont mis en banqueroute notre pays, agressé notre démocratie, assassiné nos enfants, frères et sœurs".
En attendant une décision définitive du Bureau politique concernant sa position face aux prochaines élections, LD Debout exhorte ses membres à poursuivre le travail de sensibilisation auprès des populations. L'objectif affiché est de construire une "citoyenneté active au service exclusif d'un Sénégal de justice, de paix et de prospérité".
VIEILLIR AU SÉNÉGAL, LE GRAND DÉFI
Le pays, qui compte 70 % de ses personnes âgées sans couverture sociale, doit urgemment repenser sa stratégie de prise en charge des seniors. Le plan Sésame, mis en place en 2006, montre ses limites face au manque de structures et de personnel spécialisé
La prise en charge des personnes âgées demeure un défi pour le Sénégal. Le pays est confronté au doublement problématique de structures adaptées mais aussi de personnels de santé qualifiés.
Au Sénégal, elles sont nombreuses, les personnes âgées qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale. Une étude à montrer en effet qu’au Sénégal, seules 30 % bénéficient d’une « couverture sociale » répartie entre l’Institut de Prévoyance de Retraite du Sénégal (IPRES) et le Fonds National de Retraite (FNR). Les 70 % restants n’ont pas de retraite, donc pas de couverture sociale. Cependant, il faut noter que dans ces 70 % que l’on retrouve très souvent dans la population « démunie », la majorité vit dans des zones périphériques ou en zone rurale, loin des grandes structures de santé. Ces dernières sont confrontées par le manque de structures sanitaires adaptées à leurs besoins mais aussi de personnels soignants. Au niveau de la prise en charge sanitaire, les hôpitaux utilisent le plan Sésame. Une politique mise en place par l’Etat du Sénégal le 03 avril 2006.
Selon Amadou Saliou Ndoye, bénéficiaire dudit programme, « si on veut bénéficier d’une bonne prise en charge, il faut aller dans les hôpitaux. Il y a le personnel dédié mais au niveau des structures périphériques comme les centres et postes de santé, il est difficile de trouver un spécialiste si ce n’est un médecin généraliste », a-t-il fait comprendre. Au niveau du pays, les spécialistes en gériatrie sont en manque et tous les hôpitaux du pays ne sont pas couverts. Il s’y ajoute le manque de centres de prise en charge dédiés pour ces personnes souvent fragiles et qui trainent plusieurs pathologies. A côté de cette préoccupation, des initiatives sont notées allant dans le sens de l’offre de soin. De plus en plus de médecins, prestataires se forment aux différents métiers de prise en charge des personnes âgées. Et c’est dans ce cadre qu’entrent les soins à domicile.
Rappelons que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à l'occasion de la Journée internationale des personnes âgées 2024, célébrée le 01 octobre dernier, a appelé à renforcer et transformer les soins et l’aide aux personnes âgées, pour atteindre les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021-2030). « Nous avons tous besoin qu’on s’occupe de nous à un moment donné de notre vie, mais plus nous vivons longtemps, plus nous sommes plus susceptibles de nécessiter cette aide », avait déclaré le Dr Anshu Banerjee, Directeur du Département de la santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent et du vieillissement de l’OMS. Et d’ajouter : « cependant, les données montrent que, dans le monde entier, les systèmes de soins et de soutien ne sont pas encore prêts à répondre aux besoins des personnes âgées ».
Selon les dernières analyses de l'OMS, les personnes âgées de 60 ans et plus continuent de ressentir un manque en matière de soins de santé, qu'elles vivent dans des pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé. Environ 2 personnes sur 3 approchant un âge avancé sont susceptibles d'avoir besoin d'un soutien et de soins à long terme prodigués par d'autres personnes pour mener leurs activités quotidiennes, comme manger, se déplacer ou se laver. « D'ici 2030, une personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. En outre, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2050, ce qui érigera le vieillissement en bonne santé en véritable priorité mondiale », prévoit l’OMS. « D'ici 2030, une personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. En outre, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2050, ce qui érigera le vieillissement en bonne santé en véritable priorité mondiale », prévoit l’OMS.
VIDEO
MOUSTAPHA GUIRASSY AU CŒUR D'UN DÉBAT HOULEUX SUR TFM
Ce qui devait être une discussion sur la rentrée scolaire a rapidement viré à une affrontement verbal tendu entre le ministre de l'Éducation nationale et le journaliste Chérif Diop
Dans une émission qui a fait des étincelles sur la TFM, le ministre de l'Éducation nationale Moustapha Guirassy s'est retrouvé sous le feu des questions incisives du journaliste Chérif Diop, jeudi 3 octobre. L'échange, qui devait initialement porter sur la rentrée scolaire, a rapidement viré à une confrontation verbale sur des sujets brûlants d'actualité.
Dès le début de l'entretien, Guirassy a tenté de recentrer la discussion sur son agenda prévu, à savoir la journée du 5 octobre dédiée à la rentrée scolaire. Cependant, Diop a insisté sur des sujets sensibles tels que les arrestations récentes de journalistes et d'acteurs politiques.
Le ton est monté lorsque le ministre a reproché au journaliste de ne pas respecter le cadre convenu de l'interview. "Je n'étais pas venu débattre de l'actualité", a déclaré Guirassy, visiblement agacé. Diop a riposté en affirmant son droit et son devoir de poser des questions pertinentes.
Malgré ces échanges tendus, l'entretien a finalement abordé les défis majeurs de l'éducation nationale. Guirassy a annoncé des mesures concrètes pour pallier le déficit d'enseignants et résorber les abris provisoires. Il a également évoqué une refonte du système d'évaluation visant à réduire les taux d'échec scolaire.
Un moment clé de l'émission a été l'annonce de la création d'un Conseil supérieur de l'éducation et de la formation, un organe transversal censé apporter une gouvernance plus consensuelle au système éducatif.
L'interview s'est conclue sur un appel du ministre à la mobilisation nationale pour "donner du sens à l'école". Malgré les désaccords, Chérif Diop a reconnu les compétences de Moustapha Guirassy en matière de communication, laissant entrevoir la possibilité d'un futur échange plus apaisé.
LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN PROCÈS
Verbatim des déclarations de Cheikh Yérim Seck face à la Division spéciale de cybersécurité. Le journaliste arrêté pour diffusion de fausses nouvelles, a défendu sa démarche, invoquant des sources officielles pour contester les chiffres gouvernementaux
Le PV d'audition de Cheikh Yérim Seck, arrêté puis relâché pour avoir contesté les chiffres économiques du gouvernement, lève le voile sur un débat brûlant. Entre rigueur journalistique et accusation de diffamation, l'affaire cristallise les tensions autour de la liberté de la presse. Ci-dessous le verbatim de son échange avec les agents de la Division spéciale de cybersécurité.
Question : Après avoir écouté l'extrait de la vidéo issue de l'émission « Invité de Maimouna Ndour Faye » sur la chaîne de télévision 7TV et qui met en exergue vos déclarations. Pouvez-vous nous préciser dans quel contexte avez-vous fait ces déclarations qui contredisent les chiffres annoncés par le Premier ministre ?
CYS : J'ai fait ces déclarations dans le cadre de l'émission "L'invité de MNF sur la 7TV" animée par la journaliste Mamouna Ndour Faye.
Pouvez-vous revenir de façon concise, sur les chiffres dont il est question dans cet extrait-vidéo ?
Je n'ai pas annoncé des chiffres. J'ai contesté des chiffres avancés par le Premier ministre, à propos du déficit public et du ratio de la dette par rapport au PIB (Produit Intérieur Brut).
Aviez-vous l'intention de remettre en cause la véracité de ces chiffres ou d'exprimer un point de vue personnel ?
J'avais l'intention dans le cadre de l'expression de mon point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre Amadou Ba et le ministre Sonko.
Étiez-vous informé de la source des chiffres avant de faire vos déclarations ?
Je sais de science certaine qu'aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale ne donnent les chiffres donnés par le premier ministre. Même le site du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres. Mieux encore, le rapport de la Cour des Comptes, organisation habilitée ne confirme pas les chiffres avancés par le Premier ministre.
Sur quelles sources ou documents vous vous êtes basés, pour affirmer que ces chiffres étaient faux ?
Toutes les sources, notamment celles citées dans la réponse précédente, attestent que ce qu'a dit le premier ministre est faux.
Avez-vous vérifié ces informations auprès de sources officielles ?
Il n'y pas meilleure source que le site officiel du ministère des Finances du Sénégal dont les chiffres diffèrent de ceux avancés par le Premier ministre.
Pouvez-vous nous fournir des preuves par des documents qui appuient vos déclarations ?
Pour les chiffres, je vous reporte aux sites officiels de tous les organismes de financement qui coopèrent avec le Sénégal. D'ailleurs, le représentant résident du FMI a confirmé dans une déclaration que les chiffres antérieurs à la déclaration du Premier ministre.
Pourquoi avez-vous déclaré que les chiffres avancés par le Premier Ministre Ousmane Sonko sont faux ?
Aucun pays de l'UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds selon la réglementation communautaire. Or, rien qu'en septembre 2023, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l'UEMOA. C'est la preuve que le chiffre de déficit budgétaire avancé par le Premier ministre est faux. Je m'en limite là.
Êtes-vous conscient que vos propos pourraient être perçus comme diffamatoires à l'encontre du Premier ministre ou susceptibles de troubler l'ordre public ?
Je n'ai diffamé personne. J'ai dit des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question.
En tenant de tels propos, aviez-vous l'intention de jeter le discrédit sur les institutions publiques, notamment le gouvernement ou le Premier ministre ?
Je n'ai aucune intention de jeter le discrédit sur quoi que ce soit. Ma seule intention était de rétablir la vérité des faits dans l'intérêt d'un dialogue démocratique et juste.
Quel était votre objectif en faisant ces déclarations ? Était-ce d'informer, de critiquer, ou d'alerter le public ?
Mon intention était claire. C'est une question qui m'a été posée dans le cadre d'une interview et j'ai répondu dans le souci de dire ce qui est conforme à la vérité.
Avez-vous tenté de contacter les autorités compétentes ou un porte-parole du gouvernement pour vérifier les chiffres avant de faire vos déclarations publiques ?
Je n'ai pas besoin de contacter une autorité compétente pour vérifier des informations qui sont dans le domaine public. Le fait que les nouvelles autorités aient pu lever mille six cent soixante-cinq (1.665) milliards de FCFA depuis leur arrivée au pouvoir prouve que ce que le premier ministre à dit est faux. Les documents sont partout.
Avez-vous connaissance d'éventuelles corrections ou précisions apportées par le gouvernement par la suite ?
Non !
Pouvez-vous expliquer votre état d'esprit lors de l'émission ? S'agit-il d'une critique ouverte ou d'un débat sur la situation économique du pays ?
J'étais dans une posture journalistique de restitution des faits dans leur authenticité.
Pour toutes les questions qui vous ont été posées, dans le souci d'apporter des preuves que les chiffres avancés par le Premier ministre sont faux, vous nous renvoyez vers des données officielles d'organismes de financement, des sites ou règles communautaires de l'UEMOA. Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux de défendre votre thèse par la présentation d'un document officiel du Sénégal ?
Le document officiel du Sénégal : le dernier rapport de la Cour des comptes qui couvre jusqu'à la gestion 2022, donne des chiffres totalement différents de ceux avancés par le Premier ministre. La Cour des comptes est l'organisme habilité pour certifier la gestion budgétaire au Sénégal. Ces chiffres sont les seuls officiels. Les chiffres avancés par le Premier ministre ne le sont pas.
Pourquoi dites-vous que ces chiffres ne sont pas fiables ?
Ces chiffres ne sont pas fiables pour trois (03) raisons : Premièrement, je ne pense pas que le Premier ministre soit mieux outillé que tous les organismes de financement, toutes les structures de notation et toute l'administration des finances du Sénégal pour apporter des chiffres qui démentent les leurs.
Deuxième raison : l'argument fourni par le Premier ministre lui-même pour étayer la falsification des chiffres, à savoir une discussion privée entre le président de la République, l'ancien ministre de Finances et lui-même me semble déjà d'une légèreté grotesque.
Troisièmement : l'utilisation politique faite de ces données par le Premier ministre dans un contexte électoral prouve à suffisance, la motivation autre que scientifique de la fourniture de ces données.
Pensez-vous que ce que vous avez donné comme justificatifs suffit comme raisonnement scientifique pour démentir des chiffres avancés par le Premier ministre ?
En tout cas, tout ce que j'ai dit est de loin mieux documenté que ce que le Premier ministre a dit. Ce que j'ai dit se rencontre dans le rapport de la Cour des comptes et dans toutes les bases de données des organismes habilités alors que ce que le Premier ministre a dit nulle part en dehors de son discours.
Aviez-vous l'intention de nuire à la réputation du Premier ministre ou des institutions publiques ?
Je n'ai aucune intention de nuire à qui que ce soit. Mon intention, purement journalistique, consistait à produire des faits étayés par des organismes habilités.
Pensez-vous que vous pouviez étayer vos propos sans dire que ces chiffres sont faux ?
Moi au moins j'ai été délicat. Ousmane Sonko aurait dit que j'aurais menti.
Vos propos visaient-ils directement à discréditer le gouvernement ou à inciter le public à douter de l'intégrité des autorités ?
Je le répète, je ne cherchais rien d'autre que de faire mon métier en respectant la sacralité des faits.
Comment réagiriez-vous si vos propos avaient été mal interprétés ou déformés par les téléspectateurs ou par les médias ?
Dans mon métier, on se limite à écrire et dire en laissant au public le soin d'apprécier, d'interpréter ou de commenter.
C'est tout ce que j'ai à déclarer.
LE MYSTÈRE BERNARD-HENRI LÉVY
Depuis trente ans, le philosophe est omniprésent dans les médias français. Serge Halimi et Pierre Rimbert décortiquent ce parcours hors norme, révélant les coulisses d'un pouvoir qui s'étend bien au-delà des frontières médiatiques
(SenePlus) - L’article du Monde Diplomatique d’octobre 2024 intitulé “BHL, trente ans de plus” est un texte signé par Serge Halimi et Pierre Rimbert qui s’intéresse à la figure intellectuelle de Bernard-Henri Lévy (BHL) et à son influence au fil des décennies. L’article critique sévèrement BHL, le qualifiant de personnage omniprésent dans les médias français et internationaux depuis les années 1990, et souligne les contradictions de son discours et de son parcours.
Les auteurs mentionnent d’abord les prises de position de BHL dans les années 1990, notamment en Yougoslavie, où il s’est présenté comme défenseur de la démocratie et des droits de l’homme. Cependant, ils critiquent le fait qu’il ait souvent soutenu des interventions militaires controversées, en particulier de la part des puissances occidentales, ce qui, selon eux, met en lumière un paradoxe dans sa défense des droits humains.
Une partie importante de l’article se concentre sur la manière dont BHL a utilisé sa position médiatique pour façonner l’opinion publique sur des questions internationales, tout en soulignant que ses prises de position ont parfois été en décalage avec les réalités du terrain. Les auteurs pointent du doigt son influence dans le discours sur la guerre en Libye en 2011, ainsi que sur d’autres conflits, et l’accusent d’avoir contribué à la justification de certaines guerres sous couvert de principes humanitaires.
Les auteurs rappellent également les positions de BHL sur Israël et la Palestine. Ils mentionnent que BHL a souvent défendu Israël, tout en étant critiqué pour sa vision partielle de la question palestinienne. Cet aspect est particulièrement mis en lumière avec des références aux conflits récurrents à Gaza et aux critiques internationales à l’encontre d’Israël, y compris par l’ONU, qui a qualifié certains événements de “crimes de guerre”. L’article critique le silence ou les justifications apportées par BHL sur ces questions sensibles.
En somme, l’article de Halimi et Rimbert dans Le Monde Diplomatique dépeint BHL comme un intellectuel influent mais problématique, dont les actions et discours sont souvent en contradiction avec la réalité des faits sur le terrain. Ils mettent en avant une réflexion critique sur l’influence d’une figure comme BHL dans le débat public français et international, et s’interrogent sur la durabilité de cette influence à l’avenir.