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1 décembre 2024
Société
TRAVAUX SUR LA CONDUITE DU LAC DE GUIERS, DES COUPURES D’EAU ANNONCÉES CE WEEK-END
Ces travaux, prévus du 28 au 29 septembre 2024, entraîneront l'arrêt de l'usine KMS3, avec un retour progressif à la normale dès la soirée du dimanche. Un dispositif de camions citernes sera mis en place pour les zones les plus touchées.
La SONES et SENEAU annoncent des perturbations dans la distribution de l’eau dans les villes et villages desservis par la conduite du lac de Guiers en raison des travaux de réparation d’une fuite d’eau prévus au cours du weekend.
« SONES et SENEAU informent les clients que des travaux de réparation d’une sur la conduite d’Adduction du Lac de Guiers n°3 (ALG)3 vont se dérouler durant le weekend du samedi 28 au dimanche 29 septembre 2024. Ces travaux nécessiteront l’arrêt de l’usine KMS3 et entraîneront des perturbations du service de distribution d’eau potable dans les localités notamment Dakar ville et la banlieue, Rufisque et environs Mbour et Joal Fadiouth, Villes et villages sur l’axe Thies-Louga », note le communiqué.
Le communiqué précise qu’en fonction de cet agenda des travaux de réparation et sauf événement indépendant de « notre volonté », le service reviendra progressivement à la normale à partir de la soirée rée du dimanche 29 septembre 2024.
Il précise par ailleurs qu’un dispositif de camions citernes sers mis en place pour soulager les zones les plus impactés.
SONINKÉ, UNE LANGUE SANS FRONTIÈRES À L'UNESCO
L'ancien ministre malien Tiébilé Dramé retrace l'histoire de cette langue millénaire, des racines à sa dispersion mondiale, à l'occasion de sa première célébration internationale. Il invite à en faire une langue de l'écrit et du savoir à l'ère numérique
Dans son allocution à l'UNESCO le 25 septembre à Paris, Tiébilé Dramé célèbre l'avènement de la première journée internationale de la langue soninké. Il évoque avec émotion les figures marquantes qui ont œuvré pour la reconnaissance de cette langue, des pionniers disparus aux militants actuels. L'ancien ministre dresse un panorama saisissant de la diaspora soninké, illustrant la vitalité de cette langue parlée sur cinq continents.
"Monsieur le président Dioncounda Traoré, présent sur les fronts depuis Ménaka ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Cher frère Abdoulaye Bathily, présent dans l'arène depuis l'adolescence comme en témoigne son oeuvre, " Passion de liberté " ;
Monsieur le président du groupe des Ambassadeurs africains à l'UNESCO, Amahoro!
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs des départements de l'UNESCO ; et cher Firmin
Edouard Matoko, Malien de coeur, Malien tout court !
Mesdames et Messieurs, les leaders de la communauté
Chers frères ;
Chères soeurs ;
La première célébration de la journée internationale de la langue Soninké dans cette prestigieuse maison survient au lendemain de la disparition du Professeur Amadou Mahtar M'Bow, fils de Farah N'Diaye M'Bow et de N'Goné Kassé et qui fut 13 ans durant Directeur Général de la prestigieuse institution qu'est l'UNESCO.
Permettez-moi de saluer l'action dans la continuité de Madame la Directrice Générale, Audray Azoulay.
A.M. M'Bow a été un des baobabs les plus robustes de notre temps qui a traversé, la tête haute, tout un siècle au service du continent africain.
Avec cette disparition, l’Afrique a perdu l'un de ses dignes fils, un éminent intellectuel qui forçait l’admiration par son courage, ses combats en faveur de l’émancipation de l’Afrique, de la promotion de ses cultures, de toutes ses cultures, de ses batailles pour la paix et la compréhension mutuelle entre les peuples.
Le Professeur Amadou Mahtar M'Bow a marqué le monde par son parcours exceptionnel et son dévouement à la cause de l'éducation, de la culture et la de paix.
En 1974, il devient le premier Africain à diriger une agence des Nations Unies, à savoir l'UNESCO.
En ces temps, l'Afrique faisait bloc, parlait et agissait comme une seule entité pour défendre ses causes et défendre ses filles et ses fils.
Son action a laissé une empreinte durable sur l'UNESCO dont les programmes et les ambitions portent aujourd'hui encore la marque de son engagement : le Nouvel ordre mondial de l'information, la monumentale Histoire générale de l'Afrique, la préservation minutieuse du patrimoine immatériel de l'humanité, la valorisation du plurilinguisme et la célébration des langues et cultures des peuples du Sud.
La proclamation du 25 septembre de chaque année comme "journée internationale de la langue soninké" en vue d'assurer le rayonnement international de cette langue et de la culture de ses locuteurs est à mettre au crédit de nos États, des diplomates de nos pays que nous saluons pour leur dévouement et leur engagement.
Nous le devons à la détermination des pionniers comme Diadié Soumaré, Yacouba Diagana, ou comme l'immense intellectuel, le Pr Dimbo Diagana, le frère de Bouh, l'époux du Docteur Mansita Tandia.
Ces trois devanciers ont été prématurément arrachés à notre affection.
Après leur rappel à Dieu, d'autres combattants de la langue et de la culture soninké se sont dressés pour continuer la lutte. C'est l'occasion de saluer le président Ousmane Diagana, Harouna Mangasi, Thierno Tandia et tant d'autres intrépides militants pour leur contribution de qualité à la promotion de cette belle et grande langue transfrontière, transnationale parlée aujourd'hui sur tous les continents grâce au dynamisme de la communauté originelle.
Au delà du berceau originel qui recouvre partiellement la Gambie , les deux Guinées, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, allez dans les pays où sont installés nos compatriotes en Afrique occidentale, centrale et australe, allez à Poto-Poto, à Talangaye, allez à Montreuil ou à Saint-Denis, allez à Harlem, à Bangkok, à Guanghzou, à Djakarta et j'en passe, vous réaliserez la vitalité de la langue Soninké grâce aux migrants qui sont devenus, au fil des décennies, de véritables ambassadeurs de la culture et de la civilisation des pays d'origine.
L'histoire du soninké et des Soninkés est une histoire de voyage, de dispersion et de migrations. Depuis la nuit des temps, depuis l'ancêtre Maama Dinga, parti de la région d'Assouan (Égypte) pour s'installer dans le Sahel, suivi par divers chefs de clans.
Un diplomate sénégalais à Paris a dit un jour à Adrian Adams : "ceux qui viennent chercher du travail en France appartiennent à une race qui aime voyager" (in "le long voyage des gens du fleuve", François Maspéro, 1977). (Adrian Adams-Sow est la fille de diplomates américains qui après ses études en Écosse, en France et au Sénégal, s'est installée à Kounghany ( Bakel) après avoir épousé Diabé Sow, un dirigeant paysan de la région du fleuve, Est du Sénégal. A. Adams est malheureusement morte dans un accident de la route entre Bakel et Tambacounda en août 2000).
Venus de la vallée du Nil, les Soninkés s'étaient d'abord installés au Sahel autour de Kombi, capitale de l'empire.
Selon les généalogistes du terroir, la première dispersion des soninkés est partie de la punition infligée aux habitants du Wagadu suite à la mort du Wagadu-Biida, frère jumeau de Maghan Jaabé Cissé (Diara Sylla-G. Dieterlen-Y. Tata. Cissé, Karthala, 1992).
Des facteurs climatiques et économiques objectifs ont sans doute pesé dans la dispersion des Soninkés, dans leur propension à migrer, à voyager Ces réalités n'ont pas de lien avec "les gens qui appartiennent à une race qui aime voyager" comme l'a dit le diplomate sénégalais à Adrian Adams-Sow au milieu des années 1970.
Comme la langue, la culture et la musique sont entretenues depuis la nuit des temps par des communautés qui sont de véritables artisans de notre histoire narrée par les généalogistes qui enseignent l'histoire du terroir, comme Mahamadou Fatou Sacko.
C'est ici l'occasion de rendre un hommage appuyé aux cantatrices, aux musiciennes et aux musiciens, véritables vecteurs du Soninké depuis toujours, de la culture et de la civilisation soninké.
Par leurs chansons, par les récits qu'ils content, nos généalogistes et nos cantatrices font aimer la langue, donnent à des générations entières la fierté d'aimer leur culture, leur histoire.
Il me plaît, ici, d'évoquer la mémoire de "La Grand", Boo Khonté, la fille de Séga et de Nohin Tounkara de Gassambaro dans le Bakhounou.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les ministres et les ambassadeurs,
Chers frères et soeurs,
Chers amis de la langue et de la culture Soninké,
le soninké est aujourd'hui une langue internationale parlée sur les cinq continents grâce au dynamisme des communautés soninké émigrées.
Il reste d'en faire, à l'ère du numérique, une langue de l'écrit, une langue de transmission de la science, de la technique et de nouvelles technologies.
Tel est l'immense défi auquel les générations actuelles font face !"
GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE LES MALTRAITANCES À L’ÉCOLE DES SOUS-OFFICIERS DE POLICE DE KAOLACK
Le député a exprimé son inquiétude concernant les abus subis par les élèves sous-officiers victimes de "violences physiques, d'injures et d'intimidations de la part de leurs encadreurs", soulignant l'urgence d'une réforme dans la formation policière.
Le député Guy Marius Sagna a exprimé sa préoccupation sur la situation des élèves sous-officiers de l’école des sous-officiers de la police de Kaolack qui sont « victimes de blessures causées par leurs encadreurs, d’injures, d’intimidations… ».
« Il m’est revenu qu’à l’école des sous-officiers de police de Kaolack où est formée depuis le 04 mars 2024 la 49e promotion, les élèves policiers sont victimes de blessures causées par leurs encadreurs, d’injures, d’intimidations… », a-t-il annoncé sur Facebook.
Selon lui trois (03) à quatre (04) élèves de cette promotion « ont été tellement giflés que cela leur a causé des problèmes auditifs. D’autres ont été bastonnés par leur encadreur jusqu’à l’évanouissement ».
« Et cela étonne que des policiers insultent, giflent ou passent à tabac dans l’exercice de leur fonction des citoyens ? En réalité c’est à l’école de police que les policiers ont été formés à insulter, bastonner, mal parler, « massacrer » les citoyens qu’ils servent. Il faut que cela change », a-t-il soutenu.
Guy Marius Sagna d’affirmer que la dernière fois que la directrice de l’école de police a visité cette école, celle-ci a été « nettoyée et les repas servis aux élèves étaient exceptionnellement bons ce jour-là et particulièrement bien habillés », a-t-il révélé avant de demander où va le budget de l’école de police de Kaolack.
LE MINISTRE DES FORCES ARMÉES PROMET D'ÉTUDIER LES DOLÉANCES DES FAMILLES DES VICTIMES DU JOOLA
Le général Birahim Diop a assuré que le renflouement du bateau et la construction d’une stèle à Dakar, seront examinées dans le respect des règlements en vigueur. Cette annonce a été faite lors de la commémoration du 22e anniversaire du drame.
Les doléances des familles des victimes du naufrage du ‘’Joola’’, relatives au renflouement du bateau, et à la construction d’une stèle à la place du Souvenir, à Dakar, seront étudiées avec toute l’attention requise dans le respect des dispositions réglementaires, a promis jeudi le ministre des Forces armés, général Birahim Diop.
‘’Toutes les autres doléances soulevées dans votre allocution seront étudiées avec toute l’attention requise dans le respect des dispositions réglementaires’’, a-t-il répondu au président des associations des familles des victimes du naufrage du “Joola”, Boubacar Ba.
Le ministre des Forces armées intervenait lors de la célébration du 22e anniversaire du naufrage dudit bateau au Musée-mémorial le Joola érigé au port de Ziguinchor.
Le bateau ‘’Le Joola’’, qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor, a chaviré le 26 septembre 2002 au large de la Gambie, faisant 1.863 morts, et 64 rescapés, selon un bilan du gouvernement sénégalais.
Après avoir été accueillie à l’aéroport de Cap Skirring par le gouverneur de la région de Ziguinchor, Mor Talla Tine, la délégation gouvernementale conduite par le ministre des Forces armées, général Birahim Diop, s’est d’abord rendue au cimetière de Kantène pour une cérémonie de prières et de recueillement.
Outre le ministre des Formes armées, la délégation officielle était composée des ministres de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, de la Fonction publique, Olivier Boucal, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, et du Travail et des Relations avec les institutions, Yancouba Diémé.
Elle a ensuite pris la direction des locaux du musée-mémorial, cadre de la cérémonie de commémoration du 22e anniversaire du naufrage du bateau le Joola. Elle a trouvé sur place une mobilisation des grands jours. Celle-ci a vu la présence, entre autres, des associations des familles des victimes et de leurs proches, du ministre du Tourisme de la Gambie, de représentants du corps diplomatiques, des autorités administratives, civiles et militaires, des chefs de service, des élus territoriaux et nationaux, des notables, chefs religieux et coutumiers.
Le ministre des Forces armées a rassuré les associations des familles des victimes du naufrage du Joola dont le président, Boubacar Ba, a émis un certain nombre de doléances, parmi lesquelles le renflouement du bateau, et la construction d’une stèle à la place du Souvenir africain, à Dakar.
Le général Birahim Diop estime que l’ouverture du musée-mémorial exprime la volonté politique de l’Etat d’”ancrer le souvenir du naufrage dans notre mémoire collective et d’en faire un levier dans la consolidation de la cohésion nationale”.
Le thème de l’édition de cette année de l’anniversaire du naufrage, ”La place du mémorial-musée le Joola dans la commémoration”, est une “invite à une introspection et au changement de comportement à un moment où certaines de nos valeurs essentielles sont en déperdition’’, a-t-il martelé.
Le ministre des Forces armées indique que la structure qui aura le privilège de gérer ce mémorial, saura créer les conditions optimales de son exploitation et de son parfait entretien.
‘’Elle devra pour ce faire proposer des activités dynamiques et vivantes’’, a-t-il préconisé, encourageant toutes bonnes volontés à contribuer à la mise à disposition de reliques au musée.
‘’La structure choisie devra en outre garder le cachet mémoriel du site pour nous rappeler que le souvenir de nos disparus exige de nous prudence et meilleur comportement’’, a suggéré le général Birahim Diop.
Il dit espérer que ce monument sera un endroit approprié pour les hommes, les femmes, les enfants de tous horizons, particulièrement les pays touchés par ce drame pour se recueillir et réfléchir en permanence aux leçons apprises suite au naufrage.
Le ministre des Forces armées déclare que c’est ‘’avec beaucoup d’émotion’’ qu’il vient au nom du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, commémorer avec les familles des victimes, le 22e anniversaire du terrible naufrage du Joola.
Le général Birahim Diop souligne que la forte délégation qui l’accompagne, traduit une certaine volonté de l’Etat de donner une nouvelle orientation à l’organisation de cet événement qui, à n’en pas douter, est l’un des plus douloureux de l’histoire du Sénégal.
Un drame dont l’évocation ravive, selon lui, la douleur des familles et des proches de 1800 victimes.
‘’Cependant, le devoir de mémoire nous oblige à le commémorer, non seulement pour rendre hommage aux victimes, mais également pour veiller à ce qu’un événement pareil ne se reproduise plus’’, a-t-il fait valoir.
Il a saisi l’occasion pour témoigner aux familles des victimes, au nom du président de la République et de l’ensemble de son gouvernement et de tout le peuple sénégalais, sa compassion et sa solidarité agissante.
‘’En ce jour de commémoration, nos pensées vont également aux rescapés qui gardent encore les cicatrices de ce tragique événement et à qui nous renouvelons toute notre sollicitude’’, a-t-il avancé.
Le ministre des Forces armées déclare que la Casamance et le traitement du dossier du Joola constituent des préoccupations majeures de l’Etat.
Il en veut pour preuve les efforts entrepris pour le développement socioéconomique de la région et la satisfaction des doléances des familles des victimes du naufrage du Joola.
‘’Le président de la République et son gouvernement comptent placer cette région au cœur de leurs actions prioritaires en stimulant les opportunités de développement et en y travaillant sans relâche pour le développement définitif de la crise qui l’affecte’’, a-t-il soutenu.
Le général Birahim Diop souligne que le président de la République a marqué sa volonté de consolider les programmes étatiques en cours dans la région, lesquels visent à améliorer les conditions de vie des populations.
‘’Aussi, il est heureux de constater qu’à ce jour tous les départements de la région, notamment les zones antérieurement marquées par l’insécurité, bénéficient desdits programmes conduits par le PUDC, le PNDL, le PUMA, le Provale CV’’, a-t-il fait savoir.
Des programmes qui donnent déjà des résultats et dont les plus significatifs sont, à l’en croire, le désenclavement.
Il assure que des mesures ont été prise par l’Etat, pour satisfaire les doléances des familles des victimes du Joola.
Il a cité à cet égard la prise en charge des pupilles de la Nation, la prise en charge médicale et les formations professionnelles pour permettre aux orphelins du Joola de disposer de qualification, la prise en charge de 371 orphelins omis par le décret d’application de 2009, la construction effective du mémorial-musée le Joola…
OUVERTURE DU MÉMORIAL-MUSÉE LE JOOLA ET PLAIDOYER POUR LA JUSTICE
Dans son discours, Boubacar Ba, président de l’Association nationale des familles des victimes du Joola, a exprimé l’importance de ce mémorial comme un lieu de recueillement et de mémoire collective.
La cérémonie de mise en service du Mémorial-Musée du Joola s’est déroulée dans une atmosphère empreinte d’émotion et de recueillement en hommage aux 1 863 victimes et disparus du tragique naufrage du ferry Joola survenu le 26 septembre 2002. L’événement a vu la participation de plusieurs personnalités notamment Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, le Général Birame Diop, ministre des Forces armées, ainsi que les ministres des Sports et de la Culture, Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique, Yankhoba Diémé, ministre du Travail, et Mme l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal. Les autorités locales étaient également présentes.
Boubacar Ba : « Un lieu de mémoire pour ne jamais oublier »
Dans son discours, Boubacar Ba, président de l’Association nationale des familles des victimes du Joola, a exprimé l’importance de ce mémorial comme un lieu de recueillement et de mémoire collective. « Ce bâtiment permettra à chacun de rester en pensée proche des victimes », a-t-il déclaré avec émotion. Il a profité de l’occasion pour réitérer plusieurs revendications des familles des victimes, dont la demande de faire du 26 septembre un jour férié en mémoire du drame, ainsi que le renflouement du navire, une promesse qui tarde à se réaliser. Boubacar Ba a également plaidé pour l’érection d’une stèle à la Place du Souvenir à Dakar, portant les noms de toutes les victimes, et pour que justice soit enfin rendue aux familles endeuillées.
Message de solidarité du Général Birame Diop
Prenant la parole au nom du président de la République, le Général Birame Diop, ministre des Forces armées, a exprimé la solidarité du gouvernement aux rescapés et aux familles des victimes. Il a rappelé que la Casamance reste une priorité pour l’État sénégalais, notamment en ce qui concerne la prise en charge des doléances des familles. « Le président va consolider les programmes étatiques en cours dans la région », a-t-il affirmé.
Concernant le Mémorial-Musée, le ministre a souligné que ce lieu invite à une introspection collective et à un changement de comportement, surtout dans un contexte où certaines valeurs semblent en perte de vitesse. Il a encouragé tous les Sénégalais à prendre conscience de l’importance de se souvenir de cette tragédie pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Le Mémorial-Musée du Joola, dont l’ouverture marque un nouveau chapitre dans l’histoire de la commémoration du naufrage, se veut un espace dédié à la mémoire des disparus et un lieu de sensibilisation pour les générations futures.
PLAIDOYER POUR UNE MEILLEURE IMPLICATION DES FEMMES DANS LES INSTANCES DE DIALOGUE SOCIAL
Aissatou Touré, présidente du comité des travailleuses, a souligné la nécessité pour les femmes d’être des actrices clés dans la négociation collective, afin de défendre leurs droits.
Dakar, 26 sept (APS) – La présidente du comité des travailleuses de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), Aissatou Touré, a plaidé, jeudi, pour une meilleure implication des femmes dans les instances de dialogue social et de négociation collective.
”Aujourd’hui, en tant que femmes travailleuses, nous réaffirmons notre détermination à jouer un rôle de premier plan dans ce dialogue. Nous ne voulons plus être spectatrices, mais actrices de notre émancipation et de la transformation de nos conditions de travail’’, a-t-elle déclaré.
Aissatou Touré s’exprimait à l’occasion de la cérémonie d’ouverture d’un atelier de renforcement de capacités des membres du comité national des femmes de la CNTS, sur les techniques du dialogue social et de la négociation collective.
Une rencontre qui offre ”une opportunité exceptionnelle de renforcer nos compétences en matière de négociation collective, dans un domaine où les femmes doivent non seulement exceller mais aussi être visibles”, a-t-elle souligné.
‘’Nous sommes ici pour acquérir les outils nécessaires pour défendre avec plus de force et de stratégie nos revendications, que ce soit pour l’égalité salariale, l’amélioration des conditions de travail, la protection contre le harcèlement, ou encore la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale’’, a-t-elle ajouté.
”Femmes responsables syndicales ou membres d’une organisation syndicale, votre rôle est central dans la pacification du monde du travail”, a pour sa part indiqué le directeur général du travail et de la sécurité sociale, Karim Cissé.
Selon lui, l’Etat du Sénégal s’est ‘’résolument engagé à mettre en œuvre les orientations de l’Organisation internationale du travail (OIT) dont l’un des objectifs stratégiques est le renforcement du dialogue social, un pilier indispensable pour l’atteinte du travail décent.’’
Des orientations qui cadrent ”parfaitement avec les nouvelles priorités majeures de notre pays, telles que définies par le président de la République qui a engagé l’ensemble des acteurs à une refondation du dialogue social prenant en compte, entre autres, la protection du droit syndical et la mise sur pied d’un nouveau référentiel du dialogue social”, selon Karim Cissé.
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LE GRAND DÉVOILEMENT DES COMPTES PUBLICS
Six mois après son arrivée, le nouveau pouvoir livre un rapport accablant sur la gestion financière du pays. Déficits record, endettement massif, détournements : le bilan est sans appel. Le Sénégal s'engage dans un périlleux exercice d'équilibriste
Six mois après l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement a organisé une conférence de presse ce jeudi 26 septembre pour présenter un état des lieux des finances publiques. Les révélations faites par le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération sont alarmantes.
"Le rapport sur la situation des finances publiques a révélé que la dette publique du Sénégal et les déficits budgétaires ont été plus élevés que publiés par les autorités sortantes et communiqués à nos partenaires durant la période 2019-2023", a-t-il déclaré.
Des chiffres bien loin de la réalité
Le déficit budgétaire, annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB sur la période 2019-2023, s'est en réalité élevé à 10,4% en moyenne. Quant à la dette publique, elle a atteint 76,3% du PIB en moyenne, contre les 65,9% annoncés.
"À la fin 2023 par exemple, la dette de l'État central hors certain secteur para-public est à 15 664 milliards soit 83,7% du PIB alors qu'elle était annoncée à 13 772 milliards ou 73,6% du PIB", a précisé le ministre.
L'audit a également révélé que le surfinancement du Trésor public d'environ 605 milliards de francs CFA à fin 2023, initialement prévu pour l'année 2024, "a été utilisé pour payer des dépenses non budgétisées et des dettes connues de l'État contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires".
Vers une restructuration des finances publiques
Face à cette situation, le gouvernement s'engage à redresser la barre. "Le gouvernement prend l'engagement de ramener la dette de l'État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables", a annoncé le ministre. Pour y parvenir, plusieurs mesures sont envisagées :
Une revue systématique des projets et programmes sur financement extérieur
La rationalisation des dépenses de fonctionnement
La réduction des subventions à l'énergie
L'amélioration du ciblage des bourses familiales
La réduction des exonérations fiscales
L'élargissement de l'assiette fiscale
Un appel à la responsabilité et à la transparence
Le ministre de la Justice a souligné la gravité des faits révélés par l'audit. Il a assuré que "toutes les conséquences juridiques et judiciaires seront rigoureusement tirées" et que "les responsabilités situées et les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits contraires ou en effraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse."
Malgré ces révélations inquiétantes, le gouvernement se veut optimiste pour l'avenir. "Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer outre mesure. Il faut regarder l'avenir", a déclaré le ministre de l'Économie. Le gouvernement promet de présenter un nouveau référentiel de politiques publiques le 7 octobre prochain, visant à "jeter les bases de finances publiques saines, gage d'une souveraineté budgétaire retrouvée pour mieux accompagner le secteur privé."
Cette conférence de presse marque un tournant dans la gestion des finances publiques au Sénégal. Entre promesses de transparence et engagements de redressement, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye fait face à un défi de taille : restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux tout en relançant l'économie du pays.
PAR Mansour Gueye
LE PASTEF, À QUITTE OU DOUBLE ?
La stratégie solo du Pastef promet de bousculer l’ordre établi, mais soulève des inquiétudes quant à l’émergence d’un nouveau parti hégémonique. Le vrai combat se jouera sur le terrain des réformes et du développement économique
C'est vrai "Chat échaudé, craint l'eau froide." En prenant la décision d'aller seul, sous la bannière Pastef, aux élections législatives prévues le 17 novembre prochain, le premier ministre Ousmane Sonko et le Pastef ont posé un acte fort qui fera date dans l'histoire politique du Sénégal.
L'attitude de beaucoup que le Pastef a contribué grandement à faire élire aux dernières élections locales et législatives, peut justifier la décision d'Ousmane Sonko qui, en affirmant qu'il n'y aura pas de transhumance vers le Pastef, et que son parti ira seul aux prochaines élections législatives, a clairement indiqué à ses alliés de la coalition Diomaye 2024, la fin de leur compagnonage...
J'ai toujours dénoncé le nombre pléthorique de partis politiques dont les 90% sont des partis cabines téléphoniques, dont les leaders ne représentent qu'eux mêmes...
Ainsi on peut penser que la décision du Pastef est salutaire pour la démocratie et pour la clarification des principes qui fondent la création et la vie des partis politiques au Sénégal. On peut aussi espérer que c'est le début de la fin des jeux de dupes des politiciens au Sénégal...
Enfin, je peux comprendre qu'il soit compliqué et difficile, en une semaine, de constituer des listes départementales et une liste nationale pour une coalition Diomaye-Sonko qui compte 122 partis politiques plus celui de Diop Decroix, nouvellement rallié.
Néanmoins, je considère que le Pastef en créant la coalition Diomaye 2024 en mars dernier, aurait dû être plus clair et n'aurait surtout pas dû, dans un document, faire la promesse à ses alliés de gagner ensemble la présidentielle et d'aller ensemble aux législatives et aux locales. Même si aucune promesse de poste ni de partage du gâteau n'a été exprimée dans ce document.
Donc, il eût été plus juste de dire tout simplement qu'on s'allie pour dégager Macky Sall et son régime néfaste mais pour les législatives, nous discuterons des modalités après la victoire.
En agissant comme ils ont fait, Sonko et les Pastefiens confirment qu'en politique, la parole donnée n'a aucune valeur.
J'espère aussi qu'ils ne sont pas en train de surestimer leur poid électoral...
En politique, il est parfois risqué de jouer à quitte ou double.
Cela dit, les Sénégalais seront toujours des Sénégalais, avec leurs tares.
Même si le Pastef devenait le parti avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, on tomberait toujours dans les mêmes travers qui sont dénoncés aujourd'hui.
Et, pour ma part, je ne souhaite pas le retour, au Sénégal, d'un parti politique hyper dominant comme du temps du PS, qui écrase tout le monde.
C'est comme ça qu'on installe une autocratie et après ce sera le despotisme...
Bref, nous n'avons pas besoin d'homme providentiel pour résoudre le problème du Sénégal. Nous avons besoin d'intelligence collectice.
Seule une équipe soudée et compétente peut transformer ce pays, à travers des réformes institutionnelles courageuses et une politique de développement économique ambitieuse...
En mettant l'accent sur l'éducation et la formation, des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’amélioration du cadre de vie, la communication pour les changements positifs de comportement, la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Or, dans certaines nominations du premier gouvernement Diomaye-Sonko et dans les postes de PCA ou de DG, le critère de compétence n'a pas été toujours privilégié.
Bref, qu'Allah SWT nous donne longue vie afin qu'on puisse juger les avancées et voir si le Système a été changé ou pas.
En tout cas je souhaite plein succès à ce gouvernement Sonko car son échec serait une catastrophe pour le Sénégal...
pr Ousseynou Nar Gueye
QUE CHACUN CULTIVE SON JARDIN
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous
L'Alliance Pour la République (APR) et le Parti ReewMi, en prélude des élections législatives du 17 novembre 2024, ont décidé de joindre leurs forces pour avoir une majorité 'écrasante' à l’Assemblée nationale.
En effet, lundi, les deux formations politiques ont publié un communiqué conjoint pour informer les citoyens sénégalais.
“Ce dimanche 22 Septembre 2024, deux délégations de haut niveau de ReewMi et de l'Alliance Pour la République (APR) se sont rencontrées chez le Président Idrissa Seck au Point E pour échanger sur les enjeux des élections législatives du 17 novembre 2024. Après de larges discussions, les deux formations politiques ont décidé de participer ensemble aux élections législatives dans une grande coalition. Le ReewMi et l'APR invitent tous les partis et mouvements politiques à les rejoindre dans cette grande coalition pour le redressement économique et social dans la paix et la stabilité”, ont cosigné le Parti Réew Mi et l’Alliance Pour la République.
Le PDS s'est également allié à l'APR, comment nous l'apprend le Témoin d'hier mardi 24 septembre.
Même si cela semble fendre en deux f(r)actions le Parti des Wade, Père et Fils : il y a désormais un PDS Laye Wade et un PDS Karim.
Des courants politiques au sein de la maison-mère du libéralisme sénégalaise, qui noieront cette décision volontaire se retrouvailles de la famille ?
Wait and see.
Une réunion familiale des partis libéraux (Pds, APR, Rewmi,.. et qui d'autres?) permet en tous les cas à Macky Sall de reprendre ses 38% prêtés au "traître" Amadou Bâ à la présidentielle 2024, à Idrissa Seck Idy de remettre les compteurs à zéro concernant son score lors du 'coup d'État démocratique ' (expression pustchée par l'ecrivain Elgas) perpétré par le candidat pastéfien, Diomaye, en coalition large, le 24 mars dernier.
Des hommes et femmes (politiques) qui viennent de mars (2024) ?
Des Martiens qui redeviendraient terriens (voire terre-à-terre), pour ne pas devenir des zombies politiques ?
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous et à leur vison du monde : social-démocrate, libérale ou autre.
Pour ce qui est de la famille libérale, le rôle moteur de deux acteurs doit être souligné.
- Macky : qui a mis un terme le 2 septembre à son BBY soupoukandjesque.
- Idy : qui en accueillant la réunion de réconciliation chez lui au Point E, montre qu'il est bien celui qui a toujours eu raison de prôner les retrouvailles de la famille libérale.
En tant que Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com, Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara, j'indique ceci :
La (nouvelle) "Mack'idylle" ? Je ne suis pas un commentateur politique, mais un acteur de la scène politique.
A titre d'analyste et surtout d'acteur politique en tout cas, je dis que voici la "preuve par le temps", "le temps qui fait le tri", comme le dit un frère et ami, mon cher Simballa Diakhité de SAMCO Facility.
Le temps, le "Sall" temps ...? : la démonstration a posteriori que si président Idrissa Seck était resté dans Benno Bokk Yakaar, au lieu de se précipiter pour en démissionner en avril 2023 alors que Macky Sall allait annoncer son désistement à une "troisième candidature à un 3ème mandat" le 3 juillet 2023, Idy (le "meilleur d'entre eux", les Libéraux) aurait été le candidat à la présidentielle 2024 de BBY et de Macky Sall, au lieu que ce soit Amadou BA . Comme je l'ai dit à l'époque, en mai 2023. Y compris, dit à qui de droit.
Le PDS, maison-mère fractionnée qui est dans cette réunification ?
Je préfère m'abstenir sur le PDS, en ayant parlé récemment, et en profondeur.
Car, bon, que chacun cultive son jardin, n'est-ce pas ? Et les vaches (y compris sacrées) seront bien gardées." Y compris chez UDP Kiraay du ministre Birima Mangara, mon parti depuis août 2023.
Wait and see donc, pour ces législatives sans parrainages pour lesquelles 126 listes ou coalitions sont candidats à postuler à la candidature.
Ousseynou Nar Gueye est Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com International; Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara.
par Ibrahima Thioye
ENVIE ET JALOUSIE
Ces émotions, aussi honteuses soient-elles, sont le terreau fertile de grandes réalisations comme des pires bassesses. Voyage au cœur de ces sentiments complexes qui font de nous des êtres profondément humains
1. L’envie et la jalousie sont des émotions sociales complexes.
2. L’envie est une haine mêlée de souffrance qui pousse l’individu à se réjouir du mal d’autrui et à se contrister de son bien, car tout ce qu’il aspire à être, mais n’est pas, se trouve chez l’autre ; elle suppose une constante comparaison entre sa propre situation et celle des autres, qui l’amène à constater son infériorité. Il existe plusieurs types d’envie : l’envie admirative ou émulative, l’envie hostile, l’envie dépressive (1).
3. La jalousie est une haine envers l’être ou la chose aimés (fluctuation entre amour et haine), jointe à l’envie envers l’autre. Elle s’extériorise au début par la peur de perdre cet être, cette chose ou cet avantage que l’on a et qu’on considère comme précieux. Lorsque cette perte devient réelle, d’autres émotions, découlant de cette jalousie, s’emparent de la personne.
Exemple : dans ma contrée, j’avais le plus beau cheval, mais récemment, mon voisin s’est offert un pur-sang d’une beauté sublime. J’éprouve un sentiment mêlé d’amour et de haine ou d’indifférence envers mon cheval, qui ne me procure plus cette fierté qu’il me donnait, et en même temps j’envie le voisin pour sa belle acquisition.
4. On envie souvent le bonheur et les biens d’un autre ; on est jaloux des biens, êtres ou avantages que l’on souhaite conserver. Ces deux émotions sociales, étroitement liées, entraînent dans leur sillage d’autres émotions simples : tristesse, colère, peur et honte.
Exemple : Mamadou est envieux des cadeaux reçus par sa petite sœur et est jaloux de la part d’attention parentale qu’il est en train de perdre. De même, dans l’exemple précédent, j’envie mon voisin pour sa belle acquisition et je suis jaloux de l’admiration que suscitait mon cheval, qui s’est déplacée ou que je dois partager avec mon voisin.
5. On parle de la morsure de l’envie et du flash de la jalousie.
6. La mauvaise nouvelle est que nous avons tous éprouvé ces deux émotions d’une manière ou d’une autre (par la morsure de l’envie ou le flash de la jalousie), mais selon des modalités différentes : pour certains, la promotion fulgurante du voisin de bureau a provoqué une déprime de cinq minutes ; pour d’autres, cela a engendré plusieurs nuits d’insomnie. Nous trouvons ces émotions tellement honteuses que rares sont ceux qui font l’aveu de les avoir ressenties ; certains ont l’envie comme passion dominante (ce sont des personnes sensibles, capables de ressentir une gamme assez large d’émotions sans les réprimer ou les refouler).
7. La bonne nouvelle est que par l’éducation ou grâce à un travail intérieur, ceux qui ont l’envie comme passion dominante peuvent acquérir une maîtrise telle que celle-ci s’exprime avec moins d’intensité, tant sur le plan du ressenti que sur celui du comportement et/ou de la réflexion.
8. C’est surtout dans le milieu de l’art que l’on rencontre des personnes animées par ces passions, car l’artiste ressent généralement (et sans répression) toute la palette des émotions ; l’envie et la jalousie constituent des moteurs puissants pour ces expériences émotionnelles, qui sont souvent le prélude à la créativité artistique. Les œuvres d’art sont fréquemment le résultat de la sublimation de ces émotions réprouvées. C’est comme si la production de lumière (œuvre d’art) était précédée d’un plongeon dans l’obscurité (les émotions difficiles).
9. Une caractéristique de l’individu envieux : il s’intéresse aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; il divulgue en permanence les faiblesses d’autrui. Parfois, par stratégie, il peut aussi faire l’inverse : parler des réussites des autres pour dissimuler son comportement honteux.
Une caractéristique de l’individu peu envieux : il est indifférent et peu intéressé aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; mais cela peut cacher un narcissisme très développé ou une grande maturité psychologique.
10. Utilité de ces deux émotions : au niveau individuel, ces émotions poussent à l’action, à la créativité et même à l’excellence (l’envie émulative/admirative est plus ou moins promue dans la société ceddo qui encourage l’idée de ne pas être en reste ou de faire moins que son nawle, ou pair). Au niveau social, un groupe intégrant davantage d’envieux et de jaloux est souvent plus propice à la créativité et à la survie, à condition que ses membres soient canalisés pour éviter l’implosion.
11. Nocivité de ces deux émotions : l’envieux souffre énormément, surtout lorsqu’il s’agit de l’envie hostile ou de l’envie dépressive ; le jaloux, lorsque sa jalousie devient maladive et étouffante, a tendance à chosifier son conjoint ou sa conjointe, rendant ainsi la relation très difficile.
12. Gestion de ces émotions : a/ Reconnaitre ces émotions ; b/ les exprimer ou les tenir secrètes (selon le contexte) ; c/ réfléchir sur les sentiments d’infériorité sous-jacents (il y a un travail sur l’estime de soi qui doit accompagner ce processus) ; d/ arrêter les comparaisons, valoriser ce qu’on a, faire preuve de gratitude, s’accepter comme on est, etc.
Pour des définitions précises, voir le livre de François Lelord et Christophe André : La force des émotions.
Les Wolofs disent ñee : envier avec certainement moins de haine (envie émulative)
Ils disent aussi aññane : envier avec certainement plus de haine (envie hostile)
Ibrahima Thioye est Consultant en développement personnel.