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8 avril 2025
Société
FERVEUR RELIGIEUSE POUR LE MAGAL DE KAZU RAJAB
La ville sainte de Touba est en effervescence ce lundi. Des milliers de fidèles mourides affluent pour célébrer le Magal de Kazu Rajab, un événement religieux marquant la naissance de Serigne Fallou Mbacké (1888-1968) deuxième khalife général des mourides
La ville sainte de Touba est en effervescence, ce lundi. Des milliers de fidèles mourides affluent pour célébrer le Magal de Kazu Rajab, un événement religieux marquant la naissance de Serigne Fallou Mbacké (1888-1968), deuxième khalife général des mourides.
Les rues de la cité religieuse débordent de pèlerins venus de tout le Sénégal pour honorer cette journée spéciale. Le mausolée de Serigne Fallou, situé dans l’enceinte de la grande mosquée de Touba, est au cœur des célébrations. Dès l’aube, les fidèles s’y recueillent dans une ambiance empreinte de spiritualité.
Serigne Fallou Mbacké, devenu khalife le 13 juillet 1945 après le décès de son frère Cheikh Moustapha Mbacké, a joué un rôle essentiel dans l’achèvement de la grande mosquée de Touba.
Les travaux, entamés en 1932 sous l’initiative de son prédécesseur, ont été finalisés par Serigne Fallou, qui a inauguré ce chef-d’œuvre le 7 juin 1963. Il avait mobilisé les mourides à contribuer à cet ambitieux projet, aujourd’hui l’un des plus grands édifices religieux d’Afrique.
Après son décès, survenu le 6 août 1968, Serigne Fallou Mbacké a été remplacé par son frère cadet, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, à la tête du khalifat.
NDAME AU CŒUR D’UN PROCESSUS DE CONFECTION DE PIECE D’IDENTITE ET DE PASSEPORTS
Une opération spéciale de confection de pièces d’identité et de passeports est prévue du 29 au 31 janvier dans les locaux de la sous-préfecture de Ndame, à Touba, dans le département de Mbacké (centre)
Une opération spéciale de confection de pièces d’identité et de passeports est prévue du 29 au 31 janvier dans les locaux de la sous-préfecture de Ndame, à Touba, dans le département de Mbacké (centre) a-t-on appris du sous-préfet de ladite circonscription Abdoulaye Kharma.
»Pendant trois jours (du 29 au 31 janvier), les équipes de la direction de l’automatisation des fichiers (DAF) et la direction des passeports du ministère de l’Intérieur seront à la sous-préfecture de Ndame, pour permettre aux populations d’avoir la carte d’identité nationale et le passeport », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Cette opération, a-t-il précisé, est organisée en prélude de la 9ème édition de la journée nationale d’investissement humain “Setal sunu reew” dont le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est le maître d’œuvre
»Pour la carte nationale d’identité biométrique, tout citoyen âgé d’au moins cinq ans peut en formuler la demande. Et pour cela, il faut la présentation d’un extrait de naissance et d’un certificat de résidence », a expliqué le sous-préfet de Ndame.
« S’il y a perte, l’intéressé doit présenter un certificat de perte ou une copie de la pièce perdue plus un timbre de dix mille francs CFA. En cas d’erreur, l’intéressé peut se rapprocher de la commission qui sera à la sous-préfecture de Ndame avec l’original de la pièce d’identité qui comporte l’erreur, un extrait de naissance de moins d’un an et une copie littérale délivrée par l’officier d’état civil », a détaillé Abdoulaye Kharma.
Pour les passeports, il a indiqué que cette opération concerne »les personnes qui veulent déposer pour la première fois.
»Les personnes qui ont un jugement postérieur à 2020 ne pourront pas bénéficier de ces opérations pour déposer un passeport », a également souligné le sous-préfet, appelant ainsi »les populations à saisir cette opportunité pour disposer de ces documents administratifs ».
Par Vieux SAVANE
DE QUI SE MOQUE-T-ON ?
Drôle de pays que le nôtre où l’on fait mine de ne pas se rendre compte qu’il est gangrené par une gestion prédatrice et clientéliste des deniers publics. Tout ce tapage alentour semble bien dérisoire lorsqu’il est question de la reddition des comptes
Les rapports de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) transmis au Procureur de la République qui font étalage de crimes économiques présumés donnent froid dans le dos.
A bien des égards ils sont révélateurs du rapport au pouvoir qui travaille ce pays qui est le nôtre. Aussi, en lieu et place des indignations, des cris d’orfraie et des mouvements de soutien qui s’époumonent ici ou là, il conviendrait plutôt de s’interroger sérieusement sur une réalité indéniable qui le gangrène et plombe l’économie nationale.
Depuis ces dernières années en effet, le compteur de l’impunité et de la prédation s’affole en attendant que la justice fasse enfin son travail dans le respect de la séparation des pouvoirs. Dernier rempart susceptible de garantir la cohésion sociale, elle a l’obligation, à travers les personnes qui sont censées la dire au nom du peuple sénégalais, de rester fidèle à son serment. Et cela, conformément à l’idéal de la balance, symbole d’équilibre qu’elle incarne, parce que censée ne pencher ni d’un côté ni de l’autre. En dehors de toute connivence, refusant d’être aux ordres, il lui revient de dire le droit en ayant pour seule boussole, une conscience trempée dans l’éthique et la déontologie. C’est à ce prix qu’elle pourra contribuer à l’éveil d’une nouvelle confiance citoyenne autour de laquelle pourra s’édifier et se consolider le vivre-ensemble.
Et cette dernière, convient-il de le rappeler, se noue autour de l’exemplarité. Les dirigeants actuels doivent par conséquent montrer qu’ils incarnent au premier chef, la rupture systémique à laquelle ils appellent. Aussi, importe-t-il qu’ils nous montrent de la simplicité, de l’humilité et de l’ardeur au travail en prônant une vigilance à toute épreuve, refusant de succomber à cet ego hypertrophié qui aveugle et fait sombrer dans l’hubris d’un pouvoir fait d’arrogance et d’irresponsabilité.
Au premier chef sont-ils donc appelés à s’éloigner de cette culture de l’apparat voire du m’as-tu vu avec ces énormes bolides en provenance des usines de l’Occident décrié et/ou d’Asie, et qui coûtent aux deniers publics. L’Asie aurait dû au contraire, servir plutôt de modèle, pour avoir montré sa capacité à compter sur ses propres forces. Voilà un continent qui a misé sur l’ingéniosité et le sens de l’engagement et du don de soi des citoyens guidés par la volonté patriotique de transformer positivement un espace, naguère humilié par la domination étrangère, en pays qui emprunte avec panache le chemin de la souveraineté économique.
Déprivatiser les trottoirs du palais
A rebours de tout cela, la gouvernance impériale semble prendre ses quartiers sous nos cieux. Les tenants du pouvoir sont encore dans un m’as-tu vu, fait de sirènes, de gyrophares et de cortèges tapageurs. Avec en prime, pour le chef de l’État, des déplacements sur des parcours jalonnés par un impressionnant dispositif des forces de l’ordre. Sans compter cette régression démocratique qu’on peine à comprendre et que même les régimes précédents n’avaient osé imposer et qui consiste en la privatisation des trottoirs qui bordent le Palais présidentiel, c’est-à dire la maison des Sénégalais. Ils sont interdits à la circulation piétonne; mesures inadmissibles en dehors des périodes de crise, puisqu’il s’agit d’un espace public. Aussi, est-il souhaitable que le gouverneur du Palais puisse corriger ce qui ressemble à un abus de pouvoir d’un autre temps. Et pour tout clore, tout dernièrement le chef de l’État a présidé un séminaire relatif à l’administration pour appeler à plus d’efficacité, oubliant de relever que la première mesure à prendre car commandant tout le reste, et que les autorités doivent incarner au premier chef, est de rompre avec l’heure sénégalaise. Cet alibi paresseux qui pétrifie la ponctualité et ouvre un grand boulevard au laxisme, jusqu’à pas d’heure.
Il urge alors que les mots épousent les choses dans le sens d’une rupture qui refuse de se complaire dans l’incantation, oubliant que la puissance performative est de l’ordre du champ mystico-religieux, contrairement à celui de la réalité concrète qui nécessite que l’on se confronte à elle. En dehors des mots, des belles promesses et des décisions sans lendemains qui chantent. Une manière de s’inspirer ainsi de Thomas Sankara, une des références du pouvoir actuel, qui lui avait l’honnêteté de se conformer à l’idéal auquel il appelait. Avec simplicité et humilité, il circulait dans une petite voiture, incitait avec vigueur à une consommation endogène, à l’image du port « Faso danfani ».
La gouvernance n’est pas un gâteau à partager
L’actuel pouvoir avait par ailleurs promis de se démarquer du népotisme et de toute forme de tribalisme en ayant recours à des appels à candidature pour là aussi, finir par se noyer dans le poto-poto partisan, oubliant que la gouvernance n’est pas un gâteau à partager, ni une récompense pour services rendus mais question de compétence et de sens aigu du service public. Ce qu’on attend de nos dirigeants c’est de transpirer, de voir leurs cheveux blanchir sous le harnais, leurs mines préoccupées, à cœur de sortir le Sénégal de l’ornière. On attend d’eux qu’ils révolutionnent notre rapport au pouvoir. Que l’on n’ait plus à se réjouir de la nomination d’une tierce personne à un poste de responsabilité signifiant par-là, qu’elle va avoir accès aux ressources. Les urgences devraient pourtant être ailleurs au regard des problèmes de santé, de l’emploi, de la promotion positive des femmes dans les sphères de décision, des enfants talibés qui se voient voler leur avenir, etc. Alors que l’école est obligatoire ne les voilà-ils pas jetés dans la rue à la merci de toutes sortes de prédateurs sexuels et autres usuriers ? Autre signe inquiétant, on voit se poursuivre en dépit de toutes les campagnes de prévention et des mesures de répression, des vagues de départ de jeunes par pirogues, au risque de leur vie, en dépit des rêves et du « Projet », à la recherche d’une bouée d’espérance. Sans compter que le front syndical est entrain de se réchauffer, du fait de l’impatience qui commence à gagner certains secteurs sociaux.
La rupture systémique promue doit donc impérativement s’éloigner de la fétichisation des slogans pour avoir l’obsession de dérouler un chemin autre, en n’ayant pas en ligne de mire un second mandat car cela implique des calculs politiciens avec tout ce que cela suppose comme renoncement à des principes. Qu’importe du reste ce qui adviendra, car s’impose un sens du sacrifice, puisqu‘il faudra balayer toutes les mauvaises habitudes acquises durant ces dernières années, lesquelles se sont sédimentées autour du clientélisme et de la prédation.
Assurément, le souverainisme ce n’est pas passer son temps dans une conflictualité de dénonciation, mais s’inscrire dans une démarche de compter sur ses propres forces, comme axe central articulé autour de l’ouverture aux autres. Il s’agit en effet d’inverser la donne de l’échange inégal en se focalisant sur ce qui permet d’être maître de son destin. En somme consommer ce que l’on produit et produire ce que l’on consomme, car liberté ne peut être sous tutelle
L’impératif de justice
Drôle de pays que le nôtre où l’on fait mine de ne pas se rendre compte qu’il est gangrené par une gestion prédatrice et clientéliste des deniers publics ! Pour s’en convaincre, il suffit tout simplement de se souvenir de ce président de la République issu de la première alternance démocratique proférant ces paroles effarantes dès l’acceptation de sa défaite par l’opposition. « Nos problèmes d’argent sont maintenant terminés » avait-il clamé. Avec une brutalité teintée d’un cinglant cynisme, il posait ainsi un désastreux rapport au pouvoir ressemblant à un nid de la poule aux œufs d’or qui ne demande qu’à être pillé.
En réalité il ne faisait que mettre en exergue une vision qui s’est infusée dans le corps social et qui se traduit par le fait que, dès lors qu’une personne est nommée à un poste de responsabilité, ce qui intéresse d’emblée, ce ne sont pas les défis à relever mais la cagnotte qu’elle va devoir gérer. On se souvient aussi d’un autre président issu de la deuxième alternance qui se targuait d’avoir mis sous le coude des dossiers diligentés par l’inspection générale d’Etat (Ige), dans l’optique de neutraliser des adversaires politiques potentiels. Il menaçait aussi de se défaire de tout directeur de société nommé par ses soins en cas de défaite électorale, incitant ainsi à puiser allègrement dans les ressources publiques. Pourvu que ça rapporte gros sur le plan électoral !
A l’évidence, il est attendu ici que la justice s’empare des dossiers qui lui sont soumis par la Centif et puisse les instruire équitablement. A charge et à décharge, loin des calculs et des pressions politiques. Tout ce tapage alentour semble bien dérisoire lorsqu’il est question de la reddition des comptes. A se demander de qui se moque-t-on ?
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JUSTICE POUR LES SALTIGUÉS
«Ce que les saltigués prédisent, dans 70 % des cas, se réalise. C’est du concret. C’est une science réelle, peut-être basée sur une autre logique, une autre vérité, une autre rationalité, mais c’est bel et bien une science », déclare le Dr Éric Gbodossou.
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 27/01/2025
Fils adoptif de la communauté sérère et chef de la civilisation Tado, qui s’étend du Ghana au Nigeria en passant par le Togo et le Bénin, le Dr Éric Gbodossou milite pour que justice soit rendue aux cérémonies khoy pratiquées par les saltigués. « Je fais les khoy des saltigués. Ce que les saltigués prédisent, dans 70 % des cas, se réalise. C’est du concret. C’est une science réelle, peut-être basée sur une autre logique, une autre vérité, une autre rationalité, mais c’est bel et bien une science », soutient-il fermement.
Ces propos ont été tenus dans une interview qu’il nous a accordée en marge d’une conférence sur l’éveil spirituel, organisée à la Galerie nationale pour accompagner l’exposition de la jeune artiste Mariane Senghor, visible jusqu’au 7 février.
Le khoy est une cérémonie traditionnelle de consultation spirituelle et mystique propre à la communauté sérère du Sénégal, au cours de laquelle des prédictions sont faites par des saltigues, prêtres ou conseillers spirituels. À l’issue de ces cérémonies, les dignitaires de la communauté font des annonces sur l’avenir. Toutefois, ces prédictions ne sont souvent pas prises au sérieux, et les saltigués sont parfois moqués ou raillés gentiment par certains. Malgré cela, le Dr Gbodossou affirme que 70 % de ces prédictions se réalisent.
Au cours de sa conférence, ce médecin la fois moderne et traditionnel a cité plusieurs de prédictions marquantes : le conflit sénégalo-mauritanien, l’invasion des criquets pèlerins, la pandémie de Covid-19 et même le tragique naufrage du bateau Le Joola. À chaque prédiction sur l’avenir, les signes sont interprétés et des conseils offerts ou des solutions proposées face aux problèmes rencontrés par la communauté.
Mais, dans la plupart des cas, les autorités n’y prêtent pas attention. Depuis des années, l’indifférence des régimes successifs face à ces alertes est restée la même.
Cependant, une exception notable est à souligner : le président Abdou Diouf avait, à l’époque, eu l’obligeance au moins de demander à ses collaborateurs d’étudier sérieusement les propositions du Dr Gbodossou pour traiter certaines maladies. Malheureusement, ce geste n’a pas été suivi d’actions concrètes.
S’agissant du cas particulier et récent de la pandémie de Covid-19, le Dr Gbodossou rapporte que le ministre de la Santé et de l’Action sociale d’’alors , Abdoulaye Diouf Sarr, aurait déclaré aux guérisseurs traditionnels : « Surtout, ne me parlez pas de médecine traditionnelle. » La conséquence a vu comment le Sénégal avait été frappé comme d’autres nations.
Cela soulève une question essentielle : n’est-il pas temps d’essayer ces médecines traditionnelles et ces savoirs endogènes ? Qu’a-t-on à perdre à les expérimenter en Afrique ? Après tout, toutes les sciences modernes mises en avant sont elles aussi expérimentales. Pourquoi ne pas expérimenter la mère des sciences, puisque les savants grecs et autres se sont eux-mêmes nourris des connaissances issues de l’Égypte ancienne ?
La science occidentale a indéniablement amélioré les conditions de vie ces derniers siècles, notamment dans le domaine médical. Cependant, elle a aussi ses limites. Pour certaines d’entre elles, l’Afrique dispose de solutions, qui ne reposent certes pas sur le cartésianisme occidental. C’est, en tout cas, la thèse du Dr Gbodossou pour convaincre les Africains surtout les dirigeants de la valeurs de nos médecines et sciences ancestrales.
Si les savoirs endogènes issus des civilisations négro-africaines peuvent compléter la science moderne, cela ne peut qu’être bénéfique. Nous ne devrions jamais avoir de complexes à recourir à ces solutions africaines. Tel est le plaidoyer du Dr Éric Gbodossou.
Médecin formé à la médecine moderne et profondément enraciné dans les traditions africaines, son combat vise à restaurer la dignité de ces savoirs endogènes africains, trop souvent négligés, voire méprisés, au profit de tout ce qui vient d’ailleurs.
Le Dr Gbodossou refuse catégoriquement de vendre ces connaissances aux Occidentaux, malgré pour des milliards de dollars que lui font miroiter les Américains lui ont décernés des brevets pour ses découvertes, car il souhaite que l’Afrique garde le contrôle sur ses richesses et obtienne enfin le respect qu’elle mérite.
Larguée sur le plan de la géopolitique et de la géostratégie, distancée de loin dans les intelligences artificielles, l’Afrique a la possibilité de prendre le leadership dans le domaine de la santé. C’est le grand rêve de l’incompris Éric Gbodossou.
Malheureusement, le niveau d’aliénation engendré par des siècles de colonisation et d’esclavage fait que l’Africain a du mal à s’affranchir de ses chaînes, à prendre sa place dans le concert des nations et à reconquérir son brevet de respectabilité qu’il avait avant la rencontre avec l’Occident.
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L'AFRIQUE PEUT MARQUER LA DIPLOMATIE PAR SA GASTRONOMIE
La cuisine est l’un des éléments que l’Afrique peut apporter à la mondialisation en termes de soft power (influence) aux autres peuples. À Dakar, Table Pana organise depuis quelques années des rencontres avec des chefs africains de la diaspora…
La cuisine est l’un des éléments que l’Afrique peut apporter à la mondialisation en termes de soft power (influence) aux autres peuples. À Dakar, Table Pana organise depuis quelques années des rencontres avec des chefs africains de la diaspora pour leur permettre de partager leurs expériences et de créer des plats originaux, à l’image des artistes visuels ou autres, dans leur processus de création.
« L’idée, c’est de se positionner comme une galerie, un lieu d’expression pour les chefs de la diaspora africaine », explique la fondatrice, Nadia Copogo. Elle ajoute : « Mon travail consiste à identifier les chefs de la diaspora africaine, à les faire venir ici à Dakar et à leur donner carte blanche, avec un seul objectif : sublimer la production locale pour en proposer une interprétation plus créative, contemporaine, voire expérimentale de notre gastronomie africaine. »
Table Pana, c’est de la street food à la haute gastronomie, réalisée à partir de produits africains locaux. C’est un lieu de création et d’affirmation de la cuisine africaine.
« La nourriture est un outil très puissant, un outil de soft power si l’on parle de politique, un outil de diplomatie », affirme la fondatrice. Invitée à la 5e édition des symposiums de Condition Report organisés par la Raw Material Company et intitulés « Le sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », pour réfléchir sur les modalités d’habiter la ville, le monde, l’univers, le cosmos, sous la direction de l’universitaire Felwine Sarr, l’initiatrice du projet, Nadia Copogo, détaille dans cet entretien accordé à AfricaGlobe TV de quoi il s’agit.
Actuellement itinérante, Table Pana s’occupe de projets institutionnels, de dîners privés pour de grandes entreprises, mais ambitionne à terme de devenir le premier tiers-lieu de la gastronomie africaine. Ce lieu inclurait un restaurant, un think tank, un centre de formation et une épicerie fine.
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AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VODOU…
Spiritualité ancestrale et universelle, sans prophète et antérieure aux religions abrahamiques, la simple évocation du mot vodou peut susciter crainte et méfiance, certains le confondant avec de la sorcellerie. Une erreur, selon le Dr Éric Gbodossou
AfricaGlobe Tv |
Fred Atayodi |
Publication 26/01/2025
Spiritualité ancestrale et universelle, sans prophète et antérieure aux religions abrahamiques, la simple évocation du mot vodou peut susciter crainte et méfiance, certains le confondant à tort avec de la sorcellerie. Une erreur, selon le Dr Éric Gbodossou.
Grand dignitaire du vodou et fin connaisseur de cette spiritualité, il soutient fermement que « le vodou, c’est la vie, la matrice de la vie, la spiritualité universelle » et qu’il « n’a rien de négatif ».
Au contraire, le vodou aurait beaucoup à offrir à la science moderne, qu’il considère comme limitée, notamment dans le domaine de la santé. Le Dr Éric Gbodossou a récemment été interviewé à la Galerie nationale, en marge d'une conférence sur l'éveil spirituel qu’il animait pour accompagner l’exposition de la jeune artiste visuelle Mariane Diakher Senghor qui expose jusqu’au 7 février autour de la même thématique.
Médecin depuis de nombreuses années, ayant notamment exercé à l’hôpital Fann, le Dr Gbodossou conjugue médecine moderne et médecine traditionnelle. Dans son centre à dans les annees 80 Malango, dédié à la pratique de la médecine traditionnelle, des patients dont ceux atteints de troubles mentaux arrivent parfois sur des brancards et se remettent apres traitement et depuis ces decennies, il affirme n’avoir enregistré aucun décès.
Roi de la civilisation Tado, qui s’étend du Ghana au Togo, en passant par le Bénin et le Nigeria, le Dr Gbodossou est un initié profondément imprégné de la spiritualité africaine, qu’il s’efforce de vulgariser. Fondateur de l’ONG Prometra (Promotion des médecines traditionnelles et des traditions ancestrales), il milite pour que la transmission de ces savoirs endogènes soit priorisée sur le continent africain, notamment au Sénégal, son pays d’adoption depuis plusieurs décennies.
Cependant, il constate avec regret que ces savoirs ne trouvent pas d’oreille attentive. Selon lui, un Sénégal trop « francisé » reste fermé aux médecines traditionnelles et aux savoirs endogènes en général. Cela, malgré des brevets déposés aux États-Unis, où ses traitements ont été expérimentés et certifiés. Certains de ces remèdes ne se contenteraient pas de traiter le sida : ils le guériraient.
D’ailleurs, les Américains tenteraient de convaincre le Dr Gbodossou de leur vendre ces savoirs à coups de milliards de dollars. Mais il résiste. Pour lui, il est essentiel que rien ne soit plus comme avant. Les connaissances négro-africaines doivent rester en Afrique. Les peuples africains doivent protéger cette civilisation, se repositionner et acquérir leur brevet de respectabilité aux yeux du monde, notamment vis-à-vis de l’Occident, qui a trop souvent spolié l’Afrique de ses richesses pour ensuite les lui revendre sous une autre forme.
Il déplore que cette aliénation ait poussé les Africains à se détourner de leurs propres valeurs et à mépriser leur civilisation négro-africaine.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
FATOU NDIAYE SOW, UNE POÉSIE POUR LA MÉMOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Sa poésie minimaliste capture l'essence même de l'histoire africaine, des souffrances de l'esclavage à l'espoir de la renaissance. Dans "Gorée", chaque mot est pesé, chaque image est ciselée pour porter la mémoire d'un continent
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Fatou Ndiaye Sow nous entraîne dans son univers poétique de simple manière. Les images sont épurées, touchant l’essence du verbe « dans les hauteurs célestes », aboutissant à la pureté de la parole.
Cette poésie minimaliste évoque la minutie du graveur de pierres, elle laisse des traces sur les rochers lisses par la « mer immense, mer sans limite ».
Le style est intensément poétique, retenu et déployant des figures scintillantes comme « les vagues nacrées ». Cette poésie, qui inspire la beauté de l’aube et l’infini de l’horizon, porte en elle une unité émotionnelle qui bâtit un ton personnel.
Puis l’imaginaire de la poétesse se métamorphose, le « je » devient un autre. On remonte le courant de l’histoire, « un soir sans lune », pour suivre le récit insoutenable de la déportation, de l’esclavage et de l’exploitation qui perdure.
Gorée, texte poétique à la beauté saisissante, est la somme de la douleur du génocide, du sang qui jonche la poussière « de routes inconnues », de l’espoir qui renaît à relever la tête, à dire la vérité, sa conviction, à ne pas laisser se briser les liens de l’histoire, à retrouver le corps meurtri de l’Afrique qui a laissé son souffle dans les Caraïbes et aux Etats-Unis d’Amérique.
La renaissance africaine est contenue dans cette élévation de la mémoire, dans les chants amers et féconds du monde noir qui résonnent sur toute la terre. L’âme africaine est dans toutes les musiques du monde, elle se livre pour répandre l’histoire des royaumes déchirés, la longue traversée mortelle, la fougue du désir retrouvé, la dignité à se connaître et la grandeur à renaître.
Née en 1937 à Tivaouane (Sénégal), Fatou Ndiaye Sow a été professeure à l’école primaire. Elle a publié de la littérature pour la jeunesse, « Takam-takam », éditions N.E.A., 1981 et a composé des nouvelles encore inédites. Elle est membre fondatrice du comité international des femmes écrivaines. Elle est décédée subitement le 23 octobre 2004, alors qu’elle participait à un congrès de femmes écrivaines africaines à New York.
Ses compagnons de route, surnommés les Mambety Boys, perpétuent l'héritage du réalisateur de "Touki Bouki" à travers projections nomades et partages communautaires. L'île garde vivante la mémoire de celui qui aurait eu 80 ans aujourd'hui
(SenePlus) - Le cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety aurait célébré ses 80 ans aujourd'hui. Bien que disparu en 1998 à Paris, son esprit créatif continue d'habiter l'île de Ngor grâce à ses fidèles compagnons, les "Mambety Boys", comme le rapporte RFI dans un récent reportage.
L'auteur de "Touki Bouki", récompensé du prix de la critique internationale à Cannes en 1973, et de "Hyènes", a laissé une empreinte indélébile dans le cinéma africain. C'est à Keur Yaadikoone, fondation qu'il avait créée pour les enfants et la nature, que ses disciples perpétuent aujourd'hui sa vision.
Parmi eux, Alassane Samb, qui a grandi aux côtés du réalisateur, poursuit l'une des traditions les plus chères au cinéaste : le cinéma itinérant. Comme il le confie à RFI : "On prenait un car rapide, on déroulait la bache et on faisait des projections en plein milieu du village." Cette pratique, bien que complexe à maintenir, continue de rencontrer le succès à chaque projection. Samb maintient également vivante une autre tradition instaurée par Mambety : offrir quotidiennement un repas partagé aux habitants de l'île.
La dimension humaniste de l'œuvre de Mambety résonne particulièrement auprès des nouvelles générations. Selon l'écrivain Abdoulaye Soumaré, cité par RFI, ses films constituent un pont entre les cultures : "Ce serait bien si la jeune génération réfléchie à ses œuvres, parce que ça aide à transcender les différends qu'il y a entre l'Europe, l'Afrique et le reste du monde."
Sur l'île de Ngor, la présence du cinéaste demeure palpable : son visage orne les murs et son nom est inscrit sur les pirogues. Pourtant, comme le souligne RFI, son œuvre reste inachevée, la mort l'ayant empêché de terminer sa trilogie "Histoire de petites gens" et de réaliser son projet "Malaïka". Malgré cela, la fondation Keur Yaadikoone continue d'être un lieu vivant où expositions et événements culturels perpétuent l'esprit du maître disparu.
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ET SI LE SÉNÉGAL REFUSAIT LE DÉVELOPPEMENT ?
L'extrême « francisation » du Sénégal l’empêche d'exploiter les immenses richesses endogènes susceptibles de stimuler son développement dans de nombreux domaines, notamment celui de la santé, constate le Dr Éric Gbodossou qui allie modernité et tradition.
L'extrême francisation du Sénégal l’empêche d'exploiter les immenses richesses endogènes susceptibles de stimuler son développement dans de nombreux domaines, notamment celui de la santé. C’est le constat, mais aussi le regret, du Dr Éric Gbodossou, fils adoptif de la communauté sérère et vodouisant pratiquant. Mais au dela du Sénégal son constat concerne d’autres pays du continent. Fonadteur de l'organisation Prometra, il se bat pour la vulgarisation des medcinies traditionnelles et des savoirs endogenes en Afrique. mais comme nul n'est prophete en sa terre, c'est hors du continent que sa medecine traditionnelle est bien accueilie, mais n'est pas pret a tout brader aux Occidentaux
Médecin combinant modernité et tradition, et fervent promoteur des médecines et traditions négro-africaines, le Dr Gbodossou a développé des solutions efficaces pour traiter de nombreuses maladies réputées incurables, y compris des troubles mentaux. Cependant, il fait face à de nombreux obstacles dans ses efforts pour vulgariser ses remèdes et transmettre ces savoirs au Sénégal, alors que d’autres pays comme l’Ouganda ou le Mali voisin les adoptent et les expérimentent déjà.
Les différents gouvernement sénégalais qui se sont succédé a la tête du pays depuis des décennies semblent peu enthousiastes, bien que les États-Unis eussent reconnu depuis très longtemps l’efficacité de ses remèdes en leur délivrant des brevets pour ses découvertes dans le domaine de la sante. Ironiquement, ce même pays cherche avec instance à « acheter » ces savoirs du médecin pour des milliards de dollars. Face à cette situation, le médecin résiste fermement, convaincu que ces connaissances doivent rester en Afrique et servir prioritairement les Africains.
Sur le plan géopolitique et de la géostratégie, l’Afrique est à la traîne, notamment dans le domaine des intelligences artificielles. Cependant, elle dispose d’un avantage indéniable dans le domaine de la santé : ses savoirs endogènes. Là où la médecine moderne a montré ses limites, les traditions médicales africaines démontrent une efficacité qui pourrait devenir une force majeure pour le continent.
Malheureusement, des siècles de colonisation ont laissé des séquelles profondes. L’aliénation culturelle empêche de nombreux Africains de s’affranchir de leurs chaînes et de valoriser leurs propres richesses culturelles et scientifiques. Selon le Dr Gbodossou, cette situation freine l’Afrique dans sa quête de reconnaissance et l’empêche de reprendre sa place dans le concert des nations, ainsi que de restaurer son brevet de respectabilité d’avant la colonisation.
Adopté par le Sénégal, pays de la Teranga, et proche de la communauté sérère depuis plusieurs décennies, le Dr Gbodossou est bien conscient de la résistance à une science fondée sur les réalités ancestrales africaines. N’eut-été cette résistance, la Sénégal se serait épargne quelques drames qu’il a vécu au cours de son histoire ou du moins amortir les effets.
En effet, avec « ses parents Sérères », il dit avoir souvent produit un rapport annuel détaillé envoyé aux autorités, notamment aux différents gouvernement qui se sont succédé. Ces rapports contenaient parfois des drames et indiquaient des solutions, mais les autorités ont toujours négligé ces prédictions et laisser les choses se produire comme si elles étaient inéluctables. C’est le cas de la crise sénégalo-mauritanienne, la pandémie de Covid-19, et même la tragédie du Joola.
Le Dr Gbodossou affirme lors de sa conference avoir annoncé toutes ces crises avec son équipe. Comme nul n’est prophète en son pays, c’est outre-Atlantique qu’il est écouté, recherché, car les Américains seraient prêts à acheter son cerveau à coups de milliards.
En définitive, il est courant de voir des élites africaines (hommes politiques et intellectuels) monter sur leurs grands chevaux et déclarer à la ville et au monde que le développement de l’Afrique doit être endogène, basé sur les réalités africaines, à l’instar de la Chine ou d’autres pays d’Asie. Cependant, il convient de se poser la question de savoir jusqu’où les auteurs de ces propos y croient. Sinon, comment comprendre ce que le Dr Éric Gbodossou explique ? Que perd-on à essayer même si on croit être civilise par le bons sens de la science des lumières
LE MARIAGE N'OBLIGE PAS AU SEXE
Dans un arrêt historique rendu jeudi 23 janvier, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France pour avoir considéré comme fautive une femme qui avait refusé des relations sexuelles à son mari
(SenePlus) - Dans un arrêt historique rendu jeudi 23 janvier, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France pour avoir considéré comme fautive une femme qui avait refusé des relations sexuelles à son mari. Cette décision fait jurisprudence en matière de droits des femmes et de consentement au sein du mariage.
L'affaire concerne une Française de 69 ans dont le divorce avait été prononcé aux torts exclusifs par la cour d'appel de Versailles en 2019. Selon Le Monde, la justice française avait alors retenu comme "faute" son refus d'avoir des "relations intimes avec son mari" sur une période de plusieurs années.
La CEDH a fermement rejeté cette interprétation, établissant un principe fondamental : "tout acte sexuel non consenti est constitutif d'une forme de violence sexuelle". La Cour a particulièrement insisté sur le fait que le consentement au mariage ne peut être assimilé à un consentement perpétuel aux relations sexuelles. Comme le rapporte l'AFP, la CEDH a explicitement déclaré qu'une "telle justification serait de nature à ôter au viol conjugal son caractère répréhensible".
Cette affaire met en lumière l'évolution complexe de la jurisprudence française en la matière. Initialement, en juillet 2018, le tribunal de grande instance de Versailles avait adopté une position différente, refusant de prononcer le divorce pour faute et reconnaissant que les problèmes de santé de l'épouse pouvaient justifier l'absence de relations sexuelles dans le couple. Cependant, la cour d'appel avait ensuite inversé cette décision, une position maintenue par la Cour de cassation qui avait rejeté le pourvoi de la requérante.
Face à cette situation, la plaignante s'était tournée vers la CEDH en invoquant l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme relatif au respect de la vie privée et familiale. Sa victoire devant la juridiction européenne représente, selon ses propres mots rapportés par l'AFP, "un tournant dans la lutte pour les droits des femmes en France".
Cette condamnation de la France par la CEDH établit ainsi un précédent juridique majeur en matière de consentement conjugal et de protection des droits fondamentaux des femmes au sein du mariage.