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1 décembre 2024
Société
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SEYDOU GUEYE RÉPOND À OUSMANE SONKO
"On n'est pas loin de la manipulation". Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, le porte-parole de l'APR dénonce une manœuvre électoraliste, promettant des "éléments factuels d'explication" prochainement
Vendredi 27 septembre au soir, sur les ondes de la TFM, Seydou Gueye, porte-parole de l'Alliance pour la République (APR) et ancien secrétaire général du gouvernement sous l'ère Macky Sall, a vivement réagi aux récentes accusations du Premier ministre Ousmane Sonko.
Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, Gueye a contre-attaqué avec véhémence : "C'est surréaliste, c'est inacceptable. On n'est pas loin de la manipulation." Il a souligné l'impossibilité d'une telle machination à l'échelle nationale et internationale, impliquant les institutions financières mondiales.
"Nous donnerons les éléments factuels d'argumentation et d'explication", a-t-il promis, annonçant une riposte imminente de l'ancien gouvernement. Gueye met en garde contre les conséquences de ces accusations sur la crédibilité du Sénégal : "Nous sommes complètement dégradés aujourd'hui sur le circuit financier mondial."
Concernant la gestion de Macky Sall, il a reconnu des difficultés tout en rejetant l'idée de malversations systémiques : "Il peut y avoir des fautes de gestion, il peut même y avoir des détournements, mais de là à parler de malversations... "
Dans un retour inattendu, Gueye a repris à son compte un ancien argument d'Ousmane Sonko, appelant à "donner la majorité parlementaire à l'opposition" lors des prochaines législatives qualifiées de cruciales pour le pays.
Malgré les départs au sein de l'APR, Seydou Gueye affiche sa confiance : "L'APR a un palmarès électoral. Sur 10 participations aux élections, elle en a gagné 9." Il a minimisé l'impact des défections, préférant souligner les nouvelles alliances, notamment avec le PDS.
Par EL AMATH THIAM,
UN PROCUREUR PEUT EN CACHER UN AUTRE
Avec une compétence exclusive sur les affaires dépassant 50 millions de FCFA, le PJF marginalise de facto les procureurs de droit commun. Cette centralisation soulève des interrogations sur l'équilibre du système judiciaire
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) par la Loi n°2023-14 du 2 août 2023 marque une refonte significative du paysage judiciaire sénégalais, redéfinissant les frontières des compétences entre cette nouvelle juridiction spécialisée et les procureurs de la République de droit commun. Cette réforme soulève des interrogations sur l’équilibre des pouvoirs et la cohérence des dispositifs procéduraux existants.
Le PJF constitue une véritable juridiction répressive qui centralisation la Justice en matière de droit pénal financier, prononçant des sanctions telles que des amendes, des peines d’emprisonnement ou des interdictions professionnelles à l’encontre des personnes jugées coupables.
La compétence élargie du Pool Judiciaire Financier : une redéfinition des rôles
Le PJF se voit attribuer une compétence exclusive et concurrentielle sur un éventail d’infractions financières, économiques et criminelles, énumérées aux articles 677-93 et 677-94 du Code de procédure pénale (CPP), modifié à cet effet. Ces infractions incluent la corruption, le détournement de fonds publics, le blanchiment de capitaux, les infractions douanières et fiscales, l’enrichissement illicite, ainsi que des crimes plus graves comme le financement du terrorisme et le piratage maritime. Cette vaste compétence place le PJF au cœur du traitement des affaires financières au Sénégal.
Cependant, un débat légitime pourrait se poser sur la compétence du PJF lorsqu’un ministre est poursuivi pour enrichissement illicite ? Bien que la CREI ait été abrogée, le Pool judiciaire financier reste compétent pour traiter les affaires d’enrichissement illicite, y compris celles impliquant des ministres. Contrairement à la CREI, le PJF est une juridiction ordinaire rattachée au Tribunal de Grande Instance, et sa compétence concerne principalement les infractions financières, y compris la corruption et l’enrichissement illicite. Le débat sur la compétence du PJF par rapport aux ministres est donc fondé, mais il semble que dans le cadre des infractions financières, la poursuite de ministres reste possible sous la nouvelle juridiction. Si l’on déclare que le PJF n’a pas compétence pour juger des ministres ou des personnalités politiques de premier plan, cela pourrait être interprété comme une contradiction avec l’esprit de la loi, qui vise à traiter les infractions financières de manière impartiale, quelle que soit la fonction ou le statut de l’accusé.
a) La compétence concurrentielle : vers un affaiblissement des procureurs de droit commun ?
L’une des innovations majeures du PJF réside dans sa compétence concurrentielle, qui lui permet d’intervenir sur des infractions auparavant traitées par les procureurs de droit commun. Cela soulève une question essentielle : dans quelles conditions ces derniers conservent-ils une autorité réelle et effective ? (L’article 677-98-100-101 du CPP) offre une base légale permettant au PJF de réclamer d’office et dans les 72 heures tout dossier entrant dans son champ d’application, alimentant ainsi un phénomène de “phagocytage” des compétences ordinaires.
Désormais, toutes les infractions financières ou économiques causant un préjudice supérieur ou égal à 50 000 000 FCFA relèvent du PJF, alors que les procureurs de droit commun conservent leur compétence uniquement pour des préjudices compris entre 1 000 000 mais n’excédant pas 50 000 000 FCFA (articles 140 et 677- 94 alinéas 9 et 10 du CPP). De plus, le PJF est également compétent pour des infractions telles que l’escroquerie et l’abus de confiance lorsque le préjudice atteint 50 000 000 FCFA ou plus, et que les faits impliquent plusieurs auteurs, complices, ou victimes, ou s’étendent sur plusieurs ressorts juridictionnels.
Quelles compétences restent aux Procureurs de droit commun ?
Bien que le PJF bénéficie d’une large compétence, les procureurs de droit commun conservent leur rôle pour les infractions de droit commun qui ne relèvent pas directement des compétences exclusives du PJF. Ils restent compétents lorsque les montants en jeu sont inférieurs à 50 000 000 FCFA, ou lorsque les critères d’extranéité ne sont pas atteints (article 677-94 al 11 CPP).
Cependant, l’intervention des procureurs de droit commun devient résiduelle, avec un nombre croissant de dossiers susceptibles d’être transférés au PJF. Cette situation soulève la crainte d’une marginalisation progressive de leur rôle au profit de cette nouvelle juridiction spécialisée, renforçant ainsi le risque d’une hypercentralisation de la justice financière.
Droit comparé :Entre la France et le Sénégal :
La comparaison entre le Parquet National Financier (PNF) en France et le Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal met en lumière des similitudes dans leurs objectifs de lutte contre les infractions économiques et financières complexes, tout en révélant des différences notables dans leur cadre législatif et la portée de leurs compétences.
1- Le Parquet National Financier en France :
Créé en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, le PNF a pour mission de traiter les infractions les plus graves touchant à l’économie et aux finances. Il se concentre principalement sur quatre grandes catégories d’infractions :
Atteintes à la probité (corruption, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts) ;
Atteintes aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, blanchiment d’argent) ;
Atteintes aux marchés financiers (délit d’initié, manipulation de cours) ;
Atteintes à la concurrence (ententes illicites, abus de position dominante).
2- Le Pool Judiciaire Financier au Sénégal :
Le PJF du Sénégal, bien que partageant des objectifs similaires à ceux du PNF, se concentre davantage sur des infractions liées à la gestion des ressources publiques, avec un accent particulier sur la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Sa compétence couvre une vingtaine d’infractions, bien plus large que celle du PNF.
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal marque une avancée significative dans la lutte contre les infractions économiques et fi-nancières, en redéfinissant les compétences des juridictions compétentes. Cette spécialisation permet une répression plus ciblée et efficace des crimes complexes touchant à l’économie nationale. Toutefois, l’élargissement des compétences du PJF au détriment des procureurs de droit commun soulève des questions légitimes sur l’équilibre des pouvoirs au sein du système judiciaire et le risque d’une centralisation excessive qui déboucherait à un bras de fer relatif aux poursuites soumis à l’appréciation souveraine du Procureur général près de la Cour d’Appel de Dakar à la diligence de l’un des procureurs. La logique institutionnelle voudrait d’éviter que le PJF ou le Procureur général de la Cour d’Appel ne monopolisent les décisions de poursuite. Cela garantirait la diversité des décisions et limiterait le risque de pressions hiérarchiques.
Si l’objectif principal de cette réforme est de renforcer la lutte contre la cor-ruption, le blanchiment d’argent, et autres infractions financières majeures, il est impératif de garantir que cette évolution n’entraîne pas une marginalisation des juridictions ordinaires. La complémentarité des rôles doit être préservée afin de maintenir un système judiciaire équilibré et fonctionnel.
De plus, cette nouvelle dynamique institutionnelle ne doit en aucun cas affai-blir les droits de la défense, qui sont des garanties fondamentales protégées tant par le droit interne que par les engagements internationaux ratifiés par le Sénégal. Les principes de procès équitable, de respect des droits de l’accusé et de l’accès à une justice impartiale doivent rester des priorités dans l’application de cette nouvelle législation. Il est essentiel que la justice financière soit non seulement rigoureuse dans sa répression, mais également exemplaire dans le respect des droits des justiciables, afin de garantir un sys-tème judiciaire à la fois efficace et équitable.
Bon à Savoir : Article 417 du Code de Procédure Pénale dispose que :
« Sauf dans les cas où la loi dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements »
LA JUSTICE FRANÇAISE SE PRONONCE LE 6 NOVEMBRE SUR LES ÉVÉNEMENTS DE 2021
Un tribunal français décidera de donner suite ou non à la plainte de Juan Branco accusant l'ancien régime de crimes contre l'humanité
La justice française fixe au 6 novembre 2024 le délibéré sur l'ouverture de la procédure pour «crimes contre l'humanité» intentée contre des responsables sénégalais. L’annonce est de Juan Branco, l’avocat français du leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, alors dans l’opposition, sur Instagram. En effet, l’avocat français avait déposé, courant 2023, une plainte en France et une demande d'enquête à la CPI contre Macky Sall et certains dignitaires de son régime et le Général Moussa Fall alors Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale pour «crimes contre l'humanité» Pour cela, un dossier «de 170 pages» avait été transmis à la Cour Pénale Internationale, selon Juan Branco, l’avocat français de l’opposant Ousmane Sonko qui avait révélé avoir reçu plus de 4 500 éléments de preuves sur des «crimes» commis au Sénégal depuis mars 2021.
Ainsi citera-t-il cite plusieurs dizaines de noms, au sein de la famille du chef de l’État, du gouvernement, ou encore de l’appareil sécuritaire. «Nous avons mené ces derniers mois une longue enquête avec la participation de centaines de Sénégalais qui nous a permis d’établir l’existence de 60 crimes, considérés comme des crimes contre l’humanité. Ces crimes ont été commis dans le cadre d’une attaque générale et systématique contre une population civile», avait expliqué l’avocat devant la presse dont RFI. La procédure concerne donc la période entre les émeutes de mars 2021 et les violences du mois de juin 2023, qui ont fait au moins 16 morts officiellement, 30 selon l’opposition. Juan Branco demandais alors au bureau du Procureur de la CPI de se saisir de ces éléments. Ce sera à la Cour de décider, ou pas, de l’ouverture d’une enquête.
Seulement, il sera débouté par la CPI, sa démarche ayant été rejetée en amont par le ministre de Forces Armées et ancien président de l’Assemblée des États parties de la CPI, Maître Sidiki Kaba, qui lors d’une conférence de presse du gouvernement en juin 2023, avait qualifiée la tentative de fanfaronnade. «On a entendu dire que l’État du Sénégal, ses plus hautes autorités, vont être déférés devant la Cour pénale internationale. Ce sont des fanfaronnades. Ceux qui le disent n’ont ni la qualité, ni la capacité de le faire. Il y a une confusion parce qu’on veut ternir l’image du Sénégal et saper le moral des Forces de défense et de sécurité».
Il sera appuyé par se collègue, Me Aïssat Tall Sall, alors ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur qui, réagissant sur RFI et France 24, a trouvé cette démarche de « puérile et ridicule».
Mais, l’avocat français ne renoncera pas pour autant. Au contraire, Juan Branco avait brandi le fait qu’une plainte a également été déposée en France. Et les parties à la procédure (plaignante et «accusés») seront édifiées ce 6 novembre 2024.
par Moctar Sourang
VOTER PASTEF POUR RENFORCER LA DYNAMIQUE DE CHANGEMENT
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations
Le 24 mars 2024, le peuple sénégalais s’est largement exprimé pour le changement, en élisant, librement et massivement, son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour.
Cette victoire historique a été la preuve de la maturité démocratique de notre pays et la stabilité de nos institutions.
Certes, ce fut au prix de nombreux sacrifices en vies, en liberté et en biens pour de nombreux citoyens de notre pays.
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations.
Mais, pour ce faire, il faudra rompre d’avec le système de gouvernance obsolète, trouvé sur place, prédatrice de nos ressources et de nos libertés
Dans le même temps où il faut trouver des ressources endogènes pour satisfaire ces besoins de justice, de paix et d'unité nationale, le nouveaux gouvernement s'est résolument engagé à opérer des transformations rapides et structurelles de notre économie.
En effet, l'émigration suicidaire de nos enfants, les périls liés au chômage massif ou à la precarisation des travailleurs, posent aux nouvelles autorités des défis importants qui ne peuvent être efficacement relever qu'en disposant de la coopération vigilante, mais incontestable du parlement où se votent les lois qui régissent le fonctionnement de nos institutions et de nos vies en société.
Face à la volonté affirmée de faire sien le slogan, du dioub, dioubal, dioubanti, les nouvelles autorités ont compris ce qu’il faut faire et comment le faire.
Il ne leur reste donc plus qu'à obtenir une majorité parlementaire pour déployer leurs ambitions légitimes de faire de notre pays, un lieu de prospérité enviable.
Pour avoir travaillé avec Monsieur Ousmane Sonko, président du Pastef, et un grand nombre des dirigeants de ce parti, au sein du Front de résistance national ou durant les événements douloureux de mars 2021, où j'eus à intervenir personnellement au nom du Khalife Général des mourides, Serigne Mountakha Mbacke, je puis attester du courage physique et morale des dirigeants du Pastef et de leur profond attachement à la patrie.
C'est, donc, au regard de la complexité des tâches de gouvernance, dans un monde à feu et à sang, de l'espoir collectif suscité par le Pastef, et de ma foi personnelle en la capacité des nouvelles autorités à relever tous les défis que j'appelle à voter et à faire voter pour la liste qui sera proposée par le Pastef le 17 novembre 2024 aux élections législatives anticipées.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
Moctar Sourang est ancien coordonnateur du FRN, président Unp Sénégal, conseiller municipal à la commune de Touba.
LE CRI SILENCIEUX DES FEMMES VIOLÉES
Vingt ans après la ratification du protocole de Maputo, l'avortement reste un crime au Sénégal, même en cas de viol. Un rapport de la FIDH révèle l'ampleur du drame, dans un pays où les violences sexuelles sont taboues et non documentées
(SenePlus) - Dans un article poignant publié le 26 septembre, le quotidien L'Humanité met en lumière la situation alarmante des droits des femmes au Sénégal, particulièrement en ce qui concerne l'avortement. Le journal s'appuie sur un récent rapport de la Fédération internationale des droits humains (Fidh) qui dresse un constat accablant de l'inaction des autorités face à cette problématique.
Au cœur de cette enquête, des témoignages glaçants de jeunes filles, certaines à peine adolescentes, victimes de viols et contraintes de mener leur grossesse à terme. Comme le souligne Fatou Sow, sociologue féministe sénégalaise citée dans l'article : "Si on lit la presse sénégalaise, les viols, IVG clandestines ou infanticides, c'est tous les jours…"
Le rapport de la Fidh, réalisé en collaboration avec quatre associations sénégalaises, pointe du doigt le non-respect par le Sénégal du protocole de Maputo, ratifié il y a vingt ans. Alice Bordaçarre, responsable du bureau Droits des femmes et égalité de genre à la Fidh, affirme sans détour : "En dix ans, la situation s'est aggravée".
L'article met en exergue l'absence criante de statistiques officielles sur les violences sexuelles, illustrant le tabou qui entoure ces questions dans la société sénégalaise. Plus alarmant encore, l'avortement reste puni de deux ans de prison, même en cas de viol. "Vingt pour cent des femmes incarcérées au Sénégal le sont pour ce motif", révèle Alice Bordaçarre.
Face à cette situation, les autorités semblent faire la sourde oreille. L'Humanité rapporte les propos du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants en décembre 2023 : "On ne va pas avancer sur le protocole de Maputo. Ce n'est pas le moment." Une position qui semble s'être durcie depuis l'arrivée du nouveau gouvernement en mars, comme le note Fatou Sow : "Les droits des femmes sont loin d'être sa priorité".
Malgré ce tableau sombre, l'article souligne la résistance et la détermination des féministes sénégalaises. "De nombreuses associations et des collectifs féministes se sont constitués récemment", affirme Fatou Sow, qui reste optimiste : "J'ai confiance, car les gens poussent et le débat existe, y compris au sein de la communauté musulmane."
L'enquête de L'Humanité met ainsi en lumière un combat crucial pour les droits des femmes au Sénégal, où les militantes font face non seulement à l'inertie de l'État, mais aussi à une offensive réactionnaire mêlant "fondamentalismes, nationalismes et extrême droite", selon les termes du rapport de la Fidh. Un combat difficile mais nécessaire, qui résonne bien au-delà des frontières sénégalaises.
LE PRÉFET DE DAKAR INTERDIT LE RASSEMBLEMENT DE L'ATEL
Invoquant des risques de perturbation urbaine, l'autorité préfectorale a maintenu son refus malgré une tentative de négociation. Chérif Mouhamadou M'Blondin Ndiaye avait notamment proposé aux organisateurs, de délocaliser leur manifestation
(SenePlus) - Le préfet du département de Dakar, Chérif Mouhamadou M'Blondin Ndiaye, a rejeté la demande de rassemblement de l'Alliance pour la Transparence des Elections (ATEL) prévue ce 27 septembre 2024 à la Place de la Nation. Dans un courrier daté du même jour, le préfet motive sa décision par des risques de perturbation de la circulation et de la mobilité urbaine.
L'ATEL avait sollicité l'autorisation d'organiser une manifestation de 14h à 19h30 à la Place de la Nation. Cependant, le rapport d'enquête des services compétents a souligné la proximité du site avec la voie de circulation du BRT (Bus Rapid Transit). Le préfet estime que l'occupation de cet espace "risque de créer des débordements sur les voies réservées et de circulation générale et en même temps affecter sa mobilité ainsi que celle des personnes et de leurs biens."
Malgré une proposition de délocalisation vers un site jugé plus approprié, les organisateurs ont maintenu leur choix initial. Face à ce refus, le préfet s'est vu contraint de ne pas donner une suite favorable à la requête de l'ATEL.
UN ÉBOULEMENT DANS UN SITE D’ORPAILLAGE FAIT DEUX MORTS À KÉDOUGOU
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les circonstances exactes de cet éboulement.
Deux corps ont été retrouvés dans les décombres à la suite d’un éboulement à Diaguiri, dans la commune de Dimboli à Kédougou. Il s’agit de deux ressortissants malien et guinéen âgés de 25 ans.
Présents sur les lieux pour apporter leur aide, des éléments de la 62e Compagnie d’incendie et de secours des sapeurs pompiers ont constaté la mort des deux jeunes et les ont acheminés à l’hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou.
C’est le bilan provisoire. Des recherches sont en cours pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les circonstances exactes de cet éboulement.
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.
DES MIGRANTS RAPATRIÉS DE LIBYE RACONTENT LEURS DÉBOIRES
Des fils de fer aux poignets et la mort comme seule alternative à la rançon : c'est le récit glaçant des Sénégalais de retour de Libye. Jeudi soir, l'aéroport de Dakar a été le théâtre de retrouvailles émouvantes entre ces migrants et leur terre natale
Des Sénégalais rapatriés de Lybie, jeudi soir, ont raconté leurs déboires dans ce pays en proie à la guerre depuis 2011, où la situation devient de plus en plus en difficile pour les migrants en transit dans l’espoir de rallier l’Europe.
”Je ne peux pas vous dire à quel point le périple en Libye a été difficile. J’ai quitté la prison à minuit, encore habillé de mon uniforme de détenu, pour aller rencontrer” le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur alors en visite sur place, a confié Yoro Baldé, qui a évoqué une expérience traumatisante en détention.
”Aujourd’hui, nous sommes très fiers de revoir les lumières du Sénégal”, a-t-il ajouté, remerciant les autorités de l’avoir aidé, avec l’appui de l’OIM, à regagner son pays.
Yoro Baldé, la trentaine, originaire de Kolda, a décrit les conditions de vie précaires en Libye, où il a été témoin de la souffrance de nombreux compatriotes. ‘’J’ai vu des gens, la nuit, attachés avec des fils de fer. J’ai pu m’échapper. Depuis lors, je n’ai plus pu retourner dans ma demeure en Libye”, a-t-il raconté, en montrant ses poignets marqués par des blessures.
Baldé dit avoir a été arrêté à cinq reprises.
Sa famille, inquiète, lui a demandé de rentrer après plus de dix ans dans le périple migratoire. ‘’Même sans ramener d’argent, il fallait que je rentre”’, a-t-il confié, ajoutant que le décès de son père l’année précédente l’avait aussi motivé à regagner le Sénégal.
Selon lui, ”entrer en Libye est un problème, en sortir en est également un autre’’, a-t-il dit, soulignant que beaucoup de candidats à l’émigration ignorent les dangers qu’ils encourent en voulant traverser la Libye pour rejoindre l’Occident.
Mor Talla Sarr, originaire de Touba, visiblement épuisé, a appelé le gouvernement sénégalais à renforcer son soutien envers les compatriotes encore bloqués en Libye.
”’J’ai rencontré des Sénégalais dans des situations de souffrance extrême dans les prisons libyennes. Là-bas, seule la mort ou le paiement d’une rançon de 500 000 francs CFA te permet de sortir”, a-t-il déclaré. Mor qui a dû payer pour recouvrer la liberté s’est engagé à aider d’autres Sénégalais à retourner au pays, malgré les difficultés administratives.
Il a lancé un appel au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, l’invitant à accélérer les efforts d’aide et d’intégration des Sénégalais de retour. Selon lui, l’Etat doit offrir des opportunités de travail afin de dissuader les départs à l’étranger à la recherche de meilleures conditions de vie. ‘La paix que nous avons ici au Sénégal, on ne la trouve nulle part ailleurs”, a t-il dit.
Il estime que ”pour développer le Sénégal, il faut l’implication de la jeunesse, une jeunesse travailleuse”.
CHEIKH DIBA DANS LA MÊLÉE
L'intégrité du ministre des Finances est remise en question par ses détracteurs du fait de ses anciennes fonctions. Le ministère riposte, arguant d'une confusion délibérée entre programmation et exécution budgétaire
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget a publié un communiqué de presse en réaction à ce qu'il qualifie de "tentatives de détournement des conclusions du rapport d'audit" concernant la période de l'ancien régime.
Au cœur de la controverse, l'actuel ministre des Finances, Cheikh Diba, visé par certaines critiques. Des voix s'élèvent pour remettre en question son intégrité, arguant de ses fonctions passées de Directeur de la Programmation Budgétaire au sein de l'administration mise en cause par l'audit.
Face à ces allégations, le ministère apporte des clarifications sur le rôle du Directeur de la Programmation Budgétaire. Il rappelle que, conformément au décret 2019-120, ces fonctions sont purement techniques et se limitent à la coordination de la programmation de la loi de finances, sans lien avec l'exécution budgétaire qui intervient l'année suivante.
Le communiqué souligne que Cheikh Diba a toujours agi avec "professionnalisme et rigueur" dans le respect des règles en vigueur. Il précise que l'audit a été réalisé sous sa supervision en tant que ministre et que le rapport a été officiellement transmis à la Cour des Comptes pour validation.
Le ministère s'engage à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la gestion des finances publiques. Il appelle à ne pas détourner l'attention des véritables enjeux soulevés par l'audit, réaffirmant son engagement pour une meilleure transparence et gouvernance budgétaire dans le cadre des orientations du nouveau gouvernement.