SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
1 décembre 2024
Société
Par Fadel DIA
JE CHERCHE UN HOMME
Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique. Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi riche et exaltante ? Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais renié ses principes ?
«Je cherche un homme ! », c’est, nous dit-on, le cri que Diogène de Sinope lançait à la ronde en parcourant les rues d’Athènes avec une lanterne allumée à la main en plein jour. Si, comme le prétendent ses exégètes, le plus célèbre représentant de l’école cynique voulait dire par ces mots qu’il ne cherchait pas seulement un être de chair et de sang mais un homme digne de ce nom et qui peut faire la fierté de ses semblables, un homme bon et sage, alors Amadou Mahtar Mbow aurait pu être son homme.
Car ce ne sont pas seulement des jours et des années, en quantité et bien plus qu’il n’en a donnés à d’autres femmes et hommes de sa génération, que Dieu a donnés à celui qui vient de nous quitter à 103 ans, il lui a aussi tracé un destin hors du commun.
Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi longue, aussi riche et exaltante et au parcours si imprévisible que la sienne, depuis celle du petit coursier de la Délégation de Dakar dont on croyait l’avenir compromis et qui étonnait son monde par son goût de la lecture et sa soif d’apprendre, jusqu’à l’élève pilote de l’air, sans doute le premier de notre histoire, jusqu’au combattant de l’armée française puis à l’éducateur visionnaire qui avait ouvert les portes de l’école sur le monde extérieur et enfin jusqu’à la consécration qui fit de lui le premier africain, et le premier noir, jamais nommé à la tête d’une institution du système de Nations-Unies ?
Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais avoir renié ses principes, ceux que lui avaient inculqués ses parents, ceux qui avaient été à la base de sa formation d’éducateur, ceux qui fondent le beau métier qu’il avait choisi, ceux qui étaient contenus dans les serments qu’il avait prêtés en s’engageant en politique ou en exerçant de hautes responsabilités au service de la République ou de chef de l’exécutif d’une institution à vocation universelle ?
Quel autre dirigeant d’une organisation du système des Nations Unies a pris le risque de mettre en péril, non pas seulement sa carrière, mais son destin politique, en soulevant un lièvre que beaucoup avant lui avaient préféré laisser dormir dans les fourrés. En proclamant que la culture ne se réduisait pas seulement au divertissement et que sa promotion et son partage exigeaient un rééquilibrage de l’information et des savoirs, il avait brisé un tabou. Par la même occasion, il avait rappelé au monde que l’institution qu’il dirigeait avait une fonction essentiellement éthique, que l’une de ses missions était de maintenir la paix, ce qui ne pouvait se faire qu’en réduisant le fossé aux multiples visages qui sépare les forts et les riches des plus faibles et des moins nantis. L’Unesco avait alors tremblé, mais on n’est pas fils du Ndiambour pour rien, son directeur a révélé des qualités de gestionnaire qu’on ne lui soupçonnait pas, et malgré les sanctions financières de son principal bailleur, elle ne s’est pas désossée, elle n’a sacrifié aucun de ses fonctionnaires et ne s’est pas fourvoyée sur des chemins tortueux.
Combien d’autres hommes qui, après avoir acquis « usage et raison » sur la scène internationale, côtoyé les grands du monde, résisté aux pressions des Jupiters, des lobbies et des gourous, n’ont pas cédé à la tentation de monnayer leur soutien aux dirigeants de leur pays ou ont refusé de se servir du prestige de leur ancienne fonction comme un tremplin pour aller à la conquête du pouvoir ? Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique mais il s’est aussi gardé de succomber à la tentation de l’exil doré. Plus lui plaisait « le séjour qu’avaient bâti ses aïeux » que la verte Normandie, les quais de la Seine, les châteaux de Versailles ou les charmes de Marrakech, où il était pourtant le bienvenu, et il a préféré revenir « vivre entre ses parents le reste de son âge. »
Il n’était pas homme à ruminer le passé, mais il eût sans doute été comblé si la grande œuvre qui avait réuni autour de lui, pour la première fois dans notre histoire, des femmes et des hommes de bonne volonté, issus de toutes les forces vives de la nation, si cette charte consensuelle, au lieu d’être jetée aux oubliettes, avait servi à faire du Sénégal un pays prêt à affronter les défis du « monde en devenir », ce qui était précisément le titre d’un de ses derniers ouvrages.
On notera, enfin, qu’avec sa disparition c’est toute une page de notre histoire politique qui se tourne. Mbow était le dernier pilier vivant d’un triumvirat dont les autres colonnes s’appelaient Assane Seck et Abdoulaye Ly et, par un heureux hasard, tous étaient des chercheurs éducateurs formés au dialogue, au partage et à la rigueur et tous préféraient élever les mots plutôt que la voix. Ils sont morts à un âge canonique, entourés de respect et d’affection, sans avoir jamais insulté personne et, plus difficile encore, sans avoir jamais été insultés. Ils ont laissé un héritage incommensurable mais le patrimoine matériel le plus précieux qu’ils ont préservé et surtout transmis aux générations futures, est constitué de papiers, il est fait d’archives et de livres.
Peut-être qu’un jour un chercheur, plus curieux ou moins conformiste que d’autres, nous démêlera les fils de ce mystère : dans quel puits de lumières les trois pères fondateurs du PRA ont-ils glané ce viatique qui leur a permis de vivre aussi longtemps et de finir si bien leurs vies ?
VIDEO
LES COALITIONS NE SUFFIRONT PAS
Le politologue Lamine Sarr pointe l'obsession des partis pour les jeux d'alliances, au détriment des enjeux sociaux. Il estime que la décision de Pastef de se présenter seul pourrait marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs
Dans un entretien accordé à la TFM ce lundi soir, le Dr Lamine Sarr, enseignant-chercheur en sciences politiques, a livré une analyse sur les prochaines élections législatives anticipées. Alors que plus de 40 listes ont été déposées à la Direction Générale des Élections, Sarr met en garde contre une focalisation excessive sur les jeux d'alliances. "Les coalitions font parti du paysage politique sénégalais depuis des décennies, mais elles ne sont pas une fin en soi", affirme-t-il. Le chercheur pointe du doigt la nécessité pour les partis de proposer des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des citoyens.
Dans ce contexte, la décision du parti Pastef de se présenter seul aux élections prend une dimension particulière. "C'est un choix qui pourrait rebattre les cartes", estime Sarr. Cette stratégie, qui rompt avec la tendance aux grandes coalitions, pourrait selon lui marquer un retour à une politique plus lisible pour les électeurs.
Pour Lamine Sarr, les véritables défis de ces élections se situent sur le terrain socio-économique. "La reddition des comptes est importante, mais elle ne nourrira pas les familles", souligne-t-il. L'expert insiste sur l'urgence de s'attaquer à des problèmes tels que le chômage des jeunes, l'immigration clandestine et la hausse du coût de la vie.
Responsable du Master Paix, Sécurité et Développement à l'Université Cheikh Anta Diop, Sarr n'a pas manqué de mettre en lumière les défis du secteur éducatif. "La massification des universités compromet la qualité de l'enseignement", déplore-t-il, appelant à une réforme en profondeur du système éducatif.
ADAMA DIENG PLAIDE POUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE EN AFRIQUE
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU dresse un constat alarmant de la montée de l'extrémisme et de l'intolérance. Mais il propose aussi une vision d'espoir, où le respect des croyances de chacun devient un moteur de développement et de paix
(SenePlus) - Dans une tribune publiée dans l'édition de septembre-octobre 2024 du magazine Africa Briefing, Adama Dieng, Envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du crime de génocide et autres atrocités de masse, lance un appel vibrant en faveur de la liberté religieuse en Afrique. Il souligne l'importance cruciale de cette liberté pour le développement du continent, mettant en avant la paix, la tolérance et le respect comme piliers d'une société juste.
"Nous vivons une époque de turbulences, de tensions et de transitions", déclare Dieng dès l'ouverture de son texte. Il dresse un tableau sombre de la situation actuelle, où "les sociétés sont plus diverses, mais l'intolérance est en hausse", pointant du doigt la propagation de l'extrémisme violent et l'élargissement des conflits caractérisés par "un mépris fondamental du droit international et de la vie humaine".
L'auteur met en garde contre la manipulation de la religion à des fins d'intérêts particuliers, qui peut aller jusqu'à "encourager, organiser et commettre des crimes atroces". Il salue le travail de l'All-Africa Religious Liberty Association pour promouvoir la liberté de religion pour tous, en fonction de leurs croyances ou traditions.
Adama Dieng insiste sur le fait que la liberté religieuse est un droit fondamental, crucial pour la dignité humaine et la liberté individuelle. "Permettre aux individus de choisir leurs pratiques religieuses favorise une société diversifiée et pluraliste", affirme-t-il, ajoutant que "cette diversité peut conduire à une plus grande compréhension et tolérance entre différents groupes".
L'ancien haut fonctionnaire de l'ONU souligne le rôle crucial de la liberté religieuse dans le développement de l'Afrique. Selon lui, elle « réduit les conflits interconfessionnels et favorise la coexistence pacifique entre différentes communautés », créant ainsi « un environnement stable propice au développement économique et social ».
Cependant, Dieng reconnaît les défis auxquels l'Afrique est confrontée en matière de liberté religieuse, notamment l'extrémisme islamique dans le Sahel et en Afrique de l'Est. Il appelle à des « réponses coordonnées et inclusives, impliquant à la fois les gouvernements, les organisations religieuses et la société civile pour promouvoir la tolérance et le respect des droits de chacun ».
L'auteur insiste sur l'importance de la prévention des conflits plutôt que de leur résolution. Il affirme que « les pays en paix sont plus susceptibles de connaître un développement économique et social durable » et que la prévention des conflits contribue à « créer un environnement stable, propice à l'investissement et à la croissance ».
Adama Dieng met également l'accent sur le rôle crucial de l'éducation pour lutter contre l'intolérance et la persécution religieuse. Il évoque l'importance de l'Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier l'Objectif de développement durable 4, qui inclut « la promotion des valeurs et des compétences liées à l'éducation et à la citoyenneté mondiale ».
L'ÉTERNEL RETOUR D'IDRISSA SECK
Le caméléon politique du Sénégal tente un nouveau coup de poker après le cuisant revers de la dernière présidentielle, avec l’APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade. Objectif : "contrer la montée du populisme incarné par le Pastef"
(SenePlus) - Dans un grand angle publié récemment, Jeune Afrique dresse le portrait d'Idrissa Seck, figure emblématique de la politique nationale, à l'approche des législatives du 17 novembre. Malgré une cuisante défaite à la présidentielle de mars 2024, où il n'a recueilli que 0,9% des voix, "Idy" semble prêt à rebondir une fois de plus.
Le parcours sinueux de Seck est marqué par de multiples allers-retours entre majorité et opposition. Comme le souligne Matar Sèye, secrétaire général de Rewmi depuis 2020, « Les gens ont toujours analysé le positionnement d'Idrissa Seck par rapport à ses ruptures et rassemblements successifs, jugeant son itinéraire sinueux. Mais lui estime que son parcours est rectiligne, uniquement guidé par les intérêts du Sénégal."
La dernière défaite électorale a néanmoins eu un impact dévastateur sur le parti Rewmi. Plusieurs cadres importants ont quitté le navire, comme Pape Abdou Mané, ex-secrétaire national chargé des relations avec la presse, qui a annoncé son départ le 20 septembre. D'autres, comme Ass Babacar Guèye, ancien vice-président de Rewmi chargé des élections, ont suivi le mouvement.
Malgré ces départs, certains restent confiants. Marietou Dieng, l'unique députée de Rewmi à l'Assemblée nationale dissoute, affirme : « Le président Idrissa Seck reste l'homme de la situation, et les Sénégalais le savent. Si on lui confie le pays le lundi, le mardi il saura comment dérouler."
La stratégie du silence adoptée par Seck lors de la dernière campagne présidentielle a été controversée. Un collaborateur ayant quitté le parti explique : "Lorsqu'il a accepté le poste de président du Cese, fin 2020, ce ralliement à Macky Sall a provoqué de la déception, voire un tollé, chez nos militants ; et même, au-delà, chez les Sénégalais."
Pourtant, Idrissa Seck semble prêt à entamer une nouvelle phase de sa carrière politique. Il s'apprête à officialiser une coalition avec l'APR de Macky Sall et le PDS de Karim Wade pour les législatives à venir. Marietou Dieng justifie ce choix : « À chaque moment important de l'histoire politique sénégalaise, il s'est sacrifié pour faire advenir une réunification de la famille libérale, même si les gens ne l'ont pas nécessairement compris et que ce fut parfois au détriment de son parti et de sa personne".
Cette alliance viserait à contrer ce que certains perçoivent comme un « vent de populisme » incarné par le Pastef de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Dieng explique : "Il fallait s'unir comme un seul homme pour ramener la stabilité et la paix, relancer l'économie et défendre l'intérêt supérieur de la nation."
Cependant, des incertitudes persistent quant à la solidité de cette coalition. Les relations entre Idrissa Seck et Karim Wade, en particulier, restent ambiguës, marquées par l'ombre des événements de 2005 lorsque Idy fut "sacrifié" par Abdoulaye Wade.
Malgré les défis et les revers, Idrissa Seck semble une fois de plus prêt à renaître de ses cendres politiques. Les prochaines législatives diront si cette énième renaissance sera couronnée de succès face aux "Patriotes" renforcés par leur récente victoire.
215 MIGRANTS SÉNÉGALAIS RAPATRIÉS DU MAROC
Après ces rapatriements, ”il ne reste plus aucun compatriote dans les centres d’accueil au sud du Maroc”, a fait savoir le consulat du Sénégal à Dakhla.
Dakar, 30 sept (APS) – Au total, 215 ressortissants sénégalais, candidats à l’émigration, ont été rapatriés, lundi, au Sénégal à travers un pont aérien organisé par les gouvernements sénégalais et marocains, a appris l’APS de source diplomatique.
Ces candidats sénégalais à l’émigration séjournaient dans les centre d’accueil de migrants de Bir-Gandouz et d’Argoub au sud du Maroc, a indiqué la même source, faisant état de 231 migrants dont 215 Sénégalais et 16 Gambiens qui ont été rapatriés.
Au total, trois vols de la Royal Air Maroc ont atterri à AIBD avec à bord respectivement 76, 69 et 70 passagers.
Après ces rapatriements, ”il ne reste plus aucun compatriote dans les centres d’accueil au sud du Maroc”, a fait savoir le consulat du Sénégal à Dakhla.
Il assuré n’avoir pas recensé d’arrivées de pirogues en provenance du Sénégal depuis le 06 septembre.
RISQUES DE DÉBORDEMENTS DU FLEUVE GAMBIE DANS LES ZONES BASSES
Ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Dakar, 30 sept (APS)- Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordements” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
‘’Face à cette situation, avec l’atteinte imminente du seuil critique, des risques de débordement du fleuve sont à craindre, notamment dans les zones basses’’, indique le ministère dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance .
Le document signale que ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique du fleuve Gambie, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Ainsi, le ministère invite ”les populations riveraines ainsi que les porteurs d’activités sur le long des berges à faire preuve d’une vigilance maximale”.
DIKEMBE MUTOMBO S'ÉTEINT À 58 ANS
La légende congolaise de la NBA est morte des suites d'un cancer. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel
(SenePlus) - Le monde du basket est en deuil. Dikembe Mutombo, légende congolaise de la NBA, s'est éteinte à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer, comme l'a annoncé la Ligue nord-américaine de basket ce lundi. Surnommé "Mount Mutombo" en référence à sa stature imposante de 2,18 mètres, il laisse derrière lui un héritage sportif exceptionnel.
Mutombo a marqué son époque par une défense redoutable qui lui a valu huit sélections au All-Star Game entre les années 1990 et 2000. Son palmarès impressionnant compte quatre titres de défenseur de l'année, trois de meilleur contreur et deux de meilleur rebondeur, témoignant de sa domination dans la raquette.
Né à Kinshasa, le pivot congolais a arboré les couleurs de huit franchises NBA au cours de sa carrière. Son périple américain a débuté en 1991 avec les Denver Nuggets et s'est achevé en 2009 chez les Houston Rockets, à l'âge vénérable de 43 ans. Bien qu'il ait participé à deux finales NBA, en 2001 avec les Philadelphia 76ers et en 2003 avec les San Antonio Spurs, le titre suprême lui a toujours échappé.
La carrière de Mutombo, s'étalant sur près de deux décennies, illustre sa longévité exceptionnelle et son impact durable sur le jeu. Son départ laisse un vide immense dans le basket international, où il était devenu une figure emblématique, particulièrement pour le continent africain.
MOUSSA DIOP ACCUSE SON MANDATAIRE DE TRAHISON
Le leader d'And Gor Jotna, a saisi la justice pour "confiscation arbitraire des listes et dossiers" de candidature dans le cadre de la participation du parti aux élections législatives
(SenePlus) - Une plainte pénale déposée le 29 septembre 2024 auprès du Commissaire central de Dakar par Me Moussa Diop, président du parti et Gor Jotna, accuse Boubacar Camara, mandataire du parti, de sabotage électoral à quelques semaines des législatives du 17 novembre.
La plainte détaille une série d'événements troublants. Selon Me Diop, Camara était chargé de déposer les listes électorales du parti le 29 septembre à 10h45. Son absence inexpliquée ce jour-là a déclenché l'alarme au sein d'And Gor Jotna.
Le cœur de l'accusation réside dans la "confiscation arbitraire des listes et dossiers" par Camara. Me Diop affirme dans sa plainte que ces documents, cruciaux pour la participation du parti aux élections, devaient être déposés avant minuit, dernier délai légal.
L'élément déclencheur de cette action en justice est survenu à 12h25, lorsqu'une vidéo YouTube a révélé selon Moussa Diop, que Boubacar Camara tenait sa propre conférence de presse pour annoncer sa candidature. La plainte qualifie cet acte de « véritable abus de confiance » envers And Gor Jotna.
La plainte de Me Diop exige que Camara soit « poursuivi de ce chef » pour ses actions.
par Lamine Fall
AMADOU MAKHTAR MBOW, SCOUT TOUJOURS
La contribution peu connue de Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF
Acteur majeur de l'Histoire du scoutisme en Afrique, Ousmane Thiané Sar, connu sous le nom de "Sanglier zélé", fonde en 1938 à l'École Normale William Ponty, à Sébikhotane. Le Groupe local Pontyville, qui compte plusieurs unités, et c'est grâce à lui qu'un pontyn sur deux a franchi le pas vers le scoutisme.
De cette manière, la contribution peu connue d'Amadou Makhtar Mbow « Ecureuil actif » était sa participation au mouvement scout. Avec la majorité des routiers et des responsables, ils réclamaient une accélération du processus d'indépendance par rapport aux EDF (Éclaireurs de France) tout en appelant, dans des motions de congrès, les autorités à mettre fin aux guerres coloniales fratricides qui touchaient surtout la jeunesse, qui est la force vive des Nations.
À cette époque, l'École Normale William Ponty de Sébikhotane était connue pour former tous les cadres de l'administration, des instituteurs (d'où son nom d'École Normale), des candidats à l'École de médecine et de pharmacie Jules Carde, des candidats à l'École de vétérinaire ou supérieure de technique de Bamako... Ceux-ci, de toutes ethnies et de toutes croyances, étaient des habitants des territoires de l'AOF (Afrique occidentale française) et même de l'AEF (Afrique équatoriale française).
Parmi eux se trouveront de nombreux hommes d'État, diplomates de carrière, enseignants brillants, médecins de renom : Bakary Djibo, professeur Assane Seck, Abdoulaye Albert Ndiaye, Baffa Gaye, Dr Thianar Ndiaye, Thierno Souleymane Diop, Abdoulaye Seck dit Douta, Sidi Mohamed Ould Déyine, Professeur Papa Kouaté, Demba Bèye, Macodou Diène, Bocar Cissé, Ibrahima Ahmadou Sangho, Arona Sy, Mody Diagne, Malick Thioye, Séga Gueye, Abdoulaye Diallo, Dr Lamine Sine Diop, Abo Damadia, Kassory Bangoura, Paul Zoukou Bailly, Issa Diop, Alassane Diop, Dr Brelotte Sow, Dr Papa Gaye, Dr Abdourahmane Kélétigui, Edouard Coll, Lompolo Koné, etc.
Au cours de la période de décolonisation, la majorité des membres du scoutisme laïque, qui est un mouvement d'éveil de conscience et de prise de responsabilités, seront parmi les principaux dirigeants des divers partis politiques, mouvements de jeunesse ou syndicats, parmi lesquels on pouvait mentionner, entre autres : Ousmane Thiané Sar, Ouézzin Coulibaly, Majhemout Diop, Amadou Makhtar M’Bow, Abdoulaye Ly, Abdoulaye Gueye-Cabri, Assane Seck, Ibrahima Sangho, Bocar Cissé, Alassane Diop, Bakary Djibo, Saër Gaye, Baffa Gaye, Kassory Bangoura, Issa Diop, Mody Diagne, Ali Bocar Kâne, Alioune Badara Paye, Tibou Tounkara, Boubacar Diallo Telli, Abel Goumba, Abdoul Maham Bâ, Mamadou Marone, Amadou Ndéné Ndaw, Malick Diop, Mbakhane Ndaw, Cheikh Dé Thialaw Dieng, Bara Goudiaby etc.
Avec Ousmane Thiané Sar, Amadou Makhtar Mbow et d’autres frères éclaireurs avaient initié entres autres à St-Louis un projet d’auto-construction populaire appelé communément « Cité castors ». Pa Mbow comme l’appelé affectueusement certains, avait servi sa communauté, son pays, l’Afrique et le monde. Pour paraphraser quelqu’un, « il est resté à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du tiers-monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé ».
LE THIÉBOU DIEUNE DEVIENT UN LUXE
La cherté des denrées alimentaires et la rareté du poisson frais transforment le quotidien en un combat pour la survie
Le plat national sénégalais, le «Thiébou dieune», n’est plus accessible à n’importe qui depuis quelque temps. Les ménagères indexent la cherté des denrées et du poisson frais devenu d’ailleurs rare sur le marché du Sénégal oriental.
Un tour effectué au marché de Kothiary a permis de se rendre compte de la difficulté rencontrée par les pères et mères de famille pour faire bouillir la marmite. Dans cette contrée située dans le département de Goudiry, région de Tambacounda, le panier de la ménagère subit une tension inflationniste indescriptible, témoigne S. Sow, une dame trouvée devant l’étal d’une vendeuse de légumes. Pendant que l’argent se raréfie, les prix des denrées flambent, soutient Mme Sow. «Jadis, je venais avec 2000 francs au marché, j’arrivais à faire mes provisions. Aujourd’hui, tel n’est plus cas, à cause du renchérissement des prix des légumes. Le kilogramme d’oignon coûte ici, à Kothiary, 800 francs, la pomme de terre 1000 francs Cfa. Alors qu’habituellement, leurs prix n’avaient jamais dépassé 500 francs, quelle que soit la crise. Les autres denrées, n’en parlons même pas. Il y a moins de 3 mois, le sac d’oignon s’échangeait à 8000 ou 7000 francs. Aujourd’hui, il est vendu à 19 000 francs, soit plus du double», explique Nogaye Fall, une autre ménagère tout atterrée par la cherté des prix.
Ce qui fait que préparer un bon plat de «Thiébou dieune» coûte les yeux de la tête. «Il faut aujourd’hui casquer entre 8 et 10 mille francs Cfa pour arriver à présenter un bon plat de «Thiébou dieune»». «Tout est cher actuellement. L’oignon, la pomme de terre, le piment, la carotte, le manioc… aucune denrée n’a connu de baisse de prix. Tout a flambé», s’est égosillée Nogaye. Pire, poursuit-elle, «compte tenu de sa rareté, le poisson est devenu inaccessible. Il n’est pas à la portée de toutes les bourses. Seul le «Yaboye» (sardinelle : Ndrl), est accessible. Mais à quel prix ? Trois «Yaboye» coûtent 500 francs. Et, même ceux-là, ce sont de tout petits poissons. S’agissant des gros poissons, il faut au minimum débourser 2000, voire 3000 francs Cfa, pour s’en procurer. L’équivalent de ma dépense quotidienne. Nous sommes fatiguées», peste Mme Fall.
Un autre tour à l’étable du boucher. Là aussi, c’est quasiment la même situation. Outre la cherté du prix du kilogramme, les femmes se plaignent de la qualité. Le kilogramme de viande est vendu à 3000 francs, informe,Sène, l’un des bouchers du village. Il était auparavant vendu à 2000 francs, ensuite 2500. «Aujourd’hui, il faut débourser 3000 francs Cfa pour avoir de la viande», a soutenu Awa Magou, trouvée sur place.
Pire, la qualité laisse à désirer. «Ce sont de rachitiques bœufs qui sont égorgés et mis en vente. Nous n’avons pas le choix. Les bœufs de qualité sont acheminés à Dakar et dans les autres régions de l’intérieur du pays. Nous sommes vraiment fatiguées», martèle-t-elle.
Les consommateurs appellent ainsi les nouvelles autorités, en qui ils avaient fondé un grand espoir, de bien veiller sur les prix des denrées alimentaires. «Le gouvernement doit trouver une solution à la situation que nous vivons. Même pour le riz et l’huile, seuls ceux qui achètent en gros ont senti une légère baisse. Nous achetons dans le détail, nous n’avons senti aucune baisse», fulmine-t-elle. Et pourtant, il a été annoncé que des volontaires allaient être recrutés pour faire appliquer la mesure de la baisse. Malheureusement, rien n’est fait, s’est désolée la bonne dame.