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21 avril 2025
Société
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LE CRI DU CŒUR D'AISSATA TALL SALL POUR FARBA NGOM
Alors que plane la menace d'une levée d'immunité parlementaire sur son collègue député, la patronne du groupe parlementaire d'opposition monte au créneau : « Ils marcheront sur nos cadavres », lance-t-elle à l'endroit de Pastef
La députée d'opposition Aissata Tall Sall a livré un plaidoyer vibrant ce jeudi 16 janvier 2025, en marge de la conférence de presse de protestation contre la procédure de levée d'immunité parlementaire visant son collègue Farba Ngom, mis en cause dans une affaire de plusieurs milliards de francs CFA.
Rapportant une conversation avec l'intéressé, la parlementaire a déclaré : « Farba Ngom m'a dit : 'Ma sœur, je sais que les jeux sont déjà faits parce que leur majorité écrasante est là pour écraser' ». Elle a ensuite martelé que l'opposition resterait « debout pour mener la résistance contre l'injustice, contre le mensonge, contre la loi du plus fort ».
Dans une intervention passionnée, l'ancienne ministre a rappelé que « le Sénégal n'a pas été bâti seulement le 24 mars » et que les nouveaux dirigeants ont « trouvé une nation unie et solidaire du FA jusqu'à la Casamance, de Dakar jusqu'au fin fond de Tambacounda ».
Son discours a atteint son paroxysme lorsqu'elle a lancé : « Le jour où ils voudront s'attaquer à la nation, à la République, défaire l'État, ils marcheront sur nos cadavres, mais on ne l'acceptera pas ». Elle a promis un combat sans merci, assurant que l'opposition serait « plus courageuse, plus déterminée et plus intelligente » que ses adversaires.
La parlementaire a conclu en affirmant que son groupe politique poursuivrait la lutte « tant à l'Assemblée nationale que sur le terrain politique », s'engageant à défendre « la vérité contre le mensonge » et « le Sénégalais contre une faction ».
ALPHA DIALLO, SAUVEUR DES EXCLUS DU SYSTÈME ÉDUCATIF
Figure emblématique du tourisme dans la région de Kédougou, il incarne l’espoir pour de nombreux jeunes. Son parcours est jalonné de projets visant à améliorer les conditions de vie des populations locales.
Figure emblématique du tourisme dans la région de Kédougou, Alpha Diallo incarne l’espoir pour de nombreux jeunes. Son parcours est jalonné de projets visant à améliorer les conditions de vie des populations locales notamment les jeunes filles et garçons exclus du système éducatif.
De prime abord, rien ne le distingue des autres membres du campement « Tako Mayo » dont il est le fondateur. Alpha Diallo est d’une simplicité déconcertante. A notre descente du véhicule, il serre, chaleureusement, la main à chacun de nous tout en présentant ses excuses. « La batterie de mon téléphone s’est déchargée et j’imagine que vous avez tenté de me joindre en vain. Je suis vraiment désolé », lance-t-il. L’accueil de ses collaborateurs est tout aussi chaleureux. Ils portent tous des tee-shirts rouges floqués de trois cases avec l’inscription « Guide Tako Mayo ».
Guide professionnel avec une trentaine d’années d’expérience, Alpha Diallo essaie de tracer son sillon dans le tourisme. Avec une certaine réussite même si, précise-t-il, les difficultés ne manquent pas.
Le premier guide de Dindéfélo se distingue par ses actions en faveur de sa communauté avec l’aide de son partenaire, la famille de Susana. Son parcours est jalonné de projets visant à améliorer les conditions de vie des populations locales. En partenariat avec l’association « Bassari », il a créé un centre de formation en couture pour venir en aide aux jeunes filles exclues de l’école publique. Les résultats parlent d’eux-mêmes. 128 filles sont déjà formées dans les métiers de la couture, de la broderie et du maraichage. Dix-sept sont en formation, 28 en attente. Beaucoup frappent à la porte de l’atelier, son centre de formation érigé au campement « Tako Mayo ». « La réussite des premières apprenantes a inspiré d’autres filles et leurs parents. Toutes les filles qui ont abandonné les études veulent suivre une formation au centre », renseigne Idrissa Camara, formateur à l’atelier.
Malgré la modicité de ses moyens, Alpha Diallo veut faire plus. L’homme a une philosophie particulière de la vie : pour lui, la richesse est dans le partage. « La fortune ne se mesure pas aux chiffres de mon compte bancaire mais aux réalisations faites au profit de ma communauté », affirme-t-il. Alpha Diallo a toujours le coeur sur la main, en mettant ses compétences et son énergie au service de ses concitoyens. Une manière pour lui de remercier toutes les personnes qui l’ont aidé à devenir ce qu’il est. « J’ai perdu mon père à l’âge de 15 ans et beaucoup de gens m’ont aidé, soutenu. Je dois rendre l’ascenseur à mes jeunes frères et soeurs », rappelle Alpha Diallo.
Conscient que tous les enfants de sa communauté n’auront pas la même chance que lui, il essaie de donner le coup de pouce salvateur. Avec son association, il construit des écoles, creuse des puits pour alléger les travaux des femmes et des jeunes filles notamment la corvée d’eau. « Si les femmes ont du temps, elles peuvent se livrer à des activités génératrices de revenus comme le maraîchage ou le petit commerce », confie Alpha Diallo.
Si les filles ne réussissent pas à l’école, il les récupère pour les former en couture et broderie, en posant deux conditions : pas de mariage avant 19 ans et obligation de terminer la formation qui dure 12 mois. Une fois inscrite, les apprenantes sont logées et nourries gratuitement pendant toute la durée de la formation. « L’internat permet de lutter contre les abandons. Les pensionnaires ou leurs parents ne pourront pas avancer des difficultés pour arrêter la formation », explique-t-il. Une bonne stratégie. Jusqu’ici, aucun abandon.
Un parcours d’altruiste
Installé à Afia 1 ou Thiabacaré depuis 2014, le chef de village ne s’attendait pas à autant de retombées à la création du campement. « L’implantation du campement à Afia 1 est une bénédiction pour tout le village. Grâce à Alpha Diallo, nos conditions de vie se sont considérablement améliorées. Nous n’allons plus à Dindéfélo ou à Kédougou pour se soigner », témoigne Amadou Oury Bâ. « J’ai vécu 25 ans hors du village dont une dizaine d’années à Dakar en exerçant de nombreux boulots (vendeurs de journaux, livreur, laveur de véhicule. Mais c’est la première fois que je vois un homme comme Alpha Diallo. Il investit sans compter et aide beaucoup les populations », renchérit Hawka Touré, la quarantaine habitant à Thiabacaré.
Marié à une épouse et père de trois enfants, Alpha Diallo est une âme généreuse. De son activité, il fait tout pour que les bénéfices rejaillissent sur toute sa communauté. Il a étendu la formation aux garçons en décrochage scolaire ou qui veulent bénéficier d’une formation professionnelle. Quarante-cinq garçons sont déjà formés en plomberie, soudure métallique, électricité et en conduite automobile. « Si les jeunes ont une qualification professionnelle, ils ne seront pas tentés par l’émigration irrégulière », explique Alpha Diallo. Pour donner plus d’ampleur à la formation professionnelle, dans ces métiers, il est en train de construire une école de formation à Dindéfélo, le chef-lieu de commune.
En créant le Campement « Tako Mayo », l’homme a concrétisé son rêve de développer une activité économique qui profite aux populations locales. Son campement est bien plus qu’un simple lieu de séjour. L’endroit est authentique et chaleureux, il permet au visiteur de se ressourcer en pleine nature tout en contribuant au développement du terroir. « Je pouvais faire comme mes collègues guides qui ont épousé des femmes blanches et qui vivent actuellement en Europe. Mais après des séjours en France et en Espagne, j’ai compris que ce ne n’était pas ma voie », avance-t-il.
Avec le recul, Alpha Diallo peut être fier de son parcours. Il emploie neuf personnes et parle autant de langues dont le français, l’espagnol, l’anglais. « Alpha Diallo est ce qu’il faut appeler un self made man. Avec une seule année dans l’école formelle, il s’est fait tout seul. Avec une passion démesurée pour le tourisme depuis sa tendre enfance, Alpha incarne ce qu’on appelle réussir au Sénégal », témoigne Carim Camara. Il est dithyrambique quand il parle de son ami. « On ne peut pas lister sans se tromper ses nombreux bienfaits pour les communautés locales. Il forme des centaines de filles sorties prématurément de l’école, construit des cases de santé, organise des journées de consultations gratuites. Il a redonné la vue à des dizaines de personnes souffrant de la cataracte, formé une cinquantaine de jeunes aux métiers du futur… Mieux, sa voiture transporte des malades au besoin. Alpha emploie plusieurs jeunes des villages. »
Le maire de Dindéfélo ne tarit pas non plus d’éloges sur le fondateur du campement « Tako Mayo ». « Alpha Diallo est un exemple inspirant de ce que peut être l’engagement d’un individu pour améliorer le quotidien de sa communauté », confie Kikala Diallo. Une belle reconnaissance.
L'ENQUÊTE QUI RÉVÈLE LES FAILLES DE L'AFFAIRE BASSÈNE
Le journaliste purge une peine à perpétuité pour un massacre qu'il n'aurait pas pu commettre d'après de nouveaux éléments explosifs. Son véritable crime semble être d'avoir voulu révéler les dessous d'un conflit très lucratif en Casamance
(SenePlus) - Une enquête du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) jette un nouvel éclairage troublant sur la condamnation à perpétuité du journaliste René Capain Bassène, révélant de nombreuses irrégularités dans une affaire qui soulève des questions sur la liberté de la presse au Sénégal.
L'investigation menée par le CPJ fin 2024 dévoile un schéma inquiétant de témoignages obtenus sous la contrainte. "Ils me battaient constamment, me déshabillaient et utilisaient une matraque électrique sur mes parties génitales quand ils n'aimaient pas mes réponses", a confié Bassène au CPJ, décrivant son interrogatoire après son arrestation en 2018.
Cette violence systématique n'était pas réservée qu'au journaliste. Sept coaccusés ont déclaré au CPJ avoir été contraints d'incriminer Bassène. Le cas d'Ibou Sané est particulièrement édifiant : malgré un pistolet sur la tempe, il a refusé d'admettre connaître le journaliste. Son prétendu témoignage a pourtant été utilisé contre Bassène au tribunal.
Le profil de Bassène émerge comme celui d'un journaliste chevronné dont les investigations sur le conflit en Casamance devenaient gênantes. "Mon principe a toujours été d'aller chercher des informations à la source", a-t-il expliqué au CPJ. Son quatrième livre en préparation, intitulé "Un conflit qui nourrit plus qu'il ne tue", promettait des révélations explosives sur l'exploitation du conflit par certains acteurs.
"C'était un livre assez explosif dans lequel il mentionnait les organisations par leur nom et évoquait le problème de la coupe du bois", a confirmé au CPJ Xavier Diatta, proche du journaliste. Les menaces s'étaient multipliées, au point que selon son épouse Odette Victorine Coly, "il ne prenait plus les appels d'un numéro qu'il ne connaissait pas".
L'examen des documents judiciaires par le CPJ révèle des incohérences majeures dans l'accusation. Les prétendues réunions où Bassène aurait planifié les meurtres sont contestées par neuf participants présumés. La géolocalisation du téléphone de Bassène dans la forêt le jour du massacre est contredite par quatre témoins qui l'ont vu ailleurs. Des courriels présentés comme preuves comportent des anomalies flagrantes, notamment un message prétendument envoyé alors que Bassène était déjà en détention.
En prison depuis 2018, Bassène maintient son innocence : "Je suis prêt à passer ma vie en prison, mais ce que je ne supporte pas, c'est l'injustice de m'entendre dire que je n'ai pas été arrêté à cause de mon travail de journaliste", a-t-il déclaré au CPJ.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de pression sur les journalistes couvrant le conflit en Casamance. Le Sénégal, selon le recensement 2023 du CPJ, figure parmi les cinq pays africains qui emprisonnent le plus de journalistes, une situation préoccupante pour ce pays considéré comme l'une des démocraties les plus stables d'Afrique.
DAKAR LANCE UN PROJET DE 267,8 MILLIARDS POUR MODERNISER SON TRANSPORT URBAIN
Ce programme prévoit d’ici 2026 la création de 14 nouvelles lignes de bus, le déploiement de 400 autobus, et des aménagements pour fluidifier la circulation et améliorer durablement la mobilité urbaine.
Dakar s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son réseau de transport en commun avec un projet de restructuration d’envergure. Estimé à 267,8 milliards de FCFA, ce programme ambitieux a été dévoilé lors d’un Comité Régional de Développement (CRD).
Piloté par le Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD) en collaboration avec l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE), le projet vise à améliorer la mobilité urbaine de manière durable et inclusive.
Ce projet, baptisé « Restructuration du Réseau de Transport en Commun » (RTC), prévoit plusieurs réalisations majeures d’ici 2026 avec la création de 14 nouvelles lignes de bus et modification de 11 lignes existantes.
S’y ajoute le déploiement de 400 autobus, capables de transporter 465 000 passagers chaque jour et le développement de 30 kilomètres de voiries et aménagement de neuf carrefours stratégiques pour fluidifier la circulation.
Ces travaux promettent de transformer les habitudes de déplacement des Dakarois, en offrant un réseau plus accessible, rapide et respectueux de l’environnement.
La première phase du projet, entamée le 30 mai 2024, devrait s’achever fin 2026. Elle impactera directement près de 3 000 personnes vivant sur les tracés des nouvelles lignes. Des mesures d’accompagnement seront mises en place pour minimiser les désagréments sociaux liés aux réaménagements.
L’objectif principal de ce projet est de résoudre les problèmes récurrents de congestion et de permettre aux habitants de Dakar de bénéficier d’un transport en commun fiable et efficace. En complément des récents succès du Train Express Régional (TER) et du Bus Rapid Transit (BRT), ce programme s’inscrit dans une vision globale de modernisation des infrastructures urbaines.
L'AFFAIRE DES 94 MILLIARDS RELANCÉE
Le parquet financier a ordonné une enquête sur un litige foncier lié au Titre foncier 1451/R. Ce dossier, mêlant héritages, accusations de spoliation et implications politiques, porte sur un terrain de 258 hectares à Rufisque.
iGFM - (Dakar) Le parquet financier a saisi la Dic pour une enquête relative au litige entourant le Titre foncier 1451/R, connu sous l’appellation «affaire des 94 milliards». Ce dossier concerne un terrain d’une superficie de 258 hectares situé dans la zone de Rufisque et évalué à 94 milliards de francs Cfa.
Au départ, il s’agissait d’un contentieux opposant les héritiers de Ousmane Mbengue à Djily Mbaye, richissime marabout et homme d’affaires décédé en 1991. Le dossier a pris une tournure politique lorsque Ousmane Sonko, alors député (opposition), s’en est mêlé, dénonçant la spoliation d’une famille démunie (les Mbengue) avec la complicités de hauts fonctionnaires. Tahibou Ndiaye et Mamour Diallo, respectivement anciens directeurs du Cadastre et des Domaines, étaient mis en cause dans cette affaire.
Le 15 octobre dernier, soit sept mois après que le tribunal de grande instance hors classe de Dakar a ordonné la radiation de la pré-notation sur le titre foncier en question, les avocats des héritiers de Ousmane Mbengue ont saisi le parquet financier d’une plainte. Leur requête s’appuie sur un rapport de l’Ofnac indiquant, selon les plaignants, «que d’importantes sommes ont été encaissées [dans le cadre de cette affaire] par des structures ou personnes tierces à leur insu et avec la complicité de hauts fonctionnaires de l’Etat du Sénégal».
C’est pour mettre tout ça au clair que le parquet financier a ouvert une enquête. Selon Libération, le procureur vise quatre chefs : escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux. Le journal souligne que les héritiers de feu Mbeugour Mbengue, qui se joints à la procédure, se sont constitués partie civile.
SAISIE EXCEPTIONNELLE DE 100 KG DE HASCHICH PAR LA GENDARMERIE DE SALY PORTUDAL
Les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal ont réalisé une saisie exceptionnelle hier après-midi, interceptant 100 kg de haschich conditionnés en 100 paquets d’un kilogramme chacun.
Les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal ont réalisé une saisie exceptionnelle hier après-midi, interceptant 100 kg de haschich conditionnés en 100 paquets d’un kilogramme chacun. La valeur marchande de cette drogue est estimée à 120 millions de FCFA.
En patrouille de sécurisation à Saly Niakh-Niakhal vers 15 heures, les forces de l’ordre, dirigées par le commandant Ousmane Ndiaye, ont repéré un véhicule stationné de manière suspecte au pied d’un mur de clôture. L’absence du chauffeur sur les lieux a renforcé leurs soupçons. Une fouille minutieuse du véhicule a permis de découvrir une valise et un sac contenant les 100 paquets de haschich.
En approfondissant leur inspection, les gendarmes ont également trouvé cinq plaques d’immatriculation européennes dissimulées sous les sièges du véhicule. L’ensemble du matériel, y compris la drogue, a été immédiatement acheminé dans les locaux de la brigade pour des vérifications supplémentaires.
La drogue est évaluée à 1,2 million de FCFA le kilogramme. Une enquête a été ouverte pour retrouver le chauffeur ou les responsables de cette cargaison illégale. Les autorités réitèrent leur engagement à lutter contre le trafic de stupéfiants dans la région.
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L’EXHORTATION DE DIOMAYE AUX MAGISTRATS
"Pour que plus jamais la récente histoire ne se reproduise". Ces mots du président ont résonné dans l'enceinte de la Cour suprême ce jeudi. Le chef de l'État a choisi la voie de la franchise pour évoquer les zones d'ombre de la justice sénégalaise
Dans un discours prononcé ce jeudi 16 janvier 2025 à la rentrée solennelle des Cours et tribunaux, le président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message sans équivoque à la magistrature sénégalaise, faisant explicitement référence aux événements troublés de 2021-2024. "Pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise", a martelé le chef de l'État devant un parterre de magistrats et d'avocats.
Cette prise de position forte s'inscrit dans un vaste programme de refondation de l'institution judiciaire. Dès les premières semaines de son mandat, le président Faye a convoqué des assises de la justice, marquant ainsi sa volonté de transformer en profondeur un système qu'il souhaite plus humain et plus performant. Un comité de rédaction a déjà été mis en place pour concrétiser les recommandations issues de ces assises.
Le message présidentiel résonne comme un avertissement : la justice doit redevenir "un rempart contre l'arbitraire et non un instrument d'arbitraire". Cette formule cinglante traduit la détermination du chef de l'État à restaurer la confiance entre les citoyens et leur justice. Il a d'ailleurs appelé chaque juge à "interroger son propre rapport à l'éthique et à la vérité" dans l'intimité de sa conscience.
Le président n'a pas limité son intervention à ce rappel à l'ordre. Il a également annoncé des réformes concrètes, notamment sur le droit de grève et l'assistance judiciaire. Cette dernière sera étendue aux victimes et aux affaires civiles, corrigeant ainsi une pratique qui la limitait essentiellement aux accusés en matière pénale.
L'accès à la profession d'avocat n'a pas été oublié. Face à l'attente de nombreux jeunes diplômés, le président a exhorté le Bâtonnier à engager rapidement des discussions avec le ministre de la Justice pour mettre en place les formations nécessaires, conformément aux normes de l'UEMOA.
"La justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale", a insisté le président Faye, dessinant les contours d'une institution judiciaire rénovée, gardienne effective des libertés et protectrice contre l'arbitraire. Ce discours marque indéniablement un tournant dans les relations entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire au Sénégal, avec une feuille de route claire : restaurer la confiance et garantir l'indépendance de la justice.
Ce premier face-à-face entre le président Diomaye Faye et la magistrature sénégalaise restera comme le moment où le chef de l'État a posé les jalons d'une nouvelle ère judiciaire, tournant résolument la page d'une période troublée de l'histoire récente du pays.
LA JUSTICE, UN REMPAFRT CONTRE ARBITRAGE ET NON UN INSTRUMENT D'ARBITRAGE
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé, ce jeudi 16 janvier 2025, la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux, marquant le début de l’année judiciaire 2025.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé, ce jeudi 16 janvier 2025, la cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux, marquant le début de l’année judiciaire 2025. Cette cérémonie s'est tenue à la Cour suprême.
Lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a mis en exergue l’importance cruciale de la justice dans la consolidation des principes fondamentaux de la République, informe la rts.sn.
Un régulateur entre les différents pouvoirs et les institutions...
« Elle est le régulateur entre les différents pouvoirs et les institutions, la gardienne des libertés individuelles et collectives, le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire. Sous ce rapport, les justiciables doivent sentir que la justice est un rempart contre l’arbitraire et non un instrument d’arbitraire », a déclaré le chef de l’État.
Selon nos confrères de la rts.sn, Bassirou Diomaye Faye a rappelé qu’à son accession à la présidence, l’une de ses premières décisions fut de convoquer les assises de la justice sous le thème « La réforme et la modernisation de la justice ». Ce dialogue inclusif a permis aux acteurs socioprofessionnels, organisés en commissions, de dresser un diagnostic précis sur les maux qui gangrènent la justice et de formuler des recommandations pour une justice plus humaine et performante.
S'ouvrir aux critiques et aux changements
Le président est revenu sur les missions du comité de rédaction chargé de mettre en œuvre ces recommandations. « Ce comité a pour mission de concrétiser les réformes nécessaires afin que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs de la justice. Il faut rapprocher la justice du peuple au nom duquel elle est rendue. » Il a également souligné l’importance pour le système judiciaire de s’ouvrir aux critiques et aux changements, dans une perspective de modernisation et d’adéquation avec les besoins contemporains.
La grève, une composante essentielle de la liberté syndicale...
Concernant le thème de cette rentrée, « Droit de grève et préservation de l’ordre public », Bassirou Diomaye Faye a reconnu la grève comme une composante essentielle de la liberté syndicale, garantie par la constitution et les conventions internationales. Toutefois, il a insisté sur le respect des lois encadrant son exercice pour éviter qu’elle ne porte atteinte à la liberté de travail ou ne mette en péril les services publics essentiels.
En conclusion, rts.sn indique que cette cérémonie a été marquée par la présence de hauts magistrats, de membres du gouvernement, de représentants diplomatiques et d’autres acteurs du système judiciaire, réaffirmant l’engagement à faire de la justice un véritable rempart contre l’arbitraire et un instrument au service de tous les citoyens.
LE DROIT DE GREVE ET LA PRESERVATION DE L’ORDRE PUBLIC NE SONT PAS ANTINOMIQUES
Les concepts ‘’droit de grève’’ et ‘’préservation de l’ordre public », au menu de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux 2025, ne sont pas contradictoires, tant que des limites sont fixées à leur exercice...
Les concepts ‘’droit de grève’’ et ‘’préservation de l’ordre public », au menu de la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux 2025, ne sont pas contradictoires, tant que des limites sont fixées à leur exercice, estime le secrétaire exécutif du Haut Conseil du dialogue social, Oumar Fall.
‘’Ces deux notions ne sont pas antinomiques. Car, dans la marche normale des choses, les partenaires sociaux travailleurs exprimeront toujours en tout temps et tout lieu, une aspiration légitime à un mieux-être. Dès lors, la difficulté résidera dans la détermination des limites au-delà desquelles, il y a péril en la demeure en ce qui concerne l’entreprise ou le service public concerné’’, a-t-il déclaré.
Le secrétaire exécutif du Haut Conseil du dialogue social s’exprimait au cours d’un entretien avec à l’APS en prélude de l’Audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux prévue ce jeudi.
Cette cérémonie, qui marque le début de l’année judiciaire 2025, se tient, à la Cour suprême, sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, président du Conseil supérieur de la Magistrature, en présence du vice-président du Conseil supérieur de la Magistrature, Ousmane Diagne, Garde des sceaux, ministre de la Justice, de hauts responsables d’institutions de la République, entre autres.
Elle est placée sous le thème : »Droit de grève et préservation de l’ordre public ».
Le droit de grève est consacré par l’article 25, alinéa 4 de la Constitution, tandis que l’exercice du droit de grève est encadré dans le Code du travail sénégalais.
Selon Oumar Fall, qui est par ailleurs inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, l’usage de ce droit ne peut s’exercer, d’une part, que dans le cadre des lois qui le régissent, d’autre part, que sans qu’il ne porte atteinte à la liberté de travail mais aussi et surtout selon des modalités qui ne mettent pas en péril l’entreprise’’ et trouble l’ordre public.
De la même manière que la Constitution garantit le droit de grève, autant elle préserve la sécurité des personnes et des biens.
‘’C’est à ce niveau que le législateur et les pouvoirs publics devraient, à travers la loi et le pouvoir règlementaire, veiller pour que les usagers du service public ne puissent pas subir des préjudices démesurés du fait de l’exercice du droit de grève’’, suggère le secrétaire exécutif du Haut Conseil du dialogue social.
PRES DE 22 PERSONNES PERISSENT DANS DES ACCIDENTS A MBOUR
Les accidents impliquant des véhicules à deux roues ont fait au moins 22 morts dans le département de Mbour (Ouest), en 2024
Les accidents impliquant des véhicules à deux roues ont fait au moins 22 morts dans le département de Mbour (Ouest), en 2024, a appris l’APS, mercredi de l’adjudant-major, Jean Pierre Ndiaye, adjoint au commandant des sapeurs-pompiers de Mbour.
‘’Pour l’année 2024, nous avons enregistré 1.050 sorties. (Il y a eu) 1.422 victimes assistées et 22 décès impliquant les accidents de moto’’, a dit Jean-Pierre Ndiaye lors d’une réunion d’information sur la décentralisation des activités de régularisation des deux-roues.
Selon lui, ‘’les motos Jakarta ont fait le plus de dégâts’’.
‘’Ces chiffres alarmants appellent notre vigilance et notre réaction, pour arrêter cette hécatombe’’, a réagi Ngagne Ba, directeur régional des infrastructures et des transports terrestres de Thiès.
L’adjudant-major Jean-Pierre Ndiaye a insisté sur la sensibilisation des conducteurs, sur l’importance du port du casque, du permis de conduire et de l’assurance.
‘’L’usage des casques est formel et c’est une question non négociable’’, a-t-il précisé.
Le directeur régional des infrastructures et des transports terrestres de Thiès a annoncé le démarrage du processus d’immatriculation des cyclomoteurs, mercredi prochain à Mbour.
Comme partout à travers le monde, les autorités sénégalaises, déploient tous les moyens en leur possession, pour lutter contre cette « tragédie », à travers des politiques et stratégies, visant à « limiter les accidents de manière générale et ceux des deux-roues, particulièrement’’, a indiqué Ngagne Ba.
Pour M. Ba, ces « chiffres alarmants » réconfortent le gouvernement dans la pertinence de sa décision de généraliser l’immatriculation des deux- roues et de renforcer le contrôle, à travers une circulaire du Premier ministre.
La rencontre présidée par le préfet de Mbour, Amadou Diop, a regroupé les différents services déconcentrés de l’Etat dans le département, les élus territoriaux et les associations de conducteurs de mototaxis.
Elle a permis d’échanger avec les acteurs locaux sur le processus d’immatriculation des deux- roues, en vue d’une meilleure compréhension des nouvelles mesures.
Ngagne Ba a promis, dans le même sillage, de remonter les doléances des conducteurs de deux-roues, qui ont porté principalement sur le prolongement de la durée du processus et la facilitation de l’acquisition des documents requis pour l’immatriculation de leurs motos.