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22 avril 2025
Société
UNE PLAINTE ANNONCÉE CONTRE CHEIKH OUMAR DIAGNE
Le président de la Fédération africaine des descendants de tirailleurs sénégalais Gaye Para ne décolère pas face aux propos du ministre conseiller, qui a qualifié les tirailleurs de "traîtres". Il réclame des sanctions du président Diomaye
(SenePlus) - La fureur gronde au sein de la communauté des descendants de tirailleurs sénégalais. Dans un entretien accordé ce mardi 24 décembre 2024 à Radio France Internationale (RFI), Gaye Para, président de la Fédération africaine des descendants de tirailleurs sénégalais, a annoncé son intention de porter plainte contre le ministre conseiller Cheikh Oumar Diagne suite à ses propos controversés sur les tirailleurs.
"Nous allons porter plainte, nous allons faire des pétitions, nous allons continuer, même quitte à faire des marches", a-t-il déclaré avec véhémence, visiblement meurtri par les déclarations du ministre conseiller qui a qualifié les tirailleurs de "traîtres". La colère de Gaye Para est d'autant plus vive que ces propos émanent d'un membre du gouvernement : "C'est un ministre qui a parlé. Il a défié les tirailleurs sénégalais, il a craché sur leur mémoire", s'est-il indigné au micro de RFI.
L'affaire prend une dimension internationale, comme le souligne le président de la Fédération : "L'ensemble des États m'ont appelé, les Gabonais, les Maliens, les Guinéens, et jusqu'à la Centrafrique".
Le timing de cette controverse ajoute à l'indignation du président de la Fédération. "Il n'y a même pas 15 jours, le président et le Premier ministre honoraient la mémoire des tirailleurs", rappelle-t-il, pointant la contradiction flagrante entre l'hommage officiel rendu lors du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye et les propos du ministre conseiller.
Face à cette situation, Gaye Para réclame des sanctions immédiates, invoquant le "Jubanti" (rendre des comptes), un des pans du slogan du président Bassirou Diomaye Faye. "On ne peut pas être dans un gouvernement qui honore ces tirailleurs sénégalais et travailler dans ce gouvernement, être un ministre de ce gouvernement et continuer à critiquer", martèle-t-il.
Le président de la Fédération annonce également la mobilisation des historiens pour rétablir la vérité : "Les historiens, les comités scientifiques qui ont organisé la mémoire de ces tirailleurs, en l'occurrence le professeur Mamadou Diouf, on attend sa version", précise-t-il, soulignant la nécessité d'un débat scientifique sur cette page d'histoire.
Cette controverse, qui intervient quelques jours après que Cheikh Oumar Diagne a affirmé sur Fafa TV que les tirailleurs "étaient préoccupés par l'argent qui était à l'origine du massacre de Thiaroye", continue d'alimenter le débat sur la mémoire coloniale au Sénégal, plaçant le gouvernement dans une position délicate face à la colère grandissante des descendants de tirailleurs.
par Aziz Fall
LA DPG, UNE DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRATIONNELLE
L’allégorie de ce moment dépassera son caractère solennel prévisible et habituel pour donner un coup de fouet à la marche de toute une nation et de tout un continent vers les lumières et les sentiers prometteurs
La Déclaration de Politique Générale du Premier ministre du Sénégal à venir ne peut ressembler à celles qui l’ont précédée. Et les gardiens du statu quo essaieront en vain d’arrêter cet ouragan de son temps.
C’est une déclaration qui, déjà, dépasse sa nature discursive pour embrasser les contours d'une attitude nouvelle, d'une remise à l'endroit des forces motrices de la société.
Le corollaire est ainsi l'ébranlement de certitudes bien établies et la préparation mentale au saut dans un inconnu attendu, rêvé et recherché. Cet inconnu est en même temps familier parce qu'il nous promet le monde auquel nous avons toujours aspiré dans notre for intérieur. Car, la plupart d’entre nous étions convaincus qu’il pouvait être différent. Convaincus que notre monde pouvait mieux correspondre à l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes ; des hommes libres, dignes et soucieux du devenir de leur communauté pour autant qu’ils reprennent possession de leur histoire.
C’est à l’aune de cette rupture historique, toutes proportions gardées, qu’il faut apprécier l’avènement du nouveau leadership qui a la formidable responsabilité de présider aux destinées de ce pays qu’est le Sénégal.
Le sociologue Moussa Mbaye, dans la préface de mon premier ouvrage « Les Promesses d’une devise » paru en 2018, nous parlait d’une déclaration de politique générationnelle. Il sentait le murmure des voix et des forces muettes qui, graduellement, s’entremêlaient pour aboutir à un chœur exprimant la volonté d’un peuple prêt à trancher le nœud gordien. Le trancher et inverser la dynamique dépressive qui prenait justement par la gorge notre vie politique. Elle provoquait des répercussions on ne peut plus désastreuses sur le tableau socioéconomique sans parler de l’effritement moral de notre pays si riche en ressources de toutes sortes.
Cette génération, nous rappelle M. Mbaye, sait effectuer un appel téméraire au passé pour y extraire les instruments susceptibles de préparer le peuple uni et résolu à manifester une foi inébranlable en son avenir et travailler à un but commun, manifesté par un projet de société délibérément et collectivement articulé et protégé. Cette génération demeure consciente que cette tâche qui consiste en une quête de rédemption et de solace pour notre peuple longtemps mis à l’épreuve ne commence pas avec elle.
Elle a su apprendre des multiples étapes antérieures de tâtonnements et de volonté de bien faire, des succès comme des échecs, mais elle se pare d’une redoutable conviction que cette époque exige le renouveau du pacte social. Car, pour son propre salut, le peuple doit s’affirmer dans ces moments d’incertitude exacerbée, qui remettent à la surface le défi de l’identité et de la souveraineté.
La Déclaration de Politique Générale prochaine du Premiem Ministre a tous les éléments constitutifs pour marquer l’avènement de la vraie génération post-indépendance pour paraphraser le sociologue. En effet, elle mettra tout en œuvre, cette génération, pour mériter sa responsabilité historique. L’allégorie de ce moment dépassera son caractère solennel prévisible et habituel pour donner un coup de fouet à la marche de toute une nation et de tout un continent vers les lumières et les sentiers prometteurs. Cet évènement historique pour mon pays m’amène inexorablement à faire écho d’un extrait de l’ouvrage « Les Promesses d’une devise » en version paraphrasée.
A présent, nous en sommes à trois alternances en 64 ans d’existence en tant que nation, dans un contexte africain ; une performance plus qu’honorable qui nous pourvoit un dividende démocratique indéniable. Mais à présent, nous ne pouvons plus brandir ces occurrences sociopolitiques comme la réussite de notre pari sociétal. Il nous faut, au-delà et en plus d’une alternance politique, une altération qualitative de tous les aspects de notre société – dans ce siècle toujours jeune.
Un leadership de type nouveau doit s’imposer pour actualiser l’implantation de cette foi dans nos cœurs, nos esprits, afin qu’elle se manifeste dans nos choix, dans nos comportements et dans nos attitudes de tous les jours.
Je suis plus que convaincu que ce peuple sénégalais dont on n’a pas assez chanté la valeur et les mérites atteindra le but noble et urgent de nourrir ses familles, éduquer et former ses enfants, soigner ses malades, moderniser ses campagnes, développer ses villes, rationaliser sa politique, protéger son environnement et trouver sa place naturelle dans le concert des nations. Nos jeunes leaders nous ont redonné foi en cette ambition.
Un nouvel habitus est en train de prendre corps dans notre pays avec cette génération de leaders dont l’un des accomplissements sera de démontrer que la prise en charge de son propre destin ne saurait relever de la prescription ni d’une transposition ; elle relève de la volonté des concernés et de la conscience des efforts et sacrifices requis pour y arriver. La nature est trop cohérente pour créer un problème au Sénégal dont la solution devrait nous parvenir d’horizons lointains par le truchement de sauveurs venus d’ailleurs. Nos nouveaux leaders nous rappellent une vérité simple, un problème sénégalais doit et va être résolu par des citoyennes et des citoyens Sénégalais.
Ils ont une occasion unique pour matérialiser ce postulat avec notre bonne volonté et notre engagement total et authentique en soutien. Chaque citoyenne et chaque citoyen a un rôle à jouer dans cette perspective. Ces jeunes leaders, convaincus, déterminés et consciencieux, nous ont offerts une leçon à la fois sociale et historique. C’est pourquoi la Déclaration de Politique Générale résonne déjà comme un événement marquant. Devant Dieu et les représentants du peuple ce jour-là à l'hémicycle, le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale, par leur présence symbolique, nous livrerons une véritable déclaration de politique générationnelle. Pour cette raison, l’échec n’est pas une option.
Aziz Fall est auteur.
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LE PLAN D'AIDE AUX VICTIMES DE LA CRISE PRÉÉLECTORALE
Des compensations financières pour 99 victimes, des emplois pour 50 autres, et 268 dossiers en cours d'examen. Le ministre des Finances Cheikh Diba a levé le voile ce mardi sur l'ampleur du dispositif d'assistance aux victimes
Lors de son intervention devant l'Assemblée nationale ce mardi 24 décembre 2024, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a présenté les détails du dispositif d'assistance aux ex-détenus mis en place par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances rectificatives 2024.
Un comité spécial, institué par l'arrêté n°17450 du 30 juillet 2024 sous la coordination du ministère chargé de la Famille et des Solidarités, pilote cette initiative. À ce jour, 99 dossiers ont déjà été traités et approuvés, pour un montant total de 108 millions de francs CFA.
Le ministre a également révélé que les travaux se poursuivront activement pour l'identification et le traitement de 268 cas jugés prioritaires. Cette phase nécessite un travail minutieux de collecte de documents justificatifs, notamment des rapports médicaux, pour établir le statut de victime des concernés.
Le dispositif prévoit également des transferts monétaires directs aux personnes figurant dans la base de données établie par le ministère de la Justice et les représentants des victimes. Pour l'heure, 18 personnes ont été identifiées dans ce cadre.
Des mesures d'insertion professionnelle sont également prévues. Le ministre a notamment évoqué une liste de 50 personnes, dont 25 sont destinées à intégrer la fonction publique. En attendant leur prise de fonction, le ministre s'est personnellement engagé à assurer le versement régulier des salaires des personnes concernées.
Cette intervention s'inscrit dans un ensemble plus large de mesures présentées par le ministre Diba, incluant notamment des dispositions budgétaires pour la résilience des zones côtières (21,2 milliards FCFA) et des ajustements dans les dépenses de fonctionnement de l'État pour l'État.
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AISSATA TALL SALL DÉNONCE UNE LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE ILLÉGALE
Pour Aissata Tall Sall, le texte présenté par le gouvernement cumule les irrégularités, tant sur le fond que sur la forme. Des dépenses effectuées avant le vote aux contradictions dans les projections budgétaires, la députée n'a épargné aucun aspect
Lors de l'examen du projet de loi de finances rectificatives 2024 ce mardi 24 décembre à l'Assemblée nationale, Aissata Tall Sall, députée et cheffe du groupe parlementaire d'opposition, a livré une critique acerbe du texte présenté par le gouvernement.
"Cette loi est illégale", a-t-elle martelé, pointant du doigt plusieurs irrégularités majeures. La parlementaire a notamment dénoncé une violation flagrante de l'orthodoxie financière, illustrant son propos par une métaphore percutante : "C'est comme si un enfant venait prendre 10.000 francs de la poche de son papa, allait les dépenser entièrement et revenir dire à son père 'j'ai besoin que vous me prêtiez 10.000 francs' alors qu'il les a déjà pris."
Au cœur de sa critique, les 20 milliards de francs CFA déjà dépensés pour les élections avant même le vote de la loi. La députée s'est également insurgée contre l'augmentation des dépenses de fonctionnement de 18,14 milliards, passant de 1,571 à 1,676 milliards, alors même que le gouvernement fait face à une moins-valeur de recettes de 840 milliards.
"Les dépenses de fonctionnement, c'est les dépenses de prestige pour votre confort, c'est les bureaux, c'est le matériel, c'est tout ce qui fait le confort du gouvernement", a-t-elle souligné, déplorant simultanément une réduction des dépenses d'investissement.
La légalité même du texte est remise en question, la députée rappelant que selon la loi organique, la LFR devait être présentée en cours d'exercice. "Nous sommes à 4 jours ouvrés de l'exercice", a-t-elle fait remarquer, questionnant aussi le retard de neuf mois dans la présentation de cette loi.
Enfin, Aissata Tall Sall a relevé une contradiction majeure concernant les projections du déficit à 3%, prévu pour 2027 selon le cadrage budgétaire, mais annoncé pour l'année prochaine dans le projet Sénégal 2050.
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THIERNO SALL POINTE LES CONTRADICTIONS DU BUDGET
Le député s'inquiète du service de la dette qui dépasse désormais les budgets de l'éducation et des salaires de la fonction publique. Une situation qu'il juge d'autant plus préoccupante que les investissements productifs sont retardés
Dans une intervention ce mardi 24 décembre 2024 à l'Assemblée nationale, lors de l'examen du projet de loi de finances rectificatives 2024, le député Thierno Alassane Sall a dressé un tableau préoccupant des finances publiques.
L'ancien ministre a d'emblée souligné le retard dans la présentation de cette loi rectificative, initialement promise comme marqueur du changement politique du nouveau régime. "On s'attend que dès les premiers mois de votre accession au pouvoir, les orientations et le fameux projet que vous avez promis aux Sénégalais se traduisent dans le budget", a-t-il déclaré.
Le parlementaire a mis en lumière un paradoxe majeur : une baisse significative des recettes de 840 milliards de francs CFA, conjuguée à une augmentation des dépenses. Cette situation creuse le déficit de plus de 1500 milliards de francs CFA, dans un contexte international où la tendance est à la recherche d'équilibre budgétaire.
Plus alarmant encore, selon l'ancien ministre, le besoin de financement atteint désormais 4491 milliards, surpassant pour la première fois les recettes budgétaires. "Les financements extérieurs dépassent de loin les recettes du budget", a-t-il souligné, appelant à une action urgente.
Le service de la dette, s'élevant à 2706 milliards, dépasse maintenant les budgets alloués à l'éducation nationale et aux salaires de la fonction publique. Face à cette situation, Thierno Alassane Sall appelle à examiner scrupuleusement les conditions d'emprunt et les commissions y afférentes.
L'ancien ministre de l'Énergie a également évoqué l'orientation des dépenses, principalement dirigées vers la subvention de la consommation courante, notamment l'électricité, au détriment d'investissements productifs dans l'agriculture ou l'éducation. Il a par ailleurs pointé du doigt le maintien d'agences "pléthoriques qui ne servent à rien", alourdissant inutilement les charges de l'État.
LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES ATTENDU LE 31 DÉCEMBRE
Le report d'une semaine de cette publication, officiellement demandé pour préserver la sérénité de la Déclaration de politique générale, soulève de nombreuses questions sur son contenu réel
La publication du Rapport sur l’exécution des lois de finances (Relf) 2023, qui sera rendu public le 31 décembre, marquera un tournant majeur pour le régime actuel après les accusations de falsification des comptes publics du régime de Macky Sall prononcées par le Premier ministre. S’il devait être publié aujourd’hui par la Cour des comptes, le 31 décembre a été retenu sur demande du gouvernement pour éviter que son contenu «ne pollue» la Dpg prévue le 27 décembre prochain.
La vérité se saura le 31 décembre prochain. Après les révélations fracassantes de M. Ousmane Sonko sur la falsification des comptes publics par l’ancien régime, la Cour des comptes va publier le rapport de certification… des comptes publics le jour du Réveillon. Alors qu’il devait être publié aujourd’hui. Mais, elle a accepté le report, suite à une demande du gouvernement, par courtoisie. Il ne voudrait pas, selon ses explications, que son contenu ne «pollue» la Déclaration de politique générale du Premier ministre prévue le vendredi 27 décembre à l’Assemblée nationale. C’est une demande officieuse qui a été entérinée, même si le délai courait jusqu’à ce 24 décembre. Même si certains ont longtemps pensé que le document allait être publié le 18 décembre, mais la Cour des comptes n’a reçu la notification que le 24 octobre. C’est cette date qui fait foi…
En tout cas, le gouvernement a eu la primeur du contenu du document que tout un pays piaffe d’impatience de parcourir à cause du poids des accusations du Premier ministre. Et des interlocuteurs se posent des questions : pourquoi demander que sa publication soit mise en sursis ou sous le coude pendant une semaine ? Qu’est-ce qui motiverait de faire une Dpg avant de pouvoir exploiter ce qui devrait être son axe principal ? Pourquoi polluerait-il la Dpg du chef du gouvernement qui s’est personnellement impliqué dans l’entreprise de destruction de l’œuvre du régime précédent accusé d’avoir «menti» au peuple ? Les Sénégalais auront les réponses à ces questions, qui vont valider ou invalider la thèse avancée par les autorités.
Il faut rappeler que les magistrats de la Cour des comptes ont passé il y a quelques jours à Saly pour mettre la dernière main sur le Rapport sur l’exécution des lois de finances (Relf) 2023 et la déclaration de conformité de la gestion 2023 conformément aux dispositions du Code de transparence dans la gestion des finances publiques. Après qu’elle a mis en ligne le rapport de 2022 depuis le 19 juin dernier. C’est le 26 septembre que le Premier ministre a mis les pieds dans le plat lors d’une conférence de presse historique sur «l’état des lieux de la gouvernance» du précédent régime. «Le régime du président Macky Sall a menti au Peuple et aux partenaires en falsifiant les chiffres pour donner une image économique qui n’a rien à voir avec la réalité», avait-il affiché. Ce jour-là, entouré des ministres de la Justice, de l’Economie et du ministre Secrétaire général du gouvernement, voix grave, il avait mis en lumière l’immensité du «carnage financier» de leurs prédécesseurs. Il se justifiait ainsi : «Nous avons l’obligation de dresser l’état des lieux de la situation héritée par notre régime. Le président Bassirou Diomaye Faye avait promis, en prêtant serment le 2 avril 2024, de s’inscrire dans une logique de transparence, de redevabilité et de vérité envers le peuple souverain.»
Dans la foulée de ces annonces, l’Agence de notation Moody’s avait dégradé la note souveraine du Sénégal, qui est passée de «Ba3» à «B1» au début du mois d’octobre, accentuant ainsi les difficultés d’accès du pays aux financements internationaux. Ensuite, le programme du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal a été temporairement gelé après cet audit avec pour objectif d’aboutir à un nouveau programme, d’ici le premier trimestre de l’année 2025. Et la fin de l’année 2024 s’annonce-t-elle sur de beaux auspices avec la publication du rapport ?
OUSMANE DIAGNE APPELLE À RATIONALISER LES MANDATS DE DÉPÔT
Dans une circulaire datée du 8 novembre dernier et estampillée « confidentiel », le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a adressé un message fort aux procureurs et magistrats en charge des dossiers pénaux.
Dans une circulaire datée du 8 novembre dernier et estampillée « confidentiel », le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a adressé un message fort aux procureurs et magistrats en charge des dossiers pénaux. Son appel vise à limiter le recours systématique aux mandats de dépôt, une pratique qui contribue largement au surpeuplement des prisons sénégalaises, un problème devenu alarmant.
Dans sa lettre relayée par L’AS, le Garde des Sceaux a rappelé que les établissements pénitentiaires du pays ont dépassé depuis longtemps leurs capacités d’accueil. Il cite deux exemples frappants : La prison de Rebeuss, qui comptait 3 257 détenus au 10 septembre dernier pour une capacité initiale de 1 800 places, soit un dépassement de près de 80 %. La Maison d’arrêt et de correction de Thiès, avec 1 223 prisonniers au 16 octobre, alors qu’elle est prévue pour accueillir 632 personnes, enregistrant un excédent de 591 pensionnaires.
Ces chiffres illustrent une réalité généralisée à travers le pays. Selon Ousmane Diagne, cette situation rend quasi impossible le respect des standards internationaux et des exigences légales en matière de bonnes conditions de détention. Pour juguler cette crise, le ministre a exhorté les procureurs généraux, les procureurs de la République et les délégués du procureur à rationaliser les mandats de dépôt. Ces derniers doivent être considérés comme une mesure « strictement indispensable » et réservée à des cas exceptionnels.
La circulaire énumère une série d’infractions pénales pour lesquelles les mandats de dépôt ne doivent pas être systématiquement prononcés si le prévenu présente des garanties de représentation en justice et si les faits reprochés ne sont pas d’une gravité particulière. Parmi ces infractions figurent : La détention et l’usage de chanvre indien, les violences et voies de fait, le vol simple, le détournement d’objets saisis, les embarquements clandestins.
Pour les infractions financières telles que l’escroquerie, l’abus de confiance ou les détournements de prêts garantis par l’État, le ministre préconise de privilégier la médiation pénale si le préjudice est jugé modéré.
Entre le 20 et le 30 septembre, 461 mandats de dépôt ont été prononcés, selon le ministre, aggravant davantage la saturation des prisons. La majorité de ces mesures proviennent des juges d’instruction, souligne-t-il, appelant à une meilleure coordination et une application plus mesurée de cette procédure.
Cette initiative de Ousmane Diagne s’inscrit dans une volonté de réforme pour améliorer les conditions de détention au Sénégal et aligner le pays sur les normes internationales en matière de justice pénale. Toutefois, la mise en œuvre de ces directives nécessitera un changement des mentalités et des pratiques au sein du système judiciaire.
LA SODAV SE MET AU PAS
La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) entame ce mardi 24 décembre 2024, une nouvelle campagne de paiement de droits aux ayants droit.
La Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV) entame ce mardi 24 décembre 2024, une nouvelle campagne de paiement de droits aux ayants droit. D’après les informations rapportées par Les Échos, cette distribution représente un montant global de 228 589 157 FCFA, réparti entre plusieurs catégories de droits.
La somme globale inclut : 121 398 000 FCFA pour les droits d’exécution lyrique de l’année 2023. Un peu plus de 90 millions FCFA destinés aux droits numériques religieux. Plus de 17 millions FCFA alloués aux droits radiophoniques et dramatiques (Bis). Ce processus s’inscrit dans les efforts constants de la SODAV pour garantir une répartition équitable des droits d’auteur et des droits voisins aux artistes et créateurs affiliés à la structure.
La directrice générale de la SODAV, Ngoné Ndour, et son équipe réaffirment ainsi leur engagement en faveur de la reconnaissance et de la valorisation des droits des artistes sénégalais. Ces répartitions témoignent de la dynamique positive impulsée par la SODAV, malgré les nombreux défis auxquels le secteur culturel et créatif fait face, notamment la régulation des droits numériques et le recouvrement des droits d’exécution publique.
Ce versement, fruit du travail collectif entre la SODAV et ses partenaires, reflète l’importance de la gestion rigoureuse et transparente des droits d’auteur au Sénégal, tout en contribuant au soutien des créateurs et artistes locaux.
GAMOU DE TAÎBA, TOUT EST EN BONNE VOIE
Le comité d’organisation des manifestations et activités de la Fayda (COMAF) et les services déconcentrés de l’Etat sont en train de tout mettre en œuvre pour un bon déroulement du Gamou annuel de Taïba Niassène, dans le département de Nioro du Rip
Le comité d’organisation des manifestations et activités de la Fayda (COMAF) et les services déconcentrés de l’Etat sont en train de tout mettre en œuvre pour un bon déroulement du Gamou annuel de Taïba Niassène, dans le département de Nioro du Rip (Kaolack, centre), a constaté l’APS.
En perspectives de cet évènement religieux de dimension internationale, prévu le 15 janvier prochain, l’adjoint du gouverneur de la région de Kaolack chargé du développement, Mamadou Habib Kamara, a présidé, lundi, une réunion du comité régional de développement (CRD) consacrée à l’évènement. Celui-ci célèbre la naissance, à Taïba Niassène, de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niass dit Baye (1900-1975)
Les différents services concernés, après avoir noté les sollicitations du comité d’organisation, ont pris des engagements allant dans le sens de répondre favorablement aux doléances émises. Ils ont pris ces engagements en présence du nouveau président du mouvement »Ansaru Dine », Alioune Cissé Niang.
D’autres doléances qui ne pourront pas être prises en charge au niveau local, seront transmises aux autorités centrales pour exécution, a signalé M. Kamara.
La sécurité, la santé, l’hygiène, l’assainissement, l’eau, l’électricité et le bon approvisionnement du marché en denrées alimentaires font partie des doléances du COMAF.
‘’Nous avons invité les différents services de l’Etat au respect strict des engagements qu’ils ont pris. Pour les engagements qui ne pourront pas être pris au niveau régional, des correspondances ont été adressées aux différents services concernés et attendons leurs réactions’’, a assuré l’autorité administrative. Il relève que ce gamou commence à prendre une ‘’dimension exceptionnelle’’.
C’est pour assurer un bon suivi des sollicitations qu’il a proposé de mettre en place un cadre de coordination qui va regrouper l’ensemble des parties prenantes, aussi bien au niveau régional que central pour une meilleure efficacité dans la prise en charge des préoccupations émises.
Le vice-président Cheikh Tidiane Gaye a présenté les excuses du président du COMAF empêché, Cheikh Ibrahima Mamoune Niass dit Baye Mamoune.
‘’Nous sortons de cette réunion rassurés parce que nous avons discuté en toute sincérité. Nous avons bon espoir qu’avec la baraka de celui dont célèbre la naissance, tout va rentrer dans l’ordre pour que nous puissions organiser un bon gamou’’, a-t-il déclaré.
Le COMAF et le maire de la commune de Taïba Niassène, Mouhamadou Habib Niasse, ont, au nom du Khalife, Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass, plaidé pour l’extension du réseau électrique sur un linéaire de 12 kilomètres.
‘’Nous avons exprimé ce besoin au nom du Khalife, parce que Taïba Niassène, actuellement, ne peut pas recevoir l’ensemble des hôtes qui viennent célébrer la naissance de Cheikh Ibrahima Niass. Et conscient de ça, le Khalife a pris une bonne partie du titre foncier qui est au nom de Baye Niass et, avec la collaboration de la municipalité, pour la distribuer aux disciples’’, a expliqué M. Gaye.
C’est pour cette raison, selon lui, que cette partie concernée a besoin d’être viabilisée avec une extension en eau et en électricité pour aider le comité d’organisation pour l’accueil des pèlerins.
MBOUR EPINGLE DES ARACHIDES ILLICITES
Le service départemental du commerce de Mbour (ouest) a saisi 34 tonnes d’arachide achetées à un prix jugé illicite et dans un lieu non agréé par l’État
Le service départemental du commerce de Mbour (ouest) a saisi 34 tonnes d’arachide achetées à un prix jugé illicite et dans un lieu non agréé par l’État, a appris l’APS, lundi, de son chef, Mamadou Lamine Ndiaye.
« La saisie a été menée entre jeudi 19 et dimanche 22 décembre », a dit M. Ndiaye, ajoutant que la brigade de gendarmerie de Nguékhokh y a pris part.
« Il nous a été signalé qu’on écoulait des graines d’arachide à des prix illicites. Deux opérateurs privés collectaient des graines à un prix en deçà de celui fixé par le gouvernement. En plus, leur centre de collecte n’a pas été agréé par l’État », a-t-il expliqué.
Les investigations menées par le service départemental du commerce et la brigade de gendarmerie révèlent que les opérateurs en question achetaient le kilo d’arachide à 300 francs CFA, selon Mamadou Lamine Ndiaye.
« Deux semaines auparavant, les mêmes opérateurs avaient collecté des graines à raison de 275 francs CFA le kilo », a-t-il dit.
Le chef du service départemental du commerce de Mbour, Mamadou Lamine Ndiaye
M. Ndiaye rappelle que le gouvernement a fixé un prix plancher de 305 francs CFA pour le kilo d’arachide. Autrement dit, le produit ne doit pas être vendu à un prix inférieur à celui-là.
Les propriétaires de la marchandise saisie ont été auditionnés par la brigade de gendarmerie de Nguékhokh.
À la suite de leur audition, une phase contentieuse a été ouverte, selon M. Ndiaye.
Ils peuvent accepter les faits qui leur sont reprochés et payer une amende, a dit le chef du service départemental du commerce de Mbour.
« Autrement, a-t-il poursuivi, nous allons procéder à la vente de la marchandise et nous en ouvrir au procureur de la République, afin que les mis en cause comparaissent en justice. »