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23 avril 2025
Société
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SAMBA GUEYE, L'ENFANT MIRACLE DU SÉNÉGAL
Il sourit à la vie malgré les 77 interventions chirurgicales qu'il a subies. Le jeune homme de 15 ans incarne la résilience face à un accident domestique qui aurait pu lui coûter la vie. Son histoire fait désormais l'objet d'un livre
Dans interview accordée à l'émission "Soir D'info" de la TFM le jeudi 28 novembre 2024, Samba Gueye, âgé aujourd'hui de 15 ans, a partagé son parcours remarquable de résilience et de courage face à l'adversité.
À l'âge de trois ans, alors qu'il vivait à Joal, Samba a accidentellement ingéré de la soude caustique, localement connue sous le nom de "Ré" en wolof. "C'est ainsi que je suis tombé malade, que mon œsophage s'est brûlé et j'avais des problèmes d'alimentation", a-t-il confié au présentateur Cherif Diop.
Face à cette situation critique, sa mère Mariem a fait preuve d'une détermination extraordinaire. "Ma mère me mettait dans un bassin où elle mettait de l'eau et du sel", se souvient Samba, évoquant les premiers soins prodigués pour maintenir son corps en vie. Après deux mois sous perfusion à Joal, il a été transféré dans plusieurs hôpitaux de Dakar, où une sonde gastrique lui a été posée, qui s'est malheureusement bouchée quelques semaines plus tard.
Le tournant de son histoire survient grâce à sa rencontre avec Cya Cloté, qu'il décrit comme "une grande femme, une femme d'honneur qui aime l'Afrique mais aussi l'Europe". Cette dernière a permis son transfert en Allemagne, où il a subi 77 opérations chirurgicales en dix ans. "À l'hôpital, c'était comme une troisième famille", témoigne-t-il.
Son séjour en Allemagne a été marqué par des moments intenses, notamment sa dernière opération particulièrement risquée. "On m'avait dit que c'était une opération très très difficile et très compliquée, et que ça pouvait même aller à la mort", explique-t-il. Son histoire a tellement ému qu'elle a fait la une de la presse allemande et lui a valu une rencontre avec le président allemand de l'époque.
Aujourd'hui, Samba porte un message d'espoir pour les autres enfants confrontés à des épreuves similaires : "Après chaque opération, je souriais [...] chaque enfant, chaque personne a le droit de rêver. L'empêchement d'une maladie ne veut pas dire que tu n'as pas le droit de rêver."
Son histoire fait désormais l'objet d'un livre publié aux éditions Feu de Brousse, dans la collection "Histoire de vie", une initiative visant à préserver la mémoire des parcours exceptionnels au Sénégal.
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LE SÉNÉGAL DÉVERROUILLE LA MÉMOIRE DE THIAROYE
Mamadou Diouf, président du comité de commémoration des 80 ans du massacre, salue les avancées obtenues grâce à la persévérance des autorités sénégalaises. L'historien détaille les préparatifs des cérémonies prévues le 1er décembre et au-delà
À trois jours de la commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, le professeur Mamadou Diouf, président du comité de commémoration, dresse un état des lieux des avancés dans la reconnaissance de cet événement tragique par la France.
Dans un entretien accordé à la RTS ce jeudi, le professeur de l'université Columbia de New York souligne l'importance de la récente reconnaissance par Emmanuel Macron des événements du 1er décembre 1944. "La pression sénégalaise à des effets", affirme-t-il, précisant que "le fait que le Sénégal a effectivement décidé non seulement de commémorer le massacre mais de s'investir dans la recherche des faits [...] fait que progressivement les entraves sont en train de se lever."
Ce massacre, perpétré contre des tirailleurs sénégalais revenus du front européen, reste entouré de zones d'ombre. Selon le professeur Diouf, « on ne sait pas combien de tirailleurs ont été rapatriés en 44, on ne sait pas les circonstances dans lesquelles le massacre a été perpétré, on ne connaît pas le nombre de victimes et on ne sait même pas où elles sont enterrées."
L'ironie tragique de cet événement est particulièrement soulignée par l'universitaire : "Au moment où la France est en train de massacrer les tirailleurs sénégalais, la France célèbre la libération [...] c'est à ce moment-là que la France dit aux tirailleurs sénégalais qui se sont battus pour la France : 'Vous retournez à votre place et votre place c'est la place de colonisé.'"
Le nouveau régime sénégalais a pris l'initiative de rouvrir ce dossier historique, longtemps maintenu fermé par la France. Les commémorations du 1er décembre 2024 comportent une série d'événements officiels, incluant un dépôt de gerbes au cimetière en présence du chef de l'État, des cérémonies au camp de Thiaroye, et diverses prestations culturelles.
"Le travail de recherche va continuer jusqu'en avril", précise le professeur Diouf, annonçant l'organisation de panels et de conférences pour approfondir la connaissance de cet événement historique qui, selon ses mots, "porte aussi cet espoir et ces valeurs que les tirailleurs ont acquis dans la guerre et se sont lancés dans une bataille qui est une bataille pour l'émancipation.
texte collectif
MÉMOIRE DE THIAROYE : LE SÉNÉGAL ÉCRIT L’HISTOIRE OUBLIÉE PAR LE DÉNI COLONIAL FRANÇAIS
Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage
La commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye prend une tournure révélatrice de l’approche française face à ce drame colonial. Contrairement aux premières informations qui laissaient entendre une éventuelle présence d’Emmanuel Macron, le président français a choisi de se faire représenter par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce choix, s’il évite la controverse directe liée à la venue du président français Emmanuel Macron, ne répond pas pour autant aux exigences de vérité et de justice portées par les militants du panafricanisme et de la souveraineté que nous sommes. Tant que la France n’assumera pas pleinement ses responsabilités historiques dans ce crime colonial, toute représentation officielle reste insuffisante et dénuée de sens pour honorer la mémoire des martyrs et leurs descendants.
Le massacre de Thiaroye, survenu le 1ᵉʳ décembre 1944, est l’une des tragédies les plus emblématiques du colonialisme français. Ce jour-là, des tirailleurs africains démobilisés furent massacrés par l’armée française pour avoir revendiqué leurs soldes. Ce drame illustre l’arbitraire colonial et la violence d’un système marqué par le mépris des droits fondamentaux des Africains ayant pourtant combattu pour libérer la France. Aujourd’hui encore, les archives restent verrouillées, et les réparations attendues ne sont qu’un mirage.
Le déni colonial français : des gestes insuffisants et une mémoire trahie
En 80 ans, la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans le massacre de Thiaroye demeure limitée et empreinte de paternalisme. En 2014, lors d’une visite officielle à Dakar, François Hollande avait qualifié ces événements de « tout simplement épouvantables, insupportables ». Pourtant, ces paroles n’ont été suivies d’aucune action concrète. Dix ans plus tard, en 2024, la France s’est contentée d’un geste minimaliste en attribuant la mention « Morts pour la France » à seulement six tirailleurs identifiés, un effort dérisoire au regard de l’ampleur du drame. Les descendants des victimes attendent toujours un véritable travail d’ouverture des archives, une reconnaissance complète des responsabilités et des indemnisations justes et légitimes.
Les tentatives persistantes de la France pour occulter ce crime témoignent d’une désinvolture inacceptable face à son passé colonial. En tant qu’Africains, nous exigeons que cette démarche mémorielle cesse d’être unilatérale et paternaliste. Elle doit impérativement associer les pays d’origine des victimes, refléter notre quête de justice et respecter la dignité de nos peuples. Le souvenir des tirailleurs ne saurait se limiter à des cérémonies dictées par l’État français. Cette mémoire nous appartient : elle est celle des peuples africains, les véritables héritiers de ce drame et les seuls légitimes à en préserver l’héritage.
L’appropriation sénégalaise : un acte de souveraineté mémorielle
Dans ce contexte, il est essentiel de saluer la détermination du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko à inscrire la mémoire du massacre de Thiaroye dans une perspective véritablement africaine. Leur engagement pour une appropriation souveraine de ce drame historique marque une rupture nécessaire avec les récits imposés par la France. En plaçant cette tragédie sous l’autorité des Africains, ils affirment la volonté des peuples concernés de contrôler leur propre histoire, loin des discours paternalistes ou des symboles vides de sens.
Cet effort d’appropriation mémorielle est un pas décisif vers une justice historique. Il montre que l’Afrique, forte de sa dignité et de sa mémoire, refuse désormais que ses drames soient instrumentalisés pour servir des intérêts extérieurs. Cette posture courageuse ouvre la voie à une réconciliation basée sur la vérité, la reconnaissance et le respect mutuel.
Une commémoration sous haute vigilance
La décision d’Emmanuel Macron de déléguer sa représentation à un ministre montre la crainte d’un rejet populaire face à son implication dans cette commémoration. Toutefois, cette absence ne saurait suffire à réconcilier la France avec ce passé douloureux. Trop souvent, ces cérémonies se transforment en tribunes pour des annonces symboliques qui ne changent rien au fond des relations franco-africaines. La mémoire des martyrs de Thiaroye ne peut être un outil de blanchiment des crimes coloniaux ou un spectacle destiné à redorer l’image de la France en Afrique.
Pour que cette commémoration ait un véritable sens, elle doit être l’occasion d’actions concrètes : ouverture totale des archives, reconnaissance des responsabilités, excuses officielles, et réparations pour les descendants des victimes. Elle doit également se dérouler sous l’autorité des pays concernés, afin d’être un réel moment de justice mémorielle. Sans ces engagements, même présence de la délégation française apparaîtra comme une provocation, voire une insulte à la mémoire des victimes.
Une mémoire au service de la souveraineté et de la justice
Le massacre de Thiaroye incarne l’injustice coloniale dans toute sa brutalité. Ce quatre-vingtième anniversaire ne peut être réduit à une simple occasion pour la France de réorienter ses relations avec l’Afrique sans assumer ses responsabilités historiques. En prenant en main cette mémoire, le Sénégal montre qu’il est possible de s’affranchir des récits imposés et de construire une souveraineté mémorielle solide.
La France, quant à elle, doit comprendre que son avenir en Afrique ne pourra se dessiner sans une reconnaissance claire et sans réparations concrètes pour les crimes du passé. Thiaroye 44 ne doit pas être un théâtre d’effets d’annonce, mais un tournant vers une justice authentique portée par ceux qui en sont les véritables héritiers.
Liste signataires
- Abdou Aziz Diouf, Professeur titulaire, FSJP, UCAD
- François Joseph Cabral, Professeur titulaire, FASEG, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- Dr Félix Atchadé, médecin
- Dr Ismaïla Fall, Chimiste
- Mme Olivia Marie Guèye, Informaticienne
- Bado Ndoye, Professeur titulaire, FLSH, UCAD
- Ahmadou Wagué, Professeur titulaire, FST, UCAD
- Mouhamed Abdallah Ly, Directeur de recherche assimilé, IFAN, UCAD
- El Hadji Samba Ndiaye, Professeur assimilé, UCAD
- Oumar Dia, Maître de conférences titulaire, FLSH, UCAD
- Mme Ndèye Aida Dia, Doctorante, ETHOS, UCAD
- Mohamed Lat Sack Diop, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Mamadou Kabirou Gano, Maître de conférences titulaire, FASTEF, UCAD
-Mor Dièye, Maître de conférences titulaire, EBAD, UCAD
- Thierno Guèye, Maître de conférences assimilé, FASTEF, UCAD
- Dr. El Hadji Séga Guèye, Sociologue
FEUX DE BROUSSE À TAMBACOUNDA, PLUS DE 16 000 HECTARES RAVAGÉS EN 2024
Face à ce phénomène, le gouverneur a insisté sur l’importance de la mobilisation collective, appelant à une meilleure sensibilisation des populations et à des actions renforcées des autorités locales et des services concernés pour contrer ce fléau.
Tambacounda, 28 nov (APS) – Les cas de feux de brousse signalés dans la région de Tambacounda en 2024 ont ravagé quelque 16 435 hectares de tapis herbacé, a appris l’APS du gouverneur de la région, Guedj Diouf.
‘’Nous avons enregistré au cours de l’année 2024 16.435 hectares de tapis herbacé brûlés par les feux de brousse. Compte tenu de la vaste étendue de la région de Tambacounda, qui a une biomasse assez importante, nous devons nous mobiliser pour faire de la lutte contre les feux de brousse une affaire personnelle’’, a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la région Tambacounda s’exprimait au cours d’un Conseil régional de développement (CRD) consacré à la lutte contre les feux de brousse dans cette principale région du Sénégal oriental, en présence de plusieurs services de l’État concernés.
Le chef de l’exécutif régional a expliqué que les feux de brousse sont favorisés par un certain nombre de contraintes comme le manque de dénonciation de leurs auteurs, la faible implication des collectivités territoriales et l’enclavement intérieur de la région de Tambacounda.
Il a surtout déploré l’inaction des populations, soulignant la nécessité de les sensibiliser pour lutter efficacement contre ce phénomène qui ravage chaque année des milliers d’hectares des écosystèmes forestiers.
‘’Il faut renforcer les moyens des comités villageois de lutte contre les feux de brousse. Il faudra également travailler à une synergie d’actions des différents acteurs qui interviennent dans la lutte contre les feux brousse pour éviter d’agir dans le désordre’’, a plaidé Guedj Diouf.
‘’Nous devons travailler dans la sensibilisation des populations pour mieux les impliquer et les responsabiliser dans cette lutte, on ne peut pas réussir sans elles. Elles sont victimes des feux de brousse mais parfois en sont les auteures », a-t-il fait remarquer.
Dans cette lutte contre les feux de brousse, le gouverneur a engagé les forces de défense et de sécurité de la région, notamment le service des Eaux et forêts, la Gendarmerie et la Police nationale à traquer et arrêter les auteurs.
‘’Il faut sanctionner les auteurs de ces feux de brousse conformément aux règles prévues par la loi. Tant qu’on n’aura pas l’habitude de dénoncer et de sanctionner les auteurs de ce phénomène, le problème va persister’’, a-t-il averti.
DIOMAYE FAYE POSE LA QUESTION DES BASES MILITAIRES FRANÇAISES
Le chef d'État rappelle le poids de l'histoire coloniale dans les relations actuelles entre Paris et Dakar. Il invite à un exercice de perspective en demandant aux Français d'imaginer des soldats sénégalais stationnés sur leur territoire
(SenePlus) - Dans un entretien exclusif accordé à France 2, le président Bassirou Diomaye Faye a abordé la question sensible de la présence militaire française dans son pays, laissant entrevoir un possible retrait des 350 soldats français actuellement déployés sur plusieurs bases à Dakar et ses environs.
Le chef d'État, qui avait fait du départ des troupes françaises l'une de ses promesses de campagne, a développé sa position en utilisant une analogie frappante : "Est-ce qu'en tant que Français, vous envisagez de nous voir dans votre pays avec des chars ou avec des véhicules militaires, des militaires sénégalais avec les tenues sénégalaises ?"
Poursuivant son raisonnement, le président a évoqué le contexte historique pour justifier sa position : "Comme ça, parce que sur le plan historique, la France a esclavagisé, a colonisé et est restée." Il a ensuite invité ses interlocuteurs à un exercice de perspective : "Quand vous inversez un peu les rôles, vous ne concevrez très mal qu'une autre armée, la Chine, la Russie, le Sénégal ou n'importe quel autre pays puisse avoir une base militaire en France."
Interrogé directement sur le départ des soldats français, Bassirou Diomaye Faye a cependant fait preuve de prudence diplomatique, refusant de fixer un calendrier précis : "Il n'y a pas encore de délai de rigueur par rapport à ça et si ça doit être fait, ça sera dit aux autorités françaises qui en auront la primeur et suivant les calendriers établis", a-t-il déclaré à France 2.
LA FRANCE AVOUE ENFIN LE MASSACRE DE THIAROYE
Dans une lettre à Diomaye, Macron qualifie pour la première fois de "massacre" la tuerie perpétrée contre les tirailleurs africains en 1944. Le président sénégalais espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité
(SenePlus) - Dans un geste historique, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement le "massacre" de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye, quatre-vingts ans après les événements tragiques du 1er décembre 1944.
Dans une interview exclusive accordée à France 2 ce 28 novembre 2024, le président sénégalais a révélé cette avancée significative : "J'ai reçu aujourd'hui une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut en effet un massacre". Dans cette lettre citée par RFI, le chef de l'État français écrit que « la France se doit de reconnaître que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versé l'entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre. »
Cette reconnaissance officielle marque un tournant décisif dans l'histoire franco-sénégalaise, après des décennies de silence et de minimisation des faits.
Selon une enquête approfondie du Monde, le drame s'est déroulé à l'aube du 1er décembre 1944, lorsqu'un impressionnant dispositif militaire - comprenant un millier de soldats, trois automitrailleuses, un char et deux blindés - a encerclé le camp où dormaient les tirailleurs africains. L'opération s'est soldée par une fusillade meurtrière contre ces soldats qui réclamaient simplement le paiement de leurs indemnités après avoir servi sous l'uniforme français pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le bilan humain de cette tragédie reste controversé. Si les autorités militaires de l'époque n'ont reconnu que 35 morts, l'historienne Armelle Mabon estime le nombre de victimes "entre 300 et 400". Un rapport militaire de l'époque, mentionné par Le Monde, fait état de "508 cartouches tirées" sur une "foule compacte", suggérant "un carnage de grande ampleur".
Le président Bassirou Diomaye Faye voit dans cette reconnaissance une opportunité historique : "Ce pas consistant à reconnaître que c'est un massacre doit ouvrir la porte à une collaboration parfaite pour la manifestation de toute la vérité sur ce douloureux événement de Thiaroye", a-t-il déclaré à France 2. Il souligne cependant que "quelque chose a été caché" et espère désormais "un engagement total" de la France dans la recherche de la vérité.
Cette reconnaissance fait écho aux déclarations récentes de l'ancien président François Hollande qui, dans un entretien à RFI plus tôt cette semaine, avait déjà qualifié les événements de "massacre", précisant qu'il s'agissait d'une "répression à la mitrailleuse" et non d'une simple manifestation qui aurait dégénéré.
La reconnaissance officielle du massacre par Emmanuel Macron intervient alors que de nombreuses zones d'ombre persistent encore, notamment en raison d'archives manquantes ou inaccessibles. Elle marque néanmoins une étape cruciale dans le processus de reconnaissance et de réconciliation entre la France et le Sénégal, ouvrant potentiellement la voie à de nouvelles investigations sur ce chapitre tragique de l'histoire coloniale française.
L'ÉTONNANT REBOND D'AIR SÉNÉGAL
Six mois après une sortie de piste qui avait fait 11 blessés, la compagnie obtient le renouvellement de sa certification internationale de sécurité. Un sésame qui lui permet de maintenir ses accords avec des partenaires comme Royal Air Maroc ou Air France
(SenePlus) - Dans un développement significatif pour l'aviation civile ouest-africaine, Air Sénégal vient d'obtenir le renouvellement de sa certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) jusqu'au 25 novembre 2026. Ce renouvellement, effectif dès le 26 novembre, intervient dans un contexte particulier marqué par un incident majeur survenu plus tôt cette année.
La certification Iosa, véritable sésame pour les compagnies aériennes internationales, représente un gage de sécurité rigoureux. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), ce processus implique la validation de pas moins de 1 057 points de contrôle, couvrant huit domaines essentiels de l'exploitation aérienne, notamment la maintenance et la formation des équipages. "Une première réunion de travail en présentiel est suivie d'un certain nombre d'échanges entre les auditeurs et la compagnie", détaille le média, soulignant la rigueur du processus.
L'obtention initiale de cette certification en août 2023 avait ouvert de nouvelles perspectives pour le transporteur national sénégalais. La compagnie avait ainsi pu négocier des accords stratégiques avec plusieurs partenaires de renom : un accord de partage de code avec Royal Air Maroc et Air Côte d'Ivoire, ainsi qu'un accord interligne avec Air France permettant aux passagers de poursuivre leur voyage vers d'autres destinations françaises depuis Paris. Toutefois, Jeune Afrique précise qu'à ce jour, seul l'accord avec Royal Air Maroc est pleinement opérationnel.
Un incident majeur qui soulève des questions
Le renouvellement de la certification intervient pourtant dans le sillage d'un incident sérieux. Dans la nuit du 8 au 9 mai, un Boeing 737-300 affrété par Air Sénégal auprès de la compagnie privée Transair est sorti de piste lors d'un vol Dakar-Bamako, causant onze blessés. L'appareil en question, âgé de plus de 30 ans et acquis fin 2023 auprès de la compagnie roumaine Tarom, faisait l'objet de critiques récurrentes de la part des passagers, comme l'attestent les témoignages recueillis par JA.
Cette situation soulève des interrogations sur les procédures d'audit. Un expert du secteur, cité par le journal, apporte un éclairage crucial : "Lors de leur passage, les auditeurs Iosa ne rentrent pas dans les avions affrétés, ils vérifient simplement que l'acteur qu'ils contrôlent a bien effectué son propre audit de la compagnie à laquelle il recourt".
L'enquête menée par Jeune Afrique n'a pas réussi à établir si l'appareil Transair impliqué dans l'incident disposait des certifications requises. De plus, la chronologie exacte de l'audit Iosa par rapport à l'incident reste floue, l'IATA ayant déclaré que "toutes les données concernant ce genre d'audit sont confidentielles".
Fait notable relevé par le journal : selon les données de Flightradar24, Air Sénégal a cessé d'utiliser les appareils Transair depuis le 13 mai, suggérant une révision significative de sa politique d'affrètement.
Le précédent des accidents majeurs
Jeune Afrique rappelle que d'autres accidents graves dans l'histoire récente de l'aviation africaine n'ont pas non plus entraîné de remise en cause des certifications. Le crash du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines en mars 2019 et celui du McDonnell Douglas DC-9-83 de Swift Air exploité par Air Algérie en juillet 2014 n'ont pas affecté le statut Iosa de leurs opérateurs respectifs. Dans ces cas, les enquêtes ont conclu à une défaillance logicielle pour le premier et à une réaction inadaptée de l'équipage pour le second.
L'incident impliquant le vol Transair affrété par Air Sénégal reste actuellement sous investigation par le Bureau d'enquête et d'analyse sénégalais, dont les conclusions pourraient avoir des implications significatives pour les pratiques d'affrètement dans la région.
LES PRÉCISIONS DE LA POLICE NATIONALE SUR LES SUPPOSÉES RESTRICTIONS D'ENTRÉE AU SÉNÉGAL
Dans un communiqué, la Police nationale a fermement démenti les rumeurs de restrictions d'entrée, précisant qu'aucune mesure de ce type n'a été mise en place et réaffirmant l'engagement du Sénégal en faveur de l'intégration régionale.
À travers un communiqué de presse, la Police nationale a indiqué que, depuis quelques heures, des informations parues à travers une certaine presse ont fait état des mesures de restriction d’entrée sur le territoire sénégalais appliquées par les services de la Direction de la Police de l’Air et des frontières concernant des ressortissants d’un pays de la sous-région.
Mais, elle a tenu à préciser que ces informations sont "dénuées de tout fondement".
La Division communication et des relations publiques de la Police précise qu'"à ce jour, aucune mesure de restriction ou de fermeture des frontières n’a été prise par les autorités compétentes".
Mieux, ajoute la source, "dans le cadre de l’exécution de ses missions de contrôle de l’immigration, la Police nationale veille à l’application rigoureuse des dispositions en la matière", rappelant que, conformément au protocole de la Cedeao et son acte additionnel, la carte d’identité biométrique Cedeao fait partie des documents requis dans le cadre de la mobilité au sein de l’espace communautaire.
Toutefois, "soucieux de l’atteinte de l’objectif d’intégration régionale et fidèle à ses traditions d’hospitalité, le Sénégal continue de faire valoir la flexibilité en termes de conditions et de modalités d’entrée sur son territoire des ressortissants des États de la sous-région en général et des pays limitrophes en particulier", conclut le communiqué.
SIX MOIS DE PRISON FERME REQUIS CONTRE MOUSTAPHA DIAKHATÉ
Le parquet a estimé que le prévenu avait franchi le Rubicon en quittant le domaine de l’adversité politique pour sombrer dans l’animosité.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a précisé qu'il n'y a aucun traitement inéquitable, notamment en comparaison avec le cas d'Azoura Fall. Il a souligné que son chef de parquet est actuellement à Bruxelles et qu'il n'a reçu aucune instruction, ce qui exclut tout caractère politique à ce procès.
Il s'agit d'une auto-saisine, déclenchée par les invectives de Moustapha Diakhaté à l'encontre d'un groupe de personnes.
Concernant la première infraction, le parquet a estimé que le prévenu avait franchi le Rubicon en quittant le domaine de l’adversité politique pour sombrer dans l’animosité. Selon Google Traduction, le mot "alkou" signifie "damné", "condamné aux peines de l'enfer", et il est donc péjoratif.
Le second délit est lié à l'atteinte à la paix publique. Les propos de Diakhaté ont provoqué un tumulte sur les réseaux sociaux. Traiter publiquement ses semblables de damnés est une atteinte aux bonnes mœurs, selon le représentant du parquet. Ce dernier a requis une peine d'un an de prison, dont six mois ferme, ainsi qu'une amende de 300 000 FCFA.
PRÈS DE TROIS FEMMES SUR DIX VICTIMES DE VIOLENCES AU SÉNÉGAL
Une enquête de l’ANSD révèle un taux de prévalence alarmant de 31,9% sur les violences subies par les femmes au cours des 12 derniers mois, avec une disparité marquée entre les milieux urbains et ruraux.
iGFM - (Dakar) L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a révélé les résultats de son enquête sur les violences faites aux femmes. Les chiffres font froid dans le dos.
Au Sénégal, près de 3 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique) au cours des 12 derniers mois. C’est ce qu’a révélé l’Enquête nationale de référence sur les violences faites aux femmes, publiée ce mois de novembre. Soit un taux de prévalence de 31,9%.
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), qui auteure de l’enquête, informe que les résultats, selon le milieu de résidence, montrent que les femmes qui résident en milieu urbain semblent avoir plus subi de violences récentes durant es 12 mois précédant l’enquête, que celles qui vivent en milieu rural. En effet, cette proportion est de 36,9% en milieu urbain contre 24,9% en milieu rural.
Aussi, au cours des douze derniers mois, plus d’un tiers des femmes, âgées de 15 ou plus au Sénégal (31,9%) ont subi un type de violence. Et c’est malheureusement dans la région de Diourbel que cette prévalence récente est la plus élevée (42,6%). Avec un taux de prévalence de 15,1%, la région de Fatick est celle dans laquelle les violences faites aux femmes sont moins prégnantes.