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23 avril 2025
Société
PAR Alassane Sy
FIN DES ACCORDS DE PÊCHES SÉNÉGAL-UE, SO WHAT ?
La filière thon, dont le marché mondial devrait atteindre 52,73 milliards de dollars en 2031. Mais pour saisir cette opportunité, le pays doit repenser entièrement sa stratégie, de la capture à la transformation
Il y a quelques semaines la fin des accords de pêche entre le Sénégal et l'Union Européenne a fait le buzz pour utiliser le terme plus à la mode. Des déclarations ont fusé de partout allant des politiciens en quête de populisme aux Sénégalais lambda souvent profanes dans le sujet.
Je retiens et salue à sa juste valeur scientifique celle de Madame la ministre des Pêches Fatou Diouf, qui ne me surprend guère car émanant d'une véritable professionnelle. Elle disait en résumé : Nous sommes en train de faire une évaluation de ces accords et nous ne sommes pas pressés et nous attendons le résultat pour savoir les plus et les moins. Voilà la démarche qu’il faut mais en attendant que Peut-on tirer de bénéfique au non renouvellement de ces accords pour le Sénégal ?
Ma modeste personne essaie de faire une analyse en s'appesantissant sur ce que nous devons faire pour tirer profit de la fin de ces accords.
- Ces accords concernent la pêche du thon en majorité et dans une moindre mesure le merlu. Notre contribution sera focalisée sur le thon.
Les thons font partie des Scombridae (famille de poissons et nous notons au plusieurs espèces aux Sénégal dont Auxis thazard ou Auxide (40- 55 cm taille commune),Euthynnus alletteratus ou Thonnine commune (80 – 100 cm ) ,Katsumonus pelamis ou Bonite à ventre rayé ( 60 – 70 cm ),Thunnus obesus ou thon obèse (jusqu’ 200 cm),Thunnus albacares ou Thon albacore (200 cm) …
Leur principale caractéristique est leur adaptation à la nage rapide (40 à même 80 km /h pour certaines.
Les thons effectuent des migrations trophiques (liée à leur alimentation en général des petits poissons pélagiques comme la sardinelle ou yaboye) ou génésiques parfois importantes. Ils sont le plus souvent grégaires et très voraces et ont cette particularité exceptionnelle chez les poissons qui est la régulation de la température interne du corps qui peut dépasser de 10 degrés la température ambiante.
Ces poissons sont souvent présentés aux consommateurs au niveau des marché dans un piteux état du fait de la dégradation rapide de certains critères de qualité organoleptiques ;
Beaucoup de sénégalais ne sont pas adeptes de la consommation du thon pour les raisons ci-après :
Le thon, avec la manipulation et l'exposition au soleil et étant un poisson gras, voit la texture de sa chair perdre toute sa fermeté et se ramollir (il suffit d’appuyer sur la peau avec un doigt pour le constater), une odeur sensée être légère devient très forte et la peau très belle et luisante du poisson devient terne.
A noter que le thon fait partie des poissons dont la chair accumule certaines substances toxiques comme le mercure, les PCB (polychlorobiphényles polluants organiques persistants qui se désagrègent très peu dans l’environnement et s’accumulent dans différents milieux et en particulier le sol) et les toxines.
Une forte accumulation du mercure dans le corps humain peut provoquer une insuffisance rénale et des lésions gastro-intestinales.
De même, le thon fait partie des espèces riche en histidine pouvant favoriser une forte production d’Histamine dont l’intoxication peut provoquer des urticaires, des rougeurs de la peau, des démangeaisons etc.
Ainsi cette perte de qualité peut entrainer une augmentation de la concentration de ces substances dont le taux originel peut dépendre de la zone de pêche pour certains éléments.
Le Sénégal, à l’instar du monde, a depuis des années règlementé le taux résiduel admis de ces substances dans ces différentes espèces et le ministère de la Pêche veille au grain aussi bien au niveau des plages que des usines exportatrices. Ces dernières sont obligées de s’aligner sur la règlementation des pays de destination des produits s’il y a une différente avec les textes nationaux.
Que devons-nous faire ?
- Réapprendre aux pêcheurs et acteurs surtout artisans la meilleure manière de conserver le thon dès la capture, surtout jusqu’à la vente. Ainsi le consommateur lambda pourra acheter et consommer cette espèce sans aucune peur de se retrouver le lendemain aux urgences.
- Sensibiliser et sanctionner, surtout les pécheurs artisans qui font le plus gros des débarquements, la pêche des juvéniles qui sont en général la nourriture naturelle des thons. Ainsi le problème de distance de pêche pourra être résolue car les thons vont se rapprocher de plus en plus de nos côtes. Les conséquences seront entre autres une moindre consommation de carburant et des poissons plus frais débarqués Certains bateaux canneurs, pour ne pas dire tous, étaient obligés de venir dans la baie de Hann pour pêcher ces juvéniles utilisés comme appâts vivants.
- Pour la petite histoire il y a une trentaine d’année on notait, à certaines périodes, la présence de beaucoup de thon non loin du phare des mamelles jusqu’à la baie de Ouakam et on pouvait contempler le spectacle de leurs voltiges. Mon père, étant adepte de pêche à la ligne à ses heures perdues, remplissait la malle de son Renault 8 de grosses pièces de thon qu’il péchait à la cuillère derrière le monument de la Renaissance là ou un hôtel est en train d’être construit.
- Renforcer notre armement national avec une redynamisation des thoniers afin que l’Industrie locale puisse être approvisionnée en quantité et en qualité.
- Aider l’Industrie de la Transformation (hors conserve) à valoriser cette espèce sans risque et ainsi booster les exportations aussi bien en frais que congelés. Surtout insister sur la qualité car le thon bien que très prisé dans le Monde avec une forte valeur ajoutée obéit à des critères draconiens de qualité pour les raisons évoquées plus haut. Ainsi une Grande valeur ajoutée sera créée dans cette chaine de valeur.
Le prix du thon frais sur nos plage peut aller en moyenne de 500 F CFA à 3500 F CFA selon les espèces.
En France par exemple dans les poissonneries ces prix peuvent être de 12 euros (7872 FCFA) pour le thon blanc à 25 euros (16 400 F CFA pour le thon rouge. Pour ce dernier ne fois découpée ce prix peut évoluer à 48 euros (31488 F CFA).
Dans certaines boutiques une darne de 400 gr de Thon Rouge peut aller jusqu’à 30,8 euros (20200 F CFA).
Il y a donc une véritable chaîne de valeur à mettre en place pour redynamiser l’industrie de la transformation des Produits halieutiques au lieu d’exporter le produit entier brut.
La Division Valorisation de la Direction des Industries de Transformation des Produits de la Pêche du ministère de la Pêche devrait donc être renforcée afin de mieux encadrer les acteurs dans ce sens.
- Redynamiser l’industrie de la conserve de thon en faisant venir, dans un premier temps et si nécessaire pour, des Géants Mondiaux de cette industrie au Sénégal comme ce fut le cas avec la reprise de la SNCDS par le groupe Dongwon (plus grande entreprise de Pêche de la Corée du Sud) devenu SCASA (juste un exemple). Nous devons donc avoir plus d’industrie de cette envergure. Ce qui se transforme ailleurs peut bien être fait sur place dans les mêmes standards Qualité.
Notons que la taille du marché du thon a été évaluée à 40,12 milliards USD en 2019 et devrait passer en 2023 à 41,23 milliards USD en 2023 et 52,73 milliards USD en 2031.
Un des principaux stimulants de ce marché est la demande mondiale en conserve de THON mais aussi les plats préparés.
- Renforcer les moyens de recherche du CRODT (Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye) de l’ISRA afin de lui permettre de remplir ses missions dont entre autres l’évaluation de nos stocks pour permettre aux autorités de prendre les meilleures décisions.
- L’Union Européenne a pris comme prétexte les défaillances constatées dans la lutte contre la Pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN). Cette pêche, une des principales menaces pour les écosystèmes et l’économie bleue, représente une part importante de l’économie Mondiale avec environs 15 % des captures.
Pour cette raison la Direction de la Surveillance et de la Protection des Pêches (DPSP) du Ministère de la Pêche et l’Armée Nationale à travers la MARINE et l’Armée de l’Air doivent être renforcer en moyens humains et matériels (dont vedettes et avions de surveillance)
Sur ce point et pour les Générations Futures il est du devoir du gouvernement de rectifier ce qui peut l’être et nous pouvons faire confiance en Madame la ministre Fatou Diouf qui fait partie des références académiques en matière de Lutte contre la Pêche illicite, non déclarée et non réglementaire.
Cependant et en attendant de mettre en place certaines actions des questions se posent :
- Que feront-nous du surplus de stock que le Sénégal ne pourra pas exploiter compte tenu de l’une des spécificités du Thon qu’est la Migration ?
- Avons-nous présentement les moyens de contrôler ce stock afin que d’autres bateaux clandestins ne se substituent aux navires européens dans les mêmes zones ?
- Faudrait-il accorder des licences à d’autres pays hors UE en revoyant les quantités et les prix ?
Le débat reste ouvert et sans nulle doute le Ministère, après son évaluation des accords précédents apportera des éléments de réponses.
Voilà ma modeste contribution sur ce sujet et qui est une goutte d’eau dans la mare. Je reviendrai sur l’espèce merlu dans un prochain post.
32 ans d’expérience dans les produits de mer transformation et d’exportation
Technicien supérieur de l’ex-Institut supérieur des Sciences et techniques halieutiques (ISSTH) de la CEAO de Nouhadibou.
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LES MENSONGES DE THIAROYE
Une enquête du Monde révèle un dispositif impressionnant déployé ce matin-là : un millier de soldats, des blindés, des mitrailleuses face à des hommes qui réclamaient leur solde. Bilan ? 300 à 400 victimes, bien loin des 35 morts officiellement reconnus
Le Monde livre une reconstitution minutieuse du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944 près de Dakar, où l'armée française ouvrit le feu sur ses propres tirailleurs. Une enquête approfondie qui révèle les nombreuses contradictions dans les archives militaires et met en lumière l'ampleur réelle de ce drame longtemps minimisé.
Selon la reconstitution du Monde, basée sur les archives militaires, l'opération débute avant l'aube. Un dispositif impressionnant est déployé : un millier de soldats, dont 120 Français, trois automitrailleuses, un char et deux blindés encerclent le camp où dorment les tirailleurs. À 7h15, entre 800 et 1000 hommes sont rassemblés sur l'esplanade centrale.
La version officielle de l'époque, rapportée dans les documents militaires, évoque une rébellion violente nécessitant l'usage de la force. Mais les historiens consultés par Le Monde, notamment Armelle Mabon, pointent de nombreuses incohérences dans les rapports officiels. "Aucun officier ne disait la même chose. Ça a été commandé par des écrits sur ordre", révèle l'enquête.
L'un des points les plus controversés reste le bilan humain. Si les autorités militaires n'ont reconnu que 35 morts, les recherches historiques suggèrent un nombre bien plus élevé. Armelle Mabon, citée par Le Monde, estime qu'il y aurait eu "entre 300 et 400" victimes, se basant notamment sur la manipulation des chiffres d'embarquement au port de Morlaix.
"508 cartouches ont été tirées", note un rapport du colonel Carbillet cité par le quotidien. Pour les historiens, ce volume de tirs "sur une foule compacte" suggère "un carnage de grande ampleur". Le drame pose également la question de la préméditation, certains documents évoquant une "mission de réduire les mutins".
Le Monde souligne que de nombreuses zones d'ombre persistent, notamment en raison d'archives manquantes ou inaccessibles. "Je suis convaincue que ces archives existent, mais qu'elles sont des archives que j'appelle interdites ou secrètes", affirme une historienne citée dans l'enquête. Une certitude demeure cependant : ce 1er décembre 1944, l'armée française a délibérément ouvert le feu sur ses propres soldats.
L'UASZ EN LOCK-OUT
Le Conseil académique présidé par le recteur Alassane Diedhiou, annonce la fermeture du campus pédagogique et la dissolution des instances étudiantes. Les résidents du campus social ont 48 heures pour libérer les lieux
(SenePlus) - Le Conseil académique de l'Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) a ordonné la fermeture immédiate du campus pédagogique et la dissolution des instances étudiantes, selon un communiqué signé ce mercredi 27 novembre 2024 par le Recteur, Professeur Alassane Diedhiou.
Les mesures sont drastiques : fermeture du campus "jusqu'à nouvel ordre", dissolution des amicales d'étudiants et de leur coordination, suspension des activités de renouvellement. Seuls le Centre universitaire de Kolda et l'UFR 2S échappent à cette décision, mais devront privilégier les cours en ligne.
La direction du Centre Régional des Œuvres Universitaires Sociales de Ziguinchor (CROUS/Z) a emboîté le pas au Conseil académique en ordonnant également la fermeture du campus social. Les étudiants résidents disposent d'un délai de 48 heures, soit jusqu'au vendredi 29 novembre à 18h30, pour libérer leurs chambres et restituer le matériel mis à leur disposition (draps, couvertures).
Pour tenter de sortir de la crise, le Conseil académique a saisi les instances internes (conseils d'UFR et de département) afin qu'elles proposent des modalités de reprise. Le CROUS/Z précise de son côté qu'il "reste attentif à toute évolution concernant la situation" et tiendra les étudiants informés "des prochaines étapes dès que possible".
Ces décisions, prises conjointement par les plus hautes instances de l'université, marquent un tournant dans la gestion d'une crise dont les causes n'ont pas été précisées dans les communiqués officiels.
LE DIFFICILE CHEMIN DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE
Comment juger sans rouvrir les plaies ? Comment oublier sans trahir les victimes ? Le Sénégal se trouve face à ces questions cruciales après trois années de violences politiques à l'origine de plusieurs dizaines de morts
(SenePlus) - La société civile se mobilise contre la loi d'amnistie votée à la veille de l'élection présidentielle de mars 2024. Un débat crucial qui ravive les souvenirs des "heures sombres" qu'a traversées le pays, rapporte le quotidien La Croix dans un reportage.
Le bilan est lourd : au moins 65 morts selon Amnesty International, des milliers de blessés et des centaines de militants emprisonnés, parfois torturés, durant les trois années de violences politiques entre 2021 et 2024. "Les morts n'ont plus de parole, les vivants ne veulent pas de l'amnistie", tranche Mamadou Seck, un ancien manifestant cité par le quotidien français.
Si la loi d'amnistie promulguée par l'ancien président Macky Sall a permis la libération d'un millier de personnes, dont Ousmane Sonko, elle est vivement contestée. "Utiliser les moyens de l'État pour comploter, tirer, tuer des manifestants désarmés, on ne peut pas l'effacer comme si ça n'avait jamais existé", a récemment déclaré l'actuel Premier ministre lors d'un meeting à Ziguinchor.
Le nouveau pouvoir, avec le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, promet d'abroger cette loi et d'indemniser les victimes. "Une commission a été chargée de les répertorier", précise Oumar Alioune Kane, responsable de la communication du Pastef, dans La Croix. "Les indemnités vont être évaluées ou données. Les auteurs de la répression seront jugés et effectueront leur sentence."
Cette volonté s'accompagne d'initiatives citoyennes comme CartograFree Sénégal, un projet né sur Twitter pour documenter les violences policières. "C'est une initiative politique, mais apartisane, fondée sur deux piliers : informer le public sur la répression d'État et promouvoir la nécessité de justice", explique l'historien Florian Bobin au journal.
Alioune Tine, fondateur de l'Afrikajom Center, milite pour une approche plus large : "Je plaide en faveur d'une commission justice, vérité et réconciliation. Il nous faut une introspection en tant que société. Des divisions profondes doivent être comblées. Le temps est venu de faire mémoire."
Les premiers signes d'apaisement sont déjà visibles. Selon Ousmane Diallo d'Amnesty International, "il y a clairement une rupture. Avant on raflait des gens chez eux à des heures indues. Certes, des arrestations demeurent mais suivant un processus légal et transparent qui respecte les droits de la défense." Un changement que confirme Alioune Tine : "Les lignes ont bougé sur les droits de l'homme. [...] On sent plus de sérénité."
L'ANGOISSE DES LIBANAIS DE DAKAR
Implantée depuis plus d'un siècle dans le pays, cette diaspora se mobilise face aux bombardements qui frappent leur pays d'origine. Entre rapatriement des proches et organisation de l'aide, ils refusent de rester spectateurs du drame qui se joue
(SenePlus) - La communauté libanaise de Dakar se mobilise face aux bombardements qui frappent leur pays d'origine. Dans un reportage publié par le quotidien La Croix, les témoignages révèlent l'inquiétude et la solidarité d'une diaspora profondément enracinée au Sénégal depuis plus d'un siècle.
Au cœur du quartier du Plateau à Dakar, les enseignes témoignent d'une présence libanaise bien ancrée : "Chez Farid", "L'Orientale", le concessionnaire Choueiry ou encore le coiffeur Safieddine. Selon La Croix, environ 30 000 Libanais, souvent binationaux, vivent aujourd'hui au pays de la "teranga". Une présence qui remonte aux années 1890, quand les premiers migrants, initialement en escale vers l'Amérique, sont restés faute de moyens pour traverser l'Atlantique.
Cette communauté historique vit désormais dans l'angoisse depuis le début des bombardements israéliens le 23 septembre. "Ce n'est pas une guerre, ce sont des massacres. Ces lâches lancent des bombes sur les civils, bien à l'abri de toute riposte, depuis leur ordinateur", déplore Walid Ezzedine, 64 ans, cité par La Croix.
Face à la situation, la diaspora s'organise. Le 22 novembre, jour de la fête nationale libanaise, un rassemblement de soutien a été organisé. "On a eu l'autorisation la veille. Toute la nuit, j'ai confectionné des drapeaux et des banderoles", confie Walid Ezzedine, qui avait déjà organisé une manifestation similaire mi-octobre.
L'aide s'organise aussi concrètement. "On a ouvert nos maisons à Beyrouth pour accueillir les réfugiés du Sud", explique Zouheir Zeidan, évoquant les chaînes de solidarité mises en place via plusieurs associations basées à Dakar, Abidjan et Lagos.
Le gouvernement sénégalais participe également à l'effort, comme en témoigne le rapatriement de 117 Libanais du Sénégal, accueillis personnellement par le président Bassirou Diomaye Faye. Une action qui illustre les liens étroits entre les deux pays.
"Si demain le Liban venait à disparaître, que serons-nous, d'où viendrons-nous ?", s'inquiète Zouheir Zeidan dans les colonnes de La Croix. Une interrogation qui reflète l'angoisse d'une communauté tiraillée entre deux patries, dont l'une est aujourd'hui menacée. "Je veux un Liban vivant, libre, pour que mon fils puisse y vivre", conclut Walid Ezzedine, incarnant l'espoir d'une diaspora qui refuse de voir disparaître ses racines.
par Cheikh Bamba Dioum
APRES LA RAZZIA DE PASTEF, LA PRESSE VA-T-ELLE SE RADICALISER OU S’ASSAGIR ?
La presse a toujours été le principal vecteur des grandes révolutions. En 2024, la presse sénégalaise a voulu ramer à contre-courant en soutenant vaille que vaille la contre-révolution.
La presse a toujours été le principal vecteur des grandes révolutions.
En 2000 et en 2012, le Sénégal n’avait pas échappé à cette règle quasi universelle.
En 2024, la presse sénégalaise a voulu ramer à contre-courant en soutenant vaille que vaille la contre-révolution. La plupart d’entre eux, totalement acquis à la cause de l’ancien régime, ont farouchement refusé le sevrage inévitable, contrairement au Peuple qui a tôt compris que le lait qui le nourrissait il y a douze ans n’était plus adapté à son âge.
On a vu de véritables As du journalisme donner l’impression de se muer en mercenaires suicidaires de la plume et de l’audiovisuel.
D’autres ont simplement brisé leurs plumes et renversé l’encrier pour prendre la tangente politique qui mène vers des chemins sinueux. D’autres encore plus coriaces ont préféré étaler leur insolence matinale ou nocturne face à leurs invités, fussent-ils de hautes autorités, ministres et tous ceux qui osent donner du crédit au vent du changement.
Mon Dieu, qu’est-ce qui est à la base de ce tintamarre stérile «des grandes gueules» qui brouillent les ondes radio, télévisées et incitent les auditeurs et téléspectateurs à déserter leurs sources d’informations préférées au profit de pseudos journalistes des réseaux sociaux comme source de soulagement ?
La pré-campagne et la campagne électorales pour les Législatives de 2024 ont donné deux faces d’un même Sénégal : d’un côté celle d’une presse qui, plus que l’opposition, a remué ciel et terre pour mettre Ko le redoutable Sonko, d’un autre côté, celle du Peuple qui, contre vents et marées, a imposé la tête de liste de Pastef, l’invincible Rambo, le phénomène politique qui a battu tous les records de résistance, de combativité, de popularité, d’estime et d’espoir.
La presse, ou plus exactement une certaine presse, à travers ses multiples plateaux de télévision, sa cascade de journaux quotidiens et ses journalistes experts en manipulation, a utilisé toutes les techniques de communication imaginables pour présenter le lion roi de la forêt comme un vulgaire chat de rue. Elle a failli réussir son projet diabolique en convainquant et en donnant les moyens à une opposition défaite, endormie sous le coup de massue reçu à l’issue de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Il est vrai que, quand des journalistes au verbe facile et la plume acerbe décident de mettre du venin au bout de leurs flèches, les cibles doivent préparer leurs tombes.
Mais c’était sans compter qu’en face, il y avait un Peuple vacciné et déterminé.
Certes, Rambo était lui-même suffisamment musclé et bien préparé au combat, mais le Peuple, malgré une apparence innocente, voire naïve, face à l’offensive de la presse, attendait avec empressement l’affrontement du 17 novembre pour hurler dans les urnes son cri du cœur. Le résultat sans appel a fait de Sonko et de Pastef les grands vainqueurs, l’opposition la grande perdante et la presse en question et son armada de journalistes et chroniqueurs, des prêcheurs bredouilles.
Les acrobates ont fabriqué un combat virtuel entre Sonko le Rambo et le téméraire Dias fils, négligeant sciemment les deux derniers présidents du Sénégal qui ont dirigé le pays successivement pendant douze ans chacun et qui se sont coalisés pour la circonstance. Là, au vu des résultats, la presse n’a pas eu totalement tort, car Ousmane et son parti ont été largement plus lourds que les deux présidents et leurs deux régimes réunis sur une même balance.
Par contre, Dias le maire est sorti abasourdi de l’illusion dans laquelle les médias l’avaient installé pour constater qu’il pesait, sans exagérer, cent fois moins que le colosse Sonko. La tension a été bien entretenue autour de son fief «Baobabs», mais aucun coup ne retentit malgré son talent digne du Far West.
Pour donner du tonus à leur campagne et soutenir le challenger, un colistier s’est échauffé du côté de Bakel, un laps de temps, pour défier à ses dépens l’autorité, avant de s’éclipser.
Le résultat du pesage a donné 3 kg pour Dias et 130 kg pour Sonko. Cela correspond relativement au poids du chat et du lion, contrairement à l’objectif que s’était fixé arbitrairement la presse rebelle.
Cette presse, qui a écrit des milliers de lignes et pondu des gigas de décibels à travers «les grandes gueules» des télévisions, radios et autres réseaux sociaux, va-t-elle se radicaliser ou se remettre en question, et reprendre l’orthodoxie journalistique qui rend une presse crédible ? Il ne s’agit pas de s’incliner, mais plutôt de s’assagir.
Le pouvoir, qui a obtenu les coudées franches pour mener à bien son projet, doit éviter le piège de vouloir rendre les coups encaissés dans la traversée du désert, au risque de ne pas arriver à destination. Il a intérêt à se réconcilier avec toute la presse pour le bien de la Nation.
Enfin, les ministres doivent comprendre que leur place n’est plus autour des plateaux et des débats pour justifier tel ou tel acte, mais plutôt sur le terrain des réalisations.
Cheikh Bamba DIOUM
lettre d'amérique, par rama yade
QUEL RÔLE POUR LE MAROC SOUS UNE ADMINISTRATION TRUMP ?
Le Maroc est l’un des plus anciens alliés des Etats-Unis, ayant été parmi les premiers à reconnaître l’indépendance de la jeune Nation américaine sous le règne du Sultan Mohammed III
Parmi les 55 pays africains, tous ne seront pas logés à la même enseigne dans leur relation avec la nouvelle Administration Trump. Si la plupart se montrent attentistes, il en est un dont la position à Washington pourrait être renforcée par la nouvelle Présidence Trump : le Royaume du Maroc. Il est fondamental de le mentionner en raison de l’impact des ambitions marocaines dans la sous-région africaine.
Le Maroc, un très vieil allié des Etats-Unis
Le Maroc est l’un des plus anciens alliés des Etats-Unis, ayant été parmi les premiers à reconnaître l’indépendance de la jeune Nation américaine sous le règne du Sultan Mohammed III. En 1786, cette reconnaissance a été scellée par la signature d’un traité de paix et d’amitié, toujours en vigueur. Désigné comme un allié majeur non membre de l’Otan en 2004, le Maroc joue également un rôle important dans la lutte internationale contre le terrorisme.
Le Président Trump a rappelé ces liens en décembre 2020 lorsque, quelques semaines avant la fin de son premier mandat, il a reconnu le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc.
Les Accords d’Abraham
Un mois plus tard, l’ambassadeur des EtatsUnis au Maroc se rendait dans la ville saharienne de Dakhla pour entamer le processus d’ouverture d’un consulat, projet que le Président américain Joe Biden n’a pas finalisé. Le récent soutien de la France à cette vieille revendication marocaine (annoncé devant le Parlement marocain lors de la visite historique du Président Macron à Rabat le mois dernier) pourrait aider le Maroc à accélérer cet agenda.
Israël fait aussi partie des pays qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en 2023, trois ans après que le Maroc a rejoint la liste des pays arabes qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec Israël par le biais des Accords d’Abraham, une série de traités de paix avec Bahreïn et les Emirats arabes unis, ensuite rejoints par le Soudan sous l’impulsion de Donald Trump. Cependant, les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et les bombardements et l’invasion de Gaza par Israël qui en ont résulté, ont provoqué des manifestations massives au Maroc en soutien à la population palestinienne. Le Maroc a également rapidement envoyé de l’aide aux Palestiniens piégés dans la bande de Gaza et, devant les Nations unies, a réaffirmé la nécessité de respecter les droits des Palestiniens, sans toutefois rompre ses relations avec Israël.
Dans de telles circonstances, il ne fait aucun doute que, quelle que soit la stratégie de Trump au Moyen-Orient, le Maroc aura un rôle central.
Les ambitions africaines du Maroc
Mais, sous le Roi Mohammed VI, le royaume s’est assigné un rôle qui va bien au-delà du Moyen-Orient. Sur son flanc sud, le Maroc, de retour dans l’Union africaine depuis 2017, continue de creuser son sillon africain, avec des ambitions régionales.
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la France, prenant acte du rôle africain croissant du Maroc, invoquait récemment son souhait de s’appuyer sur lui pour regagner le terrain perdu en Afrique, en particulier au Sahel. Washington pourrait lui emboîter le pas. En novembre 2023, Mohammed VI a annoncé une nouvelle initiative pour permettre aux pays du Sahel - Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso- d’avoir accès à l’Océan atlantique via des projets de développement de grande ampleur. Ce plan nécessitera sans aucun doute une coordination avec les Etats-Unis qui, la même année, avaient également lancé un «Partenariat de coopération atlantique», incluant de nombreux pays africains dont le Maroc, et des pays sahéliens comme le Sénégal et le Nigeria.
Sur le front des défis sahéliens, la présence de plus en plus marquée des réseaux sudaméricains de trafic de drogue sur le Golfe de Guinée, d’où ils alimentent les mouvements terroristes qui sèment le chaos au Sahel depuis vingt ans, devrait également renforcer la coopération avec les Etats-Unis.
Entre la Chine et les Etats-Unis
Il est cependant un domaine dans lequel les deux vieux partenaires devront s’accorder : la loi sur la réduction de l’inflation (Ira) dont le volet «crédits d’impôts», mis en place par Joe Biden, bénéficie largement à l’économie du Maroc en raison de l’accord de libre-échange qui le lie aux Etats-Unis depuis janvier 2006. Pour bénéficier de cet écosystème favorable, de nombreuses entreprises chinoises se sont tournées vers le Maroc, y réalisant des investissements importants dans le domaine des véhicules électriques. Deuxième investisseur du continent, après l’Afrique du Sud, le Maroc a besoin de ces atouts pour renforcer sa position d’acteur-clé de l’industrie verte en Afrique. Or, tout à leur rivalité avec la Chine, les Etats-Unis de Trump pourraient vouloir revisiter l’Ira, contraignant le Maroc à adapter sa stratégie d’équidistance entre ces deux puissances.
Il est vrai que la Chine étant le principal partenaire commercial de l’Afrique depuis 20 ans -avec un volume d’échanges cinq fois supérieur à celui que les Etats-Unis ont avec le continent-, la façon dont Trump envisagera son partenariat avec le Maroc en dira long sur ses intentions vis-à-vis de l’Afrique elle-même.
Rama YADE
Directrice Afrique Atlantic Council
LE GOUVERNEUR DE DIOURBEL DÉJOUE UNE ESCROQUERIE IMMOBILIÈRE
Plus de 130 personnes ont failli être escroquées dans un faux projet de logements sociaux monté par trois femmes se réclamant d'une ONG
N'eût été la vigilance et la dextérité du gouverneur de Diourbel, Ibrahima Fall, au moins 130 personnes allaient être roulées dans la farine dans un simulacre de projet immobilier inventé de toutes pièces. Flairant le coup, Ibrahima Fall qui a interrompu la cérémonie a obtenu des escrocs le remboursement immédiat des sommes reçues avant l'arrestation des trois organisatrices
C'est une vaste escroquerie que le chef de l'exécutif régional de Diourbel, Ibrahima Fall, a déjouée dimanche passé, jour choisi par un groupe de personnes pour organiser une cérémonie dite d'adhésion à un projet de logements sociaux.
Mais le premier acte suspect posé par les trois femmes organisatrices de cette activité, c'est que ni le préfet, ni le gouverneur, encore moins une autre autorité administrative de la région de Diourbel n'a été avisée de la tenue de cette cérémonie qui a eu pour cadre la devanture de l'école Algor Dioum (ExÉcole).
Mais alors qu'un grand monde avait répondu à l'appel de ces femmes qui se disaient responsables de l'Ong Omart, et qu'une file à perte de vue était alignée pour le paiement des droits d'adhésion, le gouverneur Ibrahima Fall a débarqué sur les lieux où il a été rejoint par les éléments du commissariat central de Diourbel.
Immédiatement après vérification, le chef de l'exécutif régional a pu constater qu'en réalité, les soi-disant responsables de l'Ong Omart qui déclaraient agir avec un partenaire américain ne disposaient d’aucune convention avec le gouvernement du Sénégal, comme c'est le cas en de pareilles circonstances. À partir de ce moment, les trois dames dont deux sont venues de Dakar et une de Diourbel ont été embarquées en direction du commissariat central de Diourbel.
Devant le gouverneur, toutes les 130 personnes qui avaient déjà payé six mille francs de droits d'adhésion ont toutes été remboursées. Dans la foulée, les trois femmes ont été placées en garde à vue sur instruction du procureur près le tribunal de grande instance de Diourbel. Après deux nuits passées dans le violon pour nécessite d'enquête, elles ont finalement été libérées et placées sous contrôle judiciaire et l'enquête poursuivie.
De sources proches du dossier, elles risquent d'être convoquées prochainement devant le tribunal des flagrants délits de Diourbel pour répondre de leurs actes. Une affaire à suivre.
DAKAR SE DOTE D’UN NOUVEL AUTOPONT FRONT DE TERRE DE 14 MILLIARDS
La circulation de l’autopont Font De Terre est officiellement ouverte hier par le Ministre des infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye. C’est un ouf de soulagement pour les usagers et automobilistes sur Front de Terre
C’est un ouf de soulagement pour les usagers et automobilistes sur l’axe Front de Terre Liberté VI. L’autopont Front a été inauguré ce mardi par le Ministre des infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye. Sur une longueur de 2,1 kilomètres avec une passerelle de 500 mètres, l’autopont Front de Terre d’un coût de plus de 14 milliards, vise à fluidifier la circulation dans une zone particulièrement encombrée. Dakar souffre selon le Ministre des Transports, depuis des années d’un trafic dense causant des pertes financières importantes à l’État.
La circulation de l’autopont Font De Terre est officiellement ouverte hier par le Ministre des infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye. L’ouvrage contribue à fluidifier la circulation, à réduire les embouteillages et à améliorer les déplacements dans la zone urbaine plus précisément au niveau du croisement Bourguiba X Front de Terre et de la bourgade Grand Yoff via Front de terre qui posent des problèmes pour la fluidité du trafic urbain dans le département de Dakar et indirectement sur l’autoroute Patte d’Oie -Malick SY. « Les travaux de l’autopont ont duré 19 mois. Ce nouvel ouvrage participera à la mobilité urbaine au niveau de Dakar. C’est qui est important aujourd’hui, c’est de sensibiliser davantage les populations afin qu’elles puissent s’approprier cet ouvrage qui participera naturellement à la fluidité de la circulation au niveau de Dakar. Cependant, il est nécessaire aussi de procéder ou de mesurer les grandes actions du Gouvernement. On a lancé un programme d’autoponts, il est important de s’arrêter, voire l’impact de ce programme pour savoir effectivement s’il est en train de répondre aux doléances des populations à savoir une mobilité beaucoup plus fluide» a souligné le Ministre des Transports. Le coût de 14 milliards de FCFA comprend non seulement la construction de l’autopont et aussi l’entretien. Il s’agit d’un pont qui est réalisé avec plus de 2, 1 km de voiries passerelle et sur 500m possible. Ce qui veut dire que c’est un Pont très important pour la mobilité.
Nécessité de faire une évaluation sur l’impact sur le Programme de construction des autoponts !
Outre l’impact sur la fluidité de la circulation, l’autopont Front de terre offre aux habitants de la zone un meilleur cadre particulièrement dans l’environnement immédiat de l’ouvrage, Squat des aires de repos par des badauds, installation des motocyclistes « Jakarta» sur les îlots de régulations, installation de commerces sur les terroirs, marché quotidien en amont de l’ouvrage. Sur les questions liées aux problèmes d’assainissement que rencontrent les habitants de la zone suite à la construction de ce pont, le ministre El Malick Ndiaye rassure que les solutions vont être apportées en collaboration avec le ministère de l’Hydraulique pour les soulager avant le prochain hivernage. «On nous a signalé quelques soucis à savoir tout ce qui est assainissement et autres. Je pense que l’ouvrage est venu avec un réseau d’assainissement. Maintenant il est important de travailler avec le Ministère de l’Hydraulique, avec toutes les parties en tout cas, ce qui concerne l’Onas, cela va se faire très rapidement, car les diligences sont en train d’être faites par les équipes. Les populations seront soulagées bien sûr avant le prochain hivernage. Nous avons au sein du Ministère une équipe qui s’occupe de la mobilité et une autre, de la circulation. Ces équipes vont travailler sur l’évaluation de l’impact sur les différents ponts qui ont été érigés dans Dakar avant même de procéder aux prochaines étapes «,soutient El Malick.
Coût... et cause des pertes financières, le travail de l’entretien pour préserver l’ouvrage !
L’État enregistre énormément de pertes financières dues à la circulation dense à Dakar. D’où la nécessité souligne-t-il, de trouver des solutions qui facilitent les déplacements. Cet autopont est une réponse à cette problématique. « Dans le Dendé Maayo au niveau du Nord entre autres, comme vous le savez avec les périodes de décrue, nous nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes de ce genre. Donc avoir des ouvrages sophistiqués comme celui du Front de Terre peuvent constituer des solutions pérennes pour les populations surtout dans ces zones qui sont souvent victimes d’inondations « a souligné le ministre. Les activités informelles qui envahissent parfois ces infrastructures compromettent leur efficacité. « Nous allons collaborer avec le ministère de l’Intérieur pour mettre en place des équipes chargées de l’entretien et de l’ordre autour de ces autoponts, comme cela a été fait pour le TER et le BRT.
LE CJS ENGAGE UN MILLION DE JEUNES POUR BATIR UN AVENIR AUTONOME ET PROSPERE
Une nouvelle ère pour la jeunesse sénégalaise a été engagée hier, mardi, avec le lancement de Yaakaar2030, un programme d’envergure orchestré par le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS).
Une nouvelle ère pour la jeunesse sénégalaise a été engagée hier, mardi, avec le lancement de Yaakaar2030, un programme d’envergure orchestré par le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS). Avec un investissement inédit de12 milliards de FCFA, ce projet incarne une ambition nationale : transformer les jeunes en acteurs clés du développement socio-économique.
Le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS), en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, a lancé hier, mardi, Yaakaar 2030, le plus important programme associatif pour et par les jeunes jamais réalisé au Sénégal, grâce à un investissement historique de 12 milliards de francs CFA.
Yaakaar 2030 ambitionne d’informer, engager et outiller un million de jeunes sénégalais pour une insertion socio-professionnelle réussie d’ici 2030 via deux projets phares. Le projet Yaakaar Jeunesse et Citoyenneté, financé à hauteur de 5,2 milliards de francs CFA par l'Agence française de développement, vise à encourager et soutenir l’engagement et la citoyenneté active des jeunes au Sénégal à travers la capacitation des organisations de jeunesse, l'animation des dynamiques territoriales et la création d’opportunités pour les acteurs du changement.
Quant au projet Yaakaar Jeunesse et Entrepreneuriat (YEAH), soutenu par la Fondation Mastercard à hauteur de 6,4 milliards de francs CFA, son objectif est de permettre à 800.000 jeunes, dont 70 % de femmes, d'accéder à des opportunités d'entrepreneuriat et d'emploi dans le secteur agricole.
Grâce à ces projets, le CJS et ses membres vont déployer leurs actions dans 10 régions du Sénégal (Dakar, Thiès, Saint-Louis, Matam, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda, Ziguinchor, Kaolack et Fatick), marquant ainsi un tournant décisif dans son engage ment en faveur de l'autonomisation des jeunes.
Selon Sobel Aziz Ngom, président du CJS, à travers cette initiative, "Nous sommes déterminés à bâtir un avenir où chaque jeune peut réaliser ses rêves." S’inscrivant dans la même dynamique, Cheikh Oumar Diallo, coordinateur du Réseau d’Action des Volontaires Yaakaar, souligne pour sa part: "Grâce au CJS, nous avons une voix et des outils pour changer nos communautés."
Quant au ministre de la Jeunesse, présent à la cérémonie de lancement, elle a tenu à rappeler que "Les jeunes ne sont pas un fardeau, mais le moteur d’un Sénégal souverain et prospère." Situé à Guédiawaye, le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS) est bien plus qu’un centre ; c’est un lieu d’innovation sociale, où les jeunes se rencontrent pour apprendre, créer et collaborer.
Doté d’infrastructures modernes (médiathèque, studio d’enregistrement, espaces verts), il accueille quotidiennement des initiatives allant de formations numériques à des ateliers de recyclage.