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18 avril 2025
Société
LA NATIONALITÉ SÉNÉGALAISE BRADÉE À MILAN
Le député Babacar Ndiaye, président de la Commission énergie et ressources minérales, affirme avoir été témoin d'une véritable "mafia" organisant la vente de passeports sénégalais à des étrangers pour un million de francs CFA pièce
Consulat de Milan, Bureau des affaires consulaires, probité des agents, des acteurs tirent la sonnette sur les dangers d'un business nauséeux.
Une mafia. C'est le terme utilisé par le député Babacar Ndiaye (membre du parti au pouvoir et président de la Commission énergie et ressources minérales) pour désigner ce qui se passe au consulat du Sénégal à Milan, en Italie. Une mafia qu'il dit avoir constatée lui-même, sur place, il y a quelques jours, alors qu'il était en déplacement dans ce pays.
“Il y a quelques jours, j'étais en Italie. En tant que député, je suis allé au niveau du consulat pour une visite de courtoisie et pour m'enquérir des conditions de travail. J'ai été choqué par ce que j'ai vu à la devanture du consulat. Aussi, il y a une vraie mafia dans ce consulat autour des passeports”, rapporte le député lors du dernier passage de la ministre des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale.
Comment se manifestent ces deals autour du passeport sénégalais en Italie ? À en croire le député, il y a des étrangers qui peuvent se payer le passeport sénégalais moyennant un million de francs CFA. Babacar Ndiaye affirme : “Vous pouvez voir un Gambien se faire écraser son passeport et se faire confectionner un nouveau passeport sénégalais, moyennant un million de francs CFA. Dans ce même consulat, il y a des Sénégalais qui éprouvent d'énormes difficultés à avoir des papiers. On les pousse quelquefois à payer pour avoir leur passeport rapidement.”
Le député de Takku Wallu, Barane Fofana, a saisi la balle au bond pour réclamer des actions concrètes pour mettre un terme à cette accusation qu'il juge “trop grave”. Si c'est fondé, fulmine le député de la diaspora, c'est très grave. “L'État doit identifier les coupables et les sanctionner. Quand Aissata Tall Sall était à la tête de ce département, elle avait rencontré ce genre de cas dans les consulats et elle avait pris des mesures. Elle les avait sanctionnés. Malheureusement, des gens ont voulu instrumentaliser ces mesures en parlant de sanctions politiques. L'histoire fait d'ailleurs bien les choses, puisque la même personne qu'elle avait sanctionnée pour son comportement a été sanctionnée par le président Diomaye. Et je n'ai pas entendu quelqu'un parler de sanctions politiques”.
Réagissant aux interpellations, la ministre des Affaires étrangères n'a pas nié ces pratiques. “Même ici, au Bureau des affaires consulaires à Dakar, on nous a signalé des cas de corruption, notamment sur les rendez-vous. Alors que normalement les usagers doivent avoir un rendez-vous au plus tard en trois jours, des gens essaient de les retarder pour les pousser à payer et avoir des rendez-vous rapidement. Nous sommes en train de mener une enquête pour identifier les coupables de ces actes et des sanctions seront prises”, a reconnu la ministre.
Pour lutter contre ces pratiques, Yacine Fall invite les citoyens à être des lanceurs d'alerte, mais surtout à collecter des preuves. “Si vous voyez de telles pratiques, il ne faut pas se limiter à aller dans les réseaux sociaux et de critiquer la ministre. Il faut essayer d'avoir des preuves, des photos ou vidéos, avec des témoignages détaillés. Cela nous facilite le travail, c'est-à-dire prendre les sanctions que cela requiert”, souligne-t-elle.
Yacine Fall annonce une enquête et demande aux lanceurs d'alerte de collecter des preuves
Pendant que les députés s'insurgeaient contre la corruption autour des passeports, le Premier ministre donnait, lui, des instructions fermes à l'administrateur du Fonds d'appui à l'investissement des Sénégalais de l'extérieur (Faise), pour qu'il intègre une personne citée dans une affaire de trafic de passeports de service, alors qu'elle était à l'Agence sénégalaise pour la promotion des exportations (Asepex). Des faits qui remontent à 2022 et qui étaient ébruités dans la presse. Cette dernière avait, à l'époque, été citée dans un dossier et entendue à la Division des investigations criminelles (Dic).
Aujourd’hui, la même personne, nommée Khardiatou Tandia, est affectée au Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (Faise). Mais la direction ne semblait pas vouloir la recevoir, poussant ainsi le Premier ministre Ousmane Sonko à leur envoyer une note confidentielle qu'’’EnQuête’’ révélait dans son édition d'hier.
Dans ladite lettre, le Premier ministre s'est voulu clair. ‘’En votre qualité d’administrateur, vous êtes prié de convoquer Madame Khardiatou Tandia pour son intégration au Faise dès réception de cette lettre. Il faut savoir que Mme Tandia est notre plus proche collaboratrice dans le projet et en qui nous avons une totale confiance’’, lit-on dans la note.
Ousmane Sonko ne s'en limite pas. Il a tenu à défendre la bonne dame qu'il a présentée comme victime de son soutien à Pastef. “Nous travaillons avec elle depuis des années en toute discrétion pour l’atteinte de leurs objectifs, ce qui lui a valu une injustice notoire. Une cadre émérite dotée d’éthique et de déontologie, qui fait partie des cadres de l’Administration qui nous ont soutenus depuis le début. Vous êtes donc tenu de l’intégrer avec effet immédiat et avec tous les privilèges afférents à son rang cette semaine en tant que votre conseillère spéciale et directrice de l’Appui à l’investissement et aux projets. Elle se chargera de vous conseiller sur tous les plans, de coordonner toutes les activités de la structure. Elle vous sera d’un grand appui, parce qu’elle maîtrise le secteur et les partenaires techniques et financiers’’, appuie Sonko qui donne presque un ultimatum à l'administrateur Khouraichi Thiam.
À en croire la lettre, Mme Tandia aurait même eu à décliner le poste d'administrateur de ces structures et était pressentie pour le poste de ministre des Affaires étrangères. “Elle a décliné le poste de ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur pour des raisons personnelles et le poste d’administrateur du Faise à votre profit’’, révèle le Premier ministre dans sa lettre. ‘’Au vu et au su de son expertise dans plusieurs secteurs, il est primordial de l’impliquer dans toutes les décisions et qu’elle vous accompagne dans tous vos déplacements nationaux comme internationaux pour glaner des partenaires potentiels. Grâce à ses compétences et son expertise avérée, l’État du Sénégal a pu capter un financement de 130 milliards qui seront injectés dans le secteur des exportations et assurer une participation exemplaire du Sénégal à l’Expo Osaka 2025’’, a-t-il justifié, avant de sommer l'administrateur de travailler avec sa protégée “en toute transparence et en parfaite confiance et collaboration, afin de relever les défis et de statuer sur la situation des Sénégalais de l’extérieur (...)’’.
La question, c'est pourquoi celle qui aurait renoncé non seulement à un poste de ministre des Affaires étrangères et d'administrateur de cette institution stratégique va finalement se contenter d'un simple poste de conseillère d'un administrateur ? Un dossier à suivre.
Il faut noter que ce n'est pas la première fois que le nouveau régime nomme à des postes de responsabilités des gens cités dans des dossiers louches de trafic de passeports ou de visas.
PURGE À LA VOIX DE L'AMÉRIQUE
Trump a placé en congé forcé les employés de VOA et coupé les vivres à Radio Free Europe et Radio Free Asia. Les organisations de défense de la presse dénoncent un acte qui "nie 80 ans d'histoire américaine" dans le soutien à la liberté d'information
(SenePlus) - Des employés de Voice of America (VOA) ont été placés en congé administratif payé samedi, et le financement de deux services d'information américains qui diffusent vers des régimes autoritaires a été drastiquement réduit, selon des informations rapportées par Reuters. Ces mesures interviennent au lendemain de la signature par le président Donald Trump d'un décret exécutif visant à réduire considérablement les opérations de l'agence mère de ces médias ainsi que de six autres agences fédérales.
Plusieurs employés de Voice of America, un diffuseur médiatique international qui opère dans plus de 40 langues, ont partagé avec Reuters un courriel les plaçant en "congé administratif avec salaire et avantages complets jusqu'à nouvel ordre". Ces messages, envoyés par un responsable des ressources humaines de l'Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), l'organisme de tutelle de VOA, leur interdisaient l'accès à leurs lieux de travail et aux systèmes internes.
L'USAGM a également mis fin au financement de Radio Free Europe/Radio Liberty, qui diffuse vers des pays d'Europe de l'Est, notamment la Russie et l'Ukraine, ainsi qu'à Radio Free Asia, qui émet vers la Chine et la Corée du Nord, selon des lettres consultées par Reuters.
Sur son site web, Radio Free Europe/Radio Liberty indique avoir été déclarée "organisation indésirable" par le gouvernement russe et avertit ses lecteurs en Russie et dans l'Ukraine occupée par la Russie qu'ils "pourraient faire face à des amendes ou à l'emprisonnement pour avoir partagé, aimé, commenté ou sauvegardé notre contenu, ou pour nous avoir contactés".
Cette décision fait suite à la signature par Trump vendredi d'un décret ordonnant à l'USAGM et à six autres agences peu connues de réduire leurs opérations au minimum requis par la loi, affirmant que cela était nécessaire pour "réduire la bureaucratie".
Trump, qui s'était déjà confronté à Voice of America durant son premier mandat, a choisi l'ancienne présentatrice de télévision Kari Lake pour diriger l'organisme pendant son second mandat. Lake, une alliée inconditionnelle du président, a souvent accusé les médias traditionnels d'entretenir un parti pris anti-Trump.
Dans un message sur la plateforme de médias sociaux X samedi, Lake a déclaré que le décret de Trump affectait "l'USAGM et ses organes VOA et OCB", faisant référence à l'Office of Cuba Broadcasting. Elle a demandé aux employés de l'agence de "vérifier immédiatement leurs courriels".
Le président du National Press Club à Washington, Mike Balsamo, a publié une déclaration sur les réseaux sociaux s'opposant aux mesures prises à l'encontre de Voice of America.
"Pendant des décennies, Voice of America a fourni un journalisme factuel et indépendant à des publics du monde entier, souvent dans des lieux où la liberté de la presse n'existe pas", a déclaré Balsamo. Cette décision, a-t-il ajouté, "sape l'engagement de l'Amérique envers une presse libre et indépendante".
Reporters sans frontières, basé à Paris, a également vivement critiqué cette mesure. Son directeur général, Thibaut Bruttin, a affirmé qu'elle "menace la liberté de la presse dans le monde entier et nie 80 ans d'histoire américaine de soutien à la libre circulation de l'information".
Certains républicains ont accusé VOA et d'autres médias financés par des fonds publics d'être biaisés contre les conservateurs. Le mois dernier, le milliardaire Elon Musk, qui dirige l'effort de réduction du gouvernement de Trump, a appelé à la fermeture de VOA et de Radio Free Europe/Radio Liberty dans un message sur sa plateforme de médias sociaux X.
Dans un discours à la Conservative Political Action Conference, Lake a déclaré que, bien qu'elle comprenne les appels à démanteler complètement VOA, elle pensait que l'organisme pouvait être amélioré.
Outre l'USAGM, le décret de Trump visait également le Service fédéral de médiation et de conciliation, le Centre international d'études Woodrow Wilson, l'Institut des services des musées et des bibliothèques, le Conseil interagences américain sur le sans-abrisme, le Fonds des institutions financières de développement communautaire et l'Agence de développement des entreprises minoritaires.
Le décret stipule que ces agences devraient "éliminer toutes les opérations non codifiées par la loi et réduire l'exécution de leurs fonctions statutaires et du personnel associé à la présence et à la fonction minimales requises par la loi".
Jusqu'à présent, le Département de l'efficacité gouvernementale de Musk a proposé des réductions potentielles de plus de 100 000 emplois dans la fonction publique fédérale civile, qui compte 2,3 millions de membres, le gel de l'aide étrangère et l'annulation de milliers de programmes et de contrats.
Vendredi, plusieurs employés du DOGE sont arrivés à l'Institut américain pour la paix, accompagnés de deux agents du FBI, selon Gonzo Gallegos, directeur de la communication de l'institut. Ils sont partis après une brève discussion sur le statut de l'institut. L'institut n'est pas partie intégrante de la branche exécutive fédérale, mais plutôt une agence indépendante à but non lucratif établie par le Congrès en 1984.
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MÉFIEZ-VOUS DE CE QUE LES IMAGES VOUS FONT CROIRE
Des outils comme ChatGPT ou Midjourney peuvent nous assister de manière utile et efficace, mais leur usage doit s’accompagner d’un esprit critique, sous peine de nous mener à notre perte, de l'avis de Djiby Diakhaté
Djiby Diakhaté attire notre attention sur les défis de la cohabitation entre l'humain et la technologie, dans un monde où l'homme tend à devenir l'outil de ses propres outils : les intelligences artificielles.
La performance de ces technologies ne cesse de croître, rendant indispensable une vigilance accrue face à leur utilisation. Ces dernières années, avec les avancées technologiques, nous avons assisté à des réalisations impressionnantes, fruit des capacités que l’humain a conférées aux machines.
Aujourd’hui, ces machines en viennent même à concurrencer leurs propres créateurs. Exemple frappant : les images hyperréalistes générées par l'IA ou encore les voix imitées à la perfection. D’où la nécessité d’une véritable éducation aux médias pour appréhender ces transformations.
Les intelligences artificielles font désormais partie intégrante de nos vies, et cette tendance ne fera que s’intensifier avec des capacités toujours plus avancées et de nouvelles tâches accomplies par les machines. Des outils comme ChatGPT ou Midjourney peuvent nous assister de manière utile et efficace, mais leur usage doit s’accompagner d’un esprit critique, sous peine de nous mener à notre perte.
Invité des Carnets culturels, le sociologue Djiby Diakhaté pose un regard avisé sur l’essor des intelligences artificielles et met en garde contre les dangers qu’elles peuvent représenter pour l’humain.
par Djibril Keita et Ibra Pouye
ET SI ON PARLAIT DE LA BANQUE DE LA DIASPORA SÉNÉGALAISE ADOSSÉE À L’ÉCONOMIE DE L’HUMAIN ?
Le prêt à taux zéro tant rêvé pourrait refaire surface pour nos pauvres fatou-fatou et gorgolous. Il nous faudra nous appuyer sur nos convictions profondes et la transparence de l’utilisation de ces fonds
Djibril Keita et Ibra Pouye |
Publication 15/03/2025
Cri de cœur, cri de joie, cri de bonheur mais quelques cris étouffés par l’enfumage de cette nouvelle croustillante mais en même temps une chimère emmitouflée en un éléphant blanc auquel s’est exercé le Premier ministre sénégalais, en l’occurrence Ousmane Sonko, lors d’une visite dans le nord du pays. Mais lequel de ces cris devrons-nous comprendre ?
Nous membres de la diaspora sénégalaise, nous Sénégalais d’ici et d’ailleurs éparpillés sur quelques continents. En effet, la crise de la dette s’accentue ; le monde devient bipolaire et l’élection de Trump a bouleversé la planète. Cette dernière est tourneboulée, les tendances et le creuset entre nations s’accentuent. Division de la planète en trois blocs de puissances ; les Etats-Unis d’Amérique, l’Europe recroquevillée sur elle-même et la Chine ragaillardie. La Russie en spectateur très actif. L’Afrique en spectateur passif comme à l’accoutumée et posant son postérieur sur des œufs.
Dans ce contexte très tendu de la géopolitique financière remplie d’enjeux stratégiques, l’exécutif sénégalais joue à la montre russe ; capter la manne financière de sa diaspora très disposée et très encline au développement du pays ou laisser tomber cette occasion en or et tant espérée. De l’espoir naîtra la réalité, dit-on. Marre d’être une vache à lait pour le reste du peuple resté sur les bords de la Méditerranée et sur les bords de l’Atlantique, la diaspora est cette fois-ci prête à jouer son rôle de créancier et de catalyseur de devises pour l’économie du pays. Marre d’être laissée en rade, la diaspora veut jouer le rôle de banquier. D’où une banque de la diaspora germant dans les esprits mais devant être adossée à l’économie de l’humain basée sur l’éducation et la santé. Deux acceptions s’imbriquant et devant jouer un rôle crucial dans ce Sénégal 2050 tracé dans le programme de gouvernance festoyé à Diamniadio dans une ambiance à la bonne franquette.
En effet, l’argent de la diaspora ne doit plus servir à couvrir les frais de bouche, les cérémonies de baptême, de décès et tutti quanti. Ne devant plus servir à construire des maisons individuelles et advitam aeternam, cette manne tombée non du ciel mais des fruits de dur labeur doit servir à construire infrastructures publiques et privées. Israël et l’Ethiopie sont des exemples de haute portée. En effet, ces deux nations ont été construites en partie par leur diaspora. Le don de soi est passé par là. Et l’argent récolté devra servir à créer de l’emploi, construire des hôpitaux, des aéroports, des usines de transformation de fruits, des firmes agricoles, etc.
La diaspora doit être un des créanciers de l’économie sénégalaise. Et face à une dette qui a franchi 99,67% du PIB et un déficit budgétaire ayant franchi 13% du PIB sous le régime de Macky Sall, l’heure est à l’action ce que la parole fut durant les législatives de novembre dernier. Il urge désormais de convaincre et de passer à l’action. Nous devons nous retrousser les manches même si s’endetter devient un exercice très périlleux dans ce monde. Le repli sur soi est devenu une politique de gouvernance. Le président Donald Trump a pris comme résolution de ne plus dépenser les fonds américains. America first est passé par là. Arrêt budgétaire de quelques aides bilatérales comme celle de l’UsAid destinée à bon nombre de pays africains et d’Amérique latine.
Face à ce qui se trame, l’exécutif sénégalais pourrait jeter son dévolu sur les Diaspora bonds comme source de diversification de l’endettement national. En 2023, les Sénégalais de la diaspora et surtout l’essentiel installé en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique ont envoyé plus de 1800 milliards de francs Cfa, environ 12% du PIB national. En effet, il est un montant qui dépasse largement les aides publiques au développement fournies par les institutions internationales et quelques bailleurs de fonds bilatéraux. Avec la naissance de cette banque, l’idée ingénieuse est d’en faire une institution financière d’épargne, de crédits et d’investissements. Et surtout respectivement d’investissements et d’épargne pour l’emploi des jeunes et la retraite de la diaspora. L’argent doit servir à travailler et à développer un pays et non dormir dans les banques. Trivialement parlant « xaliss warul nélaw, dafa wara liggéy am réw ». Transférer autrement et investir autrement, tel doit être le credo de la Banque de la diaspora sénégalaise (BdS).
En effet, le Premier ministre Ousmane Sonko doit être le premier ambassadeur de ce travail de longue haleine et d’espoir. A lui seul, les montagnes bougent. En effet, le «Sonko yaw laniu gëm » reprend tout son sens dans cette situation. Une fois encore, Dakar doit être la future place financière de l’Afrique de l’Ouest. Et si on parlait de la banque de la diaspora adossée à l’économie de l’humain, actrice des transformations profondes qu’attend ce Sénégal qui nous interpelle. Pour la réussite de ce grand deal bancaire, il nous faudra nous appuyer sur nos convictions profondes et la transparence de l’utilisation de ces fonds. Et la communication ne doit pas être en reste. Et surtout l’implémentation et le siège voire les métiers composant cette future banque qui risque de secouer l’écosystème et le paysage bancaires du Sénégal. Capter les revenus de la diaspora doit être désormais un sacerdoce.
En fait, les lignes bougent depuis l’avènement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Un vent d’espoir souffle sur ce pays longtemps martyrisé par les régimes d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall qui se sont succédé même si ce dernier s’est singularisé par un carnage de nos pauvres deniers publics. La Cour des comptes dans son dernier rapport en a fait l’illustration. En fait, cette banque servirait aussi de relais aux PME formant plus de 90% du tissu économique de ce pays. Le prêt à taux zéro tant rêvé pourrait refaire surface pour nos pauvres fatou-fatou et gorgolous. L’idée d’une banque créatrice d’emplois à travers ses filiales et filières économiques. Et devant être couplée à la Caisse des dépôts et Consignations (CdC). Cette banque de dépôt du trésor de la nation devant être entièrement renforcée. Mais mettre en place l’idée des obligations diasporiques (Diaspora bonds) relève aussi d’un malentendu devant être résolu à cause d’une méfiance et d’un scepticisme de bon nombre de nos concitoyens à l’aune d’expériences vécues dans le secteur bancaire et celui de l’immobilier.
A nous Sénégalais de la diaspora de suivre ces sillons frais du développement. A nous de nous saisir de la balle au rebond. A nous de tracer et de labourer ce beau champ qu’est ce pays de la Téranga. A nous chantres d’un développement futur bâti sur l’économie de l’humain. Une économie de la dignité centrée sur l’humain à l’heure où l’Afrique est laissée sur le bord de la route. La banque de la diaspora devrait servir de catharsis économique et développer l’éducation et la santé, vecteurs d’un développement harmonieux et prospère. Un grand réveil économique doublé d’un grand bond en avant. Mais bon an, mal an et pourvu que le printemps fasse fleurir quelques bourgeons et fasse entrevoir l’espoir de lendemains chantants.
Ibra Pouye est éditorialiste et contrôleur des finances publiques.
Djibril Keita est sociologue, enseignant en santé publique et politiques sociales,
co-fondateur de l’Institut Esprit Public Stratégies et Intelligences (IEPSI).
LES MINERAIS, PRÉTEXTE PLUTÔT QUE CAUSE DU CONFLIT EN RDC
Derrière la guerre qui ensanglante le Kivu se cache un réseau d'intérêts bien plus vaste, impliquant le Rwanda voisin mais aussi des puissances occidentales et la Chine, dans une bataille géopolitique qui dépasse largement la simple exploitation minière
(SenePlus) - Le pillage des ressources minérales est régulièrement présenté comme la cause principale du conflit qui ensanglante l'est de la République démocratique du Congo. Cette explication, qualifiée de "séduisante mais fausse" par plusieurs chercheurs, fait l'objet d'une analyse approfondie dans Libération, qui publie une enquête remettant en question cette interprétation simpliste de la guerre.
"Le Congo se fait saigner à blanc [...] Étriper par les cupides armées de l'ONU, les chrétiens, les Belges, les Français, les rebelles, les Rwandais [...], les marchands de minerais, la moitié des profiteurs du monde, et son propre gouvernement à Kinshasa", écrivait John Le Carré dans son roman "Le Chant de la Mission" en 2007. Cette vision d'un pays pillé pour ses ressources a depuis fait son chemin dans l'opinion internationale.
Pourtant, des chercheurs comme Christoph N. Vogel et Judith Verweijen contestent cette lecture. Dans une tribune publiée dans Libération le 14 mars 2025, ils affirment que "le conflit en RDC n'est pas qu'une histoire de minerais". Les chercheurs déplorent que cette focalisation "empêche d'avoir une compréhension globale des problèmes" et ne constitue pas "une condition de base, ou une racine première de la violence et des guerres dans cette région."
Le M23 et le Rwanda au cœur des accusations
La controverse s'est intensifiée depuis janvier 2024 avec l'offensive du groupe rebelle M23, accusé d'être soutenu par le Rwanda. Selon un rapport d'experts de l'ONU cité par Libération, le groupe d'experts a dénoncé "l'exportation frauduleuse d'au moins 150 tonnes de coltan vers le Rwanda" au profit des rebelles, représentant environ 300 000 dollars de revenus miniers mensuels.
Le 21 février 2024, un groupe de rappeurs congolais a diffusé un clip intitulé "Free Congo" dénonçant l'occupation de l'est du pays et "les vrais mineurs artisanaux" forcés "d'aller miner ailleurs que dans leur cobalt". Car au-delà du coltan, c'est aussi le cobalt et le cuivre qui sont convoités, ressources essentielles pour les batteries des véhicules électriques.
Le Rwanda accusé de détourner les minerais congolais
"Le Rwanda peut accéder aux minerais congolais qu'il finance ou non une rébellion ou intervienne avec ses propres troupes", affirment Christoph N. Vogel et Judith Verweijen dans leur tribune. Selon eux, le fait que les droits de douane et les taxes au Rwanda soient plus faibles "incite les producteurs congolais à exporter vers le Rwanda légalement ou illégalement."
D'après un entretien local mentionné par Libération, "une grande partie des minerais partent du Kivu, avant d'être transportés en Tanzanie, puis en Asie." À la frontière avec l'Ouganda, l'un des postes les plus lucratifs de la région, "on peut se demander à qui vont réellement les taxes douanières récoltées à Bunagana si celles de revenue miniers?"
Le contrôle des zones minières reste un enjeu majeur. Tout a changé en avril 2022 lorsque les rebelles ont emprunté le chemin de Rubaya, site d'une importante mine de coltan. Dans un rapport publié en décembre, des experts de l'ONU ont dénoncé le détournement de la production vers le Rwanda.
Le commerce des minerais congolais dépasse largement les frontières africaines. Selon Libération, en 2023, les exportations de cobalt s'élevaient à 2,4 milliards de dollars et à 2,7 milliards pour le cuivre. La RDC possède la plus grande mine de cobalt au monde et détient plus des deux tiers de la production mondiale. Elle est aussi le sixième producteur de cuivre.
La bataille pour l'accès à ces ressources est d'autant plus âpre qu'elle se déroule au Kivu, "opposant la Chine au début de la phase actuelle d'exploitation, aux nations occidentales, États-Unis en tête." Une étude publiée en septembre par le site "The Conversation" souligne d'ailleurs que les États-Unis dépendent en partie du cobalt pour leurs véhicules électriques.
Les ramifications s'étendent jusqu'à Washington et Bruxelles. L'article rapporte que même sous l'administration Trump, déjà engagée dans les ressources minières de l'Ukraine, une enquête publiée par le quotidien La Libre Belgique révélait que "la famille Tshisekedi disposait d'avoirs miniers estimés à 320 milliards de dollars au Katanga."
"La véritable guerre des minerais se déroute au Katanga", souligne le journaliste, rappelant que dans cette région considérée comme "le scandale géologique de la RDC, les populations ne bénéficient pas des richesses exploitées au bénéfice des Chinois et de l'entourage du président."
LA NOUVELLE INTERDICTION DE VOYAGE DE TRUMP POURRAIT CIBLER 43 PAYS, DONT PLUSIEURS NATIONS AFRICAINES
Selon des informations obtenues par le New York Times, l'administration Trump envisage un système à trois niveaux comprenant des interdictions totales, des restrictions partielles et des mises en garde sous ultimatum
(SenePlus) - D'après des informations obtenues par le New York Times, l'administration Trump envisage une interdiction de voyage aux États-Unis considérablement plus étendue que celle mise en place lors de son premier mandat, ciblant potentiellement les citoyens de 43 pays au total.
Selon des responsables familiers avec le dossier, un projet de liste de recommandations élaboré par des responsables diplomatiques et de sécurité propose une classification en trois niveaux, avec des conséquences différentes pour chaque catégorie.
Une interdiction totale pour 11 pays
Le premier niveau, désigné comme "liste rouge", comprend 11 pays dont les citoyens se verraient catégoriquement interdire l'entrée aux États-Unis. Ces pays sont l'Afghanistan, le Bhoutan, Cuba, l'Iran, la Libye, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Yémen, d'après les sources du New York Times.
Les responsables interrogés ont toutefois souligné que "cette liste a été élaborée par le Département d'État il y a plusieurs semaines, et que des changements sont probables d'ici à ce qu'elle parvienne à la Maison Blanche."
Des restrictions partielles pour 10 autres nations
Un deuxième niveau, la "liste orange", comprendrait 10 pays pour lesquels les voyages seraient restreints mais non totalement interdits. Le quotidien new-yorkais précise que "dans ces cas, les voyageurs d'affaires fortunés pourraient être autorisés à entrer, mais pas les personnes voyageant avec des visas d'immigrant ou de touriste."
Cette liste inclut notamment la Russie, le Bélarus, Haïti, le Pakistan, mais aussi deux pays africains : la Sierra Leone et le Soudan du Sud. Les citoyens de ces pays seraient également "soumis à des entretiens obligatoires en personne pour obtenir un visa", rapporte le journal.
Une mise en garde pour 22 pays, majoritairement africains
Le troisième niveau est particulièrement significatif pour le continent africain. Selon le projet, une "liste jaune" de 22 pays aurait "60 jours pour résoudre les déficiences perçues, sous peine d'être déplacés vers l'une des autres listes".
D'après le NYT, cette liste comprend principalement des nations africaines : "Angola, Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Tchad, République du Congo, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie et Zimbabwe." Des pays comme le Cameroun et Sao Tomé-et-Principe figurent également sur cette liste préliminaire.
Les problèmes évoqués pourraient inclure "le défaut de partage avec les États-Unis d'informations sur les voyageurs entrants, des pratiques de sécurité prétendument inadéquates pour la délivrance de passeports, ou la vente de citoyenneté à des personnes de pays interdits", ce qui pourrait servir de faille aux restrictions, selon les responsables cités par le quotidien américain.
Un processus encore en cours d'évaluation
Le New York Times précise que ce projet est actuellement en cours d'examen par "les ambassades et les bureaux régionaux du Département d'État, ainsi que par des spécialistes de la sécurité d'autres départements et agences de renseignement". Ces derniers fournissent des commentaires sur "l'exactitude des descriptions des déficiences dans des pays particuliers ou sur les raisons politiques" qui pourraient justifier de reconsidérer l'inclusion de certains pays.
Lorsqu'il a pris ses fonctions le 20 janvier, Trump a émis un décret exécutif "ordonnant au Département d'État d'identifier les pays 'pour lesquels les informations de vérification et de contrôle sont si déficientes qu'elles justifient une suspension partielle ou totale de l'admission des ressortissants de ces pays'", rappelle le journal.
Cette nouvelle interdiction de voyage, si elle est mise en œuvre telle que proposée, affecterait de manière disproportionnée de nombreux pays africains, soulevant des questions sur les critères utilisés pour établir ces listes et leurs implications diplomatiques pour les relations entre les États-Unis et le continent africain.
par Nioxor Tine
UN PACTE PEUT EN CACHER UN AUTRE
Il est contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution
14 mars 2024 – 14 mars 2025, il y a un an, jour pour jour, le président Diomaye et le premier ministre Sonko sortaient de prison, de l’hôtel zéro étoile du Cap Manuel pour aller s’installer dans un autre hôtel, plus confortable. Ils devaient leur élargissement à la promulgation d’une loi d’amnistie controversée, votée une semaine auparavant.
La défaite programmee du Benno-APR
Après l’échec retentissant de sa tentative de torpiller le processus électoral, au moyen d’un report sine die de l’élection présidentielle, le patron de Benno Bokk Yakaar, déjà convaincu de la prochaine défaite de son camp, cherchait à sauver les meubles, à s’aménager une sortie honorable mais surtout sécurisée.
Imaginons un instant, ce qui aurait pu se passer, si la brillante victoire électorale du candidat Diomaye était survenue, alors qu’il était encore retenu dans les liens de la prévention avec des centaines de ses camarades.
C’est bien parce que la voie du camp patriotique vers la victoire était déjà tracée, que le président Sall s’est vu obligé d’opérer une retraite aussi précipitée que désordonnée, à la faveur d’une loi d’amnistie, qui avait, en plus, l’avantage de conférer une impunité scandaleuse aux bourreaux de son camp.
Un an après, le camp patriotique, sous la houlette du Pastef, se rend compte, après deux élections victorieuses, celle présidentielle du 24 mars et les législatives du 17 novembre de l’année dernière, que tout reste à faire. La mise en œuvre du projet de transformation systémique se heurte, en effet, à de multiples écueils.
L’envol plombé du projet pastefien
Le premier obstacle est la situation économique héritée du précédent régime, dont la nature désastreuse est incontestable et a été amplement étayée par le rapport de la Cour des comptes. Lequel a dévoilé de nombreux manquements et écarts dans la gestion des finances publiques, avec des chiffres maquillés, minorant aussi bien le montant de la dette que celui du déficit budgétaire.
Ce sinistre legs réduit drastiquement la marge de l’Etat, qui se trouve « contraint », ne réussissant à subvenir, qu’au prix d’énormes difficultés, aux dépenses courantes de fonctionnement et à fortiori, aux dépenses d’investissements.
Il en découle une grogne sociale tout à fait légitime, mais que les adversaires politiques malintentionnés cherchent à instrumentaliser.
Bisbilles avec le monde du travail
Il est vrai, que certains observateurs proches du camp patriotique avaient alerté, dès le début, sur l’insuffisante implication du monde du travail dans la dynamique de transformation systémique enclenchée par Pastef et ses alliés.
Il s’y ajoute le fait que, lors des luttes épiques menées par la jeunesse patriotique, ces dernières années, on avait pu noter, si ce n’est une collusion manifeste de la plupart des patrons des centrales syndicales avec le défunt régime du Benno-APR, tout au moins, une neutralité bienveillante à son endroit.
S’abritant derrière le prétexte d’apolitisme du mouvement syndical, ces leaders ont, en réalité fait montre d’une inertie certaine devant les agressions outrancières du pouvoir de Macky Sall contre les droits et libertés, y compris ceux des travailleurs.
Les syndicats de base, par contre, ont été moins soumis, faisant même preuve d’une grande combativité, qui a permis aux enseignants et aux professionnels de santé d’arracher certains acquis. Il en est ainsi de la revalorisation de certaines primes et indemnités des enseignants (prime scolaire, indemnités spéciale d’enseignement, d’encadrement pédagogique, de recherche documentaire …etc.). Dans le secteur de la Santé également, en plus de l’accord de principe sur le reclassement de certains corps, il a été procédé à une revalorisation de l’indemnité de risque et à l’octroi de l’indemnité de logement, qui n’est cependant pas encore élargie à tous les ayant-droits.
Sur fond de détérioration prononcée du pouvoir d’achat des masses populaires liée, en partie, à des facteurs exogènes et de licenciements importants dans certaines sociétés parapubliques, qui servaient souvent à caser la clientèle politique des barons du défunt régime, on a assisté à une levée de boucliers des centrales syndicales qui, une fois n’est pas coutume, sont parvenues à faire front commun. Le 14 février dernier, un grand rassemblement des forces syndicales du Sénégal s’est tenu au siège de la CNTS, en brandissant des menaces de grève générale.
Quel pacte garantit la stabilité sociale ?
L’Etat, de son côté, va convoquer, le 27 février une rencontre tripartite Etat-employeurs- travailleurs, en proposant la signature d’un pacte de stabilité sociale, rappelant le précédent pacte de stabilité sociale et d’émergence économique, de triste mémoire, qui avait servi de paravent au plan Sénégal Emergent. Résultat des courses, l’atonie voire la complaisance des centrales syndicales a occasionné l’exacerbation de la mal-gouvernance, aussi bien au niveau des finances publiques qu’à celui des sociétés parapubliques et a subséquemment conduit à cette situation économique désastreuse, entièrement imputable au précédent pouvoir.
Le pouvoir Pastef, promoteur et soutien des lanceurs d’alerte a tout intérêt à maintenir intacte la fonction de veille citoyenne des organisations de la société civile, dont les syndicats. C’est dire qu’un pacte de bonne gouvernance démocratique inspiré des Assises nationales est un plus sûr garant de la stabilité sociale, car permettant aux travailleurs de s’approprier des objectifs du projet de transformation systémique.
A quand la nouvelle République ?
Le nouveau régime fait également l’objet d’attaques injustifiées de la part d’anciens caciques du Benno Bokk Yakaar, leurs thuriféraires et certains opposants égarés, sur la reddition des comptes et sur l’abrogation partielle de la loi d’amnistie. S’exonérant de toutes responsabilités sur les détournements de deniers publics, sur le bradage foncier et sur la répression disproportionnée et parfois sanglante de citoyens cherchant à faire valoir leurs droits et libertés, ils veulent mettre sur un pied d’égalité les bourreaux et les victimes.
S’il faut saluer la détermination dont fait montre le régime Pastef pour remettre le pays sur les rails et appliquer le slogan du Jubb Jubbal Jubbanti, il faut reconnaître qu’il compte davantage sur les professions de foi et les déclarations d’intention, plutôt que sur la mise en place de mécanismes éprouvés pour aboutir à une véritable refondation institutionnelle, gage de ruptures conséquentes et décisives d’avec l’ancien ordre néocolonial.
De nouvelles règles du jeu en conformité avec les idéaux de justice sociale doivent être définies et respectées par tous. Il est ainsi contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution.
En somme, il est illusoire de vouloir faire aboutir le projet de transformation systémique, en utilisant la vieille République néocoloniale devenue obsolète.
BOUBACAR MOUSSA BA, TISSERAND DE LA FRATERNITÉ AFRICAINE
Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions
Témoignage d’Abdoulaye Bathily adressé au Professeur Mohammed Ould Maouloud, président de l’Union des Forces du Progrès (UFP) en République islamique de Mauritanie, à l’occasion des obsèques de Ba Boubacar Moussa ce vendredi 14 mars 2025.
Camarade, mardi dernier (4 mars) tu m’envoyais un message m’informant de l’hospitalisation du camarade Boubacar Moussa Ba à l’hôpital Fann de Dakar.
Après ma vaine tentative de le joindre sur son propre téléphone, tu m’as communiqué le contact de son fils Moctar qui se trouvait à son chevet. Je fus rassuré par les dernières informations le concernant malgré son état jugé préoccupant.
Hélas, Allah a décidé de le rappeler à Lui. Nous nous inclinons devant Sa Décision.
La disparition de Boubacar Moussa me remplit d’une profonde tristesse.
J’ai été témoin de plusieurs décennies de la vie de lutte et de combats menés par ce camarade exemplaire à tous égards. Ma relation avec lui date de janvier 1969. Le Sénégal venait à peine de sortir de la tourmente de mai 1968 dont l’Université de Dakar était l’épicentre. Le mouvement étudiant cherchait à panser des blessures physiques et morales infligées par la répression, la fermeture partielle de l’Université et les démons de la division. Comble de malheur, Samba Baldé étudiant en médecine alors président de l’Union des Étudiants de Dakar et figure emblématique de son unité et de son engagement militant venait de nous quitter brutalement emporté par une crise cardiaque en plein cours au centre hospitalier universitaire Le Dantec.
Dans ce moment de désarroi, les dirigeants d’alors avaient décidé de se concerter pour choisir les camarades les plus aptes à relever les défis du moment et les proposer au renouvellement du Comité Directeur de l’Union des Étudiants de Dakar (UED), notre organisation supranationale.
En ma qualité de président nouvellement élu du Comité Exécutif de l’Union Démocratique des étudiants Sénégalais (UDES), je fus désigné par le Comité de concertation des Organisations progressistes représentant les Unions nationales de recueillir les propositions.
C’est ainsi que le camarade Mbou Diagana, vice-président de l’UED me proposa l’étudiant Ba Boubacar Moussa de la faculté des sciences au nom du groupe national mauritanien.
Il m’avait fallu plusieurs rencontres dans ma chambre au 107 Pavillon D de la cité universitaire pour vaincre les réticences de Boubacar et le rassurer ; signes de l’humilité et de la rigueur qui le caractérisaient. Il décida, dit-il, de servir la cause commune.
Il fut élu à l’Assemblée Générale de la Corporation des Étudiants de la Faculté des Sciences pour siéger au Conseil des Étudiants de l’Union des Étudiants de Dakar, ensuite comme membre du Comité Directeur de l’Organisation lors du renouvellement de ce bureau en février 1969.
Le choix de Boubacar dans cet organe dirigeant du mouvement s’avéra particulièrement mérité.
Son engagement marqué par une lucidité exemplaire dans l’analyse des contextes soutenus par ses talents de tribun lui valut très vite le respect et l’admiration des camarades de toutes les Unions Nationales.
La pertinence de ses réflexions adossée à son courage dans l’action lui donna très vite la stature morale du dirigeant qui va continuer de s’affirmer à l’épreuve des luttes à Dakar.
Suite au rebondissement de la crise universitaire en 1971 et à l’exclusion d’une bonne partie du leadership du mouvement étudiant, Boubacar poursuivra en France son engagement au sein de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) et dans le milieu des travailleurs africains immigrés où il s’y distinguera avec brio.
Puis de retour en Mauritanie il poursuit sur le terrain national son combat avec constance et ténacité. Des voix plus autorisées que la mienne parleront mieux de ce chapitre de la vie de Boubacar Moussa.
L’engagement militant de Boubacar ne s’est pas limité pas à l’Université et au théâtre mauritanien. Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions comme l’OMVS, le CILSS, la CEDEAO en vue de promouvoir le développement des peuples de notre espace dans la démocratie, la solidarité et la fraternité durables entre les composantes nationales, culturelles et raciales.
Panafricain et militant authentique, Boubacar était un bâtisseur de ponts, un tisserand de la fraternité humaine. Son attachement au Sénégal ne tient pas seulement aux circonstances familiales ; il reflète la logique de son engagement transnational. Il était un militant total et de tous les jours, un esprit généreux.
J’ai en mémoire de nombreux exemples pour soutenir mon témoignage à cet égard.
Entre autres, lorsqu’à la fin des années 70 un groupe de jeunes journalistes talentueux sous la direction de feu Babacar Touré a décidé de lancer le projet de Sud Communication aujourd’hui **Sud Quotidien** au Sénégal ; ils trouvèrent auprès de Boubacar un de leurs tous premiers soutiens politique et moral.
Dans l’exercice de mes fonctions politiques et diplomatiques, j’ai eu la chance d’avoir pu bénéficier de mes échanges avec Boubacar sur les problèmes de nos deux pays, de l’Afrique et du monde.
Malgré les déceptions et les souffrances de la maladie qui le rongeaient il ne s’était jamais départi de son optimisme révolutionnaire toujours contagieux pour ses interlocuteurs.
En cette douloureuse circonstance, je présente mes sincères condoléances à sa veuve la **camarade Fama Anne** et à leurs enfants, à toute sa famille, à l’UFP et ses militants, à tous les camarades de lutte en Mauritanie, en Afrique et au-delà, au peuple et au gouvernement mauritanien. Que Allah Tout Puissant lui pardonne ses péchés et lui accorde la Paix éternelle au Paradis Firdaws.
Adieu Boubacar
Adieu Frére
Adieu l’Ami
Adieu Camarade !
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LES MARCHANDS DE RÊVES QUI VOLENT LA JEUNESSE
Derrière les écrans lumineux et les promesses de gains faciles se cachent des vies brisées, des études abandonnées et des familles ruinées. Pape Samba Kane reprend un combat entamé il y a 18 ans, avec son livre choc "La folie des jeux d'argent"
Dans un ouvrage coup de poing intitulé "La folie des jeux d'argent", l'écrivain et journaliste Pape Samba Kane (PSK- renouvelle son combat contre les jeux de hasard au Sénégal, 18 ans après une première publication qui lui avait valu de sérieuses représailles.
Cette réédition enrichie cible particulièrement les "Narbi", ces salles de paris sportifs électroniques qui ont envahi les quartiers populaires de Dakar et d'autres villes sénégalaises. Selon l'auteur, ces établissements ont remplacé les "casinos de quartier" qu'il avait dénoncés en 2006, mais avec des conséquences encore plus dévastatrices.
"Ils ont mis des Narbi dans les mêmes quartiers difficiles, les mêmes quartiers pauvres, avec la même dissémination partout", révèle Pape Samba Kane, qui voit dans ce phénomène un véritable "virus contagieux" touchant toutes les couches sociales, et particulièrement les jeunes.
L'enquête de PSK expose les mécanismes implacables de l'addiction aux jeux en ligne. Contrairement aux loteries traditionnelles, les paris sportifs électroniques maintiennent une pression constante sur les joueurs, les incitant à parier en temps réel sur différentes phases d'un match. "Pendant 90 minutes, comment peut-on regarder un match aussi tendu en perdant son argent et en gagnant un peu de temps en temps?", s'interroge l'auteur.
Les conséquences de cette addiction sont alarmantes : détournements d'argent, mensonges, endettement, prostitution et parfois suicides. L'écrivain rapporte des cas dramatiques, comme celui d'un étudiant qui a disparu avec l'argent destiné au loyer familial, ou d'un autre qui a abandonné ses études pendant une année entière pour fréquenter ces établissements.
Pape Samba Kane dénonce également l'absence de régulation efficace. "La loi stipule que seul le président de la République peut donner une autorisation pour l'ouverture d'un casino. Pourquoi y a-t-il des casinos dans nos téléphones sans que le président n'ait son mot à dire?", s'indigne-t-il, plaidant pour une commission de régulation comme il en existe au Bénin ou en France.
Face à cette situation, l'écrivain s'étonne du silence des autorités religieuses, politiques et morales, pointant du doigt le rôle des opérateurs téléphoniques et des célébrités qui font la promotion de ces jeux. Il révèle toutefois que le champion de lutte Modou Lô aurait récemment refusé 300 millions de francs CFA pour une campagne publicitaire de paris en ligne.
Malgré les risques, PSK poursuit son combat, soutenu par des personnalités du monde culturel qui projettent d'adapter son livre au théâtre et au cinéma. "C'est l'arbitrage de Dieu", conclut-il, espérant que cette fois son message sera entendu avant que cette "arme d'autodestruction surnoise" ne fasse davantage de ravages dans la société sénégalaise.
PAR Souleymane Gueye
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE DES CONDITIONNALITÉS DU FMI
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'heure où le nouveau gouvernement doit négocier avec cette institution, une question se pose : comment transformer une relation de subordination en partenariat équitable au service du développement durable?
Au cours des quarante dernières années, le Sénégal a suivi les recommandations du FMI visant à réduire le déficit budgétaire et à atténuer l’accumulation de la dette publique, en contrepartie d’un soutien financier. Pourtant, l’économie sénégalaise demeure fragile, marquée par une pauvreté persistante, une détérioration continue des conditions de vie, des inégalités sociales croissantes et une érosion des capacités institutionnelles. Ces déséquilibres structurels soulignent l’urgence de stimuler une croissance économique endogène et durable, condition essentielle pour résorber les déficits et renforcer la résilience économique. Cela exige non seulement une gouvernance efficace, mais aussi des réformes structurelles profondes, s’inscrivant dans une vision à moyen et long terme—des réformes qui pourraient s’opposer aux prescriptions budgétaires conventionnelles du FMI. Ainsi, il est impératif pour le gouvernement sénégalais de repenser ses relations avec le FMI afin d’éviter le suivisme continuel des régimes précédents. Comment le Sénégal peut-il engager cette transformation et concilier impératifs budgétaires et objectifs de développement durable ?
Rôle historique du FMI : Encourager la coopération économique internationale
Il y a 80 ans quelques pays se rencontraient à New Hampshire pour discuter des questions économiques et de l’économie internationale à la suite de la seconde guerre mondiale. De ces discussions, naissait le « Système de Breton Wood » dont le Fonds Monétaire International (FMI) est l’émanation et la Banque Mondiale dans une moindre mesure. Leur objectif primordial était de consolider un état interventionniste dans l’économie pour atténuer les dérives et limites d’un « capitalisme sauvage » effréné et incontrôlable.
Les précurseurs (Keynes et White) croyaient fortement à la nécessité de l’intervention de l’état dans l’activité économique (1). Ainsi les pays étaient libres d’imposer des contrôles des capitaux afin de minimiser la fuite des capitaux en cas de récession ou de crise de la balance des paiements. Le FMI leur avait même permis d’être protectionniste. Ce qui contredit totalement ce qui se passe actuellement dans l’économie internationale où le FMI essaie d’améliorer la coopération monétaire internationale, d’encourager le commerce international et la croissance économique, et de décourager les politiques qui constituent des obstacles à la prospérité économique.
Auparavant, le FMI accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. Mais l’accord avait ses limites dans la mesure où le FMI n’avait pas créé un mécanisme contraignant les pays excédentaires à procéder à des ajustements – augmenter la demande intérieure- pour que les pays déficitaires solvent leur crise économique immédiatement sans recourir à des prêts avec des coûts exorbitants. Au lieu de cet ajustement, le FMI se limitait à imposer des « conditionnalités » donc l’objectif était la stabilisation, c’est-à-dire la correction des déséquilibres macroéconomiques pour résoudre la crise de la balance des paiements.
Chocs pétroliers, transition historique du FMI et échecs du « Washington consensus » programme
À la suite des chocs pétroliers des années 1970, de la volatilité des prix des matières premières, de l’inflation galopante qui s’en est suivi, et du développement de l’informatique, plusieurs acteurs prennent des décisions majeures – réforme de l’économie chinoise par Den Xiao Ping, abandon du contrôle de change en Angleterre, dérégulation et diminution des taxes aux États Unis, et échec de l’Union Soviétique – qui vont changer la configuration de l’économie internationale et financière. Ces actes corollés aux problèmes domestiques (augmentation des déficits budgétaires et commerciales) et aux calamites naturelles qui sévissaient dans beaucoup de pays du Tiers monde ont été l’occasion saisie par les institutions financières internationales pour imposer des reformes (2) – programme d’ajustement structurel – en faisant du FMI le principal agent pour les mettre en œuvre.
Mais le FMI a perdu sa crédibilité après avoir imposé son programme d’ajustement structurel avec des conséquences économiques désastreuses. En Amérique Latine, l’intervention du fond avait conduit à une récession économique avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Les économies de ces pays se sont détériorées avec une augmentation des inégalités et une forte détérioration des déficits budgétaires et externes qui ont conduit à une crise financière internationale. L’intervention du FMI en Asie a aussi été désastreuse du fait de la suppression du contrôle des capitaux et de l’application des mesures recommandées (Washington Consensus) par les économistes du fond.
Le Sénégal et beaucoup de pays africains n’ont pas échappé au diktat du FMI. En effet, l’ajustement structurel des années 80 dont la justification était l’ancrage du pays dans la mondialisation et le rétablissement des équilibres budgétaires et extérieures ont conduit a l’affaiblissement des moyens d’intervention de l’État dans l’économie (élimination progressive des sociétés publiques à vocation agricole, réduction des programmes sociaux, suppression de la petite et moyenne industrie a travers le retrait des mesures protectives , élimination des banques nationales dédiés à distribuer le crédit aux Pme, ouverture du marché intérieur aux industries étrangères plus compétitives(3)). Cette politique a eu des conséquences désastreuses sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des populations.
Malgré l’échec de cette politique d’ajustement structurel, il est presque impossible de contourner le FMI lors qu’un pays a besoin de lever des fonds auprès des bailleurs et des marches financiers. Cependant, le Sénégal peut contourner le FMI, ou à défaut, minimiser l’impact que le FMI peut avoir sur la conception et l’implémentation des politiques publiques, malgré le besoin de financement croissant de l’économie
Le Sénégal doit-il défier le FMI ?
Compte tenu des performances historiques du FMI (3), il serait judicieux que le gouvernement sénégalais aborde avec prudence le recours au Fonds pour ses besoins de financement. Dans certains contextes, les recommandations du FMI ont suscité des débats quant à leur efficacité. Le Sénégal pourrait ainsi envisager de réévaluer les accords conclus avec le Fonds, afin de garantir qu’ils s’alignent sur les priorités nationales. Le FMI, en tant qu’institution internationale, opère selon des principes économiques qui reflètent souvent une approche libérale et des intérêts globaux. Cette orientation pourrait être en décalage avec les principes de souveraineté, de bonne gouvernance et d’équité prônés par le Pastef.
En effet, le FMI est en mesure de soulager temporairement la situation économique difficile en octroyant ce prêt de $1,8 milliard, mais le résultat de l’application de ces conditionnalités pourrait conduire à l’aggravation de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, la détérioration des finances publiques, et l’installation d’un malaise social aux conséquences incalculables sur la capacite du pays à mener à terme son programme de transformation systémique de l’économie. Dans cette perspective, le Sénégal pourrait suivre l’exemple de certains pays d’Asie du Sud Est en entreprenant des réformes économiques internes tout en renforçant son autonomie économique. Ces réformes doivent tourner autour de quelques axes :
Un effort soutenu de rationalisation des dépenses publiques qui passera par : un réaménageant les ministères qui pourront tourner autour de 15, une consolidation/suppression de certaines agences publiques, une réduction drastique des coûts de fonctionnement des administrations et une chasse effrénée aux fonctionnaires absentéistes nommés par clientélisme politique ou faveurs personnelles, une purge des fonctionnaires fictifs de l’administration centrale et des entreprises para publiques, un non renouvellement des contrats des consultants des agences publiques
Un meilleur ciblage des subventions aux services de base (électricité, gaz, transport) sur le court terme et une réduction graduelle de ces subventions sur le long terme.
Une restructuration des plans sociaux en repensant les prestations familiales pour les Sénégalais sous le seuil de la pauvreté et en introduisant une carte alimentaire. Dans cette optique, il faut privilégier les transferts directs et les aides directes.
Il faut continuer à mener ces réformes nécessaires pour continuer l’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur la majorité parlementaire et populaire prête à accompagner le gouvernement.
Pour pallier le déficit de financement de l’économie sénégalaise et éviter de faire appel au FMI actuellement, le Sénégal peut suivre une stratégie de mobilisation des ressources internes qui tournerait autour de ces axes :
Récupérer l’argent détourné en mettant en œuvre des mécanismes d’incitation (médiation pénale, amnistie pour blanchir l’argent détourné et planqué dans des comptes à l’étranger, des coffres forts, sous les matelas, et en espèce) à retourner les fonds et des mesures coercitives pour les récalcitrants (reddition intelligente des comptes)
Élargir l’assiette fiscale (sans pour autant augmenter le taux d’imposition fiscale), optimiser le recouvrement des recettes fiscales, et minimiser les dépenses fiscales et les exonérations fiscales.
Mobiliser l’épargne locale et de la diaspora en mettent en pratique la campagne de mobilisation et de sensibilisation déjà entamée autour du financement endogène de l’économie.
Éviter une nouvelle restructuration de la dette et à défaut renégocier la dette à l’échelle régionale/ BRICS. Pour cela, il faudra restaurer et renforcer la confiance des investisseurs privés par la mise en place de stratégies efficaces de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité et conséquemment accélérer la baisse du risque pays. Ce qui favorisera des opportunités de refinancement sur les marchés privés.
Développer les exportations en accélérant la mise en place des projets économiques viables centrés autour d’une politique de substitution aux importations et de la relance des exportations énergétiques, minières, halieutiques et agricoles.
Accélérer les reforme structurelles pour transformer le secteur primaire et favoriser la production, en allouant une plus grande part du budget à ce secteur.
Commencer à concrétiser un plan de relance économique sur le moyen et long terme.
Ces mesures permettront à l’économie sénégalaise de mieux résister aux chocs extérieurs, tels que la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ou encore la baisse des prix des matières premières à l’exportation. Par ailleurs, elles contribueront à poser les bases solides de la transformation industrielle, au développement d’une industrie culturelle innovante et numérique, ainsi qu’à la promotion des PME, éléments clés pour atteindre les objectifs du Plan de Développement « Sénégal 2050 ». Ces mesures, renforcées par un appel à la mobilisation populaire autour d’un pacte social visant à bâtir une économie endogène, pourraient éventuellement permettre au Sénégal d’éviter de se soumettre aux exigences du FMI.
Bibliographie
John Maynard Keynes et Dexter White, conseiller économique de FDR qui a joué un rôle important dans la conception du New Deal
Washington Consensus et Mesures d’ajustement structurel « stratégie de développement des pays africains » Gueye, S Colloque sur les pays africains Monterey Institute of International Studies April 2016