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27 novembre 2024
Société
SAINT-LOUIS EN ÉTAT D’ALERTE FACE À LA MONTÉE DES EAUX DU FLEUVE SÉNÉGAL
Face à la montée des eaux, les autorités de la région ont activé un comité de crise pour coordonner les actions contre les inondations. Avec des quartiers déjà touchés, les efforts se concentrent sur le relogement des sinistrés.
Face à la montée des eaux du fleuve Sénégal, les autorités de la région de Saint-Louis sont en état d’alerte. Le gouverneur Al Hassan Sall a réuni le comité de crise mis en place pour coordonner les actions face aux inondations. Composé d’autorités administratives, militaires, paramilitaires et d’acteurs de la société civile, ce comité a pour objectif de surveiller l’évolution de la situation et de mettre en œuvre des mesures préventives.
Deux quartiers de la ville, Khar Yalla et Médina Chérif, ont déjà commencé à subir les effets de la crue. Des opérations d’extirpation ont été lancées, et des tentes sont en cours d’installation pour reloger les sinistrés. « Nous ne nous arrêtons pas seulement à leur réinstallation. Nous leur fournissons également de l’eau, de l’électricité, des soins médicaux, ainsi que des vivres et de la sécurité », a rassuré le gouverneur.
Alors que l’arrivée du troisième pic de crue est imminente, les autorités renforcent les mesures pour prévenir de nouveaux dommages. « Nous devons anticiper et prendre toutes les dispositions nécessaires pour ne pas être pris au dépourvu », a averti Al Hassan Sall, appelant à l’engagement de toute la population de la ville historique de Saint-Louis.
La situation à Saint-Louis, tout comme dans les départements voisins de Podor et Dagana, est préoccupante. Les autorités multiplient les efforts pour aménager des sites de recasement confortables et fournir une assistance aux sinistrés. En outre, des mesures anticipatives ont été prises en prévision de l’arrivée de l’onde de crue dans les prochains jours, afin de réduire les risques d’aggravation de la situation.
Le gouvernement sénégalais, en collaboration avec les autorités locales, continue de convoyer des vivres et des secours dans les zones touchées. Plusieurs localités des régions de Saint-Louis, Matam et Tambacounda, situées le long du fleuve Sénégal, subissent depuis le 12 octobre des inondations, causant d’importants dégâts matériels et des pertes agricoles. Ces efforts sont menés pour atténuer les impacts de la crue et soutenir les populations en difficulté.
KARTHALA DÉNONCE L'INSTRUMENTALISATION DU LIVRE DE SÉVÉRINE AWENENGO DALBERTO SUR LA CASAMANCE
La présentation de l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal" a été annulée. L'éditeur défend un travail purement scientifique face accusations de "séparatisme" de l'APR
(SenePlus) - Une polémique secoue le monde éditorial et politique sénégalais. La séance de dédicace de l'ouvrage "L'Idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", prévue le samedi 26 octobre 2024 à la librairie Aux 4 Vents à Dakar-Mermoz, a été annulée face aux risques de perturbations.
Au cœur de la controverse, un livre scientifique signé par Séverine Awenengo Dalberto, historienne et chargée de recherches au CNRS à l'Institut des mondes africains (Imaf). L'ouvrage, fruit de vingt ans de recherches, examine la période 1875-1970 à travers une vaste documentation d'archives publiques et privées, ainsi que des entretiens.
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR), s'est fermement opposé à cette publication, qualifiant l'ouvrage de "pamphlet irrédentiste". Dans un communiqué virulent, l'APR accuse le livre de défendre "des thèses dangereusement révisionnistes qui n'ont d'autre objectif que d'exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance".
Face à cette polémique, les éditions Karthala ont tenu à réaffirmer leur position dans un communiqué officiel ce mercredi 23 octobre. La maison d'édition "regrette profondément l'instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu". Elle souligne que le livre, loin de défendre des thèses séparatistes, vise à « restituer les origines historiques complexes » de la situation casamançaise.
L'éditeur rappelle son engagement historique dans "la diffusion des savoirs, notamment sur l'Afrique" et insiste sur le caractère strictement académique de l'ouvrage. Karthala précise que la publication, prévue depuis plusieurs mois, "est totalement indépendante de la situation politique actuelle au Sénégal" et invite chacun à lire l'ouvrage "afin de se forger une opinion éclairée sur le sujet".
BAKEL, LES FORCES ARMÉES SOUTIENNENT LES VICTIMES DES INONDATIONS
L’aide, qui comprend 4 tonnes de riz, 1 000 litres d’huile, une tonne de sucre et 500 kg de lait en poudre, vise à soulager les familles qui ont vu leurs habitations et leurs moyens de subsistance sévèrement affectés par les crues.
Les Forces armées sénégalaises ont intensifié leur engagement en faveur des populations sinistrées du département de Bakel, touchées par de graves inondations. Dans le cadre d’une opération humanitaire d’envergure, elles ont procédé à la distribution de vivres aux victimes du village de Diawara et du site de recasement, en étroite collaboration avec le préfet de Bakel.
L’aide, qui comprenait 4 tonnes de riz, 1 000 litres d’huile, une tonne de sucre et 500 kg de lait en poudre, visait à soulager les familles qui ont vu leurs habitations et leurs moyens de subsistance sévèrement affectés par les crues.
Cette initiative s’inscrit dans une réponse globale des autorités sénégalaises pour atténuer les impacts des intempéries sur les populations vulnérables.
Outre cette distribution de vivres, les Armées ont installé des hôpitaux mobiles dans la région afin de répondre aux besoins urgents en matière de soins de santé. Ces structures temporaires permettent de traiter les malades et de prévenir les épidémies dans ces zones à haut risque, renforçant ainsi la résilience des communautés affectées par cette catastrophe naturelle.
Les autorités locales, représentées par le préfet de Bakel, ont salué l’engagement des Forces armées et leur soutien inconditionnel aux sinistrés.
Cette action vient compléter d’autres mesures d’urgence déjà mises en place par le gouvernement pour faire face à la crise humanitaire qui sévit dans plusieurs régions du pays en raison des fortes pluies.
par Thierno Alassane Sall
PASTEF USE DU MACHIAVÉLISME POLITIQUE
À l'arrivée, ils se paient les services de Judas. Comme Judas 1er, ce rejeton sénégalais n'est pas recruté pour le bien qu'il peut apporter à Pastef, mais pour le mal qu'il inflige à la coalition qui l’a investi et, au-delà, à la morale et la démocratie
Ils avaient promis de remettre la morale au début et à la fin de tout. Ils se piquaient de réglementer les voiles des écolières. Ils avaient fait mine de détester les combines politiques au point de refuser toute coalition.
À l'arrivée, ils se paient les services de Judas. Comme Judas 1er, ce rejeton sénégalais n'est pas recruté pour le bien qu'il peut apporter à Pastef, mais pour le mal qu'il inflige à la coalition qui l’a investi et, au-delà, à la morale et la démocratie.
Pastef, qui avait légitimement dénoncé l'immense scandale de ses listes détournées par son mandataire dans le département de Matam, lors des locales de 2022, recourt à des pratiques similaires.
Les masques sont tombés : après la rétention de la décision du Conseil constitutionnel relative à la dissolution de l’Assemblée nationale, après la ruse de Diomaye sur la Déclaration de politique générale, il faut être partisan et naïf pour ne pas voir que Pastef use de ce même machiavélisme politique qui a conduit le pays dans l'impasse.
BOUGANE, L'ALLIÉ DEVENU FRONDEUR
"Il n'est pas du genre à pouvoir s'entendre avec Sonko". Le patron de D-Média est passé de soutien de Pastef à opposant féroce au nouveau régime. Sa récente arrestation marque un nouveau palier dans son opposition au pouvoir qu'il adulait hier
(SenePlus) - Du soutien inconditionnel à l'opposition farouche, Bougane Guèye Dany cultive l'art du grand écart politique. Celui qui appuyait Pastef pendant la présidentielle s'est mué en quelques semaines en pourfendeur du nouveau régime. Une confrontation théâtrale avec les forces de l'ordre près de Bakel vient de le conduire en prison. Le magnat des médias, qui rêve d'une carrière politique, voit ses ambitions législatives menacées par ce énième coup d'éclat.
Les faits qui ont conduit à son arrestation, rapportés par Jeune Afrique (JA), illustrent parfaitement la métamorphose du personnage. Le week-end dernier, alors que le président Bassirou Diomaye Faye, "revêtu d'un treillis militaire couleur camouflage", visitait Bakel, "ville du Sénégal oriental ensevelie sous les eaux à la suite des crues exceptionnelles du fleuve Sénégal", Bougane Guèye Dany mène "un convoi d'une quinzaine de véhicules" vers la zone sinistrée.
La confrontation était peut-être inévitable. Comme le rapport Jeune Afrique, citant l'ancien député Thierno Bocoum présent sur place : "Les gendarmes nous ont indiqué que nous ne pouvions rejoindre la ville car le chef de l'État s'y trouvait." Face à ce barrage, à 15 kilomètres de Bakel, Bougane lance son ultimatum : "Soit vous me laissez passer, soit vous m'arrêtez."
Le patron des médias sera effectivement écroué ce 21 octobre pour 'rébellion', 'outrage' et 'refus d'obtempérer'." Son procès en flagrant délit est prévu pour le 30 octobre.
L'art du retournement d'alliance
Le plus surprenant dans cette affaire, note Jeune Afrique, c'est qu'"il était encore difficile d'imaginer que l'homme – qui s'était vu recaler prématurément au stade de l'examen des parrainages – en viendrait si rapidement à crucifier les figures du nouveau régime." Un revirement d'autant plus spectaculaire que, selon Thierno Bocoum cité par le magazine, "il a soutenu Pastef pendant toute la période préélectorale. Mais il n'a pas donné de mot d'ordre à l'heure du vote."
Les critiques de Bougane envers le nouveau pouvoir se multiplient rapidement. Début octobre, rapport JA, il déclare : « L'image du Sénégal s'est détériorée à cause d'une gestion amateuriste. [...] Nous avons un président sans vision et un Premier ministre incapable d'établir une direction stratégique. ".
Cette opposition frontale n’est pas passée inaperçue au sein du pouvoir. Le 1er juin, selon Jeune Afrique, le député Abass Fall, figure de Pastef, mettait en garde : "Ce que Macky Sall faisait contre Ousmane Sonko, c'est ce que certains essayent de faire [aujourd'hui]."
En réponse à ces propos, le magazine rapporte que Bougane Guèye Dany dénonçait dans un communiqué "un harcèlement de la part des nouvelles autorités", évoquant notamment "le dossier fiscal [du groupe], bien que pendant devant la justice, [qui] a été rouvert par les services fiscaux, réclamant sous huitaine le paiement de plus de 2 milliards de F CFA."
Les raisons d'une rupture
Un analyste politique cité par Jeune Afrique propose une lecture éclairante de ce revirement : "Pendant les dernières années de pouvoir de Macky Sall, Bougane Guèye Dany s'était montré féroce envers lui et avait endossé le bleu de chauffe au service d'Ousmane Sonko, alors opposant." Le même analyste suggère : "Je ne peux que présumer qu'il n'a pas été invité à la table du banquet au lendemain de la victoire et a pu mal le prendre, car son ton s'est aussitôt durci. Convoitait-il un poste important ? Envisageait-il de faire des affaires avec l'État ?"
Un autre observateur, qualifié par le magazine de "blanchi sous le harnais", apporte un éclairage complémentaire : "Fondamentalement, il n'est pas du genre à pouvoir s'entendre avec Ousmane Sonko. Leurs profils sont trop proches, tout comme l' est d'ailleurs celui de Barthélémy Dias : même génération et même caractère volcanique."
Un empire médiatique en quête de reconnaissance politique
Jeune Afrique souligne l'importance de son arsenal médiatique : "Sen TV, Zik FM, La Tribune, Actunet.net, sans parler de l'agence de communication Dak'Cor." Pourtant, note le magazine, Bougane a "buté jusqu'ici sur la première marche d'une carrière politique demeurée virtuelle". En effet, « depuis cinq ans, toutes ses tentatives de candidature se sont fracassées sur le mur des parrainages ».
Pour Thierno Bocoum, cité par Jeune Afrique, l'équation est claire : "Il a une force de frappe énorme. Et l'on constate une détermination du gouvernement à lui faire payer ses écarts." Le verdict du 30 octobre dira si Bougane Guèye Dany pourra, comme le conclut le magazine, participer "pour la première fois de sa carrière politique encore embryonnaire" aux législatives du 17 novembre.
LES MISERES DE LAT DIOP
Inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 26 septembre dernier, notamment pour détournement présumé de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux, Lat Diop fait face a des mesures consevatrices
Inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 26 septembre dernier, notamment pour détournement présumé de deniers publics, extorsion de fonds et blanchiment de capitaux dont le montant est estimé à 8 milliards de F CFA, Lat Diop fait face a des mesures conservatoires.
Celles-ci ordonnées par le juge d’instruction du pool judiciaire financier concerne d’abord le blocage de ses comptes bancaires, révèle L’Observateur. Selon les avocats de l’ancien ministre des Sports, repris par le journal du Groupe futurs médias, lesdits comptes ne contiennent que «sommes modestes destinées à l’entretien de la maison» de leur client.
Les misères de l’ex-directeur général de la Lonase ne s’arrêtent pas là, signale la même source, indiquant qu’«en plus du blocage des comptes, le magistrat a ensuite ordonné la saisie de plusieurs véhicule appartenant à Lat Diop» au moment où souffle le quotidien d’information, «certains de ses véhicules sont en possession de membres de la famille» du prévenu.
Enfin, une procédure a été lancée pour «la saisie de la résidence principale ainsi que d’autres biens immobilières de Lat Diop», complète L’Obs. Qui souligne que ses avocats sont sur le pied de guerre.
En effet, la défense de l’ancien ministre, dénonçant des «sanctions excessives», qui ne visent, selon eux, «qu’à asphyxier financièrement» leur client, afin de «le priver de toute sa capacité de défense», est déterminée à «engager une lutte acharnée» pour sa libération.
L’ARMÉE SÉNÉGALAISE EN SOUTIEN AUX INVALIDES MILITAIRES ET BLESSÉS DE GUERRE
Le Colonel Ndiagne Diouf, Directeur de l’Action Sociale des Armées, était l’invité de la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale ce mardi 22 octobre 2024. L’officier a présenté la campagne « Dello Njukal » ...
Le Colonel Ndiagne Diouf, Directeur de l’Action Sociale des Armées, était l’invité de la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale ce mardi 22 octobre 2024. L’officier a présenté la campagne « Dello Njukal », destinée à honorer et à soutenir les invalides militaires et les blessés de guerre.
Le Colonel Diouf a expliqué que la Direction de l’Action Sociale des Armées joue un rôle central dans l’accompagnement des soldats et de leurs familles, que ce soit en période de difficulté ou dans le cadre de leur service. Ses missions incluent le soutien sanitaire, social et moral, notamment pour les mutilés et les blessés de guerre, avec l’appui de la Fondation des Invalides. En outre, la direction organise des activités récréatives pour les enfants des militaires et facilite la réinsertion sociale des soldats en fin de service, afin de les aider à retrouver une vie civile épanouie.
La campagne « Dello Njukal », une initiative du Chef d’État-major Général des Armées, le Général Mbaye Cissé, a pour objectif de mobiliser la solidarité nationale en faveur des militaires invalides et des blessés de guerre. Le Colonel Diouf a rappelé que cette campagne s’étend sur deux mois pour permettre une meilleure identification des bénéficiaires et pour encourager la participation de toutes les parties prenantes, civiles comme militaires.
Cette campagne a vu le jour après que le Général Cissé a pris conscience des difficultés persistantes que rencontrent ces militaires malgré les efforts déployés par l’État. Pour répondre à ce besoin, une série d’activités de sensibilisation et de collecte de fonds a été lancée, y compris la projection d’un téléfilm lors de l’ouverture de la campagne. « Dello Njukal » vise à renforcer l’inclusion de ces militaires et à offrir des solutions concrètes à ceux qui souhaitent entreprendre des projets personnels ou collectifs.
Le Colonel Diouf a insisté sur la transparence comme pierre angulaire de cette campagne. Trois équipes sont actuellement déployées sur le terrain pour rencontrer les autorités, et chaque équipe inclut un représentant des invalides. Les plateformes pour les transferts d’argent sont aussi conçues pour garantir la transparence, assurant que les fonds collectés soient gérés de manière claire et responsable.
En collaboration avec l’Agence pour la Réinsertion Sociale, la campagne « Dello Njukal » se concentre sur la priorisation des projets individuels et collectifs pour les anciens militaires. L’objectif est de budgétiser ces initiatives de manière efficace pour qu’elles puissent bénéficier à un maximum de personnes. La campagne prendra fin le 19 décembre avec une cérémonie durant laquelle le Chef d’État-major Général des Armées remettra la contribution récoltée à toutes les couches vulnérables concernées.
Cette campagne « Dello Njukal » incarne la reconnaissance de la nation envers ceux qui ont servi sous le drapeau et qui, malgré leurs blessures, aspirent à une vie meilleure. Elle met également en lumière la solidarité de l’armée et de la population sénégalaise, unies pour soutenir les héros blessés dans leur parcours de résilience.
LE SÉNÉGAL INTENSIFIE LA LUTTE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Le lieutenant Henry Boumy Ciss, chef de la division communication, prévention et sensibilisation du Comité Interministériel de Lutte Contre la Migration Irrégulière, était l’invité de la matinale « Salam Sénégal » ce mercredi 23 octobre 2024
Le lieutenant Henry Boumy Ciss, chef de la division communication, prévention et sensibilisation du Comité Interministériel de Lutte Contre la Migration Irrégulière, était l’invité de la matinale « Salam Sénégal » ce mercredi 23 octobre 2024. La discussion a porté sur les enjeux liés à la migration irrégulière et les initiatives en cours pour y faire face.
Le Sénégal est confronté à des vagues migratoires depuis 2004, et malgré les efforts de l’État pour y mettre fin, le phénomène persiste. La situation s’est aggravée ces dernières années, notamment en 2022, 2023, et 2024, avec des drames maritimes survenus à Mbour. L’État sénégalais, conscient de la nécessité de préserver sa jeunesse pour assurer le développement du pays, a mis en place un Comité Interministériel. Ce comité, qui regroupe des ministères, des ONG, la société civile, des mairies et des collectivités territoriales, vise à élaborer des stratégies pour combattre la migration irrégulière.
Le lieutenant Henry Boumy Ciss a précisé que cette stratégie, validée par le gouvernement et soutenue par des partenaires financiers et techniques, s’inscrit dans un plan d’action de dix ans, avec des évaluations prévues tous les deux ou trois ans.
Selon Henry Boumy Cisscontrairement aux idées reçues, la migration irrégulière ne trouve pas ses racines uniquement dans la pauvreté. Nombreux sont ceux qui choisissent de partir en Europe malgré un emploi stable au Sénégal. Pour beaucoup, l’Europe représente une promesse de vie meilleure, renforcée par la pression sociale et la désinformation. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé en donnant une image faussée de la réussite en Europe, alimentant le « mirage » d’une vie luxueuse et prospère. Souvent, les familles elles-mêmes encouragent ces départs, espérant une fortune rapide.
Le Comité Interministériel a élaboré une approche en cinq axes pour lutter contre la migration irrégulière : Prévention : Sensibiliser la population, en particulier les jeunes, sur les dangers et les réalités de la migration clandestine. Gestion des frontières : Renforcer la sécurité aux frontières pour contrôler les départs clandestins. Répression : Poursuivre les organisateurs de voyages clandestins. Le lieutenant Ciss a souligné que la répression ne concerne pas les migrants eux-mêmes, mais les réseaux de trafic de migrants et de traite des personnes. Les autorités envisagent d’alourdir les sanctions pour dissuader les trafiquants. Assistance et Protection des Migrants : Offrir un soutien aux migrants en détresse et respecter leurs droits fondamentaux. Réintégration des Migrants de Retour : Mettre en place des mécanismes d’accompagnement pour faciliter le retour des migrants dans la société et éviter les traumatismes liés à leur expérience migratoire.
Une nouvelle stratégie sera mise en avant cette année selon le lieutenant c’est de valoriser les parcours de réussite des Sénégalais qui sont partis en Europe, ont réussi, puis sont revenus au pays pour bâtir une vie prospère. L’idée est de montrer que la réussite n’est pas exclusive à l’étranger et que l’opportunité existe également au Sénégal. Ces histoires serviront d’exemple pour convaincre les jeunes de rester et investir leur énergie dans le développement de leur propre pays.
La mission du Comité Interministériel et ses efforts pour juguler la migration irrégulière témoignent de la volonté du Sénégal de protéger sa jeunesse. Le pays s’engage à trouver des solutions durables pour offrir des perspectives économiques et sociales à ses jeunes, et à les sensibiliser aux risques associés à la migration clandestine. La campagne de communication s’intensifie pour inspirer un changement de mentalité, et promouvoir l’idée que l’avenir peut se construire au Sénégal.
THIES ENGAGE UNE TROISIEME PHASE DE MODERNISATION DE SON RESEAU
Le maire de Thiès, Babacar Diop, a lancé mardi la troisième phase de modernisation et de densification du réseau d’éclairage public de la ville, pour un coût global de 347 millions de FCFA
Le maire de Thiès, Babacar Diop, a lancé mardi la troisième phase de modernisation et de densification du réseau d’éclairage public de la ville, pour un coût global de 347 millions de FCFA, a constaté l’APS.
”Après les précédentes phases (1 et 2), nous voilà encore ici pour poursuivre, allègrement, la modernisation et l’intensification du réseau d’éclairage public’’, a dit Babacar Diop.
Pour le maire de Thiès, cette “étape marquante et importante” consiste à remplacer les lampadaires au sodium par des luminaires en LED sur l’ensemble du réseau 4-4-44 devenu ”obsolète”, ainsi que sur d’autres grandes avenues.
La ville de Thiès avait bénéficié entre 2003 et 2004, dans le cadre de la décentralisation de la fête nationale de l’indépendance, de vastes travaux de modernisation de son réseau de voirie urbaine et d’éclairage public.
La plupart de ces infrastructures sont aujourd’hui dégradées ou ne répondent plus aux normes en vigueur, nécessitant ainsi une rénovation.
“Au-delà de la modernisation et de la densification du réseau, le projet, à terme, nous plonge au cœur de l’économie et de la maîtrise de l’énergie, de l’amélioration de la sécurité publique et routière, de la réduction de l’empreinte carbone, de la réduction des coûts de maintenance pour la ville”, a fait valoir Babacar Diop.
Aussi, le maire a annoncé le retour des feux tricolores dans l’ensemble des artères de la ville, pour un coût total de 200 millions de FCFA.
‘’Ces équipements contribueront à l’amélioration de la fluidité du trafic urbain et au renforcement de la sécurité routière pour tous les usagers”, a assuré l’édile de Thiès, qui a précisé que le financement des travaux sera “entièrement pris en charge dans le budget de la mairie de ville”.
Babacar Diop a promis que les travaux seront livrés “à la mi-décembre”.
Il est prévu, dans la même période, la réception des travaux de la Place de France et de la statue de Lat-Dior, a annoncé aussi le maire de Thiès.
MAKHTAR M'BOW PAR CELLE QUI L'A AIMÉ
Des cours aux lycéens de Rosso aux rencontres avec les grands de ce monde, leur parcours défie l'ordinaire. Une histoire d'amour et d'engagement racontée par celle qui fut de tous les combats aux côtés de Makhtar : son épouse Raymonde Fadhila Mbow
Le texte suivant est de Madame Raymonde Fadhila Mbow, épouse d'Amadou Makhtar Mbow, extrait du livre "Amadou Mahtar Mbow, Une Légende à Raconter – Entretiens avec un Éclaireur du Siècle", publié aux Éditions Karan en 2021 par Mahamadou Lamine Sagna.
Puisque la parole, lorsqu’elle est bonne en remontant vers la bouche, se charge d’humeur allègre et engendre d’autres paroles qui créent la vie ou la fortifient, je ne me priverai pas en ces entretiens, de raconter. Mahtar avec les mots miens…
C’est à Paris, en novembre 1950 que nous nous sommes rencontrés dans un amphithéâtre de la Sorbonne pendant un cours d’histoire du Professeur Marou. Cet endroit vétuste et austère manquait totalement de charme. Mahtar était au premier rang, juste en face du professeur et moi plus haut vers le septième rang… Tout le monde le sait, pendant certains cours, en l’occurrence ceux qui nous passionnent, les regards, survolent la salle, volent les visages, les mots des uns et des autres. Mon attention était attirée par un étudiant noir, qui me paraissait plus attentif et plus réactif que les autres. Etait-ce parce que nous étions les deux seuls noirs de l’auditoire, était-ce parce qu’il m’avait l’air d’en savoir un bout, toujours est-il qu’à la sortie du cours nous avons échangé quelques mots. Sans doute anodins, au début, généralement le « d’où viens-tu ? » « Où habites-tu ?” Ainsi commença une belle et longue histoire dont vous suivez encore le déroulement.
Mahtar dégageait une sorte d’aura que j’ai attribuée au début à sa soif d’apprendre et à sa passion pour l’histoire, dont il avait décidé de faire sa profession. Mais plus tard j’ai compris que cette aura lui provenait de son enfance choyée, heureuse et studieuse, entre un père aimant et fier et une tante, - ainsi désigne-t-on les épouses d’un père polygame - qui, n’ayant pas eu d’enfant, lui a consacré toute son affection, et plus encore après la perte prématurée de sa mère. Fara, son père lui a donné le goût du travail bien fait, de l’exigence envers soi-même, du courage devant l’adversité, la connaissance des vertus des plantes et les soins des animaux domestiques.
Son père, sa mère et sa tante lui ont inculqué les valeurs familiales qui feront de l’enfant un honnête homme respectueux de tous les membres de sa communauté. Tous trois lui ont montré l’exemple de bons croyants. En retour, Ndiaga (surnom de Mahtar) a toujours voué un culte à sa tante et parle d’elle avec tendresse et gratitude.
Mahtar cultivait tout aussi le goût de l’élégance pendant nos années de fac. Il était superbe dans une veste en velours beige, très bien coupée avec un foulard assorti. A la fois serein et enjoué avec des convictions politiques et sociales très documentées parce qu’il lisait beaucoup. Il était très à l’aise dans les milieux intellectuels comme dans les milieux populaires et savait se faire des amis, mais hélas aussi des ennemis que ses indéniables qualités et ses idées dérangeaient. Je me suis vite rendue compte qu’il était responsable et mature, et il me semblait si différent des autres garçons, du genre fils à papa, que je fréquentais...
….. Ne me rappelez pas mes doutes lorsque je devais aller vivre avec lui en Afrique. Eh oui, j’ai eu des doutes, des interrogations et même des craintes, mais dans ma famille nous avons tous été bercés par des chansons et des contes qui nous rappelaient nos origines africaines. On se glorifiait de l’histoire de l’oncle Benito, capitaine de vaisseau, qui avait fait un voyage en Ethiopie, seul pays indépendant d’Afrique à l’époque et qui ambitionnait de développer les relations avec Haïti, seule république noire indépendante dans le monde. Il avait aussi écrit un livre sur les colonies d’exploitation en Afrique dans lequel il décrivait l’histoire d’un village au Sénégal. On parlait aussi de son air triste parce qu’il avait laissé un secret d’alcôve à Addis Abeba.
…Parlant d’Afrique, nous avons vécu en Mauritanie, au Maroc et au Sénégal. Nous sommes d’abord allés en Mauritanie. Après notre mariage en 1951, à la fin de nos études à la Sorbonne, nous avons donc été affectés au Collège de Rosso puisque l’autorité coloniale avait décrété que Mahtar, mon futur mari, indépendantiste convaincu, n’étant « corruptible ni par l’argent, ni par les femmes », était indésirable au Sénégal.
Ce séjour d’environ 3 ans a été marqué par de belles rencontres avec nos collègues, nous étions les deux seuls professeurs noirs avec nos élèves adolescents, turbulents parfois, mais qui nous faisaient confiance et nous admiraient.
…Le Sénégal était le pays d’ancrage donc celui où nous revenions le plus souvent. L’un des moments que je tiens jalousement conservé dans ma mémoire c’est l’accueil du père de Mahtar à Louga lors de ma première visite. Dès que je suis descendue de la voiture il m’a ouvert les bras en disant ‘“ma fille, ma fille” avec une tendresse inexprimable. Je n’oublierai jamais le regard plein de bonté de mon beau-père, impressionnant par sa taille et dans son boubou immaculé. Il montrait qu’il avait accepté le choix de Mahtar et voulait attirer les bénédictions divines sur notre mariage.
Au Maroc nous avons bénéficié de l’amitié de Sa Majesté le Roi Hassan II et de la famille royale. Le peuple marocain a toujours estimé Mahtar et soutenu son combat. J’ai eu l’honneur et l’immense responsabilité d’accueillir la fille du roi qui a suivi un stage à l’Unesco après son bac. …Nous y avons côtoyé des sommités internationales, telles que Neil Armstrong, l’homme de la lune, Kissinger, Monseigneur Gantin, les présidents Senghor et Ahidjo, Maurice Druon, etc. Les sessions étaient des moments intellectuels enchanteurs mais aussi un régal gastronomique.
Ah oui, l’on pourrait se demander comment pouvions-nous conserver une vie familiale tout en répondant à toutes ces obligations. En effet, dès l’annonce de la nomination de Mahtar au poste de Sous-Directeur Général pour l’Education à l’UNESCO en 1970, je me suis mise à réfléchir à ce que serait désormais notre vie familiale à Paris. Nous avons élaboré un agenda où une place de choix était réservée aux enfants. Ils étaient de jeunes lycéens, avec des problèmes d’acceptation de ce nouvel environnement. Nous tenions à ce qu’ils prennent en compte la chance qu’ils avaient de vivre dans un milieu culturel aussi varié, stimulant et privilégié, mais qu’ils sachent aussi que cela impliquait aussi pour eux des efforts d’adaptation. Nous étions toujours présents tous les deux, ou l’un ou l’autre aux repas du soir. C’était l’occasion de les écouter parler du lycée, des rapports qu’ils avaient avec leurs professeurs et des amis qu’ils se faisaient. Leur travail et leurs résultats scolaires étaient scrupuleusement suivis. Nous nous efforcions de répondre à leurs interrogations ; nous parlions très librement des problèmes du monde et de l’actualité de l’UNESCO et dans le souci du ressourcement nous évoquions fréquemment nos pays d’origine, le Sénégal et Haïti. Nous avons partagé les vacances à l’étranger, dans plusieurs pays du monde, et en France où nous vivions, avons visité ensemble des musées, théâtres, sites historiques, géographiques et assisté à des soirées culturelles de qualité à l’UNESCO. Ils ont grandi, sont entrés à l’université ; j’ai pu accompagner mon mari plus souvent en voyage.
….Lorsque l’on a la chance de parcourir le monde, il faut s’en gaver. Etant géographe, ce sont plutôt les reliefs naturels et les sites hydrographiques qui m’ont marquée. Difficile de choisir entre les Chutes Victoria, impressionnantes, le plus long fleuve du monde, le Nil, ou les montagnes enneigées du Kilimandjaro et du Kenya.
Le Nil, le grand fleuve nourricier, berceau de la civilisation fondamentale pharaonique, traverse l’Afrique, du sud au nord, des Grands Lacs jusqu’à la Méditerranée. Son régime de crues et son limon conditionnent l’agriculture de nombreux pays. Ses eaux reflètent la plupart des paysages africains, la savane, la forêt équatoriale, le Sahel et le désert ; ses rives abritent d’innombrables villes, bourgades et villages débordantes d’activités, et il devrait être un élément fédérateur pour les communications. Comme j’ai aimé me promener au crépuscule, après la chaleur accablante de la journée sur ses rives sablonneuses et admirer les flamboyants couchers de soleil.
Que de traversées dans les felouques bercées par les voiles agitées par le vent. Que de grandioses travaux accomplis par l’UNESCO pour sauver les monuments en péril. Citons Abou Simbel et la petite île de Philae renflouée au temps où Mahtar était Directeur Général de l’UNESCO. Nous avons assisté à la pittoresque cérémonie d’inauguration de ce site avec Mme Nasser. L’UNESCO peut être fière d’avoir apporté sa pierre dans la longue et belle histoire de la vie de ce fleuve….
Les chutes Victoria, nous les avons admirées au Zimbabwe en compagnie d’un Ministre-poète qui déclamait des vers qu’il avait composés pour ce site. Hélas l’audition se perdait dans le tumulte environnant. Le fracas des eaux bondissantes, la vapeur projetée qui entretient une atmosphère brumeuse et opalescente, l’apparition d’arcs en ciel fantasmagoriques qui déploient leurs voiles irisées rendent ce lieu inoubliable. Le tracé des chutes plutôt linéaire et horizontal coupe le fleuve Zambèze dans toute sa largeur. Le soir au diner, j’ai eu un petit succès lorsqu’un invité présent comparait les différences entre les colonisations anglaises et françaises . Je lui ai répondu: “En somme, vous avez la Corrèze, nous avons le Zambèze”.