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27 novembre 2024
Société
LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR MET EN SERVICE UN NUMÉRO VERT POUR SIGNALER LES DÉPARTS DE MIGRANTS
Ce service gratuit, annoncé par le Comité interministériel contre la migration irrégulière (CILMI), permettra aux citoyens de signaler des activités suspectes liées à des départs potentiels, comme des groupes de personnes se préparant à embarquer.
Dans le cadre de la lutte contre l’émigration irrégulière, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique va mettre en service, à compter du samedi 26 octobre 2024, à 08 heures, le numéro vert suivant : 800 00 10 15 pour signaler tout projet de départ.
Dans un communiqué publié ce jeudi, le Comité interministériel contre la migration irrégulière (CILMI) indique ce numéro à appel gratuit permettra aux lanceurs d’alerte et autres citoyens à “Signaler tout groupe de personnes laissant penser à de potentiels candidats à l’émigration irrégulière ; Signaler une pirogue prenant départ avec beaucoup de personnes à bord (hommes & femmes) ; Informer d’un projet connu de voyage de jeunes par pirogue ; Informer de l’achat de denrées alimentaires et de carburant pouvant laisser penser à un ravitaillement pour une grande pirogue en préparation de voyage; Signaler la présence inhabituelle de groupes de personnes inconnues dans votre localité”.
Le document souligne également que “les appels sont strictement confidentiels” et que l’identité de l’appelant ne sera jamais dévoilée
ALIOUNE BADARA MBACKÉ ARRÊTÉ POUR VIOLENCES CONJUGALES
Accusé par son ex-épouse, Dieynaba Sangharé Ndiaye, de violences physiques, le médecin-chef de Matam, a été arrêté en compagnie de son chauffeur et de son vigile. La plainte, appuyée par un certificat médical, a conduit à leur placement en garde à vue
L’affaire fait grand bruit depuis quelques jours. Alioune Badara Mbacké, accusé par son ex épouse, Diénaba Sangharé Ndiaye, de l’avoir roué de coups, a été finalement arrêté.
Sous la pression croissante, la police a finalement procédé à l'arrestation d'Alioune Badara Mbacké. Mais le médecin-chef de Matam ne sera pas le seul à faire face à la Justice. Il a été arrêté en même temps que son chauffeur et son vigile, tous deux cités dans la plainte déposée par Dieynaba Sangharé Ndiaye, renseigne L’Observateur.
Le journal informe que la plainte a été appuyée par un certificat médical attestant d'une Incapacité temporaire de travail (Itt) de 10 jours. Et l'ordre d'arrestation est venu du Procureur du Tribunal de grande instance de Matam, qui a exigé que le médecin-chef et ses complices présumés soient placés en garde à vue pour les besoins de l'enquête.
Après son face-à-face avec les enquêteurs du commissariat central, la mesure a été notifiée à Alioune Badara Mbacké. Son chauffeur et son vigile ont également été placés en garde à vue pour complicité. Sauf revirement de dernière minute, les trois mis en cause seront présentés, ce jeudi, au procureur de la République de Matam.
BP ET KOSMOS ENERGY CRITIQUÉS PAR LES PÊCHEURS DE SAINT-LOUIS POUR LA CONSTRUCTION D'UN SEUL RÉCIF ARTIFICIEL
Les pêcheurs artisanaux exigent un programme de compensation juste, incluant une indemnisation et des alternatives de pêche durable, pour préserver les ressources marines et soutenir les familles dépendant de cette activité.
Les pêcheurs artisanaux de Saint-Louis ont exprimé leur indignation contre la décision de BP et ses partenaires dont Kosmos Energy, de construire un récif artificiel à la place des six promis, annonce un communiqué reçu à l’APS.
Selon les pêcheurs, ”cette décision constitue une violation flagrante des engagements pris par BP et Kosmos Energy lors des précédentes négociations”.
”Ces récifs devaient servir à compenser l’impact écologique massif des activités d’exploitation gazière du projet GTA sur nos côtes, déjà lourdement affectées par la dégradation de nos écosystèmes marins et l’accaparement de Diattara le plus grand récif naturel de Saint-Louis ainsi que la survie de milliers de familles qui dépendent de cette activité”, ont-ils déploré.
Notant que ces récifs sont essentiels pour la préservation des ressources, ils exigent ‘’la mise en place d’un programme de compensation juste et préalable, incluant une indemnisation et l’accès à des alternatives de pêche durable’’.
Les sociétés BP, Petrosen et Kosmos Energy ont annoncé récemment avoir attribué à la société STAPEM Offshore et à d’autres spécialistes de la surveillance écologique un contrat en vue de la construction d’un récif artificiel destiné à améliorer la biodiversité marine et à protéger la pêche artisanale au large de Saint-Louis (nord)
L’attribution du contrat est le signe d’un ‘’engagement environnemental et social’’ de ces sociétés ‘’envers les communautés de Saint-Louis et les associations de pêche artisanale’’, explique un communiqué transmis à l’APS.
Selon le document, ”la conception proposée du récif artificiel est soumise à l’approbation des autorités [sénégalaises] et des organisations de pêche’’.
La société STAPEM Offshore est attributaire du contrat en même temps que d’autres structures spécialisées dans la surveillance écologique, dont ARC Marine.
Ces structures sont associées à cette initiative en tant que sous-traitants, selon le communiqué.
‘’Cette initiative de récif artificiel est conçue pour améliorer la biodiversité marine et offrir des opportunités [en faveur des] communautés de pêche artisanale’’, explique le texte.
‘’En soutenant la création de ce récif artificiel, nous visons à améliorer la biodiversité marine, tout en offrant de nouvelles opportunités aux communautés locales de pêche artisanale dont les moyens de subsistance dépendent de la vitalité de l’écosystème côtier’’, a affirmé dans le communiqué Jean-Marc Gerber, le directeur général de STAPEM Offshore.
Il a ajouté que ce projet permet aux entreprises concernées de recourir à leur expertise en ingénierie marine et à leurs solutions pour promouvoir la durabilité environnementale et aider à améliorer les habitats naturels.
Tom Birbeck, le président-directeur général et fondateur d’ARC Marine, a salué la contribution de l’entreprise qu’il dirige à ‘’ce projet pionnier’’. ‘’Nous nous réjouissons de travailler avec toutes les parties prenantes pour réaliser ce projet pionnier et offrir des impacts positifs pour les communautés locales et au-delà’’, a-t-il affirmé.
BP, une société britannique, et Kosmos Energy, une entreprise de droit américain, mettent en œuvre le projet Grand Tortue Ahmeyim d’exploitation d’un gisement de gaz naturel découvert en 2015 en Mauritanie et au Sénégal.
La Société mauritanienne des hydrocarbures et Petrosen, la Société des pétroles du Sénégal, prennent part à l’exploitation de ce gisement
Par Ibou FALL
DIOMAYE FAYE SE FAIT REMARQUER PAR SA TENUE DE CAMOUFLAGE...
Le défilé militaire face aux catastrophes reste identique. Cette mise en scène guerrière face aux catastrophes trahit une conception dépassée de l'action politique. C'est le révélateur d'une gouvernance confondant l'apparence et l'efficacité
Un chef de l’Etat qui s’affuble d’un camouflage pour ne pas passer inaperçu, il faut avoir vécu jusqu’en 2024 pour revoir ça. Certes, le costume et la mise en scène rappellent l’attirail du bedonnant Macky Sall dix ans auparavant, qui saute alors depuis son piédestal jusqu’à une défaillante station de traitement des eaux avec, dans la garnison héroïque et vengeresse, l’inévitable Mimi Touré. Un spectacle affligeant que l’on ne pense pas revoir de sitôt. Hélas…
Ça ne prend pas tous les mêmes, mais ça recommence
Au moins, on ne mourra pas idiot : c’est pain béni, de notre vivant, d’avoir la chance insigne de savourer également le spectacle touchant du svelte président Bassirou Diomaye Faye en camouflage de commando, manches retroussées, chapeau de brousse sur la tête et rangers aux pieds, le pas décidé, s’apprêtant à affronter ces maudites eaux qui troublent son magistère en semant la désolation dans l’Est.
Un inévitable lâcher des eaux nous apprend-on doctement du côté de l’Omvs, pour éviter que les ouvrages ne cèdent sous le poids du trop-plein d’eau. Le pourquoi du comment sera sans doute réservé à plus tard, après que les ministres et chefs d’Etat de l’organisation auront papoté au sujet du sexe des anges engendrés par la décrue du fleuve Sénégal.
Mieux vaut tard que jamais, dit le sage… Là, en effet, ce n’est plus le temps de verser une larme et se faire du mouron concernant nos pauvres concitoyens qui voient les eaux en furie dévaster leur vie. Le temps, déjà perdu, est désormais à l’action.
Retour à la case départ.
C’est en avril 2024, dès leur accession au pouvoir, que le nouveau régime doit labourer l’arrière-pays, ce Sénégal des profondeurs qui vote pour un quasi inconnu au CV rachitique. Par gratitude et en reconnaissance : dire merci et, en même temps, s’enquérir des urgences de ce peuple exaspéré mais patient, qui sait changer de direction quand le guide qu’il se choisit prend la mauvaise pente. Il ne manquera sans doute pas, au cours de ces tournées d’information, un compatriote au langage assez direct pour leur expliquer les aléas des hivernages et les urgences de l’heure.
Il n’en sera rien…
Le président nouvellement élu préfère prendre l’avion et visiter le gratin planétaire, poser avec les grands du monde, ressasser des antiennes sur l’avenir de l’humanité. Quant aux Sénégalais qui attendent un, euh, projet de société censé les mettre à l’abri de la misère, ils peuvent attendre les bienfaits de l’horizon 2050, les pieds dans l’eau, le pantalon retroussé et le baluchon sur la tête.
Là, le président Bassirou Diomaye Faye leur fait l’honneur de les regarder de haut, les survoler, après la promesse d’un budget de huit milliards de nos pauvres francs Cfa à propos desquels personne ne sait trop quelles plaies ces numéraires sous-développés vont panser. Bien sûr, sur place, le sauveur sublime ne manque pas d’annoncer une décision forte pour marquer sa détermination. Ce sont les orpailleurs qui écopent pour l’occasion
Pendant ce temps, Ousmane Sonko, le «meilleur Premier ministre de tous les temps» selon son admirateur de président, organise sa quête à Dakar Arena en direction des Législatives. Apparemment, il ne doit pas rester grand-chose des fonds politiques, ou même des autres tiroirs où ça peut racler les deniers publics sans histoire, puisque le président du parti Pastef, téméraire tête de liste de la coalition du même nom, s’oblige à réclamer une dîme à ses inconditionnels, via Kopar Express
J’oubliais : en avril 2024, quand Macky Sall leur remet de mauvaise grâce les clés de la maison Sénégal, ils trouvent des comptes falsifiés et un pays en ruine.
Qu’à cela ne tienne : aux yeux de Ousmane Sonko, l’occasion est trop belle pour présenter sa version de l’histoire des événements de 2021 à 2024. Bien sûr, il est surtout question de son génie politique et sa vista stratégique qui installeront Pastef aux commandes de la République. Bien entendu, ses disciples boivent du petit lait : «Ousmane Mou Sèll Mi» est un visionnaire qui voit les emmerdes arriver au grand galop, prévoit les chausse-trappes, anticipe les complots et pousse le patriotisme jusqu’à renoncer à la présidence de la République pour laisser passer son second, qu’il surnomme «Serigne Ngoundou».
Le Patriote Suprême pousse le génie jusqu’à tomber sciemment dans le piège de Sweet Beauté. Rassurez-vous, c’est fait exprès… Ses condamnations pour «corruption de jeunesse» et diffamation sont programmées, histoire de divertir la tyrannie en place qui ne fera pas attention au placide Bassirou Diomaye Faye, déjà en prison.
Ses ruses de sioux portent leurs fruits : le 24 mars 2024, 54% de l’électorat sénégalais plébiscitent son bras gauche.
C’est le moment aussi que choisit Bougane Guèye Dany pour se signaler à l’attention de ses futurs électeurs : au prix de sa liberté et au péril de sa vie, il ira porter son aide aux sinistrés du Sénégal oriental. Bien entendu, les Forces de l’ordre ne l’entendent pas de cette oreille, surtout quand leurs patrons reçoivent des ordres d’en haut. Ça finit par une arrestation musclée, une garde-à-vue et un mandat de dépôt. La comparution devant les juges en flagrants délits est fixée à la semaine prochaine, le 30 octobre, précisément. Pour l’heure, Bougane Guèye Dany attend en prison à Tambacounda que la Justice se prononce sur son refus d’obtempérer aux ordres des gendarmes.
Les vitupérations des leaders de la Coalition «Samm sa kaddu», Barthélemy Dias en tête, n’y feront rien. Enfin, pas tous. On apprend que Déthié Fall, troisième sur leur liste nationale, en bon politicien africain, bavarde nuitamment avec Ousmane Sonko. Un peu comme son mentor de l’époque, Idrissa Seck, alors chef de l’opposition, qui négocie le fromage du Cese en catimini avec Macky Sall, pendant que ses ouailles crachent le feu sur le régime.
Un jour lointain, quand le suicidaire manitou de «Gueum sa bopp» sera du camp des vainqueurs, il ne faudra pas s’étonner de le voir rassembler ses ouailles à Dakar Arena pour leur expliquer le génie politique qui dort alors en lui et inspire cette manière téméraire mais stratégique de se jeter volontairement en prison ; ce qui serait, selon ses prédécesseurs, «le raccourci pour le Palais».
C’est le moment que choisit Amadou Ba pour sortir du bois. Devant la presse, à la Maison du Parti socialiste -légitime retour à la maison-mère- , le candidat arrivé deuxième à la Présidentielle de mars 2024 remet les points sur les «i». Selon lui, malgré son silence depuis la dernière présidentielle, on sait à présent «qui a trahi qui»… L’occasion est trop belle pour ne pas se laver à grande eau : il ne meurt pas de faim, à n’en pas douter, mais ce n’est pas un crime quand on n’a rien à se reprocher. Ça tombe bien, le Premier ministre Ousmane Sonko, qui l’accuse de tous les péchés d’Israël dont une falsification des comptes et une fortune inexplicable, le défie : un débat public pour solde de tout compte.
Perso, je ne crois pas une seconde que ce débat aura lieu. Mais le hic ne viendra pas de Amadou Ba : ses lieutenants le disent favorable au duel, en tout lieu, à tout moment. La douche froide viendra du Cnra : sous la férule de son nouveau président, Mamadou Oumar Ndiaye, qui déclare n’avoir pas l’intention de jouer les gendarmes, l’organe de régulation fait tout de même la police de circonlocution…
Problème : personne n’exige qu’il soit médiatisé. Si ça se tient en plein air, devant une foule de curieux, loin des télévisions et des radios, en quoi le Cnra est-il concerné ? La parade rappelle les esquives de Ousmane Sonko lorsque la Justice le convoque dans l’affaire Adji Sarr, ou Mame Mbaye Niang : il a toujours un ami qui ne lui veut que du bien pour bondir de nulle part et l’empêcher de déférer aux convocations.
Et même lorsqu’en sa qualité de Premier ministre, Ousmane Sonko doit affronter les représentants du peuple pour sa Déclaration de politique générale, c’est depuis les rangs des députés que jaillit la lumière : Guy Marius Sagna, avec sa verve coutumière, lui présente l’excuse du Règlement intérieur pour sortir du traquenard par une porte dérobée, avant que le président de la République soi-même ne dissolve le parlement.
Tout ça nous rappelle les années de braises, avec le pic de la présidentielle de 1988, lorsque l’opposant Wade et ses ouailles dont l’actuel président du Cnra, réclament un face-à-face avec le Président Diouf. Les Socialistes, qui ne misent pas trop sur le canasson qui leur sert de poulain, multiplient les prétextes pour éviter le massacre en direct…
Bref, il n’est pas question de tenir ce face-à-face auquel Barthélemy Dias veut resquiller en précisant que seul l’usage du français, la langue officielle, sera toléré… C’est un coup en bas de la syntaxe ?
LES PECHEURS ARTISANAUX EN COLERE CONTRE BP POUR NON-RESPECT DE SES ENGAGEMENTS
Suite à la sortie d’un communiqué de BP confirmant et annonçant la signature d’un contrat pour le développement d’un récif artificiel unique au large de Saint-Louis, en lieu et place des six récifs initialement promis, les pêcheurs artisanaux dénoncent
Suite à la sortie d’un communiqué de BP confirmant et annonçant la signature d’un contrat pour le développement d’un récif artificiel unique au large de Saint-Louis, en lieu et place des six récifs initialement promis, les pêcheurs artisanaux de SaintLouis, parés de brassards et foulards rouges ont tenu un sit-in pour dénoncer fermement cette décision qui selon eux, «constitue une violation flagrante des engagements pris par Bp et Kosmos Energy lors des précédentes négociations»
Pour ces acteurs de la pêche, ces récifs devraient servir à compenser l’impact écologique massif des activités d’exploitation gazière du projet GTA sur les côtes Saintlouisiennes, déjà lourdement affectées par la dégradation des écosystèmes marines et l’accaparement de « Diatara «, le plus grand récif naturel de Saint-Louis.
Pour les amis de Mamadou Sarr, président de la commission Environnement et gestion des ressources de l’association des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, la réduction à un seul récif artificiel met en danger l’avenir de la pêche artisanale dans la vieille ville, ainsi que la survie des milliers de familles qui dépendent de cette activité. « Le communiqué qui est l’objet de notre rencontre nous a surpris parce que le 13 août passé, nous avons eu une rencontre avec BP et le préfet du département. On avait discuté sur un certain nombre de points dont l’aménagement de six récifs artificiels au bénéfice des pêcheurs artisanaux. Mais, grande a été notre surprise de voir dans le communiqué que BP a signé un contrat pour ne mettre en place qu’un seul récif. Ce qui nous a pris de cours, c’est la raison de notre sortie pour parler à l’opinion publique pour les sensibiliser pour que nul n’en ignore « a d’emblée déclaré Mamadou Sarr qui précise que c’est toujours la même rengaine, le même problème entre les pêcheurs et BP.
Pour lui, BP n’a aucun respect, aucune considération envers les pêcheurs. « BP ne respecte pas les communautés, et tous les points d’accord obtenus avec les autorités ne sont pas suivis par Bp, ils font ce qu’ils veulent sans impliquer personne, sans concertation avec les milliers de familles de pêcheurs impactés par l’exploitation du gaz. BP ne peut pas venir au Sénégal et violer nos règlements, ça ne passera pas « assène Mamadou Sarr qui appelle le ministre de l’Energie à réagir et appeler BP à la table de la négociation et à respecter ses engagements. Il dénonce l’absence d’un point focal à Saint-Louis du ministère de l’énergie et des Mines Les pêcheurs promettent de retourner à Diatara (zone de pêche située au niveau de la plateforme) pour continuer leur activité. Ndeye Meissa Diéye, mareyeuse et membre de l’association des pêcheurs artisanaux de SaintLouis quant à elle a été plus catégorique. Elle indique que c’est le dernier avertissement pour BP et menace de passer à la vitesse supérieure la prochaine fois. Les pêcheurs artisanaux de Saint-Louis exigent la mise en place d’un programme de compensation juste et équitable, incluant une indemnisation pour les pertes de revenus et l’accès des alternatives de pêche durable.
Des pancartes avec des slogans comme « Libérez Diatara - GTA tue la pêche - BP Kosmos Hors la loi - Pêche en danger « « Exigeons le respect des engagements, six récifs artificiels « étaient brandis au cours de ce rassemblement organisé par l’association des pêcheurs artisanaux de Saint-Louis.
LE GÉNÉRAL SECK MONTE CRÉNEAU CONTRE LA PARUTION DU LIVRE DE SÉVERINE AWENENGO DALBERTO SUR LA CASAMANCE
L'ancien chef d'État-major dénonce avec cet ouvrage qu'il considère comme une menace pour l'intégrité territoriale du pays
L’ancien chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États-Unis, le Général Mamadou Mansour Seck se dit « scandalisé » de la parution du livre controversé dénommé « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ». L’ouvrage écrit par l’historienne, chargée de recherches au CNRS à l'Institut des mondes africains (Imaf), Séverine Awenengo Dalberto, et publié aux Editions Karthala, devrait être présenté au public ce samedi 26 octobre 2024. Toutefois, face à la polémique qu’elle a suscitée depuis cette annonce, la maison d’édition a décidé d’annuler la cérémonie de dédicace.
Parler de l’autonomie de la Casamance ! Voilà un sujet qui fait sortir le Général Mamadou Mansour Seck de ses gonds. L’ancien Chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États Unis, connu pour son courage sur des sujets relatifs à la sécurité et à la démocratie, est monté au créneau pour marquer sa totale désapprobation concernant la parution du livre « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ».
« Les Sénégalais ne devraient jamais accepter sur leur territoire que quelqu’un puisse parler actuellement et officiellement d’une autonomie d’une région quelle qu’elle soit et qui appartient au Sénégal et qui est reconnue par la communauté internationale », tonne -t-il. Lui qui se dit « scandalisé » par la sortie de l’ouvrage écrit par Séverine Awenengo Dalberto, historienne, chargée de recherches au CNRS à l’Institut des mondes africains (Imaf) et publié aux Editions Karthala, affirme que « dans le cas où on pense le problème de la Casamance sous cette forme-là, se pose la question de la Corse ». « La Corse, bien que soit le pays de Napoléon, on parle d’autonomie et peut-être d’indépendance parce que dès qu’il y ait une différence physique puisque c’est une île, la Casamance, malgré la Gambie, est quand même d’un seul tenant du même pays qui a eu des difficultés à gauche et à droite », a déclaré le Général Mamadou Mansour Seck.
Les Éditions Karthala annulent la séance de dédicace
Depuis l’annonce de la cérémonie de dédicace prévue le samedi 26 octobre 2024, les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux. Pour cause, certains estiment que le livre touche l’intégrité du Sénégal et « défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance ». C’est pourquoi, « face à un risque de voir son déroulement perturbé, il a été décidé de l’annuler », informent les Editions Karthala dans un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mercredi 23 octobre. « Les éditions Karthala regrettent profondément l’instrumentalisation politique d’un ouvrage scientifique par des personnes qui n’ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu. Ce livre est le fruit de vingt ans de recherches rigoureuses menées par une historienne de renom, reconnue par ses pairs au sein de la communauté académique », rapporte la note. Toujours dans le communiqué, la maison d’édition revient sur le contenu du livre. « L’idée de la Casamance autonome porte sur la période 1875-1970 et s’appuie sur une vaste documentation composée d’archives publiques et privées ainsi que d’entretiens. L’ouvrage n’a nullement pour objectif de défendre des thèses séparatistes mais d’en restituer les origines historiques complexes », a-t-elle précisé. Mieux, dira-t-elle : « Il est crucial de préciser que la publication de cet ouvrage, prévue depuis de très nombreux mois, est totalement indépendante de la situation politique actuelle au Sénégal. Les éditions Karthala invitent chacun à lire cet ouvrage afin de se forger une opinion éclairée sur le sujet ».
L’APR dénonce le mutisme du président de la République
Dans un communiqué rendu public, l’Alliance pour la République (Apr) dénonce le mutisme du Président de la République Bassirou Diomaye Faye à propos de la parution du livre sur l’autonomie de la Casamance. « La cérémonie de présentation et de dédicace du livre l’Idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, prévue à Dakar, le 26 octobre 2024 a réveillé un traumatisme que les Sénégalais croyaient avoir dépassé. Ce livre, que certains qualifient de pamphlet irrédentiste, défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance. Le mutisme des nouvelles autorités sur la question est particulièrement troublant. En effet, pourquoi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, garant de l’unité nationale garde-t-il un silence, qui de plus en plus, résonne comme un soutien tacite à ces thèses mettant en péril l’unité nationale ? Pourquoi le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se dit défenseur de la justice et de l’unité nationale n’a-t-il pas publiquement condamné ce livre ?”, s’est interrogé l’Apr. Le parti de l’ancien Président de la République Macky Sall n’a pas manqué de « dénoncer avec force, ce silence assourdissant des nouvelles autorités qui semblent cautionner ces idées sous couvert d’une complicité passive et estime, que dans ce cas précis, ne rien dire revient à encourager indirectement des idées qui s’inscrivent en faux contre l’intégrité de la République et qui mettent en péril la cohésion nationale ».
LEYBAR BALNÉAIRE PLAIDE POUR LA CONSTRUCTION D’UNE DIGUE DE PROTECTION
Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques
La cité de Leybar Balnéaire dans la région de Saint-Louis est envahie ces jours-ci par les eaux du marigot de Leybar. Plusieurs centaines de maisons, parcelles et terrains en construction sont déjà envahis par les eaux qui progressent dangereusement, inondant tout sur leur passage. Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques et l’Office des Lacs et des Cours d’eau (OLAC) en particulier, pour leur venir en aide avant qu’ils ne vivent les inondations de Matam et Bakel.
Les habitants de Leybar Balnéaire à Saint-Louis ne dorment plus assez depuis quelques jours. Une situation qui est due au débordement des eaux du marigot de Leybar. Ces eaux ont envahi plusieurs de leurs maisons et inondé des terrains en chantier de construction. « Nous nous sommes réunis, nous les habitants impactés, pour tout simplement lancer une alerte sur les inondations que nous vivons depuis quelques jours. La situation s’est empirée dans ce site de lotissement de Leybar Balnéaire qui est devenu aujourd’hui un site habitable parce qu’il y a des gens qui ont déjà déménagé et qui se sont fixés ici avec leurs familles et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis pour manifester d’abord notre indignation et lancer une alerte parce que depuis plus de 15 jours nous avons senti l’avancée des eaux du marigot de Leybar. Presque la moitié de ce site de Leybar Balnéaire est inondée et c’est un projet que nous avons réalisé et qui regroupe 923 terrains », a fait savoir Malick Sarr, promoteur de ce site et porte-parole des habitants impactés. Face à la presse hier, mercredi, il a préconisé à ce que des mesures urgentes soient prises pour y faire face. Il s’agit selon lui « d’utiliser des sacs de sable et de remonter le niveau de la petite digue qui existe jusqu’à peut-être 1 mètre de hauteur et 05 rangées de sable de 20 centimètres d’épaisseur et on aura 1 mètre répartis sur la largeur de la petite digue et prolonger jusqu’à trouver la solution idoine ».
Dépassée elle aussi par cette situation, Mme Diop Coumba Bakhaw, une habitante de la localité, de tirer la sonnette d’alarme et de plaider pour la construction d’une digue de protection pour une résolution définitive de ce problème. « Nous voulons que l’on nous construise une digue de protection afin de nous soulager. Les eaux ont envahi nos maisons, les terrains en chantier et même les routes que nous empruntons. Nous sommes obligés de patauger pour aller vaquer à nos occupations. Mais si cela perdure, nos enfants risquent de ne pouvoir pas se rendre à l’école », a-t-elle alerté et ne sachant plus à quel saint se vouer. « Nous, en tant que habitants, nous savons qu’il faut impliquer impérativement les services ou les structures dédiées et nous interpellons l’Office des Lacs et des Cours d’eaux du Sénégal (OLAC) qui devrait régler ces problèmes de Leybar Balnéaire puisque nous cohabitons avec le marigot de Leybar », a suggéré Malick Sarr au terme de leur rencontre avec la presse.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 23 OCTOBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 23 octobre 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Présidence de la République :
Monsieur Abdoulaye TINE, Avocat, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion du Patrimoine bâti de l’Etat (SOGEPA-SN), en remplacement de Monsieur El Hadji Seck Ndiaye WADE.
Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires :
Monsieur Samba NDIAYE, Ingénieur en génie Civil, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Habitations à Loyer modéré (SN-HLM), en remplacement de Monsieur Moustapha FALL ;
Monsieur Ousseynou FAYE, Architecte urbaniste, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP)-SA, en remplacement de Monsieur Mamadou FAYE ;
Monsieur Ibrahima THIOYE, Administrateur civil principal est nommé Directeur général de la Société d’Aménagement Foncier et de Rénovation urbaine (SAFRU SA), en remplacement de Monsieur Maissa Mahécor DIOUF ;
Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :
Madame Mané THIAM, Expert-comptable, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale La Poste (SN-LA POSTE) en remplacement de Monsieur Lansana SANO ;
Monsieur Oumar WATT est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Sénégal Numérique (SENUM SA), en remplacement de Monsieur Diégane SÈNE ;
Monsieur Sadikh TOP est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Agence de Presse sénégalaise (SN-APS), en remplacement de Monsieur Moustapha SAMB ;
Ministère des Finances et du Budget (MFB) :
Monsieur Boubacar SOLLY, Docteur en géographie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion des Infrastructures publiques dans les Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (SOGIP – SA), en remplacement de Monsieur Meissa Ndao WADE ;
Madame Ndèye Fatou FALL, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit économique et des affaires, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale de Recouvrement (SNR), en remplacement de Monsieur Pape DIOUF ;
Monsieur Moustapha Camara, titulaire d’un master 2 en ingénierie des systèmes d’information, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), en remplacement de Monsieur Ciré DIA ;
Monsieur Sidy FALL, Opérateur économique, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie automobile (FGA), en remplacement de Monsieur Mor Dia THIAM ;
Monsieur Momath CISSE, Ingénieur statisticien, est nommé Directeur général Adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), poste vacant ;
Monsieur Oumar REMY, Expert en Commerce international, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP), en remplacement de Monsieur Oumar NDOYE ;
Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
Monsieur Laurent SINA, Consultant en système de management qualité, est nommé Président du Conseil d’Administration du Laboratoire national de référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux publics (LNR-BTP) (ex CEREEQ-SA), en remplacement de Monsieur Dame DIOP ;
Monsieur Youssoupha CISS, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Les Autoroutes du Sénégal (SN-LAS), en remplacement de Madame Ndèye Saly Diop DIENG ;
Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
Monsieur Mamadou SANE, titulaire d’un doctorat en Pharmacie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), en remplacement de Madame Aïssatou Mbéne Lo NGOM ;
Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
Monsieur Famara MANÉ, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société d’Aménagement agricole des Grandes Vallées rizicoles (SODAGRI), en remplacement de Monsieur Cherif SABALY.
Ministère de la Famille et des Solidarités :
Madame Mame Mbissine NDIAYE, Technicienne Supérieure en commerce international, est nommée Président du Conseil d’Administration de l’Office national des Pupilles de la Nation (ONPN), en remplacement de Monsieur Abdou Aziz NDIAYE."
par Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub
DÉFENDRE LE MÉTIER D’HISTORIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - L’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues ne se limitent pas à la Casamance. Les universitaires y ont travaillé et continueront de les interroger
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub |
Publication 24/10/2024
A l’évidence, ni les auteurs ni ceux qu’ils citent à l’appui de leur condamnation n’ont lu l’ouvrage soumis à cette virulente critique. Il n’est pas étonnant qu’ils ne citent aucun passage de l’ouvrage en question intitulé L’idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, signé par l’historienne Séverine Awenengo Dalberto. Nous espérons que ni le président ni le Premier ministre ne prêteront attention à cette interpellation appelant à des pratiques d’un autre temps : mettre à l’index un ouvrage.
Habitués à la commande politique d’ouvrages de complaisance, les auteurs du communiqué ont certainement pensé que tout le monde partage leur culture de l’obéissance au chef quand il est au pouvoir. Les seuls et rares exemplaires aujourd’hui disponibles au Sénégal y sont entrés dans la valise de l’autrice et dans celle d’Ibrahima Thioub, il y a quatre jours, afin que l’autrice puisse les offrir à certains de ses proches. Les auteurs du communiqué auraient dû, par acquis de conscience, se reporter sur le site de l’éditeur, ne serait-ce que pour prendre connaissance du synopsis de l’ouvrage.
Les idées défendues dans cet ouvrage se construisent depuis des décennies. La première publication de l’autrice sur le sujet date de 2003 dans l’ouvrage collectif « Être étranger et migrant en Afrique au XXe siècle : enjeux identitaires et modes d'insertion » où sa contribution avait porté sur la Casamance. Depuis plus de 20 ans elle n’a cessé de diffuser les résultats de ses recherches sur la question dans les revues et ouvrages scientifiques validés par des instances universitaires d’Afrique et d’Europe. Elle a ainsi récemment écrit l’un des chapitres de l’ouvrage en hommage à Momar-Coumba Diop, paru en 2023 et disponible au Sénégal, qui porte précisément sur les débats autour du statut de la Casamance pendant le processus de décolonisation des années 1950. Ces idées n’intéressent bien sûr pas les contempteurs actuels qui n’ont pas encore lu une ligne de cette œuvre construite sur le long cours.
Même si nous savons qu’il n’est pas d’argument qui tienne contre la mauvaise foi, nous tenons à édifier l’opinion que les questions en débat n’ont rien à voir avec le destin immédiat des organisations et acteurs politiques au Sénégal de quelques bords qu’ils se situent. Il s’agit de la défense de notre métier d’historien.
La lecture des auteurs du communiqué se limite à un mot du titre : autonomie. Parlons-en.
Rien n’a été plus complexe que le processus encore inachevé de la décolonisation de l’Afrique. Nombreuses furent les approches déployées par les théoriciens, les organisations et les combattants du mouvement anticolonial. Au moins trois échelles peuvent être mises en exergue : le local, le territorial et le continental.
L’idée d’un État fédéral africain a nourri l’imaginaire de nombre de militants de la décolonisation. Elle était partie intégrante des possibles les plus investis par des hommes politiques comme Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Majhmout Diop, Julius Nyéréré. Des partis s’y sont investis sous des formes multiples à des échelles sous-régionales, au-delà des limites des frontières issues de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin. Le Rassemblement démocratique africain, le Parti africain de l’Indépendance, le Parti du Regroupement africain sont des plus connus de cette mouvance fédéraliste. Ce premier possible qui n’est pas advenu est en droit clos en 1963 par la décision de l’Organisation de l’Unité africaine qui a déclaré intangibles les frontières héritées de la colonisation. L’idée n’en continue pas moins de vivre dans le cœur et l’esprit de l’Afrique indépendante et ses diasporas dont ils habitent les imaginaires. Le jour où le contexte le permettra, ne seront surpris de sa réactivation que les ignorants ou ceux qui n’ont pas intérêt à sa survenue. Ce qui ne garantit pas son succès mais n’empêche pas non plus que les historiens continuent de l’étudier. Une jeune historienne japonaise vient d’y consacrer une belle thèse publiée sous le titre Nationaliser le Panafricanisme. Tout le monde en conviendra, l’Union africaine n’estimera pas qu’une telle étude conteste sa décision de 1963 et réveille les traumatismes des années 1960.
Ce que ces contempteurs de Séverine Awenengo ignorent est que l’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues et pouvant être mobilisées, à chaque fois que le contexte historique s’y prêtera, ne se limitent pas à la seule Casamance. Les universitaires, les historiens en particulier, y ont travaillé et continueront de les interroger n’en déplaise aux inquisiteurs des temps modernes, aveugles de leurs histoires.
Dans toute l’Afrique à la veille de la colonisation, dans les différents territoires coloniaux, se sont développés des mouvements politiques revendiquant au nom de la spécificité de leur région une autonomie politique, y compris au sein du territoire colonial en quête d’indépendance. Ces mouvements autonomistes ont eu des bases ethniques, religieuses, ou régionales.
Le Sénégal n’a pas échappé à cette logique du bas. Pour rappel, dans les années 1940-1950, nous avons avons l’Union générale des Originaires de la Vallée du Fleuve (UGOVAF), le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), le Mouvement autonome de Casamance (MAC), le Bloc Démocratique du Ndiambour, le Bloc démocratique du Bawol et l’Union démocratique des Ressortissants du Sénégal oriental (UDRSO), etc. Tous ces mouvements politiques ont produit à l’époque des imaginaires, des revendications identitaires et politiques qui se sont plus ou moins transmis comme mémoires aux générations suivantes. Le processus de décolonisation et les politiques de construction de l’État-nation sur les territoires hérités de la colonisation ont absorbé et intégré dans l’imaginaire national ces expériences locales. La Casamance a connu le même phénomène avec le MFDC de 1949 et puis le MAC. Senghor s’en est servi pour vaincre Lamine Guèye avant de les absorber dans l’UPS section du PRA. Bien sûr cette absorption n’a pas, du jour au lendemain dissous les consciences et mémoires issues de cette expérience. La crise de l’Etat-nation dans ses dimensions économiques, culturelles et politiques, survenue dans les années 1980, ont entraîné un réveil et une réactivation de ces imaginaires par un groupe d’acteurs qui a mobilisé jusqu’au nom du mouvement politique de l’époque de la décolonisation, le MFDC. Cela participe de l’expérience des tensions et douleurs qui partout en Afrique ont accompagné l’idée de construire un État-nation sur le modèle européen dans les territoires hérités du partage de l’Afrique. Le projet de fusionner des États dans une perspective panafricaniste ou de faire dissidence au niveau local ont accompagné partout ce processus.
La construction d’États-nations à l’échelle du continent sur le modèle européen dans les limites des territoires issus de l’intrusion coloniale est le futur advenu du passé. La fabrique de l’État-nation a fonctionné en plein régime dans de très hautes tensions, en tenaille entre les imaginaires légués par les projets panafricains non advenus et les mémoires des « petites patries » situées à l’échelle locale des provinces et régions dont les projets d’autonomie ou d’indépendance n’ont pas prospéré. Ces derniers ont été absorbés dans le projet national avec plus ou moins de réussite par une résolution plus ou moins rapide et aboutie des vives tensions. La connaissance de ces processus historiques, qui n’ont rien à voir avec l’irrédentisme, terme dont les auteurs du communiqué feraient mieux de vérifier le sens, comme celle de leur résurgence est vitale pour résoudre les tensions qui en révèlent l’existence sous des formes diverses et des contenus multiples en Afrique.
Si on ne trouve pas de solutions basées sur des connaissances scientifiquement établies, le mouvement peut à tout moment resurgir du paillasson de la paresse où on a tenté de l’enterrer. N’est-il pas alors du devoir des historiens, de toutes origines, dans le respect des règles de la discipline de travailler à éclairer les pouvoirs publics, pour saisir dans toutes ses épaisseurs cette question, par des analyses ouvrant à de sereines discussions ? Rien n’interdit à un historien d’interroger ces processus et d’écrire l’histoire de ces « futurs non advenus du passé ».
C’est à cela que travaillent les historiens spécialistes de la Casamance depuis des décennies, entre collègues sénégalais et étrangers, y compris les Français qui ont apporté une contribution remarquable à cette recherche au long cours.
C’est à ce travail historien que Séverine Awenengo Dalberto contribue depuis plus de 20 ans qui n’ont rien à voir avec l’arrivée au pouvoir de Diomaye-Sonko ou la défaite de Ba-Sall. Il se poursuivra au-delà du destin des régimes politiques. Séverine Awenengo Dalberto n’est ni militante ni agent de qui que ce soit. Son ouvrage bâti sur une solide documentation archivistique et documentaire et d’une vaste enquête de terrain au long cours a avancé des thèses solidement argumentées. Ces thèses exposées dans l’ouvrage ne relèvent pas d’une vérité religieuse. On ne peut qu’inviter à les discuter mais le préalable est d’abord d’en prendre connaissance par la lecture de l’ouvrage ou au moins du synopsis sur le site de l’éditeur. Pour vous convaincre qu’il s’agit juste d’un procès d’intention qui lui est intentée par le SEN de l’APR et les dits « certains journalistes », nous vous citons le dernier paragraphe de la conclusion de l’ouvrage :
« Faye et Sonko incarnent sans aucun doute un espoir de changement pour l’ensemble des Sénégalais qui les ont portés au pouvoir, et plus singulièrement pour les populations qui vivent dans les trois régions qui constituent aujourd’hui la Casamance. Cependant, la réelle décolonisation de la Casamance, et donc du Sénégal, ne passe sans doute pas par le « rush du sud vers le nord » évoqué par Joseph Coly en 1968, et que pourrait représenter pour les Casamançais la réussite de Sonko, ni par une indépendance de la région. Comme ailleurs dans les sociétés postcoloniales, cette décolonisation engage plus fondamentalement la mise à plat, la reconnaissance et la réparation de ce que le moment colonial a produit de fantasmes, de dettes morales et d’inégalités, afin que les futurs non advenus du passé puissent être définitivement fixés, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas plus considérés, en conjoncture de crise, comme le lieu d’accomplissement de la justice et de l’émancipation ».
L’autrice de cette conclusion peut-elle être, en toute bonne foi, condamnée par le tribunal inquisitorial du SEN de l’APR, au nom d’une prétendue instrumentalisation dans un complot visant le Sénégal ?
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub sont Historiens – UCAD.
LES TRAVAILLEURS DU TRÉSOR ET DES IMPÔTS VEULENT CONSTITUER UNE INTERSYNDICALE
À l’issue de concertations, ces deux syndicats engagés dans la défense des droits matériels et moraux des travailleurs de l’administration fiscale et du Trésor ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de mieux défendre leurs intérêts communs.
Le Syndicat unique des travailleurs du Trésor (SUTT) et le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) annoncent avoir trouvé “des consensus forts” en vue de la création d’une intersyndicale fédérant ces deux organisations professionnelles.
“Le Syndicat unique des travailleurs du Trésor et le Syndicat autonome des agents des impôts et des domaines ont le plaisir d’annoncer qu’ils ont eu des consensus forts pour aller vers la création d’une intersyndicale” les réunissant, annonce un communiqué des deux organisations syndicales.
“À l’issue de concertations approfondies, ces deux syndicats engagés dans la défense des droits matériels et moraux des travailleurs de l’administration fiscale et du Trésor ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de mieux représenter et défendre leurs intérêts communs”, lit-on dans le communiqué.
Leurs dirigeants disent encourager leurs collègues à “rester unis et mobilisés dans cette démarche”.