LE COMMERÇANT M. BADIANE RISQUE 10 ANS FERME
Le commerçant M. Badiane a été jugé hier par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Pikine Guédiawaye. Il est poursuivi pour les crimes de viol sur une mineure de 14 ans suivi de pédophilie.

Le commerçant M. Badiane a été jugé hier par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Pikine Guédiawaye. Il est poursuivi pour les crimes de viol sur une mineure de 14 ans suivi de pédophilie. Le procureur a requis dix ans d’emprisonnement ferme. Le délibéré est fixé pour le 01 avril prochain.
M. Badiane réfléchira désormais par deux fois avant de suivre ses pulsions. Marié et père de trois enfants, l’accusé n’a pu se maîtriser après le déménagement de sa famille dans la ville sainte de Touba. Sa femme partie à Touba, M. Badiane jette son dévolu sur A. D, âgée de 14 ans. A en croire la victime qui est également une amie de l’épouse du mis en cause, celui-ci profitait d’une heure tardive (trois heures du matin) et de l’obscurité pour s’introduire dans la chambre qu’elle partageait avec ses sœurs afin de commettre son forfait.
Lors de l’interrogatoire d’audience, elle a précisé que la chambre ne se fermait pas à clé. La première fois, explique-t-elle, il m’a forcé à entretenir des rapports sexuels en me bâillonnant. « Le lendemain matin, lorsque ma mère a vu le sang, j’ai alors prétexté que j’avais vu mes règles. Ma mère m’acheta des serviettes hygiéniques. La seconde fois, il a usé d’un mouchoir qu’il a mis sur mon nez et je me suis endormie. Une autre fois, je l’ai menacé de crier et il est reparti en enjambant le mur de clôture de la maison », raconte la victime
Pour se défendre, M. Badiane sert au juge qu’il sortait avec la fille. « On sortait ensemble depuis trois ans. Elle me rendait visite dans ma chambre. La maison où j’habite faisait face à la leur. On sortait pour aller manger ensemble et elle faisait même le linge pour moi. On a entretenu plusieurs rapports sexuels chez moi, contrairement à ce qu’elle prétend », a soutenu M. Badiane.
La mère de la partie civile indique que lorsqu’elle a vu un changement morphologique chez sa fille, elle l’a aussitôt amené à l’hôpital où la sage-femme a confirmé ses doutes. Celle-ci lui suggère d’aller à la police pour porter plainte car le certificat médical produit fait état d’une déchirure hyménale récente suivie d’une grossesse de 17 semaines.
Le procureur pense que le cas est simple car l’accusé avait reconnu les faits lors de l’enquête préliminaire. « A la barre, M. Badiane conteste les faits. Il avait reconnu pourtant avoir entretenu des rapports sexuels avec la plaignante. La victime était mineure au moment des faits. Le viol avait été commis avec des actes de violence (...) je requiers de le condamner à dix ans de réclusion criminelle », a dit le maître des poursuites.
Quant à l’avocate de la défense, elle estime qu’Il résulte de l’interrogatoire d’audience ainsi que du dossier que la victime aurait été victime de viols par deux fois. « Cela s’est passé dans la chambre qu’elle partageait avec ses sœurs. Elle s’est retrouvée enceinte au bout de deux mois. Dans le PV, on prête à mon client des aveux qu’il faut prendre par des pincettes. Beaucoup de déclarations faites par l’accusé à l’enquête préliminaire sont niées à la barre. Sur la matérialité de l’acte, la fille portait une grossesse et a accouché d’un enfant. Quelqu’un qui est capable de rapports sexuels peut consentir. Son père, entendu par les agents enquêteurs, a dit que M. Badiane était trop proche de sa fille. Juridiquement, rien ne nous prouve que la victime fût mineure au moment des faits. Il n’y a aucun acte d’état civil qui a été produit dans le dossier. Je sollicite qu’il vous plaise de le renvoyer des fins de la poursuite aussi bien pour les crimes de viol que pour la pédophilie », a plaidé Me Fatou Sarr. Le délibéré est prévu pour le 01 avril 2025.