VIDEOL'ARGENTINE NOIRE SORT DE L'OMBRE À DAKAR
À Buenos Aires, ils sont devenus invisibles. Ces descendants d'esclaves africains que l'Argentine a effacés de son récit national. Mais ces derniers jours au Sénégal, leur voix résonne enfin à l'occasion de la Biennale
À la Biennale de Dakar, Emmanuel Ntaka brise le silence. L'artiste afro-argentin, fils d'un militant anti-apartheid, fait résonner pour la première fois ses chants dans la capitale sénégalaise. Sa mission : reconnecter une communauté invisible à ses racines africaines.
Dans les rues de Buenos Aires au XIXe siècle, un habitant sur deux était noir ou métis. Aujourd'hui, le recensement n'en compte plus que 0,7%. Que sont-ils devenus ? L'exposition "Cartographie utopique", présentée dans les Parcelles Assainies de Dakar, dévoile une histoire occultée.
Des artistes brésiliens et argentins retracent l'héritage africain d'une Argentine qui s'est longtemps rêvée européenne. Une mémoire qui ressurgit, portée par Boubacar Traoré, commissaire sénégalais installé depuis 30 ans à Buenos Aires.
Un nouveau pont se construit entre les deux continents, ravivant les traces d'une diaspora qui refusent désormais l'oubli.