C’EST LE STATU QUO ANTE
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing.

Les différentes parties impliquées dans le dossier des 18 ha de Nianing se sont retrouvées autour d’une table pour une séance d’explications. a l’initiative du préfet du département de Mbour, Mor Talla Tine, la rencontre qui a réuni des activistes, des services départementaux, la mairie de Malicounda et des membres du mouvement «Jog Jotna» a permis de faire baisser la tension qui prévalait depuis quelques semaines dans le village touristique de Nianing.
Le préfet de Mbour, Mor Talla Tine, a initié une rencontre entre les différentes parties pour discuter de l’affaire des 18 ha de Nianing. D’une superficie de 18 ha et situé entre le Club Aldiana (70 ha) et le domaine de Nianing (110 ha), le site en question est un centre de référence écologique géré par la Direction des Eaux et Forêts. C’est pourquoi, le préfet a interpellé le responsable des Eaux et Forêts de Mbour, le capitaine Binta Ndiaye, pour des éclaircissements par rapport au blocage constaté dernièrement.
Et la dame indique que ses supérieurs ont décidé de mettre en stand-by le protocole, dans la mesure où la mairie n’a pas respecté ses engagements. A part l’affectation des 7 ha au niveau de croisement Peul Ga (village situé sur la route départementale), rien d’autre n’a été fait. C’est ce qui a poussé les Eaux et Forêts à mettre la pédale douce.
D’ailleurs, le nouveau promoteur Sohibou Diagana informe qu’une autorisation de coupe d’arbres a été introduite depuis 2018, mais la direction des Eaux et Forêts n’a pas encore donné une suite favorable. Ayant investi la somme de 219 millions FCFA pour l’étude de faisabilité, le nouveau promoteur demande à être édifié, car à ce rythme, il indique qu’il ne peut plus prendre le risque d’investir de l’argent. Toutefois, il a tenu à remercier le mouvement Jog Jotna qui a permis d’évoquer ce dossier dans lequel il est la principale victime.
LES DEUX PARTIES CAMPENT SUR LEURS POSITIONS
Même si des pas ont été franchis, les deux parties campent toujours sur leurs positions. Concernant le blocage, le secteur départemental des Eaux et Forêts et la mairie se renvoient la balle. Si le capitaine Binta Ndiaye évoque le non-respect des accords par la mairie, l’édile de Malicounda, Maguette Sène l’indexe. Il indique que c’est au niveau de la Direction des Eaux et Forêts que se situe le blocage. «C’est pourquoi, je lance un appel au directeur des Eaux et Forêts pour qu’il nous aide à lever ce blocage. A partir de là, nous enverrons une sommation au promoteur et s’il ne respecte pas ses engagements, nous pourrons désaffecter les terres et les remettre à un autre. Nous avons délibéré sur une assiette foncière de 7 ha en bordure de route. Maintenant, s’il y a des manquements, que la Direction des Eaux et Forêts nous le notifie par écrit pour que nous puissions prendre les mesures idoines», a souligné le maire de Malicounda, Maguette Sène.
Pour leur part, les membres du mouvement Jog Jotna soutiennent qu’ils sont restés sur leur faim parce qu’ils demandaient au maire Maguette Sène la délibération, la convention entre la mairie et la Direction des Eaux et Forêts, ainsi que le cahier des charges du promoteur, et rien de tout cela ne leur a été remis.
Pour Robert Ndiaye, il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire. Les jeunes accusent le chef de village de se livrer à un double jeu, d’autant qu’il a été la première personne à les interpeller pour que la mairie fasse des éclaircissements sur la gestion des 18 ha. Par conséquent, ils ne comprennent pas qu’il se range aujourd’hui du côté du maire. «Mieux, soutient Joseph Pascal Sène, les lettres envoyées à Maguette Sène ont été amplifiées au chef du village et aux conseillers. Donc, qu’ils disent devant le public qu’ils ne sont pas au courant de notre démarche pose problème», fulmine Joseph Sène du mouvement Jog Jotna.
A propos du nouveau promoteur, Diagana Sohibou, représentant de «DS développement» qui dit avoir acheté les 90% des parts, les membres de Jog jotna affichent leur stupéfaction. Car c’est un individu du nom de Philipe Schelfou qu’on avait présenté à la population de Nianing comme étant le promoteur. A cause de ces différends, le mouvement campe sur sa position et promet d’organiser une audience publique ce dimanche à Nianing.