DEFIS ET ENJEUX D’UNE LUTTE QUI EXIGE PATIENCE ET PERSPICACITE !
Les violences contre les filles sont toujours actuelles dans la région de Sédhiou et ce, malgré une synergie des organisations de lutte contre le phénomène.
Les violences contre les filles sont toujours actuelles dans la région de Sédhiou et ce, malgré une synergie des organisations de lutte contre le phénomène. Ces violences morales, physiques et psychiques traumatisent les victimes qui, très souvent abandonnent l’école. Les grossesses et mariages d’enfants en sont les plus récurrents. Le CRESCOFI déplore, l’artiste Coumba Gawlo Seck, dans une tournée de l’UNICEF, invite à la dénonciation des auteurs.
Les pesanteurs sociales et culturelles qui s’opposent à la scolarisation des filles sont diverses et variées dans la région de Sédhiou. La présidente du Comité départemental des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles (CDEPSCOFI) cumulativement en charge de Comité régional (CREPSCOFI) indique que «les contraintes qui obstruent le chemin de l’école aux jeunes filles sont pour l’essentiel les grossesses et mariages d’enfants, les harcèlements au niveau des écoles par le fait des garçons et des professeurs qui leur proposent souvent des avantages comme de bonnes notes ou même des billets de banque. L’autre phénomène le plus en vue ces temps-ci, ce sont les conducteurs de motos-taxis Jakarta qui, également, leur propose des courses dites gratuites ou des sommes d’argent en contrepartie de leur féminité», a fait observer Mme Khardiata Mbengue.
Des cas de viol sont rarissimes, s’ils ne sont tout simplement pas inhibés du grand public, s’accorde-t-on à dire dans la ville. «Il s’y ajoute des cas de maltraitance par des tuteurs du fait des travaux pénibles soumis à leur effort et qui ne leur permettent pas d’étudier correctement à la maison», relève-telle. La présidente du CRESPCOFI dit aussi avoir constaté dans les rues de Sédhiou de petites filles originaires des villages de Badiary, Bouno et de Malifara qui sont utilisées pour le petit commerce de bananes et autres denrées alimentaires. Cette utilisation abusive et inconsidérée des filles dans le petit commerce s’appuie aussi sur la croyance selon laquelle la place de la fille, c’est au foyer et aux côtés de sa maman.
DES STRATEGIES COMMUNES DE LUTTE CONTRE LE MAL PERSISTANT !
Nombreuses sont à Sédhiou des organisations qui interviennent dans la lutte contre les violences faites aux filles, lesquelles violences les détournent du chemin de l’école. Outre les SCOFI, le comité départemental de la protection de l’enfant (CDPE), l’ONG Enfance et Paix, l’Association de développement le Gabou de concert avec son partenaire OSIWA, il y a le Centre académique d’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP), le Centre conseil Ado, les structures de santé publique, la boutique de droit de l’AJS et autres organisations féminines constituées.
COUMBA GAWLO SECK DANS LA MISSION DE UNICEF PRECONISE LA DENONCIATION
En milieu rural, les barrières de la discrimination à l’endroit des jeunes filles tardent toujours à tomber. Lundi dernier 4 mars, l’UNICEF a effectué une mission de coordination et de partage avec les acteurs constitués ainsi que les autorités administratives et locales de Sédhiou. A cette occasion, l’artiste Coumba Gawlo Seck a insisté sur «la dénonciation comme acte dissuasif à l’encontre des auteurs. L’application des sanctions aidera également à combattre le mal», a-t-elle notamment déclaré.
Quant à la petite Joséphine Codou Diatta, la présidente du Conseil consultatif des enfants, elle invite les adultes et les organisations constituées à «créer une synergie autour des urgences qui freinent la promotion de nous enfants et jeunes filles en particulier pour veiller à notre protection». Certes le chemin est long et le combat difficile dans un contexte de pauvreté et de subsistance des pratiques anciennes, mais seul le temps est l’intrant de modification des comportements pour qu’un jour, soit définitivement tournée la page sombre des filles malheureuses.