LA BANDE DE FILAOS EN QUETE DE «SOUFFLE» A LA COUR SUPREME
La cour suprême va se prononcer, ce jeudi 25 avril, en audience ordinaire publique, sur la requête introduite en juin dernier par l’association des jeunes pour l’environnement (Aje) contre l’état du Sénégal
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La cour suprême va se prononcer, ce jeudi 25 avril, en audience ordinaire publique, sur la requête introduite en juin dernier par l’association des jeunes pour l’environnement (Aje) contre l’état du Sénégal, aux fins d’annuler un décret déclassifiant une partie de la bande des filaos de Guédiawaye.
Un appel à la mobilisation est partagé sur la toile. Il est émis par une association environnementale dénommée association des jeunes pour l’Environnement. Elle veut un large front devant la Cour suprême. En effet, la juridiction va statuer, ce jeudi, sur sa requête qu’elle a déposée le 7 juin 2023 aux fins d’annuler le décret du Président sortant portant déclassification d’une partie de la bande des filaos de Guédiawaye. Cette audience, selon l’Aje, est cruciale.
« Cette bande de filaos est bien plus qu'un simple espace vert pour notre communauté. Elle est notre rempart contre l'avancée de la mer, elle abrite nos activités d'élevage et de maraîchage, et elle est essentielle pour la préservation de notre environnement côtier fragile », a indiqué dans une note l’Association des jeunes pour l’environnement qui appelle tous les citoyens conscients de l'importance de cet espace à se joindre à elle lors de cette audience publique. « Ensemble, faisons entendre notre voix pour protéger Guédiawaye, notre précieux patrimoine naturel. Rejoignez-nous massivement le jeudi 25 avril à 10 heures à la Cour suprême de Dakar et affirmons haut et fort : Protégeons Guédiawaye, Souniou Momel ! », a conclu l’Association.
Très actif dans la sauvegarde du littoral de Guédiawaye, Mamadou Aw n’a pas espoir que la Cour suprême casse le décret. « Je ne vois pas par quel procédé la Cour suprême va revenir sur la déclassification du littoral de Guédiawaye. Mais si la Cour casse le décret, nous serons tous heureux », a déclaré à L’As le Responsable de la République des valeurs pour qui le combat qui va être mené, désormais, c'est le respect des engagements de l’Etat. Il s’agit, selon lui, de la construction d'infrastructures d'utilité publique. « Notre combat, c'est que le littoral bénéficie plus aux habitants de Guédiawaye avec la construction d'infrastructures d'utilité publique comme des aires de détente etc. », a martelé Mamadou Aw.
En effet, il faut dire que dans le rapport de présentation du décret, il est prévu avec le Plan d’urbanisme de détail la réalisation de grands aménagements avec des espaces résidentiels, des équipements administratifs, commerciaux et sanitaires, des espaces verts, des parcelles viabilisées et des zones d’activités sportives, culturelles et de loisirs. A travers ce décret pris en avril 2023 contresigné par le Premier ministre Amadou Ba, le président de la République, Macky Sall, a déclassifié 826 ha sur la bande des filaos du littoral. La longueur s’étend du rond-point Gadaye à Guédiawaye, en passant par Yeumbeul-Nord, Malika jusqu’à Tivaouane Peul. Cette déclassification rentre dans le cadre d’un projet d’utilité publique dénommé Plan d’urbanisme de détail (PUD). Le plan d’urbanisme de détail est situé entre les départements de Keur Massar et de Rufisque.
Une requête contre l’Etat du Sénégal aux fins d’annuler une déclassification de 150 ha sur le littoral de Guédiawaye déposée, en aout 2021, devant la Cour suprême par les coordonnateurs du Forum civil/Guédiawaye, de l’Action jeunesse et environnement (Aje), de Jeunes volontaires pour l’environnement(Jve) et du collectif «Aar Sunu Littoral» contre l’Etat du Sénégal a été rejetée par la plus haute juridiction. La Cour suprême, dans son verdict rendu le 15 novembre 2021, explique que les parties requérantes n’avaient pas qualité à agir.