LE BAOBAB SOUS TOUTES SES BRANCHES
Le baobab a un cachet symbolique en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Cet arbre mythique, mystique, géant aux multiples fonctionnalités est devenu la star depuis quelques jours. Bés bi est allé à la racine pour revenir sur l’histoire de cet arbre
Le baobab a un cachet symbolique en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Cet arbre mythique, mystique, géant aux multiples fonctionnalités est devenu la star depuis quelques jours. L’Etat du Sénégal l'a remis au goût du jour, à travers le référentiel Sénégal Vision 2050, axé sur 4 piliers. Le baobab est ainsi devenu un symbole de communication. Bés bi est allé à la racine pour revenir sur l’histoire et l’historicité de cet arbre millénaire.
Présent dans de nombreuses régions d’Afrique, le baobab est associé au Sénégal et à son peuple. Emblème national aussi. Il rappelle l’esprit et la force, qui ont permis au pays de traverser diverses périodes de l’histoire et de devenir ce qu’il est aujourd’hui : un phare de l’Afrique de l’Ouest. Le baobab fait partie du patrimoine culturel et historique du Sénégal. Indispensable à la vie des hommes et des animaux, il ne peut être ignoré ou considéré comme un arbre ordinaire. De son nom scientifique Adansonia digitata ou «Gouye» en wolof, il est ancré dans les cultures traditionnelles locales. Grâce à ses multiples propriétés alimentaires et médicinales, il tient une place importante dans la société sénégalaise. D’après plusieurs sources, cet arbre est une espèce de plantes à fleurs du genre Adansonia et de la famille des bombacacées, selon la classification classique, ou des malvacées, selon la classification phylogénétique. C’est la plus connue des huit espèces de baobabs.
Baobab vient de l’arabe «Abu hibab»
Sacré également pour plusieurs cultures, c’est aussi un arbre à palabres qu’il est malvenu ou sacrilège de couper. Le nom «baobab» viendrait de l’arabe «Abu hibab». Il est typique à l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal et de la Guinée. Son fruit, le pain de singe. Le baobab pousse généralement de façon assez clairsemée. Il a un tronc ventru et un bois tendre gorgé d’eau, appelé pour cette raison «arbre bouteille». Avec son allure caractéristique, il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 20 m de circonférence ; son diamètre atteint 5 à 7 m.
Les jeunes arbres présentent d’abord une racine pivotante leur permettant de s’ancrer dans le sol, puis en vieillissant, le système racinaire s’étend de façon radiale et superficielle plus loin que la hauteur de l'arbre. Les racines principales des arbres âgés sont relativement peu profondes et se prolongent rarement au-delà de 2 m sous la surface du sol. Les baobabs sont de ce fait très sensibles aux vents forts de type tempête ou orage, qui peuvent occasionnellement les déraciner. Les feuilles caduques sont simples sur les jeunes arbres et digitées (5, 7 ou 9 folioles) sur les arbres matures. Elles atteignent alors jusqu'à 20 cm de diamètre. Elles apparaissent irrégulièrement en mai, un peu avant la saison des pluies, et tombent en automne. Dans les lieux plus humides comme la Casamance, les baobabs peuvent rester en feuilles presque toute l'année. (…) Le fruit du baobab pèse en moyenne 250g. Il se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 20 cm, voire 30 cm de long.
CROISSANCE QUATRE PHASES DE DEVELOPPEMENT DU BAOBAB
Chez les baobabs selon Wikipedia, on distingue quatre phases de développement : jeunes arbres étroits, coniques, en forme de bouteille et vieux. Les jeunes arbres (âgés de 10 à 15 ans) atteignent initialement une hauteur de 4 à 6 mètres sans augmentation d’épaisseur prononcée, et les branches font saillie sous un angle aigu. Aux endroits appropriés, ils grandissent initialement d’entre 80 et 100 centimètres par an. Ensuite, le tronc gonfle en forme de cône (jusqu’à 60 à 70 ans), atteint une hauteur de 5 à 15 mètres et un diamètre pouvant aller jusqu’à 7 mètres. À l’âge de 30 à 40 ans, les branches commencent à se développer perpendiculairement au tronc et leur croissance en longueur augmente considérablement à partir de ce moment. Après cela, l’arbre a une hauteur de 10 à 20 mètres, l’épaisseur du tronc n’augmente que lentement et se développe en forme de bouteille (200-300 ans). Un arbre peut avoir atteint un diamètre de tronc de quatre à cinq mètres à l’âge de cent ans. Enfin, l’arbre développe une cime étalée et ne pousse que très lentement dans la largeur. A noter que 9 des 13 baobabs les plus anciens d’Afrique, âgés de 1 100 à 2 500 ans, sont morts au cours de la dernière décennie, vraisemblablement victimes du changement climatique.
Baobabs Fadial et Iwol au Sénégal - Deux géants se disputent la longévité
Le baobab de Fadial
Entre celui de Fadial et celui d’Iwol lequel est le plus grand baobab du Sénégal ? Le site au-senegal.com a posé le débat en avril 2024. Il renseigne que sur la route de JoalFadiouth, il y a un grand baobab localisé à Fadial. Et les habitants de cette localité prétendent que c’est le plus grand baobab du Sénégal. Ce Baobab sacré de Fadial, mesure 32 mètres de circonférence avec une dizaine de troncs collés les uns aux autres. Ce baobab mythique accueille chaque année des milliers de touristes venant de tout bord. Dans une vidéo postée sur itourismetv, un vieux habillé en tenue wax, au bonnet noir, explique aux touristes venus nombreux pour visiter le géant baobab : «Vous êtes devant le baobab le plus gros du Sénégal. Par le système du carbone 14 on a réussi à le dater. Il aurait eu 850 ans en 2018, c’est-à-dire 8 siècles et demi».
Le baobab de Iwo
Il y a également celui de Iwol, village niché sur une colline à plus de 23 kilomètres de la commune de Bandafassi, dans le département de Kédougou. Chargé d’histoire, les villageois l’appellent «amak». C’est un lieu de sacrifices et d’offrandes pour la communauté Bedik. Ce baobab est également un lieu d’attraction touristique. Avec plus de 23 mètres de circonférence, on n’y organise chaque année des cérémonies autour du tronc. Ce gigantesque arbre surprend par ses dimensions hors-norme.
NOM SCIENTIFIQUE DU BAOBAB : ADANSONIA DIGITATA DU NOM DU BOTANISTE FRANÇAIS MICHEL ADANSON
«Son auteur, le botaniste français Michel Adanson (1727-1806), fit un séjour au Sénégal, de 1748 à 1754, pour y étudier la flore. Rentré en France, membre de l’Académie des sciences, il fut en contact avec Buffon et Bernard de Jussieu. L’ouvrage commence par une «préface Istorike sur l’état ancien et actuel de la botanike et une théorie de cette science», rédigée, comme on le voit, dans l’orthographe réformée que préconisait Adanson. Cette préface lui offre l’occasion de critiquer Carl von Linné, le naturaliste suédois, dont la nomenclature et la classification étaient prédominantes en Europe à l'époque. Sur le premier point, la manière de nommer les plantes, Adanson préfère qu’on garde les noms locaux, plutôt que d’en fabriquer de nouveaux en hommage à des savants européens. Ainsi, il regrette que le nom donné au baobab par Linné, en 1753, soit Adansonia digitata. (…)»