LE CENTRE «DELLOSI» INVITE LA COMMUNAUTÉ À S’IMPLIQUER
L’errance des malades mentaux doit être une préoccupation au cœur des priorités de l’Etat et des collectivités territoriales.
L’errance des malades mentaux doit être une préoccupation au cœur des priorités de l’Etat et des collectivités territoriales. C’est l’appel lancé par les responsables du centre d’accueil pour déficients mentaux, « DELLOSI » à l’occasion d’une visite de courtoisie de la fondation SOCOCIM, qui répondait à l’appel à l’aide de ces promoteurs.
Le centre « DELLOSI » de Rufisque appelle les autorités et la communauté à plus de considération vis-à-vis des déficients mentaux, en errance dans les rues de nos centres urbains. C’est le cri lancé par l’un des promoteurs du centre à l’occasion de la visite d’une délégation de la fondation Sococim. Ce centre initié dans le cadre du confinement au début de la covid 19 offrait un espace de confinement et de suivi pour ces personnes laissées à elles-mêmes.
Après la pandémie, le centre qui était dans un premier établi dans l’enceinte de l’école élémentaire Matar Seck de Rufisque est aujourd’hui abrité dans une des maisons libérées dans le cadre du projet du Train Express Régional. Mais la prise en charge des besoins du centre pose des difficultés aux initiateurs qui invitent les différentes autorités à en faire aujourd’hui une affaire de la communauté pour permettre à ces personnes surtout aux enfants autistes abandonnés dans les rues de pouvoir jouir de leurs droits tels que stipulé par les textes. « Pourtant sur le plan juridique, ils sont protégés et ont le droit de rester à l'école jusqu'à l'âge de 16 ans », a dit Ameth Daff, un des deux responsables du centre Aujourd’hui, plus d’une dizaine de déficients mentaux ont trouvé un refuge dans ce lieu tenu par deux acteurs citoyens Ameth Daff et Bou Mouhamed Fall, qui ont une passion pour ces enfants. Aujourd’hui, la prise en charge des pensionnaires des lieux est une véritable gageure pour eux, l’hébergement, la restauration et les visites médicales au niveau de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye et des autres établissements sanitaires les charges sont trop lourdes sur leurs épaules, soutenues par les aides de quelques bonnes volontés.
Dans le cadre de l’appui pur faire face à ces charges la fondation Sococim a offert un chèque d’1.500.000 frs CFA. Mais au-delà de ces appuis ponctuels, les initiateurs ont plaidé pour une prise charge par la communauté de ces cas de personnes qui ont juste besoin d’une assistance pour retrouver leurs esprits et retourner en famille. « . « Ils sont tous récupérables et ont tous un dossier médical. Mais ils ont une prise en charge plus chère aussi bien pour eux que pour leurs accompagnants également. Et, tu comprends pourquoi au bout d'un moment, certaines familles abandonnent leurs enfants dans la rue ou vont le confier à un marabout pour l'oublier là bas » a expliqué Ahmet Daff.
Pour réussir le pari de la récupération et de leur insertion sociale, les deux responsables estiment que les collectivités doivent être impliquées davantage, en mobilisant leurs réseaux de relais, notamment les « badienou gokh », les imams et les délégués de quartiers. Avec le concours de ces acteurs communautaires un dispositif d’alerte et d’information pourrait être mis en place pour permettre une intervention rapide du centre. En perspective de la journée mondiale de la santé mentale prévue le 10 octobre prochain, le centre « DELLOSI » entend porter un plaidoyer fort pour la problématique de la prise en charge des déficients mentaux soit au cœur des préoccupations de la communauté.