LEVEE DE BOUCLIERS DES POPULATIONS DE POINTE SARENE CONTRE LA SAPCO !
A Pointe Sarène, un village côtier de la commune de Malicounda, la population se dit victime d’une spoliation foncière qui ne dit pas son nom de la part de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco)
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A Pointe Sarène, un village côtier de la commune de Malicounda, la population se dit victime d’une spoliation foncière qui ne dit pas son nom de la part de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (Sapco) qui l’a érigé en station balnéaire, la deuxième sur la Petite côte après celle de Saly Portudal. Ceux des habitants qui ont accepté de céder leurs terres depuis une décennie pour les besoins de l’aménagement de cette station, expriment aujourd’hui leurs regrets de l’avoir fait. Ils se disent convaincus que la Sapco, au lieu de faire dans l’aménagement, est plutôt tournée vers le business foncier.
Un vent de révolte souffle à Pointe Sarène où une structure dénommée « Collectif pour la lutte contre l’injustice à Pointe Saréne » a sonné la mobilisation le weekend dernier pour, dit-elle, dénoncer les méthodes de la Sapco tenue pour responsable de tous les problèmes fonciers que connaît le village. Lors d’une réunion de bureau suivie d’une visite de terrain, cette structure qui a reçu le soutien de l’Association des Jeunes de Pointe Saréne, a déversé sa bile sur la société dirigée par Souleymane Ndiaye qui s’est tapé récemment 140 ha dans la localité.
« À Pointe Saréne nous sommes confrontés à des problèmes fonciers extraordinaires qui émanent de la SAPCO. Cette société a déjà occupé 110ha de notre plage, l’actuel hôtel RIU Baobab y est installé avec une zone résidentielle dont le bailleur est SABLUX. Maintenant, le problème qui se pose est que 140 ha viennent d’être octroyés de nouveau à la SAPCO dans le domaine national. Il se trouve qu’à Pointe Sarène il n’y a plus de zone d’extension du village en dehors de cette assiette foncière de 150 ha. À présent, la SAPCO cherche encore à déguerpir plus de 30 familles dans ce qu’elle appelle une Zone Tampon. Nous soupçonnons que la SAPCO cherche à créer une zone où il y aura une nette séparation entre les structures hôtelières et le village. C’est à cause de tous ces problèmes là que la population de Pointe Saréne est debout comme un seul homme pour leur barrer la route », ont tonné les villageois.
« Ce sont les étrangers qui occupent les postes privilégiés à l’hôtel… »
En plus de ces problèmes, la Sapco ferait la sourde oreille aux maux de la population, selon le collectif. « Elle (la Sapco) n’investit rien dans le village, elle n’a même pas respecté le protocole d’accord signé avec la population de Pointe Saréne. Il n’y a aucune infrastructure dans le village, ni de bonnes écoles ni un bon endroit d’épanouissement pour les jeunes etc.... Par ailleurs, un cahier de doléances a été déposé à la SAPCO par l’association des Jeunes de Pointe Saréne, pour le compte d’un protocole d’accord signé entre la SAPCO et la population de Pointe Saréne, mais cela est resté sanssuite, juste des promesses non tenues. Ce que nous voulons c’est que ces terres reviennent à la population de Pointe Saréne. Si ces problèmes persistent, nos frères et sœurs, nos enfants et même nos fils et filles risquent d’être des locataires dans leur propre village. Ce sont des étrangers qui viendront s’y installer. D’ailleurs ça a commencé car ce sont uniquement des étrangers (des Guinéens, des CapVerdiens etc…) qui occupent des postes privilégiés dans l’hôtel RIU BAOBAB de Pointe Saréne » a martelé le président du collectif, Khaly Aïdara.
La question de l’employabilité des jeunes à l’aune de la responsabilité sociétale des entreprises est revenue dans tous les discours. « En parlant de l’hôtel RIU Baobab de Pointe Saréne, ça fait bientôt trois ans(Mars 2022 - Mars 2024) que cette société est installée dans le village, aucune Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) dans le village. Le village est sale, des écoles laissées en rade, aucun édifice public réalisé par RIU et cela est vraiment honteux dans un village qui abrite un hôtel cinq (5) étoiles. Par rapport à l’employabilité à l’hôtel RIU Baobab, sur 400 à 500 employés, Pointe Saréne n’a bénéficié que 20 à 25 employés » conclut le porte-parole du collectif, Atoumane Sène.