RENFORCEMENT DES NORMES DÉMOCRATIQUES
Des activistes prônent pour des reformes institutionnelles indispensables.
La nécessité de ‘’promouvoir auprès des citoyens et organisations de base un panier minimal de mesures structurantes de réformes institutionnelles indispensables pour renforcer les normes démocratiques du Sénégal’’ constitue l’une des recommandations fortes du Forum citoyen organisé mercredi et jeudi à Dakar, à l’initiative de AfricaJOM Center dirigé par Alioune Tine.
‘’La construction d’une démocratie post-électorale : la réforme des institutions comme condition de possibilité de renforcement de la République, de la démocratie, de l’État de droit et des droits humains’’, est le thème de cette rencontre.
Dans une déclaration dont l’APS a obtenu copie, les participants ont annoncé la création d’’’un front très large de citoyens/OSC [organisations de la société civile] déterminés et clairvoyants, qui porte ces propositions de réformes institutionnelles en vue de remettre l’éthique au centre de la gouvernance’’.
Les participants ont fait part de leur volonté de ‘’susciter une passerelle entre académiciens et société civile pour accompagner les citoyens dans la compréhension des enjeux/situations, enrichir le débat public et promouvoir une vision nouvelle de la gouvernance, des institutions et de la citoyenneté, et ainsi assurer une meilleure résilience des fonctions de contre-pouvoirs dans nos sociétés’’.
Ils ont souligné ‘’la nécessité impérieuse d’une confiance des citoyens à l’égard du leadership politique et envers les institutions républicaines et démocratiques’’.
Dans leur diagnostic, ils ont décelé ‘’les dysfonctionnements récurrents des institutions républicaines, le déficit du dialogue politique, la nécessité de préserver un espace pluriel de libre expression’’. Ce diagnostice a aussi fait ressortir "la nécessité de poser des jalons importants pour réformer le système politique, démocratique et institutionnel à bout de souffle, afin de construire un Etat de droit conforme aux normes internationales et adapté aux réalités du continent’’.
Ils ont également souligné ‘’la richesse extraordinaire des éléments de diagnostic, d’analyse et de recommandations contenus dans le Pacte républicain, les conclusions des Assises nationales et de la Commission Nationale de réforme des Institutions’’.
Les participants ont préconisé ‘’quelques mesures structurantes de reformes des institutions à promouvoir en priorité’’ pour ‘’un citoyen placé au cœur de la république et des politiques publiques, la séparation et l’équilibre des pouvoirs’’.
Il y a lieu, estiment-ils, de ‘’résoudre définitivement la question de l’hypertrophie de la fonction présidentielle par un meilleur encadrement des pouvoirs du président de la République sauvegardant le fonctionnement adéquat et satisfaisant des autres institutions ; l’aménagement dans la Constitution de disposition engageant la responsabilité politique du chef de l’Etat et la consécration de la règle selon laquelle le président de la République, une fois élu, cesse d’être chef de parti’’.
De même, ils ont plaidé pour ‘’l’indépendance effective de la Justice, un parlement émancipé et au service des citoyens, des Organes indépendants de Régulation efficaces, un rôle positif des partis politiques dans la démocratie et le développement inclusif et durable, une administration neutre, impartiale et efficace, une société civile respectée, engagée et proactive, au service du peuple’’.
Pour contribuer ‘’efficacement à ces transformations’’, les participants au Forum ont annoncé la mise sur pied d’’’un Observatoire de suivi et de mise en œuvre des reformes des institutions de la République’’.