L'AFRIQUE SUR ORBITE DU MONDIAL DE FOOT FÉMININ
Trois équipes africaines sont qualifiées pour la Coupe du monde féminine de football en France : le Nigeria, le Cameroun et l'Afrique du Sud - Revue des troupes

Déjà sur le toit du football continental avec leur onzième victoire lors de la Coupe d'Afrique des nations féminine 2018, les Super Falcons du Nigeria sont l'équipe la plus titrée et la plus attendue d'Afrique pour ce Mondial. Car les Super Falcons ont bataillé dur pour décrocher le dernier titre continental et s'envoler pour une nouvelle qualification.
Des Nigérianes en mode conquête
Après avoir terminé deuxièmes de leur poule derrière l'Afrique du Sud, elles ont dû passer deux fois par la séance des tirs au but. Tout d'abord en demi-finale contre le Cameroun, puis en finale contre les Sud-Africaines, deux adversaires qui seront également présentes en France cet été. Mais elles ont de bonnes raisons d'y croire. Il faut savoir que les Super Falcons (un surnom qui rappelle celui des Super Eagles du Ghana, leurs concurrentes de toujours, NDLR) ont participé à toutes les Coupes du monde depuis la première édition en 1991, mais n'ont dépassé le premier tour qu'une seule fois pour atteindre les quarts de finale en 1999. Le tournoi qui s'ouvrira vendredi 7 juin en France marquera donc leur huitième participation à la plus prestigieuse compétition de football féminin au monde. La NFF (Fédération de football nigériane) espère maintenant que les Super Falcons pourront transférer leur succès continental sur la scène mondiale et au moins sortir de la phase de groupes. Les dames de l'entraîneur suédois Thomas Dennerby affronteront la France, favorite, la Norvège et la Corée du Sud dans le groupe A.
Et, s'il y avait un nom à retenir dans cette superbe équipe désormais de plus en plus soudée, ce serait celui d'Asisat Oshoala. Après avoir remporté le ballon d'or et le ballon d'or Fifa U20 en 2014, Asisat a ajouté trois trophées de footballeuse africaine de l'année, a joué pour Liverpool, Arsenal, pour enfin atterrir à Barcelone ! Asisat Oshoala a inscrit sept buts en sept matches de championnat pour Barcelone, devenant ainsi la première Africaine et Nigériane à marquer dans une finale de la Ligue des champions féminine. Elle est également la première joueuse africaine et nigériane à figurer en finale de la Ligue des champions féminine de l'UEFA. À ses côtés figure en place la joueuse Onome Ebi. À 36 ans, c'est sa cinquième Coupe du monde en tant que défenseuse.
Quatre ans après, revoilà les Lionnes en Coupe du monde
Pour la première fois de son histoire, l'équipe nationale féminine de football camerounaise s'est qualifiée pour la Coupe du monde de la Fifa en 2015 au Canada. Les joueuses avaient créé la surprise en battant la Suisse en phase de groupes et avaient constitué la deuxième équipe africaine à atteindre les huitièmes de finale. Malheureusement, l'aventure de l'équipe s'est terminée au deuxième tour après sa défaite face à la Chine. Cette fois-ci, les Lionnes « blessées » espérent surpasser leur record face au Canada, aux Pays-Bas et à la Nouvelle-Zélande dans le groupe E. « J'étais très fière de participer à cette Coupe du monde parce que c'était une première. C'est le rêve pour tout footballeur. Ça a été positif pour le Cameroun, pour l'Afrique en général et pour moi en particulier », souligne l'attaquante Gaëlle Enganamouit au micro de Fifa.com. « Nous serons attendues et tout le monde voudra nous battre. Nous devrons être au top physiquement et tactiquement. Nous voulons faire mieux ou au moins aussi bien qu'il y a quatre ans. J'espère que notre préparation commencera le plus tôt possible, car l'exigence de résultat sera là, de toute façon. Et, si nous ne sommes pas performantes, les supporteurs jugeront sans chercher à connaître les raisons. « Dans tous les cas, le retour du Cameroun, qui s'est qualifié pour la France après avoir battu le Mali dans le match pour la troisième place de la Coupe d'Afrique des nations féminine au Ghana, renforce son ancrage dans le football international. Le pays s'est même qualifié pour chacune des deux dernières Coupes du monde des moins de 17 ans ! Sur les 13 joueurs qui ont passé du temps sur le terrain lors de la huitième de finale perdue contre la Chine en 2015, 12 font partie de la formation 4 ans plus tard.
Gabrielle Onguéné est la joueuse à suivre dans cette équipe. Remarquée lors de la dernière Coupe du monde, elle est aussi l'un des meilleurs buteurs du championnat russe ces dernières années. Plus récemment, elle a marqué le but vainqueur du match contre le Mali, qui a permis la qualification pour la Coupe du monde grâce à une superbe frappe au-delà de 20 mètres.
Premier test pour les footballeuses sud-africaines
Les Banyana Banyana se sont qualifiées pour leur première Coupe du monde après une excellente performance à la Coupe d'Afrique des nations 2018, où elles sont arrivées deuxièmes après les Super Falcons du Nigeria. Cependant, la phase de groupes s'annonce très difficile, d'autant plus qu'elles devront affronter les favoris du tournoi, l'Allemagne, la Chine et l'Espagne, dans le groupe B de la mort. Les joueuses emmenées par la capitaine Desiree Ellis, 56 ans, devront miser sur Thembi Kgatlana, l'une des footballeuses africaines les plus talentueuses tenante en 2018 du prestigieux prix de footballeur africain de l'année après avoir terminé meilleure buteuse de la CAN 2018. Actuellement à Beijing avec BG Phoenix en Chine, la joueuse, âgée de 22 ans, compte déjà plus de 50 sélections pour son pays et entend bien faire du rendez-vous français un tremplin pour briller sur la scène mondiale.
Les footballeuses de l'équipe nationale d'Afrique du Sud qualifiée pour le Mondial 2019 ont déjà gagné un premier match, celui des primes. Puisqu'elles recevront des bonus « quasiment équivalents » à ceux de leurs collègues masculins qui participeront à la Coupe d'Afrique des nations en Égypte cet été. « Les primes pour la participation à la Coupe du monde dames sont quasiment les mêmes que les bonus des Bafana Bafana (l'équipe nationale masculine) » à la CAN, a déclaré le porte-parole de la Fédération sud-africaine de football, Dominic Chimhavi. Une décision prise au moment où le combat pour l'égalité salariale est très vif au sein de certaines fédérations de football.
Les joueuses des Banyana Banyana percevront une prime individuelle de 320 000 rands (20 000 euros) si elles passent le premier tour, de 420 000 rands (26 000 euros) en cas de qualification pour les demi-finales et de 670 000 rands (42 000 euros) si elles parviennent en finale, a-t-il précisé. En cas de sacre, la prime sera de 950 000 rands (59 000 euros). Interrogé sur les raisons de cette quasi-parité financière, Dominic Chimhavi a répondu : « C'est la première fois que les Banyana Banyana sont qualifiées pour une Coupe du monde. Du coup, ça a généré de l'argent » de la part des sponsors.