«UN JEU DE DUPES, ORCHESTRE PAR WADE»
L’ANALYSTE NDIAGA SYLLA SUR LES PRIMAIRES AU PDS

La question agitée de la candidature au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds), pour les prochaines élections présidentielles est en réalité une stratégie de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, pour faire oublier la bourde qu’il a commise, il y a de cela deux semaines. C’est du moins la conviction de Ndiaga Sylla, analyste et consultant politique, qui a par ailleurs estimé que le « Pape du Sopi » cherche à légitimer son combat pour la libération de son fils.
«Par cet acte, Wade veut pousser les autorités sénégalaises à oublier la bourde qu’il avait commise il y a deux semaines. Au moins, durant les jours à venir, les gens vont se pencher sur quels seront les candidats qui vont briguer le poste». Ces propos sont de Ndiaga Sylla, analyste et consultant politique, non moins ancien membre du parti politique Jëf Jël, joint par la rédaction hier, vendredi 6 mars. De l’avis du frère de Talla Sylla, ex-patron de Jëf Jël et actuel maire de Thiès, «du point de vue politique, c’est une démarche tout à fait légale. En politique, il est extrêmement important de prendre les initiatives». A l’en croire, l’ancien chef de l’Etat et cie sont en train de dérouler leur propre agenda, notamment celui de présenter Karim Wade comme victime d’un pouvoir qui ne veut pas qu’il se présente aux élections présidentielles.
Vont-ils parvenir à gagner la bataille de l’opinion publique ? Une opinion que Ndiaga Sylla tient par le bout des doigts. Cela, dans la mesure où «elle change constamment», a-t-il trouvé. Pour l’analyste politique, «la perception que les gens avaient de la Crei, il y a de cela 2 ans, n’est pas la même». Avant de renchérir en s’interrogeant «si Karim est condamné, est ce qu’ils continueront d’avoir toujours la même opinion par rapport à la Crei ?» La chose la plus sûre en tout cas, pour lui, est que Wade va poursuivre son schéma même si Karim est condamné.
L’ancien vice-président du Jëf Jël a par ailleurs indiqué que Wade est en train de procéder au partage de leadership en ouvrant «l’ère du binôme président et chef de parti conformément aux conclusions des Assises nationales, et confirmé par la Comission nationale de réforme des institutions (Cnri)». Pour lui, il est temps que les autres formations s’y mettent dans la mesure où ça va se passer ainsi si toutefois le texte passe en référendum.