EN COULISSES : ENQUETE DE CE WEEK-END

APRÈS L’APPEL À CANDIDATURE DU PDS : Le procès d’investiture de Karim Wade enclenché
L es libéraux du Parti démocratique sénégalais (PDS) n’ont pas mis trop de temps pour mettre la machine en branle. Après avoir émis un appel à candidature, le Pds est en train de créer les conditions d’investiture du fils de l’ancien président de la République en s’appuyant sur ses différentes structures. D’après certaines indiscrétions, l’ordre a même été donné à toutes les instances du parti de se réunir à la base pour porter la candidature de Karim Wade. Déjà, au niveau de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL), l’on est décidé à porter la candidature de l’ancien ministre d’Etat sous Abdoulaye Wade, aujourd’hui dans les liens de la détention dans le cadre de la traque des biens mal acquis. “De tout temps, nous avons soutenu la candidature de Karim Wade. L’idée est largement partagée par la majorité des jeunes et nous pensons que c’est dans l’intérêt du parti, de présenter cette candidature”, a déclaré hier le secrétaire général de l’UJTL, joint par EnQuête. Selon Toussaint Manga, “dans le contexte national actuel, Karim Wade est le candidat idéal du parti et le Pds gagnerait beaucoup à l’investir”. “Macky Sall, ayant compris que Karim est un potentiel adversaire redoutable, a toujours œuvré pour l’écarter de la course présidentielle de 2017. Nous ne devons pas lui donner le plaisir d’atteindre cet objectif”, estime Toussaint Manga. Le secrétaire général de l’UJTL a aussi appelé les différents candidats à la candidature de dialoguer afin de trouver un consensus autour du fils de Me Wade “pour le seul intérêt du parti”.Cependant, si au sein de l’UJTL on s’est clairement décidé, au niveau de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL), la question est différée jusqu’au mercredi prochain. Ce jour, les camarades d’Abdoul Aziz Diop vont se pencher sur la question afin de dégager une position commune. Celle-ci ne va sûrement pas être en défaveur du fils de l’ancien président de la République. “On vient d’ouvrir le processus et les candidats ne se sont pas pour le moment déclarés. Nous attendons que cela soit fait pour prendre une position commune”, a confié Abdou Khafor Touré, porte-parole de ladite structure. La même démarche est adoptée chez les femmes même si la majeure partie d’entre elles reste favorable à la candidature de Karim Wade.
MACKY SALL-PÉCRESSE
Le président de la République Macky Sall a reçu hier, à 21h, Madame Valérie Pécresse, ancienne ministre française de l'Enseigne-ment supérieur (2007- 2011) et ancienne ministre du Budget (2011- 2012). Selon le service de communication de la présidence, l’entretien a essentiellement porté sur le Plan Sénégal émergent et sur les relations franco-sénégalaises. Les deux personnalités ont dû discuter également de la situation de l’enseignement supérieur pris dans une spirale de grèves qui commence sérieusement à hypothéquer l’année scolaire en cours. Puisque Mme Pécresse connaît le sujet des réformes universitaires sur fond de contestations. En France, la modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants- chercheurs, issue de La loi sur l'autonomie des universités (LRU), adoptée en août 2007, avait soulevé un vent de contestations. Gageons que le ministre sera de bons conseils pour le président Sall.
LOI CADRE
Va-t-on vers un dénouement de la crise universitaire. En tout cas, une délégation du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a rencontré hier le ministre de la Fonction Publique. Et à l’issue de la rencontre un protocole est signé entre les deux parties, en vue d’une relecture de la Loi Cadre, à l’origine du mouvement d’humeur des enseignants. L’information émane du Sg du SAES Seydi Ababacar Ndiaye. Selon le syndicaliste, un accord est signé pour relire point par point la Loi Cadre,” afin de modifier, s’il le faut, certaines dispositions ou de la retirer purement et simplement du circuit”. Les membres du SAES se sont donné rendez-vous aujourd’hui à Thiès pour discuter de la suite à donner à leur mouvement de grève contre la Loi Cadre devant régir les universités publiques sénégalaises. De son côté, le gouvernement a sorti un communiqué tard dans la nuit d’hier pour informer de la mise en place d’une commission paritaire.
COJER
Deux jours après sa nomination à la tête de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer), Thérèse Faye Diouf annonce les couleurs. Elle a lancé hier devant les jeunes militants de l’Apr le concept “jeunesses pour l’émergence (Jepe)”. La nouvelle coordonnatrice entend à travers cette nouvelle formule mobiliser toutes les forces vives de la nation pour accompagner le PSE. “Ce nouveau concept nous permettra de faire de la politique autrement avec comme piliers essentiels ‘l’action à la place de la parole’ et la gestion axée sur les résultats”, a promis l’actuelle Directrice de la case des Toutpetits.
AFFAIRE ABOU DIA
Me Sidiki Kaba n’a pas tardé à réagir par rapport à l’affaire Abou Adolphe Dia. Du nom de ce technicien de la sonorisation des audiences accusé d’avoir enregistré les délibérés du procès Karim Wade et coaccusés. Aux yeux du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, il y a des indices de preuves, mais l’enquête se poursuit et déterminera la suite de l’affaire. “A la fin de l'enquête, le juge de l'instruction dira s'il (Abou Dia) sera relaxé ou jugé”, a déclare Me Kaba à nos confrères de la Rfm. Abou Adolphe Dia, technicien de la sonorisation des audiences de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), est poursuivi pour violation du secret des délibérations, collecte et traitement déloyal des données à caractère personnel.
SAVANA SALY
Près d’un an sans salaire. La coupe est pleine pour le personnel de Savana hôtel de Saly. Ils ont tenu un point de presse pour demander l’aide de l’Etat qui doit plus d’un milliard FCFA à l’hôtel. Ils ont dit leur désarroi, car une assignation leur a été servie et ils sont menacés d’expulsion. “Hôtel Savana de Saly : les employés dans le coma, 10 mois sans salaire, 15 mois de journaliers, 20 mois de prestataires. Des cotisations sociales non respectées” sont, entre autres, les maux qui minent l’hôtel. Chez les employés, les sentiments les mieux partagés sont l’angoisse et le désespoir. “Nous avons reçu une assignation en expulsion. L’hôtel ne répond plus aux normes, parce que n’ayant plus de tour operator pour faire la concurrence. Le terrain de 3 ha sur lequel est construit l’hôtel, a été vendu à la société immobilière de Saly”, renseigne Auguste Ndong, directeur de l’hébergement. La situation est tellement catastrophique que l’hôtel ne peut plus prendre en charge les frais élémentaires. “Nous gardons une facture de 4 millions en électricité et 5 millions de la SDE. Le téléphone est coupé. Depuis 1987, l’hôtel n’a pas été rénové, ce qui fait qu’aujourd’hui, il a atteint un niveau de délabrement très avancé”, ajoute Ndong.
SAVANA SALY (SUITE)
Mamadou Sène embouche la trompette pour souligner que les dégâts collatéraux de ces factures impayées sont incommensurables. “C’est triste et pénible, la situation que nous traversons aujourd’hui. Dans quel pays sommes-nous ? Nous sommes fatigués et les conséquences liées au non-paiement des salaires sont catastrophiques. Nos enfants sont renvoyés de l’école, à cause de non-paiement de la scolarité. Certains ménages sont brisés par manque de dépense quotidienne et l’Etat ne fait rien pour venir en aide”, s’étrangle le contrôleur. L’amicale des anciens employés de l’hôtel Savana est venue à la rescousse. “Aujourd’hui, j’ai le coeur meurtri de voir que l’hôtel n’a que 18 permanents. Les travailleurs sont courageux de rester 10 mois sans salaire. Je me demande comment ils font pour survivre. Savana a été le poumon de la station balnéaire de Saly. Aujourd’hui, il a perdu tout son lustre d’antan. Et pourtant, les questions sociales doivent toucher le coeur de l’Etat, mais jusque-là, les autorités n’ont pas encore réagi”, souligne un ex-travailleur. L’amicale ne souhaite pas que la direction de Savana Saly réitère le coup de 1993, lorsqu’elle avait prétexté la guerre du Golf pour licencier plus de 100 employés. Elle craint une mascarade ou une politique de mise en faillite de l’hôtel. Car lors d’une rencontre organisée à Dakar entre les délégués du personnel et Mbaye Tine, le directeur, il y a eu des menaces. Le boss, soutient Mamadou Souaré, a menacé de fermer l’hôtel si les délégués en parlent à la presse. Mais, loin d’abdiquer, les travailleurs décident de continuer le combat. D’autant que la SAPCO qui est un démembrement de l’Etat doit à Savana Saly la somme d’1 milliard 200 millions. C’est cette dette que brandit la direction pour refuser de payer lessalaires.