TOUS LES PEUPLES, SURTOUT D’AFRIQUE, AIMERAIENT UN PRÉSIDENT COMME MANDELA
«L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres – qualités à la portée de toutes les âmes- sont les véritables fondations de notre vie spirituelle. »
Nelson Mandela (Extrait de Conversations avec moi-même)
L’éternité, n’étant pas réservée à l’être humain, il fallait immanquablement et malgré tout, partir un jour, et ce jour, fut le 5 décembre 2013 pour Madiba. Mais honneur à vous, pour avoir honoré toute l’Afrique entière, voire l’Humanité, au-delà de votre pays seulement, l’Afrique du Sud, d’être parvenu à bout de l’apartheid, par votre combat héroïque, sans guerre civile ni extermination de vos adversaires, racistes et oppresseurs ! La preuve irréfutable assurément, d’un homme de dialogue et de paix !
Et pourtant, il avait tellement enduré et subi plus que tout autre, toutes sortes de souffrances et de brimades dans les bagnes exécrables et humainement insupportables, des racistes, pendant 27 ans de privation de liberté. Mais fort heureusement, il n’avait jamais douté un seul instant, de la justesse de son noble combat et de la voie empruntée, qui n’était pas comprise évidemment au départ par tous, pour atteindre son objectif. Fortement armé de ses convictions révolutionnaires et de sa détermination inflexible, il était convaincu dans son for intérieur, de sa victoire, tôt ou tard, sur les tenants du régime de l’apartheid, obnubilés par la peur de l’avenir incertain.
En s’engageant très tôt, à libérer son pays, qui se trouvait entre les mains d’une minorité de blancs racistes et ségrégationnistes, qui s’arrogeait de surcroit de tous les privilèges au détriment de la majorité noire, qui plus était chez elle, mais victime de la couleur de leur peau, et à le transformer plus tard en une République multiraciale de citoyens libres et égaux sans aucune discrimination, ni aucun esprit de revanchard, de rancune ou de haine raciale. Certains le prenaient d’ailleurs pour un rêveur utopique, voire un fou.
Car, ce n’était pas évident et moins encore simple, avec tout le mal incommensurable que les populations noires et autres avaient subi de la part des racistes, mais il a su et il est parvenu malgré tout, à convaincre son peuple à tout pardonner et à recourir à la réconciliation nationale. C’est ainsi qu’il est devenu l’architecte de la Nation arc-en-ciel et parvenu à consolider la République Sud-africaine dans sa diversité raciale et ethnique. Voilà également d’ailleurs, pourquoi il a si justement mérité largement le Prix Nobel de la Paix.
Mais comme il l’a si bien dit : «Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès.» Extrait du Discours d’investiture - 10 Mai 1994. Et c’est ce qu’il avait sans doute parfaitement bien compris, en s’appuyant sur une organisation comme l’Anc, son parti, qui a fait sienne sa ligne de conduite et a agi dans le même sens, sous sa direction éclairée, pour mener à bien le combat avec lui. Et, étape par étape, il avait surmonté au fil du temps et à la face du monde ébahi, les obstacles qui semblaient infranchissables pour beaucoup, jusqu’à la victoire finale incontestable sur le monstre ou colosse d’argile, qui était l’apartheid.
Il a vécu pleinement sa vie pour avoir accompli quasiment une tâche titanesque, qui n’était pas évidente du tout et non plus, à portée de main pour tous. Une tâche immense, qui consistait alors, à vaincre le régime odieux de l’apartheid dans son propre pays. Après avoir réussi cela, il a été élu démocratiquement pour le rôle majeur qu’il a bien joué dans la victoire et l’avènement de la nouvelle Afrique-du sud. Il assuma les destinées de son pays en un laps de temps seulement.
En effet, comme fait historique, il a dirigé en tant premier président africain noir, la République d’Afrique-sud post apartheid. Il y a exercé le Pouvoir que le peuple avait bien voulu lui confier, très justement. Il l’a fait avec équité, sobriété, mesure, humilité, dans la paix et la fraternité. Et au bout d’un seul mandat, il le lui a rendu avec élégance et fermeté, en refusant catégoriquement tout renouvellement de celui-ci, malgré l’insistance et la pression exercée sur lui par ses camarades et amis.
C’était avec un grand étonnement et des yeux hagards que nos potentats de chefs d’Etat africains apprenaient la nouvelle, eux qui par contre s’éternisent au Pouvoir, une fois qu’ils y sont installés, et feront tout leur possible pour ne plus jamais le quitter, en procédant à toutes sortes de manœuvres, de magouilles et de révisions constitutionnelles par leur majorité mécanique disposée à l’Assemblée, à leur faveur ; sans parler, des détournements et autres manigances. Il disait encore si justement et cela s’est bien confirmé chez-nous que : «Souvent, les révolutionnaires d'autrefois ont succombé à l'appât du gain, et se sont laissés prendre à la tentation de confisquer des ressources publiques pour leur enrichissement personnel.»
A y regarder de près, toute la vie de Nelson Mandela n’est faite que de leçons, que les dirigeants politiques africains, actuels comme à venir gagneraient bien à apprendre, assimiler et en retenir scrupuleusement la quintessence dans le mangement de la gestion de leurs pays respectifs. Et à son image, tous ces dirigeants politiques présents et futurs doivent prendre exemple sur Mandela, en faisant leur rétrospection dans le but de réviser leur manière de diriger leur pays à l’avenir, comme lui, l’a si bien fait. Comme Mandela l’a si bien compris, le Pourvoir doit être pour le dirigeant politique, un sacerdoce et lui au service de son peuple pour son bien-être, et non comme c’est le cas généralement en Afrique, une source d’enrichissement personnel, familial et des proches amis.
Dans son esprit de magnanimité et de générosité de cœur, Mandela avait fait appel au peuple Sud-africain pour le pardon et à la réconciliation dans un cadre bien déterminé, qui était celui de la politique. Des voix se font entendre actuellement pour évoquer une similitude avec le geste de Mandela, voulant ainsi faire un amalgame et semer la confusion par rapport au problème bien précis de la traque des biens mal acquis et de l’enrichissement illicite.
Alors, entendons-nous bien. Le pardon et la réconciliation, ne doivent point du tout concerner ceux qui ont pillé l’Etat à partir ou à travers les responsabilités qu’ils assumaient, à savoir: les malversations financières, les détournements de deniers publics et autres formes d’enrichissement illicites et de biens mal acquis dont les dirigeants de l’ancien régime ou actuels ou des citoyens quelconques sont auteurs. Il faut que cela soit clair pour tous. Les biens de la nation tout entière, soustraits par des individus quelconques frauduleusement, doivent être remboursés obligatoirement. Alors il ne saurait être question pour aucune raison de mettre fin à l’opération de la traque des biens mal acquis. Par conséquent, ces délinquants bien identifiés ne pourront faire l’objet d’aucun pardon ou de médiation pénale. Seul le dialogue politique la concertation pour un consensus politique sur les réformes institutionnelles et autres réformes sur les différents codes en vue de l’amélioration et consolidation de la marche de notre démocratie et du pays sur des règles consensuelles doivent être concernées.
Nelson Mandela, un dirigeant continental, qui fait la fierté de l’Afrique est parti aujourd’hui, mais il nous laisse un legs précieux et un patrimoine immatériel, dont nous peuples et dirigeants africains, avons la lourde responsabilité de bien sauvegarder à défaut de l’enrichir. Il a bien accompli haut la main sa mission, et c’est à nous maintenant d’accomplir la leur pour ne pas le décevoir.
«Kuy dund kenn xamula boo de kenn du la joy» (la disparition d’un inconnu insignifiant ne suscite point de pleurs) Mandela ne fut pas de ceux-là, parce que l’Afrique entière regrette sa disparition et le pleure.
Repose en paix et que la terre de (Qunu ton village natal) d’Afrique du Sud, pour laquelle tu as consacrée toute ta vie te soit légère.