UNE COMÉDIE DE MAUVAIS GOÛT

La volonté affichée par l'ex-président de la République, Abdoulaye Wade et ses affidés de désigner vaille que vaille le candidat du Pds à la présidentielle de 2017 avant le 20 mars prochain n'est pas fortuite. Le "pape du Sopi" cherche tout simplement à prendre les devants à quelques jours du verdict du procès de son fils.
Le schéma pour les libéraux est tout tracé. Et le modus operandi mûrement réfléchi. L'acrobatie consiste à désigner Karim Wade comme le candidat de l'opposition, pour faire face au candidat Macky Sall à l'élection présidentielle de 2017.
A quelques jours du verdict du procès de Karim qui sera prononcé le 23 Mars 2015, les signaux qui sont envoyés aussi bien à la Justice qu'à l'opinion sont clairs.
Si le fils de l'ancien président est condamné, les libéraux pourront crier sous tous les toits qu'un adversaire politique de taille a été éliminé du scrutin de 2017, grâce à une instrumentalisation de la justice sénégalaise.
Ne serait-ce pas là la meilleure manière de faire vivre au Sénégal, les mêmes scénarii de 2012 avec cette fois, non pas un Wade dont la candidature était de trop, mais un autre Wade... empêché de se présenter. Tout un programme !
En réalité, toute cette mascarade autour de ce semblant appel à candidatures n'est qu'un jeu de dupes. Mais la question que tout le monde se pose, est de savoir si des figures de proue du Parti démocratique sénégalais comme Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Omar Sarr entres autres, accepteront d'être les dindons de la farce de cette comédie de mauvais goût.
Ils n'ont en tout cas montré aucun courage politique, refusant de réajuster les bretelles de Maître lorsque ce dernier, venin sur la langue a dernièrement insulté la République, sa Constitution et ses citoyens. En vérité, les responsables libéraux semblent aujourd'hui se perdre dans leurs calculs ; au risque de se consumer à petit feu.
Et pourtant les signaux sont bien nombreux qui montrent la voie à suivre. Beaucoup d'anciens libéraux ont aujourd'hui perdu leur force de frappe parce qu'ayant longtemps tergiversé au point que les citoyens, souvent plus directs que les politiques, se perdent dans des aller-retour.
En politique et dans la vie tout court, il y a des moments où il faut prendre son courage à deux mains et arpenter la ligne droite. Sinon, bonjour les chutes !