AMADOU MOUSTAPHA DIENG LANCE «LE CRI DE L’IFANBONDI» POUR LA PAIX
L’auteur met en relief le potentiel culturel et cultuel de cette verte région sud du pays qu’il offre comme tremplin à promouvoir la paix, une paix définitive déstructurée par plus de trois décennies de conflit armé
Le journaliste et poète Amadou Moustapha Dieng a finalement bouclé la tournée de présentation de son livre intitulé « Le Cri de l’Ifanbondi » dans le sud du pays. L’ouvrage est un recueil de poèmes paru dans les éditions Feu de brousse. Il apparait comme une promenade dans les méandres de la terra da Casa Dimansa (Casamance). L’auteur met en relief le potentiel culturel et cultuel de cette verte région sud du pays qu’il offre comme tremplin à promouvoir la paix, une paix définitive déstructurée par plus de trois décennies de conflit armé.
Amadou Moustapha Dieng est journaliste est le chef de desk culture de la radio sud FM. Il est diplômé en communication et titulaire d’un master 2 en administration des affaires culturelles de l’Institut supérieur des arts et des cultures (ISAC) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Entre la poésie et lui, c’est une longue histoire. Il est le président du collectif des jeunes poètes dénommé « La flamme de la poésie ».
Amadou Moustapha Dieng a publié en 2012 son premier recueil de poèmes intitulé « l’ombre d’un fleuve ». Grand de taille, teint noir et le regard perçant d’un fin observateur, Moustapha est également lauréat du prix littéraire Alioune Diop de l’ASPA avec son poème yoonu suf sur les routes du sable. L’éminent homme de Lettres Amadou Lamine Sall a écrit sur lui le témoignage suivant : « cela me fait du bien de te lire mon si cher Moustapha « ….. » parce que tu es devenu un honorable poète, le plus brûlé à la flamme de la poésie. Tu aimes la poésie et elle commence à bien te le rendre. Avec elle, on ne triche pas. Ton chant me touche. Il est vrai. Il restera ». Et pas du tout surprenant alors si ce même Amadou Moustapha Dieng nous propose « le cri de l’Ifanbondi », un recueil de poèmes telle une promenade dans les couloirs de la société casamançaise dans sa diversité culturelle et ses réalités parfois intelligibles aux seuls initiés. « Ce livre renvoie à une certaine hybridité caractérisée par ce Ifanbondi un qui est un esprit mystique et mythique. Il y’a des occasions dédiées notamment à travers les actions que mènent les anciens lors des événements qui requièrent la parution publique de ce Ifanbondi » dit-il.
LA SACRALITE DU LIEN CULTUREL REVELEE AU GRAND JOUR !
Le cordon ombilical qui le lie à la Casamance est fort bien symbolisé par le séjour de sa maman à Ziguinchor alors qu’elle portait Moustapha dans le ventre comme pour dire avec lui que le hasard n’existe pas pour ce retour au bercail : « c’est lors de mes échanges avec ma maman qu’elle m’a expliqué qu’elle a séjourné en Casamance quand mon père y était en service. Et la grossesse qu’elle portait cette année-là, c’était moi », rapporte M Dieng. La culture et le culte s’offrent également dans cet ouvrage, explique Amadou Moustapha Dieng, comme un rempart solide à la consolidation de la paix en Casamance « ce plaidoyer que je suis en train de faire construit la paix par la voix culturelle et cultuelle. Il est venu le moment de déposer les armes et d’aller résolument vers une paix définitive en Casamance ». Le passage à la cour royale de Sibiloumbaye Diédhiou à Oussouye, la capitale du Kassa, a énormément marqué l’auteur « sa majesté le roi Sibiloumbaye incerne à la fois la culture et le culte. Il est un modérateur qui gère aussi le temporel donc c’est un régulateur social qui œuvre pour la paix ».
LE REGARD D’UN PAIR POETE CONFIRME LA FINESSE DE SON ŒUVRE
Auteur de plusieurs ouvrages, passionné du livre, Ibrahima Diakhaté Makama écrivain, poète, scénariste et philosophe et sans doute acteur du développement à Sédhiou apporte sa lecture du livre Le cri de l’Ifanbondi : « le poète montre son mal être devant le spectacle désolant qui traverse toute la Casamance. Son cri de cœur est un cri pour le retour de la paix, un cri anthropologique, ensuite un cri social et enfin un cri sociologique ». Des déclamations et autres envolées lyriques, il y’en a copieusement au centre culturel régional de Sédhiou qui a abrité le lancement de son livre à l’étape de Sédhiou. Des professeurs comme Ousmane Demba et Kaïré et Fanta Diaïté élève ont ragaillardi l’assistance. Deuxième étape de Sédhiou, Marsassoum la capitale du Diassing qui a tout aussi réservé un accueil chaleureux au journaliste poète Amadou Moustapha Dieng sous la conduite de Doudou Ndaw, professeur de Lettres et membre du cercle des poètes. « Ce recueil de poèmes est énigmatique et nous plonge dans un univers poétique et mystique d’où se mêlent harmonieusement le cri du sacré à la parole consacrée pour donner l’écho du cri de l’espoir pour une paix durable en Casamance » témoigne-t-il avec fierté. La région de Ziguinchor était l’ultime étape de cette tournée littéraire du livre de Amadou Moustapha Dieng dans le sud. Après Bignona la capitale du Fogny, le centre culturel régional de Ziguinchor a mobilisé les acteurs culturels de la région pour décrypter le cri de l’Ifanbondi.
LA COUR DES GRANDS ELARGIT SON CERCLE POUR LA SURVIE DU LIVRE
Le journaliste écrivain Amadou Moustapha Dieng était accompagné de Pape Samba Badji écrivain, éditeur et président de la Convention nationale des écrivains et éditeurs du Sénégal (CONESS), de Amadou Lamine Bâ éditeur et poète, coordonnateur de la maison d’édition Feu de brousse et de Pape Michel Mendy activiste, animateur littéraire et coordonnateur de la CENE littéraire. En sus de ces vaillants ambassadeurs du livre, Amadou Moustapha Dieng tient aussi à rendre hommage à ceuxlà aussi « d’abord à la radio sud fm, ma radio et à son directeur général Baye Omar Guèye qui m’a beaucoup soutenu et à travers lui tout le groupe de sud communication, au directeur du livre Ibrahima Lô et Mamadou N’dione, le directeur du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) pour leur inlassable accompagnement ». Ce regroupement des mastodontes de la littérature sénégalaise atteste d’une volonté manifeste à sauver le livre de la tyrannie des réseaux sociaux qui éloigne tant de jeunes de la lecture alors que la lecture fait vivre selon Flaubert (lisez pour vivre). En clair, sommes-nous tentés de le relever, la description de ce cri de l’ifanbondi est une exhibition des réalités culturelles et cultuelles comme un trésor créé par la nature et les anciens au service de la paix et du développement de la Casamance. La plume de l’auteur Amadou Moustapha Dieng trempée dans les eaux douces de cette Casamance permettra assurément de laisser l’encre dans chaque village et hameau pour faire comprendre à la jeune génération mais aussi aux gouvernants et factions rebelles que l’heure de la paix a enfin sonné.