LE CORAF RENFORCE LES CAPACITÉS DES SNRA POUR UNE RECHERCHE AGRICOLE INCLUSIVE
Cette initiative vise à leur fournir les outils nécessaires pour intégrer le genre et l’inclusion sociale dans les projets, tout en maîtrisant la mobilisation de ressources et la rédaction de propositions de recherche bancables.
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Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) a organisé un atelier de formation à l’intention des points focaux genre des Systèmes Nationaux de Recherche Agricole (SNRA). Ouverte ce lundi 25 Novembre 2024, la formation qui va se poursuivre jusqu’au 29 novembre a comme objectif principal d’outiller ces acteurs stratégiques afin qu’ils intègrent davantage l’inclusion sociale et le genre dans leurs projets, tout en renforçant leurs compétences en mobilisation de ressources et en rédaction de propositions de recherche bancables.
Dans son discours d’ouverture, Dr Mariame Maïga, conseillère régionale genre au sein du CORAF, a tenu à rappeler l’importance des SNRA dans la mission de l’organisation : « Ce sont les SNRA qui ont créé le CORAF. Vous jouez un rôle crucial pour nourrir nos populations, développer des technologies agricoles et améliorer la productivité. »
Cependant, elle a attiré l’attention des participants sur une problématique majeure. Selon elle, les avancées scientifiques et technologiques ne peuvent porter leurs fruits si elles n’intègrent pas les besoins spécifiques des communautés, en particulier ceux des groupes marginalisés. « Tant que les technologies restent enfermées dans des tiroirs et ne prennent pas en compte les questions de genre et d’inclusion sociale, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs », a-t-elle souligné.
Pour pallier ces lacunes, selon Dr Maiga, le CORAF a développé une politique genre et engagé un processus de renforcement des capacités institutionnelles des SNRA. L’atelier, selon Dr Maïga, vise à « outiller les participants pour qu’ils soient capables de budgétiser leurs plans d’action genre et de mobiliser les ressources nécessaires à leur mise en œuvre ».
Mme Bouka Chantal, membre du Comité Scientifique et Technique du CORAF, a complété cette réflexion en attirant l’attention sur une réalité marquante : « En Afrique, ce sont majoritairement les femmes qui travaillent dans l’agriculture, mais les décisions sont prises par les hommes. »
Pour elle, intégrer l’aspect genre dans les projets de recherche est une condition sine qua non pour transformer durablement le secteur agricole. Elle a exhorté les participants à être des relais de cette approche inclusive dans leurs pays respectifs. « Déployez tout ce que vous avez appris ici pour développer des projets qui reflètent les réalités et les besoins de vos communautés », a-t-elle déclaré.
L’Afrique peine encore à atteindre les niveaux d’investissement requis pour une recherche agricole performante. L’objectif de consacrer 1 % du PIB agricole à la recherche, fixé par la Déclaration de Malabo en 2014, reste hors d’atteinte dans de nombreux pays.
De plus, le financement externe, bien qu’il ait permis certains progrès, demeure imprévisible et insuffisant. Ces contraintes fragilisent les avancées réalisées et rendent urgente la nécessité de former les acteurs locaux à la mobilisation de ressources autonomes et durables.
C’est dans ce contexte que le CORAF inscrit son action. Le renforcement des capacités des SNRA figure parmi les priorités stratégiques de l’organisation, comme stipulé dans son plan stratégique 2018-2027.