LES TECHNIQUES HOLLANDAISES POUR BOOSTER LA PRODUCTION D'OIGNONS
Il y a un an, les acteurs de la filière oignon dans la zone de Cayar tiraient la sonnette d’alarme, devant la baisse drastique des rendements qui étaient passés de 40 tonnes à entre 5 et 10 tonnes à l’hectare
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Il y a un an, les acteurs de la filière oignon dans la zone de Cayar tiraient la sonnette d’alarme, devant la baisse drastique des rendements qui étaient passés de 40 tonnes à entre 5 et 10 tonnes à l’hectare. C’est ainsi que, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les Pays Bas, 300 producteurs sont soumis aux techniques néerlandaises pour booster la production, à travers le projet Impact Cluster Oignon (ICO). Après un an de formation, les formateurs viennent de procéder à une séance de démonstration dans les 3 champs écoles.
Il y a un an, la consommation totale annuelle d’oignons au Sénégal était estimée à 400 000 tonnes. Mais le pays est obligé chaque année de recourir à l’importation pour satisfaire totalement cette demande. Et selon les acteurs de cette filière, seule la production à Cayar pourrait prendre en charge cette demande pendant au moins 3 ou 4 mois. Mais malheureusement, la filière était confrontée à une baisse drastique des rendements, qui sont passés de 40 tonnes à 5 à 10 tonnes à l’hectare. Les causes sont à chercher dans la salinité des sols et les conséquences du changement climatique. D’ailleurs, une telle situation avait poussé beaucoup de producteurs à changer de filière pour verser dans la production de pommes de terre. C’est ainsi que des mesures ont été prises, pour restaurer et même améliorer les rendements, à travers le projet «Impact Cluster Oignon (ICO), dans les terres de Cayar», initié dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les Pays Bas, et qui prend en charge le processus de levée de toutes ces contraintes. L’objectif est de restaurer tous les avantages de la production d’oignons et d’en faire ainsi une culture durable, pour une chaîne des valeurs résiliente et qui fortifie les exploitations familiales.
D’une durée de 3 ans, le projet est à sa deuxième année de mise en œuvre et le déroulé est porté par l'Association des Producteurs Maraîchers de Cayar (APMK). Et 300 de ses membres sont soumis, dans le cadre de la formation, aux techniques néerlandaises nécessitant un changement de comportements culturaux, pour booster la production, d’autant plus que la Hollande est connue pour ses performances dans l’approvisionnement en oignons du marché mondial. Après la formation théorique à l’EcoleNationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de Thiès sous l’égide de techniciens hollandais, les 10 formateurs viennent de procéder à une séance de démonstration dans les 3 champs dédiés à cet effet à Cayar et qui constitue la vitrine du projet.
Selon Djibril Diallo, Chef du centre d'application des techniques agricoles de l'ENSA, adjoint au coordonnateur du projet ICO à Cayar, le projet est en partenariat avec un consortium, qui regroupe trois partenaires, en l'occurrence l'Association des Producteurs Maraîchers de Kayar (APMK), l'Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) et l'École Nationale Supérieure d'Agriculture (ENSA). Il insiste beaucoup sur la formation des 10 formateurs par les techniciens néerlandais. Les thématiques de formation déployées et portant sur les stratégies de levée des contraintes qui sont à la base de la baisse des rendements font l'objet d'une démultiplication au niveau des producteurs, à travers ces champs de démonstration, qui jouent le rôle de champs écoles, de scènes de mise en application des notions théoriques apprises lors des séances de formation, pour les 300 producteurs bénéficiaires. Ils viennent donc prendre des références et de bons repères sur ces champs de démonstration, pour ensuite démultiplier les techniques au niveau de leurs champs respectifs. Les différents acteurs sont d’avis que «ce projet porteur d’espoir», s’inspire de l’exemple de la Hollande qui est un petit pays sur le plan géographique, mais qui est parvenu à atteindre l’autosuffisance en oignon, allant également jusqu’à inonder le marché international.