UNE RENTREE, MILLE DEFIS
Les enseignants retrouveront le chemin de l’école ce jeudi 3 octobre tandis que les élèves s’y mettront le lundi 7 octobre prochain pour la rentrée scolaire 2024-2025. L’heure est aux préparatifs de l’ouverture.
Depuis des années, le système éducatif sénégalais souffre de plusieurs maux. Conscient de cela, le nouveau gouvernement veut une réforme profonde de l’école pour offrir un enseignement de qualité aux élèves et un cadre de travail adéquat pour les enseignants. Et pour la rentrée scolaire 2024-2025, des mesures allant dans ce sens ne manquent pas.
Les enseignants retrouveront le chemin de l’école ce jeudi 3 octobre tandis que les élèves s’y mettront le lundi 7 octobre prochain pour la rentrée scolaire 2024-2025. L’heure est aux préparatifs de l’ouverture. D’un côté, élèves et parents s’activent pour les inscriptions et autres fournitures, pendant que le personnel administratif mettra les bouchées doubles pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions. Déficit d’enseignants, de salles de classe, de tables bancs, taux d’échec élevé, grèves syndicales, classes pléthoriques, abris provisoires, décrochage scolaire, programmes en « inadéquation avec les réalités nationales » : tel est le décor de l’école publique depuis quelques années. Parmi les causes, il y a aussi les crises socio-politiques. Celles qui ont secoué le Sénégal ces trois ou quatre dernières années, ont gravement perturbé les cours avec les fermetures d’établissements scolaires.
Comme conséquences de cette situation, les contre-performances s’enchainent. Des milliards investis dans le secteur de l’éducation n’ont toujours pas les résultats escomptés. 7145 abris provisoires recensés à travers le pays, un déficit de 48 696 salles de classe, un déficit de 207 103 tables bancs, 2 409 écoles sans latrines, un besoin de 4 527 enseignants, taux d’échec de 34% au CFEE, 26% au Bfem et 49% au Bac : tels sont les chiffres révélés lors de la réunion interministérielle sur la rentrée, tenue le 19 septembre dernier. Face à ces difficultés, rebâtir une nouvelle école est l’un des engagements phares du gouvernement. Il y a quelques semaines, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a exprimé, lors d’un Conseil des ministres, sa volonté de rénover l’école sénégalaise pour mieux aligner le système éducatif avec les réalités et ambitions du pays.
Ce début d’année scolaire se déroule ainsi dans un contexte de défis importants pour les autorités qui ont engagé une transformation systémique de l’éducation nationale basée sur une nouvelle vision. C’est pourquoi des mesures sont prises pour offrir un enseignement de qualité aux élèves et un cadre de travail adéquat pour les enseignants. L’un des défis est aussi la résorption du déficit d’enseignants. Vendredi dernier, 28 septembre, le « ministère de l’Education nationale a remis les ordres de service de tous les enseignants sortants, aux Inspecteurs d’académie, en présence des Inspecteurs de l’Education et de la Formation, ce vendredi 28 septembre 2024 », informe un communiqué. Il s’agit de « 1500 maîtres pour les écoles préscolaires, élémentaires et daaras modernes et de 501 professeurs pour les lycées et collèges ». La même source de préciser que « le personnel était mis en place plusieurs semaines après la rentrée, ce qui empêchait la reprise effective des enseignements apprentissages, surtout dans les zones affectées par les nombreux départs occasionnés par le mouvement national de mutation des enseignants ». Selon le Men, « cette année, pour la première fois, les académies et les inspections de l’Education et de la Formation ont toutes reçu autant d’arrivées d’enseignants que de départs et parfois même plus ».
Cette rentrée va également marquer un tournant significatif avec l’introduction de l’anglais à l’élémentaire dès la rentrée scolaire. Même si cette décision est saluée par des acteurs de l’éducation, certains estiment qu’il faut des préalables pour y aller notamment en renforçant d’abord la formation des enseignants. D’autres défis sont aussi à relever pour une année scolaire apaisée. Même si le « MEN a réussi à traiter un passif significatif concernant leur carrière, y compris les arrêtés relatifs aux examens professionnels, les décisions de nominations, et les arrêtés de catégorisation », d’autres points sont à satisfaire pour les enseignants.