LA CPI PASSE À L'OFFENSIVE CONTRE NETANYAHU
La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza
(SenePlus) - D'après le New York Times (NYT), la Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans la bande de Gaza".
Selon le quotidien américain, le procureur en chef Karim Khan avait sollicité ces mandats en mai dernier, visant simultanément les dirigeants israéliens et trois hauts responsables du Hamas. La CPI accuse notamment Israël d'avoir utilisé "la famine comme arme de guerre" et d'avoir "intentionnellement dirigé des attaques contre la population civile".
Le journal rapporte également qu'un mandat d'arrêt a été émis contre Muhammad Deif, chef militaire du Hamas, pour "crimes contre l'humanité, incluant meurtres, prises d'otages et violences sexuelles". Le New York Times précise qu'Israël avait annoncé en août avoir tué Deif, tout comme Yahya Sinwar et Ismail Haniyeh, deux autres dirigeants du Hamas initialement visés par la requête du procureur.
Ces mandats interviennent dans un contexte de pression internationale croissante sur Israël. Comme le souligne le NYT, bien qu'Israël maintienne conduire ses opérations "conformément au droit international de la guerre", sa légitimité sur la scène mondiale s'érode face aux critiques concernant sa gestion du conflit à Gaza.
Le quotidien américain rapporte la réaction virulente de Benny Gantz, leader de l'opposition israélienne, qui a qualifié ces mandats de "disgrâce historique qui ne sera jamais oubliée". Il note que pour beaucoup en Israël, la guerre à Gaza - déclenchée en réponse à l'attaque du Hamas - reste fondamentalement légitime.
Le New York Times précise qu'Israël n'étant pas membre de la CPI et ne reconnaissant pas sa juridiction, Netanyahu et Gallant ne risquent pas d'être arrêtés sur leur territoire. Cependant, ils pourraient l'être s'ils voyagent dans l'un des 124 pays membres de la Cour, incluant la plupart des pays européens, mais pas les États-Unis.