QUAND DAKAR DIT NON AU «NEGATIONNISME» !
A l’occasion des 30 ans de commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994, l’ambassade du Rwanda au Sénégal a organisé une conférence internationale avant-hier, mardi 7 mai 2024, à Dakar.
A l’occasion des 30 ans de commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994, l’ambassade du Rwanda au Sénégal a organisé une conférence internationale avant-hier, mardi 7 mai 2024, à Dakar. Cet évènement a été l’occasion de revenir sur les différentes dimensions du génocide contre les Tutsis, de ses implications historiques et de son impact actuel sur la société rwandaise et internationale mais également sur la jeunesse d’aujourd’hui. Il a été aussi beaucoup question de lutte contre le négationnisme..
Décrire avec précision les atrocités commises contre les Tutsis, en 2014, tout en soulignant l’importance de la prévention des génocides et de la lutte contre l’impunité pour de tels crimes, est un devoir envers les victimes et les survivants. C’est dans cette optique que l’Ambassade du Rwanda au Sénégal a organisé une conférence internationale à l’occasion des 30 ans de commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis et communément appelé Kwibuka 30. Afin que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais, la conférence en question organisée à Dakar, mardi, visait à explorer et à approfondir la compréhension des étudiants en journalisme, des médias, la jeunesse Sénégalaise dudit génocide, chapitre le plus sombre de l’histoire de l’humanité.
Et Jean Pierre Karabaranga, Ambassadeur du Rwanda au Sénégal de rappeler : « Il y a 30 ans, du 7 avril au 4 juillet 1994, plus d’un million de Tutsis du Rwanda ont été sauvagement assassinés, systématiquement exterminés en seulement 100 jours. Les victimes ont été ciblés et tués uniquement parce qu’elles étaient nés Tutsi. Les victimes ont été sauvagement torturées, tués dans les conditions les plus horribles. Les massacres étaient systématiquement organisés et se sont déroulés en ouvertement, publiquement. Très peu ont survécu. »
Selon Jean Pierre Karabaranga, « c’est ainsi que cette conférence est organisée dans le cadre des 100 jours de la commémoration des 30 ans du génocide perpétré contre les Tutsis. Tout le monde sait plus ou moins, ou bien les adultes, ce qui s’est passé. Quand on regarde aujourd’hui la jeunesse, la plupart sont nés après le génocide et beaucoup de choses se sont passés depuis. 30 ans après, on a trouvé que c’est intéressant et important de revenir pour discuter de cette stratégie qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes. Alors, il faut qu’on se pose des questions de comment cela a pu arriver, parler des faits, de la genèse et situé les responsabilités. Il faut qu’on y voie plus clair, quel est le rôle de la communauté internationale, des Rwandais eux-mêmes. Egalement parler de ces gens qui ont pris leur courage de s’opposer au génocide dont les casques bleues africains, notamment le contingent sénégalais. Ce sont des comportements exemplaires qui doivent servir d’exemple à la nouvelle génération parce qu’on n’est jamais à l’abri d’un génocide, d’un massacre ».
Poursuivant, l’ambassadeur dira que « nous avons une question très cruciale avec des faits et des décisions de justice, du Conseil de sécurité des Nations Unies. Alors que les anciens génocidaires aujourd’hui font tout pour essayer de minimiser ou nier les faits à leur avantage ».
Et de relever dans la foulée : « C’est pourquoi pour lutter contre le négationnisme, il faut ce genre de conférence pour parler des faits, ne pas inventer et évoquer des théories seulement. Il faut simplement dire ce qui s’est passé avec des dates, des noms, des chiffres et avec des témoins pour éviter de dire que le génocide ne s’est passé comme ça. C’est tous ces débats qui vont aider justement à maintenir la mémoire du génocide et à lutter contre ces négationnismes. Nous espérons que dans ce travail surtout de lutte contre le négationnisme, les médias au Rwanda qui ont participé à la commission du génocide vont aider justement à défendre la mémoire du génocide et surtout à lutter contre ces négationnistes qui veulent falsifier les faits et changer les faits », a-t-il conclu.
A noter que la conférence de Dakar a réuni des intervenants de renom, des chercheurs, des survivants et des membres de la communauté pour discuter des différentes dimensions du génocide, de ses implications historiques et de son impact actuel sur la société rwandaise et internationale.