JULES BOCANDÉ, UN MODÈLE DE PATRIOTISME
Il n’aura pas pu en 14 ans de carrière, soulever une Coupe d’Afrique pour le Sénégal, son vœu le plus cher - Mais il restera celui qui a sorti le football sénégalais des ténèbres
En 14 ans de présence en Équipe nationale, il n’a pas pu soulever une Coupe d’Afrique pour le Sénégal, son vœu le plus cher. Et pourtant, pour le commun des Sénégalais, Jules François Bocandé (53 ans) apparaît et restera toujours celui qui a sorti notre football des ténèbres vers la lumière.
Très attaché à l’équipe nationale, il était prêt à tous les sacrifices pour lui rendre service. C’est ainsi que dans un contexte où la libération des joueurs était soumise à des contraintes, il n’a pas hésité à écoper d’un carton rouge volontaire synonyme de suspension pour disputer le match contre le Zimbabwe. «Je ne devais pas venir jouer ce match. Le même week-end du match contre le Zimbabwe, on avait une rencontre de Coupe de France à jouer, Fc Metz voulait me garder, il fallait que j’insulte l’arbitre, une semaine auparavant, pour qu’il me donne un carton rouge afin que je puisse venir en Equipe nationale. » Jules François Bocandé.
Il va marquer de tout son poids et de son talent, cette rencontre contre le Zimbabwe qui est restée gravée à jamais dans l’histoire du football sénégalais. Arrivé à l’aéroport, Jules François Bocandé prend le risque de faire un pari. Il promet de marquer trois buts et de qualifier le Sénégal à la Can. «C’est cela qui était extraordinaire, je l’avais voulu et j’ai donné tout ce que j’avais dans le ventre pour y arriver. Avec l’aide de Dieu, j’avais marqué les trois buts de la victoire le premier de la tête, le deuxième sur penalties, obtenu par Joseph Koto, le troisième de la tête encore. Je n’oublierai jamais ce match qui est resté dans les annales du football sénégalais. Ce n’était pas évident, après une suspension à vie, de faire une prestation pareille, mais c’était mon match à moi, ma revanche.»
Gagneur et généreux, il se donnait à fond sur le terrain. Il a été incontestablement l’un des meilleurs attaquants sénégalais et africain des trente dernières années. Il a inspiré une génération de jeunes footballeurs, tel le Camerounais Samuel Eto’o, dont il était l’idole.
En guise d’hommage, la Confédération africaine de football (CAF) lui a décerné en 2009 le trophée de légende du football africain.