LA QUESTION SUR L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU COLONEL
Ni le doyen des juges d’instruction, ni la hiérarchie militaire n’ont imposé à Abdourahim Kébé de quitter le parti Rewmi, pour se conformer à la loi qui lui impose de ne pas s’engager en politique avant l’âge de 65 ans précise son avocate
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Ni le doyen des juges d’instruction Samba Sall, ni la hiérarchie militaire n’ont imposé au Colonel Abdourahim Kébé de quitter le parti Rewmi, pour se conformer à la loi qui lui impose de ne pas s’engager en politique avant l’âge de 65 ans. C’est du moins ce que nous a confié son conseil Me fatou Ndiaye touré. Le débat sur la possibilité du Colonel Abdourahim Kébé de s’engager en politique alors qu’il n’a pas encore 65 ans, tel que le lui impose le code militaire anime les discussions depuis quelques jours.
Jointe au téléphone, son avocate Me Fatou Ndiaye Touré soutient qu’il n’a jamais été question d’imposer au Colonel de quitter le parti Rewmi, ni à l’enquête, ni devant le juge. Et cela est valable, en ce qui concerne la hiérarchie militaire, à ce qu’elle sache. Le Colonel Kébé est parti à la retraite le 30 octobre 2016. Il s’est rendu aux Etats Unis où il est resté pendant deux ans.
Joint au téléphone, un autre avocat qui requiert l’anonymat fait remarquer que cette loi n’a pas été brandie avec le Capitaine Mamadou Dièye, candidat à l’élection présidentielle, qui n’a pas pu atteindre le minimum pour le parrainage. Le capitaine Dièye, qui a démissionné de la Grande muette, a été radié pour dénigrement de l’armée à travers des propos séditieux sur les réseaux sociaux.
S’il devait y avoir une sanction, estime notre interlocuteur, elle serait d’ordre disciplinaire et relèverait des compétences du Commandement militaire. Selon certaines indiscrétions, le Colonel Kébé a quitté l’armée par frustration parce qu’il en a voulu au Président Macky Sall d’avoir promu le Général Mamadou Sow Chef d’état-major général des Armées (Cemga) alors qu’il estimait être plus instruit et plus ancien.
Chargé de la défense du Parti Rewmi d’Idrissa Seck, il a été arrêté dimanche dernier à SaintLouis pour un post sur Facebook et conduit à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane avant d’être déféré le 5 mars devant le Procureur pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Finalement, le Doyen des juges d’instruction (Dji) l’a inculpé pour provocation à un attroupement armé et placé sous contrôle judiciaire. Depuis le début de cette procédure, son avocate Me Fatou Ndiaye Touré répète que la publication incriminée a été postée bien avant l’élection présidentielle.
Ce que dit La loi N° 2008- 28 du 28 Juillet 2008
La loi dont il est question est celle du n° 2008-28 du 28 juillet 2008 abrogeant et remplaçant l’article 19 de la loi n° 70-23 du 6 juin 1970 portant organisation générale de la Défense nationale, modifiée par les lois n° 72-92 du 29 novembre 1972 et n° 82-17 du 23 juillet 1982. Dans l’exposé des motifs, il est expliqué qu’avec l’abaissement de l’âge de la majorité civile de 21 ans à 18 ans et le relèvement de l’âge de la retraite des personnels militaires, il est devenu nécessaire de modifier l’article 19 de la loi n° 70-23 du 6 juin 1970 portant organisation générale de la Défense nationale pour prendre en compte les deux préoccupations du Commandement militaire.
Elles portent sur la soumission au service national de tous les citoyens sénégalais de 18 ans à 65 ans, possédant la capacité physique nécessaire et l’assujettissement aux obligations militaires, jusqu’à l’âge de 65 ans des officiers admis à la retraite ; Dans ces conditions, pour accomplir leur période de réserve, dit le texte, les officiers admis à la retraite continueront à être assujettis aux obligations militaires jusqu’à l’âge de 65 ans.