LE PROCUREUR DIT NIET À LA LIBÉRATION PROVISOIRE D’ADAMA GAYE
Au cours de l’interrogatoire ce mercredi, le journaliste-consultant resté constant dans ses écrits, a répété que les propos «insultants et rédigés dans un mauvais Français» ne sont pas de lui
Le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye s’est opposé à la demande de liberté provisoire introduite par les conseils de Adama Gaye le 29 Août 2019. La décision a été notifiée au Doyen des juges d’instruction (Dji) peu de temps avant la première audition sur le fond hier, 4 Septembre 2019. Au cours de l’interrogatoire, le journaliste-consultant resté constant dans ses écrits, a répété que les propos «insultants et rédigés dans un mauvais Français» ne sont pas de lui. Ce qui lui a fait dire que son compte a été piraté. Dès la fin de l’audience, son collectif d’avocats a introduit une seconde demande de liberté provisoire.
Le 29 Août 2019, il y a exactement une semaine, lorsque le Doyen des juges d’instruction (Dji) Samba Sall a renvoyé l’audition dans le fond, sine die, les conseils du journaliste Adama Gaye (qui n’a pas été extrait) ont introduit au cours de la journée une demande de liberté provisoire qu’ils avaient bien ficelée. Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye qui s’est autosaisi dans le cadre de cette procédure, s’est opposé à cette requête le 03 Septembre 2019. Peu avant l’audition dans le fond du journaliste-consultant Adama Gaye, dans la journée d’hier, il a notifié sa décision au Dji. Selon le maître des poursuites, il y a un risque de récidive et de trouble à l’ordre public. Sans tarder, Samba Sall a statué en suivant le parquet dans son refus. Au lieu de faire appel de ce rejet, les avocats ont préféré, face à cette nouvelle donne, introduire une autre demande de liberté provisoire, dès la fin de l’audience.
Face au Dji, hier, les avocats Mes Cheikh Khoureychi Ba, Kory Sène, Cheikh Amadou Ndiaye, Christian Faye, Seydou Diagne et Ndèye Coumba Diop ont plaidé les garanties de représentativité et la bonne foi de leur client. Selon nos sources, l’audition s’est déroulée sans incident de 13 h à 16, en présence du collectif. En tenue décontractée (jean et chemise), Adama Gaye n’a pas varié dans ses déclarations qu’il a toutes maintenues. Il a soutenu que pour les «propos insultants rédigés dans un mauvais Français», il s’agit d’un piratage de son compte. Ces déclarations répétées devant le juge, ont été tenues durant l’enquête préliminaire.
POUR LES PROPOS «INSULTANTS ET DANS UN MAUVAIS FRANÇAIS» ADAMA GAYE DIT QUE SON COMPTE A ETE PIRATE
Les questions portaient sur ses publications sur Facebook concernant le Président Macky Sall. Pour rappel, Adama Gaye, arrêté par la Division des investigations criminelles (Dic), est en prison depuis le 31 Juillet 2019. Il a été interpellé chez lui, au 6ème étage de l’immeuble Kébé, à 5 h 11, mais les hommes du Commissaire Ibrahima Diop n’ont commencé à l’entendre qu’à 10 h 55. Les enquêteurs ont fini à 16 h et l’ont conduit dès le lendemain devant le Procureur qui a transmis le dossier au Dji après un retour de parquet.
Dans un communiqué signé le 05 Août 2019, le Procureur avait estimé que les propos du journaliste-consultant sur le président de la République, d’une «indécence inouïe, ont conduit à son inculpation sur la base de l’article 80 du Code pénal pour atteinte à la sûreté de l’Etat et pour offense au chef de l’Etat». Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette procédure, un des conseils du journaliste, Me Khoureychi Ba avait annoncé une saisine de la Chambre d’accusation pour une violation relative à la présomption d’innocence. C’était suite à une réaction du garde des Sceaux Me Malick Fall qui avait soutenu au cours de la garde-à-vue du journaliste qu’il assume sa totale responsabilité dans cette affaire.