ENQUÊTE SUR LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
La violence physique plus élevée en milieu rural et celle sexuelle plus présente en milieu urbain
Les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie sur les violences basées sur le genre montrent que celle physique est légèrement plus élevée en milieu rural. Les auteurs de cette étude menée en 2017 renseignent aussi que «la proportion des femmes ayant subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain».
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie vient de publier un rapport sur les Violences basées sur le genre (Vbg). L’étude réalisée en 2017 montre que sur la question de la violence physique, le pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant subi ce type de violence «depuis l’âge de 15 ans est légèrement plus élevé en milieu rural (27,8%) qu’en milieu urbain (25,1%)». Selon le document, il en est de même «au cours des 12 derniers mois avant l’interview». Ainsi, il est noté «10% en milieu rural et 8,2% en milieu urbain».
S’agissant des résultats selon la région, l’enquête fait état d’un pourcentage plus élevé de femmes de 15-49 ans victimes d’actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans à Sédhiou (43,5%), Fatick (42,0%), et Kédougou (41,8%). Ce sont également, d’après les auteurs de ce rapport, «les mêmes régions qui caracolent en tête sur la violence physique au cours des 12 derniers mois avec respectivement 18,6% 16,8% et 16,0%».
Le document renseigne que le «pourcentage de femmes de 15-49 ayant subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans et au cours des 12 derniers mois est plus élevé chez les femmes célibataires (37,4%) que chez celles en rupture d’union (23,2%) ou en union (27,1%)». Les auteurs dudit document soulignent que les femmes en rupture d’union occupent la première place concernant les violences physiques subies au cours «des 12 derniers mois avant l’enquête avec un pourcentage de 17,1», ensuite viennent «les femmes en union avec un pourcentage de 9,4».
L’Ansd, qui s’est aussi penchée sur les violences sexuelles, informe que «la proportion des femmes qui ont subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain». Elle ajoute qu’il en est de même pour les femmes ayant subi «des violences sexuelles au cours des 12 derniers mois avant l’interview avec 5,3% pour le milieu urbain contre 3,5% pour le milieu rural».
Selon l’Ansd, c’est «dans les régions de Fatick (13,4%), de Thiès (11,4%),de Dakar (9,8%) et de Kaolack (8,8%) que les pourcentages de femmes de 15-49 ans ayant déclaré avoir subi des violences sexuelles à un moment de leur vie sont les plus élevés». «Les régions de Sédhiou, Kaffrine, Kédougou et Matam enregistrent les pourcentages les plus faibles, légèrement supérieurs à 3%», souligne le rapport.
Pour ce qui est de la catégorie de femmes ayant subi des actes de violence sexuelle, le rapport montre qu’il est nettement plus important chez celles «de 15-49 ans en rupture d’union (17,5%) que chez les femmes en union (9,4%) et les célibataires (5,4%)». D’ailleurs, selon les enquêteurs, «parmi les femmes qui déclarent avoir subi une violence sexuelle au cours des 12 derniers mois avant l’interview, 12,9% sont en rupture d’union, 5,4% sont en union et 0,7% célibataires».
La violence sexuelle plus présente en milieu urbain S’agissant des auteurs de ces actes, le rapport souligne que «dans la plupart des cas (61,9%), c’est le conjoint/partenaire actuel qui est cité comme responsable de ces actes de violences sexuelles».
Ensuite, il est mentionné «l’ancien mari/partenaire et le petit ami actuel/le plus récent pour respectivement 20,8% et 10,1%». Concernant le groupe d’âges de femmes ayant le plus subi de violences sexuelles, il y a respectivement les femmes âgées de 25-29 ans (34,2%), de 18 ou 19 ans (31,4%) et celles de 30-39 ans (30,8%). Selon le rapport, «les femmes de 15-17 ans ou encore les adolescentes constituent la proportion la moins élevée (26,1%)».
L’enquête montre également que «la proportion de ces femmes en union ou en rupture d’union qui déclarent avoir subi une forme de violence physique ou des actes de violence émotionnelle à tout moment de leur vie est respectivement de 17,4% et 13,3%». «Cette proportion est de l’ordre de 7,4% pour n’importe quelle forme de violence sexuelle», précise le document.
Concernant le type de violence physique, la gifle serait l’acte le plus fréquemment subi par les femmes. «L’acte de violence physique le plus fréquemment déclaré par les femmes est d’avoir été giflée (13% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)», renseigne l’Ansd dans son document. S’agissant de la violence conjugale sexuelle, les femmes ont déclaré, «dans 7% des cas, avoir été forcées physiquement à avoir des rapports sexuels avec leur mari/partenaire quand elles ne le voulaient pas, contre 6% au cours des 12 derniers mois».
Concernant la violence émotionnelle, «l’acte le plus fréquemment déclaré est l’insulte (10% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)».