LA BANQUE MONDIALE EXHORTE LES GOUVERNEMENTS A PLACER LES FEMMES AU CŒUR DE LEURS STRATEGIES
«Les femmes doivent être pleinement incluses au sein des économies afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de développement», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Placer les femmes au cœur de la relance post-COVID pour faire face aux nouveaux défis économiques liés à la crise sanitaire. Telle est la principale la recommandation faite dans le dernier rapport sur les Femmes, l’Entreprise et le Droit qui a sanctionné les études menées par la Banque Mondiale. Même si les femmes ont été frappées de plein fouet par la crise, renseigne le document, elles peuvent aussi jouer un rôle considérable dans la reprise économique, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
«Les femmes doivent être pleinement incluses au sein des économies afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de développement», déclare David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, dans le rapport de l’institution financière internationale. Il est noté que les réformes visant à supprimer les obstacles à l’inclusion économique des femmes ont été lentes et inégales dans de nombreuses régions au sein de celles-ci. Il s’y ajoute que les femmes en marge de l’activité économique sont souvent invisibles pour l’État. «Elles ne possèdent pas en général de carte d’identité ni de téléphone portable, et en plus, elles ne figurent même pas dans les registres sociaux», indique la même source.
Évaluant les lois et réglementations, le document renseigne que ces dernières affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays, couvrant la période de septembre 2019 à octobre 2020. Le même rapport constate par ailleurs que de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures afin d’aider les femmes qui travaillent à faire face à certains des effets de la pandémie en garantissant légalement aux parents salariés un congé pour la garde des enfants. «S’il est encourageant de constater que beaucoup de pays ont pris des mesures proactives pour aider les femmes à traverser la pandémie, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment du point de vue de l’amélioration du congé parental et de l’égalité salariale », a précisé la directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats, Mari Pangestu, qui invite les pays à créer un environnement juridique pour renforcer l’inclusion économique des femmes de façon à ce qu’elles puissent faire les meilleurs choix pour elles-mêmes et pour leurs familles. Le document invite les gouvernements à offrir aux filles une éducation digne de ce nom, au moins jusqu’à la fin du cycle secondaire. «Le monde connaissait déjà une crise des apprentissages avant la pandémie dans les pays à revenu faible et intermédiaire, plus de la moitié des enfants de dix ans scolarisés étaient incapables de lire et de comprendre un texte simple», rappelle la source.
D’après le rapport, la pandémie a également contribué à l’aggravation de la fréquence des violences faites aux femmes. Selon le même document, des recherches préliminaires montrent que depuis le début de l‘année 2020, des gouvernements ont introduit environ 120 nouvelles mesures, notamment l’ouverture de lignes d’assistance téléphonique, des services d’assistance psychologique et des refuges pour mettre les femmes à l’abri de la violence. «Certains gouvernements ont également pris des mesures pour assurer un accès à la justice de multiples façons, notamment en déclarant urgents les dossiers relevant du droit de la famille durant le confinement et en autorisant les audiences à distance pour les affaires familiales. Néanmoins, les pouvoirs publics peuvent encore aller plus loin pour mettre en place des mesures et des politiques visant à s’attaquer aux causes profondes qui sont à l’origine de ces violences», ajoute la source.