IL NOUS FAUT BÂTIR, NOUS AFRICAINS, NOTRE PROPRE RÉCIT
L’écrivain Amadou Elimane Kane appelle les Africains à bâtir leur propre discours et de proposer un récit qui leur est propre. Il a aussi évoqué les liens qui existent dans la littérature, la mémoire et la renaissance africaine
Invité à prononcer la leçon inaugurale de la première édition du Festival international de littérature de Dakar (FILID), Amadou Elimane Kane a appelé les Africains à bâtir leur propre discours, leur propre récit. « Il nous faut, nous Africains, bâtir notre propre discours, notre propre récit sur nousmêmes, par nous-mêmes, pour nous-mêmes et sur l’humanité », a soutenu l’écrivain, hier lors de la cérémonie d’ouverture du FILID sous l’initiative de Abdoulaye Fodé Ndione. Kane a déclaré que personne ne le fera à la place des Africains. Il a proposé dans cette perspective d’aborder la question du lien qui existe entre la littérature, la mémoire et la renaissance africaine. « Autrement dit, comment la littérature peut jouer un rôle afin de mettre en lumière le patrimoine historique et culturel et oeuvrer ainsi pour la renaissance africaine. Cet éclairage est selon moi source de paix, de justice et d’harmonie pour le continent africain. Je voudrais tout simplement dire que sur le socle fondateur des civilisations, la littérature tient une place prépondérante », a fait savoir l’écrivain.
Pour lui, la littérature est le médium qui met en exergue l’héritage culturel, historique et social, tout en précisant qu’iI est un des symboles de la mémoire collective, une inscription conjuguée à tous les temps par sa nature intemporelle. « La littérature représente un espace d’expression singulier tourné vers la liberté, la créativité tout en étant le reflet de l’humanité. La littérature est un art majeur créé par les hommes pour raconter la vie », a souligné Amadou Elimane Kane.
Pour rappel, la première édition du FILID, ouverte hier à Dakar, prendra fin vendredi avec au menu diverses activités dont des panels, conférences. Des prix seront également remis dans deux catégories qui portent le nom d’Annette Mbaye D’Erneville et Cheikh Hamidou Kane. Plusieurs écrivains sénégalais et étrangers participent à cet événement littéraire d’envergure mondiale.