UN MAL PROFOND
Le système éducatif dans la plupart des pays africains, notamment en Afrique subsaharienne, est confronté à de multiples crises à juguler en urgence pour arriver à une éducation inclusive et transformatrice et à un système performant
Dakar, 27 oct (APS) – Le système éducatif dans la plupart des pays africains, notamment en Afrique subsaharienne, est confronté à de multiples crises à juguler en urgence pour arriver à une éducation inclusive et transformatrice et à un système performant, a estimé la Coordonnatrice régionale du Réseau Africain de campagne pour l’Education pour tous (ANCEFA, en anglais).
Les pays africains font face à de multiples défis en matière d’éducation, au nombre desquels la pauvreté, les conflits, la crise sanitaire, les aléas climatiques mais également une crise de contenu des apprentissages pour adapter l’éducation aux besoins des communautés, a-t-elle souligné.
Elle a également relevé une ‘’crise de compétences puisque le système éducatif ne forme pas pour les métiers dont le continent a besoin’’.
La coordinatrice de ANCEFA faisait une présentation sur les ‘’défis de l’Education en Afrique’’ lors du 11éme Forum Politique régional et d’apprentissage, à l’initiative du Réseau Africain de campagne pour l’éducation.
‘’Il y a un grand nombre de chômeurs diplômés qui ne peuvent ni n’être employés ni créer leur propre emploi posant le problème de l’adéquation emploi- formation’’, a-t-elle insisté devant les délégués de coalitions nationales pour l’éducation pour tous venus d’une vingtaine de pays d’Afrique.
S’interrogeant sur ‘’quelle éducation pour quel profil’’, elle a souligné que ‘’l’école moderne est combattue dans certaines communautés comme véhiculant des valeurs venues d’ailleurs’’.
Pour la spécialiste en éducation, ‘’malgré l’obligation de fournir un cycle d’enseignement complet de 12 ans (1année pré primaire, primaire et secondaire), les coûts de l’éducation continuent d’impacter la capacité des parents à scolariser leurs enfants’’.
‘’Dans au moins 20 pays, principalement en Afrique subsaharienne, peu de jeunes filles rurales pauvres terminent leurs études secondaires, et seules 11 % des filles les plus pauvres des pays touchés par la crise terminent leur scolarité’’, a-t-elle ajouté.
En plus dans les zones de conflit, ‘’la multiplication des attaques contre les écoles, notamment dans la zone Afrique de l’Ouest et du Centre avec plus de 12400 écoles fermées (Juin 2022), constitue un grand défi’’.
Face à tous ces défis, signale-t-elle, l’Organisation des Nations Unies a tenu au mois de septembre 2022 un Sommet sur la Transformation de l’Education pour ‘’galvaniser la volonté politique au plus haut niveau avec la définition de pistes d’action’’.
A l’issue du Sommet, une déclaration de la jeunesse a invité à ‘’l’action sur l’égalité de genre et l’inclusion, sur le financement de l’éducation’’.
‘’Le suivi des engagements du Sommet sur la Transformation de l’éducation nécessite une société civile forte et une voix des jeunes audible’’, a-t-elle relevé.
Ainsi le 11éme Forum politique régional porte sur le thème ‘’le rôle de la jeunesse africaine dans l’éducation inclusive, émancipatrice et transformatrice basée sur les droits à l’ère numérique’’.
L’objectif entre autres pour le Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous est ‘’d’explorer le programme et les approches de transformation de l’éducation dans un contexte régional à travers une sélection d’études de cas nationales’’.
Il s’agit également au cours des échanges de deux jours de partager et acquérir des connaissances et des compétences sur la promotion du droit à l’éducation au 21ème siècle, en utilisant les différentes solutions numériques qui peuvent être utilisées en Afrique pour atteindre les laissés-pour-compte.