CENI OU PAS CENI, LE DÉBAT EST LANCÉ
Alors que le chef de l'Etat veut renforcer l'organisateur des élections en créant une Ceni, Babacar Guèye doute de la panacée d'un tel choix et estime qu'il serait préférable de réformer la Dge pour plus d'autonomie vis-à-vis du pouvoir
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Le chef de l’Etat a, lors de son adresse à la nation de la veille de la fête du 4 avril, annoncé la création d’une Commission électorale nationale indépendante (Cni). Il s’agit du point 6 de «La réforme des institutions et du système électoral pour améliorer l’État de droit, la bonne gouvernance et la démocratie participative». «Après avoir démissionné de mon poste de secrétaire général de Pastef-Les Patriotes, pour ainsi me mettre au-dessus de la mêlée, je convoquerai de larges concertations avec la classe politique et la société civile sur : la réforme du système électoral notamment, le remplacement de la Cena par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives».
Le professeur Babacar Guèye n’est pas emballé par cette proposition. «La formule de la Ceni n’est pas la panacée. Elle a échoué dans de nombreux pays. Plusieurs options sont possibles : Maintenir le système actuel après en avoir corrigé les faiblesses, rendre la Dge plus autonome à l’égard du ministre de l’Intérieur en l’érigeant en une Délégation générale à l’élection. La Dge est dans un rapport hiérarchique avec le ministre de l’intérieur, obéit à ses instructions, n’a pas de budget propre», a dit l’ancien président de la commission qui avait proposé la création de la Cena en remplacement de l’Observatoire national des élections (Onel).